TRANSPORT Management (janvier 2022)

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PRIMES D’ASSURANCE EN HAUSSE

QUE PEUT FAIRE LE SECTEUR ? Lhausse. Aussi bien pour les transports nationaux qu’internationaux, et la barre des 10 % est même dépassée. Comment expliquer cela ? Et es chiffres les plus récents de l’ITLB sont clairs. Comme c’est le cas pour la quasi-totalité des coûts, les primes d’assurance sont, elles aussi, en

surtout : comment réagissent les transporteurs par rapport à cette tendance ?

Michaël Vandamme

« En cas d’augmentation des primes, il faut évidemment en rechercher les causes », explique Bruno Nijs, Conseiller Senior en Prévention et Gestion des risques pour l’assureur TVM. « Il y a des facteurs objectifs qui jouent un rôle ici. Le marché des assureurs spécialisés a changé en dix ans. A l’époque, une dizaine d’assureurs se partageaient le marché, aujourd’hui nous sommes encore quatre. Une telle consolidation peut avoir un impact sur le marché. Mais d’après moi, la principale explication des augmentations générales de prix est liée aux réparations. » « Je suis également confronté à la tendance à l’augmentation des primes », déclare Frédéric Erens, Manager du courtier Ergevest. « En fait, on voit exactement le contraire de ce qui s’est passé pour les voitures particulières qui ont connu une nette baisse au cours des vingt dernières années. Par contre, les véhicules plus spécialisés, les camions, les fourgonnettes, etc. subissent une augmentation. Il faut dire qu’il y a peu de concurrence sur ce marché. Ce sont principalement des acteurs de niche spécialisés dans le secteur des transports. » MISER SUR LA PRÉVENTION « On ne saurait trop insister sur l’importance des statistiques de sinistres », continue Frédéric Erens. « Et on arrive alors rapidement à la congestion typique des routes belges. Le nombre de véhicules circulant augmente statistiquement le risque d’accident, grave ou pas. » Ce constat induit directement la question de savoir si l’assurance transport est encore rentable pour les assureurs ? « Ils sont rentables à condition d’avoir un bon suivi », précise Bruno Nijs. « Si c’est le cas, on peut rapidement déterminer si quelque chose ne va pas et intervenir. Nous veillons à ce que le client bénéficie d’un encadrement suffisant. Si vous ne le faites pas, la rentabilité disparaîtra également. C’est aussi simple que cela. » Mieux vaut prévenir que guérir donc. Il faut donc miser sur la prévention ? « Absolument, et nous avons mis en place

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tout un accompagnement à cet effet », précise Bruno Nijs. « En partie gratuit, en partie payant. Les ateliers gratuits sont généralement liés aux moments où nous rendons visite au client pour examiner les statistiques. Notre spectre de travail est assez large, mais il y a certaines questions qui méritent une attention particulière. Les manœuvres, par exemple lors d’une mise à quai, cause de nombreux dommages. La conduite dans des passages étroits, souvent en milieu urbain et parfois en frôlant des voitures parquées, est également une cause fréquente. Ces dommages représentent le coût le plus important pour nous, et donc aussi pour le client. » OUVERTURE DANS LE SECTEUR « En tout cas, le secteur connaît une évolution favorable vers la prévention », précise Bruno Nijs. « Les gens y sont plus ouverts qu’avant. En fait, il n’est plus possible de se passer d’une bonne politique de prévention. Et la plupart des entreprises en appliquent une. Nous utilisons une approche top-down. Nous nous concentrons d’abord sur le management. Une fois qu’il est convaincu, cela ‘rayonne’ sur les chauffeurs. La prévention

doit être portée par l’ensemble de l’organisation, ne serait-ce que parce que le suivi est crucial. » L’engagement en matière de prévention est-il suffisant pour maintenir les primes à un niveau bas, ou les résultats doivent-ils déjà être visibles dans les statistiques de sinistres ? « Pour nous, assureurs, les actes sont plus importants que les paroles », précise Bruno Nijs. « Les effets de statistiques en baisse comptent bien sûr. Mais nous plaçons les choses et surtout les chiffres dans un laps de temps plus long. Par rapport à une entreprise qui a connu des problèmes pendant des années et qui connaît maintenant un meilleur moment, nous ne réagirons pas rapidement. Mais l’inverse est vrai aussi, avec ceux qui connaissent une moins bonne passe. Parfois, le courtier peut également exercer une certaine pression. Le fait est que de bonnes statistiques de sinistres sont le moyen d’acquérir une position de négociation plus forte. » ÉVITER L’INASSURABILITÉ « Des statistiques de sinistres favorables ne sont pas seulement importantes en termes d’assurance », explique Bruno Nijs. « Les

Ce ne sont pas forcément les accidents spectaculaires qui impactent le plus les primes d’assurance.

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