22 ASTRM actuel 03 / 2020 chronique | SVMTRA aktuell 03 / 2020 Kolumne
La vision de Ruth Latscha Im Blickfeld von Ruth Latscha Je n’ai jamais été une grande adepte du shopping. Attention, ce n’est pas parce que je n’aime pas faire des achats ou que je n’apprécie pas de belles nouvelles choses, je suis tout de même une femme. Mais je n’aime pas aller fouiller pendant des heures et sans but précis dans d’innombrables magasins et boutiques. Lorsque je vais faire les courses, j’ai un plan, une idée précise du résultat et j’ai un tour prédéfini à travers la ville dans ma tête. Si en revanche, vous posez la question à mon mari, ses déclarations seront autant concordantes que les paroles des politiciens avant et après l’élection. Cela s’explique toutefois uniquement par le fait qu’il considère que tout achat en-dehors d’un magasin de bricolage est tout simplement superflu! Contrairement au shopping, j’ai par contre toujours beaucoup de plaisir quand je fais mes courses dans des magasins alimentaires et sur les marchés. Il est alors parfaitement possible que je me laisse entraîner par des odeurs et qu’à la vue de délices culinaires, j’oublie mes objectifs et que je perde la notion du temps. Au cours de ces dernières semaines, le confinement a toutefois largement gâché ma joie. Se laisser entraîner agréablement? Tu parles! Un véritable parcours du combattant! Et cela commence déjà sur le chemin menant du parking à l’entrée du magasin. Le panneau «une seule personne à la fois dans l’ascenseur» est synonyme d’attente. Mais cela permet au moins d’étudier en détail les autres compagnons d’achat. Certains n’ont pas hésité à mettre leur tenue de combat. Comme s’il fallait de nouveau défendre les frontières de la Confédération avec des hallebardes et le Morgenstern. D’autres ont opté pour un véritable bouclier de protection en enfilant des masques, des manchettes, des gants et des casques ce qui ferait pâlir de jalousie tout cosplayeur en costume de Dark Vador. Encore d’autres affichent au contraire un air insouciant en fredonnant une chanson et en ignorant complètement toutes les mesures de protection puisqu’ils se glissent à la dernière seconde entre les portes de l’ascenseur. D’une manière générale, ils doivent avoir un problème avec la perception de l’espace. Autrement, ils ne se faufileraient pas entre les personnes qui respectent les distances en faisant la queue pour attraper du lait, du pain et du rincage dentaire en touchant presque les autres personnes. Mais j’ai une préférence pour celles et ceux qui affichent une mine menaçante en utilisant leur chariot comme bélier pour avancer rapidement entre les rayons. On dirait qu’ils sont prêts à écraser tout ce qui pourrait se mettre sur leur chemin. Ceux qui osent s’approcher d’eux sont mis en fuite par des regards méchants et des lèvres pincées. Comme s’il fallait tenir en échec le virus avec de la méchanceté. Je peux comprendre un peu ces gens. Souvent, on cache la peur derrière une certaine froideur et hostilité. Cela nous rappelle quelque chose, n’est-ce pas ? Il arrive fréquemment que les patients qui ont peur d’un diagnostic ou d’un résultat d’un examen ne soient pas très charmeurs.
Noch nie war ich eine Shoppingmaus. Es ist nicht so, dass ich nicht gerne einkaufe oder keine Freude an schönen neuen Sachen habe, dazu bin ich zu sehr Frau. Aber stundenlanges, zielloses Stöbern durch unzählige Geschäfte und Boutiquen liegt mir nicht. Meine Einkaufstouren sind geplant, mit einer klaren Vorstellung vom Ergebnis sowie einer in Gedanken vorgezeichneten Tour durch die Stadt, um die Wege möglichst kurz zu halten. Würden Sie jedoch meinen Mann fragen, wären seine Aussagen dazu genauso übereinstimmend wie die Parolen von Politikern vor und nach der Wahl. Das liegt aber einzig daran, dass er alles, was ausserhalb eines Baumarktes mit Einkaufen zu tun hat, als die Steigerung von Wasser empfindet – überflüssig! Ganz im Gegensatz zum Shopping bereiten mir aber die Einkaufstouren durch Lebensmittelgeschäfte und über Märkte immer ein ganz besonderes Vergnügen. Da kann ich mich schon mal durch Gerüche und den Anblick von kulinarischen Köstlichkeiten ziellos treiben lassen und die Zeit komplett vergessen. In den vergangenen Wochen, während des Lockdowns, ist mir diese Freude allerdings tüchtig vergällt worden. Von wegen sich vergnüglich treiben lassen, das war der reinste Spiessrutenlauf. Es begann schon auf dem Weg vom Parkplatz zum Eingang des Geschäfts, «nur noch eine Person aufs Mal in den Lift» hiess erst mal warten. Wenigstens hatte man da Zeit, die anderen Einkaufskumpanen eingehend zu studieren. Da gab es diejenigen, welche sich in voller Kampfmontur in die Schlacht begaben, als gelte es mit Hellebarden und Morgenstern die Grenzen der Eidgenossenschaft erneut zu verteidigen. Wieder andere legten mit Schutzschild, Masken, Stulpen, Handschuhen und Helmen einen Auftritt hin, der jeden Cosplayer im DarthVader-Kostüm vor Neid erblassen lassen würde. Der pure Gegensatz dazu waren jene Zeitgenossen, welche mit betont sorgloser Miene, ein Liedchen summend, sämtliche Vorsichtsmassnahmen in den Wind zu schlagen schienen, sich noch schnell durch die schon schliessende Lifttüre quetschten und grundsätzlich ein Problem mit der räumlichen Vorstellung haben. Oder wie erklärt es sich sonst, dass sie sich zwischen den abstandhaltenden, wartenden Personen hindurchschlängelten und beinahe mit Körperkontakt mal eben nach Milch, Brot und Zahnspühlung grapschten? Am meisten Freude hatte ich aber jeweils an den grimmig dreinblickenden Gesellinnen und Gesellen, die den Einkaufswagen, einem Rammbock gleich, mit Hochgeschwindigkeit durch die Gänge schoben, bereit, alles was sich ihnen in den Weg stellt, platt zu fahren. Wer sich ihnen auch nur ansatzweise näherte, wurde mit zusammengekniffenen Lippen und geharnischtem Blick in die Flucht geschlagen, als gelte es das Virus mit Boshaftigkeit in Schach zu halten. Ein wenig Verständnis konnte ich für diese Gattung Mensch ja aufbringen, Angst wird oft hinter Unfreundlichkeit und Gehässigkeit versteckt. Kennen wir, nicht wahr? Patienten, welche sich vor einer Diagnose oder dem Ergebnis einer Untersuchung fürchten, sind oftmals auch nicht gerade Charmebolzen.