AUTO ACS | 302
VOITURE D’EXCEPTION
Le Cavallino puissance 1000 ! Du côté de Maranello, la vie est de toute évidence loin d’être un long fleuve tranquille, preuve en est cette perpétuelle quête de perfection, de beauté et de puissance, dont les limites semblent si lointaines qu’elles paraissent imperceptibles. Par Gérard Vallat | Photos Antoine Truchet
E
n créant la SF90, en pleine chasse aux sorcières thermiques, Ferrari a réussi le tour de force avec cette version «Assetto Fiorano» de proposer à ses clients une voiture disposant d’une fière cavalerie de 1000 chevaux, dont la moindre des qualités est de remplir le cahier des charges de l’écologie. Comment ? Eh bien tout simplement par le biais de cette nouvelle magie nommée hybridation. Par la grâce de cet artifice, notre Ferrari a reçu une greffe de trois moteurs électriques, développant ensemble 220 chevaux. Un fier attelage parfaitement silencieux, utilisable en zone urbaine, et au-delà, étant donné que cette technologie permet d’atteindre la vitesse de 130 km/h. Sur ce mode électrique, cette magnifique Ferrari SF90 se glisse tout en souplesse dans le trafic, sans aucun bruit, en ne consommant que quelques kilowatts. Presque discrète… mais on ne s’y trompe pas, cette fille de Maranello est actuellement la version la plus performante produite par la marque. Et quand on parle de discrétion, on pourrait presque évoquer celle de ses lignes. Bien sûr, il s’agit d’une Ferrari, et
passer inaperçu à son volant reste mission impossible. Pourtant, rien d’extérieur ne laisse soupçonner quelle monstruosité mécanique se cache sous le capot de cette très belle voiture. Visuellement, aucun élément aérodynamique ostentatoire ne trahit les performances de cette Ferrari aux lignes galbées, d’une pureté plutôt rassurante. En fait, cette sainte-nitouche à la sagesse incarnée se révèle être une autre espèce d’hybride, celle mêlant un Dr. Jekyll à Mr. Hyde, version roulante. PRESQUE ACCESSIBLE On ne va pas se mentir, sous cet intertitre quelque peu aguicheur se dissimule une vérité relative à l’accessibilité toujours conditionnée par le volume du compte en banque de l’acquéreur. Pourtant, il a tout de même du sens, car la Ferrari SF90 n’étant pas une Hypercar de la lignée F40, F50, Enzo et plus récemment LaFerrari, elle reste financièrement « abordable ». À rajouter également que, à ce jour, elle est bien la Ferrari la plus performante et la plus rapide. Venons-en au prix, puisqu’il paraît que c’est un élément important dont nous devons parler ! Il se situe tout de même aux environs du demi-million
de nos francs, auquel on ajoutera la liste d’options qui conviendra à chaque acquéreur. Sachant que LaFerrari se vendait en 2013 près de 1,5 mio, cela reste presque une affaire. L’explication de cette différence de prix se trouve dans le fait que nous parlons bien d’une voiture de production « courante », alors que les Hypercars telles que définies ne sont produites qu’en éditions limitées. Ce qui sera le cas de la prochaine Ferrari 812 Compétizione, moins performante, mais équipée d’un moteur V12 aspiré, contrairement à la SF90 qui se « contente » d’un V8 turbocompressé. Et pour conclure sur ce sujet Hypercar, il se murmure dans les milieux informés que la prochaine Ferrari de cette classe descendra en droite ligne de sa grande sœur alignée prochainement en compétition, dans la nouvelle catégorie baptisée Hypercar. Ben oui, cela semble pourtant limpide. Affaire à suivre. UN NOM QUI TRAHIT DES AMBITIONS Les connaisseurs savent exactement à quoi se réfère le nom SF90 de cette Ferrari. Pour les autres – mais existent-ils ? – , on précisera qu’il s’agi t du patronyme de la Formule 1 engagée en championnat du