Magazine de l'Automobile Club de Suisse no 286

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AUTO 286

PASSION

Raphaël Favaro, plus d’un tour dans son sac Deux fois vainqueur du Tour Auto, le patron du Garage du Nord, à Echallens, se prépare à affronter les longues et tortueuses spéciales du Tour de Corse. Par Pierre Thaulaz

CE SERA À COUP SÛR UNE AVENTURE.

Vous vous êtes vengé au Tour Auto ? Après une 2e place en 2017 aux commandes d’une Jaguar Type E appartenant au même Jean Brandenburg, je me suis imposé en 2018 au volant de ma propre voiture, une Lotus Elan. A ma connaissance, c’était la première fois qu’un équipage suisse remportait cette course née en 1898 ! Avec mon copilote Yves Badan, on a doublé la mise cette année.

A

UTO : Vous avez toujours baigné dans cet univers ? Raphaël Favaro : Mon papa a fondé le garage en 1975 et je suis né deux ans plus tard. A la base, c’étaient plutôt des voitures italiennes, Alfa Romeo quasiment dès les débuts et Fiat un peu plus tard. Il s’est toujours intéressé aux voitures anciennes, en parallèle aux modernes. Donc oui, j’ai toujours baigné là-dedans. Après l’Ecole des métiers, à Lausanne, j’ai travaillé 7 ans chez Ferrari, à Genève, avant de partir chez Walo Schibler, à Matran. J’ai repris le Garage du Nord en 2015. Mais auparavant, j’étais rentré au bercail pour découvrir le fonctionnement et donner un coup de main à mon papa qui avait envie de lâcher les ordinateurs, devenus un peu plus présents dans le métier. Pourquoi avoir choisi les courses historiques ? A 18 ans, j’ai préparé une Alfa GTV6 avec laquelle j’ai disputé des slaloms. A l’Ecole

des métiers, je n’avais pas de salaire, je faisais donc avec mes moyens. J’ai fait aussi du «trackday» avec des amis. En 2015, Jean Brandenburg m’a demandé de monter une Alfa Giulia Sprint GT pour le Monte-Carlo historique. C’est un rallye de régularité, pas extrêmement sportif mais très intéressant. Je l’ai effectué à trois reprises, dont deux fois avec lui. La troisième fois, en 2017, on devait rejoindre la voiture déjà présente à Barcelone pour l’épreuve de concentration. A l’aéroport, mon ami a fait une crise de calculs rénaux et je suis parti seul. En arrivant, j’ai téléphoné à gauche et à droite pour essayer de trouver quelqu’un qui puisse jouer le rôle de copilote. Je l’ai trouvé en la personne de Jordi, un Catalan qui parlait un peu français. Et ce Monte-Carlo, on a failli le gagner, ou plutôt on l’a perdu à cause d’un type qui nous a bloqués sur une spéciale. Il nous faisait coucou dans le rétro, on a pris 310 points de pénalités et on a fini à 300 points du 1er.

Quel rapport avec l’ancien Tour de France automobile ? Les épreuves sont un peu moins longues, mais l’idée est toujours la même : des spéciales sur routes fermées et des manches sur circuit. Et contrairement au Monte-Carlo historique, on est chronométré. On a remporté la catégorie «compétition» réservée aux véhicules historiques jusqu’au 31 décembre 1965. Il existe d’autres catégories intégrant des voitures plus modernes. Celles-ci ont droit à des pneus beaucoup plus performants que nos Avon CR6ZZ. Une Lotus conçue par Colin Chapman ? Elle pèse 604 kilos en version rallye. C’est une «propulsion» légère et maniable, certes un peu pénalisée en circuit par rapport à une Cobra ou une GT40 du fait de son petit 1600 cm3 de 180 ch. Chapman avait bien fait les choses, si j’en juge par les quatre freins à disque, les bras avant triangulés ou les bras arrière,


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