rencontre
FEMI ET MADE KUTI
«LE SENS DE NOTRE HERITAGE» L
Le fils et le petit-fils de Fela sortent un double album, Legacy +. Avec ce dialogue familial, les musiciens nigérians perpétuent la tradition militante de l’afrobeat, inventé par leur illustre aîné. Entretien croisé. propos recueillis par Astrid Krivian 90
’esprit de cet album est placé sous l’égide des ancêtres, de la filiation, scellant une tradition musicale et spirituelle. Legacy + réunit le nouvel opus de Femi Kuti, Stop the Hate, et le premier de son fils Made, For(e)ward. Chacun apporte sa pierre à l’édifice de l’afrobeat, legs de Fela Anikulapo Kuti, cocktail musical jubilatoire couplé de textes conscients. Tous deux en proposent une vision qui leur est propre, redessinant ainsi les contours de cette musique unique en son genre. Reprenant le flambeau de son père, fervent défenseur de la justice sociale et du panafricanisme, Femi dénonce inlassablement dans son œuvre la corruption des élites, l’impérialisme, les inégalités qui minent le Nigeria et, plus largement, le monde. Né en 1996, Made a intégré l’orchestre paternel, The Positive Force, dès son plus jeune âge. Multi-instrumentiste (basse, trompette, saxophone, batterie, piano…), il a, comme son grand-père Fela, étudié la composition au Trinity College de Londres. S’il évolue à Lagos avec son propre groupe, The Movement, Made joue à tous les postes sur For(e)ward. Complices à la ville comme à la scène, père et fils nous ont accordé une entrevue à l’occasion de leur concert au festival Africolor, en région parisienne. AFRIQUE MAGAZINE
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423- 424 – DÉCEMBRE 2021-JANVIER 2022