Sclérose aux quartiers de la médina de Tunis_ Mémoire d'architecture_2019 by B.O.A

Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique Université de Carthage / Ecole Nationale d‘Architecture et d‘Urbanisme de Tunis 2019 / 2020 Directrice de mémoire: Wided Arfaoui Co-encadrante: Raoudha Ben Ayed Novembre 2019

Sclérose aux quartiers de la médina de Tunis D’un détour routier à une allée d’opportunités Mémoire d‘architecture Elaboré par Ahmed Ben Omrane

Sclérose aux quartiers de la médina de Tunis Requalification urbaine et architecturale du quartier Sidi-el-Béchir

Introduction

Les médinas sont des ensembles historiques qui ont une valeur patrimoniale et culturelle unique et authentique, de ce fait on les retrouve sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité. Elles présentent notre identité culturelle grâce à leurs morphologies urbaines et leurs architectures traditionnelles. Elles renferment une mixité d’activités ; économiques (souks, fondouks), socioculturelles (mosquées, madrasas) et résidentielles (oukelas, maison à patios). Grace à sa richesse historique, la médina de Tunis constitue un des sites les plus importants du patrimoine tunisien, elle conserve ses remarquables monuments dont l’architecture est caractéristique, ce qui lui a valu d’être inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Considérée comme le noyau urbain de la ville, la médina a toujours été un centre d’intérêt et un sujet d’étude. Aujourd’hui et à l’équivalent de tout le capital patrimonial national, elle nécessite une opération de promotion, de revalorisation de son héritage urbain et architectural. A l’instar de la médina de Tunis, le pays relève aujourd’hui un défi majeur et nouveau pour les spécialistes de la planification urbaine, la croissance spectaculaire des métropoles et le passage des zones rurales à des zones urbaines a balancé la population citadine de 2,7 à 5,4 millions d’habitants, soit 2 personnes sur 3 vivent aujourd’hui à Tunis1. Au cœur des changements radicaux que vit la Tunisie, la médina ainsi que ses faubourgs sont tenues d’une représentation plus sereine en gage de l’héritage culturel qu’elles détiennent et de la morphologie particulière qu’elles expriment.

Oliya Gerard (2006), Enjeux de l’aménagement en Tunisie, L’Urbanisation, l’aménagement du territoire et la gestion de l’environnement, Mahdia, p. 2 1

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La formation de la médina de Tunis, comme bon nombre de villes médiévales répond à l’enceinte matérielle qui l’entoure. Cet épiderme protège le noyau mais définit les limites spatiales qu’il ne peut surpasser au fur et à mesure de son développement. La création des faubourgs à l’extérieur des frontières originelles, conséquence de la volonté d’expansion, leur octroie une position privilégiée d’appartenance à la médina. Une appartenance qui s’est dénudée de tout sens au fil des siècles. Avec les changements politiques, économiques et sociaux se multipliant avec le temps et frappant les murs de la médina à coups de pioche, ces faubourgs ont fait preuve de remparts à leur façon et ont gardés indemne le noyau originel. De là, part la réalité incontestable du désordre général que vit ces lieux affaiblis, Jellal Abdelkefi dans son analyse des prémices qui ont façonnés la médina parle d’une double révolution : « La première, démographique et sociale a complètement bouleversé la charge et la répartition des populations sur le territoire, la seconde technique et économique a radicalement transformé les modes de faire-valoir du sol».2 Tunis capitale démocrate a aujourd’hui l’atmosphère propice pour soulever les défis qui frappent aux portes de sa ville haute. Aménageurs, planificateurs et architectes se doivent de renouer avec l’héritage culturel que représentent ces lieux, de les estimer comme pari gagnant pour mener à bien l’état actuel du pays et de son futur si proche.

Abdelkafi Jellal (2004), Construction et déconstruction des paysages, le cas de la Tunisie, éd. Champ Vallon, France, p. 296

III

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Problématique

La ville de Tunis présente une importance historique qui se manifeste à travers la médina. Cet ensemble historique, inscrit sur la liste du patrimoine mondial depuis 1979, renferme avers et envers maints monuments et quartiers chargés d’histoire. Ses faubourgs qui ont joué un rôle déterminant et important dans le développement de la médina de Tunis, souffrent aujourd’hui, à l’équivaux d’une grande partie de ce cadre bâti architectural historique d’une dégradation manifeste au niveau de leurs composantes, au point qu’ils sont devenus aujourd’hui des zones d’ombres marginalisées, désocialisées, mal entretenues et présentant un dysfonctionnement et un souci de sécurité pour ses visiteurs. L’état actuel de ces lieux ne traduit en aucun cas cet apport initial ni la vraie valeur patrimoniale qui doit en surgir. Notamment et depuis le début du 20ème siècle, s’est introduite une volonté de planification hybride de ce centre ancien avec une opération d’ouverture ‘’extravagante’’ sur le domaine extra-muros laissant la modernité envahir peu à peu le paysage urbain et architectural historique. Cette volonté de standardiser ce cadre bâti a relevé de nouveaux défis qui n’ont pas été considérés et qui demeurent jusqu’à ce jour sans réponses, accompagnée d’une démographie sans précèdent, une économie exigeante et une tertiarisation accrue se sont traduites par une défiguration irrévocable et une altération irréversible du cadre bâti historique. A l’exemple du cas du quartier de Sidi-el-Béchir qui présente un déséquilibre fonctionnel et une insalubrité en rapport avec son importance symbolique et historique, risquant ainsi la contamination de la ville originelle et de la ville nouvelle, deux caractères autant uniques qu’authentiques.

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Ainsi, une intervention de revalorisation et de revisitation de ces quartiersfaubourgs ne doit pas se limiter à des restaurations spontanées et des interventions de réhabilitation autonomes sur des monuments, mais doit impérativement intégrer des bilans rétrospectifs, des révisions et des propositions de réparation des dysfonctionnements soulevés sur ces quartiers qui présentent une marginalisation manifeste. Comme il est de notre devoir, en tant qu’architecte, de redonner à ces sites leurs valeurs architecturales, historiques et symboliques. Il faut, alors, revitaliser ces zones en cherchant de nouvelles activités qui contribuent à leur animation et revalorisent leur identité culturelle. Ainsi, des questionnements s’imposent : comment intervenir dans ce contexte patrimonial afin de gérer ce dysfonctionnement manifeste ? Quels outils opératoires à adopter et quels scénarios peut-on proposer pour valoriser ces quartiers de la médina ? Sous ces questionnements nous nous tarderont à revenir sur les origines de ces fléaux, de la morphologie des faubourgs et du consensus qui a abouti à leur interprétation ; le quartier de Sidi-el-Béchir représente une cellule et un exemple adéquat à l’image des faubourgs. Quelles sont les nouvelles pratiques urbaines ? Qui sont les usagers de Sidi-el-Béchir ? Quels sont les besoins de la communauté locale ? Quels sont les formes spatiales capables d’assurer l’accessibilité aux services et l’autonomie du quartier.

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Méthodologie

L’intérêt de cette étude est de donner naissance à une réponse urbaine et architecturale faisant face à la problématique précédemment levée, qui met en évidence le rôle que peut jouer les faubourgs en réponse aux aléas du temps. 

Une première partie sera consacrée à la présentation des phénomènes qui affectent les faubourgs, et leur traduction dans la dégradation du cadre bâti historique. Tout au long de ce travail nous reprendrons la condensation des faits historiques à l’origine de l’image actuelle du faubourg sud, ce travail nous permettra une meilleure évaluation des symptômes et éventuellement de repérer l’unicité de ces lieux.



La deuxième phase traitera d’un travail analytique dans lequel nous nous focaliserons sur Sidi-el-Béchir (modèle et support) afin de déterminer les spécifications architecturales et le caractère social, économique ou culturel.



Nous adapterons une démarche participative s’appuyant sur une enquête sociale qualitative, afin d’appréhender le quartier de Sidi-elBéchir à travers les yeux de ses usagers et d’identifier leurs besoins.



Finalement nous proposerons une réponse urbaine qui tiendra en considération l’identité du quartier de Sidi-el-Béchir, son actualité et ses limites… A partir de là, nous aborderons le thème de l’architecture évolutive, où on présentera les paramètres qui favorisent un espace flexible capable de se renouveler.

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Sommaire Introduction............................................................................................................. II Problématique ....................................................................................................... IV Méthodologie ......................................................................................................... VI Sommaire ............................................................................................................ VII

Chapitre 1er : La médina de Tunis : Morphogenèse d’une ville............................. 1 D’un carrefour routier à une capitale .................................................................. 1 L’époque moderne ............................................................................................. 4 L’époque Contemporaine ................................................................................. 15 Synthèse .......................................................................................................... 21

Chapitre 2 : Le Quartier Sidi-el-Béchir (Faubourg Sud) : L’aboutissement d’une percée.............................................................................. 23 Situation Géographique ................................................................................... 23 Sidi-el-Béchir entre passé et présent ............................................................... 24 La Percée Urbaine ........................................................................................... 29 Synthèse .......................................................................................................... 40

Chapitre 3 : Démarche participative dans le quartier de Sidi-el-Béchir ................ 41 Analyse thématique des signifiés ..................................................................... 42 Remarques et Interprétations ........................................................................... 43 Synthèse .......................................................................................................... 50

VII

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Chapitre 4 : Approche Conceptuelle..................................................................... 52 Intentions Urbaines .......................................................................................... 53 Intentions Architecturales ................................................................................. 68

Conclusion Générale et perspectives ................................................................... 87 Table des matières ............................................................................................... 89 Annexes

............................................................................................................ 90

Références Bibliographiques.............................................................................. 109 Table des figures ................................................................................................ 113

VIII

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«Vieillie ville pittoresque, joyau inestimable pour le pays a un fond de commerce qu’il faut se garder d’amoindrir et qui fait la renommée de Tunis. C’est elle qui rend notre cité incomparable á toutes les autres villes orientales de la méditerranée et qui attire les touristes et les artistes. Aussi il importe qu’elle reste toujours ce qu’elle est. N’y touchons qu’avec la plus grande prudence » Victor Valensi

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Chapitre 1er : La médina de Tunis : Morphogenèse d’une ville Introduction La ville contemporaine de Tunis est une métropole qui compte plus de 2.750.000 habitants3 et une capitale où siègent les pouvoirs politiques et administratifs. Ce statut est le produit de la stratification culturelle, ethnique et sociale qui s’est affleurée sur la médina de Tunis, son noyau originel. Certes, ce noyau souffre aujourd’hui d’un dysfonctionnement qui ne traduit en aucun cas son histoire. A travers ce chapitre nous essayerons d’appréhender les changements qui ont façonnés la ville de Tunis et l’évolution de son cadre bâti.

1.1. D’un carrefour routier à une capitale Tunis bien avant Carthage, est évoquée dans les pages des historiens dès le début du IVème siècle av. J-C comme point de relais. Convoitée pour sa situation géographique favorable, l’homonyme comme son appellation le suggère offre l’hospitalité et le refuge aux voyageurs et les marchands. La médina de Tunis au VIIIème siècle se résumait à une casbah au point le plus haut de la colline entourée par une ceinture résidentielle et fortifiée par des remparts, avec l’avènement du règne des Almohades et l’occupation des Hafsides en 1230, la ville primitive deviendra par la suite la capitale de l’Ifriqiya. Avec cette ère la médina se prospéra et des activités économiques se densifièrent jusqu’au-delà des remparts pour commencer à s’étirer au nord et au sud et former ainsi les premières bourgades.

Recensement de la population et de l’habitat, Institut national de la statistique, url : http://www.ins.tn/fr/resultats, consulté le 08/01/2019 3

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La médina de Tunis ne répondait pas à une planification spatiale au préalable, son urbanisme est semblable à une toile servant de support pour les activités économiques, politiques et sociales qui s’agençaient avec le temps. La hiérarchie spatiale de la médina commence avec la grande mosquée ; centre géométrique et religieux, toutefois il ne schématise pas la concentricité comme le véhicule quelques-uns, la croissance urbaine a plutôt pris forme suivant les axes nord-sud et est-ouest. La vie économique se manifeste aux pieds de la mosquée, autour de laquelle sont concentrés artisans et commerçants dans les souks et les fondouks. En dehors de ces activités dynamiques, l’espace résidentiel s’agglutine autour des impasses recelées. Sous l’ombre des Hafsides, les populations juives et chrétiennes qui autrefois sous le règne des Almohades n’étaient pas acceptés, sont désormais intégrés dans le tissu économique. Les immigrations atteignent leurs apogées, au début du XVIIIème siècle avec l’occupation espagnole puis ottomane, c’est à partir de là qu’on atteste de la coagulation des premiers faubourgs, ces nouveaux venus ont ramené un savoirfaire et des techniques nouvelles qui alimentaient Tunis de gouts et de couleurs.

Figure 1: Source :

La conquête turque sur les fortifications espagnoles ; Galeta Arx (fort de la Goulette) et Nova Arx (fort de Tunis), 1574 Bibliothèque nationale de France, département Cartes et plans, GE SH 18 PF 224 DIV 2 P 10 D

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En raison de leur nature souvent polluante et bruyante par la manipulation des éléments agressifs comme le feu et les acides, les activités artisanales lourdes se sont propagées en dehors de l’enceinte. On retrouve aujourd’hui encore des traces de ces artisans, des teinturiers près de Beb Dzira, des forgerons près de Beb Jdid, des charrons et des cordonniers tout au long de Beb Mnara4. L’évolution des lieux de bourgades à des faubourgs est le sujet des activités autour de la médina qui se densifièrent peu à peu, la spécialisation ainsi que l’épanouissement du commerce ont favorisé la sédimentation des artisans près de l’enceinte de la citadelle qui réclamèrent par la suite leur droit à la protection. En contrepartie de leurs efforts, une deuxième muraille fut élevée5 ainsi que d’autres nouvelles portes telles que Bab Alioua, Bab El Gorgani, Bab El Khadra (…)

Figure 2 : Source :

Formation des faubourgs et de leurs remparts Bibliothèque nationale de France, département Cartes et plans, GE C-9010

Auteur non listé (1949), Liste des habitants de Tunis, par rue et par maison 1925 / Annuaire Tunisien, du commerce de l’industrie, de l’agriculture et des administrations de la régence, S.A.P.I., Bibliothèque al Bannani 5 Les premiers remparts ont été construits au XIVème siècle garnis par 6 portes.

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1.2. L’époque moderne 1.2.1.

Du temps des Beys

Sous la souveraineté ottomane Tunis multipliera ses édifices publics, l’ouverture sur l’occident et la cohabitation des différentes nationalités donnèrent à l’architecture de la médina une parure riche de styles. Pendent le demi-siècle qui va de la conquête de l’Algérie au traité du Bardo, Tunis et ses faubourgs s’occidentaleront, la volonté du Bey à cette époque à imiter l’Europe fleurissante le pousse à instaurer des réformes importantes, en 1860 on entame la démolition des remparts et l’ouverture des portes en 1870. Une fois défaite de sa parure, la ville s’étend de ses limites originelles et de nouveaux paramètres s’agencent, l’adduction d’eau(1860), d’éclairage au gaz(1872), de voirie, de l’enlèvement de des ordures ménagères(1873) ainsi que le chevauchement avec le nouveau mode urbain des proches banlieues acclimatent l’organisation coutumière de la médina. S’ajoutant à ces paramètres le développement des échanges avec l’Europe et l’introduction de l’industrie moderne provoque le déclin du commerce traditionnel, c’est là aussi que la médina atteste pour la première fois en face de ses portes des immeubles à étages et des fenêtres en balcon. A la veille du protectorat français, les trois Cheikhs qui veillaient au sort de la médina et de ses deux faubourgs sont dorénavant soumis à l’autorité de la municipalité et de son conseil municipal, cette réforme a ouvert le champ aux expérimentations ultérieurement avec l’occupation française.

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Figure 3 : Première carte moderne de Tunis, ech : 1/16000, réalisée par Falbe, 1831-1832, reproduite à des fins de lisibilité. Source : Archives, Service Historique de l’Armée de Terre, Paris (SHAT), Institut Supérieur d’Histoire du Mouvement National, Tunis (ISHMN), Bobine, cartes, dossier/carton, 6-C-41.

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1.2.2.

Sous le protectorat Français

La volonté coloniale qui avait

l’intention

positionner dans le centre politique s’est retrouvée face à une législation conservatrice et des terrains avec un statut gelé en permanence. Figure 4 : Statue du cardinal Lavigerie, ex-Place de la Bourse Source : Collection personnelle Bertrand Bouret.

Elle entame alors une politique de reconfiguration structurée, dans un premier temps elle s’attaquait aux lois afférents la présentabilité des français au sein du conseil municipal pour occuper la moitié des sièges, puis en deuxième temps en l’abrogation de la législation des Hbous et la dissolution de la Djamiaa. On créa des terrains constructibles par le comblement et l’assainissement de la lagune, on inaugura la ligne de tramways, l’économie capitaliste coloniale prime, le secteur artisanal, moteur de développement, autrefois, se voit désarticulé et déstructuré, les produits industriels français étalés de pair avec ceux du marché tunisois concurrencent ces derniers aux premiers rangs de la vitrine et avec des prix plus intéressants. Des arts, de la céramique, du tissage et des métaux se voient réprimés.

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Figure 5 : Plan de la médina de Tunis en 1881 Source : http://fracademic.com/dic.nsf/frwiki/781288#.C3.89poque_moderne

La fabrication des Chéchias était un artisanat prospère et faisait travailler des centaines

d’atelier

Tunis,

Testour,

Zaghouen,

Ariana,

Battan(...)

L’artisanat des chechias employait au début du XVIIIème siècle 15000 personnes, 7000 au XIXème siècle et il ne restera au début de l’installation du protectorat que 2000 à 3000 personnes6. En 1934 il n’en resterait que 1000 personnes. Les chechias ne se faisaient plus réellement à Tunis mais à Marseille. Ce détournement pesait ses conséquence sur la population et son hiérarchie, ces artisans qui travaillaient et vivaient dans les faubourgs, se retrouvaient du jour au lendemain sans emploi, ils désertaient leurs demeures et leurs garages. C’est là qu’on voit la répercussion sur l’architecture et l’urbanisme. De nouveaux plans essaient de reformuler les faubourgs, à l’instar de Victor Valensi, auteur du plan d’embellissement de la ville de Tunis qui parle de ces propos : « La municipalité de Tunis, ne pouvait rester indifférente à ces mouvements de progrès et retarder

Le temps, Les éléments de la crise contemporaine de l’artisanat, Houcine Tlili, url: http://www.letemps.com.tn/article/95755/les-%C3%A9l%C3%A9ments-de-la-crise-contemporaine-del%E2%80%99artisanat, consulté le 10/01/2019 6

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l’étude des plans régulateurs et directeurs en vue du développement de la ville, de son esthétique, de son hygiène et de son caractère si apprécié des touristes ». En 1914 la population était de l’ordre de 175.000 d’habitants, 43% d’entre eux étaient Tunisiens, 42% Européens et 15% d’origines variées, ces nouveaux immigrés apportaient avec eux de nouvelles techniques industrielles, artisanales et agricoles et contribuent au renouveau culturel et artistique de la capitale.

Année Tunisiens musulmans

Tunisiens israélites

Français

Italiens

1921

77 318

22 647

25 093

46 770

1926

80 899

28 102

32 279

48 991

1931

95 592

29 447

40 794

52 972

1936

97 347

32 306

51 207

57 262

1946

238 167

42 410

82 922

55 884

1956

338 453

38 929

107 112

47 712

1966

635 603

~ 13 200

~ 9900

~ 7500

1970

848 515

~ 6700

~ 9500

~ 4800

Figure 6 : Source :

Evolution de la population á Tunis Sebag Paul, Tunis. Histoire d'une ville, éd. L'Harmattan, 1998

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Dans ce nouveau atmosphère, l’architecture de la ville nouvelle concurrence celle de l’ancienne, avec en main une pincée de caractères exotiques, l’espace public, rues et avenues végétalisées, toutes desservies par des routes et des chemins de fer.

Figure 7 : Source :

Implantation coloniale orthogonale à Tunis, 1930 Cartographie C. Giudice, 2001

Cette dualité entre ancien et nouveau, historique et moderne, s’est traduite par un désintérêt à la médina et ses faubourgs qui contrairement à sa voisine (ville européenne) ne s’élèvent pas à assurer la présence et la proximité des institutions qui font la société contemporaine. Ce chevauchement vient frapper les faubourgs en premier lieu, qui autrefois abritaient les activités les plus lourdes, sont aujourd’hui perçues comme lentes compte tenu des techniques modernes de l’industrie française. Le dépeuplement de ces régions laisse place graduellement à un ébranlement de l’état du bâti.

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1.2.3.

« La théâtralisation du pouvoir »7 avec l’indépendance

Les années 30 représentaient l’apparition des faubourgs spontanés ou gourbivilles qui entourent rapidement la capitale, s’ajoutant à cela un exode rural important au niveau de la médina et de ses faubourgs, le nomadisme occupe les lieux délaissés et les terrains nus en forme de campements. Les Oukelas, les fondouks et les Palais sont devenus des résidences à plein temps. Apres

l’Independence

population

inactive est de plus en plus nombreuse et exprime ses droits pour un travail, un logement et des conditions favorables. Une migration rurale s’est donc largement emparéede la

Figure 8 :

capitale pour gagner l’agglomération et ses

Source :

Evolution de l’urbanisation de la Tunisie, 1950-1995 INS, 2000

alentours, entre 1956 et 1975 l’accroissement de la population atteignait les 55.6%. L’intérêt à l’urbanisme et au soulèvement des problèmes que vit la capitale fait alors débat, le nouvel Etat adopte la politique de la dégourbification8 des banlieues implantées à Jbal Lahmar et Borj Rais et autres, les plus fortunés ont droit à des logements type conçus par le service constructeur, les moins,Le Bourguibisme les juge comme inutiles « ils n’ont qu’à voire ailleurs ou qu’ils retournent d’où ils sont venus ».

7 8

Expression de Georges Ballandier, anthropologue Abdelkafi Jellal (1989), La médina de Tunis, Espace historique, ed. Presses du CNRS, p.110

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Si l’Etat considère la dégourbification comme succès, d’autres la voit autrement, Paul Sebag dans son livre décrit la situation et pointe qu’il faut résoudre les problèmes et non les déplacer. En effet cette opération s’est repliée sur elle-même, cette population qui voit en la capitale un essor pour leurs problèmes, un rêve ou simplement une vie honorable, se trouve marginalisée sous les coups des bâtons et ils ont finalement trouvé refuge sous les toits les moins attendus. Ce gap social a été vécu dans les ruelles des faubourgs, les maisons désertées sont taudifiées, compartimentées et louées, les éléments architectoniques et l’embellissement esthétique qui faisait la fierté de ces lieux ont été dénudés sans estime

valeur

historique

qu’elles

pourraient

représenter.

On pillait du marbre de la céramique passant par les colonnes, les chapiteaux et les fers forgés (…) Face à ces conséquences indésirables, la réorganisation spatiale par le chef d’Etat et de ses disciples se voulait ‘’totalitaire’’, le projet des Immeubles Menaçants Ruine (IMR) a éradiqué le culte populaire ; des hammams, mosquées et zaouïas ont été agenouillés, on entreprend les démolitions et les réaffectations inappropriés, entre autres la Zaouïa Manoubia et celle d’Abou Kacem Jelizi, classée comme monument historique en 1932. La réorganisation véritable de la capitale a été lancée par la vision Bourguibienne avec comme thème : « un Tunis moderne », indépendant même de son histoire. Un nombre de plans d’aménagement et de restructuration viendront ensuite schématiser cette vision. Dans un premier temps, il était impératif d’affirmer l’orientation du pays et de s’affirmer en son chef-lieu. La kasbah qui autrefois était le symbole du pouvoir militaire est devenue le centre du pouvoir politique, avec la démolition de l’ancienne caserne des zouaves et l’édification de la maison du parti socialiste destourien, il était question d’un pays à l’image d’une capitale et d’un capital qui couronne sa colline.

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Figure 9 : Source :

La percée envisagée reliant l’avenue H.B. et la Casbah Meddeb Nader La modernisation de Tunis : un urbanisme et une architecture d’État au miroir d’une anthologie de la percée dans la médina (1881-1987), 2015, p.247

Le plan d’aménagement 1957 de l’architecte Mikhail Kosmin hiérarchise les pauvres dans les bidonvilles et les fortunés aux cités jardins. Le plan Cacoub 1958 propose de percer la médina d’est en ouest avec une Avenue Habib Bourguiba rendant hommage à un excentrisme ‘’embelli’’ délicatement par une statue sur la place de la Kasbah (siège de la gouvernance) et une autre aux rives du Lac (berceau de la modernité). En 1959 on reviendra sur la question de la percée cette fois discutée ouvertement avec un concours international, en dehors du désintérêt soupçonné des conservateurs mondiaux qui ont signé les chartes du vernaculaire, L’UIA9 annonça : « Pour que la Médina respire et survive, il lui reste à former un tout avec la ville moderne [...]. À l’heure actuelle se pose le problème de dégager la Médina et de l’associer à la ville moderne.»10, le jury jugera qu’aucun des 54 projets ne

Union Internationale des Architectes Aymone Nicolas (2007), L’apogée des concours internationaux d’architecture, L’action de l’UIA, 1948-1975, Collection architectures contemporaines, Série études, Paris, Picard, p. 98 10

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répond aux problèmes de symbiose entre la ville ancienne et la ville nouvelle et n’aboutira à la décongestion. S’ajoutera à ces projets le Colloque11 de 1961 voulant revitaliser la médina d’une part et déqualifiant ses faubourgs vus en second lieu, Marconi annonçait : ‘’Vraiment rien de caractéristique qui vaille la peine d’être conservé’’. Le premier plan d’aménagement est formulé en 1962 sous la houlette des urbaniste-conseils italiens et soutenu par le secrétariat d’Etat des travaux publics et de l’habitat. Après deux années (1964) cette même commission entrepris le plan communal qui devait répondre aux problématiques : 

Créer la symbiose entre la ville ancienne et la ville nouvelle



Décongestionner le noyau



Améliorer l’hygiène



Favoriser la circulation et l’approvisionnement de la ville

Jellal Abdelkefi parle des résultats : « Conçus comme des œuvres architecturales qu’il faut accepter en bloc, le plan directeur et les plans communaux n’ont été objet d’aucune concertation ». Ce plan propose de décomposer la ville haute pour dresser un axe routier nord-sud à capacité régionale et deux bretelles de liaison à travers les faubourgs. Sans consultation des communes ; représentants directs des citadins locaux, l’architecture et l’ingénierie ont encore une fois formulé leurs théories uniques et assujettis ses usagers. Le dessin final de la commune de Tunis n’est autre qu’une duplication des plans originels de 1962 avec une légère modification de l’échelle graphique.

Organisé par le Secrétariat d’État aux Travaux Publics à l’Habitat de la République tunisienne, le colloque convoyait les lauréats du concours international, les membres de son jury et d’autres invités d’honneur. 11

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Figure 10 : Plan de la commune de Tunis, 1964 Source : Jellal Abdelkafi, La médina de Tunis, Espace historique, éd. Presses du CNRS, 1989, p.126

L’entreprise de la percée et la démolition entre Beb alioua et Sidi-el-Bechir ont été contestés par les valorisants de l’héritage culturel ‘’On refuse la percée estouest, mais on accepte les petites percées pour irriguer la médina’’. Outre ce témoignage de Jalel Abdelkefi, cette percée a été vivement réprimée par les localités, ce qui a mené le maire à entreprendre des communications alternatives, la mise en place d’une commission municipale qui aboutira à la création de l’Association de Sauvegarde de la Medina (ASM) en 1968.

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1.3. L’époque Contemporaine

A partir de 1975, la croissance de la population totale tunisienne se stabilise et l’exode rural est ralenti, mais Tunis continue

croitre

d’une

façon

endogène, par transfert des villes de taille moyenne vers la capitale12, centre politique, économique et intellectuel. Le qualificatif de «Patrimoine » s’est lié à

médina

Tunis

1964,

l’année pendant laquelle a été signée et approuvée la charte de Venise13. Figure 11 : Source :

Evolution de la population tunisienne par ville de 1950-2005 INS, 2005

Localement, ce n’est qu’en 1912 qu’une première législation visant le patrimoine de la médina, avec le classement de nombreux monuments hafsides, on attendra jusqu’à 1992 pour reprendre un cadre juridique protégeant les écoles et les demeures de la médina. Le discours de modernité contre traditionalisme à plusieurs fois fait le sujet des tables rondes lors de la planification de l’image nouvelle de la capitale, il est à retenir qu’en 1950 le pays comptait 10 urbanistes paysagistes, qu’en 1970 la Tunisie n’a encore diplômé aucun Tunisien et que jusqu’à 1980 on faisait appel à des contractuels étrangers pour formuler nos aspirations occidentalisées.

Oliya Gerard (2006), Enjeux de l’aménagement en Tunisie, L’Urbanisation, l’aménagement du territoire et la gestion de l’environnement, Mahdia, p. 7 13 Charte internationale sur la conservation et la restauration des monuments et des sites. 12

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La création de l’Association de Sauvegarde de la Médina et ensuite l’inscription de la médina de Tunis en 1979 dans la liste du patrimoine internationale de l’Unesco, ont attiré l’attention de l’opinion publique sur l’importance de la vieille ville dans l’épanouissement de la capitale et de son rôle dans notre passé et celui du futur. L’intervention de l’Unesco comme organisation internationale a permis d’apporter un regard extérieur et une expertise, en termes de patrimoine, mais aussi et surtout des financements, dont l’importance n’est pas du tout négligeable pour l’application des éléments du rapport produit.14 Sous cette nouvelle ère réformatrice l’ASM joint ses efforts pour élaborer plusieurs projets visant l’amélioration des conditions de vie et la restructuration de plusieurs quartiers jugés insalubres.

Figure 12 : Evolution de l’espace urbain entre 1928-2004 Source : Cartes topographiques au 1/50000et 1/25000 et carte agricole nationale

Bohli Nouri Olfa (2015), La fabrication de l'architecture en Tunisie indépendante : une rhétorique par la référence, Volume 1, thèse publiée à l’université Grenoble Alpes, Grenoble, p.103

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En l’occurrence le projet « Oukelas » qui a permis de reloger 2000 ménages entre 1992 et 2003, aussi le projet de rénovation du quartier de la Hafsia au faubourg nord (fig. 9) félicité par « l’Aga Khan Academy of Architecture », est un beau exemple de la flexibilité que peut présenter l’architecture pour réconcilier entre les différences sociales, économiques et politiques.

Figure 13 : Plan schématisant les différents équipements proposés par l’ASM Source : https://www.akdn.org/sites/akdn/files/media/documents/

L’opération Beb Souika-Halfaouine quant à elle, financée entièrement par l’Etat a été le sujet de plusieurs négociations avec les défenseurs du patrimoine pour enfin se mettre d’accord à dégager une place publique mettant en valeur la mosquée Saheb-el Tabaa et Sidi-mehrez et raccorder la circulation automobile par le biais de tunnels sous-terrain.

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Avec l’achèvement de ces opérations et depuis une vingtaine d’années, la médina s’est orienté vers le tourisme comme principal partenaire pour la préservation de son patrimoine, on assiste notamment à la rénovation de plusieurs demeures à patio et palais en hôtels de charme15, les restaurants et salons de thé à caractère16 aussi les parcours qui déambulent en fierté les touristes aux façades restaurées des monuments historiques les plus prisés. A l’autre bout de la médina, le faubourg sud ne s’est pas encore converti de son opération chirurgicale, cette large avenue ne répond en aucun cas aux problèmes soulevés, pire encore si on s’efforce à comparer cette attitude avec les expérimentations coloniales, la divergence d’idées aspirait le respect géographique de l’autre. La volonté de moderniser à l’encontre d’un traditionalisme a donné naissance à une hétérogénéité du vocabulaire architectural et un chevauchement des courants de pensés. Les quartiers de Beb-Aleoua, Sidi-el-Bechir, Beb-el-Fellah, BebDzira(...) ont été directement bouleversés vers la fin des années 1960, ces travaux ont également touché le grand cimetière du Jallez qui a perdu son ancienne porte pour laisser la place au pont de Carthage.

En l’occurrence Dar el médina et Dar Ben Gacem tout au long de la rue Sidi Ben Arous. Comme Dar el Jeld (place de la Kasbah) et Fondouk el Attarine (face à l’ancienne caserne et bibliothèque du même nom), el Mrabet (Souk el trok), el Ali (Rue de la mosquée zitouna). 15 16

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Aujourd’hui ces conséquences pèsent sur le quotidien de ces milieux, « parfois qualifié de quartier de déroute urbaine, Beb Aleoua est en effet l’un des lieux où le Tunis de la nouvelle ruralité croise celui de la classe moyenne ».17 Cette déroute ne se résume pas aux embouchures quotidiennes du trafic routier, elle couvre aussi les actes de délinquances qu’Omar Mansour ancien gouverneur de Tunis dénonce : « Rue de Malte, Zarkoun, el Khirba, Sidi-el-Bechir et Beb-Khadhra à Tunis(…) plusieurs dépassements ont été commis par des marchands ambulants qui vendaient des stupéfiants et faisaient du change illégal de devise ».18 Outre ces phénomènes émergeants qui déstabilisent le cours de l’économie, les souvenirs kitsch qu’on retrouve sur les stands de la médina sont souvent usinés en Tunisie et souvent ailleurs, ne relatent en aucun cas le savoir-faire artistique, touchent à l’homogénéité de l’espace et faussent la lecture aux visiteurs curieux.19 Au-delà des infractions grotesques, le patrimoine culturel est directement visé avec « l’oukalisaition », une pratique qui a ressurgie après la révolution de 2011, nombreuses familles ont squatté les monuments et les palais délaissés en vue du la situation de laisser-aller et de l’absence de contrôle. Au-delà du risque d’effondrement que représentent ces bâtiments, les nouveaux usagers qui essaient à tout prix de domestiquer l’espace en guise de leurs commodités (réaménagement inadéquat, bricolage et construction de systèmes rudimentaires d’assainissement) entrainent la dégradation perpétuelle de l’édifice.

Tunis Webdo, Beb Aleoua, Hatem Bourial, url : http://www.webdo.tn/2019/01/05/entre-medina-et-faubourgs-du-cote-de-bab-aleoua-une-ville-en-perte-dereperes/?fbclid=IwAR2iwZT1IpBB1OK_M8cAZ6EiC2cWcgmzDMdv2XbNhOxTQxn-CgcNaQZnIYE, consulté le 10/01/2019 18 Tunis webdo, Tunis : De la drogue écoulée par des vendeurs ambulants, selon Omar, Mansour, url : http://www.webdo.tn/2017/07/05/tunis-de-drogue-ecoulee-vendeurs-ambulants-selon-omar-mansour/, consulté le 28/01/2019 19 Le temps, Les elements de la crise contemporaine de l’artisanat, Houcine Tlili, url: http://www.letemps.com.tn/article/95755/les-%C3%A9l%C3%A9ments-de-la-crise-contemporaine-del%E2%80%99artisanat, consulté le 10/01/2019

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La réponse officielle face à ces phénomènes a été sous forme de projets comme celui de la loi IMR pour détruire les immeubles menaçant ruine, ce projet éradiquerait pas moins de 70% de l’hypercentre tunisois avec ses faubourgs et la ville européenne.20

Figure 14 : La oukelisation de l’école israélite (rue du Tribunal) Source : Khadija Derbel, L‘oukalisation’ de l’école primaire de la rue du Tribunal, Une question d’appropriation de l’espace, al-Sabil, url : https://www.al-sabil.tn/?p=2929 consulté le 03/03/2019

Jeune Afrique, Tunisie : le patrimoine urbain menacé de destruction, Frida Dahmani url : https://www.jeuneafrique.com/mag/606865/politique/tunisie-le-patrimoine-urbain-menace-de-destruction/, consulté le 16/10/2018

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1.4. Synthèse La médina de Tunis a occupée pendant les siècles de son histoire le siège d’une capitale politique, elle a été le berceau de la diversité méditerranéenne abritant au sein de ses murailles une panoplie de cultures et de religions, à ce terme la médina a soulevée plusieurs défis qui sont venus heurter ses faubourgs, au fil des années et de ses changements plusieurs paramètres ont remodelé l’identité et l’aspect de la médina et de ses faubourgs. L’agglomération a vu sa population croitre sous le protectorat français, puis inversement avec l’Independence, cette transition a étroitement affecté l’ensemble du legs culturel. La première phase a marqué le changement de la vie intramuros avec l’adduction des ressources et des équipements, s’ajoutant à cela les raides d’exode et de migration, la ville haute a dû s’incliner face à la demande excessive de logement et à la restructuration économique. La Tunisie indépendante a connue de profondes et rapides mutations économiques, elle a transité d’une économie agro-minière à une économie moderne, diversifiée et ouverte. A partir des années 1970, on assiste à une mutation nouvelle des espaces urbains avec un réseau de centralité qui se met en place et un processus de tertiarisation de l’hypercentre (le secteur tertiaire représente près de 80% des emplois de Tunis dont 43% pour les services marchands et 26% pour l’administration)21. «On se trouvait en effet en présence d’une part des exigences de la vie moderne, de l’autre face à un ensemble architectural historique. Fallait-il faire une opération chirurgicale, c’est-à-dire tout démolir, ou fallait-il faire l’équilibre entre le passé, le présent et même le futur ? »22

Des interventions indépendantes ou autoritaires viendront par la suite estomper la mémoire collective des lieux et induire une hétérogénéité définitive, contestés à

Auteur non listé (publié par la municipalité de Tunis, CNEUH et PGU) (2001), Stratégie de développement de la ville de Tunis, p. 20 22 Le petit matin, 19 Janvier 1961, pp. 1/7

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plusieurs reprises par les esprits-savants et les plus jaloux pour les temps des ancêtres. C’est aujourd’hui malgré les efforts, que la ville originelle est délaissée au profit des nouveaux pôles de centralité au nord et au nord-est, ce déséquilibre d’intérêts marque encore une fois la stagnation de la vie dans les endroits les plus délaissés

Fondation de la municipalité de Tunis/ Destruction des remparts 1858/1860

Construction de la 2ème enceinte de remparts 1352

Formation des Charles Quint conquiert Tunis gourbis 1535 1930

Percée de la médina

2019 1957 1881

Tunes participe aux guerres puniques

Capitale de la principauté des Khurassanides 1059

Construction Capitale de de Nova Arx l’état Hafside 1230 1573

Fondation de la mosquée al-Zaytouna 703

1574

Epoque République ottomane Tunisienne Protectorat français

Tunes, centre d’évêché Tunes détruite à la 3ème guerre punique

698 534 439

Epoque arabo-musulmane

Epoque byzantine Epoque vandale

-146

-500

Epoque romaine Epoque punique

Figure 15 : Frise Chronologique de la ville de Tunis Source : Dessin de l’auteur

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Chapitre 2 : Le Quartier Sidi-el-Béchir (Faubourg Sud) : L’aboutissement d’une percée Introduction Le réaménagement moderniste qui a eu lieu

pendant

les

années

soixante

principalement touché deux quartiers dans les deux faubourgs, nous avons choisi de consacrer la suite du travail pour le quartier Sidi-el-Béchir (faubourg sud) auquel les répercussions ont été plus tangibles et l’enjeu relativement important. Figure 16 : Vue de la percée de Sidi-el-Béchir Source : Jalel Abdelkefi, 1989

2.1. Situation Géographique Gouvernerat de Tunis

Médina de Tunis

Quartier Sidi-el-Béchir

Figure 17 : Situation du Quartier Sidi-el-Béchir Source : Dessin de l’auteur

Le quartier de Sidi-el-Béchir se trouve au faubourg sud de la médina de Tunis, il est bordé par la petite Sicile à l’est, Beb-Jazira à l’ouest, le cimetière el-Jallez au sud.

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2.2. Sidi-el-Béchir entre passé et présent 2.2.1.

L’origine de l’appellation

Le quartier détient son appellation d’un saint personnage d’origine Kabyle « Sidi-el-Béchir Zouawi», un homme pieux et érudit de culte qui au dix-neuvième siècle fondit une filiale de la zaouïa Rahmounia (confrérie algérienne puissante) où il a enseigné le « Fikh » et le « Hadith » à la mosquée el kssar23, Sidi el Béchir a mis les conditions de mariages qui sont prises en considération jusqu’à nos jours dans quelques régions24. Il est décédé le 4 mai 1827 et inhumé au cimetière elJallez25.

2.2.2.

La porte extérieure - ‫البرانِي‬ ْ َ‫الب‬ َّ ‫اب‬

Depuis sa formation le faubourg sud à l’exception de celui du nord hébergeait la population venant du sud de la capitale, des régions centrales et des pays avoisinants. Son emplacement suggère que ces groupes de personnes entreprenaient leurs commerces et approvisionnaient la médina pendant que ses portes étaient ouvertes. L’emplacement reculé de cette région et son interaction directe avec la population de l’arrière-pays lui a valu un caractère spécifique d’où le dicton: « ‫» قنديل باب منارة ما يضوي كان على البراني‬, dont la traduction littérale est « la lanterne de Beb Mnara n’éclaire que l’étranger». En effet cette porte à l’ouest de la médina appelée à l’époque des Hafsides « porte du fanal » illuminait avec sa lampe à l’huile la route des caravanes la nuit. Bab Alioua quant à lui voyait passer les caravanes de légumes et de poteries venues de Nabeul et Hammamet, les pierres arrachées aux carrières de Kedhel, les olives et les vins de Grombalia et de Bir elkassaa.

Mosquée el Ksar, rue Beb Mnara fondit au XIIème siècle et rattachée á la demeure royale Dar Hussein Dans la délégation de Joumin, entre mateur et Beja, les rituels de mariage prennent place auprès de la Zaouïa Sidi-el-Bechir où les frais de mariage sont fixés à 69 millimes, et ou l’époux n’est redevable que d’un festin (‫ )قصعة‬se résumant à un couscous décoré de confettis. 25 Les saints et les zaouias, sidi el bechir et sayda manoubeya, url: https://lessaintsetleszaouias.wordpress.com/2018/04/23/82/ , consulté le 19/01/2019 La mémoire de Sidi Béchir Ziri, son mausolée et sa mosquée, Hatem Bourial, url :http://www.webdo.tn/2017/04/28/memoire-de-sidi-bechir-ziri-mausolee-mosquee/ , consulté le 30/11/2018 24

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Autre la porte de Beb el Fallah au long de la rue du même nom représentait une brèche dans les remparts ou les citadins autrefois fuyaient la ville aux temps des guerres espagnoles. Longeant la porte on trouvait le souk à bétail et les immenses abattoirs, c’est à partir de là que la viande prenait son chemin aux boucheries tunisoises.26 Aujourd’hui encore on peut entendre parler de « Nahj el Mosran » (rue des intestins) qui suggère par son appellation son vécu. Tout au long de la rue Sidi-el-Bechir on retrouvait les marchands qui proposaient depuis leurs magasins de stockage les produits primaires et dérivés comme l’orge, le foin, le pois chiche et le caroubier. Outre les activités économiques, le quartier et ses alentours sont riches en monuments religieux comme les medrassas, les zaouïas et les mosquées, on estime que pas moins de 2000 personnages saints et oulémas (Sidi bou Medien, Sidi Belhsan, Sidi Zlizi, Sidi Brahim..) se perpétuaient à ces alentours pour cultiver la recherche et la culture. La rue de Sidi-el-Béchir voit aussi défiler les enterrements car le principal cimetière musulman n’est pas loin.

Figure 19 : Rue Sidi-el-Béchir lors des rituels d’enterrement Source : Musée Maghrébin de la Photographie et de la Carte Postale Ancienne

Figure 18 : La deuxième porte de Beb Alioua Source : Musée Maghrébin de la Photographie et de la Carte Postale Ancienne

Bailhe CL, Balthazar JL (1987), Algérie -Tunisie - Maroc Au temps des Diseurs de Bonne Aventure

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2.2.3.

Caractéristiques urbaines et architecturales

Partant du positionnement que l’architecture est la concrétisation des aspects sociaux, économiques, politiques, religieux et culturelles, l’interprétation de la médina a longtemps été péjorativement perçue par les critiques et les romanciers explorateurs, ignorants ou peu investisseurs dans la compréhension de la structure, ils nous ont véhiculés une cité impossible, sombre et mystique. « L’ahurissement et la crainte s’étaient emparés de nous. Perdu au milieu de cette foule d’orientaux graves, dédaigneux ou terribles, il nous semblait que par une audacieuse intrusion nous avions franchi le seuil sacré d’une ville interdite. Nous avions peur ! » (Léon Michel)27 On parlait ainsi d’architecture voilée qui reflète le culte islamique et on oubliait que les maisons à vestibules et chicanes proviennent de la civilisation mésopotamienne, on s’inquiétait au sort de l’hygiène et de l’entretien des bâtiments publics sans conscience que habous et awkafs représentaient des institutions et des outils qui déversaient des revenues pour entretenir ces monuments. Roberto Berardi dans sa démarche analytique a pu éclaircir la relation entre les rapports socioculturels et la structure qui régit les bâtiments de la médina. Par le biais des relevés que Berardi a effectué, il a pu dégager les constituants unitaires « elements discrets », qui selon certaines configurations « mise en service » et « simple addition » agencent les équipements comme les souks, les maisons a patio, fondouks et autres.28

Figure 20 : Les elements discrets Source : Le signe de la Médina. La morphologie urbaine selon Roberto Berardi

Léon Michel (1867), Tunis : l'orient africain, arabes, maures, kabyles, juifs, levantins, scènes de mœurs, p.102 28 Berardi Roberto (1969), Le signe de la Médina. La morphologie urbaine 27

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La génération de l’espace urbain :    

1ere opération : La mise en série de l’unité « l’enclos » 2eme opération : La disposition de ces séries définit la nature de l’activité, (a) : suggère la direction alors que (b) : regroupe autour d’un évènement 3eme opération : L’ajout des murs donne un caractère statique à l’espace (a) : Souk, (b) : Fondouk 4eme opération : Représente le développement de ces espaces (a) : l’annexion d’une autre série en parallèle exprime la complémentarité (b) : la destruction du périmètre change le programme de l’espace

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Sous l’influence du culte et des pratiques sociales, la médina de Tunis a formulé un vocabulaire de dualité joignant privé et public. On peut retrouver cette notion en prenant le chemin des rues des souks jusqu’aux impasses menant aux demeures à patio les plus richement décorées. Les façades sobres renvoient à la règle religieuse et les convenances sociales selon lesquelles l’exhibition des richesses déstabilise l’égalité, l’intimité et l’ordre, atouts indispensables pour le maintien de l’équilibre communautaire. La privatisation de l’espace est maintenue graduellement par les réseaux de voiries, on retrouve les grandes rues qui desservent les ruelles moins vastes qui a leur tour renvoient aux impasses. Les rues se joignent pour former l’étendu des activités sociales et commerciales (les souks, les mosquées,..), complémentaires et accessibles à tous les usagers, ces rues sont alimentées par les ruelles qui renferment les besoins de la communauté locale (ateliers, épiceries,..). Encerclé autour de ces ceintures l’espace résidentiel jouit d’un emplacement privilégié desservit par les impasses qui par leur nature trompent et découragent la mauvaise curiosité

Rue Ruelle Impasse Figure 21 : Source :

La privatisation de l’espace par le réseau des voiries Coloriage de l’auteur sur fond U.S. Army Map Service, 1942-1943

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2.3. La Percée Urbaine 2.3.1.

Définition et Perspectives

Le terme est définit dans le dictionnaire de Larousse « Ouverture naturelle ou pratiquée dans une forêt, dans un ensemble compact pour y ouvrir un chemin ou une perspective », d’après Le Dictionnaire Historique de la Langue Française le terme est « Créé dans le langage technique, désigne concrètement une ouverture ménageant un passage et employé comme nom d’action pour le fait de pénétrer en un lieu, surtout dans un contexte militaire. (Rey, 2010, p. 1590). Les premières percées ont vu le jour avec l’époque

renaissance,

Italie

appréhendait l’espace en terme d’organisation idéaliste, la valorisation des monuments majeurs de la ville était donc accentuée par le dégagement des perspectives des percée.

Figure 22 : La percée haussmannienne, La rue Lafayette, Paris Source :https://www.mediapart.fr/journal /france/230608/depuishaussmann-comment-paris-sest-projete-vers-lavenir?onglet=full

Le modèle Parisien « A l’époque d’Haussmann c’est le triomphe de la circulation physique, il faut faire circuler l’air, circuler les gens, circuler les capitaux », affirmait le spécialiste de l’histoire de l’architecture Pierre Pinon (France Culture, 1991). Le projet est à l’origine de la volonté du roi Napoléon III à améliorer les conditions hygiéniques de la ville et de la classe populaire, George Eugene Haussmann a entreprit alors un plan sur le tissu de la ville médiévale, ce projet a relié les gares et a permis la communication des quartiers et de ses monuments, l’élargissement des voies, l’approvisionnement de réseaux d’assainissement, et le dédoublement de la superficie de la capitale avec l’annexion de 8 autres arrondissements.

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Le modèle Cairote

Figure 23 : Le Caire avant la modernisation Source : Rashed Mohamed Mahmoud Mostafa, architectural identity in contemporary Cairo, 2015

Au Caire, l’urbanisme de remodelage n’était pas aussi fructueux, la modernité a été introduite au 19eme siècle avec le Khédive Mohammed Ali, ce dernier a entreprit l’assèchement des marais qui agrandiront le périmètre de la ville, Ismail Pacha son petit-fils et successeur reprendra les travaux dans la ville historique avec le percement long de deux kilomètres pour relier l’Azbakya à la Casbah, cette ouvrage a rasé 400 édifices parmi eux des monuments religieux. Son appétit pour une capitale vitrine l’a poussé par la suite à céder sans charges des terrains pour les notables de la ville. Avec la colonisation anglaise l’opération chirurgicale a été poursuive avec l’ouverture de deux brèches, Al-Azhar et Al-Gaych qui ont nécessité la démolition de 700 édifices. Ces opérations extravagantes relèvent de la mauvaise gestion des ressources et de la nonplanification, insouciants des problèmes du logement, de la congestion et de l’infrastructure, seules les quartiers de la classe aisée ont profité de l’adduction de voiries convenables et de l’asservissement des

Figure 24: Les travaux d’Ismail Pacha Source : Rashed Mohamed Mahmoud Mostafa, architectural identity in contemporary Cairo, 2015

réseaux d’égouts.

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Le modèle Algérois L’établissement des colons en Algérie a remodelé l’espace vécu, des villes comme Alger et Tlemcen ont subis des reconfigurations urbaines qui sont la réponse systématique d’un marquage du territoire et de la volonté de s’apparenter des monuments influents29. Perçue comme laide et inesthétique un ingénieur civile justifie les premiers percements d’Alger : « Emprisonnée dans ces rues étroites, l’armée ne pouvait faire usage de son matériel qu’avec des difficultés et des lenteurs infinies. Il fallait donc se frayer promptement à travers ce labyrinthe de petites rues et des constructions accolés les unes aux autres des voies de communication, désormais indispensables. C’est ce qui fit ouvrir promptement les premières rues et places. »30 Aout 1832, les premières destructions heurtent la partie basse de la Casbah, obligeant les habitants à s’entasser dans ce qu’il reste de la ville haute. Avec la visite de Napoléon III, la destruction complète de la Casbah sera abandonnée et l’ère de la bipolarité coloniale commencera, une ville française aux lignes droites, aux établissements attirants la population européenne à se sédentariser dans la ville. « Même à Alger, on remarque deux sociétés, deux espaces qui cohabitent, qui s'imbriquent mais qui ne se mélangent pas pour autant. »31

Figure 25 : L’évolution de l’urbanisme algérois Source : Jean-Jacques Jordi, Alger 1830-1930

La conversion de la mosquée Ketchouane en la Cathédrale Saint-Philippe et la dénomination des rues d’Alger ont été les premières politiques militaire pour dénier l’identité ancienne 30 Auteur non listé (publié par le Service Historique de l’Armée de Terre (1833)), Archives du génie, art. 8, sect. 1, Algerie, Carton no.3 31 JORDI Jean-Jacques (1998), Alger 1830-1930, ou une certaine idée de la construction de la France, t. 89, no 2-3, p. 29-34

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2.3.2.

Les répercussions de la percée aux faubourgs de la médina de Tunis

Suite à l’Independence, l’instauration d’un nouvel Etat a aspiré le nouveau départ, le Parti Destourien à sa tête H. Bourghiba appelait à la modernité, la civilisation et le salut du système des mœurs. Dès lors une stratégie de reconfiguration de la capitale est mise en œuvre, certaines rues seront réappelées, statues et bas-reliefs orneront d’autres

places

publiques,

ces

éloges

multipliés dans toutes les villes tunisiennes seront

présentes

suprême »

qui

pour a

glorifier

vaincu

« l’héro lui

seul

Figure 26 : La Démolition du quartier de Sidi-el-Béchir Source : Collection privée

le colonialisme et a sauvé la nation. Leader politique et fin stratège, H. Bourghiba tentera pendant les années de son occupation du pouvoir de s’attaquer à la médina de Tunis qu’il jugerait d’hôte de saleté et de pauvreté. Soutenu par son architecte conseillé O.C.Cacoub, ils aboutiront après plusieurs tentatives (énumérés au chapitre précèdent) à défigurer le tissu patrimonial, des percés brutales s’abattront dans les deux faubourgs. La percée du faubourg sud poussée par les idéaux Bourghibiennes, schématisée par l’équipe de De Carlo et Quaroni et réalisée par la municipalité de Tunis a vu le jour au début des années soixante. Les principales prétextes de cette intervention étaient : 

Un logement sain et vivable



Une connexion véhiculaire entre la médina et la ville nouvelle

Tout en sachant que détruire pour reconstruire n’est autre que perte de moyens et que le tissu médinal est incapable de recueillir le transport mécanique, les décideurs ne faisaient que proposer des solutions à de mauvaises problématiques.

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L’exécution de ce projet a demandé la destruction de 6.12ha pour la construction de 4.44ha matérialisant 5 bâtiments d’habitat collectif et un marché de fruit et légumes. A Beb-Souika comme à Beb-Dzira ces nouvelles avenues auront des retombés sur la hiérarchie de l’espace et au rythme de ses occupants.

Batiments Démolis Figure 27 : Le modernisme agressif Source : Coloriage de l’auteur sur fond U.S. Army Map Service, 942-1943 et cartes parcellaires, 1883

1 2

6 5 Figure 28 : Bâtiments construits et vides dégagés 1-Medina, 2-Faubourg sud, 3-Ville coloniale, 4-Casbah, 5-Gare de Tunis, 6-Percée Source : Dessin de L’auteur sur fond P.A.U. et des cartes parcellaires,1883

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L’Economie

Le percement de la rue Sidi-el-Béchir a bouleversé le caractère économique qui faisait la renommée du quartier, l’élargissement de cette rue a résulté de la démolition des ateliers, entrepôts et boucheries qui jonchaient la rue. Autres bâtiments éradiqués étaient les fondouks, la plupart d’eux étaient situés au faubourg sud32, ils représentent une prouesse à la fois architecturale qu’urbaine pour l’adaptabilité de l’espace (la structure du fondouk peut faire office de souk comme d’hôtel) et aussi pour l’alternance entre privé (contexte

Figure 29 : Importation non contrôlée Source : Photo prise par l’auteur

médinois) et public (usagers du fondouk). La rémunération des infortunés viendra sous forme de compensations matérielles, des taxi-bébés et des autorisations de vente des boissons alcooliques, une manœuvre qui traduit la volonté d’estomper l’identité au prix de la modernité. Fondouk

4 1

Boucher

0 0

Charcutier

Figure 30 : Bâtiments à caractère économique démolis 1-Medina, 2-Faubourg sud, 3-Ville coloniale, 4-Casbah, 5-Gare de Tunis, 6-Percée

Source :

Dessin de L’auteur sur fond P.A.U. et des cartes parcellaires ,1883

Les Fondouks étaient presque tous à l'entrée de Bab Dzira extra-muros: Fondouk Ezzit (Huile), était à l'emplacement des Rues de Maroc et de Tripoli, Foundok El Halfa (Paille) entre la Rue d'Espagne et la Rue d'Angleterre, Fondouk El Lban (Lait) Fondouk Esman (Beurre salé), Fondouk Ech'ham (Graisse) pour la fabrication des cierges et bougies.. La Rue des Maltais avaient ses Foundouk aussi : Foundouk El Foul (Fèves) Ezzrar'iya (Epices) ...

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Figure 31 Source :

Etalement anarchique des produits au souk de Beb-el-Fella Photos prises par l’auteur

Certes, l’âme commerçante a subsisté pour donner forme à une opposition à cette décision totalitaire, aujourd’hui l’étalage anarchique s’est emparé de la rue, fruits et légumes, produits de contrebande, commerce de chiffon, tout pour satisfaire le plaisir des passagers. La réponse des autorités face à cette situation mouvementée se développera en un marché commercial qui abritera bon nombre de commerçants et refoulera leurs pratiques fastidieuses. La conception et la réalisation à la hâte de cet équipement s’avérera un échec, aucune

tenue

compte

des

dimensions requises pour l’étalage des

produits

vendus

disposition d’ensemble allant de l’alimentation du souk jusqu’à l’acte de vente en détail passant par l’inadéquation des matériaux utilisés (tôle en acier et aluminium) qui accélère l’altération des produits

Figure 32 : Marché de Sidi-el-Béchir Source : Photo prise par l’auteur

agroalimentaires.

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Le Culte et La Culture

Le quartier de Sidi-el-Béchir regroupait (avant la percée de 1964) un nombre important de mosquées, madresas, zaouias, (...), équipements religieux qui enseignaient les doctrines et pratiquaient la jurisprudence entre les citoyens, leur rôle s’étendait aussi à être des lieux de socialisation qui rassemblaient la localité autour des croyances et des rituels, et offraient le gite pour les passagers et les plus nécessiteux. Sans oublier que ces édifices ont joué un rôle important dans la lutte contre la colonisation en assurant la discrétion et le couvert pour les militants. « Toutes ces pratiques, tous ces rites quelque soient les jugements que l’on puisse porter sur les croyances qui en étaient le support, ont constitué un patrimoine immatériel immense, à travers tout le pays avec une densité quasiment au kilomètre carré.33 » 4 1 2

6 5 Mosquée Zaouïa Madrasa 0Tourba 0Sbil 0 Figure 33 : Bâtiments à caractère économique démolis 0 0 5-Gare de Tunis, 6-Percée 0 2-Faubourg sud, 3-Ville coloniale, 1-Medina, 4-Casbah, Source : Dessin de L’auteur sur fond P.A.U. et des cartes parcellaires ,1883

Moncef Bouchrara ; descendant du saint qui porte le même nom de famille, et qui est toujours à la recherche de son arrière-grand-père auquel la trace du tombeau est perdue après les travaux de démolition de la rue Sidi-el-Béchir

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Appuyés par la loi communale34, les autorités ont entrepris la démolition de ces monuments sans étude au préalable du sort de ce qu’ils contenaient (seul le saint Sidiel-Béchir sera ré-inhumé au Jallez en présence du Bey, le reste des tombeaux et des biens sera perdu pendant cette opération). Pire encore l’histoire même du quartier sera défigurée avec la ré-appellation de la mosquée de Beb-el-Jazira el barrani35, cette mosquée connue aujourd’hui sous la mosquée de Sidi-el-Béchir, a été bâtie vers le treizième siècle par Cheikh el Maghrebi36, agrandie et rénovée ensuite par Youssef Dey et son ministre Ali Thabet qui l’a embelli d’un style andalou et l’a doté d’un Sbil (fontaine).

Figure 34 : Mosquée Beb el Jazira Source : Collection privée

Or le mausolée de Sidi-el-Béchir figurait á l’autre bout de la rue, comprenait la tourba du saint, une medersa coiffée de deux coupoles en tuile verte (langue de vache) et disposait de sept chambres et d’une mosquée. Le mat sert à y mettre le Sandjak (étendard) le Ce

jour

des

mausolée

cérémonies ainsi

compartiments

seront

détruits

des

lors

rituelles.

que

ses

évidemment travaux

Figure 35 : Rue Sidi el Béchir, 1925 Source : Carte postale, correspondance d’Arthur Lett-Haines a Cedric Morris

terrassement.

Loi communale de 1963 : interdiction aux musulmans d’enterrer leurs défunts en dehors des cimetières el Jallez et Sidi-Yahia. 35 El barrani : celui de l’extérieur ; connotation avec l’extérieur des premiers remparts et pour le différencier de la mosquée intérieure de Beb Jazira ou la mosquée Harmel. 36 p. 129 , ‫) محمد بن الخوجة‬1985( , ‫تاريخ معالم التوحيد في القديم وفي الجديد‬ 34

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La Société et l’espace immédiat

Dès l’Independence, en raison des mutations politiques, le mécanisme de départ du beldi prend l’allure d’un abandon de la Medina tandis que la population rurale s’y engouffre. En 1968, au cours d’une enquête menée par l’A.U.A.S.M.37 on a constaté que 35% des beldis contre 65% d’habitants d’origine rurale demeuraient en Medina. La famille patriarcale viendra à son bout avec la promulgation du code de statut personnel, les nouvelles possibilités d’emploi, la scolarisation, tous ces facteurs entrainent une évolution rapide de la famille élargie à la famille restreinte. Cette évolution traduit l’adoption de la villa au détriment de la maison traditionnelle, des banlieues au détriment de la médina. En

contrepartie

les

bâtiments

érigés à l’issu de l’intervention à Sidiel-Béchir se voulaient moderniste a l’image d’un Tunis au mode d’emploi occidental, ces édifices de R+4 sont venus accentuer l’esprit du percement. On assiste à des blocs de plus de 16m d’hauteur qui coupent dans le tissu médinal et retourne du dos à son identité de part et d’autre.

Figure 36 : Construction des bâtiments de rapport modernistes Source : Municipalité de Tunis, num: 1963/1966

A.U.A.S.M. : Atelier d’Urbanisme de l’Association de Sauvegarde de la Medina.

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Le croisement entre l’évolution sociale et l’intégration d’une nouvelle unité d’habitat s’est traduit sur les façades des bâtiments de rapport. Certains habitants ont exprimé l’incompatibilité de ce model moderniste et leur valeur d’intimité en élevant une paroi ou en optant a une menuiserie en aluminium dans les limites de leurs budgets. D’autres ont adopté des solutions statiques face à l’inadaptation des logements à la saison chaude. L’absence d’espaces pour les ménages domestiques s’est traduit en l’étalage des lingeries, peaux d’animaux ou de jardins suspendus qui renvoient au patio d’autrefois.

1 2 3 4

5 6 7 8 9 10 0

Figure 37 :

Source :

Evolution des façades des logements collectifs 1-Fenetre refoulée, 2- Jardins suspendus, 3-Balcon rempli par des parois opaques, 4-Sechoir a mouton, 5-Unité de climatisation, 6-Balcon rempli par une menuiserie en aluminium, 7-Menuiserie en bois annexée, 8-Séchoir à linge, 9-Fer forgé, 10- Modification des proportions des ouvertures originelles Coloriage sur fonds prises par l’auteur

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2.4. Synthèse L’évolution continuelle de la médina et de ses faubourgs nous a mené à une mutation irréversible avec les années soixante. Le parti politique ébloui par l’expérience Osmanienne et voulant moderniser une capitale à l’image de ses attentes a emprunté un schéma occidental pour le faire. Loin des besoins contemporains que le projet voulait garnir, l’échec de l’expérience Tunisoise a retenti suite à l’absence d’une investigation sociale et d’un schéma opératoire au préalable. La formulation des nouveaux plans ont soulevé des problèmes étrangers à ceux d’une ville historique, par conséquence la génération de nouveaux défis ; 

Un mode d’habiter inadéquat avec l’environnement et l’habitant



Une absence de concept de gestion économique des lieux



La disparition des valeurs et de la mémoire collective des lieux



Un trafic routier incompatible qui congestionne le quartier

La condensation de cette atmosphère a généré des pratiques de délinquance, d’un bilan hygiénique qui s’empire et d’un refus total aux normes de la citoyenneté et de l’homme moderne.

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Chapitre 3 : Démarche participative dans le quartier de Sidi-el-Béchir Introduction Plutôt qu’un complément de recherche, une enquête sociale est essentielle pour aligner la théorie à la pratique, Yona Friedman auteur de la proposition de 1959 d’un « Tunis Spatial » revendiquait l’inclusion de l’usager dans la conception de son espace : «Il est impossible de décider à la place de l'usager, que ce soit pour l’habitat ou pour la ville. Urbanisme et habitat doivent s’élaborer et évoluer selon le comportement des utilisateurs. Disons que ce sont des expériences en grandeur nature »38. Paul Sebag a l’occasion d’un débat tournant autour du réaménagement urbain de la ville souligne : « Encore faut-il que vous architectes, urbanistes, vous les réclamiez (les sociologues) pour faire le travail que vous, vous ne pouvez pas faire mais sans lequel vous vous condamnez a l’a peu-près.39 » Nous avons choisi dans ce volet de procéder par la méthode qualitative afin de cerner les opinions et les besoins des occupants de l’espace. Nous nous appuyons sur l’entretien semi-directif à travers lequel nous espérons profiler l’espace perçu/ vécu par les usagers. Les échantillons d’entretiens ne sont pas représentatifs statistiquement de la totalité des usagers du quartier. Ce travail nous permettra entre autre, d’approfondir notre compréhension de l’espace, de définir les différents catégories d’usagers pour finalement en déduire les solutions équivalentes à leur attentes.

Entretien de Yona Friedman avec Jean Pierre Giovanelli url : http://www.performarts.net/performarts/index.php?option=com_content&view=article& id=197:friedman&catid=11:architecture&Itemid=17 39 Colloque conduit par G.C.Tanugi assisté par G.Baccoura (1960), réunissant MM. Boulakbeche, Houry, Kyriacopoulos, Lewandovsky, architectes, Fleury, Taieb, urbanistes et M. P. Sebag sociologue. L’architecture Tunisienne, La presse, p. 4

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3.1. Analyse thématique des signifiés Les entretiens ont concerné quinze usagers dont trois de sexe féminin et quatorze de sexe masculin, parmi eux, six étaient originaires du quartier. Nous avons essayé de faire l’équilibre entre les générations d’interrogées d’une tranche d’âge allant de 19 à 81 ans, afin d’avoir une diverse lecture sur le développement du quartier et de ses conséquences : 

1ère génération, de [19 à 31] : quatre personnes



2ème génération, de [45 à 52] : six personnes



3ème génération, de [54 à 81] : cinq personnes

Nous avons subdivisé le document en unités de significations, en créant des cellules pour une mise en tableau, avec numérotation des unités, sachant qu’une unité de signification « est une phrase ou un ensemble de phrase liés à une même idée, un même sujet, ou si l’on veut à un même thème »40 Les unités de significations sont composées de signifiants et de signifiés. Le signifiant est la forme qu’utilise l’interviewé pour parler de l’espace, il « correspond à la matérialité de l’espace »41. Le signifiant renvoie à un signifié qui « recouvre l’ensemble des contenus possibles de cet espace »42, c’est ce que représente le message transmis, ce qu’il veut dire.

Paille Pierre, Mucchielli Alex (2003), L’analyse qualitative en science humaine et sociales, collection U, édition ARMOND COLIN, Paris, p. 132 41 Ferrier Jean-Louis (1979), Sémiotique de l’espace, édition Denoël / Gonthier, Paris, p. 68 42 Idem 2, p. 68 40

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Puis, nous avons classifié l’énoncé, ainsi traité, en 3 rubriques générales et thèmes équivalents :

Hiérarchie de l’espace

Comportement et pratiques sociales

Stratégies PoliticoInstitutionnelles

Espace populaire ‘’Houma’’

Espacedenon Le quartier Sidi-elrèglementé Béchir

Espace non-Réfléchi Le quartier de Sidi-el/ Provisoire Béchir

Espace non Règlementé

Espace Insuffisant

Espace Espacenon-Réfléchi Insalubre / Provisoire

Espace Inadéquat

Espace Modernisé

Espace Dangereux

Espace Insalubre

Espace à identité historique et générateur de valeurs Espace en perte de valeurs et d’identité historique Espace stratégique par son emplacement et sa démographie Espace à identité économique

Espace Insécurisé

Espace Déraciné

Espace Modernisé

Espace Déraciné

Espace Dévalorisé Espace Normalisé

L’espace communautaire réduit Espace mal Organisé

L’espace communautaire réduit

Espace non Planifié

Espace Couvant Espace Formateur

3.2. Remarques et Interprétations43

43 Nous avons muni le mémoire d’une bibliothèque numérique où vous pouvez consultez la totalité des entretiens en version audio, depuis ce lien : https://drive.google.com/drive/folders/1MuLvqxJzsKsZ7XgRqJKtzlqgdjIY0MDQ?fbclid=IwAR3hFlsK0cEqxQK4m1TjQBjMFhiEH5VY6JeOIqnKsYTgo8V_COwbCtNzDI Ces enregistrements permettrons une meilleure lecture de l’enquête, d’autant qu’un support accessible pour toutes recherches sur le contexte.

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3.2.1.

Rubrique Hiérarchie de l’espace

Dans cette rubrique on évoque une représentation du quartier de Sidi-el-Béchir et ses environs perçue par ses usagers, les définitions ainsi élaborés regroupent les traits imprégnants de l’espace allant de la situation géographique, démographique et l’héritage culturel et religieux.  Espace populaire ‘’Houma’’ Dans ce propos qui a fait l’unanimité, les commentataires ont qualifié l’espace qu’ils désignent de : « Houma Chaabiya. » (Quartier populaire) N°13.01 et N°15.02 pour signifier un espace de coexistence de mixité sociale ou encore un abordable du point de vue économique : « populaire, la marchandise ici est à la portée des pauvres. » N°05.05. Il est à retenir que les commentataires originaires des lieux établissent une relation particulière avec leur habitat qu’ils expriment par un sentiment de fierté d’appartenance et qui évolue à la personnification de l’espace.  Espace à identité historique et générateur de valeurs « Ceci est le plus ancien faubourg. » N°12.01, les usagers affectent au quartier et ses environs une valeur patrimoniale qui l’élève de l’espace ordinaire, de part cette position l’espace acquiert une délimitation matérielle définit par les coutumes et les rituels souvent religieuses « Au Ramadhan, on faisait la ‘’Kharja’’. » N°08.06.  Espace en perte de valeurs et d’identité historique Pourtant cette valeur patrimoniale est en dissolution comme l’atteste un habitant du quartier : « Les valeurs ont changé et l’espace communautaire n’existe plus. » N°15.04. Ce changement est souvent lié aux modifications affligées à l’espace : « Le voisinage (modernisé, libéré) aujourd’hui ne convient pas avec la jonction des maisons du quartier et ses valeurs. » N°09.12. Ceci, résulte au déménagement de la mémoire collective, une part entière de l’identité de Sidi-el-Béchir : «Il n’y a plus d’habitants originels des lieux. » N°08.03.

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 Espace à identité économique On retrouve dans ce thème que le caractère économique est présent dans la mémoire des habitants à chaque fois qu’ils essayent de décrire les lieux : « On trouvait des vendeurs de volailles, charcutiers et des vendeurs de fruits et légumes. » N°01.05, « A l’emplacement des nouveaux bâtiments il y avait les cours à bétails, on vendait aussi les graines. » N°12.08 et qu’aujourd’hui « est ce qui fait la renommée du quartier. » N°04.03  Espace stratégique par son emplacement et sa démographie Sous ce thème les interviewés hiérarchisent l’espace depuis son emplacement géographique, qu’ils définissent comme « Stratégique, au bon milieu de la capitale.» N°05.02, et d’autre part ils expriment que la jeune communauté fréquente le plus souvent les lieux qu’ils justifient par : « On retrouve un bon nombre de lycées et de collèges dans les parages. » N°14.06.

3.2.2.

Rubrique Comportement et pratiques sociales

Cette rubrique couvre les typologies d’usage et les usagers qui fréquentent le quartier et ses équipements ainsi que leurs influences sur la configuration spatiale de l’espace domestique et public.

Sous Rubrique : Le quartier de Sidi-Béchir

 Espace non Règlementé Dans ce thème les interviewés dénoncent les marchands ambulants et les commerçants et leur occupation de l’espace public : « Les commerçants qui travaillent au marché (Beb-el-Falla) étalent leurs produits anarchiquement et défigurent l’espace. » N°15.05.

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 Espace Inadéquat Les commerçants justifient leurs pratiques par l’inadéquation des espaces proposés par les autorités avec leur nature d’activité : « Moi et 50 autres, on a des permissions de vendre la bas, le premier mois on vendait et après.. On s’est rendu compte que notre capital ne suffisait pas.» N°11.03  Espace Insécurisé Le quartier de Sidi-el-Béchir est l’un des quartiers ou les pratiques de déviances sont une monnaie courante malgré l’existence d’un poste de police. Certains reportent que : « (le quartier) n’est plus vivable, un espace dangereux ou la délinquance et le vol sont à leur afflux. » N°08.04 et d’autres disent même que : « Ici, si vous errer dans les recoins à une heure tardive, soyez certain que vous n’allez pas rentrer. » N°04.04, on vous propose d’écouter l’enregistrement N°12 à partir de la minute 7 et 10 secondes au moment où on faisait l’entretien, un homme âgé a été volé et agressé face à la réaction surprenante des habitants du quartier qui prétendait ne rien voir. Ces infractions modifient la vie des habitants et leurs espace : « De nos jours on monte des portes ferrées, jadis les portes n’étaient qu’en bois. » N°08.10.  Espace Déraciné Ici les habitants parlent du basculement de leur quartier : « Avec les changements et l’évolution du quartier, les habitants ont déménagés. » N°09.03, ce qui leur procurent un sentiment à la fois de colère : « Tous ces gens que vous voyez là, aucun d’entre eux n’est d’ici, je le crie haut et fort. » N°08.08 et de gêne mêlé de jalousie quand l’interviewé a réellement pleuré à la minute 3 et 50 secondes : « Quand je rentre chez moi, je pleure ‘’Houmti’’, je vous jure je pleure. » N°08.07. 

Espace Normalisé44

Les

commentataires

communauté

expriment

traditionnelle,

les

changements

conservatrice

une

des

valeurs

société

d’une

moderniste,

Normalisé, selon les nouvelles normes et les règles, d’un citoyen à l’image de la modernité urbaine 44

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progressiste : « Les temps ont changé, il n’y avait pas ces pratiques jadis, au Ramadan les portes étaient ouvertes pour les passagers. » N°12.08

Sous Rubrique : L’Espace communautaire réduit

Au cours de l’enquête on est allé à un établissement public (la maison des jeunes) auquel les interviewés s’identifient et définissent comme une société dans la société, un espace autonome qui se détache de la réalité du quartier.  Espace Couvant La maison des jeunes est représentée comme un asile des dangers de la rue : « On vient ici, mieux que roder dans le quartier. » N°03.02, elle puise ce caractère des activités qu’elle intègre à son programme : « Outre les activités, on essaie de sensibiliser les jeunes contre les dangers de la rue. » N°14.05. Comme le témoigne une animatrice : « Le rôle de ces institutions est important surtout dans les régions populaires, où tout influence. » N°14.04, surtout que : «Est la seule institution représentative de cette tranche d’âge (jeune) dans la ville de Tunis. » N°14.07. C’est pourquoi l’institution acquiert une résonance extramuros : « Différents profils viennent ici, de Sidi-el-Béchir, Kabareya, Borj el Wazir,… » N°13.06.  Espace Formateur « La

jeunesse

l’énergie,

beaucoup

d’énergie,

elle

peut

tout

faire. » N°04.08, face à ce jugement les jeunes du quartier voient en cet établissement une alternative qui leur donne la chance de réussir : « Il y’a un bon nombre de ces jeunes qui ont participé et gagné lors des compétitions et des programmes télévisés. » N°13.12.

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3.2.3.

Rubrique Stratégies Politico-Institutionnelles

Sous Rubrique : Le quartier de Sidi-el-Béchir

 Espace non Réfléchi / Provisoire Les interviewés contestent la pénurie d’opportunités de travail dans le périmètre : « Manque d’offres d’emplois et de formations au préalable. » N°13.13 et l’absence de planification à l’égard des habitants : « Manque d’équipements et de soutien des jeunes. » N°04.01. Les commerçants protestent les décisions relatives à l’état actuel du quartier et de ses équipements comme le parking (ancienne fabrique de papier) : « Le projet qu’a voulu faire Omar Mansour est devenu un urinoir. » N°11.04 ou le marché de Sidi-el-Béchir qui : « Ne fonctionne guère. » N°11.01, et que la conception est inadéquate : « Avec 1m sur 1m et des tôles en zinc, les aliments comme la fraise deviennent de l’eau. » N°11.06. Les marchands préfèrent vendre les aliments en dehors de ces contraintes, aux abords de la route, ce qui tend les autorités à rappeler l’ordre à leur façon : « Les autorités de temps à autre nous confisquent nos ventes. » N°11.07. Les interviewés qualifient l’aboutissement de cette situation par l’exclusion des usagers lors des décisions : « (L’ancien maire) n’a pas pris en considération l’opinion des habitants. » N°01.04, alors qu’ils ont essayé d’améliorer leurs situations : « On (marchands de fruits et de légumes) a demandé aux autorités de nous permettre de travailler à la fourrière, que des promesses. » N°11.08.  Espace Insalubre Les habitants reportent que la dernière opération qui a modifié leur quartier n’était pas prometteuse, un espace où les conditions d’hygiène sont désagréables : « Les caves (des immeubles de rapport) prolifèrent les moustiques. » N°01.08, et où il est difficile de se déplacer : « Le centre-ville est congestionné, il est très difficile de se transporter d’un point à l’autre sans perdre du temps. » N°09.11.

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 Espace Modernisé Les habitants protestent contre le mouvement moderniste dont l’acte représente pour eux une atteinte à l’espace privé : « Les autorités ont ouvert le champ à ce genre de souks, ce qui a amené à un changement radical de l’espace. » N°09.04, et leur culture : « Les autorités ont saccagés les tombes du Jallez pour faire le pont. » et « ont démolis le hammam du Jallez et la zaouïa de Sidi-el-Béchir pour l’édification des immeubles de rapport. » N°09.08/ N°09.09.

Sous Rubrique : L’Espace communautaire réduit

 Espace mal Organisé Jeunes et animatrices au sein de l’établissement se plaignent du « Manque d’organisation et d’équipements. » N°03.01, certains témoignent même que : « Au club de karaté, les enfants se blessent, non en jouant.., à cause du tapis usé . » N°04.12.  Espace non planifié Malgré l’abondance d’espace, la maison des jeunes est incapable de satisfaire les attentes de ses usagers qui expriment une volonté d’un programme plus riche : « On a besoin de terrains et aires de jeux, sportifs et culturels. » N°03.04, à l’encontre de l’existant : « Les activités ici se résument au théâtre et à la danse. » N°13.04. Certains demandent une relecture de l’espace : « Cet espace et l’autre peuvent être des aires de jeux (jardin et placette à la maison des jeunes). » N°04.07 et de sa conception : « Le dispositif d’entrée est inexistant. » N°13.02.

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3.3. Synthèse

Culture

Société

 Enrichir la mémoire

 Renforcer la cohésion sociale  Consacrer des espaces communautaires  Intégrer les habitants dans la planification de leur

collective  Consacrer un centre d’interprétation dédié à la culture de la médina et de ses artisans  Elargir le programme de la maison des jeunes

quartier  Proposer des espaces qui traduisent la diversité sociale et dont le programme l’encourage

Quartier

Divertissement  Consacrer des aires de jeu  Proposer des espaces de détente et de rencontre  Entretenir et équiper les espaces verts  Doter le quartier d’espaces de spectacles et d’animations

Figure 38 : Source :

Sidi-el-Béchir

Economie    

Créer des offres d’emploi Valoriser les activités économiques locales Structurer le commerce de fripe Consacrer les espaces et les équipements adéquats pour les marchands  Organiser le secteur commercial  Assurer la durabilité et la mutabilité des activités économiques

Les besoins des usagers du quartier Sidi-el-Béchir par secteur Schéma de l’auteur

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Marché Sidi-el-Béchir Mosquée Sidi-el-Béchir

   

 Espace mal desservi  Monument dévalorisé  Absence d’inscriptions à titre éducatif  Espace générateur de coutumes  Monument historique phare

Souk Beb-el-Falla  Mal organisé  Etalement

Matériaux inadéquats Localisation inapropriée Mal exploitation de l’espace d’étalage Mauvaise conception du circuit d’approvisionnement

Parking/ Fabrique de papier

Quartier Sidi-el-Béchir

anarchique  Vente non structurée (produits alimentaires, fripe, produits sanitaires)  Prix abordables

   

Projet inachevé Depot de poubelles Dent creuse Localisation inadéquate

Immeubles d’habitat collectif    

Conditions hygiéniques défavorables Inadéquation avec le tissu urbain RDC non fonctionnels Abondance de logements

Fripe  Vente non reglementée (chaussures)  Activité à espace non délimité (Chevauchement avec le souk)  Prix abordables  Offres d’emploi

Maison des Jeunes      

Mal organisée Mal entretenue Espaces inexploités Programme insuffisant Espace couvant Espace formateur

Figure 39 : La traduction spatiale des besoins et des interprétations à l’égard des équipements publics du quartier Sidi-el-Béchir Source : Schéma de l’auteur

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Chapitre 4 : Approche Conceptuelle Introduction Dans le cas d’une démocratie jeune qu’est la Tunisie et d’une économie en perpétuel changement, les intervenants publics (municipalité) et privés sont financièrement incapables de relever le défis du développement, en contrepartie le rôle de la société civile et les ONG est influent surtout avec l’émergence du mouvement associatif capable d’éveiller la conscience publique autour de ces projets. La réflexion que nous adapterons tout au long de ce chapitre émane de l’illustration actuelle de l’enjeu politico-économique. Conscients des limitations des outils publics et de la rareté des interventions privés au sujet du développement économique nous nous orienterons envers la société civile acteur et actionneur réaliste de ses propres besoins.

Domaine Privé

Domaine public Quartier Sidi-el-Béchir

Société Civile Figure 40 : Source :

Les Intervenants dans le projet urbain Schéma de L’auteur

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4.1. Intentions Urbaines 4.1.1.

Contextualisation

Le renouvellement urbain, la régénération urbaine (terme anglais) ou le redéveloppement urbain (terme américain) sont des terminologies qui renvoient à la reconstruction de la ville sur elle-même. Cette méthode sous-entend le recyclage des ressources bâties et foncières afin d’intensifier les zones urbaines et de limiter l’étalement rural. Cette notion varie selon les pratiques, l’échelle, les intervenants et le contexte où l’époque haussmannienne renvoie à la démolition/ rénovation, l’après-guerre mondiale à la reconstruction, et aux années 80 la définition se rattache au développement durable et à la réhabilitation des quartiers populaires insalubres. Récemment, on adopte les notions de l’intégration et de l’inclusion sociale comme paramètres pour la planification du programme, d’autant plus ces manœuvres sont étroitement liées à des lois qui régulent la gentrification (conséquence généralement systématique). Dans le suivant du travail nous analyserons des projets de requalifications urbaines afin d’orienter nos choix dans l’établissement du plan de régénération, en adéquation avec le bilan rétrospectif du quartier. Les interventions urbaines présentées portent sur les critères que nous adopterons au long de la phase ultérieure :  L’apport de la société civile dans un projet urbain  Le recyclage des délaissés urbains comme moteur de développement  L’inclusion de la communauté locale pour garantir l’adaptabilité du projet

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4.1.2.

Projets de référence

 New York High Line Situation : La ligne de métro désaffectée a été construite en 1930, elle couvre une longueur de 2,5 km de voies ferrées aériennes. Le rail a été abandonné au

Manhattan, New York, Les Etats-Unis

profit de la route aux années 60 pour devenir une friche urbaine occupée par les herbes folles.

Intervention : Steven Holl, architecte proposait en 1979 de réaménager la ligne en jardin suspendu et de réhabiliter les immeubles rattachés en lofts et en logements sociaux. 40 ans plus tard une association locale s’est mobilisée pour obtenir un gain de cause de la ville. Les fonds financeront la restauration et l’aménagement des rails et la rénovation des immeubles avoisinants, pour devenir le plus long toit vert au monde avec plus de 100 espèces végétales et un programme varié. Figure 41 : Source :

La requalification de la High Line https://www.thehighline.org

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 The Priest’s Mill Situation : Lodz a perdu sa population juive et allemande

entrepreneuse

créative

après la deuxième guerre mondiale. Les réfugiés-villageois se sont installés dans

Priest’s Mill, Lodz, Pologne

la ville, ce qui a induit à l’appauvrissement des investissements dans l’immobilier (devenu public) et l’effondrement de l’industrie de textile (années 90).

Intervention : Le gouvernement polonais et l’union européenne ont financé le projet :  Créer

une

école

Design

complémentaire à l’académie d’art et maintenir l’environnement adéquat par l’encouragement d’installation

et des

facilitation

professionnels

créateurs.  Maintenir l’intégration et la mixité sociale par la mise en disposition de 20 médiateurs

capables

d’assister

les

habitants dans leurs choix financiers locaux et les regrouper autour des problèmes de leur quartier.

Figure 42 : Source :

La requalification de Priest’s Mill https://urbact.eu

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 Jangsu Village Situation : Le village de Jangsu est un quartier au centre de la capitale Seoul qui a risqué d’être rasé par le projet de développement

Jangsu Village, Seoul, Corée du sud

de 2004 dû à l’absence d’investissements et la détérioration de l’infrastructure. Les

habitants

sont

majoritairement

des migrants recasés après la guerre coréenne, 65% sont âgés de plus de 60 ans et dont les ressources sont limitées. Intervention : En 2008, les résidents ont pris l’initiative en

désignant

leur

dessinant

propre leur

architecte

propre

projet

de régénération. En 2013, les habitants ont demandé le financement de leur projet auprès de leur municipalité. Les fonds contribueront à l’adduction de gaz et de l’électricité, la réhabilitation des

habitations,

l’aménagement

du quartier et la création de centres pour personnes

âgées,

les

résidents

dépendants peuvent se réunir et passer le temps ensemble.

Figure 43 : Source :

La requalification de Jangsu Village https://seoulsolution.kr

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4.1.3.

Diagnostic et intervention urbaine

La requalification spatiale commence avec le recyclage des délaissés urbains qui représentent un obstacle au développement, ces délaissés se présentent en des composantes architecturales comme les projets non-abouties, les interstices, les fractions d’espaces, les Junkspaces45, les dents-creuses ou l’occupation clandestine de l’espace. D’après l’enquête sociale qu’on a recueille et l’analyse morphologique effectuée, nous avons repérer des espaces qui présentent des anomalies (d’ordre fonctionnel, spatial, conceptuel et autres). Ces espaces en mutation qu’on appellerait délaissés urbains sont cités dans les témoignages des habitants comme origines de la situation défavorable du quartier et du malaise de ses occupants. Il nous est alors indispensable dans la suite du travail de décortiquer la situation actuelle de chaque délaissé urbain et d’identifier les causes équivalentes afin de déterminer le mode opératoire et l’intervention à suggérer à chacun d’entre eux. Il est aussi important de préciser que ces espaces à recycler présentent malgré leurs situations un potentiel déterminent qui s’étale sur la qualité spatiale qu’ils offrent, la nature d’activités atypiques qu’ils proposent ou encore le profil d’usagers qui fréquentent ces délaissés. Partant de ces espaces comme matière primaire, nous établirons en amont un plan de sauvegarde et de mise en valeur qui tiendra à agencer ces délaissés pour créer un réseau local visant l’autonomie du quartier et l’autosuffisance de ses équipements.

Terme utilisé par Rem Koolhaas

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Ce plan traitera des besoins des habitants précédemment listés et couvrira ainsi les secteurs de : 

La société ; assurer l’intégration des différents usagers du quartier en proposant des espaces communautaires implicatifs, suggérer des activités ludiques représentatifs de la mixité social et projeter des scenarios hebdomadaires qui incluent les habitants dans la représentation de leur espace.



L’Economie ; organiser les ressources matérielles et humaines autour d’un plan structuré, proposer un espace qui réunit différents corps de métiers et offre des opportunités d’emploi et propose un programme flexible et une économie alternative.



Le divertissement ; offrir des espaces adéquats pour la détente et les loisirs sans compromettre les différentes tranches d’âges existantes et leurs gouts ; des jardins publics, des espaces de spectacles et des aires de jeux.



La culture : Introduire un centre représentatif de l’identité et de la culture des quartiers de la médina de leurs savoir-faire, leurs coutumes et leurs mythes. Réinterpréter le savoir-faire artisanal en s’appuyant sur l’emplacement géographique du quartier et en élaborant des connexions entre les tissus urbains avoisinant et contrastants.

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Le programme et la nature d’activités affectés à chaque délaissé portera sur les critères de ; l’emplacement, la superficie et l’état actuel des lieux. Les espaces énumérés par les habitants précédemment et les problèmes qui lui sont liés représentent la clé de voute capable de supporter les besoins quotidiens et de redistribuer les charges afin de maintenir la cohésion sociale nécessaire.

Intégration

Echange

Economie

Société Partage

Production Transaction

Recyclage

Mixité

Croissance

Quartier Sidi-el-Béchir

Jeux

Rencontre

Divertissement Sport Figure 44 : Source :

Loisirs La requalification sectorielle de sidi-el-Béchir Dessin de l’auteur

Créativité Culture

Repères Culture

Culture

Identité

Valeurs Intégrité Culture

Culture Culture

Culture

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Inventaire des délaissés urbains

Figure 45 : Source :

Les délaissés urbains à Sidi-el-Béchir Photos prises par l’auteur- Dessin de l’auteur sur fond de google maps (2014)

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8 2 7

4 3

5 9

Figure 46 : Source :

Les délaissés urbains à Sidi-el-Béchir Dessin de l’auteur

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Figure 47 : Source :

Plan de sauvegarde et de mise en valeur Dessin de l’auteur

Requalification des délaissés urbains

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Etat des lieux : Le Rez-de-chaussée des immeubles est majoritairement inoccupé, l’espace couvert sert à un dortoir pour les SDF ce qui pousse les passagers à user de la rue véhiculaire comme circulation piétonne. Suggestion : Réhabiliter les locaux du RDC pour y introduire le commerce de fripe (activité non structurée mais répondue), et allonger le cycle de vie de cette activité en aménageant les locaux à trier le chiffon et à recycler le surplus en matière première.

Etat des lieux : Ce terrain rassemble des contenaires en tôles d’aluminium et de zinc prévus d’accueillir les commerçants de fripe, ce projet inachevé est devenu un dépôt de déchets ménagers. Suggestion : Récupérer les tôles et les utiliser comme matériaux pour un projet capable d’offrir des possibilités d’emploi aux habitants, de créer un savoir local capable d’endurer les mutations.

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Etat des lieux : Le commerce de chiffon est aléatoire, non structuré qui s’étale sur l’espace public et s’entremêle au souk, ce qui défavorise la salubrité du quartier. Suggestion : Relocaliser et structurer cette activité dans les locaux des immeubles de rapport, l’organiser selon la nature des ventes et dégager l’espace public.

Etat des lieux : Le souk de Beb-el-Fella est à l’image de l’état du quartier, un espace commerçant sans limite où on peut trouver de tous au même coin (fruits et légumes, volailles, détergents, charcuterie, chaussures, épices et plus). Suggestion : Réhabiliter le souk et l’organiser en modules, compréhensibles, autosuffisants (panneaux photovoltaïques qui détectent la lumière directe et réfléchie), et abrités par une toiture végétalisée.

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Etat des lieux : Les étalages de fruits et d’articles de contre bande envahissent la voie piétonne et la voie véhiculaire, ces marchands ambulants demandent l’espace adéquat où ils peuvent travailler.

Suggestion : Relocaliser les marchands ambulants au souk de Beb-el-Fella et la fourrière (espace qu’eux même réclament) et dégager l’espace public.

Etat des lieux : Jardin public très peu fréquenté, sal et mal entretenu. Suggestion : Réaménager le jardin pour qu’il puisse accueillir le besoin de stationnement autour du quartier / regrouper les résidents autour d’évènements culturels, sportifs ou de détente quotidienne.

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Etat des lieux : Jungle publique inaccessible, occupée partiellement par une association de retraités d’une équipe sportive. Suggestion : Réaménager le jardin (rare espace vert dans un milieu urbain cadencé), et amener les habitants du quartier à s’approprier l’espace et de l’entretenir.

Etat des lieux : Peu entretenue et mal organisée, la maison des jeunes manque d’espaces dédiés aux activités sportives, elle est encore peu reconnaissable dans le paysage urbain. Suggestion : Réhabiliter la maison des jeunes, aménager l’espace extérieur et la connecter avec les équipements urbains avoisinants.

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Etat des lieux : Le marché est déserté car il est incapable de recevoir la fonction pour laquelle il a été conçu (principalement à cause des matériaux utilisés, de la conception de l’espace et de l’accessibilité du projet). Suggestion : Réaménager l’espace afin d’introduire un programme en adéquation avec son contexte et sa localisation.

En vue d’une lecture globale couvrant les différents constituants de la société civile, il serait à noter qu’un rétablissement de l’avenue piétonne serait intéressant en considération des problèmes que ces voies véhiculaires posent et de l’inadéquation de la proposition originelle dans ces tissues organiques. La piétonisation de la rue Sidi-el-Béchir la positionnerait comme allée attractive où la qualité spatiale est alignée à l’échelle humaine. La mise en œuvre de cette opération demanderait l’adduction convenable de la voie véhiculaire de l’avenue de Carthage et de l’avenue de la gare, ainsi que de prévoir des aires de stationnement aux bouts de la rue Sidi-el-Béchir.

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4.2. Intentions Architecturales 4.2.1.

Choix du site

Le site qu’on a retenu parmi les délaissés urbains présentés dans la phase antérieure est l’ancienne fabrique de papier, qui par la suite est devenue un parking et ensuite un projet de fripe inachevé. Le choix de ce site en particulier porte sur deux facteurs ; le programme qu’il peut présenter et son emplacement dans le quartier.

Figure 48 : Situation géographique Source : Dessin de l’auteur

Ce terrain qui fait 2400 m² de superficie se situe au milieu de la rue Sidi-elBéchir ce qui suggère une meilleure intégration du projet dans son environnement et une meilleure lecture de son architecture. Cette localisation est déterminante du fait que le terrain est riverain de cinq autres délaissés urbains (souk, fripe, immeubles de rapport, jardin public et la maison des jeune), ainsi une mise en réseau est possible à partir de cette position. Le programme fonctionnel suggère une activité économique, un caractère omniprésent dans les attentes des occupants du quartier lors de l’enquête sociale et encore l’un des atouts majeurs du quartier (attractivité des prix, identité historique marchande, dynamique commerciale), sauf que ce caractère économique représente des anomalies dans sa représentation spatiale, son occupation de l’espace public et son organisation, ce qui en fait un sujet de priorité à entreprendre.

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4.2.2. 

Projets de référence

Impact Hub Berlin

Fichetechnique : Programme : Co-working space, incubateur à start-up à impact social Maitre d’œuvre : Leroux Sichrovsky Architects Surface : 600 m² Date d’inauguration : 2015

Berlin, Allemagne Intervention : Le projet propose une variété d’espaces qui s’adaptent aux différents besoins de ses usagers, il juxtapose ouverture et singularité, communication et silence avec des espaces pour le travail dynamique et d’autres pour la concentration. L’inclusion de la communauté locale par un processus de participation qui présente un programme de valorisation des besoins du quartier, des feedback et des workshops avec les habitants.

Figure 49 : Impact Hub Berlin Source : https://berlin.impacthub.net

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

Village underground Lisbonne

Fichetechnique : Programme : Co-working space, studio d’enregistrement, espace évènementiel Maitre d’œuvre : Arte Tectonica Surface : 600 m² Date d’inauguration : 2014

Lisbonne, Portugal Intervention : Le projet est une plateforme artistique et culturelle qui héberge plusieurs talents de styles différents en leurs proposant des solutions et des pratiques pour leurs idées et projets. Construit à partir de 14 conteneurs et 2 bus tous recyclées, le village évolue d’un espace formellement bâti a un espace bâti pour répondre aux besoins de ses usagers et des programmes futurs. Le village est à l’image de la flexibilité et de l’adaptabilité matérielle.

Figure 50 : Village underground Lisbonne Source : https://www.vulisboa.com/wonderground-club/

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

Le Centre social Pompeia

Fiche technique : Programme : Bibliothèque, Ateliers, Hall d’exposition, Théâtre Maitre d’œuvre : Lina Bo Bardi Surface : 1,5 ha Date d’inauguration : 1977-1986

Sao Paulo, Brésil Intervention : L’architecte a opté au recyclage de l’ancienne usine plutôt qu’à la démolir, visant à valoriser les labeurs de ses travailleurs et des longues heures de travail. Le centre insiste sur la vie en communauté ou l’intimité est une question d’échelle ; la rue urbaine se projette à l’intérieur du projet pour offrir un espace de détente et de repos, le jeu de niveaux des mezzanines propose un espace autant inclusif qu’exclusif, le théâtre à gradin en face à face propose une expérience sociale.

Figure 51 : Le centre social Pompeia Source : https://www.sescsp.org.br

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4.2.3.

Analyse du site Parcours 2

Parcours 1

Parcours 3

Parcours 1

Parcours 2

Parcours 3 Figure 52 : Source :

Chronologie urbaine Dessin de l’auteur

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RDC

R+4

R+1

R+5

R+2

Figure 53 : Source :

Densité urbaine Dessin de l’auteur

La rue de Sidi-el-Béchir présente un tissu urbain hétérogène et un contraste d’échelles, on retrouve d’une part une rue-avenue avec une voie de 25 m et des galeries de 4,5 m de largeur, les immeubles de rapport atteignent une hauteur de 16 m de hauteur. De l’autre part et en deuxième plan une représentation organique avec des ruelles et des impasses d’une échelle bien plus réduite et des maisons d’hauteurs ne dépassant pas les 8 mètres.

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Figure 54 : Source :

Organisation fonctionnelle Dessin de l’auteur

Le site présente un caractère économique prononcé (souk, fripe et d’autres activités commerçantes) qui créent un réseau de services.

Figure 55 : Source :

Dynamique journalière Dessin de l’auteur

L’existence de ce nombre important d’activités économiques crée une attractivité urbaine, ainsi un débit important de passagers pendent la journée, qui se

décline pour donner place à un espace résidentiel la nuit.

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4.2.4.

Outils conceptuels

L’émergence des organisations non gouvernementales est une actualité qui s’est manifesté avec le changement de la scène politique en 2011 et la réclamation pour une société égalitaire. La capitale compte à elle seule pas moins de 457946 associations dont la majorité s’intéresse aux sujets de la culture, la science, la société et en quatrième place avec 485 associations le développement. D’autre part les start-ups représentent des entreprises en démarrage, capables de pousser le levier du développement dans une Tunisie faisant face aux défis économiques. Elles emploient plus de 1000 entreprises47 et touchent à des domaines à fort potentiel de croissance comme la High-tech, la Santé, la Technologie de l’information, l’éducation, le Big data (…) Suite aux efforts législatifs au cours de ces dernières années le nombre de jeunes pousses a doublé ces 3 dernières années atteignant à peu 600 Start-ups dont 50% sont installées à Tunis48, les lois relatives aux start-ups49 ont encouragés la création des jeunes entreprises en mettant à disposition des avantages administratives et des privilèges financiers50. Ces structures à haute émergence en Tunisie, explicitement à Tunis, se heurtent à une carence d’espaces capables d’encadrer et de mener à bien les projets

porteurs

d’idées

innovantes.

Hormis

les

coworking-spaces,

les accélérateurs de start-ups et les pépinières d’entreprise qui se sont multipliés à Tunis, ces écosystèmes proposent des programmes d’incubation de 3 à 4 mois et se focalisent essentiellement au stade de la création et le lancement des start-ups.

Centre d’information, de formation, d’étude et de documentation sur les associations, IFEDA, site web : http://www.ifeda.org.tn/fr/index.php?id_page=0&lang=fr, consulté le 27/09/2019 47 https://www.leconomistemaghrebin.com/2019/02/27/quand-la-startup-tunisienne-montre-la-voie-verslinnovation/, consulté le 13/08/2019 48 https://www.disruptunisia.com/ecosysteme-startups-tunisie, consulté le 13/08/2019 49 La nouvelle loi sur l’investissement, la loi relative au ppp, la loi sur la start-up act, la loi sur le registre national des entreprises 50 Les fonds de garanties pour les Start-ups (FGS) couvrant les risques, un congé d’une année renouvelable pour les employés, un interlocuteur unique qui sera le vis-à-vis entre l’administration et les start-ups, exonération de l’impôt sur les sociétés, prise en charges par l’Etat des charges salariales et patronales (charges CNSS), possibilité d’ouvrir un compte spécial en devises en Tunisie, (…) 46

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4.2.5.

Programme

L’incubateur à start-up est une structure destinée à initier et accompagner des innovateurs, jeunes diplômés, porteurs d’idées ou de projets à créer leurs propres entreprises et à les intégrer dans le marché national ou international. Cet organisme offre le cadre favorable pour la fécondation des idées innovantes en mettant à disposition l’espace et les outils nécessaires (matériel et matériaux), ainsi que les méthodes et les modèles adéquats (conférences, workshop, bootkamps, séminaires). D’autre part, l’incubateur à start-up est l’environnement idéal pour les porteurs d’idées innovantes car il réunit plusieurs corps de métier ayant diverses expressions et expériences autour des sujets contemporains. Cette atmosphère crée une synergie et une dynamique capables de nouer avec les mutations de la société et d’affronter les changements futurs, ainsi l’incubateur a start-up se présente en trois types d’espaces ; 

L’espace de production : comme les FabLab, les co-working spaces, les bureaux ou les ateliers.



L’espace de formation : comme les salles de théorie (d’encadrement privé ou en groupe), l’auditorium, les salles de réunion ou même les espaces de détente.



L’espace d’exposition : comme les showroom et les espaces de vente.

L’espace de production

L’espace de formation

L’espace d’exposition Figure 56 : Les types d’espaces dans un incubateur à start-up Source : Dessin de l’auteur

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L’espace de production L’incubateur

start-up

est

superposition de deux plateformes ; une, matérielle couvrant les différents espaces, les usagers

les

activités

qui

les

regroupent,

juxtaposée de la deuxième, fictive où s’étend un réseau de communication, un visionnage en temps réel et une manipulation à distance. Figure 57 : La structure de l’incubateur Source : Dessin de l’auteur

L’espace de formation L’incubateur

start-up

propose

modèle

alternatif

l’apprentissage, Tout teneur du savoir est un formateur potentiel, du moment où on apprend à développer son projet d’entreprise ou même à manipuler une machine, on peut devenir un améliorateur et on fait donc part de nos connaissance pour aboutir au mieux le projet de soi-même et d’autrui.

Figure 58 : Source :

Les encadreurs du savoir-faire et des idées innovantes Dessin de l’auteur

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L’espace d’exposition Dans l’ère de l’économie collaborative, les notions de la co-production et de la co-création sont les catalyseurs de la production. L’échange et

partage

l’information

l’emportent sur le cloisonnement et la privatisation du capital. Les Open Sources comme le WikiFab est un alternatif, libre d’accès qui propose des manuels d’emploi et des modèles gratuits. Figure 59 : Source :

La privatisation versus l’échange Dessin de l’auteur

Organisation fonctionnelle L’espace de production Désignation

Nature

Unités

FabLab

Sans Spécialisation

Atelier

Fabrication

Laboratoire

Fabrication

Dépôt / Maintenance

Fabrication

Sanitaires

Fabrication

2*(4 cuvettes)

Buanderie

Fabrication

Atelier

Finition

Laboratoire

Finition

Dépôt / Maintenance

Finition

Sanitaires

Finition

2*(2 cuvettes)

Atelier Design

Design et Modélisation

Materiautheque

Design et Modélisation

Atelier de Simulation

Design et Modélisation

Atelier 2D Painting

Design et Modélisation

Dépôt /Maintenance

Design et Modélisation

Sanitaires

Design et Modélisation

2*(4 cuvettes)

Buanderie

Design et Modélisation

Conceptuel

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L’espace de formation Désignation

Nature

Unités

Auditorium

Encadrement en groupe

Salle de réunion

Encadrement en groupe

Espace de

Encadrement en groupe

Encadrement en

détente / repos Salle de théorie

groupe / personnel Espace Critique

Encadrement personnel

L’espace d’exposition Désignation

Nature

Unités

Accueil

Offices

Showroom

Espace

2*(4 cuvettes)

d’exposition / vente Sanitaires

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Intervention Architecturale

Plan Rez-de-Chaussée

ech:1/800

4.2.6.

Plans et répartition fonctionnelle du projet Dessin de l’auteur Figure 60 : Source :

Plan 1er Etage

ech:1/800

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Plans du pré jury 30/10/2019

Plan Rez–de-Chaussée

ech:1/500

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Plan 1er Etage

ech:1/500

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Coupe A-A

ech:1/500

Coupe B-B

ech:1/500

Figure 61 : Source :

Plans et répartition fonctionnelle du projet Dessin de l’auteur

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Figure 62 : Source :

Chronologie Séquentielle Dessin de l’auteur

Figure 63 : Source :

Croquis d’ambiance Dessin de l’auteur

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Conclusion Générale et perspectives La médina de Tunis a été le berceau de multiples et différentes cultures, son évolution pendant les siècles de son occupation s’est traduite par une représentation organique et symbolique du cadre bâti architectural. Cette représentation s’est opposée aux projets du colonisateur, qui, a essayé depuis 1887 et jusqu’à l’après-guerre d’aligner le plan de la médina et en faire un Tunis hausmannien, afin d’avoir une mainmise sur ses ressources. Avec l’Independence, le nouveau régime a hérité ces idéaux progressistes et appelait à une capitale moins congestionnée, salubre et moderne. Au début des années soixante l’inévitable reconfiguration de la médina s’est schématisée aux faubourgs nord et sud avec deux percées massives aux quartiers de Beb-Souika et Sidi-el-Béchir. Le résultat de ces opérations radicales a balancé l’équilibre économique, social et identitaire des lieux et de ses habitants, ainsi qu’il a généré des espaces vacants qui ont développé des pratiques non-règlementées (marchands ambulants, vente de contrebande, friperies aléatoires,…) qui risquent la contamination de tout le périmètre patrimonial et historique. Au milieu de cet écosystème défavorable, les changements politiques qu’a vécu la Tunisie au cours de ces deux dernières décennies a perpétué des gouvernances limitées et en quête de repères. Parallèlement ces mêmes changements politiques ont ouvert le champ à de nouvelles formes d’expression et de nouvelles alternatives opératoires, le cas échéant de la multiplication des organisations nongouvernementales et des entreprises jeunes autonomes.

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La fragilité de la scène politico-économique actuelle, nous demande une réflexion approfondie du sort des quartiers de l’hypercentre de Tunis, en vue de leurs positions capitales et de leur influence sur le sort de l’évolution du pays. A ce terme, une stratégie globale devrait comprendre : 

La prise de conscience de l’histoire de la percée et de ses répercussions chez les plus jeunes, surtout avec la résurrection du discours Bourguibiste post-révolution qui réconcilie avec la tyrannie et légitime ses pratiques.



Partir de l’existant en exploitant les ressources bâties et les délaissés urbains issues de l’espace vacant généré par l’intervention de la percée, l’exploiter comme matière première capable d’héberger des expériences urbaines et des projets transitoires.



Avoir une vision globale couvrant les besoins élémentaires en équipements et en services qui assurent l’équilibre et la souveraineté des quartiers de la médina.



L’invitation au dialogue avec les différents représentants de la société civile à établir un schéma directeur de leur espace public et l’inclusion des habitants du quartier dans la planification et l’exécution des projets, afin d’assurer une mutabilité favorable de cet espace et de garantir la cohésion sociale entre eux.

Dans ce mémoire, nous avons dégagé un programme d’intervention qui s’étale sur quelques kilomètres de la médina de Tunis constituant approximativement tout le faubourg sud. Il est certain qu’au final, nous n’avons détaillé que quelques points de ce que nous avons dessiné mais nous sommes confiants que ce programme fera les prémices d’un programme de sauvegarde et de mise en valeur de la médina de Tunis que nous espérons poursuivre et développer.

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Table des matières Introduction............................................................................................................. II Problématique ....................................................................................................... IV Méthodologie ......................................................................................................... VI Sommaire ............................................................................................................ VII

Chapitre 1er : La médina de Tunis : Morphogenèse d’une ville............................. 1 1.1. D’un carrefour routier à une capitale ....................................................... 1 1.2. L’époque moderne ................................................................................... 4 1.2.1.Du temps des Beys......................................................................... 4 1.2.2.Sous le protectorat Français ........................................................... 6 1.2.3.« La théâtralisation du pouvoir » avec l’indépendance ................. 10 1.3. L’époque Contemporaine ...................................................................... 15 1.4. Synthèse................................................................................................ 21

Chapitre 2 : Le Quartier Sidi-el-Béchir (Faubourg Sud) : L’aboutissement d’une percée

2.1. Situation Géographique ......................................................................... 23 2.2. Sidi-el-Béchir entre passé et présent ..................................................... 24 2.2.1.L’origine de l’appellation ............................................................... 24 2.2.2.La porte extérieure -‫البرانِي‬ َّ ْ‫ البَاب‬........................................................ 24 2.2.3.Caractéristiques urbaines et architecturales ................................. 26 2.3. La Percée Urbaine ................................................................................. 29 2.3.1.Définition et Perspectives ............................................................. 29 2.3.2.Les répercussions de la percée aux faubourgs de la médina de Tunis ........................................................................... 32 2.4. Synthèse................................................................................................ 40

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Chapitre 3 : Démarche participative dans le quartier de Sidi-el-Béchir ................ 41 3.1. Analyse thématique des signifiés .......................................................... 42 3.2. Remarques et Interprétations................................................................ 43 3.2.1.Rubrique Hiérarchie de l’espace ................................................... 44 3.2.2.Rubrique Comportement et pratiques sociales ............................. 45 3.2.3.Rubrique Stratégies Politico-Institutionnelles................................ 48 3.3. Synthèse ............................................................................................... 50

Chapitre 4 : Approche Conceptuelle..................................................................... 52 4.1. Intentions Urbaines ............................................................................... 53 4.1.1.Contextualisation .......................................................................... 53 4.1.2.Projets de référence ..................................................................... 54 4.1.3.Diagnostic et intervention urbaine ................................................ 57 4.2. Intentions Architecturales ...................................................................... 68 4.2.1.Choix du site ................................................................................. 68 4.2.2.Projets de référence ..................................................................... 69 4.2.3.Analyse du site ............................................................................. 72 4.2.4.Outils conceptuels ........................................................................ 75 4.2.5.Programme ................................................................................... 76 4.2.6.Intervention Architecturale ............................................................ 80

............................................................................................................ 90

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Annexes  Caractéristiques des interviewés  Le découpage et la thématisation du corpus recueilli

Entretien N°1 : 19 Novembre 2018, 12h30 Un homme de 48 ans, Gérant d’hôtel, habitant du quartier (originaire des lieux) Position : Assis dans la réception de l’hôtel Entretien N°2 : 19 Novembre 2018, 12h40 Un homme de 50 ans, Gérant d’un hammam, habitant du quartier (originaire des lieux) Position : Assis dans la réception du hammam Entretien N°3 : 22 Mars 2019, 14h Un jeune homme de 19 ans, Lycéen, habitant du quartier (migrant) Position : Assis face à la maison des jeunes Entretien N°4 : 22 Mars 2019, 14h05 Un jeune homme de 19 ans, Lycéen, habitant du quartier (Charles de Gaule) Position : Assis face à la maison des jeunes Entretien N°5 : 22 Mars 2019, 14h25 Un homme de 45 ans, Commerçant (fripe), habitant du quartier (migrant) Position : Debout à l’entrée de la boutique de fripe Entretien N°6 : 22 Mars 2019, 14h35 Un homme de 65 ans, Peintre de bâtiment, habite à la Cité Hay Hlel Position : Assis au le souk de Beb-el-Fella, Entretien N°7 : 22 Mars 2019, 14h40 Un homme de 31 ans, Commerçant (légumes), habitant du quartier (migrant) Position : Debout au souk de Beb-el-Fella

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Entretien N°8 : 22 Mars 2019, 14h45 Un homme de 54 ans, Commerçant (légumes), habitant du quartier (originaire des lieux) Position : Assis au souk de Beb-el-Fella Entretien N°9 : 22 Mars 2019, 14h50 Un homme de 56 ans, Commerçant (légumes), habitant du quartier (originaire des lieux) Position : Debout au souk de Beb-el-Fella Entretien N°10 : 22 Mars 2019, 16h15 Une femme de 81 ans, Femme au foyer, habitante du quartier (migrante) Position : Debout sur la rue de Beb-Jedid Entretien N°11 : 22 Mars 2019, 16h20 Un homme de 45 ans, Commerçant (légumes), habitant du quartier (migrant) Position : Debout sur la rue Beb-Jedid Entretien N°12 : 22 Mars 2019, 16h40 Un homme de 50 ans, Commerçant (légumes), habitant du quartier (originaire des lieux) Position : Debout sur la rue du beurre Entretien N°13 : 23 Mars 2019, 11h15 Une femme de 31 ans, Doctorante habite à Hammam Chatt Position : Assise dans la maison des jeunes Entretien N°14 : 22 Mars 2019, 11h25 Une femme de 52 ans, Animatrice à la maison des jeunes habite à Borj Sedria Position : Debout dans la maison des jeunes Entretien N°15 : 22 Mars 2019, 11h35 Un homme 57 ans, Gardien à la maison des jeunes habitant du quartier (originaire des lieux) Position : Assis dans la maison des jeunes

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Rubrique 1 : Hiérarchie de l’espace Thème 1 : Espace populaire ‘’Houma’’ Signifié

Référence

Signifiant

N°03.03

‘’Houma’’ (Le quartier)

Connotation

(_) populaire, mieux que certains, moindre que d’autre ‘’Houma’’ (Le quartier) Populaire, commerçant, pour la classe moins aisée ‘’Houma’’ (Le quartier) Populaire, la marchandise ici est à la portée des pauvres Beb-el-Fella Il y a le bien et le mal Beb-el-Fella Prix accessibles à toutes les tranches sociales ‘‘Oueld Rbat’’, né ici de père a fils Le faubourg Le quartier J’ai un arbre de descendance ‘’Houma’’ (Le quartier) (_) populaire La région Populaire ‘’Houma’’ (Le quartier) (_) populaire Thème 2 : Espace a identité historique et générateur de valeurs

()

Est proche de la médina Une valeur patrimoniale Au Ramadhan, on faisait la ‘’Kharja’’ (rituel religieux) A ses rituels religieux

() + +

N°09.07

‘’Houma’’ (Le quartier) Le quartier Sidi-el-Béchir et Sidi Mansour Région de sidi-elBéchir ’’Houma’’ (Le quartier)

N°12.01 N°12.06 N°14.08 N°15.03

Faubourg Beb-Jazira Les environs La région Le quartier

Jadis, une personne qui veut pêcher, sort de la mklnédina non pour que son frère ne la voit, mais son voisin Ceci est le plus ancien faubourg C’est une bonne terre, une terre fertile Espace riche de son patrimoine Espace à valeur historique

N°05.01 N°05.05 N°07.01 N°07.02 N°08.01 N°12.03 N°13.01 N°14.01 N°15.02 N°03.05 N°06.03 N°08.06 N°09.02

() + () + + + () () ()

+ + + +

Thème 3 : Espace en perte de valeurs et d’identité historique N°08.03

Le quartier

N°09.03

‘’Houma’’ (Le quartier)

N°09.12

(Le quartier)

Il n’y a plus d’habitants originels des lieux Avec les changements et l’évolution du (_), les habitants ont déménagés Le voisinage (modernisé, libéré) aujourd’hui ne convient pas avec la

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N°10.01 N°12.04

N°12.07

N°12.11

N°15.04

jonction des maisons du quartier et ses valeurs La région Pas tellement Les environs Il y avait environ 2000 saint personnages, plupart d’entre eux sont intraçables Le faubourg Le faubourg était entouré de forteresses et doté d’une porte (‘’Beb Alioua’’), Bourguiba l’a démoli, un homme retardé Le quartier Les temps ont changés, il n’y avait pas ces pratiques.. Jadis, au Ramadan les portes étaient ouvertes pour les passagers Le quartier Les valeurs ont changé et l’espace communautaire n’existe plus Thème 4 : Espace a identité économique

N°01.05

Beb-el-Fella et Beb-elJazira

N°02.02 N°03.04 N°04.03

Les Oukelas La fripe La fripe

N°05.03

La fripe

N°08.12

Les écuries et les étables

N°09.01 N°10.04 N°12.02

Région de sidi-elBéchir Le quartier Le souk

N°12.05

Hammam ‘’el Morn’’

N°12.08

Les étables

On trouvait des vendeurs de volailles, charcutiers et des vendeurs de fruits et légumes Favorisaient le commerce (_) de Beb-el-Fella est reconnu (_) est ce qui fait la renommée du quartier Date de longtemps, on a ‘’Am Sleh’’, ‘’Am…’’, et aujourd’hui une génération plus jeune se fréquente et travaille ici Rue ‘’el Mosran’’, retient son appellation des activités qui prenaient place tout au long du quartier Prisée par son souk connu pour sa diversité d’aliments et de prix Jadis, on trouvait de tout ici ‘’Souk el blat’’, allant vers la médina, retient son appellation du ‘’Bilat sahib el jalela’’ (cour de sa majesté) Ce (_) et autres, sont maintenus par les systèmes des ‘’wakf’’ A l’emplacement des nouveaux bâtiments il y avait les cours à bétails, on vendait aussi les graines

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N°12.09

Les ateliers d’artisans

IL y avait des artisans de laine, des tisseurs qui font les ‘’Jebba’’ (habit traditionnel) Thème 5 : Espace stratégique par son emplacement et sa démographie

N°01.01 N°05.02

Ici Le quartier

N°06.02 N°09.11

Le quartier Le centre-ville

N°13.09

Le quartier

N°14.06

La région

Tout passait par (_) Stratégique, au bon milieu de la capitale Emplacement stratégique Le centre-ville est congestionné, il est très difficile de se transporter d’un point à l’autre sans perdre du temps La communauté jeune imprègne les lieux On retrouve un bon nombre de lycées et de collèges dans les parages

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Rubrique 2 : Comportement et pratiques sociales Sous Rubrique 1 : Le quartier de Sidi-Béchir Thème 1 : Espace non Règlementé Référence

Signifiant

N°01.02

Le pays

N°02.03

Les étalages

N°15.05

(Le quartier)

N°08.09

Le pays

N°09.13

Le pays

N°10.03

Le souk

N°11.02

Le marché de Sidi-elBéchir Le marché de Sidi-elBéchir

N°11.03

Signifié Les marchands ambulants qui congestionnent le (_) Faute de capital budgétaire, les vendeurs préfèrent travailler hors ces zones (marché) Les commerçants qui travaillent au marché (Beb-el-Falla) étalent leurs produits anarchiquement et défigurent l’espace Thème 2 : Espace Inadéquat Je suis parti d’ici pour aller clandestinement en France vendre de la cocaïne, au bord du bateau ‘’el Habib’’ que Bourguiba a acheté Les émigrés ne sont que ceux qui sont étrangers à nos valeurs et qui ne respectent notre culture, la ville est assez grande pour que tout le monde y travaille et y vive, c’est notre pays a tous Je fais mes courses au marché central, les gens ici ne sont pas chaleureux J’ai travaillé les volailles, poissons et légumes, ça n’a pas marché Moi et 50 autres, on a des permissions de vendre la bas, le premier mois on vendait et après.. on s’est rendu compte que notre capital ne suffisait pas

Connotation ()

()

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Thème 3 : Espace Insecurisé N°04.04

Ici, si vous errer dans les recoins a une heure tardive, soyez certain que vous n’allez pas rentrer Le quartier de Sidi-el(_) est enclavé entre deux quartiers ou Béchir la délinquance est à son afflux Le quartier Insécurisé ‘’Houma’’ (Le quartier) N’est plus vivable, un espace dangereux ou la délinquance et le vol sont à leur afflux Le faubourg Avant, nos parents rentraient des fêtes de mariage à minuit.. une heure, aujourd’hui l’épicier ferme à 8h Les maisons De nos jours on monte des portes ferrées, jadis les portes n’étaient qu’en bois Thème 4 : Espace Déraciné

’Houma’’ (Le quartier)

Quand je rentre chez moi, je pleure ‘’Houmti’’, je vous jure je pleure ’Houma’’ (Le quartier) Tous ces gens que vous voyez la, aucun d’entre eux n’est d’ici, je le crie haut et fort (Le quartier) (Ce modernisme) nous a légué que le manque de gout et une défaillance du code comportementale ‘’Houma’’ (Le quartier) Avec les changements et l’évolution du (_), les habitants ont déménagés Thème 5 : Espace Normalisé

N°09.07

‘’Houma’’ (Le quartier)

N°09.12

(Le quartier)

N°12.08

Le quartier

N°04.05 N°05.04 N°08.04

N°08.05

N°08.10

N°08.07 N°08.08

N°08.11

N°09.03

Le quartier

Jadis, une personne qui veut dériver, sort de la médina non pour que son frère ne la vois, mais son voisin Le voisinage (modernisé, libéré) aujourd’hui ne convient pas avec la jonction des maisons du quartier et ses valeurs Les temps ont changés, il n’y avait pas ces pratiques jadis, au Ramadan les portes étaient ouvertes pour les passagers

()

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Sous Rubrique 2 : L’espace communautaire réduit Thème 1 : Espace Couvant N°03.02 N°03.05 N°03.06

N°04.02

N°04.06

N°04.11

N°13.06 N°14.04

N°14.05

N°14.07

N°15.01

La maison des jeunes

On vient ici, mieux que roder dans le quartier La maison des jeunes Si les jeunes trouvaient des terrains, ils viendront ici La maison des jeunes On vient ici tout les week-ends parce qu’on a cours, sinon (_) est ouverte hebdomadairement sauf les lundis La maison des jeunes Les jeunes disent qu’ils ne s’intéressent pas au théâtre et à la danse, parce qu’il n’y a pas d’espace pour s’y exercer... et après ils vont à la dérive (alcool, drogue,…) La maison des jeunes Si on leur fournie des aires de jeu et des professionnels adéquats ils (les jeunes) viendront La maison des jeunes Avant les enfants venaient lire un livre, jouer aux échecs, participer au club d’informatique, danser, peindre, tout… La maison des jeunes Différents profils viennent ici, de Sidiel-Bechir, Kabareya, Borj el Wazir,… La maison des jeunes Le rôle de ces institutions est important surtout dans les régions populaires, où tout influence La maison des jeunes Outre les activités, on essaie de sensibiliser les jeunes contre les dangers de la rue La maison des jeunes Est la seule institution représentative de cette tranche d’âge (jeune) dans la ville de Tunis La région Après la révolution, les choses se sont empirées et plus de jeunes ont suivi le mauvais chemin Thème 2 : Espace Formateur

N°04.08

La maison des jeunes

N°04.09

La maison des jeunes

N°13.10

La maison des jeunes

La jeunesse a de l’énergie, beaucoup d’énergie, elle peut tout faire Hier se tenait la compétition régionale du théâtre, en deux semaines seulement de préparation on a réussi à participer Les jeunes ont l’énergie

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+ +

+ 98

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N°13.12

La maison des jeunes

Il y’a un bon nombre de ces jeunes qui ont participé et gagné lors des compétitions et des programmes télévisés

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Rubrique 3 : Stratégies Politico-Institutionnelles Sous Rubrique 1 : Le quartier de Sidi-Béchir Thème 1 : Espace non Réfléchi / Provisoire Référence

Signifiant

Signifié

N°01.03

La place de SidiBéchir, el Kherba et el Hafsia La place de SidiBéchir, el Kherba et el Hafsia Aux abords de la route véhiculaire du quartier

L’ancien maire a affecté des parkings au lieu d’espaces marchands

(L’ancien maire) n’a pas pris en considération l’opinion des habitants

(Les marchands de fruits et de légumes) comme les fleuristes de l’avenue, des unités de part et d’autre Il nous faut un parking On leur fait des unités uniformes de 3m sur 3m en aluminium, avec un espace de stockage en dessous (_) ont anéantie le souk Manque d’équipements et de soutien des jeunes Ces tribus d’émigrés sont souvent évacuées par la police Les prix des aliments sont fluctuants Ne fonctionne guère

()

Moi et 50 autres, on a des permissions de vendre la bas, le premier mois on vendait et après.. on s’est rendu compte que notre capital ne suffisait pas Le projet qu’a voulu faire Omar Mansour est devenu un urinoir A mon avis un poste de police ou un dépôt d’alcool seraient mieux Avec 1m sur 1m et des tôles en zinc, les aliments comme la fraise deviennent de l’eau Les autorités de temps à autre nous confisquent nos ventes

N°01.04

N°01.06

N°01.07 N°02.04

A l’intérieur du quartier Les étals

N°02.05 N°04.01

Les boutiques Le quartier et ses environs Les étales

N°06.01 N°06.04 N°11.01 N°11.03

N°11.04 N°11.05 N°11.06

N°11.07

Le souk Le marché de Sidi-elBéchir Le marché de Sidi-elBéchir

Le parking de Sidi-elBéchir Le marché de Sidi-elBéchir Les étals du marché de Sidi-el-Béchir Les étals sur la route

Connotation

() ()

() -

100

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N°11.08

La fourrière

N°12.10

Les immeubles de rapport

N°13.13

Le quartier

On (marchands de fruits et de légumes) a demandé aux autorités de nous permettre de travailler à (_), que des promesses Il y a certains qui ont étés rémunérés, des maisons, des permis de vente de boissons alcooliques et des taxis Manque d’offres d’emplois et de formations au préalable

()

Thème 2 : Espace Insalubre N°01.08 N°08.02 N°09.10

Les Immeubles Le faubourg Le quartier

N°09.11

Le centre-ville

N°10.02

Le souk de Beb -elFella Thème 3 : Espace Modernisé

N°02.01

La région

N°08.03

Le quartier

N°09.04

Les souks

N°09.05

Le quartier et les habitants

N°09.06

Les medias

N°09.08

Le quartier

N°09.09

Le hammam du Jallez et la zaouïa de SidiBechir Les environs

N°12.04

Les caves prolifèrent les moustiques Le quartier n’est plus comme avant Autrefois on entretenait et nettoyait les routes la nuit Le centre-ville est congestionné, il est très difficile de se transporter d’un point à l’autre sans perdre du temps Les prix du souk étaient meilleurs

()

C’était la saleté et le gourbi, Bourguiba est venu construire ces bâtiments Il n’y a plus d’habitants originels des lieux Les autorités ont ouvert le champ à ce genre de (_), ce qui a amené à un changement radical de l’espace (Le changement du quartier) a généré la fugue des habitants vers la Mhamdia, Fouchena et el Mourouj On a vacciné ce model étranger dans (_) Les autorités ont saccagés les tombes du Jallez pour faire le pont (_) ont été démolis pour l’édification des immeubles de rapport

Il y avait environ 2000 saint personnages, plupart d’entre eux sont intraçables

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N°12.07

Le faubourg

Le faubourg était entouré de forteresses et doté d’une porte (‘’Beb Alioua’’), Bourguiba l’a démoli, un homme retardé

Sous Rubrique 2 : L’espace communautaire réduit

Thème 1 : Espace mal Organisé N°03.01 N°04.12

N°05.06 N°13.03 N°14.02 N°14.03

Manque d’organisation et d’équipements La maison des jeunes Au club de karaté, les enfants se blessent, non en jouant.., à cause du tapis usé La maison des jeunes Travaille que les week-ends La maison des jeunes Pas assez de matériel La maison des jeunes Manque de matériel La maison des jeunes L’infrastructure et l’entretient sont poreux Thème 2 : Espace non Planifié La maison des jeunes

N°03.04

La maison des jeunes

N°04.07

La maison des jeunes

N°13.02 N°13.04

La maison des jeunes La maison des jeunes

N°13.05

La maison des jeunes

N°13.07

La maison des jeunes

N°13.08

La maison des jeunes

Terrains et aires de jeux, sportifs et culturels Cet espace et l’autre peuvent être des aires de jeux (jardin et placette à (_)) Le dispositif d’entrée est inexistant Les activités ici se résument au théâtre et à la danse Il faut élever les activités aux espérances et aspirations des jeunes Pas assez d’encadrement et un désintérêt aux plus jeunes La formation des cadres est incomplète et mérite de la repenser

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 Plans parcellaires (Sidi-el-Béchir)

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Figure 64 : Source :

Plan parcellaires du quartier Sidi-el-Béchir, 1883 Office de la Topographie et du Cadastre

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 Plans des immeubles de rapport (Sidi-el-Béchir)

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Figure 65 : Source :

Plan des immeubles de rapports de Sidi-el-Béchir Municipalité de Tunis

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 Plans du marché (Sidi-el-Béchir)

0 1m

10m

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Figure 66 : Source :

4m Plans du marché de Sidi-el-Béchir Municipalité de Tunis (Numérisation : Nada el Sid)

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Références Bibliographiques Livres Abdelkafi Jellal (1989), La médina de Tunis, Espace historique, éd. Presses du CNRS, p.110 Abdelkafi Jellal (2004), Construction et déconstruction des paysages, le cas de la Tunisie, éd. Champ Vallon, France, p. 296 Ammar Leila (2017), La rue à Tunis, Réalités, permanences, transformations de l’espace urbain, 1835-1935, Tunis, Centre de Publications Universitaires (Laboratoire Archéologie et Architecture Maghrébines), pp. 360 Arnaud Jean-Luc (2005), L’urbain dans le monde musulman de méditerranée, éd. IRMC Auteur non listé (1949), Liste des habitants de Tunis, par rue et par maison 1925 / Annuaire Tunisien, du commerce de l’industrie, de l’agriculture et des administrations de la régence, S.A.P.I., Bibliothèque al Bannani Auteur non listé (publié par la municipalité de Tunis, CNEUH et PGU) (2001), Stratégie de développement de la ville de Tunis, p. 20 Auteur non listé (publié par la municipalité de Tunis) (1966), Num 1963-66 Auteur non listé (publié par le Service Historique de l’Armée de Terre (1833), Archives du génie, art. 8, sect. 1, Algérie, Carton no.3 Auteur non listé (publié par The Aga Khan Award for Architecture) (1977), Hafsia Quarter I Tunis, Tunisia Aymone Nicolas (2007), L’apogée des concours internationaux d’architecture, L’action de l’UIA, 1948-1975, Collection architectures contemporaines. Série études, Paris, Picard, p. 98 Bailhe CL, Balthazar JL (1987), Algérie -Tunisie - Maroc Au temps des Diseurs de Bonne Aventure Berardi Roberto (1969), Le signe de la Médina. La morphologie urbaine Bohli Nouri Olfa (2015), La fabrication de l'architecture en Tunisie indépendante : une rhétorique par la référence, Volume 1, thèse publiée à l’université Grenoble Alpes, Grenoble, p.103

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Articles Colloque conduit par G.C.Tanugi assisté par G.Baccoura (1960), réunissant MM. Boulakbeche, Houry, Kyriacopoulos, Lewandovsky, architectes, Fleury, Taieb, urbanistes et M. P. Sebag sociologue. L’architecture Tunisienne, La presse, p. 4 Oliya Gerard (2006), Enjeux de l’aménagement en Tunisie, L’Urbanisation, l’aménagement du territoire et la gestion de l’environnement, Mahdia, p. 2 Le petit matin, 19 Janvier 1961, pp. 1/7 Sites Web

Le temps, Les elements de la crise contemporaine de l’artisanat, Houcine Tlili, url : http://www.letemps.com.tn/article/95755/les-%C3%A9l%C3%A9ments-de-lacrise-contemporaine-de-l%E2%80%99artisanat, consulté le 10/01/2019 Tunis Webdo, Beb Aleoua, Hatem Bourial, url : http://www.webdo.tn/2019/01/05/entre-medina-et-faubourgs-du-cote-de-babaleoua-une-ville-en-perte-dereperes/?fbclid=IwAR2iwZT1IpBB1OK_M8cAZ6EiC2cWcgmzDMdv2XbNhOxTQx n-CgcNaQZnIYE, consulté le 10/01/2019 Recensement de la population et de l’habitat, Institut national de la statistique, url : http://www.ins.tn/fr/resultats, consulté le 08/01/2019 Histoire de Tunis, Wikipédia, url : https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_Tunis, consulté le 08/01/2019 Tunis Webdo, Tunis : De la drogue écoulée par des vendeurs ambulants, selon Omar, Mansour, url : http://www.webdo.tn/2017/07/05/tunis-de-drogue-ecoulee-vendeursambulants-selon-omar-mansour/, consulté le 28/01/2019 Le temps, Les elements de la crise contemporaine de l’artisanat, Houcine Tlili, url : http://www.letemps.com.tn/article/95755/les-%C3%A9l%C3%A9ments-de-lacrise-contemporaine-de-l%E2%80%99artisanat, consulté le 10/01/2019 Jeune Afrique, Tunisie : Le patrimoine urbain menacé de destruction, Frida Dahmani, url : https://www.jeuneafrique.com/mag/606865/politique/tunisie-le-patrimoineurbain-menace-de-destruction/, consulté le 16/10/2018 Les saints et les zaouias, sidi el bechir et sayda manoubeya, 111

Sclérose aux quartiers de la médina de Tunis Requalification urbaine et architecturale du quartier Sidi-el-Béchir

url: https://lessaintsetleszaouias.wordpress.com/2018/04/23/82/ , consulté le 19/01/2019 La mémoire de Sidi Béchir Ziri, son mausolée et sa mosquée, Hatem Bourial, url :http://www.webdo.tn/2017/04/28/memoire-de-sidi-bechir-ziri-mausoleemosquee/ , consulté le 10/01/2019 Entretien de Yona Friedman avec Jean Pierre Giovanelli url : http://www.performarts.net/performarts/ index.php?option=com_content&view=article&id=197:friedman&catid=11:architect ure&Itemid=17, consulté le 05/03/2019 Bibliothèque numérique de l’enquête sociale, url :https://drive.google.com/drive/folders/1MuLvqxJzsKsZ7XgRqJKtzlqgdjIY0MDQ ?fbclid=IwAR3hFlsK0cEqxQK4m1TjQBjMFhiEH5VY6JeOIqnKsYTgo8V_COwbCtNzDI Centre d’information, de formation, d’étude et de documentation sur les associations, IFEDA, url :http://www.ifeda.org.tn/fr/index.php?id_page=0&lang=fr, consulté le 27/09/2019 Quand la start-up tunisienne montre la voie vers l’innovation, Hamza marzouk, url : https://www.leconomistemaghrebin.com/2019/02/27/quand-la-startuptunisienne-montre-la-voie-vers-linnovation/, consulté le 13/08/2019 Organismes et Equipements Archives nationales de Tunisie Centre de documentation nationale Archives municipales de Tunis Bibliothèque el Banneni Bibliothèque dar Hussein Bibliothèque de la ville de Tunis, Dar Ben Achour Institut national du patrimoine Association de sauvegarde de la médina

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Sclérose aux quartiers de la médina de Tunis Requalification urbaine et architecturale du quartier Sidi-el-Béchir

Table des figures Figure 1: Source :

Figure 2 : Source :

Formation des faubourgs et de leurs remparts Bibliothèque nationale de France, département Cartes et plans, GE C-9010

Figure 3 : Source :

Première carte moderne de Tunis, ech : 1/16000, réalisée par Falbe, 1831-1832, reproduite à des fins de lisibilité. Archives, Service Historique de l’Armée de Terre, Paris (SHAT), Institut Supérieur d’Histoire du Mouvement National, Tunis (ISHMN), Bobine, cartes, dossier/carton, 6-C-41.

Figure 4 : Source :

Statue du cardinal Lavigerie, ex-Place de la Bourse Collection personnelle Bertrand Bouret.

Figure 5 : Source :

Plan de la médina de Tunis en 1881 http://fracademic.com/dic.nsf/frwiki/781288#.C3.89poque_moderne

Figure 6 : Source :

Evolution de la population á Tunis Sebag Paul, Tunis. Histoire d'une ville, éd. L'Harmattan, 1998

Figure 7 : Source :

Implantation coloniale orthogonale à Tunis, 1930 Cartographie C. Giudice, 2001

Figure 8 : Source :

Evolution de l’urbanisation de la Tunisie, 1950-1995 INS, 2000

Figure 9 : Source :

Figure 10 : Source :

Plan de la commune de Tunis, 1964 Jellal Abdelkafi, La médina de Tunis, Espace historique, éd. Presses du CNRS,1989, p.126

Figure 11 : Source :

Evolution de la population de 1950-2005 INS, 2005, Cartographie : N.Dhaher, 2009

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Sclérose aux quartiers de la médina de Tunis Requalification urbaine et architecturale du quartier Sidi-el-Béchir

Figure 12 : Source :

Evolution de l’espace urbain entre 1928-2004 Cartes topographiques au 1/50000et 1/25000 et carte agricole nationale

Figure 13 : Source :

Plan schématisant les différents équipements proposés par l’ASM https://www.akdn.org/sites/akdn/files/media/documents/

Figure 14 : Source :

La oukelisation de l’école israélite (rue du Tribunal) Khadija Derbel, L‘oukalisation’ de l’école primaire de la rue du Tribunal, Une question d’appropriation de l’espace, al-Sabil, url : https://www.al-sabil.tn/?p=2929 consulté le 03/03/2019

Figure 15 : Source :

Frise Chronologique de la ville de Tunis Dessin de l’auteur

Figure 16 : Source :

Vue de la percée de Sidi-el-Béchir Jalel Abdelkefi, 1989

Figure 17 : Source :

Situation du Quartier Sidi-el-Béchir Dessin de l’auteur

Figure 18 : Source :

Rue Sidi-el-Béchir lors des rituels d’enterrement Musée Maghrébin de la Photographie et de la Carte Postale Ancienne

Figure 19 : Source :

La deuxième porte de Beb Alioua Musée Maghrébin de la Photographie et de la Carte Postale Ancienne

Figure 20 : Source :

Les elements discrets Le signe de la Médina. La morphologie urbaine selon Roberto Berardi

Figure 21 : Source :

La privatisation de l’espace par le réseau des voiries Coloriage de l’auteur sur fond U.S. Army Map Service, 1942-1943

Figure 22 : Source :

La percée haussmannienne, La rue Lafayette, Paris https://www.mediapart.fr/journal/france/230608/depuis-haussmanncomment-paris-s-est-projete-vers-l-avenir?onglet=full

Figure 23 : Source :

Le Caire avant la modernisation Rashed Mohamed Mahmoud Mostafa, architectural identity in contemporary Cairo, 2015

114

Sclérose aux quartiers de la médina de Tunis Requalification urbaine et architecturale du quartier Sidi-el-Béchir

Figure 24 : Source :

Les travaux d’Ismail Pacha Rashed Mohamed Mahmoud Mostafa, architectural identity in contemporary Cairo, 2015

Figure 25 : Source :

L’évolution de l’urbanisme algérois Jean-Jacques Jordi, Alger, 1830-1930

Figure 26 : Source :

La Démolition du quartier de Sidi-el-Béchir Collection privée

Figure 27 : Source :

Le modernisme agressif Coloriage de l’auteur sur fond U.S. Army Map Service, 942-1943 et cartes parcellaires, 1883

Figure 28 : Source :

Bâtiments construits et vides dégagés Dessin de L’auteur sur fond P.A.U. et des cartes parcellaires, 1883

Figure 29 : Source :

Importation non contrôlée Photo prise par l’auteur

Figure 30 : Source :

Bâtiments à caractère économique démolis Dessin de L’auteur sur fond P.A.U. et des cartes parcellaires ,1883

Figure 31 : Source :

Etalement anarchique des produits au souk de Beb-el-Fella Photos prises par l’auteur

Figure 32 : Source :

Marché de Sidi-el-Béchir Photo prise par l’auteur

Figure 33 : Source :

Bâtiments à caractère économique démolis Dessin de L’auteur sur fond P.A.U. et des cartes parcellaires ,1883

Figure 34 : Source :

Mosquée Beb el Jazira Collection privée

Figure 35 : Source :

Rue Sidi el Béchir, 1925 Carte postale, correspondance d’Arthur Lett-Haines a Cedric Morris

Figure 36 : Source :

Construction des bâtiments de rapport modernistes Municipalité de Tunis, num: 1963/1966

Figure 37 : Source :

Evolution des façades des logements collectifs Coloriage sur fonds prises par l’auteur

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Sclérose aux quartiers de la médina de Tunis Requalification urbaine et architecturale du quartier Sidi-el-Béchir

Figure 38 : Source :

Les besoins des usagers du quartier Sidi-el-Béchir par secteur Schéma de l’auteur

Figure 39 : Source :

La traduction spatiale des besoins et des interprétations à l’égard des équipements publics du quartier Sidi-el-Béchir Schéma de l’auteur

Figure 40 : Source :

Les Intervenants dans le projet urbain Schéma de L’auteur

Figure 41 : Source :

La requalification de la High Line https://www.thehighline.org

Figure 42 : Source :

La requalification de Priest’s Mill https://urbact.eu

Figure 43 : Source :

La requalification de Jangsu Village https://seoulsolution.kr

Figure 44 : Source :

La requalification sectorielle de sidi-el-Béchir Dessin de l’auteur

Figure 46 : Source :

Les délaissés urbains à Sidi-el-Béchir Photos prises par l’auteur- Dessin de l’auteur sur fond de google maps (2014)

Figure 67 : Source :

Les délaissés urbains à Sidi-el-Béchir Dessin de l’auteur

Figure 47 : Source :

Plan de sauvegarde et de mise en valeur Dessin de l’auteur

Figure 48 : Source :

Situation géographique Dessin de l’auteur

Figure 49 : Source :

Impact Hub Berlin https://berlin.impacthub.net

Figure 50 : Source :

Village underground Lisbonne https://www.vulisboa.com/wonderground-club/

Figure 51 : Source :

Le centre social Pompeia https://www.sescsp.org.br

116

Sclérose aux quartiers de la médina de Tunis Requalification urbaine et architecturale du quartier Sidi-el-Béchir

Figure 52 : Source :

Chronologie urbaine Dessin de l’auteur

Figure 53 : Source :

Densité urbaine Dessin de l’auteur

Figure 54 : Source :

Organisation fonctionnelle Dessin de l’auteur

Figure 55 : Source :

Dynamique journalière Dessin de l’auteur

Figure 56 : Source :

Les types d’espaces dans un incubateur à start-up Dessin de l’auteur

Figure 57 : Source :

La structure de l’incubateur Dessin de l’auteur

Figure 58 : Source :

Les encadreurs du savoir-faire et des idées innovantes Dessin de l’auteur

Figure 59 : Source :

La privatisation versus l’échange Dessin de l’auteur

Figure 60 : Source :

Plans et répartition fonctionnelle du projet Dessin de l’auteur

Figure 61 : Source :

Plans et répartition fonctionnelle du projet Dessin de l’auteur

Figure 62 : Source :

Chronologie Séquentielle Dessin de l’auteur

Figure 63 : Source :

Croquis d’ambiance Dessin de l’auteur

Figure 64 : Source :

Plan parcellaires du quartier Sidi-el-Béchir, 1883 Office de la Topographie et du Cadastre

Figure 65 : Source :

Plan des immeubles de rapports de Sidi-el-Béchir Municipalité de Tunis

Figure 66 : Source :

Plans du marché de Sidi-el-Béchir Municipalité de Tunis (Numérisation : Nada el Sid)

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Sclérose aux quartiers de la médina de Tunis_ Mémoire d'architecture_2019

Articles inside

Table des figures

Références Bibliographiques

Conclusion Générale et perspectives

Annexes

Intentions Urbaines

Synthèse

Chapitre 4 : Approche Conceptuelle

Remarques et Interprétations

Synthèse

L’époque moderne

La Percée Urbaine

Analyse thématique des signifiés

Chapitre 3 : Démarche participative dans le quartier de Sidi-el-Béchir

Sidi-el-Béchir entre passé et présent

Synthèse

L’époque Contemporaine