Be Perfect Magazine Automne 2021

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Be Perfect B E LG I A N STO R I ES


Everyone deserves their own butler


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Le reflet de vos émotions

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EDITO Automne 2021 Cet automne, « No culture, no future » semble derrière nous. On retrouve enfin nos salles obscures et nos spectacles préférés. « Au suivant ! » Non ! Guiz, c’est le phénomène belge qu’on n’a pas envie de quitter ! Guy Verstraeten, alias Guillermo Guiz, devrait être prescrit contre la morosité ambiante, voire remboursé par la sécurité sociale ! On voyage, on re-découvre ! L’élégance de la façade classée du Juliana Hôtel a de quoi raviver l’éclat de la place des Martyrs. Quant au château Mirwart, devenu un hôtel, il mise sur l’authenticité, le délassement et le luxe. Tout près de chez nous, à Cadzand-Bad, même les phoques pointent leur tête au-dessus de l’eau pour nous saluer. Évadons-nous aussi grâce à Valérie Lardinois, Bruxelloise native de Liège qui a tout quitté pour s’installer à Majorque. Pour sa part, Verbier n’a pas besoin d’attendre l’hiver pour en profiter ! Point de vue saveur, Katia Nguyen est aux manettes de l’Orchidée blanche depuis 35 ans. Double actualité pour l’entreprise familiale Anthony Martin avec une nouvelle brasserierestaurant et deux nouvelles bières. Et Belgian Owl a l’ambition de devenir l’une des cinq plus belles marques de whisky single malt au monde dans les cinq années qui viennent. Côté mode, la famille Gulcu transmet leur savoir-faire artisanal à leurs enfants via la Maison de Couture 29THOCTOBER. Chez Mario Arcuri, le propriétaire du Tailleur Vincent, l’innovation côtoie les traditions dans le plus grand des respects. Alexa Fairchild vit pleinement ses deux passions en jonglant entre ses compétitions et son label éponyme. La cavalière belge prouve que choisir, c’est bel et bien renoncer.

Michèle George, cette super championne est celle qui a rapporté le plus de médailles olympiques à la Belgique. Esteban Muth, ce jeune Belge de 19 ans a vu sa Lamborghini Huracan se faire décorer par l’artiste Delphine de Saxe Cobourg. De son côté, la famille Mahy de Gand a réuni une des plus grandes collections au monde de voitures anciennes. Les designers belges cultivent une modernité radicale bien à eux : l’émotion et le sentiment de quiétude occupent le centre des projets de Nicolas Schuybroek, Marie’s Corner vit une love story avec l’horeca, Alexandre Lowie est passionné par les techniques d’ébénisterie anciennes, Kaspar Hamacher brûle le bois, le sculpte, pour faire naître des œuvres d’art et du mobilier artistique. La culture belge envoie du lourd ! Sophie Cauvin a choisi la terre pour transmettre un message universel. Le Vaudeville semble avoir eu mille vies. Les triptyques de Lou van’t Riet invitent les spectateurs à interagir. On retrouve Hande Kodja au cinéma. Laura Wandel ira loin ! Son film, Un Monde, a remporté le prix des critiques de cinéma internationaux. Amélie Nothomb poursuit son exploration des rapports familiaux en rendant hommage à son père, Nicolas Crousse assemble les pièces du puzzle de son enfance, Hakim Benbouchta dévoile son « Tinder City », Aurélie Giustizia surprend avec un véritable ovni littéraire, Sébastien Ministru ouvre la garde-robe intime de son héroïne, Rudy Léonet évoque ses rencontres avec de grands artistes. Sans compter, Archie d’Alia Cardyn, notre coup de cœur ultime ! Belle lecture et prenez soin de vous !

REDACTRICE EN CHEF Ariane Dufourny T : +32 475 66 07 47 ariane@beperfect.be DIRECTEUR ARTISTIQUE Nicolas De Bruyn T : +32 473 71 77 37 nicolas@beperfect.be REDACTION & COMMUNICATION Servane Calmant T : +32 475 94 01 77 servanecalmant@gmail.com RELATIONS PUBLIQUES Dominique Dufourny T : +32 475 35 62 12 dominique@beperfect.be REDACTION Servane Calmant Ariane Dufourny Yves Merens Frédérique Morin Laura Swysen Barbara Wesoli Agnès Zamboni GRAPHISME Nicolas De Bruyn T : +32 473 71 77 37 nicolas@beperfect.be PHOTOGRAPHIE Anthony Dehez T : +32 473 68 96 86 anthony@dbcreation.be IMPRESSION Graphcom sprl REGIE PUBLICITAIRE info@beperfect.be T : +32 475 66 07 47 EDITEUR RESPONSABLE ADN Productions sprl COUVERTURE Guillermo Guiz ©Anthony Dehez - Be Perfect

ARIANE DUFOURNY Rédactrice en chef INFO@BEPERFECT.BE WWW.BEPERFECT.BE Copyright ©, toute reproduction de textes et de

A Bella, ma dalmatienne adorée qui m’a quittée bien trop jeune. Remerciements : A ma « perfect » équipe et à nos partenaires pour leur fidélité et leur confiance.

photos publiés par Be Perfect est interdite sans l’autorisation de l’éditeur. Les photos confiées à ADN Productions ne stipulant aucune mention d’auteur restent sous la responsabilité de leur propriétaire ou de leur RP. L’éditeur décline toute responsabilité pour les propos, documents et images qui lui ont été confiés spontanément.


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BE

14 Guillermo Guiz P 14 Guillermo Guiz

PL ACE TO BE

24 Le Juliana Hotel Brussels 30 Le Château de Mirwart

B E TA S T Y

34 L’Orchidée Blanche 38 Belgian Owl 42 Ferme de Mont-Saint-Jean & Maredret

BE STYLE P 26 Juliana Hotel Brussels

46 29THOCTOBER 52 Le Tailleur Vincent 54 Alexa Fairchild

SOMMAIRE

BE ACTIVE

62 Michèle George

B E T R AV E L

64 Verbier 70 Cadzand-Bad 74 Les Belges d’ailleurs P 44 Alexa Fairchild


CONCEPT STORE AUX TENDANCES CASUAL & CHIC, DESTINÉ AUX HOMMES AMATEURS DE STYLE ET D’ÉLÉGANCE

HUGO BOSS RALPH LAUREN LYLE & SCOTT JACOB COHEN ACQUA DI PARMA LBM HERNO MASON’S BARBOUR BELSTAFF PEUTEREY SCHNEIDERS GRAN SASSO ANTWRP NATIONAL GEOGRAPHIC DSTREZZED WILLIAM LOCKIE FLORSHEIM DIADORA COLMAR CALABRESE

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LA FABRIQUE DE NAMUR Rue de la Croix, 16 - 18 - 23 • 5000 Namur 081/83 38 01 Horaire d’ouverture : Du lundi au vendredi de 10h00 à 18h00 Le samedi de 10h à 18h30


12

BE DESIGN P 82 Nicolas Schuybroek

82 Nicolas Schuybroek 88 Kaspar Hamacher 94 Marie’s Corner 98 Alexandre Lowie

B E C U LT U R E

106 Sophie Cauvin 110 Alia Cardyn 112 Le Vaudeville 116 Laura Wandel 118 Hande Kodja 120 Lou van’t Riet

P 88 Kasmar Hamacher

B E FA ST

124 Esteban Muth 128 La famille Mahy

BE TO BE

SOMMAIRE

134 Florence Blaimont

SPOTTED

138 La rentrée littéraire belge 142 Les nouvelles marques belges 143 Les parfums et soins à shopper

P 128 La Famille Mahy


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GUILLERMO GUIZ

Au suivant ! Non ! Guiz, c’est le phénomène belge qu’on n’a pas envie de quitter !




Attention, cet avis n’engage que nous : Guy Verstraeten, alias Guillermo Guiz, devrait être prescrit contre la morosité ambiante, voire remboursé par la sécurité sociale ! Son humour vif et foncièrement dark, sa sincérité désarmante, son accent bruxellois assumé et son débit de mitraillette dérident l’âme chagrine plus vite qu’un shoot d’Epicure ! Rencontre avec un beau gosse, plus timide à la ville qu’à la scène, qui se raconte dans « Au suivant ! », spectacle irrésistiblement décapant. MOTS : ARIANE DUFOURNY

PHOTOS : ANTHONY DEHEZ

Comment doit-on vous appeler ? Guy, Guillermo ou Guiz ? Mes amis m’appellent Guiz. L’administration : Guy. Et ceux qui ne me connaissent qu’ à travers mon travail me nomme Guillermo. Dans votre précédent spectacle « Guillermo Guiz a un bon fond », vous avez consacré un sketch à votre prénom. Pourquoi ne vous plaît-il pas ? Je suis né en 1981, à l’époque ce n’était pas un prénom dans le vent. J’ai donc grandi avec un prénom de… vieux !, que le timide que je suis a assumé comme il pouvait ! Ne pas être fier de son prénom, c’est compliqué quand on est ado. A 39 ans, je commence à accepter mon prénom. Plus je vais vieillir, plus ça va aller. Théoriquement, quand j’aurai 60 ans, je le trouverai super ! Avis aux futurs parents ! En quoi le prénom est-il constitutif de la personnalité ? On vit au quotidien avec son apparence physique et avec son prénom. J’ai la chance de faire un métier artistique et de pouvoir choisir comment j’ai envie qu’on m’appelle. Le nom et le prénom, on nous l’attribue à la naissance. Bébé, on n’a pas des masses d’influence. Il y en a peu qui disent : Matis, ça ne me va pas du tout ! Il faut faire confiance à la bienveillance des parents. Les miens, à ce niveau-là n’ont pas été très inspirés ! (Rire).

Quel est vo tre G uy c él èbre p réf éré ? G uy de M a u p a ss a n t , G u y B é a r t , G u y B e d o s o u G u y Verhofstadt ? Guy Bedos ! Il se situait clairement dans le haut du panier de l’humour des années 70, 80, 90.

On dit des « Guy » que ce sont des hommes qui ne dissimulent pas leurs pensées et que leurs franchises font leur charme. Est-ce la clé de votre succès ? Je ne suis pas tout le temps franc, mais je suis sincère. Je ne vais pas dire frontalement ce que je pense de peur de gêner l’autre, mais je dissimule assez peu ce que je ressens réellement. Sur scène, ma force, c’est vraiment la sincérité. On dit aussi des « Guy » qu’ils sont très généreux. Ce n’est donc pas une chimère puisque vous avez proposé de faire une deuxième représentation au Royal Festival de Spa de votre spectacle « Au suivant ! » dont la recette est entièrement reversée aux sinistrés des inondations dans la région. Que pensez-vous de l’élan de solidarité nationale ? Curieusement en période de crise, on découvre le meilleur des gens. On peut être fier de la manière dont les Belges ont réagi face aux inondations partout dans le pays.

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Vous êtes originaire de la commune d’Anderlecht tout comme Guy d’Anderlecht plus connu comme Saint Guidon d’Anderlecht et parfois surnommé « le pauvre d’Anderlecht ». Dans un de vos sketchs, vous avez parlé de votre commune en vous définissant comme un plouc intérieur. Pourquoi ce ressenti ? J’ai beaucoup de tendresse pour Anderlecht, j’y ai grandi. Ce n’est clairement pas la commune la plus branchée du monde. Anderlecht, n’est pas Brooklyn ! Mais ce n’est pas grave (rien n’est grave, hein avec Guillermo - nda). Quand je repense à ma période anderlechtoise, avec ma coupe mulet, je n’ai pas honte du tout. « Mon phantasme ultime sur Dieu… J’arrive au paradis et Saint-Pierre m’annonce : il n’osera pas te le dire car il sa fierté mais il aimerait bien prendre une photo avec toi. ». Vous êtes plutôt BG physiquement et sympathique au demeurant. Si vous deviez-vous décrire en adjectifs ? Réservé, bon copain et alcoolique ! (Rire). Je suis plutôt gentil. J’essaye si possible de ne pas faire de mal autour de moi. Vous avez 39 ans. Difficile à imaginer quand on vous regarde, pourtant on dirait que vous avez déjà eu mille vies : ancien espoir de l’équipe de football d’Anderlecht, patron de boîte de nuit, journaliste, chroniqueur sur France Inter et humoriste. Quel fut l’élément déclencheur qui vous a fait monter seul en scène ? J’ai vu la série « Louie » de l’humoriste américain Louis C.K et j’ai été conquis par cette manière de s’exprimer sur scène, devant un mur en briques avec un micro, tout simplement. Ce qu’il disait m’a bouleversé. A l’époque, je faisais déjà beaucoup de blagues. C’était pour moi une manière de dire au monde ce que j’avais envie d’exprimer. Il a fallu un an et demi voire deux ans, pour que j’écrive des petits textes et que j’ose les jouer. A mes 31 ans, j’étais professionnellement un peu en rade, je n’avais plus rien

BE PERFECT | GUILLERMO GUIZ


à perdre. Je suis monté sur une scène, pour la première fois, en juillet 2013. A partir de là, progressivement, j’en ai fait mon métier. Comment qualifieriez-vous votre style d’humour ? Absurdement noir ! Dans le spectacle, il y a des blagues très dark, très absurdes, très potaches, très fines. Avez-vous déjà pris un bide ? Dans l’affirmative, comment rebondissez-vous ? Bien sûr, j’ai pris des bides. Des tonnes. Quand j’étais un humoriste inexpérimenté, j’étais tétanisé, je regardais mes chaussures et je parlais encore plus vite que d’habitude. J’expédiais mon texte pour rentrer chez moi et mettre ma tête sous un coussin le plus vite possible. Aujourd’hui, avec l’expérience, je gère mieux. Mais les textes qui ne sont pas encore rodés continuent à m’affoler car je ne sais jamais si ils vont faire rire, faire rire un peu, beaucoup, sourire à peine, ou ne pas faire rire du tout ! Un spectacle, c’est toujours une loterie. Quand les gens ne rient pas, il me faut rebondir et rigoler de la situation. « Au suivant ! » Pourquoi avoir nommé ainsi votre nouveau spectacle ? J’avais un premier spectacle qui avait beaucoup tourné, il fallait en faire un deuxième : Au suivant ! ma paru un titre logique. Le spectacle parle de la transmission. Du coup, c’est un double sens. Qu’est-ce qu’on transmet à la génération suivante ? Quel effet cela fait d’avoir reçu le Prix Maeterlinck de la critique 2020 dans la catégorie Meilleur spectacle d’humour pour « Au suivant » ? En raison du Covid, j’avais l’impression d’avoir été le seul spectacle de la saison … Et j’ai pensé : bah, c’est pour cette raison que j’ai raflé le prix ! Gagner dans un domaine artistique n’a pas vraiment de valeur objective, mais je suis content de la subjectivité des membres du jury.

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« Il faut toujours laisser à son enfant une marge de progression pour qu’il te dépasse professionnellement. Pour ça, mon père a été nickel ! ». Vos parents, votre père en particulier, sont le fil rouge de votre spectacle. Si on fait abstraction de l’humour, votre jeunesse ne semble pas avoir été très particulièrement dorée ? Très peu de gens ont une jeunesse parfaite. J’avais un père qui était très présent et qui avait plein de défauts mais beaucoup de qualités aussi. C’est ce que je raconte dans le spectacle : tout n’est pas blanc ou noir. Mon père m’a donné envie de lire et d’apprendre, c’est déjà beaucoup. Gamin, le foot était toute ma vie. Tout ce qui était un peu compliqué était contrebalancé par cette passion pour le football. En définitive, j’ai connu autant de problèmes et autant de moments de joie que les autres. « Je ne dis pas que je suis un bon coup mais au moins quand je couche avec une femme, ça l’occupe ». Vous n’hésitez pas à parler de vos expériences sexuelles ratées. Vous êtes vraiment le roi de l’autodérision ! Je suis le roi de rien du tout. Je ne suis pas sur scène pour dire que je suis un étalon. De un, ce n’est pas vrai. De deux, ça n’a pas d’intérêt. De trois, ça ne fait pas rire les gens. Ce qui fait marrer les gens et leur permettent de s’identifier à ce que je raconte, sont les échecs. Les foirages ! « J’aime trop les seins, ma mère était alcoolique, du coup quand elle me donnait le sein, il y avait forcément un petit truc en plus, sensation Baileys ». Peut-on rire de tout ? Rien n’est tabou ? On peut rire de tout, à condition de rester subtil, élégant et pertinent à la fois. Il faut aussi avancer avec son temps et comprendre qu’on ne peut plus rigoler aujourd’hui comme on le faisait en 1985 des blagues de Michel Leeb. L’époque change, les sensibilités sont différentes, il faut en tenir compte et s’adapter. Comprendre la société dans laquelle on vit est un challenge intéressant. L’humour est-il le parfait exutoire ? Ouais ! Il l’a toujours été pour moi. Je me suis psychologiquement sorti des situations les plus compliquées en racontant des conneries, en dédramatisant, en essayant d’en rire. Si on arrive à rire de ses drames personnels, c’est autant de pris sur l’ennemi !

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Juliana Hotel Brussels

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Le Juliana Hotel Brussels***** a élu résidence au 4 de la Place des Martyrs. Derrière l’élégance de sa façade classée, ce petit bijou d’hôtel, raffiné et singulier jusqu’au moindre papier peint exclusif, abrite une quarantaine de chambres et suites, et une brasserie haut de gamme dotée d’une vaste terrasse. De quoi raviver l’éclat d’une place qu’on avait un peu vite oubliée … M O T S : S E R VA N E C A L M A N T

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BE PERFECT | JULIANA

établi depuis six ans chez nous, à Rhode-Saint-Genèse précisément, et propriétaire de deux hôtels à Cannes et Paris. On l’a rencontré au Juliana cet été, après une visite privée de ce nouveau fleuron de l’hôtellerie bruxelloise. « En raison des restrictions de voyages et des mesures de confinement, l’impact de la crise sanitaire dans l’hôtellerie a été sans

© Linboogaard.nl

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a n s l e s c i r c o n st a n c e s actuelles de (post-) pandémie et sur une place des Martyrs désertée par les touristes depuis belle lurette, il faut de la persévérance et surtout beaucoup d’amour pour le secteur hôtelier, pour ouvrir une maison estampillée cinq étoiles. Cet amour des belles demeures, c’est exactement ce qui anime Éric Cleton, un franco-belg e


© Linboogaard.nl

précédent. Et pourtant, oui, j’ose investir dans ce secteur. Qui plus est Place des Martyrs qui me fait penser, toute proportion gardée évidemment, à la Place des Vosges à Paris, et qui est un symbole central d’identité patrimoniale nationale belge, auquel je suis sensible. » Le 4 Place des Martyrs fut longtemps un bâtiment abandonné…

« Cette demeure abritait autrefois des appartements et quelques maisons privées, mais ces dernières années, c’était devenu un véritable chancre avec au sol, de la terre … De la simple terre remplacée aujourd’hui par de magnifiques dalles de pierres bleues belges », se réjouit Eugenio Manzoni, l’architecte d’intérieur et curateur d’art qui a réussi à donner vie aux belles

envies d’Eric Cleton, lui-même grand passionné d’art. Car sans flagornerie aucune adressée à Eric Cleton, il faut bien avouer que son Juliana ne ressemble à aucune autre belle demeure. Ni même au Juliana cannois ou parisien. La déco néo-classique (inspirée de la façade classée du bâtiment) réveillée de notes contemporaines raffinées, en fait une véritable demeure d’exception.

PLACE TO BE | 27


Le restaurant du Juliana ouvert à tous, résidents ou non de l’hôtel, proposera une cuisine de brasserie francobelge raffinée, sous la direction du chef Rosa Caldarola. « Notre volonté », conclut Eric Cleton, « c’est que cet antre gourmand soit de haut vol mais jamais guidé. La convivialité de l’esprit brasserie à la belge doit primer ! Les salons, le bar et les terrasses accueilleront d’ailleurs une cuisine légère, afternoon tea ou apéritif. » Dans un esprit New Place To Be.

www.juliana-brussels.com

© Linboogaard.nl

Une adresse singulière, jusqu’au moindre papier peint exclusif. Chaque espace est notamment paré de sculptures, tableaux ou ornements uniques, de la collection privée du propriétaire. La tendance classique du siècle dernier se révélant sous de fines inspirations Hermès, Michel-Ange, Versace, Le Corbusier, Starck. Ainsi, l’escalier menant aux étages mérite à lui seul une pose pour admirer une mosaïque rare sur un thème de Michel-Ange et Cléopâtre et une rampe en fer forgé années 30 inspirée de Tony Duquette. Au sous-sol, un centre de bien-être avec piscine : marbre Médusa oversize, décor de fresques murales en mosaïque encore inspirées cette fois par Le Corbusier, et de pâte de verre de Murano pour habiller l’espace …


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Avec son design revisité, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, la nouvelle Jaguar E-PACE est encore plus sportive et dynamique. Choisissez parmi une nouvelle gamme de moteurs essence et diesel avec technologie semi-hybride (MHEV) ou la version hybride rechargeable (PHEV) fiscalement avantageuse. Découvrez dès maintenant la nouvelle E-PACE et laissez-vous séduire par son design élégant et audacieux.

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La vie de château au cœur de l’Ardenne belge

La restauration du Château de Mirwart, perle du patrimoine belge située dans le hameau de Mirwart à une dizaine de kilomètres de Saint-Hubert, aura pris quatre ans. Quatre ans d’efforts déployés dans le respect de l’Histoire d’un château médiéval convoité jadis par des grands seigneurs, princes-évêques, barons, ducs, puis vandalisé et finalement abandonné. Un projet fou récompensé par l’ouverture, en septembre dernier, d’un hôtel qui mise sur l’authenticité, le délassement et le luxe. Château de Mirwart abrite désormais 20 chambres dont 12 suites design ! Le public cible, on l’aura deviné … M OT S : S E R VA N E C A L M A N T

PHOTOS : JEAN-MICHEL BYL


Quand Elodie François, la Directrice générale du Château de Mirwart, nous accueille en septembre dernier, l’établissement vient tout juste d’ouvrir. « Hier, les jardiniers ont déroulé la pelouse et il faut encore déposer de beaux livres d’architecture dans chaque chambre, chaque cottage (dans les anciennes écuries du château magnifiquement restaurées également, nda) et dans nos 12 suites ! C’est que vous êtes la première journaliste à découvrir le château après quatre ans de restauration », nous glisse-t-elle à l’oreille. Qu’Elodie François et John Eyers, l’actuel propriétaire qui a acquis le château en 2015 et lui a redonné son lustre d’antan, en soient vivement remerciés ! C’est un beau roman, c’est une belle histoire… Et elle en compte des pages, cette Histoire avec un grand H ! Un livre sur Château de Mirwart a d’ailleurs été écrit par Sara Brouckaert. On y apprend que les princes-évêques de Liège, mais aussi les comtes de Hainaut, de Flandre, de Namur, les ducs de Bouillon, et tout un arsenal d’empereurs ont bâti la grande histoire de Mirwart. Que le Château devient pour la première fois un lieu de plaisance, au 16e siècle, avec Margaret d’Arenberg. Et que Château de Mirwart a connu ensuite de nombreux propriétaires, tous plus puissants les uns que les autres : les petits-fils et arrière-petits-fils de la famille d’Arenberg, la famille de Smackers, la famille Van der Linden-d’Hooghvorst, et Hélène Von der Becke-Osterrieth, veuve de Maximilien Von der Becke, la dernière propriétaire du Château de Mirwart, avant sa vente à la province du Luxembourg en 1951 pour 90 millions de francs. Le château sera malheureusement saccagé par des pillards, « Tout le monde voulait un morceau précieux du château et il n’y avait personne pour arrêter le pillage. Tout ce qui a de la valeur, libre ou fixe, a été pris. Même le sol, les cadres décoratifs et les lambris », raconte Sara Brouckaert. Incapable de gérer son bien, la province du Luxembourg finira par revendre le château (désormais classé) et son domaine de 9 hectares…


Un nouveau départ Novembre 2015. L’architecte belge John Eyers est absorbé par son passe-temps favori du moment. Il écume internet, à la recherche de propriétés intéressantes. Il voit Château de Mirwart et le projet commence à voir le jour. « C’était d’abord un projet familial, j’ai acheté le château pour mes quatre fils. Puis, en me renseignant sur l’histoire du château et en commençant les fouilles qui ont permis de découvrir de nouvelles caves qui accueilleront l’espace wellness, le projet d’un hôtel haut de gamme s’est précisé… Après quatre ans de travaux et d’efforts, je peux dire que j’ai fait de Mirwart un hôtel du 21e siècle, en respectant certes les éléments historiques - les poutres sont d’époque, les fresques du salon bleu ont été restaurées -, mais en y apportant aussi et surtout

B E P E R F E C T | C H ÂT E A U D E M I R WA R T

du confort et du raffinement. C’est clairement un établissement haut de gamme : la superficie de nos 12 suites oscille entre 100 et 240m2 pour la suite impériale ! Chaque suite est d’ailleurs unique mais toutes offrent parquet en chêne, salle de bains en marbre et… feu ouvert. Le château donne également à voir une magnifique salle des fêtes et des salles de séminaires ultra équipées ». John Eyers est un homme heureux. Et on le comprend. Son établissement (probablement estampillé 5 étoiles, le classement était en cours à l’heure de boucler cette édition) est une véritable perle hôtelière : mobilier design, linge de maison brodé de l’initiale M, restaurant gastronomique, le Bergis, et bientôt un espace bienêtre (ouverture prévue en mars prochain). « Les citernes médiévales authentiques abriteront des bains chauds et froids et un bassin d’eau salée. On aura


également une piscine intérieure, qui se prolongera à l’extérieure avec vue imprenable sur la forêt », précise avec enthousiasme Elodie François. La cuisine du chef Pajtim Bajrami Ce Belge aux racines kosovares est une vraie star en Flandre où il s’est vu attribuer le titre de « Ontdekking van Vlaanderen » (« Découverte de Flandre »). Mais ce n’est pas là sa seule reconnaissance. Au « De Stadt van Luijck » à Saint-Trond, Pajtim Bajrami avait décroché un 16/20 au Gault&Millau. Désormais, il est aux fourneaux du Bergis à Mirwart où il excelle dans la cuisine de la mer. « Pajtim a voulu travailler avec ses fournisseurs, qui sont parmi les meilleurs, mais la carte va évidemment évoluer en fonction de la saison de la chasse », confirme Elodie François. Pour l’heure, le chef

séduit avec sa langoustine à peine snackée et son thon o-toro, la partie ventrale du thon, sa plus délicate (à la criée, son prix d’achat est exorbitant), une huitre pochée au beurre blanc ou encore un crabe royal et un pigeon d’anjou. L’assiette est gourmande, créative et équilibrée à la fois, l’ambition du chef est claire : décrocher fissa une première étoile ! Prendre du plaisir aussi. Des légumes et aromates locaux sont cultivés dans le jardin qui jouxte le château, ils serviront notamment à honorer l’une ou l’autre recette manuscrite de Joséphine Tillieux, ancienne cuisinière du château ! Luxueux, Château de Mirwart défend également l’authenticité, la séduction n’en est que plus totale.

www.chateaudemirwart.com

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L’ORCHIDÉE BLANCHE L’éloge de la longévité

BE PERFECT | ORCHIDÉE BL ANCHE


35 ans, cela fait 35 ans que l’Orchidée Blanche a ouvert ses portes. Aux manettes depuis toujours, une femme de cœur qui travaille avec passion dans le respect des traditions vietnamiennes : Katia Nguyen. MOTS : YVES MERENS P H O T O S : L U C V I AT O U R

Située dans le quartier de l’Université, l’Orchidée Blanche existe depuis 1986.

viennent avec leurs derniers bébés. C’est la quatrième génération qui vient chez moi, c’est incroyable. »

Le rez-de-chaussée dégage une atmosphère très zen dans un décor de schiste et de bois naturel, du matériel noble alors qu’à l’étage, une ambiance tout à fait différente plonge dans un décor « colonial » au bord du Mékong.

Il n’y a que des femmes ici ? « Non, un de mes chefs est un homme. Mais j’aime le travail des femmes en général. C’est plus fin, plus léché. Moi, je suis ici seule depuis toutes ces années. J’ai la force, la volonté de réussir. »

En maitresse des lieux, au milieu de serveuses en habit traditionnel « Ao Dai » fait de splendides robes brodées, Katia veille à ce que tout soit parfait.

Comment qualifiez-vous votre manière de travailler ? « C’est une main de fer dans un gant de velours. Mes employés le savent et le respect est très grand. Je les emmène souvent manger pour les féliciter. Si je gagne, ils ont leur part, ils gagnent aussi. Et je cherche toujours à aller de l’avant. Mes amies me disent que je retombe toujours sur mes pattes, que je suis un roseau qui plie mais ne rompt pas.»

35 ans d’Orchidée Blanche, Katia, et toujours autant de passion ? « Ma famille, c’est mon restaurant ! J’y mets toute mon énergie. Et cela continue à me faire plaisir. Je vois maintenant arriver des familles qui

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Délicat et original Dans les belles assiettes au logo de la maison, on trouve une très originale dorade présentée debout, au nom vietnamien intraduisible. Après les fameuses roulades de bœuf « Bo Lalot » et le potage Pho de Hanoï, le voyage continue grâce à ces mets délicieux. « Nous avons aussi un bon Wan Tan. Ce sont les Chinois qui ont importé ce plat au Vietnam il y a 100 ans, maintenant, on en trouve partout. » Votre connaissance du Vietnam est parfaite. « C’est mon pays, je m’y rends une fois par an et j’échange avec de grands chefs là-bas. Ils connaissent tous Katia de Bruxelles. J’achète aussi les tenues traditionnelles là-bas. Et je suis née à Saigon. » Le raffinement est aussi présent dans votre belle carte de vins, aux références sûres. Comme avec ce Sancerre rouge de chez Daulny. « Oui, lorsque l’on travaille

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avec passion et avec son cœur, le résultat est un grand partage de bonheur. Je suis tellement heureuse de partager tout cela avec mes clients.» Au fait, Katia, pourquoi avoir choisi ce nom d’Orchidée Blanche ? « C’est le Vietnam encore, mon papa y avait une plantation d’orchidées blanches. » Quelle belle délicatesse. Et pour couronner le tout, un défilé de tenues vietnamiennes sera organisé le jour du Nouvel An vietnamien, vers février 2022.

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LES PIEDS DANS L’EAU... OU PRESQUE! Ouvert 7j/7 de 12h00 à 22h00 CUISINE OUVERTE de 12h00 à 14h30 et de 18h30 à 22h00

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Le bel horizon du hibou 100% hesbignon Belgian Owl a l’ambition de devenir l’une des cinq plus belles marques de whisky single malt au monde dans les cinq prochaines années. L’aventure se décline donc au futur. « Merci la Hesbaye », ce cri du cœur, c’est celui d’Étienne Bouillon, maître-distillateur, et de Frédéric Senet, directeur export de la marque au hibou. M O T S : S E R VA N E C A L M A N T PHOTOS : JENNY KISS

BE PERFECT | BELGIAN OWL


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’aventure Belgian Owl a commencé en 2004, quand Etienne Bouillon, maître-distillateur, remplit le premier fût de whisky. L’année suivante, il rejoint en Ecosse Jim McEwan, élu plusieurs fois distillateur de l’année, qui l’accepte en compagnonnage. L’expérience sera marquante. Lisez plutôt : dès 2011 le Belgian Owl est élu European Single cask whisky of the year, rien de moins ! Mais Etienne Bouillon veut toujours mieux : en 2013, deux alambics de 1898 quittent l’Ecosse pour rejoindre la Owl Distillery du Hesbaye. On ne vous raconte pas le

périple qui a nécessité le travail d’une équipe de huit Ecossais pendant onze semaines 7j/7 ! Aujourd’hui, la distillerie de Fexhe-le-Haut-Clocher accueille un imposant hall de stockage où vieilissent quelque 600 fûts ! La surface agricole va encore se développer pour atteindre 350 Ha en 2022. Et de juteux contrats à l’export se négocient et se fêtent, notamment ceux conclus tout récemment avec la France (championne du monde de consommation de whisky par habitant) et avec les Etats-Unis (la marque belge a déjà fait le buzz chez les cavistes de Chicago).

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Merci la Hesbaye ! « Je suis un amoureux du terroir de Hesbaye », nous dit d’emblée Etienne Bouillon. « Ancré sur le sol du crétacé secondaire, il est l’un des trois meilleurs au monde pour la culture des céréales et notamment de l’orge qui y développe une complexité aromatique inégalable ! Quant à l’eau qui sert à fabriquer le Belgian Owl, elle coule sous nos pieds ! Un puits a été creusé pour pomper directement l’eau de la nappe phréatique à 38 mètres sous terre ». Etienne Bouillon, perfectionniste, a également réussi à convaincre des agriculteurs, amoureux comme lui de la terre de la Hesbaye, de se soumettre à un cahier des charges exigeant : l’agriculture sera raisonnée pour protéger les prédateurs naturels et respecter le rythme de la nature. L’Origine, le préféré des mixologues Le Belgian Owl, un whisky qui parie même sur sa jeunesse - quand le whisky ne s’appelle pas encore whisky ! Frédéric Senet, directeur export de la marque, nous glisse à l’oreille qu’il n’a rien à cacher : « Le New Make, c’est un alcool blanc qui n’a pas encore maturé trois ans pour donner naissance à un whisky. Tous les défauts du futur whisky apparaissent déjà dans ce New Make. C’est pourquoi seule une dizaine de distillerie dans le monde ose le vendre. Dont nous ! On est fier de notre Origine. Ce jeune distillat non vieilli est l’essence du Belgian Owl avec ses senteurs florales et fruitées du terroir. Il concurrence d’ores et déjà le gin dans les cocktails et séduit de nombreux mixologues! » La signature de la distillerie « Le fruité, le floral, des notes épicées et caramélisées sont caractéristiques de la Signature Etienne Bouillon. « Une belle souplesse à la dégustation aussi !, précise Etienne, qui nous invite à déguster les quatre Single Malt Whiskies de la maison : Identité (ses arômes fruités et sa touche de vanille et caramel), Passion (Single Cask spécialement sélectionné par Etienne Bouillon, ce Single Malt vieillit entre 36 et 60 mois à 46%, il a un arôme unique issu de son fût d’origine), Evolution (qui a saisi la douce influence du fût de chêne américain), Intense (cet autre Single Cask est un brut de fût non dilué à l’eau. Proche de 70%, sa douceur est pourtant surprenante).

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La terrasse d’Ernest est ouverte. Afterwork, bartruck, teppanyaki.

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A la gloire des bières belges ! Double actualité pour l’entreprise familiale Anthony Martin avec une nouvelle brasserie-restaurant accolée à la ferme millénaire de Mont-Saint-Jean à Waterloo et deux nouvelles bières, fruits d’un projet de soutien aux sœurs de l’Abbaye de Maredret. M OT S : S E R VA N E C A L M A N T

PHOTOS : LUCAS CLIFF

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a ferme millénaire de Mont- Saint-Jean se dote d’un vaste restaurant de 140 couverts, La Brasserie de Waterloo, et d’une terrasse de 500m2 braquée sur un verger et le champ de bataille. Un Beer Garden et des menus proposant des accords mets-bières (la bonne idée) ne laissent aucun doute sur les ambitions du lieu : célébrer la bière ! « A la Brasserie, on vous proposera d’emblée la carte des bières ; la carte des vins, il faudra la demander… », nous glisse à l’oreille Edward Martin, fils d’Anthony Martin, propriétaire de la Ferme de Mont-Saint-Jean, à laquelle est désormais annexé un bâtiment moderne de 3.500 m2 qui abrite la Brasserie et son Beer Garden, ainsi qu’une distillerie, plusieurs salles modulables pour conférences, mariages et autres événements, avec vue imparable sur la Butte du Lion de Waterloo.

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Mot d’ordre : la convivialité Le Beer Garden équipé d’un bar en impose ! Par sa grandeur et ses 20 pompes à bières, dont trois sont directement alimentées par la brasserie in situ. Bières plus fraiches que celles-là, ce n’est pas possible ! Des Galopins (des mini verres à bière) invitent à déguster six bières différentes, c’est le concept du Beer Fly. Plus novateurs : les growlers. Très populaires aux Etats-Unis, un peu moins chez nous, ces grands récipients permettent aux consommateurs de pouvoir emporter chez eux la bière servie à la pompe de leur bar favori. Les growlers du Beer Garden prennent la forme de fûts de 3L8, placés soit au milieu de la table pour que tous en profitent, ou à louer pour un anniversaire. L’esprit du lieu oscille entre brasserie belge (à la carte, entrecôte grillée frites maison, croquettes crevettes, et autres produits du terroir belge) et pub anglais. « La convivialité avant tout ! », insiste Edward Martin, qui nous signale que la carte sera saisonnière et que le food-sharing sera à l’honneur ! « Trois grands plats - dont un succulent saumon - placés au centre de grandes tables, à partager entre convives », dans une déco volontiers biophilique de plantes suspendues - laissons rentrer la nature dans nos murs. La nature et … le spectacle ! Le Beer Garden donne à voir la (plus petite) distillerie (de Belgique), laquelle

est en activité du mercredi au dimanche. La gamme des trois whiskies (single cask malt, single cask grain, single grain) distillés et vieillis au sein des caves historiques des Chevaliers de Malte de la ferme de Mont-Saint-Jean, figurent évidemment à la carte de la Brasserie. Altus et Triplus Le groupe Anthony Martin vient de lancer les bières artisanales Maredret, l’« Altus » et la « Triplus », et s’engage dans un projet de soutien aux sœurs de l’abbaye de Maredret, située dans l’Entre-Sambre-et-Meuse. Ce joyau de style néogothique est actuellement toujours occupé par une vingtaine de moniales. La volonté et l’urgence de sauvegarder leur patrimoine ont amené les sœurs à se rapprocher du brasseur Anthony Martin afin d’élaborer ensemble la première gamme de bières issue d’une abbaye de soeurs Bénédictines en Belgique. Un projet solidaire pour un voyage au cœur de l’épeautre, des épices et autres plantes précieuses… C’est en effet dans le jardin médicinal, dans le verger et dans le potager de l’Abbaye de Maredret que les sœurs et le Maître-Brasseur du groupe Anthony Martin ont puisé leur inspiration.

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29THOCTOBER Le style en héritage

La transmission est l’essence de toutes les familles. Dans celle des Gulcu, elle se raconte par un amour de la mode qui sublime l’élégance et prône le savoir-faire artisanal. Un héritage que Manufer et sa femme Claudine ont communiqué à leurs enfants Lucie et Benjamin via la Maison de Couture 29THOCTOBER et ses créations aux matières luxueuses et aux coupes intemporelles. M O T S : B A R B A R A W E S O LY PHOTOS : 29THOCTOBER

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Pourquoi le choix du nom 29THOCTOBER était-il une évidence ? Lucie : « Il fait référence à une date triplement symbolique pour notre famille. Le 29 octobre est en effet le jour de l’anniversaire de mon père, celui du couple formé par mes parents, ainsi que jour de la fête nationale turque. Ce pays qui a vu naître mon père mais aussi sa passion. Après avoir travaillé dès l’enfance avec son père maréchal-ferrant, c’est dans les ateliers de couture d’Istanbul qu’il a puisé son savoir-faire et sa connaissance des matières nobles. Avant de choisir de s’expatrier en Belgique, en 1981, à 20 ans, avec l’espoir d’y lancer sa propre Maison de mode. »

BE PERFECT | 29THOCTOBER

L’artisanat est donc le fil rouge de vos créations. Mais a-t-il également une valeur affective pour vous ? Lucie : «Oui tout à fait. Mon père est guidé par cette passion du style depuis plus de 40 ans. Une passion qu’il nous a communiquée. L’émotion et la créativité sont une part essentielle de notre travail quotidien. Et ce, sans parler de la dimension familiale, qui ne peut qu’être liée à une notion affective et de transmission. Entre nous quatre, mais aussi avec le souhait de créer un lien affectif entre nos vêtements et ceux qui les achètent. D’en faire des pièces conçues avec amour et artisanalement, que l’on peut conserver au fil du temps. »


Claudine : « Mon mari et moi voulions transmettre notre savoir-faire aux enfants et tout particulièrement la création à base de peausseries, les peaux comme le cuir, le daim et les peaux lainées, un processus complexe et minutieux dans lequel il est impossible de faire intervenir des machines. Un métier à l’ancienne, qu’il est important de perpétuer. Mais aussi notre passion de la création, en les impliquant dans la vie de la Maison depuis leur plus jeune âge. » Quels sont vos premiers souvenirs liés à la mode ? Lucie : « Je nous revois petits, courir dans l’atelier. On a eu la chance d’être témoin du processus de création depuis toujours. C’est pour cela qu’à nos yeux, ce fait est indissociable d’une conception faite main. C’était une vraie chance, d’autant plus qu’on est les derniers en Belgique à travailler le cuir de cette manière. » Benjamin : « C’était notre plaine de jeux. On descendait à l’atelier après l’école et l’on s’amusait avec des morceaux de cuir ou à coudre des boutons. On croisait les stylistes, comme les ouvriers, en plein travail. On assistait à la phase créative, comme à la réalisation, du patronage, au produit fini. » Claudine : « Ils ont grandi dans cette atmosphère et une fois adolescents, ils venaient donner un coup de main pendant les vacances d’été, pour ranger, déballer ou placer les vêtements. Ils se sont impliqués progressivement, sans même s’en rendre compte. » Où puisez-vous l’inspiration pour les futures collections ? Lucie : « Deux aspects sont à la base de tout ce que l’on crée. D’une part les valeurs que l’on souhaite véhiculer et qui sont l’ADN de 29THOCTOBER : sublimer l’élégance naturelle de l’homme et de la femme à travers des créations intemporelles, au savoir-faire incomparable. Et de l’autre, l’ouverture aux innovations et nouvelles technologies, avec une volonté de toujours s’adapter en se réinventant. »


A l’ère de la fast fashion, comment demeure-ton à contre-courant en privilégiant la qualité et le savoir-faire ? Benjamin : « Il est essentiel pour nous de préserver le travail artisanal ainsi que l’emploi de matières luxueuses et qualitatives. Cela coûte un certain prix et demande du temps de fabrication. Mais promet aussi des vêtements qui dureront dans le temps, enlevant toute nécessité de sortir une nouvelle pièce par semaine. Nos clients sont sensibles à cette authenticité. Et lorsque l’on en voit certains revenir pour faire recoudre un bouton d’une veste qu’ils portent depuis 25 ans, ou transmettre leur amour de 29THOCTOBER à leurs enfants, notre travail prend tout son sens. » Qu’est-ce qui a motivé votre choix de lancer une capsule vegan? Lucie : « On estimait avoir le devoir de proposer une alternative à tout à chacun. En 2016, nous avons arrêté le travail de la fourrure. Et les peaux que nous employons proviennent toutes du marché alimentaire. Il s’agit donc d’un processus de récupération de peaux qui sans cela seraient jetées ou brûlées et qui grâce à nous bénéficient d’une seconde vie, via des pièces portées pendant des dizaines d’années. De cette manière, ainsi qu’avec des modèles vegan, en tissus à base de coton et de feuilles de cactus, nous avançons toujours plus loin vers la durabilité et l’éco-conscience. Des principes qui comptent pour nous. » Co m m e n t i m a g i n e z-vo u s l e f u t u r d e 29THOCTOBER ? Benjamin : « Grand. Nous avons l’ambition de développer un vestiaire complet pour femmes comme pour hommes. » Lucie : « Mais aussi dans la continuité des valeurs inculquées par notre père. La liberté et la créativité. L’élégance, mais avec authenticité. La noblesse, de matériaux comme en termes de savoir-faire. Et l’innovation mais toujours avec la durabilité comme marque de fabrique. »

www.29thoctober.com


isabelleleblans Joaillerie-Créations

Rue des Combattants 60 - 1310 la Hulpe tél. 02 652 24 39 - www.leblans.be Je vous accueille du mardi au samedi de 10h00 à 18h30 Isabelle Leblans Gemmologue


La mode, une affaire de famille

La bella storia di Tailleur Vincent

B E P E R F E C T | TA I L L E U R V I N C E N T

Dans cette maison familiale gerpinnoise qui a fait du sur-mesure et made in Italy sa marque de fabrique, l’innovation côtoie les traditions dans le plus grand des respects. MOTS : L AURA SWYSEN PHOTO : MAURINE CAMUS


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n efface tout et on recommence : la tentation est grande de vouloir redémarrer de zéro lorsque l’on reprend une affaire familiale. Mais ce n’est pas le chemin qu’a suivi Mario Arcuri, l’actuel propriétaire de Tailleur Vincent. Fondée par son père, Vincenzo, en 1963, cette boutique familiale dédiée au dressing masculin sur-mesure a su se renouveler sans oublier les ingrédients clés qui ont façonné son succès. « Je trouvais dommage de ne pas prolonger une affaire familiale qui tournait si bien et qui avait une si belle clientèle. Lors de la reprise, j’ai décidé de conserver l’esprit insufflé par mon père. Certes, il faut évoluer, mais il faut aussi respecter la clientèle existante qui nous a soutenus dès le début. C’est une question d’équilibre, il faut se soucier de ses clients fidèles tout en proposant des pièces plus modernes et tendance afin d’attirer un nouveau public », raconte le passionné qui a baigné dans l’univers de la mode depuis son plus jeune âge. À l’instar de son père, Mario Arcuri a le goût du beau vêtement, celui qui vous sied à merveille et sublime votre silhouette tout en vous offrant un confort inégalable. « Ce que j’aime avec la mode, c’est que nous créons un produit de A à Z, des tissus jusqu’au costume. Ayant travaillé dans le secteur de la production et de la création de collections, j’ai pris beaucoup de plaisir à donner forme à une idée, du choix des tissus jusqu’aux finitions des costumes. » Quand le sur-mesure côtoie le sportswear Même si Mario Arcuri est un fervent défenseur du sur-mesure – LA signature de Tailleur Vincent -, il affectionne également le style sportswear et propose, dans sa boutique, une belle sélection de pièces à porter au quotidien. Entendons-nous, vous n’y trouverez pas des joggings oversize ou des sweatshirts à capuche, mais des vêtements de style sportswear sobres et raffinés provenant de marques européennes, majoritairement italiennes, ultra qualitatives. Des pièces aux finitions impeccables qui se faufilent aisément dans la garderobe de ses clients adeptes de sur-mesure . « Ce n’est pas parce que l’on passe le cap des 60 ans, que l’on ne peut pas s’habiller avec un beau jean et une chemise en lin ! On peut être formel tout en étant habillé plus décontracté. Je prends beaucoup de plaisir à chercher des pièces sportswear exclusives. J’accorde plus d’importance à la beauté du vêtement et à ses finitions qu’à la marque en elle-même. » Ainsi, dans les rayons parfaitement rangés de Tailleur Vincent, les costumes signés Scabal – la collaboration avec la prestigieuse marque belge fait définitivement partie de l’ADN de la boutique – côtoient d’élégants jeans haut de gamme Tramarossa, de superbes blousons Cortigiani, des mailles intemporelles de Paul & Shark ou encore les manteaux cintrés ultra modernes de Gimo’s. Vous l’aurez compris, Tailleur Vincent n’est pas le genre de boutique de laquelle vous ressortez les mains vides. Attentif aux besoins de ses clients et soucieux

de leur proposer le style qui leur convient le mieux, il mixe sur-mesure et prêt-à-porter haut de gamme pour composer des silhouettes intemporelles et raffinées. Ici, même le prêt-à-porter se la joue sur-mesure : étant très proche des marques avec lesquelles il collabore, Mario Arcuri n’hésite pas à passer un coup de fil pour dénicher LE jean idéal et choisir le délavage parfait pour son client. Dans cette petite boutique de 70 m2, on met tout en œuvre pour s’adapter aux goûts du client et non à la taille du stock. Un seul impératif : avoir un peu de temps devant soi ! « On aime prendre le temps afin d’apprendre à connaître le client et cerner parfaitement son style », confie le propriétaire des lieux. Mais une petite heure de shopping pour un look qui traverse les saisons, cela en vaut largement le coup, non ?

www.tailleurvincent.com

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BE PERFECT | EDOUARD VERMEULEN


Pur-sang de la mode

Alexa Fairchild © Annemik Vleugels / Matthias de Herdt

Un style casual-hippique-chic

Suivant avec brio les traces de ses (grands) parents, Alexa Fairchild vit pleinement ses deux passions. Jonglant entre ses compétitions et son label éponyme inspiré de l’univers équestre, la cavalière belge prouve que choisir, c’est bel et bien renoncer. MOTS : LAURA SWYSEN

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B E P E R F E C T | A L E X A FA I R C H I L D

jeux de mots, Alexa Fairchild est à cheval sur ses horaires. Il faut dire que son planning est assez chargé entre l’élaboration des nouvelles collections, ses entraînements et ses compétitions internationales – après avoir fièrement défendu nos couleurs aux Jeux olympiques de Tokyo, elle a récemment participé à son dixième championnat

© Annemik Vleugels / Matthias de Herdt

« Quand je n’ai pas de compétition, je travaille chez moi, aux côtés de ma mère et de Maylis De Vliegher, ma meilleure amie, le lundi et le mardi. Le mercredi et le jeudi, je monte à cheval le matin et je bosse l’après-midi. Le vendredi, je consacre ma journée au travail et je dédie mon week-end à mes chevaux. » Sans faire de mauvais


© AHenrik Bülow

d’Europe. En tant que petite-fille de John Fairchild – le fondateur du magazine de mode ultra pointu « W Magazine » - et fille de Erin et Stephen Fairchild – qui ont tous les deux travaillé au sein de prestigieuses maisons comme Valentino, Calvin Klein, Armani et Ralph Lauren – Alexa Fairchild était prédestinée à faire une carrière

dans la mode. « J’ai toujours été fascinée par cet univers. Dès l’âge de deux ans, je me disputais avec ma maman à propos de mes tenues. La mode coulait vraiment dans mes veines », raconte avec humour la talentueuse jeune femme. Entourée de sa « tribu », soit de sa famille et de sa meilleure amie, elle a cofondé le label éponyme Alexa Fairchild, une

marque lifestyle inspirée de l’univers équestre et de ses nombreux voyages. Sur son e-shop, vous trouverez de belles robes satinées, des chemises légères, des t-shirts peints à la main, d’élégants pantalons palazzo ou encore de beaux pulls en cachemire recyclé. Une belle sélection de pièces intemporelles qu’on ne se lasse pas de porter saison après saison.

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Une marque inspirée, éthique & durable

Si, au départ, la jeune créatrice et sa famille souhaitaient développer une marque équestre, la tribu s’est vite tournée vers une approche plus lifestyle. « Notre collection propose des pièces sportswear et lifestyle. Je peux les porter en ville comme à cheval. J’aime les looks casual qui ne nécessitent qu’une paire de hauts talons pour sortir ». La collection Alexa Fairchild plaît autant aux adeptes de sports équestres qu’aux amateurs de mode à la recherche de pièces durables, cosy, élégantes et intemporelles. « Il y a cinq ans, lorsque j’ai dit que je voulais participer aux Jeux olympiques de Tokyo, de nombreuses personnes m’ont dit que je n’allais pas y arriver... Cette collection est une ode aux rêveurs, car il faut toujours rêver grand ! »

www.alexafairchild.com

© Nathalie Gabay

Outre son inspiration équestre qui se reflète dans son logo et son amour pour les coutures marquées – un clin d’oeil aux selles utilisées en équitation – le label Alexa Fairchild se distingue par sa durabilité, un aspect très important aux yeux de sa muse. « J’adore les chevaux et la nature. Tout est relié. Depuis mon plus jeune âge, ma maman m’a sensibilisée au recyclage et au respect de la nature, il était inenvisageable de fonder un label sans une approche durable. Notre quête d’usines utilisant des matériaux durables fut laborieuse, mais nous avons trouvé plusieurs entreprises qui partageaient notre vision. » La famille Fairchild a ainsi développé plusieurs initiatives durables comme l’utilisation d’un packaging très particulier – un sac conçu dans un papier waterproof et recyclable qui peut se transformer en sac de voyage ou shopping bag -, ou encore ses superbes pulls en cachemire recyclé. « Nous cherchons constamment de nouvelles technologies afin de proposer des collections aussi durables et éthiques que possible ».


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Michèle George 6 médailles paralympiques, qui dit mieux !


La vie de Michèle George est presque toute entière dévolue à l’équitation. Cette super championne est celle qui a rapporté le plus de médailles olympiques à la Belgique : 5 en or et une en argent ! Rien que ça. MOTS : YVES MERENS

Et en plus, elle représente le parfait mix à la belge, née à Ostende, elle a longtemps élevé ses chevaux à Amougies, avant de s’installer à Waregem pour se concentrer sur le dressage qu’elle adore tant. Vous êtes maintenant entièrement dédiée à votre sport ? « J’avais une écurie mais je devais m’occuper de tout, toute seule. Je l’ai vendue pour me concentrer sur mon cheval. Je suis dans le milieu équestre depuis l’âge de 12 ans, j’ai eu mon premier cheval à 18 ans et j’ai tout de suite voulu faire des concours. J’ai eu la chance d’avoir les meilleurs entraîneurs possibles. »

© Rob Walbers

Et c’est malheureusement le sport équestre qui vous a blessée… « Oui, j’ai eu mon accident en 2008. Mais, je suis positive. Je pense qu’il ne faut jamais baisser les bras. Il faut y croire, il faut oser rêver et, secundo, il faut réaliser ses rêves. Si on veut, on peut ! S’il n’y a pas de soleil, il y a toujours une étoile qui brille. » Vo u s vo i l à a ve c b e a u c o u p d e m é d a i l l e s paralympiques, deux à Londres en 2012, deux à Rio en 2016, deux à Tokyo, on imagine votre joie après les derniers JO. Quel est votre programme maintenant ? « Je veux que ma jument, Best of 8, se repose. Elle a beaucoup donné. Je la monte depuis relativement peu de temps, nous n’avons fait que 7 concours ensemble avant les JO. Alors que Rainman, ma précédente monture, a couru pendant 16 ans. Ensuite, je vais préparer les Championnats du monde en août prochain. » Mais vous montez tous les jours. « Naturellement. Je viens de partir presque deux jours dans le sud de la

France, mais il fallait que je revienne très vite voir ma jument. En fait, quand je pars, c’est avec elle. Sinon, je dois revenir. » Quelle belle fierté pour la Belgique… « J’étais portedrapeau de la délégation belge à Tokyo. J’étais très fière pour tous ces sportifs qui ont travaillé dur pour y être. Je défends la Belgique. A Tokyo, j’ai vraiment senti la grande foule pour le concours. Mais une fois dans ma bulle avec ma jument, sur le terrain, tout a été comme sur des roulettes. » Et vous avez même eu une belle surprise. « En effet, après le concours, on passe le contrôle antidopage, puis les interviews avec les journalistes. Puis on me tend un téléphone… C’était le Roi qui voulait me féliciter! J’étais très impressionnée. D’ailleurs, il y a une photo de ce moment sur mon profil Facebook. On y voit bien ma surprise. »

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Verbier

EN MODE SLOW MOUNTAIN BE PERFECT | VERBIER


Pas besoin d’attendre janvier pour profiter de Verbier ! Si en hiver et au printemps, cette destination de ski premium vaut son pesant de glisse, l’été et l’automne invitent à découvrir une slow mountain radieuse, attachée à ses paysans et artisans. Rencontre au coeur de la plus cosmopolite des stations suisses, avec Isabelle, Guillaume, Catherine ou encore Eddy, de véritables passionnés du terroir valaisan. M O T S : S E R VA N E C A L M A N T

© Raphaël Surmon

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’est probablement l’un des plus beaux villages aux alentours de Verbier : Sarreyer, 200 âmes à l’année et autant d’amoureux du terroir valaisan. Tant, qu’il y a deux ans à peine, Isabelle Gabioud, patronne du café du Mont-Fort mais aussi productrice de plantes aromatiques et médicinales, Guillaume Besson, botaniste de terrain et cuisinier passionné (il faut les entendre parler des plantes de montagne qu’ils cultivent en altitude, récoltent fleur par fleur, feuille par feuille, pour préparer elle, des cosmétiques et des tisanes ; lui, des recettes fleuries), Raphaël Thoos, chocolatier, un couple de distillateurs (qui propose absinthe et gin à base de plantes de montagnes) et d’autres paysans et artisans locaux ont fondé la première communauté Slow Food de Suisse. Avec les encouragements de la municipalité et de la région. Un label « Grand Entremont – Le Goût

des Cimes » destiné aux produits agroalimentaires et ressources naturelles de la région, reflète d’ailleurs le dynamisme des passionnés de l’agriculture, culture et artisanat de montagne. A Sarreyer même, 200 habitants écrivions-nous supra, on ne manque d’ailleurs pas de bonnes idées : scierie et moulin sont mis à la disposition de ceux qui désirent débiter du bois, tirer farine et cidre ; quant au four à pain logé dans une ancienne laiterie, il revit au rythme d’un calendrier des cuissons. C’est journée pain ou pizza les derniers vendredis du mois. Sarreyer où le temps est suspendu et la nature préservée… « Un bon cueilleur, tu ne dois pas voir où il est passé », prévient Guillaume qui rappelle une règle importante : « prélevez uniquement ce que vous allez consommer ! » Le ton est donné. Ecogastronomie, alterconsommation, respect du terroir.

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Racleur professionnel et véritable ambassadeur de la raclette du Valais à travers le monde, Eddy Baillifard est monté à Bruxelles, auprès de l’Union européenne, pour vanter les mérites de son fromage AOP. En 2015, il a travaillé sur le stand suisse de l’expo universelle de Milan, toujours pour célébrer le fromage valaisan. Eddy, c’est un sacré personnage : chaleureux, truculent, l’accent chantant, un bon vivant intarissable sur la raclette ! Si vous lui donnez quelques heures de votre temps, ce célèbre fromager de Bagnes, profondément attaché à son canton du Valais, vous racontera l’historique du fromage fondu, les gestes précis qui garantissent le maintien des

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traditions, le vocabulaire spécifique du fromage à raclette (la meule, la demi-meule, le talon – le reste d’une demimeule après raclage –, la religieuse, et le racleur, ce chef de cérémonie qui racle le fromage pour les convives …) Et à celles et ceux qui oseraient lui poser la question qui divise les Français et Suisses, il répond franco : « si l’origine de la raclette fait débat depuis des siècles, il ne fait nul doute que ce noble plat trouve ses racines sur les majestueuses cimes du Valais », parole de… Suisse ! La Raclett’House d’Eddy à Bruson (à 10 km de Verbier) est d’ailleurs un véritable sanctuaire du fromage AOP, dont la Raclette du Valais à déguster à toute heure, en est bien

© Alpimages-Fleur Gerritsen

La raclette est suisse


© Alpimages-Gabriel Leto

évidemment la reine. Ici, pour ouvrir l’appétit, on débute toujours les festivités par une planche valaisanne (viande séchée, jambon cru, saucisson, pain de seigle) avant d’attaquer la raclette. Jamais, au grand jamais, de viande en accompagnement du fromage fondu ! Pour combler le palais, on commandera une Petite Arvine, le grand vin blanc valaisan de réputation internationale. Et un génépi en fin de repas - la soirée est bonne ! Pas de fromage sans vache. Un cliché helvétique ? Ce serait oublier que la race d’Hérens a un statut très particulier. D’abord parce que c’est une vache locale, c’est en Valais qu’elle est élevée et qu’elle broute à plus de 1 000 mètres d’altitude ; ensuite parce que pour

les Valaisans posséder une Hérens, c’est un véritable honneur ! « Nombreux sont les particuliers, même des hommes d’affaires, qui achètent une vache d’Hérens pour la confier à un éleveur qui l’intègre à son troupeau … », nous confie Catherine Michellod, de la ferme et buvette d’alpage du Lein, qui possède plusieurs Hérens. « Ces vaches sont différentes des autres. Elles se battent pour établir une hiérarchie. Même les veaux se chamaillent ! » Au printemps, des combats régionaux et une finale nationale sont organisés avec un titre en jeu : celui de la reine ! « Avoir une vache classée, c’est un grand moment, mais même au quotidien, la vache d’Hérens rythme notre vie - la traite, le brossage. On les chouchoute. On a d’ailleurs attribué à chacune … un prénom ! »

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© Melody Sky

© Christophe Voisin

Carnet d’adresses Le 22 by Le Crock no Name, notre coup de coeur

L’Hôtel de Verbier ****

Une adresse (encore relativement) confidentielle (précipitezvous-y !). Une table d’hôtes et une cuisine ouverte où officie Adam Bateman, ancien chef de cuisine de Sir Richard Branson et du célèbre Raymond Blanc **. Menu 100% préparé avec des produits locaux. Le patron, Pierre Leclercq, est un Belge tombé amoureux de la Suisse. Il prétend proposer du semi-gastro, croyez-nous, dans l’assiette c’est du véritable gastronomique et son 22, l’une des plus belles tables de Verbier ! Sur réservation uniquement.

Le plus ancien hôtel familial de Verbier a été rénové en décembre dernier. Mood alpin dans un style épuré et cosy à souhait. 29 chambres avec balcon pour la plupart d’entre elles. Spa, salle de sport et trattoria complètent le tableau. Réservez les yeux fermés. www.hoteldeverbier.com

BE PERFECT | VERBIER


RANGE ROVER EVOQUE PLUG-IN HYBRID

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Tout près de chez nous et pourtant si différente. Imaginez un littoral préservé, une plage parmi les plus belles de la mer du Nord (à Cadzand-Bad), des petits villages coquets (Groede en tête de liste), des balades à vélo sur un réseau de pistes parfaitement entretenu, des ports pittoresques … Même les phoques, peu farouches, pointent leur tête au-dessus de l’eau pour nous saluer. A quelques coups de pédale du Zoute, la Flandre zélandaise invite à prendre le temps de se détendre. Le temps d’un long week-end hors-saison, on y cultive une tendre insouciance. M O T S : S E R VA N E C A L M A N T

BE PERFECT | CADZAND

© Emiel Van Betsbrugge

DOUCE FLANDRE ZÉLANDAISE


© De Blanke Top

L

a Flandre zélandaise, c’est la partie de la province néerlandaise de Zélande qui se trouve sur la rive sud de l’Escaut occidental ; jusqu’en 1814, elle appartenait à la Flandre. A l’extrême sud de cette province, à 10 kilomètres de Knokke, se dresse Cadzand-Bad, la station balnéaire la plus méridionale de la Hollande et l’une des plus belles plages de la mer du Nord voire la plus belle ! La (bonne) surprise est totale, car à quelques coups de pédale du Zoute, c’est un autre monde qui s’offre à nous ! Un monde sans aucune barre d’immeubles pour massacrer le front de mer, sans aucune boutique de luxe ni charrette de golf pour paraître. Juste le ciel, le soleil et la mer. Oh, on ne va pas se la jouer plus bohème que nous ne le

sommes ; dans bobo, il y a 4 lettres ! Ça tombe bien, au sommet des dunes de Cadzand-Bad, se niche notre refuge douillet, le Blanke Top, un 4 étoiles supérieur qui déroule tout ce qu’on est en droit d’attendre de ce genre d’hôtel : parking privé, piscine intérieure, 1400 m2 de spa & wellness avec vue sur mer, un étage entier de suites, un resto gastronomique… Et un service five stars. C’est que l’hôtel appartient à la même famille depuis trois générations et Kimm et Anne-Laure de Milliano, les actuelles propriétaires, ont réussi à insuffler à leur patrimoine une âme, un style (tons sablés, mobiliers stylés), des sourires avenants et une prévenance toute naturelle. Allez-y les yeux fermés, vous ne serez pas déçu(e)s.

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A bicyclette ! Evidemment ! C’est peu de dire et d’écrire que la Zélande se découvre à vélo, une véritable institution naturelle et culturelle ! De nombreuses pistes indépendantes de la route vous invitent à découvrir la Zélande, en empruntant ses côtes ou en traversant sa campagne. Entre mer, rivière, pâturage, paysages sauvages, peupliers noirs têtards, villes portuaires (Breskens) et petits villages pleins de charme (Groede mérite une pause-bière, deux même !), la Zélande se découvre étape après étape au fil des « fiets knooppunten », son excellent réseau de points-nœuds. www.rentenjoy.nl

© Esther Dg

Quand on partait de bon matin…

© Emiel Van Betsbrugge

Les phoques communs (les plus petits) et les phoques gris sont les stars de la mer du Nord ! Mais les voit-on vraiment ? L’on vous rassure : oui ! Les voir, c’est même d’une facilité déconcertante, à condition de savoir évidemment où se rendre. C’est notamment le boulot des équipes de Knokkeboat Cadzand, qui vous emmène sur un bateau pneumatique de sport à la rencontre des phoques dans leur habitat naturel, notamment sur des plateaux de sable, pas loin de Breskens, où ils paressent au soleil. Les moins farouches d’entre eux pourraient bien glisser de leur banc de sable et venir vous saluer de plus près. Un seul regret : avoir oublié nos jumelles à l’hôtel ! www.knokkeboat.be

© CDaniël De Kievith

Les phoques de la mer du Nord

Nos bonnes adresses Blanke Top à Cadzand-Bad Le point de chute idéal, face à la plus belle plage de Zélande. Prestations hôtelières irréprochables + 1400 m2 de spa & Wellness. www.blanketop.com Zilt & Zout à Retranchement Près du Zwin, carte de type brasserie qui fait la part belle aux produits de la mer. Beaucoup d’habitués parmi la clientèle; c’est normal, l’accueil y est particulièrement sympa! www.ziltenzoutcadzand.nl De Zeemeeuw à Retranchement Resto les pieds dans le sable. Idéal pour admirer le coucher du soleil. www.strandpaviljoendezeemeeuw.nl De Kluiver à Breskens Excellent resto de fruits de mer, face à la marina. www.dekluiverbreskens.nl Tout savoir sur la Flandre zélandaise : www.wezienjehiergraag.nl


Madère & L’archipel des Açores

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LES POINTS FORTS : • Un itinéraire inédit, un large choix d’excursions et des randonnées au cœur d’une nature majestueuse • Cinq escales aux Açores dans cinq îles différentes • Une journée complète à Madère, la splendide « île aux fleurs » • Une découverte éblouissante de ces îles volcaniques remarquables

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Les Belges d’ailleurs

© Christophe Dumoulin

LE BONHEUR, ÇA SE PARTAGE

C’est à l’aube de la cinquantaine que Valérie Lardinois, Bruxelloise native de Liège, a tout quitté, bureau, ville, pays, pour s’installer à Majorque, une île qui lui a donné envie de ralentir et de s’enraciner. Elle y a lancé son propre business, Rützu, une agence qui organise des retraites de cinq jours, axées sur le bien-être, le développement personnel, le sport et la philo, qu’elle organise exclusivement sur cette île dont elle est tombée en amour…

M O T S : S E R VA N E C A L M A N T PHOTOS : DR

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On connaît Valérie Lardinois depuis nos années Canal+Belgique, bien avant BeTV, ça fait belle lurette donc. Elle travaillait à l’époque au Journal du cinéma. On l’a recroisée ensuite à la RTBF puis à RTL, en tant que directrice du département des acquisitions et de la programmation. Il y a deux ans, Valérie a disparu sur une île espagnole des Baléares, réputée pour ses stations balnéaires. Mais pas uniquement. Pour preuve, elle nous reçoit en août dernier chez elle, à Galilea, un petit village pittoresque de 400 habitants, situé dans la Serra de Tramuntana, une chaine de montagnes qui longe
la côte nord-ouest de l’île de Majorque sur presque 100 kilomètres et qui est classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. Son petit nid, à seulement 30 km de la capitale Palma, c’est une Finca - une vieille ferme et sa bergerie - entourée de deux hectares de terrain, qui est posée sur les hauteurs du village et semble suspendue

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entre mer et montagnes. « C’est beau, hein ? », nous lance-t-elle. « Le paradis, oui ! ». Elle : « Tu comprends maintenant pourquoi j’ai tout quitté ! » … Marre de cette vie à courir ! « Le vrai déclic », poursuit Valérie Lardinois, « ce n’est pas tant mon départ de RTL que l’impression de passer ma vie à courir tout le temps. Qui plus est, sans savoir après quoi je courais ni pourquoi j’étais toujours dans l’urgence et la performance. Il y a une dizaine d’années, des amis belges m’invitent à Majorque où ils ont acheté une résidence de vacances, et à mon grand étonnement, je découvre une île touristique certes, mais où de nombreux endroits sont encore préservés et où la nature est luxuriante. Sous le charme de l’île, j’y reviens, et j’y reviens encore, les weekends, les vacances. A chaque


fois, j’ai l’impression de m’y enraciner. A Majorque, la notion du temps est différente. J’y ai appris à être à nouveau patiente, à accepter d’attendre mon tour chez le boulanger, à avoir envie d’entamer une conversation dans la file ( Valérie parle espagnol et catalan)… A Bruxelles, j’en étais arrivée à bouffer le nez de tout le monde. Je me souviens de ce jour où, à Schaerbeek, place Meiser, sous une pluie battante et un ciel bas de plafond, je me suis demandée : mais Valérie, ta place est-elle vraiment ici ? » Il y a 5 ans, Valérie Lardinois et son mari font l’acquisition d’une finca, qu’ils vont restaurer au fil des nombreux weekends qu’ils passeront sur l’île. Mais voilà que sans crier gare, arrive la pandémie… « La covid a obligé tout le monde à rester chez soi. Moi je suis restée sur cette île, dans ma finca, et j’y ai pris goût. Il y a peu,

j’ai revendu ma maison à Bruxelles et fait le grand saut. Désormais, chez moi, c’est à Majorque ». Ici qu’elle reçoit ses trois fils, son petit-fils aussi. Mais Valérie Lardinois est trop jeune et dynamique pour rester les bras ballants. Et produire du formage de chèvre, ce n’est pas vraiment son truc. « En achetant des films pour la RTBF et pour RTL, la notion de partage était au cœur de mon travail. Je ne programmais pas ce que j’aimais, mais ce qui était censé plaire aux téléspectateurs. Le partage ! Oui, ce mot a été une révélation : c’est cet amour de Majorque et l’épanouissement que provoque sa beauté, sa lumière, l’odeur de ses pins, que je souhaitais communiquer. Parce que le bonheur n’a de sens que si on le partage ! » Ainsi sont nés les séjours-retraites Rützu sur l’île de Majorque.

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B E P E R F E C T | L E S B E LG E S D ’A I L L E U R S


Les bonnes adresses de Valérie Lardinois 1. Magasin JOY madebyhand Petite boutique située à Deià, tenue par une résidente belgo-argentine qui vend exclusivement des produits d’artisanats majorquais. 2. La page Instagram @isla_et_nomad Pour avoir une bonne idée de Majorque en mode slow life. 3. Mana Mallorca Une vieille finca au milieu de la Serra de Tramuntana à louer ou pour s’y approvisionner chaque jour en légumes bio cultivés sur place. www.manamallorca.com 4. El Camino Palma Situé dans le coeur de Palma, un restaurant qui invite à découvrir des plats locaux, et un bar sans fin avec vue sur les cuisines.

Des retraites haut de gamme Rützu, c’est un business autour des retraites bien-être, sport, philo et coaching de vie. « L’adn commun, c’est de se faire du bien. Le principe même de la retraite est simple : s’isoler, se poser, se recaler sur son propre rythme. Prendre, enfin !, 5 jours pour soi. » « Vamos a Deia ! », nous lance-t-elle. Deia, c’est ce joli village de la Serra de Tramuntana où Valérie a privatisé un monastère et où nous allons passer 5 jours à nous faire du bien ! Florence Jaupain, kinésithérapeute et instructrice Pilates belge, nous accompagne. C’est elle qui va corriger notre posture et tonifier nos muscles. Après une année à bosser sans souffler, on en a bien besoin ! Le monastère, entouré d’oliviers, affiche une déco sobre et authentique qui fait la part belle aux matériaux naturels. La piscine est réconfortante, la cuisine à base de produits locaux le plus souvent bio ultra généreuse et la table d’hôtes rieuse. Valérie est aux petits soins, bien décidée à offrir à chaque participant une parenthèse de bien-être, d’évasion, de ressourcement pour vivre l’essentiel.
Elle a

d’ailleurs pensé à tout, même à booster notre créativité. Elle a invité Stéphanie, une Française installée à Majorque, qu’elle a choisie pour son expertise en textile. C’est elle qui va nous initier à la peinture à la craie sur fibres naturelles. Ce n’est pas gagné, mais on a pu laisser libre cours à notre créativité ! La fin du séjour approche à regret. Valérie et Florence replient les tapis Pilates, pendant qu’on sirote notre dernier jus concombre-melon gorgé de soleil. Pour Valérie Lardinois, l’aventure Rützu se poursuit avec l’organisation de séjours sports (VTT, cycling, équitation …), philo & trekking, ainsi que des séjours personnalisés pour qui veut : « il suffit de me contacter avec une thématique précise et des dates et je m’occupe d’organiser les 5 jours de retraite sur Majorque ! ». Parole d’une vraie insulaire désormais !

www.rutzu.com


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© Giorgio Possenti BE PERFECT | EDOUARD VERMEULEN


La chaleur du minimalisme selon

Nicolas Schuybroek Depuis 10 ans, cet architecte bruxellois développe une démarche où l’émotion et le sentiment de quiétude occupent le centre de ses projets. Dans un esprit d’œuvre totale, ses réalisations révèlent une recherche de perfection dans le travail des matières et le sens du détail. MOTS : AGNÈS Z AMBONI

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BE PERFECT | NICOLAS SCHUYBBROEK

des espaces, des volumes et de la lumière, rehaussé par une palette restreinte de matériaux, caractéristique dans ce type de construction, peut se décliner en tous lieux. Quelles sont les particularités de votre démarche ? Dans une idée d’œuvre totale, j’intègre le bâtiment dans un contexte, un paysage, un jardin. Je dirige mon attention du plus grand au plus petit, travaillant à différentes échelles, dans une démarche linéaire. Aux matériaux dominants de l’architecture, j’associe généralement une sélection limitée de matériaux intérieurs (pierre, bois, enduits, métal) dont la richesse des textures et patines compense le nombre restreint. Avec ses matières, qui sont autant des matériaux de construction que

JJM House © Thomas De Bruyne - Cafeine

Quelle est votre vision de l’architecture ? Il y a environ 20 ans, j’ai connu, dans mon parcours, un moment charnière, en découvrant Le Couvent de la Tourette, une œuvre en béton de style brutaliste, réalisée par Le Corbusier, qui y avait aussi introduit tout l’art des couleurs primaires. Grâce à ce bâtiment, j’ai changé de perspective et rencontré la dimension humaine qui manque souvent à l’architecture contemporaine, en vivant une véritable expérience sensorielle. Une émotion semblable m’a traversé en découvrant le travail de Hans van der Laan, architecte et moine bénédictin originaire des Pays-Bas. En visitant ses architectures, j’ai ressenti un sentiment de quiétude, lié à la vie religieuse, que j’ai alors souhaité retranscrire dans mes propres réalisations. Et j’ai compris que le traitement particulier


OV House © Claessens & Deschamps

d’architecture intérieure, je dessine un fil rouge, qui dès que l’on pousse la porte, installe un sentiment de calme et de sérénité. Les proportions sont essentielles dans cette démarche. La notion de proportion est très difficile à expliquer car elle ne se voit pas nécessairement mais participe à l’équilibre de l’ensemble d’un édifice. Chacun de mes projets est le fruit d’une architecture sur-mesure, façonnée comme une robe haute couture, prenant en considération le lieu et le site qui forment le canvas de base. A la façon de Victor Horta, Adolf Loos ou Josef Hoffmann, et sur le modèle du Palais Stoclet, je reviens toujours à cette notion d’œuvre totale. Il ne s’agit pas de développer une approche totalitaire mais d’aboutir à un travail extrêmement personnalisé et très étudié jusque dans les moindres détails.

NWJ House © Thomas De Bruyne - Cafeine

Quelles sont vos influences et inspirations ? Il n’y a pas que les architectes et l’architecture, mais aussi d’autres disciplines et mouvements artistiques comme le Constructivisme russe et notamment le peintre Malevitch, les artistes du Land Art avec Hansjorg Vöth ou Michael Heizer, dans les années 1960, les artistes minimalistes tels Donald Judd. La danse contemporaine m’inspire aussi car elle offre souvent une puissance visuelle avec peu de moyens. Je pense notamment au chorégraphe Alexander Vantournhout qui développe la mécanique et la mathématique du corps, au travail de Peter Suter… Il y a également toutes les influences inconscientes qui agissent en vous et que l’on ne perçoit pas toujours.

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Quelles matières aimez-vous travailler ? La pierre, bien sûr, qui permet de créer un lien entre l’enveloppe du bâtiment, pour aller de l’extérieur à l’intérieur. Je recherche toujours des matières qui ont une profondeur, une âme, une patine, une qualité particulière pour capturer la lumière et qui font référence à l’architecture. Entre design et architecture, quelle différence ? Je ne fais justement pas de différence entre les projets. Pour moi, la démarche est identique, seule l’échelle change. Tout objet de design ou pièce de mobilier est une microarchitecture. La matière choisie induit la fonctionnalité. Dans votre travail, quelles sont les étapes plus complexes ? Aujourd’hui et depuis un an et demi, ce sont la gestion et la logistique des projets à l’étranger qui sont les plus difficiles à gérer. Les plans ne suffisent pas pour exprimer toute la délicatesse et la précision des détails, l’alignement des joints… Toute la philosophie de mon travail, que je dois transmettre au maître d’œuvre et aux entrepreneurs, réclame un dialogue que l’éloignement ne permet pas. Il n’est pas aisé de faire passer le degré élevé de la perfection, qui est proche de l’obsession, et que je souhaite atteindre dans mes projets.

Hullebusch Biennale © Claessens & Deschamps

NWJ House © Giorgio Possenti

La réalisation la plus importante de votre carrière ? C’est toujours la dernière ou la prochaine… A l’agence, nous avons 16 voire 17 projets en route, dont un peu plus de la moitié sont localisés en Belgique. Immeuble atypique de logements à Anvers, maison linéaire de 60 m de long en Flandre, rénovation d’une maison des années 1950 à l’orée de la forêt de Soignes, maison musée pour abriter une collection d’art privé d’exception, nouvelle série d’objets pour la marque when objects work, un nouveau modèle cuisine pour la firme Obumex, des bureaux, une réalisation d’envergure dans un domaine de chasse, une maison privée dans les environs de Courtrai, une autre à Anvers. A l’étranger, la liste s’allonge ! L’ouvrage monographique, qui paraît fin octobre, représente aussi une étape importante. Avec un regard large, il montre mon approche globale où l’architecture, les intérieurs et l’ameublement sont conçus comme un tout, à travers une diversité de lieux, maisons, bureaux, hôtels, objets…

OV House © Koen Van Damme

BE PERFECT | NICOLAS SCHUYBBROEK

www.ns-architects.com


K I TC H E N S – I N T E R I O R S – F U R N I T U R E – R E N OVAT I O N


BE PERFECT | EDOUARD VERMEULEN


Corps à corps artistique Le bois, Kaspar Hamacher le brûle, le fend, le taille, le cisèle, le creuse, le sculpte, pour faire naître des œuvres d’art et du mobilier artistique, autant de pièces uniques qui s’exportent un peu partout dans le monde et que l’on a pu apprécier récemment au CID Grand-Hornu. Élevé dans les Cantons de l’Est, l’artisan-sculpteur aujourd’hui quadra a trouvé son bonheur dans un corps à corps avec le bois. Un travail physique et artistique qui l’«équilibre». M O T S : S E R VA N E C A L M A N T

PHOTOS : JO MAGREAN COURTESY LE GRAND HORNU

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Comment est né cet amour pour le bois ? « Je suis né près d’Eupen, à la lisière des Hautes Fagnes. Mon père, garde-forestier, avait une maison en plein milieu des bois. Les arbres, j’ai appris à les observer, à les connaitre. Je travaille donc un matériau que j’aime, que je respecte. Vous savez, dans le monde de l’art et du design (Kaspar est diplômé de l’Académie des Beaux-Arts de Maastricht - nda), on ne m’a pas poussé à travailler le bois. Au contraire, on me disait d’essayer plutôt le verre. Le seul qui m’a encouragé à travailler le bois, et à le travailler de mes mains, c’est Casimir Reynders (ce designer belge fabrique lui-même ses meubles depuis au moins 25 ans - nda). Il m’a aidé à affiner ma démarche, entre artisanat et design. » Travailler de ses mains, un choix qui définit votre parcours ! «J’ai l’habitude de dire que je me sens plus artisan que designer. Un designer dessine des plans que d’autres exécutent. Je me connais : je ne serais jamais satisfait ! J’ai vraiment besoin de créer de mes mains et de contempler mon travail fini. Vous savez, je ne suis pas très équilibré dans ma tête. Mon équilibre, c’est ce travail très physique avec le bois qui me l’apporte ! Le soir, je me sens parfois fatigué mais mentalement je vais mieux ! » Il rit. Vous avez vécu deux ans à Bruxelles, pourriez-vous retourner vivre en ville ? « Non. Je n’aime pas l’énergie que dégage la ville. Même pour aller chercher un clou au magasin, c’est le parcours du combat à cause des embouteillages. A Eupen, qui semble loin de tout, tout est aussi plus accessible ! » Quel est votre rapport au bois ? « Je lui donne une autre fonction que la simple planche qui sert à construire une maison. Quand je le travaille, quand je construis des tables ou des bancs, je m’intéresse au cœur du bois, à ses nœuds aussi, en essayant de mettre en évidence ce que personne ne voit. » Avec le bois, vous faites aussi du mobilier… « Oui, je ne voulais pas créer des œuvres iconiques que personne ne touche ! J’aime créer des tables ou des bancs, parfois sculpturaux, parfois moins, mais avec lesquelles on vit. Vivre avec la nature. Vivre avec mes pièces. J’amène la nature dans le lieu de vie des gens. C’est ça ma démarche… »

B E P E R F E C T | K A S PA R H A M A C H E R



Le bois vous résiste-t-il parfois ? Qui dicte le travail de l’autre ? « Ah, ça… Parfois, c’est l’arbre, à travers sa forme, qui dicte mon travail ; parfois, ce sont mes idées qui me confortent dans le choix de tel ou tel arbre. Mais quand j’utilise la technique du bois brûlé, parce que j’aime beaucoup son rendu visuel, c’est plutôt moi qui m’exprime ! » Votre style a-t-il évolué ? « J’ai toujours aimé révéler la dualité du bois, c’est-à-dire sa force et sa fragilité. Au début, je cherchais à rendre le bois plus léger. Mais j’ai tendance aujourd’hui à vouloir créer plus grand, plus monumental, plus sculptural. »

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Marie’s Corner, le spécialiste belge du canapé « tailor-made » a signé de prestigieuses collaborations avec des hôtels et restaurants. Bon-Bon et l’Eau vive notamment, mais aussi ces deux adresses-ci où se marient la gastronomie et le design.

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On vous y emmène.

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© Marie’s Corner

MARIE’S CORNER ET L’ H O R E C A U N E LOV E STORY


© Château de Vignée

Le Château de Vignée, une atmopshère du XVIIIe siècle… Situé à Rochefort, dans la vallée richement boisée de la Lesse, le Château de Vignée a connu moult affectations. L’exploitation agricole du XVIIe, qui avait servi d’hôpital militaire au cours de la Deuxième Guerre mondiale, puis de point de chute pour les amateurs de la chasse, s’est donc muée en hôtel-boutique haut de gamme. On vient désormais au Château de Vignée pour s’immerger dans un univers de luxe feutré - le label Relais & Château apposé sur le mur de la façade venant discrètement le rappeler.Le studio de design WeWantMore a fait appel à Marie’s Corner pour meubler la salle à manger privée, le

salon, les chambres thématiques et le restaurant Arden, où derrière les fourneaux, le Chef Marius Bosmans orchestre un diner gastronomique à base de produits régionaux ardennais dont la plupart sont issus de la serre et du potager du château. On profite de la vie de château et d’un spa sous le signe de la vinothérapie. De la liesse avec vue sur Lesse. Quant aux golfeurs, ils apprécieront la proximité du château avec le terrain du Royal Golf Club du Château royal d’Ardenne, le golf le plus ancien du pays.

www.chateaudevignee.be

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Caillou, une déco qui ne laisse pas de marbre…

Quant aux tables, elles sont signées par Houtentiek, les photographies de Filip Moerman, les assiettes artisanales et décorations monumentales en pierre de Terra Torno, les vases sculpturaux et fleurs proviennent respectivement de l’Atelier Vierkant et de Daniel Ost. Côté cuisine, on y retrouve l’ancien bras droit du Sel Gris, le Chef Sander Van de Walle. Il y propose des plats de saison et une belle carte de vins européenne pour tous les budgets. www.restaurantcaillou.be

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MC RENT La formule magique de renting Marie’s Corner démontre tout l’intérêt de sa nouvelle offre de location sur-mesure destinée aux professionnels. La marque belge ouvre grand le champ des possibles pour les entreprises, les architectes d’intérieur, les designers et les décorateurs. Un loyer simple à payer et la liberté de faire naître des intérieurs toujours plus personnalisés... et de pouvoir les adapter au gré de leurs envies !

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© Grégoire De Poorter

Le célèbre chef étoilé du Sel Gris, Frederik Deceuninck, a fait appel à Marie’s Corner » pour développer un modèle inédit à l’occasion de l’ouverture de son restaurant Caillou à Knokke. Les 48 chaises ne sont pas de basiques accessoires, elles participent pleinement à l’expérience multisensorielle d’un repas et sont la pierre angulaire de la décoration. L’architecte d’intérieur Heidi Wilde a multiplié les rappels au bois et aux matières organiques à l’instar de l’iconique chaise « Sonoma » (avec et sans accoudoirs) imaginée par le chef et la Maison belge de canapés tailor-made.


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Ebony Fold, table console et bureau en rare ébène blanc, citronnier, ébène et laiton. Création Alexandre Lowie. © Alexander Popelier

Quelles sont les particularités de votre statut ? « Sur la base d’un enseignement destiné à la copie de meubles anciens et suivi à l’école Saint-Luc de Tournai, je me suis ensuite dirigé vers des formes épurées et fonctionnelles. Après une expérience dans l’atelier parisien d’Aisthésis au Viaduc des Arts, qui m’a permis de maîtriser d’autres techniques, j’ai décidé de voler de mes propres ailes. Pendant quelques années, j’ai dû conserver un travail alimentaire. Et depuis 6 ans, je dessine et fabrique les meubles que je conçois, réponds à des commandes d’architectes et développe une clientèle privée avec des pièces uniques réalisées sur-mesure. J’utilise des bois rares et précieux, des matières nobles. Je crois qu’en Flandre je suis le seul à posséder ce niveau d’exigence. Je ne me définis pas comme designer mais plutôt comme ensemblier et décorateur, à la façon des années 1930. Mes modèles français sont Jules Leleu, JeanMichel Frank ou Jacques-Emile Ruhlmann ». Comment abordez-vous vos projets ? « Mes créations intègrent toujours 3 à 5 matériaux dont je ne maîtrise pas parfaitement les techniques. Par conséquent, je fais appel à d’autres artisans et spécialistes. Ce matin, je suis allé voir une architecte pour un projet de bibliothèque, commandé il y a déjà 3 mois. Après la présentation de mes dessins, je vais planifier mon travail et contacter mes collaborateurs qui maîtrisent les techniques en relation avec les matières utilisées (cuir, métal…) mais je démarrerais la fabrication, seulement dans un an. Je laisse du temps à mes projets pour qu’ils mûrissent,

évoluent afin d’aboutir à un résultat optimal. Je n’hésite pas à rencontrer plusieurs fois mes clients pour mieux comprendre leurs désirs et créer un objet durable et solide, pendant 50 ou 100 ans, transmis aux générations suivantes. Autre exemple, une cliente architecte m’a commandé un meuble de rangement et aujourd’hui ce projet s’est transformé en tête de lit : la rénovation de l’appartement où il devait prendre place ayant changé. Finalement, cette tête de lit en loupe de noyer, laque, aluminium et cuir, conçue comme un paravent, occupera une place centrale dans la chambre. Comment arrivez-vous à évoluer ? Il y a 2 ans et demi, avec 10 autres artisans de pointe nous avons fondé le groupe Gabriel. Cette association m’a permis d’échanger des contacts pour trouver des matériaux. Nous mettons en commun nos carnets d’adresses, avec des rencontres virtuelles et mensuelles sur zoom et des réunions en présentiel, tous les 2 à 3 mois : un networking très spécifique et efficace. D’autre part, je loue un petit espace aux Ateliers Zaventem, une pépinière de créatifs sous l’égide du designer Lionel Jadot. J’y travaille un jour par semaine. Sur les 8 à 9 heures passées sur ce site, 5 sont consacrées au travail et le reste du temps, à des échanges très stimulants. J’ai collaboré avec l’atelier Niyona de haute maroquinerie qui a réalisé le gainage en cuir de ma tête de lit en cours. L’Atelier 185, qui maîtrise la fabrication des couteaux avec lames en acier damassé, a travaillé sur les piètements de tables pour un restaurant ».

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Long Play, meuble destiné à un collectionneur de LP’s rares, en bois de citronnier massif, placage de citronnier, laque bleue, acier et roues en laiton. © Alexander Popelier Mocassin, meuble à chaussures en loupe d’amboine, érable moucheté, inox, nubuck et ardoise belge. © Thomas Dhaenens

Quelles créations en préparation ? « Je termine la fabrication d’un meuble à chaussures inspiré par le style Art déco. Recouvert d’un placage en loupe d’amboine, il fait penser à un bloc de marbre taillé. Ce rangement bas, qui sert aussi de banquette, est caractérisé par la présence de hublots avec un éclairage intégré. Autre idée en gestation, avec des chutes de placage bois, j’essaie de réaliser des objets plus esthétiques que fonctionnels. Et mon rêve ultime, c’est de fabriquer une pièce de maîtrise avec tous les acteurs du groupe Gabriel, qui va bientôt s’étoffer, pour montrer ce que l’on est capable de faire. La Michelangelo Foundation m’a référencé sur leur site et sélectionné pour une publication car mes créations présentent une combinaison de savoir-faire assez exceptionnelle ».

Alexandre Lowie expose à la Shak Gallery, 59, rue Darwin, à Bruxelles jusqu’à fin octobre 2021.

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SOPHIE CAUVIN Entre terre et mer


Elle a choisi la terre pour transmettre un message universel, rendant hommage à la beauté de la nature, sa force et sa violence. Un message universel qui n’a pas d’âge et se défie des mouvements artistiques. MOTS : AGNÈS Z AMBONI PHOTOS : MIREILLE ROOBAERT

Pourquoi avoir opté pour ce médium, la terre ? Il y a 30 ans, lors d’un voyage en Egypte, j’ai rapporté comme un trésor, ma première terre chargée d’histoire et de symbolique. J’ai compris à partir de ce moment que c’était le médium ultime de ma quête. Ensuite, au fil du temps, j’en ai ramené de presque tous les continents. A travers mes œuvres, c’est l’histoire de l’homme, sa genèse que je raconte. Ces terres représentent une valeur symbolique très forte, l’universalité originelle et fragmentée, au fil des siècles, avec la création du langage et le développement de l’individualité. Aujourd’hui, en les mélangeant sur une toile, je reviens à l’homme, à sa source. Comment votre travail a-t-il évolué ? Mes premiers châssis 3D témoignent de mon désir d’occuper l’espace. Toiles et sculptures, toutes mes œuvres convergent vers la même volonté. J’ai commencé à explorer la spatialité, la lévitation, la déstructuration avec des

projections de formes géométriques, des figures en acier soudé qui sortent du cadre, afin d’apporter une dimension, donner plus de profondeur à l’œuvre et aller dans l’espace infini du mur blanc. Je les ai associées à des surfaces et aplats travaillés par strates, pour composer des paysages entre ciel et terre. Cette terre est le fondement de mon travail et accompagne depuis longtemps mon cheminement. Aujourd’hui, avec la céramique - terre transformée par le feu - je crée des vases et des réceptacles explorant la notion de vide et de plein. Mais surtout, j’évolue vers des pièces plus monumentales, avec des éléments magmatiques et volcaniques. J’intègre aussi des éléments en terre cuite, dans mes tableaux, pour leur donner plus de force. La terre dans tous ses états… magique et alchimique. J’associe également des minéraux, des pierres qui possèdent un grand pouvoir énergétique et donnent un éclat particulier aux oeuvres. Ces trésors et bijoux, offerts par la planète, me fascinent.

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Comment vous définissez-vous en tant qu’artiste ? Depuis longtemps, en tant qu’artiste, je m’interroge sur les mêmes sujets intemporels et je me confronte aux questions fondamentales de notre passage sur cette terre. Je suis passionnée par la philosophie, la science, la mathématique, la spiritualité, la cosmologie. Mon travail met en lumière toutes ces interrogations, hors du temps, sans âge, avec des éléments naturels, à la recherche d’un équilibre entre esprit et matière. Je transforme, grâce à l’érosion du sable, par le biais de l’eau ou du feu, la materia prima. J’essaie de retranscrire la force des éléments, du torrent au volcan, du céleste et de l’astral. C’est l’écriture de la nature et non la mienne. La nature est mon maître et mon modèle. Humblement, je façonne la terre à ma manière et essaye de lui donner une deuxième vie, celle de ma lumière intérieure.

message… Le premier en visitant une exposition aux Pays-Bas et en rencontrant le regard saisissant d’un bourgeois peint par Rembrandt, fort de l’énergie intacte de l’âme ; le second en observant un gisant de Camille Claudel, ou la chair c’est transformée en émotion pure et le troisième en découvrant, dans une alcôve du British Museum, une sanguine de « La Vierge à l’Enfant » de Léonard de Vinci, ou l’Amour et la compassion sont au-delà des traits. Au-delà de la vie et de l’énergie qui jaillissaient du coup de pinceau, d’un burin, j’ai compris que l’art avait alors atteint la dimension du « Sacré ». Une dimension qui relie tous les hommes sans devoir communiquer une intention car cette dimension suprême est intemporelle, sans langage, et touche notre universalité, notre âme et notre cœur.

Alors, comment marquer son temps ? J’ai connu trois chocs artistiques qui m’ont fait réfléchir sur l’ultime

Essayez-vous de donner une identité à vos œuvres ? J’ai récemment mis en œuvre une série de plaques en

BE PERFECT | SOPHIE CAUVIN


terre glaise sur lesquelles je travaille le souffle de la force, avec mes mains et mes pieds, pour retrouver une gestuelle primitive et imprimer à la terre un impact et les traces de mouvement. Je me sers de ma pratique des arts martiaux pour communiquer une énergie brute et intacte. C’est la première fois que la main de l’homme apparaît dans mon œuvre. Avec la terre, l’infini s’ouvre à moi. Dans mes projets, l’envie aussi de donner un nouvel élan aux arts de la table avec des pièces de vaisselle hors normes, brisant les codes, conçues en collaboration avec des chefs qui les choisissent comme écrins pour présenter leurs créations, lors de dîners privés et d’exception. Dans ce travail, toujours en communion avec la terre que je déchire et j’arrache pour créer des formes innovantes, cuites au four jusqu’à obtenir des couleurs de lave et de charbon, je retrouve aussi l’essence des matières qui ont traversé le temps.

Sophie Cauvin exposera à partir du 15 septembre à la Macadam Gallery, à Bruxelles, puis organisera un show collectif inédit dans son atelier et galerie, en octobre 2021. Enfin en novembre 2021, son travail sera aussi présenté à la Galerie Sophie Scheidecker de Paris.

www.sophiecauvin.com

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Alia Cardyn En quête d’humanité

Alia Cardyn, ancienne avocate bruxelloise, maman de trois enfants, consacre désormais son temps à l’écriture. Ses romans émouvants, écrits avec passion et sincérité, se doivent d’être lu sans modération. Le premier, « Une vie à t’attendre », est lauréat du prix des Lecteurs des magasins belges Club en 2016, quant à « Mademoiselle Papillon », il rend hommage aux femmes qui ont l’audace d’incarner le changement. On peut déjà prédire que son cinquième, « Archie », sera un best-seller. Profond, bouleversant, percutant à l’instar de sa couverture. Mon coup de cœur absolu de la rentrée littéraire belge 2021 ! MOTS : ARIANE DUFOURNY

B E P E R F E C T | A LY A C A R D Y N

PHOTOS : A S T R I D D I C R O L L A L A N Z A


Vous avez écrit « Archie » en plein confinement. Est-ce la réaction de votre fille face aux devoirs facultatifs qui vous a inspirée ? Le sujet du roman, je l’avais avant le confinement, mais ce temps de pause octroyé aux enfant était un joli signe de la vie, qui a donné une vitalité supplémentaire à m o n e x p é r i e n c e d e l ’é c o l e démocratique. Durant six mois, j’ai eu la chance immense de pouvoir adapter mon rythme professionnel à celui de mes enfants, de les voir jouer dans le jardin et construire leur vie comme ils l’entendaient. Quel enrichissement pour eux et pour moi ! Vo u s p rô n e z l a p é d a g o g i e démocratique qui vise à offrir la liberté dans l’apprentissage. Qu’apporte-t-elle de mieux à l ’é d u c a t i o n t ra d i t i o n n e l l e ? Comme beaucoup de pédagogies, c’est plus en termes d’atouts qu’il faut l’analyser : dans l’approche démocratique, on ignore qui est le maître et qui est l’élève. Les rapports de domination sont gommés, même si c’est compliqué car ils sont présents dans tous les pans de la société. Pourquoi ne fonctionnerait-on pas de façon plus démocratique en donnant la voix à chaque élève ? En écrivant ce livre, j’ai réalisé que pour être heureux il faut savoir faire des choix et avoir confiance en soi, or ce n’est pas forcément au programme de l’éducation traditionnelle ! Qu’espérez-vous pour la nouvelle génération ? Que la pédagogie se focalise davantage sur le bien-être de l’enfant et de l’enseignant qui fait ce métier par passion. Réinventer notre école pour qu’elle soit en adéquation avec cette génération fabuleuse qui arrive et qu’elle se soucie de l’épanouissement des professeurs. Ca me choque que notre société sous-finance notre enseignement, alors qu’il est prouvé qu’un système scolaire qui fonctionne bien permet de faire des économies, en préservant notamment la santé mentale. C’est en choisissant un métier qui nous plait que l’on peut arriver à le réussir !

Ancienne avocate, ne regrettezvous jamais votre ancienne profession ? Vraiment jamais ! Étant hypersensible, autant j’étais passionnée par le jeu intellectuel ; autant sur le plan humain, je n’étais pas à ma place. J’ai même pensé que j’avais fait le mauvais choix d’études, de carrière et que j’avais raté ma vie. Il y a eu tout un cheminement pour arriver au métier d’écrivain que j’adore. Qu’est-ce que l’écriture vous apporte ? J’ai toujours voulu faire un métier de défense des droits humains. Je veux aborder dans mes romans des sujets que je trouve essentiels et qui sont trop peu accessibles. Mes interviews d’experts multiplient la richesse des points de vue que j’essaye de transmettre aux lecteurs qui vont lire mes romans.

peut-elle détruire un individu ? La culpabilité est très nocive pour la santé et est contre-productive. Elle bouffe notre énergie au lieu de nous permettre d’avancer. Il faut la remplacer par une saine remise en question. Archie, votre cinquième roman sort le 14 octobre 2021. Peut-on espérer un sixième roman pour 2022 ? Certainement ! Même si je ne connais pas encore le mois de sa sortie. D’ici là, en novembre 2021, paraîtra mon premier album jeunesse qui m’a été commandé par une cheffe de service de néonatologie, parce qu’il n’existe pas de livre pour la fratrie des prématurés. Et en février 2022, s o r t i r a l ’a l b u m j e u n e s s e s u r « Mademoiselle Papillon », ma plus grande évidence de mon parcours d’écrivain.

De manière générale, quels sont les éléments déclencheurs qui inspirent vos romans ? Il y a toujours, en filigrane, l’importance de l’égalité dans notre société, la volonté d’effacer les rapports de domination et aussi la résilience et le non- jugement. Pourquoi avoir choisi la Bretagne en toile de fond ? J’adore la Bretagne que je trouve sublime. J’y étais lorsque j’ai imaginé ce scénario. C’était le cadre parfait pour qu’Archie puisse aller à la rencontre de sa grande beauté. La nature nous permet de nous connecter à toutes nos forces. La beauté extérieure nous renvoie à la beauté intérieure. Comment se construire quand vous connaissez l’enfer dès votre naissance ? Quel message voulezvous faire passer ? S’il y a des puits de lumière dans une vie, elle n’est pas perdue. On peut tous être ces puits de lumière pour quelqu’un d’autre. Ça peut tout changer ! Vous brossez deux portraits de femmes, une mère toxicomane et une infirmière bienveillante. Tout parait les opposer, pourtant chacune lutte comme elle peut contre ses démons. La culpabilité

L’histoire bouleversante d’un jeune qui marche mille kilomètres en quête d’humanité. Archie, seize ans, est placé en institution. Sa mère, toxicomane, est incapable de s’occuper de lui. Au lieu de consentir à ce quotidien qui l’enferme, Archie lutte. Un jour, un rêve se dessine. Tout quitter pour rejoindre à pied une école où les enfants sont libres d’apprendre ce qui les intéresse vraiment.

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Le Vaudeville Plus de 130 ans et pas une ride B E P E R F EC T | VAU D E V I L L E


Le Vaudeville semble avoir eu mille vies depuis sa construction en 1884. Tour à tour café-chantant, théâtre qui accueillit « Bossemans et Coppenolle » et discothèque (les nuits du Vaudeville, que de souvenirs !), cet endroit mythique abrite désormais une salle évènementielle et des chambres d’hôtes gérées par Choux de Bruxelles. MOTS : ARIANE DUFOURNY

PHOTOS : ANTHONY DEHEZ

L

e théâtre du Vaudeville fut construit en 1884 au sein des galeries Saint-Hubert à Bruxelles, mais son histoire architecturale remonte à 1846 lorsque l’architecte Jean-Pierre Cluysenaer, figure de proue de l’éclectisme, conçut l’un des premiers marchés couverts de Bruxelles. Il imagina une imposante verrière afin d’apporter de la lumière naturelle au passage, et évoquer la vente en plein air ; la structure de la verrière composée de colonnes en fonte est d’ailleurs toujours visible de nos jours au Vaudeville. Inauguré le 14 novembre 1847, le Marché aux Fleurs qui s’adressait à une clientèle différente de celle du Marché aux Herbes ne répondit pas aux attentes financières de la société des Galeries. Dès lors en novembre 1851, il fut transformé en café-chantant et dénommé : le Casino Saint-Hubert. Il devint donc la seconde salle de spectacle après le Théâtre des Galeries, dont la construction remonte en 1847. Dirigé par le Conte de Juvigny, un Français exilé à Bruxelles, l’ambiance y fut très chaude ! Le public assistait à un spectacle, bière à la main, pommes de terre rôties pour l’accompagner. Il connut une existence éphémère à l’instar de la plupart des cafésconcerts bruxellois de l’époque… En 1872, à l’initiative de Léopold Boyer, un ancien ténor qui y avait fait ses débuts, les lieux se transformèrent en théâtre doté de loges, de baignoires et d’un balcon. Pourvu d’une décoration orientale, il rouvrit sous le titre de « Spectacle-concert des Bouffes Bruxelloises » et fut consacré à l’opérette et au vaudeville, tout en ne rompant

pas ses habitudes de café-concert où le public continua à consommer et s’amuser.

Le Théâtre du Vaudeville venait de naître ! Le 28 octobre 1884, afin d’assurer la sécurité du public et du personnel, la salle des Bouffes fut transformée en véritable théâtre avec de vastes dégagements. Le Théâtre du Vaudeville venait de naître ! Il présentait un décor en plâtre néoréaliste tel que les théâtres d’inspiration italienne. On y découvrait des cartouches portant les noms d’illustres auteurs, des putti musiciens (angelots -nda), une lyre d’Apollon, un sceptre de bouffon. Le plus marquant était sans conteste, le plafond en forme de coupole qui était supportée par quatre caryatides (statues de femmes qui font office de colonnes-nda) aux allures aussi suggestives que les pièces libertines qui se jouaient au Vaudeville. En 1926, afin d’aménager les accès, un magasin placé à droite servit de foyer et de hall d’entrée. Ses motifs floraux et géométriques de style Art déco subsistent encore de nos jours. Durant des décennies, le Vaudeville fut consacré au théâtre de boulevard, à la revue et la zwanze (type d’humour gouailleur associé à Bruxelles-nda) et aux spectacles mémorables à l’instar de « Bossemans et Coppenolle » qui y fut présenté pour la première fois le 25 février 1938. De célèbres artistes tels Juliette Gréco, Bourvil, Raymond Devos ou encore Fernand Raynaud foulèrent ses planches.

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Une discothèque qui agita le tout-Bruxelles ! Après la faillite du théâtre, il fut loué durant vingt ans à Jean-Marie Ravet, plus connu sous le nom de « Yannick du Vaudeville ». Il le transforma en dancing qui agita le tout-Bruxelles. On lui a demandé de nous raconter « ses années Vaudeville ». Yannick Ravet, qu’avez-vous vu en pénétrant la première fois au Vaudeville ? Son superbe plancher en chêne, ses dorures, ses angelots, ce côté florentin… Un théâtre merveilleux, magnifique, que j’avais cherché pendant des années. En quelle année avez-vous ouvert le Vaudeville ? En mille neuf soixante- quatorze, j’avais 40 ans (Yannick est d’origine française comme le Conte de Juvigny qui, avant lui, avait allumé le feu - nda).

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Donc en 1974, vous avez transformé le théâtre en discothèque ? Le théâtre était dans un état lamentable, les éclairages étaient même arrachés! J’ai entrepris des travaux de replâtrage, notamment pour les moulures qui manquaient, et redonné ce côté lumineux du théâtre avec ses fresques, ses blasons. J’ai refait les loges. Ensuite, mes amis ont décidé d’ouvrir le lieu à la « high society ». L’idée ne me plaisait guère et ça n’a d’ailleurs pas été une grande réussite. Alors j’ai pris un virage à 180° et fait du Vaudeville, un rendez-vous populaire. Le succès a été incroyable : j’ai vu revenir tous les clients du Kiosque et du Cinéma, mes précédents Club privés. Au Vaudeville, se rencontraient les noctambules du haut et du bas de la ville, une incroyable mixité ! Parlez-nous de la piste de danse (qui surplombait le bar), façon « Saturday Night Fever » durant les années disco. J’en fus l’architecte, le maître d’œuvre. La piste


ressemblait à une couronne, que j’avais fait réaliser sur mesure par un ferronnier. C’était une continuité de la scène du théâtre qui servait déjà de piste de danse … A la fin du disco, pourquoi avoir retiré cette fameuse piste de danse ? A cette époque, toutes les pistes de danse étaient en contrebas et ça m’avait influencé. C’était une erreur. Votre concession, 1974-1994 ? Oui, 20 ans de concession ! Les 3 dernières années ont connu les fantastiques soirées folles du Vaudeville avec Maman, Marco et leurs amies … Le Vaudeville était une adresse incroyable, fréquenté par de nombreuses stars du showbiz !

Quelques années plus tard, le metteur en scène Daniel Scahaise (qui fut plus tard, de 1998 à 2015, directeur du Théâtre des Martyrs-nda) redonna vie à la salle de spectacle. En 1999, de minutieux travaux de rénovation furent entrepris par le bureau d’architecture bruxellois A2RC et scrupuleusement supervisés par la Commission royale des monuments et sites. Son faste retrouvé depuis 2003, le théâtre du Vaudeville est géré par la société évènementielle Choux de Bruxelles. Il est loisible de louer les lieux pour un évènement et même de prolonger le plaisir dans l’une des splendides chambres d’hôtes répondant aux noms de Loulou, Black and White, Magritte, Apollinaire, suite Victor Hugo (celles-ci sont côté cour) et Rimbaud, Explorateur, Diva ou encore suite Baudelaire qui ont toutes vue sur la spectaculaire Galerie de la Reine. Nous remercions Thierry Dhulsters qui gère le site avec passion et a mis les archives du Vaudeville à notre disposition.

www.chouxdebruxelles.be

© Choux de Bruxelles

Ce soir je dors chez Loulou ou Baudelaire ?


L AU R A WA N D E L Un cinéma corps à cœur BE PERFECT | LAURA WANDEL


On le prédit, Laura Wandel ira loin. Ce que l’on pouvait déjà se dire, il y a 7 ans, quand elle réalise son deuxième court métrage, Les Corps étrangers qui se retrouve en compétition officielle à Cannes après que la jeune femme, diplômée de l’IAD, l’a envoyé, sans trop y croire, comme une bouteille à la mer ! Cannes toujours pour son premier long métrage, Un Monde, présenté dans la sélection Un Certain regard et qui repart en juillet dernier avec le prix FIPRESCI des critiques de cinéma internationaux. MOTS : FRÉDÉRIQUE MORIN

PHOTO : ALICE KHOL

Un Monde, c’est une plongée dans le monde de l’enfance et de l’école à laquelle nous invite Laura Wandel. Une plongée que l’on va vivre à la suite de Nora, une petite fille de 7 ans qui aujourd’hui entre en primaire. Filmé à hauteur d’enfant, la caméra virtuose de Laura Wandel nous offre une expérience immersive impressionnante autant qu’elle donne à voir la cruauté d’un monde, celui de l’enfance, miroir de celui des adultes.

à une communauté. Je suis partie de mes intuitions … et mes observations ont conforté mes intuitions !

L’interprétation est en tout point remarquable à commencer par Maya Vanderbeque (Nora), de tous les plans, sidérante de naturel.

Pourquoi ce choix de l’école pour ancrer votre histoire ? L’école, pour un enfant, c’est le premier moment en dehors de la famille. Il doit en déchiffrer les codes, s’adapter. J’ai l’impression que c’est aussi là que les choses s’ancrent en nous ; celles qui plus tard vont influencer notre rapport au monde et aux autres.

Rencontre avec une jeune femme gracile et déterminée dans un café, place Fernand Coq à Bruxelles. À quel moment le cinéma est entré véritablement dans votre vie ? Ma première claque cinématographique, j’avais plus ou moins 16 ans. Autant que je me souvienne, deux films m’avaient énormément marqué à ce momentlà ; c’est Japón de Carlos Reygadas et Jeanne Dylman 23, rue du commerce, 1080 Bruxelles de Chantal Akerman. Plus qu’intellectuellement, j’ai véritablement ressenti ces films physiquement… une expérience bouleversante. Je me suis dit : c’est cela que je veux faire. De là j’ai vu de plus en plus de films. Et quand on commence à vraiment s’intéresser au cinéma, ça n’a plus de fin ! Comment s’est passé l’élaboration de Un Monde votre premier long métrage ? J’ai toujours besoin d’aller observer les lieux qui m’intéressent. J’ai passé des mois à regarder les enfants jouer dans différentes cours de récréation, pour voir comment aujourd’hui ça se passe. J’ai rencontré beaucoup de monde : des directeurs d’école, des instituteurs, des professionnels de l’éducation, des parents, des enfants… J’ai assisté à des médiations. J’ai besoin d’envisager mon histoire le plus largement possible, pour ensuite partir d’un point de vue en particulier. Et je pense que tout part d’une volonté de s’intégrer

Pour ce qui est de l’écriture, je suis très lente ! ça m’a pris 5 ans. Le tournage a été reporté d’un an, afin de boucler le financement du film. Puis le Covid a fait que nous avons dû attendre encore un an avant que le film puisse sortir en salle.

Votre caméra est étonnamment expressive. J’ai essayé que le film soit très immersif pour le spectateur. Que le spectateur puisse le vivre au travers de son corps et pas seulement intellectuellement. Pour moi, le cinéma c’est ça. Pour être au plus proche de la perception de Nora, on s’est dit que le mieux était de rester à sa hauteur, de montrer finalement très peu de ce qu’il y a autour d’elle, de presque l’enfermer. C’est ce que permet le hors champ… que j’adore travailler ! Comment avez-vous choisi les comédiens, notamment Karim Leklou, le père de Nora dans le film et Laura Verlinden qui joue son institutrice ? Je fonctionne par flashs, souvent après avoir vu ces acteurs ou ces actrices au cinéma. Je sais que j’ai envie de travailler avec eux… je ne leur fais jamais passer de casting ! J’ai été très heureuse que tous aient accepté mon invitation. Avez-vous déjà un prochain film en tête ? Oui, avec encore un lieu clos ! … Si tout va bien, le milieu de l’hôpital. Avec un endroit fermé, j’ai l’impression de pouvoir faire vivre les choses de manière viscérale, que l’on est au plus près des choses. Je pars d’un microcosme, parce que pour moi il fait écho au fonctionnement de la société, au reste du monde.

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“Je ne suis pas une mondaine” Hande Kodja se fait relativement rare au cinéma. C’est dire tout notre plaisir de la voir actuellement à l’affiche de « Music Hole », comédie noire 100% belge bien déjantée. Rencontre avec une actrice bruxelloise discrète et profonde à la fois, à l’agenda 2022 bien rempli. M O T S : S E R VA N E C A L M A N T PHOTOS : ALEPH MOLINARI

I

nscrite à l’Académie de musique de Bruxelles, notre compatriote Hande Kodja aurait pu devenir pianiste, si elle n’avait préféré monter à Paris pour s’inscrire au Conservatoire National d’Art Dramatique. Un regret ? « Ah la la, vous mettez le doigt sur la plaie. Je joue du piano tous les jours. A tout vous avouer : je peux même jouer pendant des heures. Un regret ? Oui, oui peut-être … » Si Hande Kodja avait délaissé le grand écran pour la musique, elle nous aurait privés de quelques perles cinématographiques : « Meurtrières » de Patrick Grandperret où elle est Nina, ado fauchée qui va s’attirer pas mal de problèmes, un rôle extrême qui l’a révélée aux pros (le film est à Cannes) et au grand public, « Marieke Marieke » de Sophie Schoukens où elle crève littéralement l’écran en jouant une ado en quête d’amour paternel, qui se perd

B E P E R F ECT | H A N D E KO DJA

dans des bras de septuagénaires dont elle photographie les corps dénudés, ou encore « Rosenn » d’Yvan Le Moine, l’histoire d’une jeune femme en proie à la passion sur fond de Grande Guerre… Que de drames ! « Oh, c’est un concours de circonstance car, croyez-moi, je ne passe pas mon temps à explorer les recoins sombres de l’âme ! J’adore aussi les comédies… » Du 100% Belge Sophie Schoukens, Yvan Le Moine, Jawad Rhalib, les réalisateurs belges sont tombés sous le regard fascinant de la discrète Hande Kodja. « Je ne suis pas une mondaine, je préfère en effet me perdre en forêt ou dans les rayonnages de la librairie Filigranes qu’arpenter le tapis rouge ! » Mais Hande aime surprendre aussi et brouiller les pistes. Quand on lui demande avec quel


réalisateur belge elle aimerait tourner, elle répond sans chercher à réfléchir : « Fabrice Du Welz ! », l’auteur d’une trilogie sur l’amour fou et la violence (« Calvaire », « Alléluia », « Adoration » … ) Et si la trajectoire d’Hande Kodja était bien moins rectiligne qu’il n’y paraît… « Music Hole » du duo belgo-français Gaëtan Liekens et David Mutzenmacher pour preuve ! « C’est déjanté mais intelligent », insiste-elle. « Cette histoire d’un comptable de cabaret miteux qui va tout tenter pour raviver les flammes de l’amour a choisi le ton de la comédie noire décalée et fantaisiste. J’ai pris un réel plaisir à faire partie de l’aventure ! » Et demain ?

métier n’est en aucun cas linaire. Je reçois des scénarios évidemment, encore faut-il qu’ils me plaisent ! » Ce fut le cas pour « You Never Know » de la réalisatrice américano-finnoise Victoria Schultz, un film féministe et politique. Le cas aussi pour « The Journal » et « When Whales Cry », tous deux écrits, et réalisés en 2022, par l’Allemande Nora Jaenicke. « The Journal est un thriller psychologique qui nous offre un regard sans vergogne sur les replis les plus sombres de la nature humaine. Quant à « When Whales Cry », le film explore l’impact des secrets de famille sur nos vies. » Et le scénario ultime, celui que l’on ne vous a pas encore proposé ? « Difficile question ! Je dirais, le rôle d’une… pianiste ! » Et Hande Kodja de boucler la boucle.

En 2022, vous allez enchainer plusieurs tournages, le rythme s’accélère, que se passe-t-il ? Elle rit. « Ce

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Les œuvres versatiles de Lou van ’t Riet


Les triptyques de cette jeune plasticienne, combinant formes géométriques et couleurs, invitent les spectateurs à sortir de leur passivité et à interagir. Attention, il est permis et même recommandé de toucher ! MOTS : AGNÈS ZAMBONI PHOTOS : ELINE WILLAERT (COURTESY GALERIE ALIÉNOR PROUVOST)

Comment est venue l’idée de travailler sur l’interaction ? Après avoir étudié l’architecture et le design à Bruxelles et à New York, j’ai travaillé dans une galerie d’art, la Chamber Gallery, pendant plusieurs mois. Cette expérience m’a permis d’observer les visiteurs qui ne passaient pas plus de 5 à 10 secondes devant les œuvres. Je trouvais cela frustrant, aussi pour les artistes. J’ai eu envie de retenir l’attention du public, susciter sa curiosité, briser la glace, provoquer des réactions, des échanges et surtout sortir du « Do not touch » qui emprisonne les œuvres d’art. Mes triptyques sont fabriqués en tôle d’acier thermolaqué. Ils sont donc très solides et peuvent être aisément manipulés. Ils peuvent être exposés aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. Comment le public réagit-il devant vos œuvres ? Les retours sont très positifs même de la part des amateurs d’art classique. Il faut prendre le temps d’expliquer ma démarche pour que les visiteurs interagissent avec les œuvres : ouvrir et fermer les volets, prendre du recul, observer les œuvres sur différents angles et engager

la conversation les uns avec les autres. En les contemplant, ils décèlent les ombres, s’approprient les œuvres et les réinventent. Les enfants, en général, adorent et ils sont très sensibles et réceptifs à cette nouvelle démarche ! Quelles artistes ont inspiré ce travail ? J’admire plusieurs artistes mais il n’y en a une en particulier qui m’a plus influencé que les autres. Je me rappelle avoir été fortement marquée par les œuvres abstraites et minimalistes de Carmen Herrera au Whitney Museum en 2016. J’aime le fait qu’elle exploitait la peinture comme un élément architectural. Tout comme le faisait Kelly Ellsworth, que j’admire beaucoup également. Son approche minimaliste des formes, des couleurs et du volume me parle. Je suis aussi très touchée par le travail monumental de Richard Serra, face auquel on se sent souvent minuscule. On peut explorer ses sculptures, les contourner et les contempler de plusieurs manières. Plusieurs personnes ont déclaré que mon travail ressemblait à celui de Donald Judd. C’est pour moi un énorme compliment !

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Que représentent vos créations ? Par les couleurs choisies, elles synthétisent des souvenirs de paysages et de voyages. Par exemple, l’œuvre que j’ai intitulée Rurrenabaque, avec ses tons de vert, jaune et bleu, est inspirée par les paysages de la forêt tropicale bolivienne. Le triptyque Noon, composé de deux beiges et d’un bleu, évoque le sable sec et mouillé de la Mer du Nord. Celui baptisé Midnight, avec ses bleus denses et profonds, évoque le même paysage éclairé par la lumière de la lune, la nuit. Le Glacier 3000, entièrement blanc, mat et brillant, joue, quant à lui, sur les différentes textures. Montréal évoque les couleurs de l’automne et de l’été indien. Fermé, il affiche le vert et le brun. Ouvert, il offre le rouge, le jaune et l’orangé.

occuper, aussi bien accrochée sur le mur que présentée dans l’espace. Quels sont vos projets ? Après mon premier solo show « Minimalist landscapes » à la galerie ixelloise Aliénor Prouvost au printemps dernier et une expo à la MDZ Gallery à Knokke en juin. J’ai eu la chance de présenter mes œuvres à Paris dans le cadre de la foire «Bienvenue Design» à l’hôtel la Louisiane à l’occasion de la Paris Design Week. En ce moment j’expose une œuvre chez B-Collective à Bruxelles, jusqu’au 21 novembre 2021. Je vais également présenter deux œuvres à la «Belgian Art and Design Fair» qui aura lieu du 7 au 10 octobre, à Gand.»

Lorsque je lance un nouveau triptyque, je commence par faire plusieurs croquis, jusqu’à ce que je trouve une forme avec un bel équilibre, aussi bien fermé, à moitié ouvert et entièrement ouvert. Ensuite, je réalise une maquette, avant de faire le plan final. C’est indispensable de voir l’espace que l’œuvre va

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Esteban Muth

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Sans se pousser du col, ce jeune Belge de 19 ans a vu sa Lamborghini Huracan de compèt se faire décorer par l’artiste Delphine de Saxe Cobourg. Rien n’est laissé au hasard pour ce rookie qui se démarque déjà dans le très relevé championnat DTM.

u volant de son « Art Car », une voiture de course décorée comme celle créée par Warhol ou Lichtenstein à une autre époque, le Bruxellois a réussi à se faire un nom lors de la manche belge de ce championnat à Zolder. Dans cette cage aux lions de haut niveau, Esteban est déjà affublé par ses prestigieux concurrents d’un surnom qui en dit long : « the overtaker », littéralement le « dépasseur ». Judicieux puisqu’il est le seul de la bande à avoir effectué autant de dépassements en course.

MOTS : YVES MERENS

Peut-être est-ce la robe de son bolide qui lui a donné des ailes ?

PHOTOS : OLLIVISION

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« Never give up », sans équivoque Esteban peut être content : « l’œuvre « Never Give Up » correspond tellement bien à mon parcours. Il y a quelques mois, je me demandais de quoi mon avenir serait fait en sport automobile. Rien ne semblait se dessiner. Puis il y a eu une étincelle providentielle et, après quelques péripéties, me voilà au volant d’une Lamborghini Huracan en DTM, l’un des championnats les plus prestigieux en sport automobile. Jamais je n’ai cessé d’y croire. Jamais mon entourage et moi n’avons abandonné. C’est le message que cette Art Car veut faire passer ! » Un fameux soutien de Delphine de Saxe Cobourg aussi : « On ne peut pas dire que je sois une véritable fan de sport automobile, mais je suis heureuse de pouvoir accompagner Esteban et son entourage dans ce projet. Quand ils m’ont contactée, j’ai été touchée par leur motivation et leur volonté. Ce « Never Give Up », c’est clairement leur leitmotiv. » Une belle histoire de pugnacité belge en tout cas puisque ce projet réunit l’unique pilote belge du plateau, une artiste belge, le Circuit Zolder et Lamborghini Brussels. Depuis, Esteban Muth a poursuivi son ascension dans ce championnat DTM avec de très beaux résultats, notamment sur le fameux Nürburgring puisqu’il finit cinquième d’une manche. De bon augure.

L’expérience ultime : la Lamborghini Huracan EVO Lamborghini évoque inévitablement des automobiles ultra-sportives. Conduire une Lambo est une expérience fantastique que l’on débute en comprenant son design aux faces acérées comme les ailes d’un rapace. En déclinaison de route, celle d’Esteban Muth développe 610 chevaux dans sa version propulsion, appelée RWD. Son fabuleux moteur V10, visible à travers le plexi juste derrière les sièges émet un son envoûtant. Mais avant de l’entendre, il faut d’abord « descendre » dans le cockpit, puis soulever le clapet rouge central avant d’appuyer sur le starter. C’est déjà magique. Voici alors une automobile qui hurle son envie de « faire du circuit ». En changeant un curseur au volant, on peut d’ailleurs passer en mode « Sport » ou même « Corsa », ce qui la rend encore plus bestiale. Associées à des accélérations de 3,3 secondes au 100 km/h, les sensations sont stratosphériques, très rares dans le monde automobile.


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La réserve Mahy

L’héritage extraordinaire mis en valeur

Une vaste rangée de halls d’usine dans un paysage vallonné du Hainaut belge. Un site où plus rien n’est fabriqué, hormis de l’histoire. C’est là que flotte l’odeur de rouille et d’huile moteur d’une gigantesque collection d’automobiles. Le temps d’une expo, une quarantaine d’entre elles sont visibles, dans leur jus à Gand ! C’est l’histoire de la famille Mahy. MOTS : YVES MERENS

P H OTO S : WO U T E R R AWO E N S

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ans la poussière de la « réserve Mahy » se trouvent des centaines de voitures, parechocs contre pare-chocs. Certaines crânement appuyées sur des chandelles, la plupart affaissées sur des pneus fatigués. Bolides légendaires, banales autos familiales, grosses cylindrées fringantes et quatre-roues oubliés, comme autant de témoignages de l’histoire. Voilà la raison d’être de la famille Mahy de Gand, trois générations de collectionneurs obstinés qui ont réuni une des plus grandes collections au monde de voitures anciennes. On parle de 1000 engins ! Une histoire sur quatre roues Tout a débuté avec Ghislain Mahy, le grand-père, c’est lui qui, à 24 ans, a quitté ses parents pour être vendeur de

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voitures à Gand. Un des premiers à cette époque, en 1931. Plus tard, il ouvre aussi un bureau de location de voitures à Bruxelles, et d’autres garages. Progressivement, juste après guerre, le virus de la collection apparaît. Grâce au rachat et à la transformation du cirque d’hiver de Gand, Ghislain a plus de place. Il y aura jusque 400 voitures de collection en 1963 ! Ses fils, Ivan et Hans, s’amusent avec un véhicule allemand amphibie récupéré alors que leur père achète un joli lot de Jeep américaines revenu d’Allemagne en train. Importateur éclairé, Mahy devient le principal, pour ne pas dire le seul vendeur de voitures de la ville du nord. Et les fils suivent évidemment leur père. Adolescent,


Ivan accompagne régulièrement son père en France, en quête d’acquisitions pour sa collection qui ne cesse de s’agrandir. Et dès que la loi l’autorise, il part tout seul ou en compagnie d’un copain sur la banquette aux ressorts raides de la camionnette Renault récupérée quelque part par son père. Entraînant deux remorques vacillantes derrière lui, le camion se fraie un chemin jusque dans les endroits les plus reculés de Belgique, de France et de Suisse pour rentrer invariablement chargé
de véhicules d’avant-guerre. Bien des années plus tard, 230 pépites rutilantes sont exposées à l’Autoworld à Bruxelles. Le reste, c’est la fameuse réserve, est entreposé à Leuze-en-Hainaut par Ivan. Juste à côté d’un musée de belle taille, le Mahymobiles. Des images et un lieu Et voilà qu’apparait aujourd’hui cette exposition temporaire, à Gand, comme aux origines. Elle est portée par Michel Mahy, petit-fils de Ghyslain et par Wouter Rawoens, photographe et âme créative. « L’idée a été de sortir des voitures de la réserve. Ce sont des voitures qui sont dans leur jus. Elles ont une histoire. Elles ne sont pas restaurées. On voit bien leurs cicatrices. Et moi, j’ai voulu les mettre en évidence dans un studio photos immaculé. C’est le contraste qui m’a plu. » Mais comment choisir les heureuses élues ? « C’est surtout Michel (NDLR : Mahy) qui les a choisies, en fonction de leur popularité, de la marque, de leur rareté et de leur histoire. Après, on a joué à Tetris dans les dédales de la réserve pour les sortir. Une vraie caverne d’Ali Baba. Nombreuses sont les voitures qui ne roulent plus. C’est amusant mais on les a même transportées dans des camions fermés pour garder la poussière d’origine dessus. » Il fallait y penser. Dans l’expo de Gand, on verra par exemple une vienne Porsche 356 B et ses traces de pattes, ou une magnifique Delahaye toute rongée. Quatre ans de réflexions et deux ans de préparation pour cette expo de voitures anciennes, mais pas que… « Il y a des endroits pour les voitures, et des endroits pour apprécier les photos. Les tirages sont d’une exceptionnelle qualité. Cela rend vraiment bien. » Les anciens bâtiments Vynckier de Gand, dans leur jus aussi, sont parfaits pour cette expo soutenue par la Fondation Roi Baudouin via son Fonds Lemay. Et les photos sont éditées par Lannoo sous le nom de « Mahy, a family of cars ».


La Maserati A6G 2000 GT Allemano de 1954 « Mahy, A family of cars, la beauté tranquille d’oldtimers d’exception », extrait du livre : « Ghislain Mahy n’a jamais été un grand amateur de voitures de sport italiennes, encore moins de celles d’aprèsguerre. Un jour, un garage de Zelzate lui propose une Maserati, un modèle exceptionnel d’après le
vendeur. Mais l’argument ne convainc pas Ghislain Mahy. Trop cher et trop contemporain : avec la mention 1954 comme année de construction sur les documents, la Maserati a à peine 5 ans. Et Mahy ne connaît pas cette marque. Mais le père Mahy en parle en passant lors d’un déjeuner dominical en famille, éveillant sur-lechamp la curiosité de son fils Ivan. Ne pourrait-il pas y jeter un coup d’œil ? Pourquoi pas ?».

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« Mahy, A family of cars, la beauté tranquille d’oldtimers d’exception », un livre à collectionner mais aussi une exposition à découvrir jusqu’au 31 octobre 2021. Anciens bâtiments Vynckier Nieuwevaart, 51-53 9000 Gand www.expo-mahy.be


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Le féminin pluriel selon

Florence Blaimont


Depuis près de six ans, la Bruxelloise Florence Blaimont œuvre en faveur de l’épanouissement professionnel des femmes via la Wowo Community, un cercle soutenant l’entrepreneuriat au féminin. Une vocation nourrie par un parcours personnel aussi complexe qu’enrichissant. M O T S : B A R B A R A W E S O LY

“Comment allez-vous?”. Telle est la première phrase, lancée avec une lumineuse bienveillance par Florence Blaimont lors de notre rencontre. Des mots qui, prononcés par l’entrepreneuse de 37 ans, n’ont rien d’une formule de politesse usitée. Mais tout au contraire d’un profond reflet personnel, presque synonyme de carte d’identité. Lorsque l’on demande à Florence l’essence de son travail, le souci de l’autre s’affiche tel un fil rouge, tissant la trame de son parcours professionnel. Il y a cinq ans et demi, Florence se sépare de son mari. Maman d’un petit garçon de 18 mois, elle se retrouve seule à en assumer la garde, alors qu’en parallèle, elle travaille comme coach personnel et professionnel. Un rôle enrichissant, mais aux revenus insuffisants pour régler les factures et faire face aux violences financières de son ex-conjoint, resté domicilié chez eux et dont les dettes amènent les huissiers à sa porte. Florence enrage face à l’injustice subie et l’impuissance qui en découle. Et d’autant plus en réalisant que cette même précarité touche un nombre énorme de femmes. C’est alors que se présente la possibilité pour elle de reprendre la « Wonderful Women Community », un cercle de développement professionnel proposant des formations et des conférences business ainsi qu’un coaching personnalisé à destination des femmes. Et dans son sillage, d’œuvrer à l’émancipation féminine : « Les femmes ont du talent. Mais elles laissent souvent leur carrière entre parenthèses pour s’occuper de leur foyer et de leur famille, se retrouvant alors fréquemment dépendantes d’un conjoint gagnant mieux sa vie ou démunies en cas de séparation. On parle d’égalité entre les sexes, mais on en est loin. Les femmes peinent à atteindre une pension similaire à celles des hommes, soit car elles ont eu à un salaire plus faible, soit car elles ont opté pour un temps partiel. Selon les dernières estimations, seuls 47,6% des femmes travaillent à Bruxelles. On pousse à l’entrepreneuriat au féminin mais entre les enfants, la pression financière et le manque de temps, elles n’ont pas forcément le sentiment d’en être capables. C’est là tout le but de la Wowo Community. Aider les femmes

P H O T O : PA U L I N E S A I N T O M E R

à déployer leur puissance financière et émotionnelle. Et les accompagner sur le chemin d’une liberté professionnelle et d’un épanouissement personnel et familial. ». La solidarité comme moteur Leur permettre aussi de rejoindre un lieu de sororité, là où la solitude se révèle bien souvent le principal obstacle au fait d’oser entreprendre. Un isolement vécu par Florence Blaimont durant les trois premières années de Wowo. « J’y mettais tout mon cœur et mon énergie et je travaillais comme une esclave. Je ne voyais pas mes amis ni ne sortait de chez moi et je travaillais dès que mon fils dormait. Ce n’est qu’en pouvant faire confiance à des proches pour veiller parfois sur mon petit garçon et m’épauler dans mon entreprise, que j’ai pu retrouver un équilibre. C’est pour cela que le principe de réseau est au cœur de la Wowo Community, pour qu’aucune femme n’ait à être seule. Entrer dans un réseau fort, installé dans toute la francophonie belge, avec pour interlocutrices et mentors des femmes ayant surmonté les challenges de l’entrepreneuriat. Des roles models inspirantes avec qui échanger, avancer et faire grandir son projet. Où être soi-même également, en allant à contre-courant et en sortant des sentiers battus, avec la certitude d’être accueillie avec bienveillance, sans élitisme ni jugement. ». Offrir bien plus qu’un espace ou imaginer et créer, un espace de liberté, telle est la philosophie de Florence Blaimont. Une vision humaniste qui prend racine dans sa vision même de l’entrepreneuriat. « Je n’ai pas rencontré un.e seul.e entrepreneur. euse qui ne souhaitait pas aider, apporter de la valeur et se sentir utile à ses clients, quel que soit son domaine. ». Et c’est forte d’une ambition sans limites à œuvrer pour l’indépendance des femmes, que la Bruxelloise développe ses nouveaux projets. Comme tout récemment en juillet 2021, l’ouverture d’une ASBL qui, pour chaque formation achetée via la Wowo Community, offrira la même à une femme sans travail, au CPAS ou vivant dans un centre pour femmes battues. Florence Blaimont n’en a pas fini de (re)conjuguer le monde au féminin.

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LA RENTRÉE LITTÉRAIRE B E LG E

Nous nous sommes pris d’amitié pour la littérature belge francophone. Comment pourrait-il en être autrement quand la rentrée invite à découvrir grands auteurs et belles découvertes ? Amélie Nothomb poursuit son exploration des rapports familiaux en rendant hommage à son père, Nicolas Crousse assemble les pièces du puzzle de son enfance, Hakim Benbouchta dévoile son « Tinder City », Aurélie Giustizia surprend avec un véritable ovni littéraire, Sébastien Ministru ouvre la garde-robe intime de son héroïne, Rudy Léonet évoque ses rencontres avec de grands artistes. Sans compter, Archie d’Alia Cardyn, notre coup de cœur ultime, à découvrir dans nos pages Be Culture. MOTS : ARIANE DUFOURNY

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Amélie Nothomb - Premier sang Sorti le 15 août 2021 chez Albin Michel

Pas de rentrée littéraire sans Amélie Nothomb qui publie avec Premier sang, son trentième roman. Fidèle à elle-même, la romancière belge ne dévoilera aucun résumé ; à peine une phrase accrocheuse qui invite à se plonger dans la lecture : « Il ne faut pas sous-estimer la rage de survivre. ». On retrouve sa plume viscérale et son vocabulaire incantatoire dans ce roman autobiographe écrit à la première personne. Un hommage puissant à son père Patrick Nothomb.

Nicolas Crousse - Retour en pays natal Sorti le 26 août 2021 chez Castor Astral

Nicolas Crousse assemble ici les pièces éparpillées du puzzle de son enfance. Au fil des pages, il convoque ses souvenirs d’enfant rêveur et solitaire, hypnotisé par les oeuvres de Marc Chagall, et s’interroge sur ses relations familiales. Notamment celle qu’il entretient avec son père, poète égaré, voyageur, souvent absent. À travers cette quête identitaire, l’écrivain interroge la notion de paternité, d’abord en tant que fils, puis dans son rôle de père. Par l’écriture, il parvient à se détacher progressivement de la figure paternelle pour retrouver sa propre identité. Retour en pays natal est l’histoire d’une enfance portée par l’amour d’un fils pour son père. François Crousse nous avertit : « ceci n’est pas un roman, pas un livre de nouvelles, pas non plus un recueil de poésies, pas davantage une autobiographie. » Ce qu’il ne nous ne dit pas, c’est son incommensurable talent à mettre des mots justes sur ses propres émotions.

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Hakim Benbouchta - Le Pseudo Sorti le 10 septembre 2021 chez Marque belge

Line, 12 ans, est la fille d’Harold, jeune cinquantenaire, père célibataire à mi-temps. Jules, 13 ans est le fils de Chloé, quarantequatre ans, mère célibataire à mi-temps. Lassée de ne le voir rencontrer personne depuis sa séparation, Line décide d’inscrire son père sur un site de rencontres et se fait passer pour lui à son insu. Lassé de ne la voir rencontrer personne depuis sa séparation, Jules décide d’inscrire sa mère sur un site de rencontres et se fait passer pour elle à son insu. Par le plus grand des hasards, Jules et Line entrent en contact et finissent par s’avouer leur supercherie. Au fil des discussions, ils réalisent que leurs parents sont faits l’un pour l’autre. Ce qu’ils ignorent c’est que, dans la vraie vie, Harold et Chloé se connaissent très bien. Un « Tinder City » entre Bruxelles (plutôt sud) et le BW ! Les stéréotypes sont légion et certaines ne manqueront pas de se reconnaître. Je connais Hakim depuis quarante ans et il continue à me surprendre, par ses qualités humaines évidemment, mais pas uniquement. La lecture de son « feel good » suscite un rire franc et salvateur qui fait un bien fou !

Aurélie Giustizia - Vent debout Sorti le 1er septembre 2021 chez Cent mille milliards

« Je passe pourtant incognito dans les rues de la ville, j’évite les crottes de chien et les crachats comme si j’étais une grande dame mais je laisse la place libre à qui veut s’asseoir, je dis pardon quand on me bouscule, je rentre en dernier dans le bus. Je ne suis pas faite pour vivre à la surface. Trop de règles à suivre, trop d’exceptions à suivre, trop de gens à suivre, trop de flèches à suivre, trop de marche à suivre. Trop d’alarmes, pour les portes mal fermées, pour la carte oubliée, trop de klaxons pour la voiture mal garée, pour le vélo trop lent dans la montée. Trop d’odeurs en même temps, de camions puants, de pipis flottants. Trop de lumières vertes pour beugler oui, de rouges pour brailler non, trop de marteaux piqueurs qui font trembler le cœur, trop de cris aussi. Vous comprenez, je n’ai pas la force pour feindre, pour arpenter la ville sans apparente blessure. » L’auteure est née en 1982 et c’est son premier roman écrit avec virtuosité et cruauté. Je l’ai lu d’une traite, il est décapant ! Vent debout, c’est une plume acérée au service d’un véritable ovni littéraire.

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Sébastien Ministru - La garde-robe A paraître le 13 octobre 2021 chez Grasset

Vera vient de mourir. Elle avait fui sa famille quand elle était jeune, et deux nièces sont chargées de vider le dressing de cette tante qu’elles n’ont pas connue. De vêtement en vêtement, de tailleur en écharpe et d’écharpe en robe du soir, chaque pièce de la garderobe de Vera raconte un épisode de sa vie. Chanteuse de variétés dans les années 1970 ayant connu un grand succès puis l’oubli, elle épouse un riche industriel dont les nièces vont découvrir le secret, un secret que Vera a protégé jusqu’à la mort de son mari. Ellemême transporte la blessure de son enfance sans rien pardonner à son milieu d’origine. L’armure des vêtements se fend parfois : quand un réalisateur l’approche pour les besoins d’un film sur les corons de son village natal, les images reviennent, les sens vibrent, et la peau se fait plus tendre. Auteur de pièces à succès, journaliste et chroniqueur vedette de la RTBF, Sébastien Ministru nous livre le portrait d’une héroïne à la Tennessee Williams. Avec une plume exaltante, l’auteur reconstruit la biographie d’une femme qui a fait de l’élégance un rempart contre la violence du monde. Brillant.

Rudy Léonet - Access All Areas A paraître le 27 octobre chez Lamiroy

Homme de médias - radio, télévision et de presse écrite -, Rudy Léonet a traversé quatre décennies en promenant son micro dans les coulisses de festivals, les backstages de concerts, les studios d’enregistrement et les rendez-vous codés dans des hôtels confinés. « AAA » - Access All Areas (le laisser-passer qui donne accès aux quartiers privés des célébrités), raconte ses rencontres avec des personnalités surprenantes, excentriques, charismatiques, sous un angle inattendu. Avec « AAA », on assiste à des conversations off, à des échanges recueillis par l’auteur pendant plus de 40 ans. Ces instantanés où l’on croise Björk, Depeche Mode, The Cure, Bowie, Nick Cave, Peter Gabriel, Françoise Hardy, Etienne Daho, INXS, U2 et beaucoup d’autres, sont autant de séquences toujours réjouissantes et jubilatoires, qui éclairent la part d’ombre de célébrités avec un sens particulier de l’observation. Chaque instantané de ces brèves de rencontres est illustré par Clarke. A force de rencontrer des stars, j’imaginais Rudy Léonet blasé par son « AAA ». Pour la timide que je suis, découvrir que sa première interview commence par la voix de Balavoine qui dit « Une deux test, je crois que c’est bon », c’est cadeau !

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LA&BEL A l’origine de ce nouveau La&Bel, des nanas qui ont lancé une collection de sacs à main et d’accessoires en cuir élégants, à la mode mais aussi intemporels et de haute qualité. Leur « nœud » signature, composé de deux boucles, symbolise le lien éternel qui unit des amis, une mère et sa fille, des êtres chers mais dépeint également la force, la durabilité, la valeur et la pérennité de ces relations. Tous leurs cuirs, du veau au pirarucu en passant par le saumon, sont des produits résiduels de la chaîne alimentaire. Leur première collection comprend un étui à lunettes de soleil, une housse pour téléphone, une pochette multiusage, une housse et une mallette pour ordinateur portable. Et en tant que super nanas, elles reversent un pourcentage de leurs bénéfices à une œuvre caritative qui soutient les jeunes filles et les femmes. www.la-bel.be

YSEULT Fondée en 2021 par la Liégeoise Perrine Bourguignon, Yseult se positionne comme la marque des filles affranchies. Entre nonchalance seventies et sexy attitude, la deuxième capsule du jeune label joue la carte rétro. Sa fondatrice a choisi de rester fidèle à ses fondamentaux en s’approvisionnant dans des stocks de tissus existants. Choisis pour leur qualité et leurs riches textures, les jacquards, lainages et autres matières fluides jouent la carte des contrastes audacieux entre mat et brillant, confort et sexy.

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OCTOGONY Une nouvelle maison de maroquinerie bruxelloise lance ses sacs et accessoires en cuir aux lignes géométriques épurées et subtilement inspirées des années 60. La marque a installé ses bureaux dans le légendaire bâtiment bruxellois CBR, signé par l’architecte Constantin Brodzki et caractérisé par ses fenêtres ovales aux reflets cuivrés. Cette architecture brutaliste, mixée à la notion d’octogonalité est à l’origine de l’inspiration de Charbel Abou Zeidan, directeur artistique d’Octogony. Ainsi, la forme géométrique s’est imposée naturellement comme signature emblématique de la marque, et en lui conférant son identité : 13 modèles de sacs proposant 3 volumes différents et attachables les uns aux autres. Les pochettes s’accordent et se fixent aux plus grands volumes pour un usage flexible et alternatif. www.octogony.com

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1. JEAN PAUL GAULTIER Scandal C’est une histoire de désir ! Comme un coup de poing en note de tête, de la sauge et de la mandarine intégrale. Comme un uppercut, une overdose de fève tonka mêlée d’un vétiver sensuel. 100 ml rechargeables, 104,80€. 2. JIMMY CHOO Hurban Hero Gold Cette nouvelle eau de parfum aux nuances boisées et fruitées choisit de miser sur l’éclat : ananas et orange sanguine magnétiques, l’amertume de l’orange qui réveille un accord de lavandin apaisant et de fève tonka en cœur. En sillage, la fragrance révèle des effluves suaves et raffinés de santal et de mousse. 100ml,76€. 3. BULGARI MAN Terrae Essence Chaude, riche et instinctive, cette nouvelle fragrance incarne le pouvoir des terres fertiles de la

Toscane dans une signature vétiver boisée naturellement élégante. 100ml, 92,50€. 4. PACO RABANNE Phantom La fraîcheur du vétiver, du citron vivifiant fusionné avec de la lavande crémeuse et la sensualité d’une vanille boisée dans un flacon totalement atypique en forme de robot. Et grâce à son format rechargeable 150ml, ne jetez plus votre flacon Phantom : rechargezle ! 150ml, 109,90€. 5. COACH Dreams Sunset Ce nouveau parfum oriental floral s’ouvre sur des notes fruitées de poire et de bergamote, révélant un cœur de fleurs de jasmin qui s’épanouit sur un fond de fève tonka et de vanille. 90ml, 90€. 6. SHISEIDO Ultimnune Sérum Ce concentré activateur énergisant se réinvente grâce à une double

technologie anti-âge innovante enrichie de 8 ingrédients botaniques pour une peau d’apparence plus forte et plus jeune. 50ml,116€. 7. FILORGA Skin-Unify Le trio gagnant pour toutes les femmes qui rêvent de retrouver un teint parfait grâce à une triple action inspirée du laser-peelingmedical strobing. Résultats : un teint lumineux, sans taches et sans défauts coloriels. Le sérum 30ml, 61,90€ ; la crème uniformisante 50ml, 61,90€ ; le soin Radiance 15ml, 39,90€. 8. RITUALS The Ritual of Jing Cette nouvelle ligne s’inspire de la philosophie ancestrale Jing pour apporter calme et sérénité et guider vers un chemin de paix intérieure. Nos préférés ? Les bâtonnets parfumés, 250ml, 25,90€ et la bougie parfumée, 19,90€.

LES PARFUMS ET SOINS A SHOPPER DANS NOS PARFUMERIES

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SPOT TED


Behind the cover MOTS ET PHOTO : ANTHONY DEHEZ

Début du bain, fin du bain ? Voilà une question pertinente ! Mais je resterai discret quant à la réponse de Guillermo Guiz. Pour la connaître, il faudra aller voir « Au suivant ! », le dernier spectacle de l’humoriste bruxellois. Lors des shootings des couvertures de Be Perfect, on aime vous faire découvrir des lieux exceptionnels. Cet automne, on s’est rendu dans un lieu chargé d’histoire. Pour y parvenir, on pénètre dans la somptueuse Galerie de la Reine, à Bruxelles. Avec la Galerie du Roi et la Galerie des Princes, ces passages couverts forment un trio architectural unique. Le lieu du jour : le Théâtre du Vaudeville. Thierry Dhulsters, responsable du site pour la société évènementielle Choux de Bruxelles, nous accueille et nous fait découvrir les moindres recoins de ce patrimoine bruxellois. Cet endroit n’a pas d’âge malgré ses nombreuses vies. Comme en 1938, je m’imagine apercevoir Bossemans et Coppenolle, deux vrais « brusseleirs». Pour l’heure, c’est l’humoriste bruxellois Guillermo Guiz que j’attends. Il est ponctuel, discret et réservé. Lors d’une prise de vue, je laisse beaucoup de place à l’improvisation dans le choix des scènes et de l’ambiance. Néanmoins, je me renseigne toujours sur l’endroit qui va servir de décor au shooting, et je découvre sur le site du Vaudeville de superbes baignoires qui jouxtent les diverses chambres qui surplombent le théâtre. Je me souviens alors de Serge Gainsbourg qui accepta de poser nu dans une baignoire pour le photographe Xavier Martin… Pourquoi ai-je fait une fixation sur cette baignoire ? Au moment du shooting, j’ignore encore que la baignoire va tenir une place importante dans le spectacle de Guillermo Guiz que je découvrirai le lendemain. Mais ne rêvez pas, vous ne verrez aucune photo de Guillermo Guiz nu. Déçu-e ? C’est pas grave, hein!, comme dirait l’intéressé !

BE PERFECT | BEHIND THE COVER


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