BIKINI JUIN-JUILLET-AOÛT 2021

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DOSSIER

ESPOIRS, SENSATIONS, NOUVELLES TÊTES...

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PAULINE PARIGOT

PAUL CABON S’ils sont plusieurs milliers désormais en France à travailler dans le secteur de l’animation – grâce notamment à la révolution de la 3D qui a bouleversé le secteur sur la dernière décennie – Paul Cabon fait un peu figure d’OVNI. Déjà parce que, contrairement à pas mal de ses anciens collègues de promo (école Estienne à Paris, ESAAT à Roubaix, école La Poudrière à Valence), il ne s’est pas tourné vers un CDI stable dans un grand studio parisien. « J’ai fait le choix du retour en Bretagne en travaillant sous statut d’intermittent pour les studios rennais Vivement Lundi », explique le trentenaire originaire de Plouzané, né en 1985. Une voie plus « artisanale » donc, pour vivre de sa passion, le dessin. « Gamin, j’étais un petit rat de bibliothèque, toujours le nez fourré dans les BD et les mangas. Un univers qui fait partie intégrante de ma vie. » Mais ce qui rend le parcours de Paul Cabon atypique, c’est aussi et surtout qu’il a souhaité depuis la fin de ses études se tourner uniquement vers 18

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l’animation pour adulte. Un créneau qui, de son propre aveu, « n’existe pratiquement pas en France. Les rares films qui ne sont pas destinés à un jeune public et qui trouvent un distributeur délivrent un message social : Les Hirondelles de Kaboul, Funan… » Pas du tout le créneau de ce féru de SF et de fantastique, dont les trois courts métrages professionnels réalisés jusqu’ici (Tempête sur Anorak en 2014, primé au festival de Sundance, Le Futur sera chauve, nommé aux César 2018 et La Tête dans les orties, pour une deuxième nomination aux César cette année) balancent entre des univers tantôt oniriques, tantôt carrément déglingos. « J’aime l’animation pour son pouvoir d’évocation : il permet d’inventer tous les possibles et de voyager vers l’infini, pas forcément d’avoir une morale… » En pionnier, bien décidé à ce que « l’animation sorte de la case du mercredi après-midi », il travaille actuellement à l’écriture de son premier long métrage.

Contrairement à ce que son nom indique (uh uh), Pauline Parigot est Bretonne, née à Rennes en 1992 et prédestinée pour faire carrière dans le monde du spectacle. « Mon grandpère Guy Parigot était lui-même un comédien et un metteur en scène de renom (cofondateur du Théâtre national de Bretagne en 1989 et professeur au conservatoire de Rennes pendant quatorze ans, il est décédé en 2007, ndlr). C’est évident qu’il a beaucoup compté dans mes choix artistiques. À 16 ans, j’avais déjà dans l’idée de m’orienter vers le cinéma : une décision prise à la découverte des films de La Nouvelle Vague, de Maurice Pialat et de John Cassavetes qui restent, encore aujourd’hui, des références personnelles… » Pauline est révélée à 20 ans dès son premier rôle dans le remarqué film Les Lendemains de Bénédicte Pagnot, où elle campe une étudiante rennaise au militantisme radical. Un rôle de composition pour la jeune fille sage et appliquée, passée par le conservatoire de théâtre et une école de formation du métier d’acteur à Cannes (l’ERACM). « Contrairement à ce qu’on peut parfois penser, c’est un métier qui s’apprend, même s’il est artistique. Je dis souvent que la réussite tient dans le triptyque "travail, talent et chance". Le troisième critère est indispensable et malheureusement c’est le plus injuste : beaucoup de très bons comédiens restent sur la touche juste parce que la pièce ne tombe pas du bon côté. »


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