DOSSIER
LA FOLLE HISTOIRE DU RAMBO BRETON
IL Y A DIX ANS ÉTAIT TOURNÉ EN CENTRE-BRETAGNE « L’ÉCHANGE », UN OVNI CENSÉ PROPULSER LA CARRIÈRE DE SON ACTEUR PRINCIPAL. SAUF QUE RIEN NE S’EST PASSÉ COMME PRÉVU ET L’ÉPHÉMÈRE STAR EST AUJOURD’HUI PORTÉE DISPARUE.
anrivain, son enclos paroissial, son ossuaire du 15e siècle (assez dingo, on recommande), sa forêt, son lac, son manoir et ses 450 habitants, moitié moins qu’il y a 50 ans. Parmi eux, Jérôme et Virginie, tenanciers du seul commerce de la petite commune en souffrance. Installés dans la cuisine de leur bar-resto autour d’un café en ce début d’après-midi, les restaurateurs soufflent sur leurs tasses. « Ici tu sais, il ne se passe pas grand-chose… La vie passe au 26
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ralenti, alors quand un truc sort de l’ordinaire c’est l’événement. » Comme il y a dix ans, lorsque le village costarmoricain a été secoué pendant un mois par les pétarades du tournage de L’Échange. À l’évocation du film, le visage de Jérôme s’illumine. « C’était extraordinaire. Enfin de l’action, chez nous ! » Virginie sa compagne, par ailleurs correspondante de presse pour Ouest-France, abonde : « J’avais écrit pas mal de papiers sur le sujet à l’époque, Lanrivain faisait les gros titres de la presse.
Rien que pour ça on peut remercier Jacques : il a amené de l’animation. Un sacré foutoir, même ! » Jacques, c’est Jacques Stival, un gars du coin. Agriculteur de métier, comme beaucoup ici. Sauf qu’il n’est pas vraiment comme tout le monde, le Jacques. « C’est un vrai phénomène, glousse Virginie. Dieu sait pourquoi mais il s’est rêvé en star alors il a eu l’idée un peu folle de monter un film à sa sauce, chez lui. En se donnant bien sûr le premier rôle ! » Le pitch de son film,