Paris XIIIe : Les bouleversements architecturaux durant les années 1960-1990

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École Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon Année 2018-2019

Paris XIIIe :

Les bouleversements architecturaux durant les années 1960-1990

Daumalle Léa Rapport d’étude Sous la direction de Rodriguez-Tomé Denyse Oral : 09 mai 2019

Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon Année 2018-2019

Paris XIIIe :

Les bouleversements architecturaux durant les années 1960-1990

Daumalle Léa

E642 Rapport d’étude Sous la direction de Rodriguez-Tomé Denyse

..................................................................................................5
7
......................................................................................13
Conclusion....................................................................................................47
................................................................................................50
........................................................................................................57
Sommaire Avant-propos
Introduction
Partie 1 — Italie 13
Présentation de l’opération 14 Les Olympiades ................................................................................17 Les politiques urbaines .....................................................................21 Présentation de l’opération ...............................................................14 Les Olympiades ................................................................................17 Les politiques urbaines .....................................................................21 Partie 2 — Seine Rive Gauche .....................................................................27 Présentation .......................................................................................28 L'aménagement du Secteur Seine Sud-Est .......................................32 L’exposition universelle ....................................................................34 Les Jeux Olympiques ........................................................................36 Une cité financière 37 Le projet Athena................................................................................39 ZAC Seine Rive Gauche 42
Bibliographie
Annexes
Dates Clés.....................................................................................................83

Avant-propos

A l'origine de ce rapport, il y a une ville et même plus précisément un quartier, que j'ai découvert il y a deux ans, et pour lequel j'éprouve un grand intérêt architectural et personnel.

A l'issu de mes cours de deuxième année d'architecture sur Paris au 19ème, et après avoir lu la thèse de Jean Bastié sur La croissance de la banlieue parisienne, je me suis interrogée sur la position de Paris au XXème siècle et notamment sur la manière dont la capitale a su se redévelopper après les guerres.

Jules Vernes décrit, dans son livre Paris au XXème siècle, une ville futuriste très éloignée du Paris d'Haussmann, où les sciences et la technologie sont à leur apogée. Qu’en était-il de la réalité du développement de Paris au XXème siècle ?

Dans le cadre du rapport d'étude, il m'était impossible de traiter de l'intégralité de la ville. Il a donc été question de m'orienter sur une partie de la capitale pour mes recherches. Me rendant régulièrement à Paris, j'ai développé une affinité avec certains quartiers qui m'ont permis de déterminer mon champ d'action.

Le 13e arrondissement est le premier de mon exploration. Au fil du temps, j'ai appris à le découvrir en l’arpentant mais aussi lors de cours sur l'urbanisation des villes avec Joan Casanelles. En plus de mon regard personnel, les cours d'architectures m’ont apporté un regard théorique sur le quartier.

Ma curiosité m'a poussée à aller encore plus loin. En effet, le 13e arrondissement se démarque du reste de la capitale par son architecture moderne et c'est pourquoi je m'y intéresse autant. Il est à mon sens une entité à part entière de la capitale et pourtant il apparait comme une bulle étrangère greffée à une ville historique. De nombreuses questions se sont posées à moi, notamment sur la manière de penser et de concevoir l'architecture future dans ce quartier. Pour répondre à ces questions, je suis allée à la recherche de la création de son architecture en place et les causes de ces grandes diversités.

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Introduction

Le 13e arrondissement,

« un univers hybride et hétéroclite », 1

« un monde de l’entre deux, celui de l’entre Paris et sa banlieue et de l’entre enceinte des fermiers généraux et de Thiers, aux marges du Paris haussmannien. »2

Après la seconde guerre mondiale, la France connait une croissance des plus spectaculaires tant dans son économie que dans l’industrialisation . Au 3 début de cette période, la IVe république lance une politique de reconstruction de masse nommée politique de grands ensembles. Cette opération vise à réduire la crise du logement en relogeant les personnes dont les habitats ont été détruits ou classés comme insalubres mais aussi les populations immigrées arrivant essentiellement d’Algérie. Cette politique se base sur deux grands points , la rapidité de construction et les coûts bas. 4 Pour répondre à ces besoins, l’Etat projette ces architectures dans le long terme pour les rendre le plus économique possible. Il choisit de laisser les techniques de constructions traditionnelles pour développer celles de l’industrie avec notamment l’architecture en série. La construction de logements collectifs va s’amplifier au détriment de la construction individuelle. Cette phase de construction introduit les 30 glorieuses. Le béton armé devient le symbole de cette nouvelle architecture. Ses nombreux avantages offrent à la construction une très bonne résistance à la traction et la compression, une nouvelle forme d’esthétisme, un coût peu élevé et une facilité de mise en œuvre ainsi que la possibilité de faire de la préfabrication . 5

Moiroux Françoise, 2006, les tours du 13e, Le Moniteur. 1

Ibid 2

CRDP de Champagne-Ardenne, 2009, « L'évolution économique et sociale 3 de la France depuis 1945 », consulté le 25 avril 2019. URL : http://www.cndp.fr/crdp-reims/ cinquieme/evolution_sociale.htm

Le Goaziou Véronique, « VILLE - Les politiques de la ville », Encyclopædia Universalis [en 4 ligne], consulté le 14 avril 2019. URL : http://www.universalis.fr/encyclopedie/ville-lespolitiques-de-la-ville/ Jeanroy Audrey, 2019, Cours E631, Histoire de l’architecture depuis 1950, ENSAL.

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Les années 50 marquent dans le 13ème arrondissement le début d’une nouvelle ère de rénovation urbaine. Ancien quartier artisanal, un tiers de 6 ses terrains ne sont pas encore construits au début du XXe siècle (voir annexe 1). Dans les années 1910, une première vague de construction de maisons ouvrières se met en place. Devenu un quartier industriel, ses usines vont fermer dans les années 50, une modernisation et une réorganisation du quartier est alors lancée. Pour cela, certaines maisons ouvrières seront rasées, en plus des îlots insalubres, îlot 4 et îlot 13 , relevés par Paul 7 Juillerat (voir annexe 2). A la fin des années 50, début 60, un nouveau plan d’aménagement est mis en place et va marquer l’histoire de l’architecture parisienne.

Les années 1960-1970 vont voir apparaitre des grands ensembles . S’ensuit 8 un retour à une architecture plus traditionnelle qui reprend les règles de l’haussmanisme mais qui vont se conjuguer avec une architecture contemporaine.

A part le 13e arrondissement, aucun arrondissement de Paris n’a connu de telles transformations.

En un siècle et demi, les trois quarts du quartier ont été remodelés. 714 hectares ont été reconstruits pour accueillir plus de 171 500 d’habitants. Partant du secteur entre l’ancienne enceinte des fermiers généraux et celle de Thiers, jusqu’au boulevard Vincent Auriol, l’avenue d’Italie et la seine, le sud du 13e arrondissement devient le théâtre d’un grand changement territorial (voir annexe 3).

La tour Albert construite par Edouard Albert, Robert Boileau et Jacques Henri-Labourdette marque le début des constructions des grandes tours de Paris (1958-1960).

L’apparition de ces tours va provoquer un changement radical de visage durant 50 ans du 13e arrondissement mais aussi de la capitale.

À travers des opérations urbaines emblématiques, nous allons voir comment une ville aussi forte de caractère que Paris et plus précisément le

« La croissance de Paris », Atlas historique de Paris, consulté le 22 janvier 2019, [en ligne], 6 URL : http://paris-atlas-historique.fr/8.html

Backouche Isabelle et Gensburger Sarah, 2012. « Expulser les habitants de l’îlot 16 à Paris à 7 partir de 1941 : un effet d’"aubaine" », Le Genre humain, n°52, p.167-195, consulté le 25 avril 2019. URL : https://www.cairn.info/revue-le-genre-humain-2012-1-page-167.htm

« L’histoire du 13ème arrondissement », 27 rue du javelot, consulté le 12 novembre 2018, [en 8 ligne], URL : http://27ruedujavelot.unblog.fr/2015/08/07/lhistoire-du-13e-arrondissement/

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13e arrondissement peut connaître autant de bouleversements architecturaux durant les années 1960-1990.

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Partie 1 — Italie 13

IPrésentation de l’opération

Au point fort de son avènement, la Ve République apporte un soutien fort aux projets d’urbanisme. Cela va permettre de lancer l'opération Italie 13 qui consiste à remodeler certains quartiers du 13e arrondissement.

L’opération Italie 13 s’est déroulée durant les années 1960-1970. En 1959, est rédigé le plan d’urbanisme directeur (PUD) sous le mandat de 9 Charles de Gaulle, président de droite (UNR). Il est appliqué dès 1961 et ce n’est qu’en 1967, le 6 février, que l'adoption d'une loi le valide. Il résulte de la réflexion sur les problèmes d’insalubrité des îlots de Raymond Lopez et Michel Holley, et des théories modernes d’urbanisme. Un siècle après Haussmann, le plan d'urbanisme directeur suit les mêmes directions que celles établies par le baron. En se basant sur la Charte d'Athènes de Le Corbusier, le plan consiste à réorganiser les arrondissements périphériques par la construction d'axes de circulation automobile rapides. Les boulevards intérieurs qui occupent la place de l'ancien mur des fermiers généraux deviendront une rocade.

Le PUD distingue plusieurs zones d'activité : les zones d'affaire, administrative, universitaire et d'habitation. Il permet la construction de certains quartiers de tours comme celui du front de Seine, dans le 15e arrondissement, et ceux du 13e arrondissement que nous allons analyser. La construction de quartier de tours permet de pouvoir libérer un maximum d’espace au sol et d’assurer une meilleure luminosité dans les logements.

Les îlots insalubres deviendront alors des quartiers de tours et de bars entourés d'espaces verts où les voies de circulations importantes seront séparées de celles consacrées aux voies de desserte locale et des voies piétonnes.

Le quartier des olympiades illustrera ce programme à la perfection.

Le 13e arrondissement va devenir une ville à l’américaine dans Paris. 44 tours de grandes hauteurs seront construites entre 1960 et 1970. Le projet, accepté en janvier 1966 par le général De Gaulle et le Conseil de Paris.

À ce moment-là, Georges Pompidou, 1er ministre, prône la libéralisation de la construction dans Paris et la mobilisation de capitaux privés pour faire face à la rénovation des 1500 hectares. Ce projet fait

APUR, 50 ans, consulté le 25 avril 2019. URL : http://50ans.apur.org/data/b4s3_home/fiche/ 9 65/02_plan_directeur_urbanisme_1959_appa170_7c090.pdf

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l’objet d’une grande publicité afin de mettre en avant l’initiative privée de l’opération. Depuis la seconde guerre mondiale, les constructions étaient généralement gérées par les services publics mais cette opération, de grande envergure, a été confiée à des entreprises privées sous le contrôle des services publics. Ainsi, le règlement oblige les promoteurs à prendre part au financement des équipements et des logements sociaux.

Les permis de construire seront délivrés selon deux critères :

1. Possession d’un terrain d’une superficie minimum de 5000 m2

2. Un gage de fiabilité

Cette période historique représente l’âge d’or de l’immobilier. Les pressions foncière et immobilière accrues dans le 13e arrondissement due aux 30 glorieuses laissent donc penser à la grande réussite de ce projet.

Cette opération couvre 87 hectares. Elle se situe entre la place d'Italie et l’Avenue de Choisy, les rues de Tolbiac et National, les boulevards des maréchaux, une partie des quartiers administratifs de Maison-Blanche comprenant une part de la butte aux cailles et de la Gare, de part et d’autre de l'avenue d’Italie (voir annexe 4). Il s'agit de construire 19 000 logements et 150 000 m² de surfaces commerciales, de bureau, d'écoles et de petits jardins. Enfin, autour d’Italie, les routes doivent être élargies en autoroute urbaine.

Les tours de ce projet sont composées d’une trentaine d’étages et mesurent une centaine de mètres, ce qui transgresse avec les règles établies dans le Paris d’Haussmann ; tout en conservant l’esprit d’un plafond homogène et la volonté de faire perdurer l’unification des hauteurs des bâtiments. Seule la tour Apogée déroge à la règle d’ordonnance volumétrique en atteignant jusqu'à 230 mètres de hauteur, mais le projet sera abandonné.

55 tours autour de dalles étaient initialement prévues. Seulement 29 verront le jour entre 1969 et 1977. La tour Périscope de Maurice Novarina est la première construite dans le secteur (1965 et 1969). Elle a été livrée avant que la construction des autres tours ne s’engage.

Les trois demandes de permis de construire des plus grandes opérations représente 8 500 lots :

Le premier lot concerne l’îlot Italie Vandrezanne ou plus communément appelé îlot Galaxie (voir annexe 4). L’îlot Galaxie est en façade de la place d'Italie. C’est la première opération lancée dans le cadre de la rénovation du secteur Italie.

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Cet îlot comprend 1111 logements répartis dans quatre tours d’habitation privé : Onyx, Jade, Ruby et Beryl. Elles ont été conçues par les architectes Albert Ascher, Michel Holley, Gérard Brown-Sarda et Daniel Mikol entre 1970 et 1977. L'ensemble est constitué d’un centre commercial baptisé Galaxie puis devenu Italie 2. Audessus de ce centre commercial devait se trouver la plus haute tour de Paris, dénommée Apogée. Cependant, le projet est abandonné sur la décision du président de la République, Valéry Giscard d'Estaing, après son élection en 1974, succédant à Georges Pompidou. Après l'inauguration de la tour Montparnasse, le nouveau président de centre-droit, met un terme à tous les projets d'immeubles de grande hauteur à Paris. D’autres tours devaient s’associer à cet îlot mais resteront, dû à l’arrêt des travaux, isolées. Nous comptons parmi elles les tours Antoine et Cléopâtre, super Italie et Chambord (voir annexe 3). En effet, toutes les tours n’ayant 10 pas été construites, certaines se retrouvent à l’écart des îlots. L’îlot Galaxie se situe à proximité d’un grand nombre de transport en commun (voir annexe 5).

Par la suite a été conçu l’ensemble Masséna (voir annexe 4). Les treize tours privées du quartier Masséna (initialement 14, mais une des tours ne verra pas le jour) sont situées sur une partie des terrains des anciennes usines Panhard Levassor allant de la porte d’Ivry à la rue Gandon. Ce quartier est desservi par la ligne 7 du métro, station Maison-Blanche, Porte de Choisy et Porte d'Ivry ainsi que par la ligne 3a du tramway d’Ilede-France (annexe 5). Il est doté d’un centre commercial Masséna 13, ainsi que deux barres horizontales : Sienne et Tivoli.

Ce quartier est l'une des entrées du quartier asiatique de Paris. L’opération est composée d’une barre horizontale, Le Palatino et de six tours qui donnent de plain-pied sur la rue ce qui permet une meilleure intégration dans le tissu urbain. Elles portent des noms de villes ou compositeurs italiens : Puccini, Verdi, Ravenne, Bergame, Palerme et Rimini.

Enfin, le dernier projet de cette grande opération d’aménagement est constitué de 11 tours. Nommées les Olympiades, elles sont construites sur une dalle au-dessus de la gare de marchandises des Gobelins (voir annexe 4).

Les Olympiades est l'opération immobilière la plus emblématique de la rénovation urbaine du secteur Italie. C’était un enjeu décisif aux yeux des architectes. Il est aujourd’hui le symbole de cet aménagement urbain.

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Lapierre Eric, Guide d’architecture Paris 1900-2008, Paris, Pavillon de l’Arsenal, 2008.

II

Les Olympiades

L’opération des Olympiades débute en 1969. Au même moment, Georges Pompidou (UNR) succède à Charles de Gaulle dont il était le premier ministre, et devient président de la Ve République. Il conserve les mêmes orientations d’urbanisation que l’ancien président.

Les terrains de la gare de marchandises des Gobelins, qui ont été intégrés au projet Italie 13, ont permis de construire le quartier des Olympiades. La SNCF possède 8 des 10 hectares de l’îlot des Gobelins. La nouvelle gare a été enterrée sur deux niveaux. Cela a permis au directeur de la SNCF de garder la même superficie d’exploitation tout en vendant des droits de construire sur le sur-sol et en périphérie, sur les terrains excédentaires de l’ancienne gare . 11

La SAGO (société d'aménagement de l'îlot Gobelin Nord) est l'entité juridique dédiée à l'opération de réaménagement du quartier des olympiades. Elle est propriétaire des droits de construire correspondant au volet privé (les actions de cette société sont contrôlées par la banque Rothschild). Les droits de construire de la SNCF sont eux, liés directement au programme social et donc cédés à l’office public HLM de la ville de Paris (OPHLM) . 12

Le quartier des Olympiades représente donc une association originale et peu courante entre trois acteurs : la SNCF, l’OPHLM et la banque Rothschild, promoteur, constructeur et acquéreur des logements privés de l’opération. Grâce à cette entente, l’ensemble immobilier est raccordé à la petite ceinture ferroviaire de Paris.

Les Olympiades ont été conçues par l'architecte en chef Michel Holley, assisté par André Martina, anciennement petite main chez Raymond Lopez durant l’enquête publique des îlots insalubres.

En 1945, Michel Holley entre à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris. Il entretient des liens étroits avec son employeur puis associé Raymond Lopez (1951-1966), qui marque sa carrière. Ce dernier lui aurait suggéré de

Moiroux Françoise, février 2013 « Les Olympiades Paris XIIIe, une modernité 11 contemporaine », Connaissance des arts, nº hors série, coédition Pavillon de l’Arsenal

Ibid. 12

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soutenir son diplôme DPLG avec son projet de tour sur dalles, c’est l’aboutissement des Olympiades.

En 1959, il étudie l’espace parisien. Il met alors en opposition le centre historique de Paris et la mutabilité des quartiers périphériques.

En 1966, Raymond Lopez meurt et Michel Holley fonde sa propre agence avec laquelle il va réaliser la rénovation urbaine Italie 13. Ce projet va lui permettre de mettre en application son « zoning vertical » (urbanisme vertical) qu’il ébauche dans la fin des années 1950.

Il prend un parti prix radical et futuriste dans la forme architecturale des tours en imaginant un « Manhattan sur Seine » seulement un siècle après le Paris d’Haussmann.

Dans ses essais, la tour perd son statut de monument exceptionnel dans la ville pour devenir un objet de production de série qui va rythmer et ordonnancer la ville. La dalle des Olympiades va permettre de traiter un nouvel espace peu commun et livré au sol, avec la mise en place de flux piéton séparés des flux automobile.

À cette période Michel Holley possède une des plus grosses agences de Paris et va se faire construire de nouveaux bureaux au pied des Olympiades pour répondre à son effectif croissant. Mais la remise en cause du projet des tours par les Parisiens va porter un coup fatal à sa notoriété.

Les Olympiades sont devenues une incarnation emblématique de l’architecture des tours.

Ce village dans la ville comprend six tours de logements privés : Sapporo, Mexico, Athènes, Helsinki, Cortina et Tokyo, deux tours de logements ILM : Londres et Anvers, trois immeubles HLM en forme de barre : Rome, Grenoble et Squaw Vallée (voir annexe 6).

Un important et rare volet social est présent aux Olympiades, contrairement aux projets engagés dans le secteur Italie, avec notamment l’apparition des ensembles HLM. 3 419 logements ont été prévus dont la moitié en sociaux. L’autre moitié est en accession à la propriété, ou logement privé. Des commerces sont ajoutés dans le programme : galerie Mercure, centre commercial Oslo, mais aussi des bureaux. Tous les immeubles portent le nom d'anciennes villes hôtes des jeux olympiques d'hiver ou d'été, une idée de la société de promotion SG qui organise la même année les Jeux olympiques d'hiver de la ville de Grenoble.

Les tours des logements privés se différencient par leur trame (variation du gabarit) ainsi que par leurs nombres d’étages variant entre 30 et 40 (voir annexe 7). Elles sont l’exemple même de la conception en série.

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Les façades des tours sont rythmées par des vides et des pleins ordonnés par les cadres en béton qui viennent créer un relief sur la façade et qui intègrent les fenêtres. De larges baies vitrées, avec châssis fin en bois viennent cadrer les fenêtres. Les saillies des centres permettent de loger les volets roulants ainsi que les équipements de chauffage (voir annexe 8).

Le déclin de l’activité ferroviaire de la gare des Gobelins oblige la SNCF à prendre des mesures d’innovation et notamment une gare enterrée sur deux niveaux. Les rails de la gare passent seulement sur le premier niveau de sous-sol. Le deuxième est dédié aux entrepôts de stockage des marchandises, en remplacements des anciens démolis. Un troisième niveau entre la gare et la dalle voit le jour afin de laisser passer les voiries permettant de desservir les ensembles immobiliers. Les constructions vont d’abord sortir à l’ouest puis à l’est13

Au contraire de ce que l’on pense, la démographie de la population asiatique est bien moindre que son économie. La forme des toitures des commerces qui est souvent associé à cette population de l'arrondissement a en réalité une origine bien différente, comme l’explique Michel Holley luimême (voir annexe 8.1): 14 « Curieusement, et sans prémonition de ma part, les toitures de la galeries marchande, dont je souhaitais qu’elles rappellent les toiles provisoires des marchés hebdomadaires parisiens (construites en paraboloïde hyperbolique métallique), semblait évoquer des pagodes… Cela nous apparut comme une identification folklorique, confortée par l’installation de restaurants et de boutiques typiques. »15

La dalle des Olympiades est parfaitement desservie par les transports en commun : la ligne 7 du métro Maison-Blanche-Le KremlinBicêtre (ouverture en 1982) et le tramway des Maréchaux ou appelé 3a au sud (voir annexe 5).

La dalle est un espace de droit privé contrairement aux dalles publiques du front de Seine et de La Défense. Son statut de voie privée ouverte à la circulation publique permet un versement annuel de subvention municipale diminuant les coûts d’entretien.

Moiroux Françoise, 2006. « Les tours du 13e », Dossier, Le Moniteur 13

Holley Michel, 2012Urbanisme vertical & autres souvenirs, Paris, Somogy. 14

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Ibid. 15

Autour du projet des Olympiades sont conservés, car estimés en bon état, les immeubles en brique de l’OPHLM rue Nationale (1951) et les trois bâtiments en pierre de taille de l’école communale, rue Baudricourt (Eugène Cordier, 1872). Cela nous montre le manque d’homogénéité présent dans le 13e arrondissement parisien.

La fin de la construction de ces projets s’est accompagnée d’un changement d’état d’esprit de la population parisienne. L'uniformité des tours du 13e arrondissement, loin de représenter le nouveau visage du style traditionnellement homogène des quartiers parisiens, est vécue comme un appauvrissement du paysage urbain. L’architecture des tours sera qualifiée d’inhumaine par la population et sera rejetée. La dernière tour est construite en 1977.

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III

Les politiques urbaines

Depuis les années 60, la France est devenue dépendante de l’industrialisation. Cette technique moderne a révolutionné le monde de la construction (baisse de cout de fabrication, rapidité de construction), cependant elle est très energivore et le pétrole devient le moteur de l’économie du territoire. Alors, le choc pétrolier provoqué par les pays arabes va venir anéantir la France. L’augmentation du prix du pétrole par quatre, fait s’effondrer la croissance de l’économie et provoque une hausse du chômage en France ainsi que dans le reste du monde . 16 La fin de l’année 1973 marque un grand tournant de l’histoire de la construction des tours. Les constructions engagées vont ralentir jusqu’a prendre fin en 1977.

En 1974, après le décès de Georges Pompidou, gaulliste, Valéry Giscard d’Estaing, centre-droit (FRNI), devient président de la Ve République. Durant son mandat, Valery Giscard d’Estaing va faire de nombreuses réformes qui vont accompagner le changement dans la manière de penser la ville et le territoire. Comme exprimé dans son premier discours après son élection, il souhaite créer une nouvelle ère politique où il conduirait le changement avec le peuple français.

Pour illustrer ce changement, le 31 décembre 1975, Valery Giscard d’Estaing réinstaure la fonction de maire à Paris à travers une loi. Paris devient alors à la fois une commune et un département. En mai 1977, 17 Jacques Chirac (UDR), ancien premier ministre du président, est élu maire de Paris, le premier depuis Jules Ferry. En 1976, il crée l’entité administrative régionale et baptisera la Région Parisienne Ile-de-France. Les projets d’urbanisation ne sont seront plus gérés directement pas l’Etat.

Durant sa campagne présidentielle, Valery Giscard d’Estaing a clamé devoir réduire la construction des grands ensembles. Cette décision s'est notamment appuyée sur la circulaire d’Olivier Guichard, ministre de

« Les chocs pétroliers », Le portail de l’Economie, des Finances, de l’Action et des Comptes 16 publics, consulté le 02 mars 2019, [en ligne], URL : https://www.economie.gouv.fr/facileco/ chocs-petroliers

« Mairie de Paris », Wikipédia, consulté le 06 mars 2019, [en ligne], URL : https:// 17 fr.wikipedia.org/wiki/Mairie_de_Paris#De_la_Révolution_à_l'époque_contemporaine

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l’Equipement, de 1973 « ni tours ni barres » (voir annexe 9). Pour lui, il 18 faut répondre aux aspirations des Français qui souhaitent acquérir des logements individuels et non plus des logements de grande échelle ou en locatif. Pour se faire, il réoriente sa politique non plus vers des constructions de grandes envergures mais vers des aides au ménage qui vont permettre aux français de pouvoir acquérir des logement individuels . 19 Après son élection en 1974, Valery Giscard d'Estaing assure une transition pour rompre avec l’industrialisation et la construction de grands ensembles en masse . Cette transition va mettre un point final à la construction des 20 tours du 13e. En effet, les grandes opérations urbaines vont être abandonnées au profit de constructions de plus petites échelles et qui répondent à la morphologie de la ville. L’élection de Valery Giscard d’Estaing marque le 1er bouleversement politique et architectural de la fin du XXe siècle. C’est une nouvelle génération politique qui met fin au modernisme.

L’opération d’Italie 13 ne voit donc que la moitié de son projet se réaliser. Les Parisiens rejetant l’architecture moderne des tours, l’arrêt des constructions de grandes hauteurs imposé par Valery Giscard d’Estaing permet de réduire l’échec de l’opération. En effet, la population parisienne n’a pas été séduite par l’esthétisme des tours, et la mixité sociale prévue dans les barres HLM a fortement réduit l’attractivité du quartier. En outre, les équipements tardent à être construits : nouvelles écoles, crèches, face à l’augmentation de la population.

A cette époque, le métro ne dessert pas encore la dalle des Olympiades, ce qui restreint d’autant plus l’accès car les stations de métro les plus proches sont Tolbiac et Porte d’Ivry, à 10 min à pied et seulement deux bus desservent ce secteur (voir annexe 5). Enfin, les charges sont très élevées car les constructions sont soumises aux lois des immeubles de grande hauteur (IGH). Selon une étude réalisée en 2005, les charges dans les logements de grandes hauteurs aux Olympiades

Guichard Olivier, 1973. « Circulaire du 21 mars 1973 relative aux formes d'urbanisation 18 dites « grands ensembles» et à la lutte contre la ségrégation sociale par l’habitat. » Journal Officiel, le 5 avril 1973.

Fourcaut Annie, 1 juillet 2007, Les banlieues populaires ont aussi une histoire. Revue Projet 19 [en ligne]. URL : https://www.revue-projet.com/articles/2007-4-les-banlieues-populaires-ontaussi-une-histoire/

Tellier Thibault, 2008. « Le fonds Valéry Giscard d'Estaing aux Archives nationales : La 20 présidence de la République et l'urbanisme de 1974 à 1981 », Histoire urbaine, n°21, p.127-136 , consulté le 25 avril 2019. URL : https://www.cairn.info/revue-histoireurbaine-2008-1-page-127.htm

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s’élèvent entre 30 et 40 € le m2 par an . En comparaison, dans un 21 immeuble classique, les charges s’élèvent à 32 € du m2 par an . Les 22 charges IGH servent à contribuer aux frais du règlement de sécurité imposés par les immeubles de grande hauteur. Elles prennent en compte les services liés à l’entretien des immeubles tels que les des pompiers de gardes. De plus, le prix du foncier augmentant dans la capitale, les classes moyennes et populaires ne peuvent pas investir et se dirigent vers des villes plus petites dans la banlieue. La délocalisation des industries vers la banlieue Sud de paris dans les années 50 avait déjà provoqué l’exile d’une partie de la classe ouvrière qui s’est accroit avec la hausse du foncier. Face à ce départ, nous constatons que la rénovation urbaine provoque un changement social dans cet ancien quartier artisanal comme l’explique Henri Coing dans son ouvrage Rénovation urbaine et changement social. L'îlot n°4, Paris 13e ou bien Jerome Fourquet, dans L’archipel Français 23 24 et ses statistiques qui démontrent une baisse de la classe ouvrière contre une augmentation de la classe bourgeoise entre les années 80-90 dans la capitale.

Si les logements sont un échec, la dalle des Olympiades conserve ses commerces qui sont toujours autant fréquentés contrairement à l’esplanade du Front de Seine beaucoup plus déserte25 Toutefois, l’arrivée de la population asiatique dans le quartier dès 1974 va permettre de conserver le dynamisme des commerces et d’investir les logements. Même si les Olympiades sont habitées, les élus escomptaient une mixité sociale intégrant des populations bourgeoise et populaire.

La seconde guerre mondiale a marqué un tournant dans la manière de penser et de construire l’architecture. Pourtant, les opérations urbaines engagées à Paris, et dans le 13e arrondissement spécifiquement, nous démontrent que les idéologies urbaines envisagées ne correspondent plus à

Joubaire Alain, 2009. « Tour d’habitation : le prix de la hauteur », Ada 13, consulté le 24 21 avril 2019. URL : http://ada13.com/wordpress/2009/05/15/tours-dhabitation-le-prix-de-lahauteur/ Ibid 22

Coing Henri, 1966, Rénovation urbaine et changement social. L'îlot n°4, Paris 13e, Paris, 23 Edition ouvrière, collection L'évolution de la vie sociale, 1976, p303.

Fourquet Jérome, 2019. L’archipel Français, Paris, Le Seuil, collection Sciences humaines, 24 7 mars 2019, p384

« Quartier du Front de Seine Paris 15e, France », Concepto, disponible sur : http:// 25 www.concepto.fr/portfolio_page/quartier-du-front-de-seine-paris-15e-france/

Paris XIII : Les bouleversements architecturaux durant les années 1960-1990
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la demande des habitants, seulement après une décennie. En conséquent, la réaction de la population à l’égard de cette architecture, le krach pétrolier et les changements politiques ont interféré sur la suite des constructions des tours dans le 13e arrondissement parisien et sur l’effet escompté de modification de la typologie de population. Cependant, l’évolution de la sociologie de la capitale dans son ensemble vers la bourgeoisie se poursuit dans cet arrondissement comme dans les autres arrondissements de l’est, par-delà les formes urbaines.

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IPrésentation de l’opération

Au point fort de son avènement, la Ve République apporte un soutien fort aux projets d’urbanisme. Cela va permettre de lancer l'opération Italie 13 qui consiste à remodeler certains quartiers du 13e arrondissement.

L’opération Italie 13 s’est déroulée durant les années 1960-1970. En 1959, est rédigé le plan d’urbanisme directeur (PUD) sous le mandat 26 de Charles de Gaulle, président de droite (UNR). Il est appliqué dès 1961 et ce n’est qu’en 1967, le 6 février, que l'adoption d'une loi le valide. Il résulte de la réflexion sur les problèmes d’insalubrité des îlots de Raymond Lopez et Michel Holley, et des théories modernes d’urbanisme. Un siècle après Haussmann, le plan d'urbanisme directeur suit les mêmes directions que celles établies par le baron. En se basant sur la Charte d'Athènes de Le Corbusier, le plan consiste à réorganiser les arrondissements périphériques par la construction d'axes de circulation automobile rapides. Les boulevards intérieurs qui occupent la place de l'ancien mur des fermiers généraux deviendront une rocade.

Le PUD distingue plusieurs zones d'activité : les zones d'affaire, administrative, universitaire et d'habitation. Il permet la construction de certains quartiers de tours comme celui du front de Seine, dans le 15e arrondissement, et ceux du 13e arrondissement que nous allons analyser. La construction de quartier de tours permet de pouvoir libérer un maximum d’espace au sol et d’assurer une meilleure luminosité dans les logements.

Les îlots insalubres deviendront alors des quartiers de tours et de bars entourés d'espaces verts où les voies de circulations importantes seront séparées de celles consacrées aux voies de desserte locale et des voies piétonnes.

Le quartier des olympiades illustrera ce programme à la perfection.

Le 13e arrondissement va devenir une ville à l’américaine dans Paris. 44 tours de grandes hauteurs seront construites entre 1960 et 1970. Le projet, accepté en janvier 1966 par le général De Gaulle et le Conseil de Paris.

À ce moment-là, Georges Pompidou, 1er ministre, prône la libéralisation de la construction dans Paris et la mobilisation de capitaux privés pour faire face à la rénovation des 1500 hectares. Ce projet fait

APUR, 50 ans, consulté le 25 avril 2019. URL : http://50ans.apur.org/data/b4s3_home/fiche/ 26 65/02_plan_directeur_urbanisme_1959_appa170_7c090.pdf

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l’objet d’une grande publicité afin de mettre en avant l’initiative privée de l’opération. Depuis la seconde guerre mondiale, les constructions étaient généralement gérées par les services publics mais cette opération, de grande envergure, a été confiée à des entreprises privées sous le contrôle des services publics. Ainsi, le règlement oblige les promoteurs à prendre part au financement des équipements et des logements sociaux.

Les permis de construire seront délivrés selon deux critères :

1. Possession d’un terrain d’une superficie minimum de 5000 m2

2. Un gage de fiabilité

Cette période historique représente l’âge d’or de l’immobilier. Les pressions foncière et immobilière accrues dans le 13e arrondissement due aux 30 glorieuses laissent donc penser à la grande réussite de ce projet.

Cette opération couvre 87 hectares. Elle se situe entre la place d'Italie et l’Avenue de Choisy, les rues de Tolbiac et National, les boulevards des maréchaux, une partie des quartiers administratifs de Maison-Blanche comprenant une part de la butte aux cailles et de la Gare, de part et d’autre de l'avenue d’Italie (voir annexe 4). Il s'agit de construire 19 000 logements et 150 000 m² de surfaces commerciales, de bureau, d'écoles et de petits jardins. Enfin, autour d’Italie, les routes doivent être élargies en autoroute urbaine.

Les tours de ce projet sont composées d’une trentaine d’étages et mesurent une centaine de mètres, ce qui transgresse avec les règles établies dans le Paris d’Haussmann ; tout en conservant l’esprit d’un plafond homogène et la volonté de faire perdurer l’unification des hauteurs des bâtiments. Seule la tour Apogée déroge à la règle d’ordonnance volumétrique en atteignant jusqu'à 230 mètres de hauteur, mais le projet sera abandonné.

55 tours autour de dalles étaient initialement prévues. Seulement 29 verront le jour entre 1969 et 1977. La tour Périscope de Maurice Novarina est la première construite dans le secteur (1965 et 1969). Elle a été livrée avant que la construction des autres tours ne s’engage.

Les trois demandes de permis de construire des plus grandes opérations représente 8 500 lots :

Le premier lot concerne l’îlot Italie Vandrezanne ou plus communément appelé îlot Galaxie (voir annexe 4). L’îlot Galaxie est en façade de la place d'Italie. C’est la première opération lancée dans le cadre de la rénovation du secteur Italie.

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Cet îlot comprend 1111 logements répartis dans quatre tours d’habitation privé : Onyx, Jade, Ruby et Beryl. Elles ont été conçues par les architectes Albert Ascher, Michel Holley, Gérard Brown-Sarda et Daniel Mikol entre 1970 et 1977. L'ensemble est constitué d’un centre commercial baptisé Galaxie puis devenu Italie 2. Audessus de ce centre commercial devait se trouver la plus haute tour de Paris, dénommée Apogée. Cependant, le projet est abandonné sur la décision du président de la République, Valéry Giscard d'Estaing, après son élection en 1974, succédant à Georges Pompidou. Après l'inauguration de la tour Montparnasse, le nouveau président de centre-droit, met un terme à tous les projets d'immeubles de grande hauteur à Paris. D’autres tours devaient s’associer à cet îlot mais resteront, dû à l’arrêt des travaux, isolées. Nous comptons parmi elles les tours Antoine et Cléopâtre, super Italie et Chambord (voir annexe 3). En effet, toutes les tours n’ayant 27 pas été construites, certaines se retrouvent à l’écart des îlots. L’îlot Galaxie se situe à proximité d’un grand nombre de transport en commun (voir annexe 5).

Par la suite a été conçu l’ensemble Masséna (voir annexe 4). Les treize tours privées du quartier Masséna (initialement 14, mais une des tours ne verra pas le jour) sont situées sur une partie des terrains des anciennes usines Panhard Levassor allant de la porte d’Ivry à la rue Gandon. Ce quartier est desservi par la ligne 7 du métro, station Maison-Blanche, Porte de Choisy et Porte d'Ivry ainsi que par la ligne 3a du tramway d’Ilede-France (annexe 5). Il est doté d’un centre commercial Masséna 13, ainsi que deux barres horizontales : Sienne et Tivoli.

Ce quartier est l'une des entrées du quartier asiatique de Paris. L’opération est composée d’une barre horizontale, Le Palatino et de six tours qui donnent de plain-pied sur la rue ce qui permet une meilleure intégration dans le tissu urbain. Elles portent des noms de villes ou compositeurs italiens : Puccini, Verdi, Ravenne, Bergame, Palerme et Rimini.

Enfin, le dernier projet de cette grande opération d’aménagement est constitué de 11 tours. Nommées les Olympiades, elles sont construites sur une dalle au-dessus de la gare de marchandises des Gobelins (voir annexe 4).

Les Olympiades est l'opération immobilière la plus emblématique de la rénovation urbaine du secteur Italie. C’était un enjeu décisif aux yeux des architectes. Il est aujourd’hui le symbole de cet aménagement urbain.

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27 16
Lapierre Eric, Guide d’architecture Paris 1900-2008, Paris, Pavillon de l’Arsenal, 2008.

II

Les Olympiades

L’opération des Olympiades débute en 1969. Au même moment, Georges Pompidou (UNR) succède à Charles de Gaulle dont il était le premier ministre, et devient président de la Ve République. Il conserve les mêmes orientations d’urbanisation que l’ancien président.

Les terrains de la gare de marchandises des Gobelins, qui ont été intégrés au projet Italie 13, ont permis de construire le quartier des Olympiades. La SNCF possède 8 des 10 hectares de l’îlot des Gobelins. La nouvelle gare a été enterrée sur deux niveaux. Cela a permis au directeur de la SNCF de garder la même superficie d’exploitation tout en vendant des droits de construire sur le sur-sol et en périphérie, sur les terrains excédentaires de l’ancienne gare . 28

La SAGO (société d'aménagement de l'îlot Gobelin Nord) est l'entité juridique dédiée à l'opération de réaménagement du quartier des olympiades. Elle est propriétaire des droits de construire correspondant au volet privé (les actions de cette société sont contrôlées par la banque Rothschild). Les droits de construire de la SNCF sont eux, liés directement au programme social et donc cédés à l’office public HLM de la ville de Paris (OPHLM) . 29

Le quartier des Olympiades représente donc une association originale et peu courante entre trois acteurs : la SNCF, l’OPHLM et la banque Rothschild, promoteur, constructeur et acquéreur des logements privés de l’opération. Grâce à cette entente, l’ensemble immobilier est raccordé à la petite ceinture ferroviaire de Paris.

Les Olympiades ont été conçues par l'architecte en chef Michel Holley, assisté par André Martina, anciennement petite main chez Raymond Lopez durant l’enquête publique des îlots insalubres.

En 1945, Michel Holley entre à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris. Il entretient des liens étroits avec son employeur puis associé Raymond Lopez (1951-1966), qui marque sa carrière. Ce dernier lui aurait suggéré de

Moiroux Françoise, février 2013 « Les Olympiades Paris XIIIe, une modernité 28 contemporaine », Connaissance des arts, nº hors série, coédition Pavillon de l’Arsenal

Ibid. 29

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soutenir son diplôme DPLG avec son projet de tour sur dalles, c’est l’aboutissement des Olympiades.

En 1959, il étudie l’espace parisien. Il met alors en opposition le centre historique de Paris et la mutabilité des quartiers périphériques.

En 1966, Raymond Lopez meurt et Michel Holley fonde sa propre agence avec laquelle il va réaliser la rénovation urbaine Italie 13. Ce projet va lui permettre de mettre en application son « zoning vertical » (urbanisme vertical) qu’il ébauche dans la fin des années 1950.

Il prend un parti prix radical et futuriste dans la forme architecturale des tours en imaginant un « Manhattan sur Seine » seulement un siècle après le Paris d’Haussmann.

Dans ses essais, la tour perd son statut de monument exceptionnel dans la ville pour devenir un objet de production de série qui va rythmer et ordonnancer la ville. La dalle des Olympiades va permettre de traiter un nouvel espace peu commun et livré au sol, avec la mise en place de flux piéton séparés des flux automobile.

À cette période Michel Holley possède une des plus grosses agences de Paris et va se faire construire de nouveaux bureaux au pied des Olympiades pour répondre à son effectif croissant. Mais la remise en cause du projet des tours par les Parisiens va porter un coup fatal à sa notoriété.

Les Olympiades sont devenues une incarnation emblématique de l’architecture des tours.

Ce village dans la ville comprend six tours de logements privés : Sapporo, Mexico, Athènes, Helsinki, Cortina et Tokyo, deux tours de logements ILM : Londres et Anvers, trois immeubles HLM en forme de barre : Rome, Grenoble et Squaw Vallée (voir annexe 6).

Un important et rare volet social est présent aux Olympiades, contrairement aux projets engagés dans le secteur Italie, avec notamment l’apparition des ensembles HLM. 3 419 logements ont été prévus dont la moitié en sociaux. L’autre moitié est en accession à la propriété, ou logement privé. Des commerces sont ajoutés dans le programme : galerie Mercure, centre commercial Oslo, mais aussi des bureaux. Tous les immeubles portent le nom d'anciennes villes hôtes des jeux olympiques d'hiver ou d'été, une idée de la société de promotion SG qui organise la même année les Jeux olympiques d'hiver de la ville de Grenoble.

Les tours des logements privés se différencient par leur trame (variation du gabarit) ainsi que par leurs nombres d’étages variant entre 30 et 40 (voir annexe 7). Elles sont l’exemple même de la conception en série.

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Les façades des tours sont rythmées par des vides et des pleins ordonnés par les cadres en béton qui viennent créer un relief sur la façade et qui intègrent les fenêtres. De larges baies vitrées, avec châssis fin en bois viennent cadrer les fenêtres. Les saillies des centres permettent de loger les volets roulants ainsi que les équipements de chauffage (voir annexe 8).

Le déclin de l’activité ferroviaire de la gare des Gobelins oblige la SNCF à prendre des mesures d’innovation et notamment une gare enterrée sur deux niveaux. Les rails de la gare passent seulement sur le premier niveau de sous-sol. Le deuxième est dédié aux entrepôts de stockage des marchandises, en remplacements des anciens démolis. Un troisième niveau entre la gare et la dalle voit le jour afin de laisser passer les voiries permettant de desservir les ensembles immobiliers. Les constructions vont d’abord sortir à l’ouest puis à l’est30

Au contraire de ce que l’on pense, la démographie de la population asiatique est bien moindre que son économie. La forme des toitures des commerces qui est souvent associé à cette population de l'arrondissement a en réalité une origine bien différente, comme l’explique Michel Holley luimême (voir annexe 8.1): 31 « Curieusement, et sans prémonition de ma part, les toitures de la galeries marchande, dont je souhaitais qu’elles rappellent les toiles provisoires des marchés hebdomadaires parisiens (construites en paraboloïde hyperbolique métallique), semblait évoquer des pagodes… Cela nous apparut comme une identification folklorique, confortée par l’installation de restaurants et de boutiques typiques. »32

La dalle des Olympiades est parfaitement desservie par les transports en commun : la ligne 7 du métro Maison-Blanche-Le KremlinBicêtre (ouverture en 1982) et le tramway des Maréchaux ou appelé 3a au sud (voir annexe 5).

La dalle est un espace de droit privé contrairement aux dalles publiques du front de Seine et de La Défense. Son statut de voie privée ouverte à la circulation publique permet un versement annuel de subvention municipale diminuant les coûts d’entretien.

Moiroux Françoise, 2006. « Les tours du 13e », Dossier, Le Moniteur 30

Holley Michel, 2012Urbanisme vertical & autres souvenirs, Paris, Somogy. 31

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19
Ibid. 32

Autour du projet des Olympiades sont conservés, car estimés en bon état, les immeubles en brique de l’OPHLM rue Nationale (1951) et les trois bâtiments en pierre de taille de l’école communale, rue Baudricourt (Eugène Cordier, 1872). Cela nous montre le manque d’homogénéité présent dans le 13e arrondissement parisien.

La fin de la construction de ces projets s’est accompagnée d’un changement d’état d’esprit de la population parisienne. L'uniformité des tours du 13e arrondissement, loin de représenter le nouveau visage du style traditionnellement homogène des quartiers parisiens, est vécue comme un appauvrissement du paysage urbain. L’architecture des tours sera qualifiée d’inhumaine par la population et sera rejetée. La dernière tour est construite en 1977.

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III

Les politiques urbaines

Depuis les années 60, la France est devenue dépendante de l’industrialisation. Cette technique moderne a révolutionné le monde de la construction (baisse de cout de fabrication, rapidité de construction), cependant elle est très energivore et le pétrole devient le moteur de l’économie du territoire. Alors, le choc pétrolier provoqué par les pays arabes va venir anéantir la France. L’augmentation du prix du pétrole par quatre, fait s’effondrer la croissance de l’économie et provoque une hausse du chômage en France ainsi que dans le reste du monde . 33 La fin de l’année 1973 marque un grand tournant de l’histoire de la construction des tours. Les constructions engagées vont ralentir jusqu’a prendre fin en 1977.

En 1974, après le décès de Georges Pompidou, gaulliste, Valéry Giscard d’Estaing, centre-droit (FRNI), devient président de la Ve République. Durant son mandat, Valery Giscard d’Estaing va faire de nombreuses réformes qui vont accompagner le changement dans la manière de penser la ville et le territoire. Comme exprimé dans son premier discours après son élection, il souhaite créer une nouvelle ère politique où il conduirait le changement avec le peuple français.

Pour illustrer ce changement, le 31 décembre 1975, Valery Giscard d’Estaing réinstaure la fonction de maire à Paris à travers une loi. Paris devient alors à la fois une commune et un département. En mai 1977, 34 Jacques Chirac (UDR), ancien premier ministre du président, est élu maire de Paris, le premier depuis Jules Ferry. En 1976, il crée l’entité administrative régionale et baptisera la Région Parisienne Ile-de-France. Les projets d’urbanisation ne sont seront plus gérés directement pas l’Etat.

Durant sa campagne présidentielle, Valery Giscard d’Estaing a clamé devoir réduire la construction des grands ensembles. Cette décision s'est notamment appuyée sur la circulaire d’Olivier Guichard, ministre de

« Les chocs pétroliers », Le portail de l’Economie, des Finances, de l’Action et des Comptes 33 publics, consulté le 02 mars 2019, [en ligne], URL : https://www.economie.gouv.fr/facileco/ chocs-petroliers

« Mairie de Paris », Wikipédia, consulté le 06 mars 2019, [en ligne], URL : https:// 34 fr.wikipedia.org/wiki/Mairie_de_Paris#De_la_Révolution_à_l'époque_contemporaine

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l’Equipement, de 1973 « ni tours ni barres » (voir annexe 9). Pour lui, il 35 faut répondre aux aspirations des Français qui souhaitent acquérir des logements individuels et non plus des logements de grande échelle ou en locatif. Pour se faire, il réoriente sa politique non plus vers des constructions de grandes envergures mais vers des aides au ménage qui vont permettre aux français de pouvoir acquérir des logement individuels . 36 Après son élection en 1974, Valery Giscard d'Estaing assure une transition pour rompre avec l’industrialisation et la construction de grands ensembles en masse . Cette transition va mettre un point final à la construction des 37 tours du 13e. En effet, les grandes opérations urbaines vont être abandonnées au profit de constructions de plus petites échelles et qui répondent à la morphologie de la ville. L’élection de Valery Giscard d’Estaing marque le 1er bouleversement politique et architectural de la fin du XXe siècle. C’est une nouvelle génération politique qui met fin au modernisme.

L’opération d’Italie 13 ne voit donc que la moitié de son projet se réaliser. Les Parisiens rejetant l’architecture moderne des tours, l’arrêt des constructions de grandes hauteurs imposé par Valery Giscard d’Estaing permet de réduire l’échec de l’opération. En effet, la population parisienne n’a pas été séduite par l’esthétisme des tours, et la mixité sociale prévue dans les barres HLM a fortement réduit l’attractivité du quartier. En outre, les équipements tardent à être construits : nouvelles écoles, crèches, face à l’augmentation de la population.

A cette époque, le métro ne dessert pas encore la dalle des Olympiades, ce qui restreint d’autant plus l’accès car les stations de métro les plus proches sont Tolbiac et Porte d’Ivry, à 10 min à pied et seulement deux bus desservent ce secteur (voir annexe 5). Enfin, les charges sont très élevées car les constructions sont soumises aux lois des immeubles de grande hauteur (IGH). Selon une étude réalisée en 2005, les charges dans les logements de grandes hauteurs aux Olympiades

Guichard Olivier, 1973. « Circulaire du 21 mars 1973 relative aux formes d'urbanisation 35 dites « grands ensembles» et à la lutte contre la ségrégation sociale par l’habitat. » Journal Officiel, le 5 avril 1973.

Fourcaut Annie, 1 juillet 2007, Les banlieues populaires ont aussi une histoire. Revue Projet 36 [en ligne]. URL : https://www.revue-projet.com/articles/2007-4-les-banlieues-populaires-ontaussi-une-histoire/

Tellier Thibault, 2008. « Le fonds Valéry Giscard d'Estaing aux Archives nationales : La 37 présidence de la République et l'urbanisme de 1974 à 1981 », Histoire urbaine, n°21, p.127-136 , consulté le 25 avril 2019. URL : https://www.cairn.info/revue-histoireurbaine-2008-1-page-127.htm

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s’élèvent entre 30 et 40 € le m2 par an . En comparaison, dans un 38 immeuble classique, les charges s’élèvent à 32 € du m2 par an . Les 39 charges IGH servent à contribuer aux frais du règlement de sécurité imposés par les immeubles de grande hauteur. Elles prennent en compte les services liés à l’entretien des immeubles tels que les des pompiers de gardes. De plus, le prix du foncier augmentant dans la capitale, les classes moyennes et populaires ne peuvent pas investir et se dirigent vers des villes plus petites dans la banlieue. La délocalisation des industries vers la banlieue Sud de paris dans les années 50 avait déjà provoqué l’exile d’une partie de la classe ouvrière qui s’est accroit avec la hausse du foncier. Face à ce départ, nous constatons que la rénovation urbaine provoque un changement social dans cet ancien quartier artisanal comme l’explique Henri Coing dans son ouvrage Rénovation urbaine et changement social. L'îlot n°4, Paris 13e ou bien Jerome Fourquet, dans L’archipel Français 40 41 et ses statistiques qui démontrent une baisse de la classe ouvrière contre une augmentation de la classe bourgeoise entre les années 80-90 dans la capitale.

Si les logements sont un échec, la dalle des Olympiades conserve ses commerces qui sont toujours autant fréquentés contrairement à l’esplanade du Front de Seine beaucoup plus déserte42 Toutefois, l’arrivée de la population asiatique dans le quartier dès 1974 va permettre de conserver le dynamisme des commerces et d’investir les logements. Même si les Olympiades sont habitées, les élus escomptaient une mixité sociale intégrant des populations bourgeoise et populaire.

La seconde guerre mondiale a marqué un tournant dans la manière de penser et de construire l’architecture. Pourtant, les opérations urbaines engagées à Paris, et dans le 13e arrondissement spécifiquement, nous démontrent que les idéologies urbaines envisagées ne correspondent plus à

Joubaire Alain, 2009. « Tour d’habitation : le prix de la hauteur », Ada 13, consulté le 24 38 avril 2019. URL : http://ada13.com/wordpress/2009/05/15/tours-dhabitation-le-prix-de-lahauteur/ Ibid 39

Coing Henri, 1966, Rénovation urbaine et changement social. L'îlot n°4, Paris 13e, Paris, 40 Edition ouvrière, collection L'évolution de la vie sociale, 1976, p303.

Fourquet Jérome, 2019. L’archipel Français, Paris, Le Seuil, collection Sciences humaines, 41 7 mars 2019, p384

« Quartier du Front de Seine Paris 15e, France », Concepto, disponible sur : http:// 42 www.concepto.fr/portfolio_page/quartier-du-front-de-seine-paris-15e-france/

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la demande des habitants, seulement après une décennie. En conséquent, la réaction de la population à l’égard de cette architecture, le krach pétrolier et les changements politiques ont interféré sur la suite des constructions des tours dans le 13e arrondissement parisien et sur l’effet escompté de modification de la typologie de population. Cependant, l’évolution de la sociologie de la capitale dans son ensemble vers la bourgeoisie se poursuit dans cet arrondissement comme dans les autres arrondissements de l’est, par-delà les formes urbaines.

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Partie 2 — Seine Rive Gauche

IPrésentation

Au début des années 70 commence à ce faire entendre les premières critiques sur le projet des tours. La ville de Paris va devoir élaborer une nouvelle stratégie pour redynamiser le quartier. Pour se faire, une série de projets va être proposée durant une quinzaine d’années avec un fil conducteur : un retour brutal à une urbanisation traditionnelle parisienne pour rompre avec l’architecture moderne des années 60-70.

En 1967, le sénat et l’assemblée nationale vont adopter la loi d’orientation foncière (LOF). Elle va fixer les grandes règles d’aménagement et d’urbanisme . Cette loi va permettre, dans la même 43 année, au conseil de Paris et au préfet de pouvoir lancer une révision du PUD, mis en place en 1961 et faire des études pour un nouveau schéma directeur d’urbanisme. Depuis 1963, le conseil de Paris souhaite compléter son équipe avec un atelier spécifique qui puisse réaliser des études afin d’élaborer une politique d’urbanisme. En 1967, l’Etat accepte et créé le comité des quatre. Ce comité a pour but de définir l’Atelier Parisien d’Urbanisme.44

L’Atelier Parisien d’Urbanisme (APUR) association créée en 1967, est un organisme d’étude qui agit comme « un instrument technique et de dialogue entre administration parisienne, administration centrale et gouvernement, Conseil de Paris » . Cet organisme a pour but de réaliser 45 des plans décidés par les collectivités publiques et d’apporter une analyse. L’APUR a pour premier directeur Lucien Petit qui organise très rapidement une équipe pluridisciplinaire afin d’avoir un regard complet sur les opérations urbaines à venir46

« Loi d’orientation foncière (n°67-1253 du 30 décembre 1967) », Journal Officiel de la 43 République Française, consulté le 06 mars 2019, [en ligne], URL : https:// www.legifrance.gouv.fr/jo_pdf.do?id=JORFTEXT000000501076&pageCourante=00003

APUR, C.B, « Le Conseil de Paris délibère sur la création de l'APUR », APUR 50ans, 44 consulté le 03 avril 2019, [en ligne], URL : http://50ans.apur.org/fr/home/1967-1977/leconseil-de-paris-delibere-sur-la-creation-de-lapur-1299.html

Ibid. 45 Ibid. 46

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Sur l’opération d’Italie 13, l’organisation va critiquer et dénoncer une approche « trop brutale » de l’urbanisation. Mais ils ne sont pas les seuls à critiquer l’architecture moderne dans Paris apparue dans les années 60-70. François Loyer, historien de l’art et de l’architecture, futur directeur de recherche au CNRS (centre national de recherche scientifique) et membre du Centre de recherche sur l'histoire de l'architecture moderne, « Centre André Chastel » à l'université de Paris-Sorbonne (1990-2009) va prendre la défense de l’art du XIXe siècle. Avec son article « Paris assassiné » , il 47 entraîne notamment l’inscription de la Gare d’Orsay en mars 1973 à l’Inventaire supplémentaire des monuments historiques, puis sa transformation en musée. Avec son expérience dans le patrimoine, il va jouer un rôle important dans l’élaboration des plans d’urbanisme de Paris en 1977 et en 2006. À partir de 1974, il effectue à la demande de l’APUR une cartographie des immeubles parisiens (intégrer dans son ouvrage Paris XIXe siècle : l’immeuble et la rue en 1987 et dans le film Paris, roman d’une ville en 48 49 1991). Cette enquête sur les immeubles parisiens lui permet de réhabiliter l’haussmannisme. Selon lui, les réalisations haussmanniennes assurent une meilleure hiérarchisation des espaces publics et privés, des voies et des constructions. Ce qui conduit à une meilleure cohérence des bâtis. Le modèle haussmannien va être réinterprété dans l’opération d’aménagement de la rive gauche du Sud-Est parisien dans le cadre d’une architecture beaucoup plus contemporaine.

En 1976, la ville de Paris pense un schéma directeur d’aménagement et d’urbanisme (SDAU), mis en vigueur en 1977 (voir annexe 10). C’est un des documents d’urbanismes qui cadre l’aménagement et l’urbanisme du territoire français, qui détermine les orientations stratégiques du territoire et l’utilisation des sols. Plus précisément, ce document coordonne les programmes d’urbanisation locaux avec la politique d’aménagement du territoire en vigueur. Il est la synthèse de toutes les idées regroupées de l’équipe de l’APUR. Ce document rompt totalement avec le Plan d’Urbanisme Directeur mis en place précédemment. Il marque le début d'une nouvelle ère d’urbanisme dans Paris. Le SDAU abandonne toutes les idées précédemment acquises dans le PUD tel que la mise en avant de

Loyer François, 1970, « Paris assassiné », L'Œil, N° 191, novembre 1970, 68 p. 47

Loyer François, 1987, Paris XIXe siècle. L’immeuble et la rue, Paris, Hazan, 478 p. 48

Neumann Stan avec François Loyer, 1991, Paris, Roman d'une Ville, Arte – Les Films d’ici, 49 [en ligne] consulté le 25 avril 2019. URL : https://www.youtube.com/watch?v=VsqYRFqcicw

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l'automobile avec la création des autoroutes urbaines pour imaginer des opérations plus en lien avec l’environnement.

Le SDAU de l’Ile de France est réalisé par l’IAURIF (institut d’aménagement et d’urbanisme d’Ile de France). Il s'appuie sur des études générales, sur les transports sur des diagnostics réalisés par la banque des données urbaines de l’APUR, mais aussi sur les politiques de secteurs et sur des opérations imaginées par les architectes de l’APUR.50 En 1983, une loi remplace le SDAU par le SD, schéma directeur.

La Loi d’Orientation Foncière (LOF) va aussi permettre de créer un nouveau règlement d’urbanisme, le plan d’occupation des sols (POS) qui va remplacer le PUD alors en cours. Il est adopté par la ville de Paris en 1977 mais sera appliqué aux constructions dès 1974. Le changement de nom du règlement renforce le changement politique. Le POS est un document administratif local qui est défini en fonction de chaque commune. Les réglementations imposées par celui-ci vont fortement contribuer au bouleversement architectural dans le 13e arrondissement. De plus, ce nouveau règlement met l’accent sur la relation entre Paris est son paysage. Le paysage urbain va prendre une autre dimension.51

A travers ses nouvelles missions, l’APUR réfléchi a un nouvel aménagement de l’Est parisien. Il concerne, pour le 13e arrondissement, le secteur entre les voies ferrées de la gare Paris Austerlitz et la Seine jusqu'au boulevard périphérique. Elle est cadrée du Nord au Sud par le quartier de la Salpêtrière et le quartier de la Gare. Depuis l’opération d’Italie 13, c’est la plus grande opération d'aménagement qu’ait connu Paris (voir annexe 11). Ce site possède des caractéristiques remarquables de par son paysage, sa desserte de transports en commun ou son foncier.

Le secteur est un ancien quartier industriel, avec peu de logements. Les industries présentes et les terrains de la SNCF créent une 52 coupure entre le centre du 13e arrondissement et la Seine. Le but des

APUR, J.L.S, « Schéma directeur d’aménagement et d’urbanisme de la ville de Paris 50 approuvé par décret », APUR 50ans, consulté le 03 avril 2019, [en ligne], URL : http:// 50ans.apur.org/fr/home/1967-1977/schema-directeur-damenagement-et-durbanisme-de-la-villede-paris-approuve-par-decret-1313.html

APUR, 1975. « Le règlement du POS et le paysage de Paris », Paris Projet, n°13.14, 152 51 pages.

APUR, 1977. « Schéma de secteur Seine Sud-Est » APUR 50ans, consulté le 24 avril 2019, 52 [en ligne], URL : http://50ans.apur.org/data/b4s3_home/fiche/ 74/02_schema_secteur_seine_sud_est_applan59_41c45.pdf

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opérations urbaines à venir est donc de renouer entre le paysage exceptionnel de la Seine et le 13e arrondissement. Celui-ci a tout de même conservé de nombreuses marques de son passé industriel. Certains bâtiments ont été conservés tandis que d'autres risquent de disparaître ou d'être en grande partie modifiés pour les intégrer dans l'opération d'aménagement d'urbanisation en cours. Parmi ces bâtiments industriels, nous trouvons (voir annexe 12) :

– les Frigos : un ancien entrepôt frigorifique de la Compagnie des Entrepôts et Gares Frigorifiques. Ils sont situés sur le long de la rue Tolbiac et sont occupés par des dizaines d'artistes depuis les années 1980. L’immeuble est reconnaissable aux fresques qui couvrent sa façade.

– les Grands Moulins de Paris : ils sont situés le long de la Seine dans le quartier de la gare. Ils ont été très endommagés par un incendie, mais ont été restaurés et intégrés dans l'université de Paris Diderot. Aujourd’hui, ils accueillent une bibliothèque universitaire, une cafétéria, des locaux d'enseignement et des bureaux.

– la Halle aux Farines : elle est devenue un bâtiment d'enseignement de l'université.

– l’usine de la SUDAC : La société urbaine d'air comprimé est située sur les quais de la Seine proche du périphérique. Elle accueille aujourd'hui l'Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Paris Val-de-Seine. Sa halle en brique et sa cheminée ont été réhabilitées tandis qu’un nouveau bâtiment la complète depuis (architecte Frédéric Borrel).

– la Halle Freyssinet : vaste halle en béton armé à trois travées jouxtant les voies ferrées d’Austerlitz. Elle a été à l'état d'abandon jusqu'au jour où sa réhabilitation fut envisagée. Le projet fut abandonné et la SNCF a loué la halle à la une société d'événementiel pour une durée de cinq ans. Quelques travaux de rénovation sommaire ont été réalisés afin de conserver le bâtiment ouvert pour le public. La halle est inscrite au titre des monuments historiques depuis 2012. Elle a été depuis rénovée et est devenue la Station F.

Plusieurs projets ont été proposés durant une vingtaine d’années sur ce site afin de le redynamiser. Il a d’abord été prévu pour accueillir l’exposition universelle de Paris, puis le village des Jeux Olympiques, et un quartier d’affaires. Enfin, des plans d’aménagement d’urbanisme ont été esquissés pour transformer le quartier.

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II

L'aménagement du Secteur Seine Sud-Est

L’aménagement de l’Est Parisien constitue l’un des points fondamentaux du programme municipal de Jacques Chirac pour les élections municipales de 1977.

Dans les années 1970, la ville de Paris imagine dans le Sud-Est de la capitale, un aménagement de la rive gauche et de la rive droite de la Seine. Cet aménagement a pour but de dynamiser ces deux différentes zones et de les rééquilibrer. En effet, ce secteur, partagé entre l'Etat, le Port de Paris, la Ville de Paris et la SNCF est essentiellement doté d’entreprises, de ports, de gare de marchandises et d’entrepôts. Même si ces équipements sont essentiels pour le bon développement d’une ville, le site possède des atouts exceptionnels et inutilisés. Il convient donc d’intégrer ces programmes dans un projet d’urbanisation qui permettra à la ville de Paris de mettre en valeur ce secteur.

Le site est de forme trapézoïdale, d’une envergure de 280 hectares avec la Seine qui sert d’axe de symétrie entre le 12e et le 13e. Cette zone est quadrillée par la gare de Lyon d’un côté, la gare d’Austerlitz et le périphérique sud de l’autre (voir annexe 13).

Avant que le projet d’aménagement ne démarre, nous observons déjà un plus grand développement du côté du 12e arrondissement que du côté du 13e arrondissement.

L’aménagement des deux zones est pensé comme un ensemble pourtant, les aménagements prévus présentent des inégalités programmatiques. Bercy dans le 12e arrondissement s’étend jusqu’au boulevard extérieur, en occupant tout l’espace libre, y compris les parcelles de la SNCF. L’opération empiète même sur les terrains ferroviaires. De par son programme très ambitieux, la ville de Paris peut espérer retrouver du dynamisme dans cette partie de l’aménagement.

Pour la rive Gauche, les objectifs sont beaucoup plus modestes. Le quartier prend des orientations industrielles et les plus grands aménagements seront centrés sur les ponts traversant la Seine. Les terrains appartenant à la SNCF ne seront pas touchés. 53

APUR, 1990. « Aménagement du secteur Seine Rive Gauche », Paris Projet, n°29, 202 53 pages.

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Fin 1970 - début 1980, des programmes d’équipements majeurs voient le jour. Ainsi, un palais omnisports, une gare, le ministère des Finances mais aussi et surtout un grand parc viennent compléter la rive droite. En parallèle, la rive gauche se dote de ZAC (zone d'aménagement concertée). En 1981, la ZAC Tolbiac Masséna voit le jour. Elle est constituée essentiellement d’équipements tertiaires. Vient s’ajouter la ZAC Chevaleret Jeanne d’Arc, en 1984 qui se compose également de logements. Puis l’hôpital de la Salpêtrière est aussi réorganisé. Aucun aménagement d'ensemble ne sera prévu sur la rive gauche comme cela a été effectué sur la rive droite. Des petites opérations seront réalisées avec des liaisons qui amènent sur la rive droite.

Cette manière de concevoir le nouvel aménagement explique pourquoi le 13e arrondissement demeure moins attractif. La SNCF n’ayant pas cédé ses parcelles à la ville de Paris, il est alors impossible de penser une opération d’une envergure égale à celle du 12e.

Cette opération n’a donc pas permis au 13e arrondissement de trouver le dynamisme souhaité par les élus.

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III

L’exposition universelle

En 1981, François Mitterrand devient le premier président de gauche de la Ve République (PS). Il va mettre en avant dans, sa politique, la culture ce qui causer un deuxième bouleversement politique.

Le 24 septembre de la même année, François Mitterrand annonce la candidature de Paris pour l’exposition universelle de 1989 afin de célébrer le bicentenaire de la révolution. Son nom, « Les chemins de la liberté, projet pour le troisième millénaire ». François Mitterrand voit les choses en grand. A travers cette exposition il souhaite révéler l’architecture grâce à des projets créatifs afin de laisser à Paris un héritage comme il a pu connaitre durant les expositions passées (1889 et 1900). Cette manière de penser l’architecture dans l'espace urbain est représentative de l'esprit républicain qu’assume le président selon l’historien Pierre Nora . 54

Le projet est divisé en deux parties : une première au sud-est et une deuxième partie au sud-ouest de Paris.

Ces deux secteurs seront reliés par la Seine et par la petite ceinture Sud. L’exposition s’étale, dans le secteur Sud-Est, sur le quartier de Bercy et sur le quartier de Tolbiac (voir annexe 14).

Le quartier de Tolbiac, de 18 hectares, doit comporter les pavillons thématiques et des bâtiments entourés d’un jardin. Le quartier de Bercy, de 20 hectares, se voit lui doté d’un ensemble d'installations temporaires abritant des activités ludiques.

Les équipements publics de ce nouveau quartier deviendront alors des points centraux de la ville, le temps d’une exposition qui va permettre de renouveler l’activité du 13e arrondissement grâce au tourisme attendu. Le caractère industriel et artisanal du quartier devait aussi être conservé et utilisé afin de mettre en valeur le passé de ce quartier.

En 1982, le BIE (bureau international des expositions) valide le projet d’exposition.

En 1983 un projet de loi est présenté par Pierre Mauroy, Premier Ministre, au conseil des ministres pour l’exposition universelle de 1989 afin de créer un établissement public national regroupant l’Etat, la région et la ville de Paris.

Mais ce projet non discuté avec les collectivités territoriales concernées se voit être refusé. En effet Jacques Chirac, maire de la ville de Paris, et

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Nora Pierre, 1986, Les Lieux de mémoire, tome 1, Paris, Gallimard.

opposant de François Mitterrand, s’opposent publiquement au projet le 02 juillet 1983. Les coûts sont trop importants et les conséquences de ce projet auraient causées de nombreuses perturbations dans la ville.55 Quelques jours plus tard, François Mitterrand renonce au projet dans son entièreté.

Après l’abandon du projet, la ville publie le « plan programme de l’Est parisien » document qui doit permettre de rééquilibrer l'Est parisien56 (voir annexe 15).

« L’exposition universelle à Paris pour 1989 annulée. », INA, consulté le 15 février 2019, [en 55 ligne], URL : https://fresques.ina.fr/mitterrand/fiche-media/Mitter00305/l-expositionuniverselle-a-paris-pour-1989-annulee.html

APUR, 1987, « L'aménagement de l'Est de Paris », Paris projet, n°27-28, 305 pages.

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56 35

Les Jeux Olympiques

En 1984, Paris présente sa candidature pour les Jeux Olympiques de 1992 . Le projet prévoit de réunir de nouveau les sites de Bercy et de 57 Tolbiac.

En 1986, la SNCF cède 13 hectares de ses terrains dans le quartier de Tolbiac à la ville de Paris. A ce moment-là, on prévoit de déplacer de nouveau la gare de marchandise de Tolbiac afin de pouvoir créer un ensemble important : Bercy-Tolbiac

Pour se faire, les architectes imaginent couvrir une partie des entreprises ferroviaires présentes sur le site de Tolbiac afin d’édifier un stade nautique et le centre de presse. Ces équipements seront reconvertis ultérieurement en bureaux. A cheval sur les deux rives doivent se trouver le village olympique, le secteur international et l’espace de rencontres. Sur la rive de Bercy se poursuit la construction du Palais omnisports engagée durant l’aménagement du Secteur Seine Sud-Est (voir annexe 16)58

La candidature de Paris pour les Jeux olympiques n’est finalement pas retenue mais le programme est maintenu un certain temps. Les terrains sur le site de Tolbiac appartenant à la SNCF sont tout de même acquis par la ville de Paris et un projet de nouveau quartier doté 1500 logements, 100 000 m2 de bureaux et d’équipements publics tel que du sportif, du social ou de l’universitaire voient le jour à la place du village olympique initialement prévu.59

Nivet Soline, 2016. Paris Rive Gauche : documents 1981-2016, Pavillon de l’Arsenal, Paris, 57 360 pages.

APUR, 1990. « Aménagement du secteur Seine Rive Gauche », Paris Projet, n°29, 202 58 pages.

Nivet Soline, op. cit. 59

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IV
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VUne cité financière

Ce n’est qu’en 1987 que le site est considéré comme une entité à part entière et qu’un projet se dessine sur l’entièreté du secteur. Dans cette même année, l’APUR lance la première consultation prospective sur le secteur Tolbiac Masséna (voir annexe 17).

Deux équipes vont présenter un projet. D’un côté, David Bigelman et André Vaxelaire proposent un registre plutôt classique de la ville ordonnancé, avec des îlots fermés. Cette proposition va agir comme une réponse face aux bâtiments de la rive droite de la Seine . 60 De l’autre, Fernando Montes et Pierre Granveaud vont proposer une composition classique, mais avec une typologie moderne qui va faire écho aux cités-jardins et aux pavillons des cités universitaires61

En 1988, François Mitterrand est réélu à la présidence de la république. La même année, la Sernam, un des services de la SNCF annonce la fermeture de ses entrepôts. La réduction des activités liées au transport de marchandises et aux trafic ferroviaire dû au report des lignes TGV à Montparnasse va libérer beaucoup d’espace foncier. Ceci va inciter l’APUR à organiser une deuxième consultation pour revoir les idées sur le secteur en intégrant les voies ferrées et le foncier des entrepôts (voir annexe 17).

Quatre équipes vont travailler sur le projet. Jacques Andren et Robert Schlumberger questionnent les voies de circulations, comment les intégrer dans les paysages et dans le territoire. A travers ce projet, on retrouve les idées imposées par le SDAU notamment celle de prendre en compte le contexte de la ville dans les projets.

L’équipe de Fabrice Dusapin et François Leclercq va, elle, se pencher sur l’avenue et comment traiter la question de la limite entre espace public et immeuble.

Le point commun entre ces projets est la morphologie correspondant au secteur d’activité. La tour est envisagée pour le tertiaire tandis que le résidentiel conserve une forme plus traditionnelle en îlot.62

APUR, 1990. « Aménagement du secteur Seine Rive Gauche », Paris Projet, n°29, 202 60 pages.

Ibid. 61 Ibid. 62

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Pour le secteur d’Austerlitz, Jacques Chirac, à la tête de la mairie de Paris va demander un projet d’aménagement pour implanter un quartier d’affaires.

Ce projet doit contenir une cité financière faisant face au ministère des Finances côté Bercy ainsi qu’une grande bibliothèque face au palais omnisports . 63

Le projet se déploie sur 50 hectares, dont 2,5 km longeant les quais de la Seine.

Ce quartier financier a pour finalité de devenir un pôle urbain majeur pour intégrer Paris dans le circuit international de l’économie.

Les ensembles de bureaux et d’équipement sont en lien direct avec la place financière et économique de Paris.

Un pôle de communication, secteur jusqu’à présent sous-développé dans la capitale, est intégré pour répondre à ce manque.

La ville de Paris va une fois de plus collaborer activement avec la SNCF pour que leur projet voit le jour. Une fois les terrains de la SNCF cédés à la ville de Paris, 13 hectares pourront accueillir 150 000 m2 de bureaux et 2 000 m2 logements et des équipements.

Malgré cette sédation la SNCF conserve un rectangle de 5 hectares afin de réinstaller des trains auto-accompagnés. Cependant, ce rectangle peut être recouvert de constructions en superstructure.

L’APUR va s’occuper de ce projet, considéré comme assez simple en surface, mais en réalité, la jonction entre l’ancien quartier du 13e et le nouveau s’annonce très compliquée.

Le projet de la bibliothèque va remettre en cause les premières esquisses, car personne ne connaît l’intégralité du programme et donc ni la superficie et ni son ampleur.

Nivet Soline, 2016. Paris Rive Gauche : documents 1981-2016, Pavillon de l’Arsenal, Paris, 63 360 pages.

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VI

Le projet Athena

Le contexte immobilier et foncier du secteur renforce l’attractivité du site. Les terrains sont rares à Paris et la proximité de ce secteur avec le centre de la capitale est exceptionnelle. Paris connait à ce moment-là un desserrement, c’est à dire un besoin d’augmentation de la surface habitable des habitants, que ce soit dans les logements ou dans les bureaux. La demande foncière commence donc à être pressante et le site proposé par le 13e est idéal.

Cette zone d’aménagement débute de la gare d’Austerlitz jusqu’au boulevard périphérique Sud (voir annexe 18). Jean-Paul Viguier et Jean François Jordy propose un projet, nommé Athena, constitué de trois points fondamentaux 64:

- Le premier gros point de ce chantier concerne la gare d’Austerlitz. Elle doit être déplacée au niveau des boulevards extérieurs et donc en dehors de la ville de Paris, ce qui fait polémique.

- On trouve donc à l’emplacement de la gare actuelle le deuxième gros point de ce projet, la TGB (très grande bibliothèque de F. Mitterrand). Le déplacement de la gare permettrait à la Salpêtrière de retrouver un accès direct au quai de Seine et toutes les rues qui menaient anciennement à la gare seraient prolongées jusqu’au fleuve.

- Enfin, le troisième point concerne l’emplacement des voies de circulation qui est le point central du projet. Sous l’avenue principale créée, se trouverait une autoroute et des immeubles de 8 ou 9 étages borderaient l’avenue.

Pour finir, à l’Est, le projet Athena prévoit un projet de quartier d’affaires qui jouerait la liaison avec le quartier Tolbiac-Masséna

Afin de construire la très grande bibliothèque, la municipalité offre 7 hectares de terrains. Celle-ci se trouvera sur le site de Tolbiac sur les quais de la Seine. Sa situation permettra d’inscrire autour d’elle d’autres équipements intellectuels.

Le quartier Tolbiac est un des plus tristes et sinistres de la ville de Paris. Il est entièrement peuplé d’entrepôts à moitié abandonnés du fait qu’aucun projet imaginé n’ait été encore réalisé.

APUR, 1990. « Aménagement du secteur Seine Rive Gauche », Paris Projet, n°29, 202 64 pages.

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Cette bibliothèque va agir dans le quartier comme une enseigne prestigieuse qui va représenter le 13e arrondissement. Dans la politique de rééquilibrage de l’Est parisien, plus de 150 000 hectares doivent être reconstruits, il est donc nécessaire de donner à ce quartier un emblème qui va représenter la revalorisation du 13e arrondissement.

L’importance de ce projet souhaité par le Président de la République fait s’accélérer la réflexion sur les transports en communs. Le RER A est saturé. Pour pallier ce problème, le projet METEOR, transport reliant Bercy, Tolbiac et le centre du 13e est lancé. La liaison entre la gare d’Austerlitz et de Lyon est aussi envisagée ainsi que le prolongement de la ligne 10 (voir annexe 19).

La TGB va devenir la BNF (Bibliothèque Nationale de France). Plus de vingt projets vont être imaginés. Deux points importants vont diriger le projet : il faut composer avec une surface monumentale, plus de 250 000 m2. Les architectes devront allier l’usage avec la monumentalité. Ensuite, la BNF sera le premier bâtiment du quartier à être construit. Il agira donc comme un exemple à suivre et un repère pour les futures constructions du quartier.

Chaix & Morel et Jan Kaplicky vont opter pour la monumentalité du bel objet. James Stirling quant à lui va éclater le projet en famille de formes distinguées. C’est finalement le projet de Dominique Perrault qui est retenu pour sa neutralité due à ses quatre tours en verre et la théâtralité de leur position au seuil du futur quartier . 65

La place centrale dans la BNF va créer une continuité avec les places emblématiques en bord de Seine telle que celle de la Concorde, du Champ de Mars ou des Invalides. La Seine ainsi mise en valeur devient le point majeur du quartier du 13e arrondissement.

Ce nouveau projet va permettre aux tours du projet d’Italie 13 de se faire oublier du paysage des Parisiens. En effet, l’ampleur de cette architecture permet, par sa monumentalité, de marquer la renaissance du quartier dans la ville de paris.

Les quatre tours, les quatre livres qui se font face sont le nouvel emblème du 13e et sa place publique devient un lieu urbain, de vie. Cette bibliothèque est un type entièrement nouveau d’architecture qui promet de belles constructions pour le futur quartier.

APUR, 1990. « Aménagement du secteur Seine Rive Gauche », Paris Projet, n°29, p116

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Finalement, après que la Ville de Paris, la SNCF et l’APUR aient étudié la possibilité de déplacer la gare à l’extérieur de Paris, la SNCF y remédie et 66 envisage d’accueillir des TGV afin de relancer le trafic. Austerlitz redevient alors une gare de première importance et soulage le trafic des gares de Lyon et Montparnasse .

APUR, A.M.B, « Secteur Seine Rive Gauche », APUR 50 ans, consulté le 03 avril 2019, [en 66 ligne], URL : http://50ans.apur.org/fr/home/1988-1997/secteur-seine-rive-gauche-1321.html

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VII

ZAC Seine Rive Gauche

Fin 1989, une nouvelle consultation est organisée. Cinq équipes reprennent les études en intégrant le projet de la BNF de Perrault ainsi que le quartier autour qu’il a imaginé (déclinaison de toursbureaux, îlot logement et longue avenue parallèle à la seine).

On distingue quatre tendances . 67

- Alain Sarfati essaie d’articuler la BNF et les immeubles de bureaux avec un programme universitaire.

- Pierre Gangnet, Michel Corajoud et Claude Vasconi, se concentrent sur le tracé de l’avenue parallèle à la Seine.

- Christian de Portzamparc cherche un moyen d’adapter son îlot ouvert au nouveau quartier.

- Jean-Paul Viguier et Jean-François Jodry proposent de ponctuer le secteur d’une douzaine de tours plus hautes que celle de la BNF.

Depuis 1989, les idées se précisent. Les voies sont dessinées et validées, il est donc question de répartir les programmes et de décider des morphologies à adopter.

Francois Grether émet une réponse qui s’appuie sur le projet de Jean-Paul Viguier et Jean François Jodry. Il propose des tours hautes qui accueilleront les bureaux et des îlots bas pour les logements.

Pierre Micheloni soumet lui le quartier à une contrainte de hauteur. Il s’adapte au projet de 1989 proposé par Perrault et dessine des immeubles bas sans différencier le programme.

En 1990, le premier plan d’aménagement de zones fixe les grandes tendances du projet. Il consiste à couvrir les voies ferrées entre la gare et le boulevard périphérique afin de libérer de l’espace constructible. Le programme tertiaire est décidé le long de la nouvelle avenue. Les immeubles de logements en bord de Seine sont contraints à une hauteur de plafond qui varie entre 35 m, soit 11 niveaux côté avenue, et 24 m, pour 7 niveaux côté Seine. Cette contrainte permet un dégagement sur le paysage urbain souhaité par les politiques dans les schémas d’aménagement.

APUR, 1990. « Aménagement du secteur Seine Rive Gauche », Paris Projet, n°29, 202 67 pages.

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La BNF sera la seule construction verticale. Le quartier est divisé en trois secteurs, comprenant chacun un élément majeur qui sera au centre du secteur (voir annexe 20) 68:

- Secteur Austerlitz avec la gare

- Secteur Tolbiac avec la bibliothèque nationale de France

- Secteur Masséna avec un pôle universitaire à définir La superficie des constructions est estimée à 1,8 millions de m2 sans compter la BNF de 130 hectares. 520 000 m2 sont destinés aux logements, 900 000 aux bureaux et 100 000 aux équipements universitaires ou médicaux. Deux voies rapides souterraines sont aussi prévues, l’une en contre bas du quai de la gare et l’autre sortant de la future avenue.

La construction de la BNF ainsi que le projet de Dominique Perrault vont définir les orientations du projet de la ZAC comme une longue avenue d’ouest en Est qui chevauche le réseau de chemin de fer de la gare d’Austerlitz.

En juillet 1990, l’APUR consulte 5 équipes pour le développement des 3 secteurs de part et d’autre de la bibliothèque. L’attention des architectes est portée sur la conception des îlots et la hiérarchie des espaces publics ainsi que des traversées.

Le chantier de la BNF débute ainsi que celui de la ligne 14 du métro. L’avenue de France et l’aménagement des quais de la Seine sont acceptés et vont permettre de fixer des règles d’urbanismes. Progressivement, le quartier rive gauche prend forme et va laisser place à un nouveau paysage urbain.

L’opération de Paris Rive Gauche est alors estimée à 25 milliards de francs pour 900 000 m2 de bureaux et 5 000 logements. Cela représente 2% du budget de l’Etat. L’opération a été pensée dans une stratégie d’équilibre financier : les programmes de tertiaire envisagés afin de développer et rééquilibrer les emplois dans l’Est de Paris assurent un contrepoids qui remboursera les sommes dépensées dans l’aménagement du secteur.

Le 7 novembre 1990, le préfet de l’Ile-de-France signe la déclaration d’utilité publique de la zone d’aménagement que la ville de Paris attendait depuis un an.

Nivet Soline, 2016. Paris Rive Gauche : documents 1981-2016, Pavillon de l’Arsenal, Paris, 68 360 pages.

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Après un passé surprenant, avec un programme d’exposition universelle, un village de Jeux olympiques, une cité financière puis l’ambition de reculer la gare d’Austerlitz, le secteur Tolbiac-Masséna-Austerlitz va pouvoir se reconstruire.

En plus de compléter les programmes manquants au sein sa ville, ce programme ambitieux va permettre à Paris de s’inscrire et de rayonner à l’échelle internationale.

Entre 1990 et 1991, Paul Andreu finalise le projet de la future avenue sans connaître les projets autour puisque les seuls architectes déjà au travail sont ceux de la gare et de la BNF. Le premier sujet traité est le rapport entre l’avenue et les infrastructures de transport. Ensuite, des espaces végétaux seront insérés au centre des îlots comprenant des bâtis peu élevés pour garder des proportions classiques.

En 1992, Roland Schweizer est désigné par la SEMAPA pour coordonner la construction d’îlots de part et autre de la BNF.

En 1993, le tribunal administratif annule le plan d’aménagement de zone de l’opération d’urbanisme Seine rive gauche, accepté en 1991 pour manque d’espaces verts et annule l’enquête d’utilité publique 69 130 hectares dont 30 hectares de dalles couvrants les voies SNCF, 5 000 logements, 900 000 m2 de bureaux et 60 000 employés, 4 000 places de parking autour de la BNF vont être mis en suspens. L’hôtel de Ville de Paris fait appel devant le Conseil d’Etat, qui autorise le plan d’aménagement de zone, mais malheureusement l’enquête d’utilité publique a été annulée et si la ville veut continuer son aménagement, elle 70 va devoir reprendre la procédure.

Les modifications des plans perdurent sur deux années. Aucune construction n’a encore commencé mis à part la BNF en 1991 et la ligne 14 métro en 1989.

La bibliothèque nationale de France est livrée en 1995 et la ligne 14 en 1998 mais seulement entre les stations Madeleine et Bibliothèque Nationale de France.

Outre les modifications réclamées par le tribunal administratif, le plan d’aménagement de la ZAC Seine Rive Gauche reste fidèle à celui présenté en 1990. En 1995, les travaux d’aménagement débutent. Le Sud-

Rebuffel Catherine, 30 octobre 1996. « La polémique sur la ZAC Paris Rive gauche est 69 relancée. » La Croix, consulté le 12 mars 2019, [en ligne]. URL https://www.la-croix.com/ Archives/1996-10-30/La-polemique-sur-la-ZAC-Paris-Rive-gauche-est-relancee_NP_-1996-10-30-415360

Ibid. 70

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Est voit enfin un plan d’aménagement se stabiliser et se concrétiser. Les travaux vont perdurer pendant une vingtaine d’années.

Malgré les nombreux projets envisagés et l’arrêt brutal du dernier aménagement, l’opération d’aménagement de l’Est illustre une autre tendance de l'urbanisme moderne parisien : une réinterprétation de l’architecture haussmanienne traditionnelle.

Cette opération marque le retour des règles de l’architecture traditionnelle parisienne se conjuguant avec une architecture contemporaine. On retrouve un alignement sur la rue et une harmonie des gabarits. Seule la pierre de taille de l'époque a laissé place à des parois de verre représentant la modernité que la capitale adopte dans ses architectures.

Les schémas d’aménagements directeurs mis en place au fil des années ont donc permis de retrouver une cohérence dans le paysage urbain parisien.

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Conclusion

Si le 13e arrondissement parisien connait autant de bouleversements architecturaux durant la période de 1960-1990, c’est dû aux changements politiques qu’a connu la France durant cette période.

En effet, la naissance de la Vème république s’accompagne d’une nouvelle ère de politique urbaine, celle des grands ensembles. L’Etat a su tirer profit des prouesses architecturales engendrées par l’industrialisation et répondre aux besoins de la population d’après guerre. Le plan Marshall avec son financement aura permis de se pencher sur la politique de reconstruction et l’élaboration de projets audacieux.

Pour répondre aux besoins de dynamisme et de réaménagement du 13e arrondissement parisien, l'Etat va utiliser ces progrès dans le cadre de l'opération Italie 13.

Pour autant, plusieurs facteurs vont remettre l’opération en cause et notamment les choix architecturaux des années 60 : le rejet de l’architecture , le manque d’équipements et le changement social. La population parisienne n’est pas réceptive à cette architecture moderne et futuriste des années 60 et rejette les tours.

De plus, la population pointe le manque d’équipements notamment des transports et de l’éducatif.

Avec le réaménagement du quartier est envisagé un rééquilibre des classes sociales. Ancien quartier de classes populaires, il va connaitre, grâce à l’opération d'Italie 13 une gentrification. Avec la délocalisation des industries dans la banlieue Sud parisienne et la hausse du foncier, les 71 classes populaire et moyenne de la capitale vont exiler vers les banlieues parisiennes.

Enfin, durant cette même période, le choc pétrolier plonge la France dans une grande crise, qui lui rappelle que son économie dépend aussi de l’équilibre mondial.

C’est dans ce nouveau climat économique que l’Etat français lance l'opération d’urbanisme Seine rive gauche. A travers ce projet de caractère exceptionnel, l’Etat se montre à l'écoute de l'électorat français et des aspirations qu'ils espèrent pour leur mode de vie tout en essayant de développer Paris au rang mondial pour relancer l'économie de la France.

Ainsi, à travers des projets tel que l’exposition universelle, les jeux olympiques, la cité financière ou Paris Rive Gauche, Paris souhaite se

Bastié Jean, 1964. La croissance de la banlieue parisienne, Paris, Presse universitaire de 71 France, 1964, p624

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redonner une image moderne et imposante pour entrer dans la course des villes internationales.

La nouvelle génération d’architectes, en opposition avec celle du mouvement international, dessine pour Paris une architecture en adéquation avec le paysage urbain et l’héritage du patrimoine du siècle précédent.

Ainsi l’architecture des années 80-90 contraste avec l’architecture des années 60-70 : le rêve américain imaginé par Michel Holley laisse place à un retour de la ville haussmanienne.

A travers les années 1960-1990, on observe un lien fort entre les politiques de construction et les formes urbaines du XIIIe arrondissement. On relève trois grandes périodes marquées par des changements politiques importants : Une première sous la présidence de Charles De Gaulle et Georges Pompidou (1960-1973) avec une architecture moderne. Une deuxième période qui débute après le début de la crise économique et avec l’élection de Valery Giscard d’Estaing : 1973-1981. Elle met fin à l’architecture moderne engagée pour un retour à un paysage urbain plus traditionnel. Et enfin une troisième, 1981-1995, sous le mandat de François Mitterrand qui met en avant une architecture s’inspirant du mouvement moderne commencé dans les années 60 mais qui prend en compte le caractère de l’architecture parisienne traditionnelle.

Après validation du projet de Paris Rive Gauche en 1991, l'opération va encore connaitre de nombreuses modifications, toutes incitées par l'opinion politique mais les grandes lignes de l’orientation urbaine choisies resteront les mêmes.

Paris XIII : Les bouleversements architecturaux durant les années 1960-1990
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Bibliographie
54

Annexes

Annexe 1 : Cartographie de la croissance de la ville de Paris

Carte de la croissance urbaine de Paris durant les années 1000 à 1900 Atlas historique de Paris

Annexes
58

Annexe 2 : Cartographie des îlots insalubres parisiens

Les îlots insalubres parisiens en 1921

Architecture française, mars 1942

Annexes
59

Annexe 3 : Cartographie du secteur étudié

Ilot Galaxie

Les Olympiades Ensemble Masséna

ZAC Paris Rive Gauche de haut en bas : secteur Austerlitz, secteur Tolbiac, secteur Masséna

Annexes
60
61
Annexes 63

Annexe 7 : Descriptions des logements des Olympiades

Logement privé : 1885 logements

Nom Architecte Années de construction Nombre d’étage Nombre de logement

Mexico Michel Proux 1970–1972 32 250

Sapporo Michel Proux 1970–1972 32 251

Athènes Michel Proux 1970–1972 32 271

Cortina Jean Chaillet 1973–1976 35 408

Helsinki Jean Chaillet 1974–1976 35 385

Tokyo J. Brandon et B. Béhar 1972–1976 31 320

Logement social : 1534 logements

Nom Architecte Années de constructio n

Rome Maurice Cammas 1971–1972

Type de logement Nombre d’étage Nombre de logement

Habitation à loyer modéré

Squaw Valley Maurice Cammas 1971–1973 Habitation à loyer modéré

16 308

16 280

Anvers Maurice Cammas 1971–1975 Immeuble à loyer normal 34 265

Grenoble Maurice Cammas 1971–1976

Londres Maurice Cammas 1971–1976

Habitation à loyer modéré

19 360

Immeuble à loyer normal 33 321

Annexes
64

Annexe 8 : Photographies des Olympiades

2. Détail d’une façade d’une tour de logements sociaux Tour Anvers

1. Vue des Olympiades en arrivant dans le quartier de gauche à droite : Grenoble, Londres, Anvers et Rome

3. Détail d’une façade d’une tour de logements privés Tour Sapporo

Annexes
65
Annexes 68
Annexes

Annexe 10 : schéma directeur d’aménagement et d’urbanisme

Schéma directeur d'aménagement et d’urbanisme de la ville de Paris Carte, Atelier parisien d'urbanisme Collection APUR

Annexes
70

Annexe 11 : Cartographie de l’opération Seine Rive Gauche

Annexes
71

Annexe 12 : Cartographie des bâtiments industriels

Annexes
72

Annexe 13 : Cartographie de l’aménagement du secteur Seine Sud-Est

Plan-programme de l'est de Paris, 1983 Carte, Atelier parisien d'urbanisme Collection APUR

Annexes
73

Exposition Universelle 1989

Bercy - Tolbiac — Etudes APUR -1983

Exposition Universelle 1989

Proposition pour le site Bercy-Tolbiac d’OMA — Rem Koolhaas, architecte, 1983 ©Mission pour les Etudes et la préfiguration de l'Exposition de l’universelle de 1989

74

Plan-programme de l'est de Paris, 1983 Carte, Atelier parisien d'urbanisme Collection APUR

Annexes 75

Annexe 16 : Cartographie des Jeux Olympiques

Jeux Olympiques 1992

Synthèse élaborée par l’APUR à partir des idées fournies les architectes consultés lors de la candidature aux Jeux Olympiques de 1992, enrichie des réflexions précédemment formulées pour le site Est de l’exposition universelle, 1985 Collection APUR

Jeux Olympiques 1992

Candidature de Paris pour les Jeux Olympiques de 1992, étude pour l’implantation du village Olympique sur le site Bercy-Tolbiac Proposition de Jean-Pierre Buffi, assisté de Pascal Chombart de Lauwe et Jean Lamude, architectes, 1985 Collection APUR

Annexes
76

Secteur de la consultation de 1987 Carte, Atelier parisien d'urbanisme Collection APUR

Secteur de la consultation de 1988 Carte, Atelier parisien d'urbanisme Collection APUR

Projet Athena

Etude réalisée par Jean-Paul Viguier & Jean François Jordy & associé Collection APUR

Projet Athena

Etude réalisée par Jean-Paul Viguier & Jean François Jordy & associé Collection APUR

78

Annexe 19 : Cartographie des transports en commun envisagés

Annexes
79

Annexe 20 : Cartographie du Secteur Seine Rive Gauche

Annexes
80

Dates Clés

1945 : Fin de la première guerre mondiale

1946 : Naissance de la IVè République

1946-1975 : 30 glorieuses

1950 : Mise en place de la politique de grands ensembles

1958 : Naissance de la Vè République

1958-1969 : Mandat présidentiel de Charles De Gaulle (UNR)

1960 : Début de l’opération Italie 13

1961 : Application du plan d’urbanisme directeur

1969 -1974 : Mandat présidentiel de Georges Pompidou (UNR), ancien premier ministre de De Gaulle

1969 : Début de la construction des Olympiades

1970 : Début de l’opération Seine Rive Gauche

1970 : Aménagement du secteur Seine Sud Est

1973 : Choc pétrolier

1974-1981 : Mandat présidentiel de Valery Giscard d’Estaing (FRNI)

1974 : Application du plan d’occupation des sols

1976 - 1995 : Jacques Chirac (UDR), ancien premier ministre de Valery Giscard d’Estaing est élu maire de Paris

1977 : Arrêt de la construction des tours

1977 : Mise en vigueur du Schéma directeur d’aménagement d’urbanisme 1981-1995 : Mandat présidentiel de François Mitterand (PS)

1981 : Projet d’exposition universelle

1984 : Projet des jeux olympiques

1988 : Projet de cité financière 1988 : Projet Athena

1989 : Projet de la ZAC Paris Rive Gauche

1989 : Début des travaux de la ligne 14 du métro 1991 : Validation du projet de la ZAC Paris Rive Gauche par le 1991 : Début des travaux de la BNF

1993 : Arrêt du projet de ZAC Paris Rive Gauche par le tribunal administratif de Paris

1995 : Livraison de la BNF 1998 : Livraison de la ligne 14

Dates clés
83

Durant les années 1960-1990, le 13e arrondissement de Paris connait des bouleversements architecturaux majeurs.

Ancien quartier artisanal, dans les années 50, un certain nombre des terrains ne sont pas encore construits.

Pour développer cet arrondissement et répondre à la demande de logement de l’après-guerre, l’Etat engage une opération d’urbanisme de grande envergure : Italie 13. Depuis les grands travaux d’Haussmann aucune opération n’a été de cette ampleur. Ce vaste projet, au centre du 13e arrondissement, a permis la construction du quartier des Olympiades, grande référence de l’architecture des grands ensembles.

La réaction de l’opinion public face à cette architecture futuriste et le contexte économique de la France forcent les politiques à remettre en cause les choix architecturaux envisagés et stoppent les constructions des immeubles de grandes hauteurs.

L’Etat lance alors une deuxième opération d’aménagement, située en bord de Seine. Dotée d’un double enjeu, cette opération doit servir à ouvrir le 13e arrondissement sur la capitale mais aussi permettre à Paris de s’élever au rang mondial. Les études vont perdurer sur une quinzaine d’années, avant que le projet fnal ne soit validé par la ville de Paris puis remis en cause par l’opposition.

Les incertitudes politiques qui règnent depuis une trentaine d’années ont un impact considérable sur le paysage urbain du 13e arrondissement qui est loin d’être abouti.

In the 1960-1990 time period, the 13th arrondissement of Paris is experiencing great architectural changes.

Historic artisanal district in the 1950’s, number of lands are not built yet.

To develop this area and answer to post-war demand for housing, the State commit to a major urban operation : Italie 13. Since the great works of Haussmann no operation has been of this magnitude. This vast project, in the center of the 13th arrondissement, has enabled the construction of the Olympiades district, a great reference for the architecture of large building complexes.

The reaction of public opinion to this futuristic architecture and the France economic context, obligate politicians to other architectural choices and stop high-rise buildings. The State launched a second development operation located along the Seine. This operation would link the 13th district to the capital and also, raise Paris to the world rank.

The studies will last for about ffteen years, before the fnal project is validated by the city of Paris. But challenged by the opposition.

Political uncertainties since 30 years, signifcantly impact the 13th district urban landscape, which is far from being achieved.

Paris — Opération d’urbanisme — Italie 13 — Les Olympiades — ZAC Paris Rive Gauche

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