L’INTERVIEW DU MOIS
MARIANNE DONVEN
À L’ÉCOUTE DES AUTRES Cofondatrice de Chiche!, Marianne Donven se préoccupe de mille choses. « J’ai l’impression d’être une assistante sociale » l’entend-t-on dire avec bienveillance, entre deux appels et une visite, dans son bureau du Limpertsberg où elle nous reçoit en mai dernier. De l’humanitaire au social, en passant par l’art, elle multiplie les projets en direction des réfugiés, déterminée à faire bouger les lignes et persuadée que « plus on s’occupe des autres, moins on a de problèmes avec soi ».
TEXTE : KARINE SITARZ | PHOTOGRAPHIE : EMILE HENGEN
N°225
Comment êtes-vous tombée dans le bain de l’humanitaire ? Après des études en économie, j’ai été de 1990 à 2000 négociante pour l’Arbed et ai beaucoup voyagé pour le groupe. Après la naissance de mon troisième enfant, c’est devenu difficile. J’ai donc rejoint Audiovision, la société de mon mari, mais peu après nous divorcions et je me suis retrouvée sans boulot. Comme l’idée de m’impliquer dans l’aide au développement était née lors d’un voyage en Inde, j’ai adressé ma candidature au MAEE qui cherchait quelqu’un pour gérer le budget voté à la suite du tsunami de 2004, alors que le Luxembourg présidait le Conseil de l’UE. En mars 2005, je devenais « coordinatrice tsunami ». Avant de rallier le desk de l’aide d’urgence... Oui, j’ai accompagné de nombreux projets depuis le Luxembourg et participé à la conception d’emergency.lu. Je me suis souvent rendue sur le terrain en RDC, au Soudan du Sud, en Ouganda. J’ai beaucoup appris de ces missions et j’ai un énorme respect pour les populations extrêmement vulnérables mais tellement résilientes que j’ai rencontrées, des femmes pleines de dignité qui ont le courage de se battre pour leurs enfants.
34 | JUILLET / AOÛT 2021
MARIANNE DONVEN