INTEREST
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PERSON OF RENCONTRE
KLÉBERT SILVESTRE
LE GARDIEN DES ABEILLES Originaire des Belleville, Klébert Silvestre a beaucoup voyagé avant de revenir poser ses valises dans sa vallée natale où il se consacre aujourd'hui à sa passion : l'apiculture et la préservation de l'abeille noire des Alpes. Comment est née cette passion ? Je ne sais pas vraiment ! Mes grandspères avaient des ruches, mais à cette époque, je ne m'y intéressais pas forcément. En 2004, j'ai repris des ruches après le décès de mon grandpère. J'avais envie de faire un métier proche de la nature. Et quand j'ai rencontré les abeilles, ça a été le coup de foudre et j'ai su que je voulais faire ça. Tu es apiculteur, mais pas que... En effet, l'apiculture demande surtout du travail en été, alors l'hiver je suis pisteur-secouriste dans la vallée. C'est d'ailleurs grâce au programme d'échange avec la station Steamboat Springs (USA) que j'ai rencontré ma femme américaine ! Je suis aussi investi pour la sauvegarde de l'abeille noire avec le Centre d'études de techniques apicoles (CETA) de Savoie, dont je suis le président. Pourquoi l'abeille noire est-elle particulière ? L'abeille noire des Alpes est une espèce endémique de la vallée, présente depuis très longtemps. Et les premières traces d'apiculture remontent à environ 400 ans ! Elle est robuste, économe en ressources et efficace sur la courte période de floraison. Aujourd'hui, cette espèce est menacée par l'hybridation due à la reproduction des abeilles avec des espèces importées de l'étranger, pas du tout adaptées à la vie en montagne. Originally from Les Belleville, Klébert Silvestre travelled around the world before settling down in the valley devoted to his passion: beekeeping and the preservation of the black bee of the Alps. It all started in 2004 when Klébert took over his grandfather's beehives. He is also invested in the protection of the endemic black bee with the CETA organisation, of which he is the president. In winter, Klébert works on the slopes as a member of the ski patrol.
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Quels sont les enjeux pour les abeilles noires ? Le CETA, avec Pollinis et la Fédération européenne des conservatoires de l'abeille noire, mène actuellement une expérimentation pour permettre à l'abeille noire de devenir résistante naturellement au varroa, un parasite qui contamine les abeilles. Nous essayons aussi de détecter la présence d'essaims sauvages dans la vallée. Plus globalement, le CETA sensibilise les apiculteurs locaux à préférer l'abeille noire aux espèces importées. Nous avons un rucher de fécondation qui permet de fournir des reines, mais à terme nous aimerions pouvoir fournir des essaims entiers. La maison de l'abeille noire à Saint-Martin-de-Belleville, créée par le CETA, permet de découvrir cette formidable espèce et de comprendre pourquoi il faut la protéger. (S.R.)
VALLÉE DES BELLEVILLE