POLITIQUE Nature en ville, place du vélo... Ces sujets sont érigés en priorité par les Rennais dans la plupart des opérations de concertation.
MUNICIPALES RENNAISES
Le filon vert n 2020, les municipales rennaises seront placées sous le signe de l’écologie urbaine ou ne seront pas. C’est déjà ce qui se dessine à mimandat. En cause ? La forte appétence des Rennais sur ce sujet, qui transparaît en particulier dans le cadre de la Fabrique citoyenne. Conséquence ? Toutes les forces en présence semblent vouloir surfer sur cette thématique. Et l’érigent déjà au rang de priorités. Mi-septembre, les treize élus écologistes de la majorité municipale ont publié un document baptisé Rennes en transition. Création du budget participatif, plan vélo... L’objectif était de faire le point, à mimandat, sur la mise en œuvre des mesures prévues par l’accord conclu avec la liste d’Appéré entre les deux tours des municipales de 2014. 60% des réformes auraient été mises en œuvre. Quelques points de vigilance subsistent. Et les écolos mettent un point d’honneur à ce qu’ils soient levés. Le programme doit être bouclé d’ici la fin du mandat. « Il faut foncer », confiaient en septembre Matthieu Theurier et Gaëlle Rougier, les deux chefs de file du groupe. Pourtant, la tonalité de leur discours tranche avec ce bilan d’étape globalement
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28 Le Mensuel N°95 / Octobre 2017
LE BUDGET PARTICIPATIF, NOUS L’AVONS IMPOSÉ. AUJOURD’HUI, ON A L’IMPRESSION QU’IL ÉTAIT DANS LE PROGRAMME DU PS
MATTHIEU THEURIER, chef de file des écologistes de la majorité
positif. Les écolos ont choisi de considérer le verre à moitié vide, histoire de maintenir la pression. L’alliance avec le PS n’est pas quelque chose d’acquis, rappellent-ils, en se laissant la possibilité de monter leur propre liste. Une alliance avec la France insoumise au premier tour est aussi évoquée (lire p.26). Miser sur la tension pour exister. L’enjeu pour les écolos intégrés à la majorité est de montrer aux Rennais à quel point leur groupe pèse sur la politique menée. Pas aisé, car l’équipe socialiste aurait, selon
eux, l’habitude de s’accaparer la communication sur ces différents dossiers, forts de leur écho au sein des habitants. « Le budget participatif, nous l’avons imposé dans l’accord d’entre-deux tours, rappellent-ils. Aujourd’hui, à les entendre (les socialistes), on a l’impression qu’il était dans leur programme », s’agacent-ils. En septembre, la reprise en direct de la délégation communication par la maire1 a été interprétée par ses alliés comme la volonté de ne leur laisser aucun espace. Ainsi, les socialistes ne cessent de semer « des petits cailloux ». L’écologie urbaine, c’est déjà leur tasse de thé. « Nous donnons dès maintenant une place plus grande à la nature, aux cours d’eau », déclarait Nathalie Appéré dans le bulletin municipal Les Rennais de septembre. « Un des piliers de Rennes 2030, la place de la nature en ville. Déjà 871 ha d’espaces verts à Rennes. Notre objectif : passer à 1 000 », tweetait aussi la maire le 18 septembre, qui rappelait « qu’à terme, 90% des Rennais seront à moins de cinq minutes à pied d’un espace vert ». Le filon vert ? Il est déjà trusté. Killian Tribouillard killian.tribouillard@lemensuel.com 1. A l’occasion du changement de fonctions de Sylvie Robert pour cause de cumul des mandats
F. Destoc - Le Télégramme
Toutes les forces politiques en présence le martèlent : l’écologie urbaine est la priorité des potentiels candidats aux municipales rennaises de 2020. En mairie, écologistes comme socialistes se revendiquent pionniers de ce filon vert.