MÉMOIRE DE PROJET DE FIN D’ÉTUDES Ingénieur Génie civil – Spécialité Aménagement du territoire Avril. 2021
Élaboration d’outils d’aide à la conception pour les nouvelles opérations dans le cadre de la démarche d’engagement Lille Bas Carbone.
DESHAYES Louise Sous la direction de Mme. BELHAJ-TRABELSI Essia (INSA Strasbourg) et Mme. SINGEZ Hélène (Ville de Lille)
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Remerciements Je remercie dans un premier temps ma tutrice de stage Hélène Singez, qui m’a accompagnée durant toute la période de mon stage et qui a su être présente et disponible à tout moment et ce malgré la situation sanitaire. Je tiens aussi à remercier ma collègue Marine Laborde pour son suivi et son aide précieuse dans la réalisation des fiches du référentiel. Je remercie aussi tous les collègues de la ville de Lille avec qui j’ai pu échanger et qui se sont montrés impliqués dans mon travail. Je remercie Essia Belhaj-Trabelsi ma directrice de diplôme pour son suivi, mais aussi pour son engagement auprès des doubles cursus Architectes-Ingénieur. Merci aussi à toute l’équipe d’enseignants de l’INSA Strasbourg pour leur travail et leur implication dans notre formation. Pour finir, je remercie toute ma famille et mes amis qui ont toujours cru en moi, m’ont accompagnée et soutenue pendant toutes ces années.
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Condensé Ce projet de fin d’étude aborde le sujet de la transition bas-carbone des villes à travers le cas de la ville de Lille et de sa Stratégie Urbaine Bas Carbone. L’évolution rapide des changements climatiques bouleverse aujourd’hui notre manière de concevoir la ville. En France, les villes accueillent 80% de la population et sont responsables de 71% des émissions de gaz à effet de serre. En plus de constituer une source de pollution, les villes font face à de nombreux enjeux dus à l’augmentation des températures et des risques naturels. Pour pallier à cette menace, les villes s’engagent à prendre des mesures pour atténuer les changements climatiques et s’y adapter dans les nouveaux projets urbains Le cas de la ville de Lille est particulièrement symptomatique : son passé industriel qui lui a conféré une densité et une minéralisation intense la rend extrêmement vulnérable aux dérèglements climatiques. Ses caractéristiques participent à l’inconfort ressenti lors de grosses chaleurs : amplification des îlots de chaleur urbain, inondations, sécheresses, taux de pollution supérieurs à la normale, la ville de Lille enchaîne les vulnérabilités et devient ellemême un danger pour ses habitants. Depuis plusieurs années, la mairie de Lille s’est donc lancée dans l’élaboration d’une Stratégie Urbaine Bas Carbone qui propose une réflexion collaborative sur la notion de ville bascarbone avec tous les acteurs de la construction. Elle se concrétise autour de l’écriture d’un Acte d’engagement rédigé en partie par la ville et les promoteurs, bailleurs, aménageurs. Ce document engage chaque signataire à respecter un certain nombre d’engagements sur la conception de toutes les nouvelles opérations de la ville. L’Acte est composé de 60 engagements « base » que devront impérativement respecter les signataires et 22 engagements « performance » que pourront choisir les opérateurs au nombre de 4 minimum. Ils ont été pensés autour de 5 thématiques : l’adaptation aux changements climatiques, les matériaux bas carbone et l’économie circulaire, l’énergie et l’eau, la biodiversité et les mobilités durables. Comment encourager les opérateurs à respecter ces engagements dans un Acte qui repose sur le volontariat et qui n’est pas opposable réglementairement ?
J’ai proposé au cours de ce stage la création de différents outils d’aide à la conception qui seront mis à disposition des opérateurs. Pour cela, j’ai constitué un référentiel composé de fiches pédagogiques associées à chaque engagement, ce travail de recherche et de vulgarisation m’a permis de présenter les exigences propres à chaque engagement et de proposer des conseils et bonnes pratiques aux opérateurs pour les aider à faire évoluer leurs pratiques. Il s’agissait de les aiguiller sur des techniques de conception bas-carbone et de les sensibiliser sur certains sujets environnementaux. Finalement, j’ai eu l’occasion de prendre part à la réalisation d’Ateliers collaboratifs entre la mairie et les opérateurs pour les confronter à l’Acte d’engagement. Ces ateliers ont permis de répondre à leurs inquiétudes et leurs questions techniques, ils ont été l’occasion de discuter de thématiques telles que la Ville collaborative et d’imaginer collectivement l’évolution de l’Acte d’engagement.
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Summary This end-of-study project deals with the subject of the low-carbon transition of cities through the case of the city of Lille and its Low Carbon Urban Strategy. The rapid evolution of climate change is disrupting our way of conceiving the city. In France, cities are home to 80% of the population and are responsible for 71% of GHG emissions. In addition to being a source of pollution, cities face many challenges due to rising temperatures and natural hazards. To address this threat, cities are committed to taking measures to mitigate and adapt to climate change in new urban projects The case of the city of Lille is edifying; its industrial past, which has given it an intense density and mineralization, makes it extremely vulnerable to climate disruption. Its characteristics contribute to the discomfort felt during hot weather: amplification of urban heat islands, floods, droughts, pollution rates higher than normal, the city of Lille has a series of vulnerabilities and becomes a danger for its inhabitants. For several years now, the city of Lille has been developing a Low Carbon Urban Strategy that proposes a collaborative reflection on the notion of a low-carbon city with all the actors of the construction industry. The strategy is based on the drafting of an Act of Commitment drawn up in part by the city and the developers, landlords and planners. This document commits each signatory to respect a certain number of commitments in the design of all new operations in the city. The Act is composed of 60 "basic" commitments that must be respected by the signatories and 22 "performance" commitments that the operators can choose from a minimum of 4. They have been designed around 5 themes: adaptation to climate change, low-carbon materials and the circular economy, energy and water, biodiversity and sustainable mobility. How can we encourage operators to respect these commitments in an Act that is based on voluntary action and is not enforceable by law?
During this internship, I proposed the creation of various design tools that will be made available to operators. For this purpose, I created a reference system composed of pedagogical sheets associated with each commitment. This research and popularization work allowed me to present the requirements specific to each commitment and to propose advice and good practices to the operators in order to help them to improve their practices. The aim was to guide them on low-carbon design techniques and to raise their awareness on certain environmental issues. Finally, I had the opportunity to take part in the realization of collaborative workshops between the city council and the operators to confront them with the Act of commitment. These workshops allowed us to respond to their concerns and technical questions, they were an opportunity to discuss themes such as the Collaborative City and to collectively imagine the evolution of the Act of Engagement.
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Sommaire Remerciements ........................................................................................................................ 2 Condensé ................................................................................................................................. 3 Summary .................................................................................................................................. 4 Sommaire ................................................................................................................................. 5 Introduction .............................................................................................................................. 7 Préambule ................................................................................................................................ 9 Présentation de la structure d’accueil ................................................................................ 10 Définition du sujet .............................................................................................................. 12
PARTIE 1 : l’État et les villes face à la transition écologique et énergétique du bâtiment : quelle posture pour la ville de Lille ?....................................................... 13 1
Les enjeux nationaux de la construction face aux changements climatiques............ 14
1.1 Le secteur du bâtiment : principal émetteur de gaz à effet de serre en France ...... 14 1.2 Contexte normatif .................................................................................................... 15 2
Les villes face aux enjeux environnementaux ............................................................ 19
2.1 Les villes : principales cibles des changements climatiques .................................... 19 2.2 Le cas de la ville de Lille : quelles vulnérabilités ? ................................................... 20
PARTIE 2 : Une stratégie urbaine bas carbone pour faire évoluer les pratiques ..... 25 1 La position de la ville de Lille dans l’adaptation et l’atténuation aux changements climatiques ........................................................................................................................ 26
1.1 Contexte politique de la ville de Lille et de la MEL : plan climat, Capitale Verte européenne, projet MOLOC .......................................................................................... 26 1.2 Contexte politique : un mandat qui s’ouvre vers l’écologie .................................... 28 2
Élaboration d’un acte d’engagement : un premier pas vers le changement ............ 29
2.1 Les débuts de l’acte d’engagement : les ateliers du club bas carbone : travail collaboratif avec les acteurs ........................................................................................... 29 2.2 Écriture des engagements « base » et « performance » .......................................... 30 2.3 A terme : la transcription des engagements dans l’OAP et le PLU .......................... 31 2.4 Les outils d’aide à la conception .............................................................................. 32
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PARTIE 3 : Mise en place d’outils d’aide à la conception pour les opérateurs ....... 33 1
Les fiches du référentiel............................................................................................. 34
1.1 La forme des fiches du référentiel ............................................................................ 34 1.2 La méthodologie ...................................................................................................... 35 1.3 Contenu des fiches ................................................................................................... 43 1.4 Retour et limites du travail de rédaction des fiches ................................................. 69 2 Un travail collaboratif : les ateliers pour intégrer les opérateurs à la réalisation de l’Acte d’engagement. ........................................................................................................ 72
2.1
L’Atelier 1 : première restitution de l’Acte d’engagement................................. 72
2.2 L’Atelier 2 : Discussions autour de la ville collaborative .......................................... 73 2.3 L’Atelier 3 : Finalisation des échanges, présentation de l’Acte d’engagement. ...... 74 CONCLUSION ....................................................................................................................... 76 Bibliographie .......................................................................................................................... 79
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Introduction Ce mémoire constitue le rapport de mon projet de fin d’étude d’ingénieur génie civil à l’INSA de Strasbourg, dans le cadre de ma dernière année de double cursus architecte ingénieur. Au cours de ma formation à l’INSA de Strasbourg, j’ai pu orienter mes stages professionnels vers des thématiques relevant de la transition énergétique, j’ai eu la chance de travailler sur la question des matériaux biosourcés au sein d’un bureau d’étude façade, de comprendre les mécanismes de la construction actuelle à travers la conduite de chantier, de me pencher sur la question du réemploi et de l’architecture bioclimatique dans des agences d’architecture. Tous ces sujets qui sont aujourd’hui au cœur des nouveaux enjeux de la construction, se retrouvent dans les thématiques abordées par les collectivités pour la transition. Ce projet de fin d’étude, sous la forme d’un stage de 16 semaines à la Mairie de Lille, pose les questions de la transition écologique de nos villes à travers les grands projets politiques qui permettent la transformation d’une ville plus adaptée aux changements climatiques. La ville de Lille fait partie de ces villes qui se retrouvent aujourd’hui vulnérables face aux changements climatiques. Son niveau de pollution et ses caractéristiques urbaines amplifient les effets de l’augmentation des températures faisant de la ville une menace pour sa propre population. Pour pallier à cela, la ville de Lille a depuis une vingtaine d’années engagé des démarches et des actions pour devenir une ville plus propre et plus vivable, avec pour objectif de devenir une Ville bas-carbone. Pour cela, elle a depuis peu engagé une démarche de Stratégie Urbaine Bas Carbone. Cette Stratégie Urbaine Bas Carbone est un enjeu extrêmement important pour la ville, en plus de proposer un nouveau regard sur l’urbanisme et l’architecture soumis aux changements climatiques, elle a pour ambition d’intégrer les acteurs de la construction dans son élaboration. Un Acte d’engagement est donc en cours de réalisation, il sera signé par les promoteurs, bailleurs, aménageurs de la ville et les engagera à respecter des exigences à appliquer à toutes les nouvelles opérations réalisées à Lille Lomme et Hellemmes. Ma mission sera d’accompagner cette collaboration en réalisant des outils d’aide à la conception destinés aux différents opérateurs pour assurer le respect des engagements. Il s’agira de réaliser des fiches pédagogiques associées aux engagements pour alimenter un référentiel d’aide à la conception, mais aussi d’organiser des ateliers thématiques pour intégrer au mieux les opérateurs dans les processus et les inciter à se sentir engagés dans l’avenir de leur ville. La réflexion proposée dans ce mémoire se construit en trois parties. Pour comprendre l’enjeu réel que représente cet Acte d’engagement ainsi que les outils développés lors de mon stage, j’ai choisi de développer des parties plus théoriques permettant de contextualiser la situation climatique en France et dans la ville, en particulier la ville de Lille. Il s’agira aussi de présenter les mesures prises par la ville face aux changements climatiques, pour ensuite en venir au
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sujet principal de mon stage, à savoir l’élaboration d’outils d’aide à la conception destinés aux opérateurs. Dans un premier temps, il s’agira de revenir sur le contexte global de la transition écologique et énergétique du bâtiment en France et à Lille. Pour cela, nous reviendrons d’abord sur les enjeux globaux qui sont à l’origine de l’élaboration des réglementations et labels appliqués au bâtiment que nous connaissons aujourd’hui en France. Ensuite, nous essayerons de comprendre plus précisément les enjeux qui pèsent sur les villes, durement touchées par les effets du changement climatique. Finalement, nous nous concentrerons sur la ville de Lille pour comprendre ses vulnérabilités et les enjeux qui en découlent. Dans une seconde partie, nous verrons de quelle manière ce contexte a encouragé la Ville de Lille à engager des actions pour favoriser le développement durable de la ville. Il s’agira dans un premier temps de revenir sur toutes les mesures engagées par la Ville de Lille pour mieux comprendre le contexte dans lequel l’Acte d’engagement se construit. Dans un second temps, il s’agira de présenter l’Acte d’engagement en détail à travers ses caractéristiques, son contenu et son avenir pour la ville de Lille. La troisième partie sera destinée à la présentation du travail que j’ai pu réaliser au cours de ce stage. Je reviendrai sur l’élaboration des outils qui accompagneront les opérateurs sur leurs nouvelles opérations et leur permettront de respecter l’engagement. Dans un premier temps, nous nous pencherons sur les fiches du référentiel avec une présentation de leur contenu mais aussi des différentes démarches qui ont été entreprises pour les réaliser. Ensuite, je vous présenterai les différents ateliers thématiques, dont l’élaboration en collaboration avec Hélène Singez et Marine Laborde a rythmé mon stage.
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Préambule Dans ce préambule, il s’agira de présenter le cadre général de mon stage de PFE en présentant dans un premier temps la structure qui m’a accueillie, puis en définissant plus précisément le sujet sur lequel j’ai pu me pencher à travers ce stage.
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Présentation de la structure d’accueil Mon stage a la particularité de se dérouler au sein d’une collectivité et donc dans le domaine public. Je réalise ce stage au sein de la ville de Lille, située dans la région des Hauts-deFrance et le département du Nord. La ville de Lille fait partie de la Métropole de Lille, dénommée la MEL, qui comporte aujourd’hui 95 communes. Martine Aubry (Parti socialiste) est à la tête de la Mairie depuis 2001, après sa réélection en 2020. Le directeur Général des Services, Patrick Pincet, gère les 6 pôles de service suivants : Affaires sociales Éducation – Vie Citoyenne Animation de proximité – Culture – Qualité et Développement de la Ville – Ressources Humaines – Finances et Moyens.
Le pôle Qualité et Développement de la Ville, constitué de 350 agents, est composé de 7 directions : Développement Durable - Habitat Risques Urbains et Sanitaires - Maîtrise d’Ouvrage Conduite d’Opération - Urbanisme et Aménagement - Maintenance des Bâtiments - Gestion Espace Public et Cadre de vie - Projet de Renouvellement urbain. Dans le cadre de mon stage, je travaille en collaboration avec Hélène Singez, ingénieure, qui dépend de la direction Habitat-Risques Urbains et Sanitaires et qui sera ma maître de stage
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pour cette période, ainsi qu’avec Marine Laborde, urbaniste, qui dépend de la direction Urbanisme et aménagement. Toutes deux arrivées au courant de l’été 2020, elles ont été dans un premier temps recrutées pour travailler sur la Stratégie urbaine bas carbone de la ville (SUBC) en plus de leurs missions au sein de leurs directions. En parallèle, Hélène Singez est également impliquée dans l’opération de renouvellement urbain NPNRU Lille Quartiers Anciens dont un des objectifs est l’excellence environnementale ; Marine Laborde est en charge du projet MOLOC (MOrphologies LOw-Carbon), un projet européen sur la thématique « ville bas-carbone » en partenariat avec les villes de Hambourg (Allemagne), Turin (Italie), Suceava (Roumanie), Katowice (Pologne) et le réseau Energy cities (Besançon-Bruxelles). Nous travaillons également étroitement avec Caroline Lucats, directrice du pôle Habitat et Risque et également adjointe au DGA du pôle QDV ainsi qu’avec Sophie Serafin, directrice adjointe du pôle Urbanisme et Aménagement. Elles sont les intermédiaires entre les élus et notre équipe. Pour ma part, je dépends directement de la direction Habitat Risques urbains et sanitaires.
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Définition du sujet Mon stage de PFE se déroule au sein de l’équipe en charge de la Stratégie Urbaine Bas Carbone. D’ici le mois de Mai 2021, un Acte d’engagement pour la Ville bas-carbone sera signé entre la mairie et les promoteurs, bailleurs, aménageurs membres du « Club Lille bascarbone » et dont la signature sera étendue à terme avec les architectes et bureaux d’études de la ville ainsi qu’avec la Métropole Européenne de Lille.
Le sujet de mon stage est l’élaboration d’outils d’aide à la conception pour les nouvelles opérations dans le cadre de la démarche d’engagement Lille Bas Carbone.
J’ai la chance d’intégrer l’équipe de la Stratégie urbaine bas carbone au cœur de la mise en place de l’Acte d’engagement, à savoir de Novembre à fin Mars. Ma mission consiste à élaborer des outils qui permettront aux opérateurs de respecter les différents engagements constitutifs de l’Acte en les orientant vers des solutions et des démarches pertinentes. Il s’agira de les sensibiliser aux différentes problématiques et de les intégrer dans les démarches en prenant en considération leur expérience et leurs questionnements. Au cours de ce stage, j’aurai donc l’occasion de réaliser des fiches pédagogiques reprenant les solutions techniques et méthodologiques (bonnes pratiques, exemples, financements, ressources etc…) qui accompagneront chaque engagement de la charte et constitueront un « référentiel ». Ces fiches auront pour vocation d’aider les opérateurs à respecter les engagements de l’Acte. Il s’agira aussi d’intégrer les opérateurs aux différents travaux par le biais de 3 Ateliers entre les opérateurs et la mairie de Lille sur lesquels j’ai aussi eu l’occasion de travailler. Ces différents ateliers auront pour but d’organiser un travail collaboratif entre tous les acteurs au vu de la finalisation de l’acte d’engagement, mais aussi de leur faire découvrir de nouvelles thématiques.
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PARTIE 1 : l’État et les villes face à la transition écologique et énergétique du bâtiment : quelle posture pour la ville de Lille ? L’évolution rapide des changements climatiques est un évènement qui bouleverse actuellement nos sociétés et nous incombe de réfléchir à de nouvelles manières de consommer et de construire. Si de nombreux scientifiques se penchent sur le sujet depuis des décennies, les rapports se font de plus en plus alarmants face à la lenteur des changements pour atténuer les effets du réchauffement climatique. Selon eux, il est nécessaire de contenir ce réchauffement à une évolution maximum de 1,5° pour éviter des bouleversements trop lourds pour toutes les espèces la planète. Le rapport du GIEC1 de 2018 préconise de diviser les émissions de GES2 d’ici 2030 et de les faire disparaitre en 2050 pour avoir deux tiers de chance de rester en dessous d’un réchauffement de +1,5°C. Dans le cas où ce scénario ne serait respecté, il faudrait s’attendre à une augmentation de + 3°C et donc à des changements irréversibles. En 2015, les dirigeants mondiaux se concertent pour mettre au point un accord mondial sur le réchauffement climatique : les accords de Paris sont signés en 2017 par 175 parties (174 pays et l’Union Européenne). Cet accord vise à limiter un réchauffement de +1,5° C. En parallèle, l’Union européenne lance l’objectif des 3 x 20 : -20% de GES, +20% d’ENR3, -20% de consommation d’énergie primaire. La France, elle, lance sa stratégie nationale bas carbone pour atteindre la neutralité carbone dès 2050. Cette transition énergétique et écologique mondiale a lieu dans les domaines les plus émetteurs de gaz à effet de serre, à savoir les transports, l’agriculture, le bâtiment et l’énergie. L’adaptation de notre mode d’habiter et de construire la ville est un des enjeux les plus important au cœur de la transition. En plus de prendre en compte les émissions dues à la construction et à l’exploitation des bâtiments, repenser la ville permettra aussi d’engager une réflexion sur les mobilités, mais aussi sur la biodiversité et les énergies, pour réduire les émissions qui concernent tous les domaines. 1
Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat Gaz à effet de serre 3 Énergies renouvelables 2
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1 Les enjeux nationaux de la construction face aux changements climatiques Le secteur de la construction est l’un des domaines responsables de la plupart des émissions de gaz à effet de serre mais il induit aussi indirectement d’autres secteurs tel que les transports, les déchets ou encore l’industrie.
Figure 1 Répartition des émissions de CO2 en France. Source : développement-durable.gouv
1.1 Le secteur du bâtiment : principal émetteur de gaz à effet de serre en France Le secteur résidentiel et tertiaire est donc le deuxième plus gros émetteur de gaz à effet de serre pour plusieurs raisons. La construction d’un bâtiment est source d’émissions de gaz à effet de serre la plus importante, à travers la mise en place du chantier et aussi l’utilisation de matériaux polluants. Vient ensuite, son cycle de vie susceptible d’impliquer une grosse consommation d’énergie si celui-ci a été mal réalisé ou conçu (passoires thermique, matériaux peu durables, dégradation du bâti etc.).
Figure 2 Répartition de l'impact carbone d'une construction neuve. Source : BBCA
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Répartition des émissions : Émissions dues à la déconstruction si elle a lieu Construction
Émissions dues aux produits de construction Émissions dues au chantier Émissions dues aux consommations et rejets d’eau
Exploitation
Émissions dues aux consommations énergétiques
En France, la consommation énergétique du patrimoine bâti ancien, souvent hérité de l’aprèsguerre est à l’origine d’une part très importante d’émissions de GES4 de par les déperditions thermiques qui en découlent. L’enjeu est donc double : il s’agit de re-questionner notre manière de construire du neuf pour aller vers des pratiques plus sobres en carbone, mais aussi d’entamer une rénovation nationale des bâtiments désuètes, pour limiter leur consommation énergétique. Dans les objectifs neutralité carbone en 2050 du plan Climat national, le bâtiment est en première ligne et soulève ces différentes problématiques. Les objectifs sont multiples : -
Rénovation du parc bâti existant pour réduire les consommations énergétiques
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Réduction des consommations énergétiques en considérant des usages plus sobres.
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Décarbonisation des consommations énergétiques
-
Hauts niveaux de performance carbone et énergétique pour les constructions neuves.
1.2 Contexte normatif Aujourd’hui, la RT 2012 est la réglementation nationale que doivent respecter les bâtiments. Entrée en vigueur en 2013, l’objectif quasi exclusif de cette réglementation est de réduire les consommations énergétiques à travers la prise en compte du chauffage, des surfaces vitrées, de la ventilation ou encore de l’isolation pour assurer le confort d’hiver dans un bâtiment. Depuis cette date et au fur et à mesure des nouveaux rapports sur l’accélération des changements climatiques, de nombreux labels ont vu le jour permettant de proposer de nouvelles performances. Liste non exhaustive de principaux labels utilisés aujourd’hui en France :
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Gaz à effet de serre
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Bâtiment basse consommation
Isolation optimisée, étanchéité à l’air, ventilation contrôlée, bonne orientation, énergies renouvelables
Réglementation thermique 2012
Vont au-delà des exigences de la RT 2012 selon un certain pourcentage.
Effinergie +
Label BBC en plus performant.
BBC + améliorer l’enveloppe du bâtiment et la performance énergétique
E+C-
Label expérimental pour préparer la future RE 2020
Prise en compte du bilan énergétique et des émissions de gaz à effet de serre sur l’ensemble du cycle de vie
Bâtiment bas carbone
Repose sur des seuils d’émission carbone évitées par certaines mises en œuvre. Prise en compte de l’économie circulaire
BBC
Label énergie (phase exploitation)
RT-10% RT-20%
Label Énergie et carbone (phase exploitation + construction)
BBCA
Label Biosourcé
Utilisation de matière biosourcés dans les constructions pour réduire les émissions de GES.
Démarche chantier propre
Limiter les nuisances liées à la construction (gestion des déchets, et polluants, désagréments…)
Enjeux environnementaux
Certification globale
HQE
Haute qualité environnementale
Respect de l’environnement, performance économique, qualité de vie.
L’insertion de ces labels a démontré la nécessité d’engager une réelle révolution dans la conception et la maintenance de nos constructions en France. Si de nombreux projets
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répondent aujourd’hui aux obligations attendues par les labels, ils ne sont pas obligatoires et leur intégration dans le projet dépend du bon vouloir des opérateurs. Aujourd’hui, la RE 2020 est la réglementation attendue depuis longtemps. Elle émerge de la volonté de l’État et du dialogue avec les acteurs qui ont décidé d’agir collectivement pour réduire les émissions du bâtiment. En plus de proposer des nouvelles alternatives que l’on pouvait retrouver dans les anciens labels, elle va plus loin. Elle tente de répondre cette foisci à la fois des problématiques d’énergie et de carbone. En effet, elle prend en compte la construction d’un projet mais aussi sa phase d’exploitation (50 ans). Pour cela, une nouveauté vient s’intégrer aux calculs habituels, à savoir la réalisation des calculs d’Analyse de cycle de vie5. La RE 2020 a défini 3 grands objectifs que sont : 1
Donner la priorité à la sobriété énergétique et à la Décarbonisation de l’énergie
Objectif : réduction de 30% des besoins. Sortir des énergies fossiles dès 2024 Recourir à la chaleur renouvelable (pompe à chaleur, bio masse…) avec une disparition progressive du chauffage à énergie fossile. 2
Diminuer l’impact carbone de la construction des bâtiments
Objectif : construire plus souvent puis systématiquement avec du bois et des matériaux biosourcés à partir de 2030. Prise en compte de l’ensemble des émissions du bâtiment sur son cycle de vie. Réalisation d’ACV dynamique pour toute construction : permet de valoriser le stockage. Promouvoir l’innovation en termes de mixité des matériaux. 3
Garantir la fraicheur en cas de fortes chaleurs
Objectif : adapter les bâtiments aux changements climatiques pour mieux résister aux épisodes de canicule. Architecture de type passive, conception architecturale à adapter en amont : formes, orientations, protections solaires etc. La RE 2020 est aujourd’hui la révolution attendue dans le monde du bâtiment. Cependant, elle semble parfois effrayer les professionnels par ses positions sur l’intégration du bois ou des matériaux biosourcés. Si certains ne sont pas prêts à modifier leur comportement radicalement, la réglementation, consciente des changements importants qu’elle apporte, suivra une trajectoire progressive dans le temps pour permettre aux acteurs de s’adapter.
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Analyse multicritère de flux entrants et sortants liés à l’énergie et aux produits utilisés
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Toutefois, cette réticence a engendré des retards dans sa mise en œuvre et sa signature, retardant son application. La réglementation qui devait entrer en vigueur cet été 2021 sera finalement reportée au début d’année 2022.
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2 Les villes face aux enjeux environnementaux Aujourd’hui, les institutions politiques telles que les villes ou les métropoles ont aussi leur rôle à jouer dans la transition. En effet, les villes sont responsables de 71% des émissions de gaz à effet de serre à niveau mondial. De plus, ce sont les zones les plus touchées par l’augmentation des températures à cause des ilots de chaleur urbain et de la pollution. En France, 80% de la population vit actuellement en ville. L’adaptation des villes aux changements climatiques est alors un enjeu vital pour les années à venir.
2.1 Les villes : principales cibles des changements climatiques Les villes font aujourd’hui face à plusieurs enjeux : -
L’augmentation des températures L’augmentation des précipitations
Cela engendre de nombreuses problématiques à l’échelle de la ville : augmentation des îlots de chaleur urbains, risques d’inondation, concentration de la pollution, perte de la biodiversité, développement de maladies, etc. Aujourd’hui, les villes doivent réagir face à ces évènements majeurs en répondant à deux enjeux : L’atténuation des changements climatiques
Les actions menées dans ce cadre ont pour but d’avoir un impact immédiat sur notre environnement de façon à faire baisser les émissions de gaz à effet de serre et l’épuisement des ressources directement responsables des changements climatiques. Cela passe par un recours massif aux énergies renouvelables ou de récupération, mais aussi par un changement de comportement d’habitudes global et universel à travers de nouvelles pratiques écoresponsables et des bons gestes à adopter. L’adaptation aux changements climatiques
Ici, les actions à mener prennent en compte les changements climatiques et essayent de les intégrer. Il est nécessaire de prendre des engagements forts face aux risques à travers une transition et une transformation de la ville vers un modèle plus adapté à l’augmentation des températures. Cela passe par une végétalisation massive de l’espace public pour limiter les îlots de chaleur urbain, apporter de l’ombre et capter le CO2, par une réduction de la voiture pour éviter les pics de pollution en ville… Les accords de Paris ou les plans climat sont à l’origine de changement dans les politiques qui tendent à imaginer la ville « bas carbone ». Avant même de voir apparaître la RE6 2020, 6
Réglementation énergétique
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certaines villes s’engagent déjà à proposer des stratégies urbaines bas carbones et à les appliquer sur les constructions et sur l’urbanisme de leur ville. En plus d’entamer la transition de manière politique, cela permet de préparer la ville à l’arrivée de la future réglementation énergétique qui risque de secouer le monde du bâtiment. C’est le cas de la collectivité de Lille, qui s’est engagée dans cette voie depuis plusieurs années.
2.2 Le cas de la ville de Lille : quelles vulnérabilités ? Située dans le département du Nord, ancien berceau de l’activité minière, la ville de Lille a été fortement touchée par son histoire et son passé industriel qui lui donne aujourd’hui cette forme urbaine extrêmement dense et minérale. De par sa position à l’entrée de la Belgique et au cœur d’une métropole de plus d’un million d’habitants, elle est soumise à de nombreux flux qui contribuent à son niveau de pollution et à son engorgement. Ces éléments rendent la ville de Lille vulnérable face aux changements climatiques et contribuent aujourd’hui à une exposition importante de la population aux risques climatiques.
Figure 3 Les populations de Lille et de la métropole fortement exposés aux risques climatiques. Source : ONERC
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Les changements climatiques sont déjà visibles sur la ville de Lille. Ces effets se traduisent principalement par une augmentation importante des températures moyennes, ainsi qu’une augmentation des jours de précipitation. Ces indicateurs sont calculés et communiqués à travers des rapports d’analyse des vulnérabilités :
Figure 4 Source : Le développement durable à Lille, Rapport 2018
Figure 5 Les épisodes de température extrême en hausse sensible. Source : Diagnostic territorial, MEL, 2018
L’accélération des changements climatiques amplifie donc les vulnérabilités déjà existantes sur la métropole et la ville. Trois grands enjeux de vulnérabilités majeurs ont été identifiés sur le territoire de Lille :
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L’eau : les territoires sont majoritairement artificialisés rendant les sols trop imperméabilisés, cela entraîne un ruissellement important et une remontée des nappes (territoire construit sur une nappe phréatique subaffleurante) rendant le risque d’inondation majeur pour le territoire en périodes hivernales. Les phénomènes de
périodes intenses de précipitations ont tendance à provoquer des surcharges au niveau des systèmes d’infiltration. Le ruissellement entraîne aussi l’infiltration de nombreux polluants dans les nappes phréatiques rendant la qualité des eaux médiocre. Paradoxalement, des problématiques de sécheresses sévissent sur le territoire en période estivale, plus la quantité d’eau diminue, plus les polluants y sont condensés, rendant la qualité de l’eau encore plus déplorable. Cette vulnérabilité est très importante du fait que le territoire de la MEL est alimenté à 80% par le pompage des nappes phréatiques.
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La chaleur et la qualité de l’air : l’inconfort thermique se fait ressentir dans la ville de Lille en période estivale que ce soit au sein des bâtiments mal isolés ou exposés mais aussi dans l’espace public. Les épisodes caniculaires amplifient les effets d’ilots de chaleur urbain, et les pics de pollution atmosphérique se multiplient, selon l’agence santé publique France, en augmentant la qualité de l’air, les Hauts-de-France pourraient éviter jusqu’à 6500 décès dus à la pollution par an7. Cela s’explique par une minéralisation extrêmement importante de la ville couplée à un manque sévère d’espaces verts et de végétation haute. En zone très urbanisée, les températures peuvent s’élever jusqu’à +3° par rapport aux zones moins denses.
Figure 6 Les ilots de chaleur urbain sur la Métropole de Lille. Source ADULM : 2017
La qualité de l’air en ville varie en fonction des températures et de la période de l’année. Globalement, la ville de Lille reste souvent au-dessus des seuils de pollution recommandés par l’OMS. Les indices de qualité de l’air au 25 Mars 2021 :
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Bulletin de veille sanitaire Nord-Pas de Calais et Picardie. (Septembre 2016), Agence Santé Publique France) in. BIGOT A., Rapport d’expertise sur l’adaptation au changement climatique de Lille.
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Figure 7 Carte pollution de l'air Lille. Source : plume labs
De Octobre à Mars :
Figure 8 Indices de pollution à Lille ces 6 derniers mois. Source : plumelabs
Légende8 : - Vert et jaune (AQI entre 21 et 50) : pollution modérée bien que supérieure aux seuils recommandés par l’OMS pour une exposition annuelle. - Orange (AQI entre 51 et 100) : pollution élevée : supérieure à la limite maximum pour 24h établie par l’OMS, certains effets sur la santé peuvent se faire ressentir. - Rouge (AQI > 100) : tout le monde peut commencer à sentir les effets négatifs de la pollution. Une exposition à long terme constitue un risque pour la santé, les niveaux ont dépassé la limite fixée par l’OMS pour une heure.
•
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Milieux naturels et biodiversité : la fragilisation des milieux a impliqué un affaiblissement de la biodiversité et une reproduction des espèces invasives au détriment des plantes autochtones. La trame verte est quasi inexistante sur le territoire
L’indice Plume AQI (Air Quality Index) est un chiffre qui indique un niveau de pollution. « Cet AQI est d’autant plus élevé que la pollution de l’air est forte. Un AQI qui augmente signifie qu’une part croissante de la population est susceptible de ressentir l’effet de la pollution en développant des symptômes à court ou à long terme. » Source : plume labs.
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ce qui a impliqué une modification de la répartition des espèces avec une fragmentation des milieux. Les enjeux liés à l’agriculture sont aussi extrêmement présents, les campagnes alentours accueillent des cultures souvent traitées chimiquement polluant les nappes phréatiques. Ces vulnérabilités engendrent de nombreux risques sanitaires et sociaux telles que les maladies, les décès dus à la qualité de l’eau et à la chaleur. Ce sont donc sur ces vulnérabilités que se base la ville de Lille pour rechercher des solutions à l’adaptation de la ville face aux changements climatiques. Le Plan climat Air Énergie Territorial de la MEL a donc identifié les activités les plus impactantes sur le climat et l’environnement sur le territoire. Les transports et le secteur résidentiel représentent à eux deux presque les 2/3 de cet impact :
Figure 9 Émissions directes et indirectes de gaz à effet de serre liées à l’énergie
Ces résultats montrent bien qu’une attention particulière doit être portée sur la construction et l’aménagement de la ville pour réduire d’un côté l’impact des constructions mais aussi du transport soumis à l’aménagement minéral et peu praticable de la ville favorisant l’utilisation de la voiture et accueillant de nombreux flux polluants.
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PARTIE 2 : Une stratégie urbaine bas carbone pour faire évoluer les pratiques Face à ses vulnérabilités, la ville de Lille s’est depuis quelques années engagée dans un processus de réflexion pour définir les enjeux et les actions à mener pour atténuer les effets du changement climatique et s’adapter. Pour cela, elle s’est engagée dans de nombreux projets, fait partie du Plan Climat Air Énergie Territorial de la Métropole et a même adapté son programme politique autour de ces enjeux. Dans ce contexte, la ville de Lille s’est penchée sur la mise en place d’une Stratégie Urbaine Bas Carbone collaborative qui pourrait répondre aux exigences futures en terme de climat. Elle travaille en étroite collaboration avec la MEL et le plan climat Énergie. D’un point de vue politique, la communauté urbaine de Lille a pour but d’intégrer tous les acteurs du territoire à la stratégie urbaine bas carbone : les bailleurs, les promoteurs, les aménageurs, les bureaux d’études et les architectes pourront prendre part à cette stratégie bas carbone. Cet engagement se veut être un travail collaboratif qui soit accueilli par tous, non pas comme une contrainte, mais comme un objectif commun vers une ville bas carbone agréable pour ses habitants.
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1 La position de la ville de Lille dans l’adaptation et l’atténuation aux changements climatiques 1.1 Contexte politique de la ville de Lille et de la MEL : plan climat, Capitale Verte européenne, projet MOLOC Depuis 2004 et son plan climat, la ville de Lille s’est engagée à baisser de 20% ses émissions de GES d’ici 2020. Cet objectif a ensuite été renouvelé en considérant une réduction de 40% des émissions d’ici à 2030 et de 75% d’ici 2050. Depuis 2013, la ville de Lille est labélisée « Cit’ergie ». Ce plan d’action est une déclinaison française pilotée par l’ADEME du dispositif européen « European Energy Awards ». Ce label réunit les collectivités locales engagées dans la transition écologique et constitue un cadre de référence. La labellisation existe selon 3 niveaux qui permettent de reconnaitre le niveau de réalisation de la collectivité par rapport à son potentiel. La ville de Lille a aujourd’hui le deuxième niveau qui correspond à l’appellation « Cit’ergie ». En 2018, la ville candidate à la Capitale verte européenne. Cette démarche partenariale de plus d’un an en lien avec la MEL a permis à Lille d’être sélectionnée comme finaliste du concours aux côtés de Strasbourg et Lahti (Finlande) sur la base de 12 critères dont l’atténuation et l’adaptation aux changements climatiques. Pour sa candidature, la ville a dû réaliser un bilan de son action passée et formuler les orientations futures. De plus, elle a fourni une fiche « atténuation » qui comportait une étude d’émission de gaz à effets de serre. En proposant d’atteindre l’objectif de – 40% d’ici 2030 initialement prévu, il a été calculé qu’il faudrait baisser de – 19000 TeqCOé les émissions actuelles de la ville. Le territoire et les habitants ont été impliqués dans la démarche avec l’organisation de 3 grands week-end participatifs et la ville de Lille s’est engagée à poursuivre les engagements présentés au jury européen.
Figure 10 Plan d’action de la ville fourni dans le cadre de sa candidature pour réduire les émissions carbones jusqu’en 2050 . Source : extrait de l'étude produite par le bureau ECOPTIMUM, 2018
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En parallèle : la ville de Lille, cheffe de file du projet MOLOC sur les villes bas-carbone a coordonné l’élaboration d’actions locales pour chacune des collectivités partenaires. Le projet MOLOC est un projet européen porté par la ville de Lille, en collaboration avec les villes d’Hambourg (Allemagne), Turin (Italie), Suceava (Roumanie), la ville et le Centre Minier de Recherche de Katowice (Pologne) et le réseau européen Energy Cities. Il a pour objectif le développement pour Lille et les partenaires d’un modèle de la ville bas-carbone visant à améliorer la qualité de vie et le bien-être de leurs habitants. Le projet est soutenu et financé par le programme de coopération européen INTERREG EUROPE dans le cadre de l’axe : « Soutenir la transition vers une économie à faibles émissions de carbone dans tous les secteurs. » C’est en partie ce projet qui a commencé à dessiner une stratégie et une réflexion sur la création d’outil dans la Stratégie urbaine bas carbone. L’identification de bonnes pratiques dans les villes partenaires a permis à la ville d’engager une réflexion sur son système de données en tant qu’outils d’aide à la décision sur les thématiques bas-carbone, et dans le suivi des opérations portées par les promoteurs / bailleurs / aménageurs sur son territoire en terme de performances réelles affichées. Finalement, la MEL a élaboré son « Plan Climat Air Energie Territorial » (PCAET) qui a été voté en Décembre 2019 et sera adopté définitivement début 2021. Les derniers objectifs en date de la métropole sont les suivants :
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Diminution de 45% des émissions de GES en 2030 et atteinte de la neutralité carbone au plus tard en 2050. • Diminution de -16% d’énergie en 2030 • Multiplier par 2,3 les productions locales d’énergie • Accroître la capacité de séquestration carbone : développer les espaces naturels • Réduire de 36% les émissions de polluants du secteur résidentiel, 38% pour le tertiaire. • Améliorer la gestion des risques • Préserver la ressource en eau • Atténuer les effets des épisodes caniculaires.
Récapitulatif de tous les projets mis en œuvre de 2004 à aujourd’hui :
Figure 11 Mesures prises par la MEL pour réduire les émissions de GES. Source : Ville de Lille
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1.2 Contexte politique : un mandat qui s’ouvre vers l’écologie Dans ce contexte, la ville de Lille doit adapter son programme politique et proposer de nouvelles mesures pour contribuer la ville bas-carbone. Ci-dessous, les grandes lignes du nouveau mandat « Demain, la Ville bas-carbone » (20202026) : Faire la ville bas carbone dans nos quartiers et sur nos friches
Sur les friches se fabrique la ville résiliente et renaît la vie citadine, la mue des quartiers se poursuit : les chantiers de rénovation urbaine. Trouver le bon équilibre entre compacité et intensité urbaine et nature en ville, bien intégrer les critères d’aménagement bas carbone et les matériaux, démultiplier l’urbanisme transitoire, développer un urbanisme participatif « Lille ville collaborative ». Des logements abordables, sobres et diversifiés
Construction de 8000 logements bas carbone en diffusant l’habitat partagé, intergénérationnel et participatif, soutenant les actions de vie collective et co-construire des communs urbains. Réguler le marché immobilier par l’encadrement des loyers. Accélérer la transition énergétique dans l’habitat existant : rénovation de 13 000 logements anciens dont 3500 sociaux et 9500 privés grâce à la maison de l’habitat durable et des aides financières Mobilité
Moins de voitures. Revoir l’offre de stationnement, limiter l’accès aux véhicules polluants, mettre à disposition des bornes de recharge électrique, incitation au covoiturage et à l’autopartage…doubler l’espace réservé aux piétons, plus de place aux vélos, nouvelles maisons des mobilités durables, rendre attractifs les transports en commun : gratuité progressive des transports. Engager la métamorphose paysagère
Déminéraliser, apaiser les axes de circulation, renouer avec l’eau, + 90 hectares de parcs et jardins, plan canopée : végétaliser les cours, façades, toitures, rues…+ 20 000 arbres d’ici 2026, protéger la biodiversité, agriculture urbaine Ville exemplaire
Rénovation des bâtiments municipaux, clauses d’achats responsables, plan de déplacement des agents exemplaires, mise en place d’un budget climat. Favoriser la vie associative
Officialisation d’un « Haut conseil lillois pour le climat », hausse du budget participatif, euraclimat : nouveau pôle d’excellence consacré à la lutte pour le climat.
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2 Élaboration d’un acte d’engagement : un premier pas vers le changement Le contexte précédemment présenté a généré une réelle dynamique qui a conduit la ville de Lille à continuer sa réflexion sur la ville bas-carbone et à proposer des mesures plus fortes et directement proposées par la ville de Lille.
2.1 Les débuts de l’acte d’engagement : les ateliers du club bas carbone : travail collaboratif avec les acteurs Le club des 10 000, créé en 2008 est un espace de dialogue et de coopération entre les urbanistes ou agents de la Ville et les aménageurs, promoteurs, bailleurs du territoire. A l’origine, ce club a été créé pour illustrer la volonté de la ville de réaliser 10 000 logements neufs d’ici 2020 dont 30% de logement sociaux. Cette instance est portée par la direction de l’habitat, En 2018, la ville a souhaité mobiliser ce club des 10 000 pour définir collectivement de nouveaux engagements communs en matière de construction durable, dans le cadre de la candidature de la Ville de Lille à Capitale verte européenne. Pendant une année (2019) ce sont des ateliers qui ont été animés par le CSTB autour de 5 thématiques retenues prioritaires : -
L’économie circulaire et le réemploi, L’adaptation aux changements climatiques, Les énergies et énergies renouvelables, La biodiversité, Les mobilités.
L’objectif de ces différents ateliers est alors de faire émerger des propositions en vue de généraliser les bonnes pratiques et d’innover en matière de construction de logement durable. Les participants aux ateliers sont 5 promoteurs, 4 bailleurs sociaux, 3 aménageurs, 2 partenaires (CD2E9 et Ademe10), collectivités locales (MEL et Ville de Lille), CSTB. C’est donc cette réflexion menée par les acteurs locaux ainsi que la position de Lille dans le projet MOLOC qui a fait émerger le projet d’un Acte d’engagement rédigé en partenariat entre la mairie et les opérateurs, qui regrouperait plusieurs engagements à définir. Ces engagements seront ensuite imposés sur les nouvelles opérations réalisées au sein de la ville de Lille de tous les opérateurs ayant signé l’Acte d’engagement. Fin Novembre 2020, le 1e Club Lille Bas Carbone avec les maîtres d’ouvrage a eu lieu, pendant lequel les différentes étapes de l’Acte d’engagement ont été présentées :
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Centre de développement des éco-entreprises Agence de l’environnement et de la maitrise de l’énergie
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Figure 12 Chronologie de la réalisation de l’Acte d’engagement. Source : support de présentation, Mairie de Lille, 2020
2.2 Écriture des engagements « base » et « performance » L’écriture des engagements a été réalisée dans la foulée des différents ateliers qui ont eu lieu avec le club des 10 000 aujourd’hui renommé le « Club Lille bas carbone ». Ce sont donc Hélène Singez et Marine Laborde qui se sont penchées sur la rédaction de ces engagements à la suite des différents ateliers. L’écriture de ces engagements fut un travail de longue haleine. D’un côté, il était nécessaire que la ville de Lille valide les différents objectifs proposés dans l’Acte d’engagement, d’un autre, il était important de connaître la réalité du terrain pour s’assurer auprès des opérateurs du réalisme technique et économique des engagements. La liste qui suit correspond aux objectifs fixés. Il fallait que ces engagements soient : Priorisés en fonction de leur impact réel et de leur rapport coût/efficacité ; Précis quant au résultat à atteindre, sans pour autant être prescriptifs quant aux moyens utilisés : les maîtres d’ouvrage et les maîtres d’œuvre ont toute latitude concernant les moyens pris pour respecter les engagements, dans le cadre des documents réglementaires et du présent Acte ; Réalisables techniquement et économiquement : il s’agit de définir des engagements • ayant les meilleures chances de succès (solutions connues, maîtrisées ou fiables possibles, reproductibles, économiquement soutenables dans leur approche globale, appropriables par les gestionnaires) ; Mesurables et évaluables afin d’alimenter la bonne connaissance de notre territoire et • de quantifier les impacts réels des actions menées, de façon à pouvoir apporter le cas échéant les ajustements nécessaires. • •
Les différents ateliers dont nous parlerons par la suite ont permis d’adapter l’écriture des engagements pour permettre un accord bilatéral. L’Acte d’engagement repose sur le volontariat et n’est donc pas opposable réglementairement. L’ensemble des signataires convient de se l’imposer mutuellement pour ne pas générer d’inégalités entre les opérations. Cependant, les aides proposées par la Ville de Lille aux porteurs de projets seront adossées au respect de ces engagements.
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Les engagements se déclinent selon les différentes thématiques qui avaient été adoptées lors des ateliers, avec quelques changements :
L’adaptation aux changements climatiques, Les matériaux bas carbone et l’économie circulaire, L’énergie et l’eau, La biodiversité, Les mobilités durables.
Chaque thématique est ensuite subdivisée en différents objectifs qui regroupent à leur tour les engagements. Les engagements sont divisés en deux catégories. Les engagement « base » qui devront systématiquement être appliqués par les signataires de la charte et les engagements « performance » qui pourront être choisis au nombre de 4 minimum par les opérateurs. Ce nombre pourra ensuite évoluer en fonctions des facilités ou non à respecter ces engagements. L’acte d’engagement propose actuellement 60 engagements « base » et 22 engagements « performance ». Il sera précisé pour chaque engagement à quel type d’opération il s’applique, à savoir : l’aménagement et/ou la construction et/ou la rénovation.
2.3 A terme : la transcription des engagements dans l’OAP et le PLU Si l’acte d’engagement concerne aujourd’hui certains acteurs de la ville de Lille : Le club Lille Bas Carbone, les promoteurs et bailleurs ont demandé à la ville de traduire ces engagements dans les documents de planification par soucis d’équité entre eux. L’intégration des engagements dans le PLU semble être en effet une solution pour imposer de nouvelles réglementations qui permettront de favoriser l’atténuation des changements climatiques et l’adaptabilité de la ville de Lille, et ce pour tous les porteurs de projets. Cependant, le PLU est aujourd’hui réalisé par la métropole de Lille détachée de la ville de Lille. Il est donc nécessaire d’engager un travail collaboratif entre la ville et la métropole dans la modification de son PLU. Dans un premier temps, la réalisation d’un OAP santé (orientation d’aménagement et de programmation) climat – air – énergie – directement sera l’occasion de définir des intentions et orientations d’aménagement qualitatives sur la thématique des changements climatiques. L’OAP exprime les ambitions et la stratégie de la collectivité en termes d’aménagement. Les aménagements prévus dans le périmètre défini par ces OAP devront obligatoirement être compatibles avec ces orientations. A terme, les engagements de l’acte et les orientations et prescriptions de l’OAP seront déclinées au sein du PLU.
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2.4 Les outils d’aide à la conception Pour accompagner l’Acte d’engagement, des outils d’aide à la conception seront proposés aux opérateurs pour les accompagner dans les démarches et faciliter l’application des engagements.
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-
Un référentiel « Bas-carbone » composé d’autant de fiches pédagogiques qu’il n’y a d’engagements. Chaque fiche vient préciser et expliciter le contenu de l’engagement pour orienter les opérateurs. C’est ce travail que j’ai eu l’occasion de réaliser au cours de mon stage et sur lequel nous reviendront dans la 3e partie du mémoire.
-
Des ateliers ont été organisés tout en long de l’élaboration de l’acte d’engagement. Ces ateliers ont permis aux opérateurs de connaître l’avancée du projet, de donner leur avis et de discuter des engagements qui pourraient leur poser problème pour adapter le contenu des fiches. Ces ateliers ont aussi proposé aux opérateurs des moments d’échanges sur des autres thématiques qui pourraient potentiellement être intégrées à l’Acte d’engagement. J’ai aussi été chargée d’organiser cet atelier avec mes collègues.
-
Des outils de dialogue pour structurer les échanges entre la Ville de Lille et le maître d’ouvrage : o Une fiche d’analyse des potentialités et vulnérabilités qui comprendra un diagnostic rapide des potentialités et risques sur le site du projet pour établir un « état zéro » o Une fiche climato performance des projets qui rassemble une série d’indicateurs permettant d’évaluer et de mesurer la performance du projet en matière de contribution aux enjeux de la Ville bas-carbone.
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Un site internet rassemblant toutes les informations autour de la démarche d’engagements Lille Bas-Carbone (actualités, outils, financements, formations...) complété dans un second temps par une plateforme qui permettra le suivi personnalisé des projets.
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La création d’un outil de monitoring de la Ville bas-carbone à travers une matrice de suivi des indicateurs de la ville bas-carbone.
PARTIE 3 : Mise en place d’outils d’aide à la conception pour les opérateurs La particularité de cet Acte d’engagement écrit en collaboration avec les opérateurs porte sur l’aspect inclusif qu’il met en avant à travers un projet collaboratif et soutenu par la ville de Lille. Pour cela, plutôt que d’imposer de nouvelles règles d’urbanisme, l’Acte d’engagement se veut être une démarche d’accompagnement, de soutien, et d’aide à la conception entre les opérateurs et la ville de Lille et ce pour réussir à faire respecter ces engagements sans trop de difficultés. Plusieurs outils ont donc été pensés pour accompagner l’acte d’engagement et seront accessibles via le site internet et la plateforme prochainement développés par la ville. Il s’agira dans cette partie de vous présenter mon travail qui a consisté au développement et à la création de ces différents outils. Tout au long de mon stage, ce travail a été réalisé en collaboration et avec le soutien de Hélène Singez et Marine Laborde. J’ai eu la responsabilité de réaliser les fiches pédagogiques du référentiel correspondant à chaque engagement et de participer à l’élaboration des ateliers.
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1 Les fiches du référentiel L’outil référentiel regroupe une cinquantaine de fiches que j’ai réalisé durant mon stage. Elles vous sont présentées en annexe du rapport. La principale difficulté de cette mission, a été d’être capable de traiter les 5 thématiques qui constituent l’acte d’engagement : matériaux bas carbone et économie circulaire, adaptation aux changements climatiques, eau et énergie, biodiversité et mobilités durables. Rédiger des fiches pédagogiques ayant pour objectif d’inculquer des bonnes pratiques aux opérateurs m’a demandé en premier lieux une bonne maîtrise des sujets pour être capable de cerner l’intégralité des éléments et de pouvoir leur apporter une aide pertinente. Si j’ai souvent pu me baser sur mes connaissances et mon expérience personnelle acquise pendant mes stage et dans mon double cursus architecte-ingénieur, la rédaction des fiches pédagogiques a été un long travail de recherche, qui a nécessité la lecture de guides, de documents, de mémoires, de thèses, de livres… J’ai aussi eu la chance d’être accompagnée par les différents pôles de la mairie spécialisés dans les différents domaines, en particulier l’équipe de la Nature en Ville qui a pu m’aiguiller sur certaines fiches concernant la biodiversité. J’ai aussi pu accéder aux études réalisées par les bureaux d’études partenaires de la mairie pour les questions énergétiques ainsi qu’à leur support et leurs conseils. Si le contexte sanitaire a pu avoir des conséquences sur certains aspect du stage, cela m’a tout de même donné la possibilité d’assister à de nombreux webinaires qui traitaient de sujets évoqués dans l’Acte d’engagement. J’ai pu assister à des retours d’expérience sur des opérations exemplaires qui m’ont apporté des informations sur les bonnes pratiques et résultats pouvant être intégrés aux fiches. J’ai aussi pu découvrir des outils mis en place dans d’autres régions ou des exemples de projets qui ont pu être intégrés aux fiches. Le travail de collaboration avec les opérateurs de la ville m’a aussi permis d’alimenter les fiches en prenant connaissance des expériences déjà réalisées sur la métropole et répondant aux différents objectifs de l’acte d’engagement.
1.1 La forme des fiches du référentiel A chaque engagement, une fiche pratique lui est associée. Elle contient des informations plus précises sur l’engagement et sur les attentes de la Ville et elle regroupe des bonnes pratiques, des conseils pour la conception et l’exploitation, ainsi que des conseils pour informer les habitants. Ces fiches pourront ainsi être transmises à l’intégralité des acteurs de l’opération à savoir les architectes, les assistants à la maîtrise d’œuvre etc... Elles permettront de proposer un cadre commun pour respecter l’engagement. Une fois l’opération lancée, les opérateurs devront justifier des actions mises en place sur le projet pour valider le respect de l’Acte d’engagement. La fiche du référentiel propose donc les différentes actions à mener sur lesquelles la mairie sera regardante lors des différentes étapes du projet. Les fiches pratiques sont composées de différentes parties :
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Intitulé de la partie
Justificatifs
Contenu Indique les différents éléments à fournir en fonction des différentes étapes du projet (PC, avant-projet…) qui permettront de prouver des mesures engagées pour respecter l’engagement.
Applicabilité
Définit si l’engagement est applicable pour la construction, la rénovation et/ou l’aménagement.
Contexte réglementaire
Rappelle les règles déjà existantes en lien avec l’engagement (PLU, RT 2012…) que les opérateurs doivent obligatoirement respecter.
Bonnes pratiques
Mentionne tous les éléments qui permettront d’aider et d’orienter les opérateurs vers différentes méthodologies ou solutions techniques pour répondre à l’engagement.
Pour comprendre
Définit plus précisément certains termes ou notions techniques pour apporter des informations complémentaires à l’opérateur s’il ne maîtrise pas le sujet.
Financements disponibles
Fait l’état des lieux des aides et subventions existantes qui pourraient être attribuée par la mairie, le département ou la région pour la mise en place de ces engagements.
Ressources
Indique des liens vers des guides de bonne pratique déjà existants dans d’autres villes ou réalisés par des organismes.
Exemples illustrés
Apporte plusieurs exemples d’opération existante (si possible dans la région lilloise) qui répondent à l’engagement.
1.2 La méthodologie •
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Organisation du travail d’équipe
La réalisation de ces fiches m’a demandé un travail minutieux et une organisation rigoureuse. Les thématiques étaient très variées et la quantité d’informations à emmagasiner conséquente. Il a donc été nécessaire que j’organise mon travail pour être le plus efficace possible et pour que Hélène et Marine puissent prendre connaissance des fiches au fur et à mesure pour les relire et me faire des retours. J’ai donc mis en place une organisation permettant un suivi des fiches dans le temps en fonction de différents niveaux d’avancement : en cours de réalisation / à relire / relue / à modifier / à relire / Terminée. Pour cela, j’ai réalisé un tableau reprenant l’intégralité des fiches avec des niveaux d’avancements illustrés par remplissage des cases en couleurs (voir annexe), le tableau était régulièrement mis à jour et me permettait d’avoir un suivi d’avancement de toutes les fiches. Le bon déroulement de cette organisation m’a pris du temps avant de me mettre en route. En effet, cette méthodologie de travail était assez nouvelle pour toute les 3, ensuite, le travail à distance et donc le partage d’informations via les outils numériques devaient aussi être réfléchi pour l’occasion, il fallait impérativement connaître l’emplacement de chaque fiche et leur version à jour. La multitude de fiches rendait ce suivi complexe, mais notre système de tableau d’avancement et de rangement a été fructueux. •
Organisation du travail personnel
Au fur et à mesure des webinaires, réunion de restitutions d’études ou de présentation de projets, il était nécessaire que j’introduise les informations directement dans les fiches concernées pour éviter les perdre les informations. Le tout en continuant l’écriture des fiches en cours. Si au début j’ai essayé de m’organiser un emploi du temps fixe en anticipant le nombre de fiches à réaliser par semaine, en estimant une moyenne de 3 jours par fiches, il s’est avéré que cette durée pouvait varier en fonction de la quantité d’information et de l’importance des fiches. De plus, je me suis vite rendue compte que travailler sur un même sujet pendant 3 jours d’affilé était moins efficace que d’alterner les sujets pour pouvoir prendre du recul. Mon organisation de travail personnel était donc difficile à organiser pour ces différentes raisons. Pour éviter de perdre du temps à réaliser des fiches très complètes dont le contenu n’aurait finalement pas été validé par mes collègues, j’ai préféré organiser la rédaction des fiches en deux étapes : Dans un premier temps, je rédigeais une première version de la fiche avec une liste des éléments qu’il me semblait important d’intégrer. Pour cela, je me basais en partie sur mes propres connaissances sur le sujet ainsi que sur des premières recherches qui me permettaient de sortir les grandes lignes et problématiques à aborder dans la fiche. Marine et Hélène se divisaient la relecture de cette première version de fiche en fonction des thématiques par rapport à leur affinité et de leurs connaissances sur les sujets. Hélène s’occupait de la partie Énergie et eau, Mobilité durable et une partie de l’adaptation aux
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changements climatiques. Marine était responsable des fiches sur les Matériaux faiblement carbonés et l’économie circulaire, sur la Biodiversité et sur le reste des fiches de la thématique adaptation aux changements climatiques. Une fois qu’un certain nombre de première version de fiches avait été réalisé, je leur faisais parvenir pour qu’elles réalisent une première relecture. Ce moment leur permettait de rentrer un peu dans le sujet et de les compléter avec des informations dont elles avaient connaissance. Cette première correction me permettait d’intégrer les notes et corrections de Marine et Hélène, et de valider les grandes orientations de la fiche pour pouvoir ensuite entrer dans un vrai travail de recherche sur le contenu. Une fois finalisées, elles les relisaient une seconde fois, puis elles étaient mises en attente pour une potentielle relecture par un des services de la ville. Si la rédaction de plusieurs fiches s’est déroulée de cette manière, d’autres ont nécessité plus de temps. Souvent, le sujet évoqué dans la fiche était peu connu de moi, mais aussi de Helene et Marine, il était alors nécessaire de réaliser plus de recherches, de contacter des services qui pourraient nous aider mais aussi de discuter entre nous pour essayer de comprendre et de choisir les bonnes informations à intégrer aux fiches. Si certains sujets nous semblaient complexes, il était nécessaire de bien les comprendre pour ensuite pouvoir retranscrire l’information de manière vulgarisée aux opérateurs. Il est arrivé que certaines fiches nécessitent plusieurs relectures et allers retour avant d’être finalisées. •
Méthodes de remplissage des fiches
Pour essayer d’illustrer la manière dont les informations ont été amenées dans les fiches, je vous propose de vous en présenter quelques-unes et de les décortiquer pour avoir un aperçu du travail qu’il y a derrière mais aussi de l’origine des informations.
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La fiche sur la plantation d’arbres de haute tige près des façades sur rue et en cœur d’ilot a été plutôt simple à réaliser mais a pris du temps. Si les bonnes pratiques techniques sur la présence d’arbres en bordure de façade ont été récupérées après la lecture de nombreux ouvrages, j’ai eu la chance d’avoir une relecture de la Nev 11 qui a approuvé mes préconisations et a même pu en ajouter quelques-unes comme le type d’espèce à implanter. Concernant les plantations des arbres par rapport aux bâtiments et aux orientations, j’ai pu reprendre mes propres connaissances sur le sujet, les schémas m’ont pris du temps mais font en sorte de faciliter la lecture de la fiche.
Je rédige ici une liste de préconisations issue de la lecture de nombreux guides synthétisés en une dizaine de bonnes pratiques. La fiche a ensuite été complétée par la Nature en Ville. De plus, je renvoie de nombreux sujets aux autres fiches du référentiel qui apporteront des données supplémentaires aux opérateurs.
1
Je reprends ici des chiffres marquants issus du guide de mise en œuvre Trees & Design « Arbres en milieu urbain » ainsi que du guide « Aménager la Nature en Ville de l’ADEME qui vont permettre de sensibiliser et intéresser les opérateurs dès le début de la fiche.
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Nature en Ville
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J’ai réalisé plusieurs schémas pour illustrer certaines des fiches.
Je rappelle ici les phénomènes qui participent au rafraîchissement de l’ilot pour appuyer sur la nécessité d’intégrer des arbres de haute tige.
Les fiches permettent aussi de relever les points de vigilances concernant certains phénomènes à prendre en compte.
Je propose une alternative dans le cas où l’engagement n’est pas réalisable à cause des conditions du projet. Cela permet de rassurer l’opérateur et de rester flexible.
Les ressources sont les guides dans lesquels j’ai pu trouver quelques informations de la fiche + d’autres pour ajouter des infos complémentaires.
Sur les conseils de Marine, j’ai intégré un exemple de projet présent sur la métropole de Lille qui a été réalisé par un des signataires de l’Acte. Des informations complémentaires pourront être apportées par la Nature en Ville qui connaît bien le projet.
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La deuxième fiche présentée concerne l’utilisation de matériaux de réemploi ou recyclés dans des familles de produits. Il est toujours très difficile d’estimer le niveau de connaissances des opérateurs sur les thématiques telles que le réemploi. C’est un procédé qui parfois leur fait peur surtout concernant les assurances. L’enjeu de cette fiche était de « donner envie » et surtout de leur montrer que l’intégration de ces matériaux n’est pas si complexe, de les rassurer en leur présentant des plateformes existantes et en leur apportant des informations pour leur permettre de se sentir concernés par le sujet. Maîtriser les définitions de certains termes leur permet de se sentir plus impliqué avec une impression de « maitrise » du sujet.
Je propose 2 méthodes d’intégration des matériaux de réemploi pour montrer aux opérateurs que même si le gisement n’est pas encore identifié, il n’est jamais trop tard pour intégrer des matériaux réemployés au projet. Ces informations sont issues de la formation MOOC « Économie circulaire » que j’ai pu suivre lors de mon stage.
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Je reviens ici sur le contexte réglementaire du réemploi qui est en perpétuel évolution. Cette partie est donc importante pour les opérateurs et va devoir être régulièrement mise à jour.
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J’intègre ici les problématiques plus administratives auxquelles vont faire face les opérateurs. J’ai pu avoir accès à ces informations lors du webinaire « La mardinale du réemploi » et l’intervention d’une avocate spécialisée sur les questions de l’assurabilité des pratiques de réemploi
Toutes ces informations sont issues de mes connaissances et recherches personnelles que j’ai pu effectuer lors de mes différents stages sur le sujet du réemploi et recyclage. Je rappelle quelques définitions pour rappeler aux opérateurs les différences entre le réemploi, la réutilisation et le recyclage souvent confondus. Elles sont issues du MOOC Réemploi.
J’intègre ici la plateforme d’économie circulaire LA MÉTA actuellement en cours de réalisation sur la Métropole Lilloise et lancée par un des bailleur signataire de l’Acte. La cartographie des fournisseurs permet de mettre en 41 lumière les actions locales à l’échelle de la métropole mais aussi d’élargir les recherches de matériaux à la Belgique, pionnière en matière de réemploi.
Cette troisième fiche concerne un sujet plus technique à savoir la simulation thermique dynamique. Plutôt du domaine des bureaux d’étude thermique ou environnement, c’est pourtant un sujet que doivent connaître les opérateurs. J’ai eu l’occasion lors de mon cursus à l’INSA de côtoyer des STD12 dans certains projets. Je connaissais donc relativement bien le sujet, la difficulté était alors de la rendre accessible à l’opérateur. La fiche propose donc beaucoup d’explications assez basiques sur le sujet. Cependant, il était nécessaire de proposer un cadre d’hypothèses de calcul nécessaire à respecter pour répondre à l’engagement. Pour ce type d’exigence bien souvent, il a été nécessaire de se référer à des labels ou normes existantes pour sélectionner ce qui nous semblait le plus important et donner un cadre normatif à notre engagement. J’ai pu réaliser ce travail avec Helene qui est spécialisée en thermique du bâtiment et avec qui on s’est mis d’accord sur les exigences à imposer dans la fiche.
Je me suis basée sur les exigences de la NF Habitat concernant les exigences à imposer aux opérateurs pour le confort d’été. Cela concerne le nombre d’heures sortant de la zone de confort mais aussi les hypothèses et scénarios de fonctionnements.
3
Concernant les critères sur les scénarios météorologiques et d’occupation, je me suis basée sur les informations fournies par le bureau d’étude MANEXI qui nous communique ses études. Ainsi que sur un échange que j’ai eu avec Ekopolis à l’issu de la commission Bâtiment durable francilien à laquelle j’ai assisté pour connaître leurs propres exigences sur le sujet.
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Simulation thermique dynamique
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Je mets ici à disposition des opérateurs le référentiel NF HQE sur lequel se base la fiche mais aussi des guides techniques qui viennent expliquer plus précisément certains aspects de la STD.
Je tenais à préciser dans cette partie la différence entre les études réglementaires réalisées pour la RT 2012 que les opérateurs connaissent et la STD qui permet de se projeter dans un climat touché par le réchauffement et d’optimiser la conception.
Ces trois fiches proposent donc un échantillon des freins ou leviers que j’ai pu rencontrer dans leur élaboration. Elles montrent aussi la manière donc j’ai récolté et choisi les différentes informations en fonction des sujets. Finalement, elles rendent compte des enjeux propres à chaque sujet et sur la manière de les faire accepter et appliquer par les opérateurs. Si il serait inutile de vous le présenter pour chaque fiche, je vous propose dans la partie suivant de présenter le contenu de l’intégralité des fiches et ensuite de revenir sur les limites que j’ai pu rencontrer de manière générale dans mon travail.
1.3 Contenu des fiches Dans la partie qui suit, je vous présenterai l’intégralité des engagements en fonction de leur thématique et de leur objectif. Nous reviendrons ensuite sur les engagements pour lesquels j’ai pu réaliser les fiches pédagogiques, il s’agira de présenter synthétiquement les sujets et attendus qui composent chaque fiche du référentiel, mais aussi de préciser les informations importantes à présenter aux opérateurs. Cette « synthèse » vous permettra de visualiser l’intégralité des sujets que j’ai pu balayer lors de ce stage et donc aussi de toutes les connaissances que j’ai pu y acquérir. Cela me permet aussi de proposer une vision d’ensemble des mesures à prendre pour imaginer une ville bas-
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carbone, cette partie peut constituer un « mémo » de bonnes pratiques qui j’en suis sûre, pourra me resservir bien assez tôt. L’intégralité des fiches réalisées et disponibles en annexe.
Thématique 1 : Matériaux bas carbone et économie circulaire La thématique de l’économie circulaire et du réemploi est au cœur des nouveaux enjeux. Si on entend particulièrement parler du réemploi depuis quelques années grâce au travail de l’ADEME 13 , de collectifs tels que Bellastock 14 ou de plateformes collaboratives comme Démoclès15, la thématique de l’économie circulaire va prendre une place importante dans la nouvelle réglementation de la RE 2020. En effet, la réalisation d’ACV (analyse de cycle de vie) permettra de calculer l’impact carbone du bâtiment sur l’ensemble de sa vie, le résultat de cette étude sera pris en compte dans les nouveaux critères de la réglementation. Dès maintenant, il est donc nécessaire de privilégier l’économie circulaire pour limiter au maximum l’impact carbone des nouvelles opérations que ce soit pour les constructions neuves ou la rénovation. La thématique « Matériaux bas carbone et économie circulaire » propose 4 objectifs composés de 12 engagements « base » et 5 engagements « performance ». Les cases surlignées sont les engagements sur lesquels j’ai réalisé une fiche pratique, leur contenu et enjeux sont résumés à la suite du tableau, vous pouvez retrouver l’intégralité des fiches finalisées en annexe.
Matériaux bas carbone et économie circulaire ENGAGEMENTS Objectifs Privilégier la rénovation à la démolition
Base
3
13
Privilégier la rénovation en conservant une part significative du bâti existant
1
2
Performance
En cas de démolition/reconstruction, justifier par une analyse multicritère l'intérêt par rapport à une réhabilitation Réaliser un diagnostic produits/matériaux/déchets pour faciliter le réemploi
Agence de la transition écologique Agence d’architecture à l’origine du programme de recherche REPAR#2 en partenariat avec l’ADEME et le CSTB 15 A l’origine de nombreux documents pratiques pour accompagner la maîtrise d’ouvrage dans leurs démarches autour du réemploi 14
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4 Mettre à profit les démolitions lorsqu'elles sont nécessaires
5
6
7 Privilégier l'utilisation de matériaux durables et/ou locaux
8 9
Atteindre un taux de valorisation des déchets issus de la démolition supérieur à 50% Mettre en visibilité les éléments potentiellement réemployables Organiser le réemploi à l'échelle de l'opération (matériaux, terres, gravats, etc.) Intégrer une clause d'insertion dans au moins 1 lot lié à la démolition Parmi les familles de produits de gros œuvre et second œuvre : - Utiliser à minima 3 matériaux de réemploi ou recyclés dans au moins 2 familles de produits
Atteindre un taux de valorisation des déchets issus de la démolition supérieur à 70%
- Incorporer au bâtiment a minima un matériau biosourcé
- Incorporer au bâtiment a minima 18 kg/m² de surface de plancher de matériaux biosourcés
- Recourir à au moins 1 matériau régional Intégrer des données permettant d'optimiser la fin du premier cycle dès lors qu'une maquette BIM est réalisée
10
11 Prévoir l'adaptabilité des constructions et des espaces
45
12
13
- Utiliser à minima 6 matériaux de réemploi ou recyclés dans au moins 2 familles de produits
Prendre des dispositions pour préserver la modularité des locaux Prendre des dispositions pour que la réversibilité des espaces de parking et rez-dechaussée soit possible Prévoir et autoriser l'usage transitoire et temporaire de certains fonciers
Privilégier la rénovation à la démolition
Il est aujourd’hui nécessaire que chaque opération puisse peser le pour et le contre entre une rénovation et une construction neuve. Si la rénovation consomme actuellement moins d’énergie et de matière en plus de préserver une certaine valeur patrimoniale, elle est inévitablement souvent plus coûteuse et peu privilégiée par les opérateurs.
1 Il est aujourd’hui conseillé de tout mettre en œuvre pour que le bâti existant ou du moins une partie puisse être conservé puis rénové dans une opération. L’Acte d’engagement encourage donc les opérateurs à privilégier la rénovation en conservant une part significative du bâti existant. La fiche propose des compromis (conserver une partie du bâti pour une rénovation partielle, conserver au minimum la structure etc.…) pour permettre aux opérateurs de mettre en place un maximum d’actions pour éviter la démolition intégrale des bâtiments présents sur leur site.
2 Les opérateurs doivent se poser la question de l’état du bâtiment sur lequel ils interviennent. S’il est prouvé que la rénovation est impossible, ils doivent réaliser une analyse multicritère qui leur permettra de lister les arguments qui les poussent à privilégier une construction neuve. La fiche du référentiel a pour but de leur proposer des critères de diagnostic, en précisant les impacts directs ou indirects que génèrent les deux types d’opération. Si la fiche est là pour les aider, elle les encourage à privilégier un maximum de rénovation sur une opération en mettant en avant le critère « carbone ». De plus, elle les oriente vers des solutions « compensatoires » comme le réemploi des matériaux issus de la démolition. Mettre à profit les démolitions lorsqu'elles sont nécessaires
Si la rénovation est à privilégier, il est aussi nécessaire de considérer le cas où la démolition du bâti serait la seule option (structure désuète, matériaux dangereux pour la santé…) ou réalisée partiellement (démolition d’une partie du bâti, démolition du second œuvre…). Dans une logique d’économie circulaire, cet objectif a pour but de pousser à la bonne gestion des matériaux issus de démolition pour limiter au maximum l’impact de la démolition sur le bilan carbone de l’opération.
3 D’ici quelques mois, la réalisation d’un diagnostic « produit matériaux déchets » (PMD) sera obligatoire pour chaque opération de déconstruction. Ce diagnostic permet de recenser tous les matériaux issus de la démolition et de les orienter vers la meilleure valorisation possible. Il est important d’accompagner les opérateurs dans ce nouveau type de diagnostic en leur expliquant les démarches et en les orientant vers des organismes spécialisés. Ce diagnostic doit être réalisé par des spécialistes et représente un réel atout pour favoriser la déconstruction sélective des bâtiments. La fiche pédagogique liste plus précisément les étapes du diagnostic en se basant sur la méthode de Démoclès et permet d’orienter les opérateurs vers un diagnostiqueur compétent.
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4 Aujourd’hui, la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte vise la valorisation de 70% des déchets du bâtiment. Si ce taux est aujourd’hui parfois difficile à atteindre, il est nécessaire de s’en approcher au maximum. D’un commun accord avec les opérateurs, l’engagement « base » se limite aujourd’hui à 50% (ce qui illustre la difficulté rencontrée par les opérateurs dans la gestion des déchets) mais ce taux devrait pouvoir évoluer d’ici quelques temps pour imposer un pourcentage supérieur. Les opérateurs doivent donc être sensibilisés à ces questions et surtout orientés vers les différentes méthodes de valorisation possible : le réemploi, la réutilisation, le recyclage, la valorisation énergétique… Ces techniques de valorisation sont propres à chaque déchet (inerte, non dangereux, dangereux) et à leur état lorsqu’ils sont récupérés. La fiche du référentiel oriente les opérateurs vers la valorisation adéquate mais les pousse aussi à faire appel à des spécialistes de la déconstruction pour favoriser la meilleure valorisation possible : le réemploi.
5 La valorisation des matériaux par le réemploi est fondamentale. C’est la méthode de valorisation la moins coûteuse en énergie et en matière puisque l’objet est directement réutilisé tel quel sur le projet ou un autre projet. Pour réemployer les matériaux, ceux-ci doivent impérativement éviter la case « déchets », pour cela, ils doivent être détectés en amont puis extraits et triés. Une fois identifiés grâce au diagnostic PMD, les éléments réemployables doivent être mis en visibilité. Ils peuvent être réemployés sur le site ou hors site en passant par l’intermédiaire de plateformes physiques ou numériques. Pour cela, la fiche pédagogique oriente les opérateurs vers ces structures qui aujourd’hui se développent de plus en plus dans les Hauts-deFrance à travers des cartes interactives ou des bases de données numériques. Elle permet aussi de leur montrer que la valorisation des éléments déconstruits à travers le réemploi est à la portée de tous et que surtout, ces démarches sont de plus en plus courantes et faciles à réaliser.
6 Souvent, la technique la plus simple est de réemployer les éléments ou matériaux directement sur le site. Pour cela, il est alors nécessaire d’organiser un plan / programme de réemploi sur l’opération. Cela permet d’optimiser le réemploi en prévoyant à l’avance les éléments qui seront extraits des démolitions et ceux qui pourront rejoindre la conception des nouvelles constructions. Des « ressourceries » éphémères peuvent être installées sur le site pour mettre en visibilité les matériaux récupérés. La fiche du référentiel propose des conseils pour faciliter le réemploi à l’échelle de l’opération, elle encourage les opérateurs à s’allier pour créer des dynamiques communes et optimiser les démarches localement. Privilégier l'utilisation de matériaux durables et/ou locaux
L’impact carbone d’un bâtiment dû à sa construction est lié directement aux matériaux qui y sont intégrés. C’est d’ailleurs pour cela qu’il est important de privilégier les rénovations pour éviter l’ajout de matière (la structure représente la plus grande quantité de matière et la rénovation permet d’éviter de la renouveler). Il existe plusieurs moyens de limiter l’impact carbone des matériaux d’une construction :
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7 Avoir recourt aux matériaux biosourcés : Si aujourd’hui, l’utilisation du béton est encore nécessaire pour certains éléments structurels, le bois arrive sur le marché pour prendre sa place en tant qu’élément de structure. Il fait partie des matériaux dits « faiblement carbonés » ou « durables » aux côtés des autres matériaux biosourcés qui s’intègrent facilement dans le second œuvre (isolation, façade etc…) Ces matériaux, en plus de représenter un impact limité en terme de ressource (venant de ressources renouvelables), permettent au cours de leur vie, d’intégrer du carbone par la photosynthèse puis de le stocker durant leur utilisation dans le bâtiment. Ils permettent donc indirectement de décarbonner l’atmosphère pendant un certain temps. La fiche propose une liste non exhaustive de matériaux à mettre en œuvre en fonction du type de projet et de la conception. Elle oriente les opérateurs vers les différents acteurs de la filière (paille, chanvre, lin…), très répandus dans la région.
8 L’intégration de matériaux de réemploi permet aussi une économie de matière en intégrant des produits déjà transformés dont l’impact a été comptabilisé lors de leur première vie. La valorisation de ces matériaux permet aussi d’alimenter l’économie circulaire locale et donc les acteurs locaux. Dans le cas où une partie du bâtiment de l’opération a été démoli, il est intéressant de récupérer les matériaux de démolition pour les réintégrer dans le nouveau projet et atténuer l’impact du projet. La fiche pédagogique permet de poser le contexte réglementaire de l’intégration des matériaux de réemploi qui représente aujourd’hui un frein principal de par sa complexité concernant notamment la question des assurances. La fiche propose les bonnes pratiques pour intégrer le réemploi au projet dès la conception du bâtiment en collaboration avec les architectes. Elle les oriente vers les structures ou filières (plateformes...) qui proposent aujourd’hui la vente de matériaux de réemploi. L’intégration de matériaux recyclés est aussi une manière de limiter leur impact carbone. La fiche du référentiel met toutefois en garde les opérateurs sur la réalité de la matière recyclée. Les matériaux recyclés génèrent souvent une utilisation massive d’énergie pour retransformer les objets. L’intégration de nouveaux composés polluants à la matière recyclée est aussi un point de vigilance à prendre en compte.
9 Finalement, c’est l’utilisation de matériaux locaux, produits dans la région et les alentours, qui représente aussi un atout pour limiter l’impact carbone des matériaux et ce en réduisant les distances parcourues. De nombreuses filières se sont développées dans la région des Hauts de France et en Belgique, l’occasion de mettre en contact les opérateurs avec les acteurs de la région. Privilégier les matériaux locaux c’est aussi réfléchir à leur insertion en amont de la conception, par exemple, il est nécessaire de vérifier qu’intégrer de la brique aura un impact plus faible de par sa localisation plus proche, qu’un autre matériaux « durable » venant de plus loin.
10 Aujourd’hui, réemployer les matériaux de construction issus de démolition est encore complexe et coûteux. De nombreuses étapes supplémentaires (diagnostic PMD, recherche de valorisation etc.…) sont à prévoir et il est souvent difficile de retracer les origines et les caractéristiques des matériaux alors que ce sont des données nécessaires à leur bonne réinsertion. Dans le cas du gros œuvre en béton par exemple,
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il est difficile de réemployer la matière lorsqu’on ne connaît pas les caractéristiques intrinsèques du béton. Des carottages sont ensuite à réaliser sur le bâti puis des tests en laboratoire. En connaissant en amont les caractéristiques des matériaux issus du démontage sélectif, le réemploi pourrait devenir une pratique simple et rapide à mettre en œuvre. La fiche encourage les opérateurs à anticiper le futur réemploi des matériaux intégrés dans leur nouvelles constructions. Elle les sensibilise aux nouveaux outils numériques telle que la maquette BIM qui permet aujourd’hui d’intégrer des « passeports matériaux » associée à chaque matériau et qui comporte ses caractéristiques intrinsèques, son origine, sa date de mise en œuvre etc…. Une base de données regroupant ces informations est ensuite associée à la maquette et permet d’avoir accès à toutes les données nécessaires au réemploi de chaque matériau. Cette base de données est alimentée dès la phase conception, elle est accessible tout au long de la vie du bâtiment. Prévoir l'adaptabilité des constructions et des espaces
L’économie circulaire, dans un sens plus large, fait aussi référence au cycle de vie des bâtiments et à la manière dont ils peuvent se transformer au cours de leur vie. Prévoir l’adaptabilité des constructions, c’est imaginer des espaces capables de s’adapter aux variations de nos modes de vie que ce soit à la maison ou au travail et ce en fonction de nos besoins.
11 Préserver la modularité des locaux est un engagement qui pousse les opérateurs à réfléchir à la conception en amont. La fiche pédagogique regroupe de nombreuses méthodes qui permettent de concevoir des espaces « libres » d’interprétation dans le temps. Ces espaces pourront être modulés en fonction des modes de vie mais aussi des usages. Ils pourront s’adapter à différentes temporalités proposées dans la fiche : travaux à long terme (ajout d’une chambre pour enfant), à court terme (cloisonnement pour créer une chambre d’amis dans le salon) ou modularité quotidienne (transformation de la chambre en bureau pour télétravailler) …
12 Les pratiques évoluant, la question de la mobilité mais aussi des changements d’usages est un sujet à prendre en compte dans la transformation des villes. En proposant des espaces de parking modulable et évolutifs, les infrastructures se voient proposer un avenir différent de celui pour lequel elles ont été réalisées. La fiche propose des exemples de conception pour optimiser les espaces de parking de manière à pouvoir les transformer en logements, bureaux etc… Les RDC peuvent aussi devenir des espaces modulables et évolutifs en fonction des évolutions du maillage urbain mais aussi des changements d’usages alentours. L’engagement encourage les opérateurs à proposer des RDC pouvant se transformer selon les besoins ou juste capables de disparaître pour devenir des zones de passages entre la rue et l’ilot.
13 Bien souvent dans les villes, de nombreux sites en attente de construction sont laissés à l’abandon. En effet, il est courant que les temporalités entre le début du projet et le début du chantier soient suffisamment longues pour que l’espace se détériore et représente une « verrue » dans un quartier. L’acte d’engagement propose ici de
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pousser les opérateurs à prévoir un usage temporaire de leur foncier en attente de construction. Cet usage transitoire permet souvent à un quartier de se réapproprier l’espace mais aussi de pouvoir créer des installations ou événements éphémères. La fiche pédagogique propose aux opérateurs de se rapprocher de porteurs de projets (collectifs, associations…) pour organiser et gérer ces occupations transitoires. Elle sensibilise les opérateurs en leur rappelant que ce type d’action peut être dans leur intérêt car cela permet d’éviter la dégradation des lieux et l’insécurité grâce à un gardiennage « gratuit ».
Thématique 2 : Énergie et eau Si la majorité de l’impact carbone d’un bâtiment est observé lors de la phase construction par le chantier et les matériaux, une réflexion sur la ville bas-carbone doit aussi intégrer la question de l’énergie et de l’eau. La consommation énergétique des bâtiments représente une part non négligeable de leur impact carbone aujourd’hui et participe à l’épuisement des ressources naturelles utilisées pour la production d’énergie. La surconsommation d’eau potable observée dans nos sociétés à travers les usages domestiques contribue aussi à l’épuisement de nos réserves qui constitue un potentiel danger pour notre avenir. La Ville bas-carbone doit donc contribuer à la persévération des ressources par une exploitation raisonnée en limitant la consommation d’eau potable et en privilégiant une sobriété énergétique par la décarbonisation des sources d’énergie. La thématique « Énergie et eau » propose 6 objectifs composés de 13 engagements « base » et 6 engagements « performance ». Les cases surlignées sont les engagements sur lesquels j’ai réalisé une fiche pratique, leur contenu et enjeux sont résumés à la suite du tableau, vous pouvez retrouver l’intégralité des fiches finalisées en annexe.
Énergie et eau ENGAGEMENTS Objectifs
Planifier l'utilisation des ressources
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Base
Réaliser une planification énergétique à l'échelle du quartier en tenant compte des possibilités de mutualisation entre opérations du projet et avoisinantes Réaliser une étude de faisabilité des approvisionnements en énergie Atteindre un niveau de performance énergétique supérieur à la réglementation, tendant vers le passif
Performance
Obtenir le label Bâtiment Passif ou BBC-Effinergie Rénovation 1
Économiser l'énergie et limiter l'empreinte carbone du bâtiment
2
3
Recourir de façon significative à des énergies faiblement carbonées (énergies renouvelables ou de récupération, électricité, raccordement au réseau de chaleur) et opter pour des équipements techniques performant
4
Contrôler les systèmes de ventilation conformément au protocole PROMEVENT pour les bâtiments résidentiels, au protocole DIAGVENT pour les bâtiments tertiaires Installer des appareils hydroéconomes au niveau de tous les points d'eau des logements Installer un système de détection des fuites d'eau dans chaque logement
5
6
51
Couvrir a minima 60% des consommations par des énergies renouvelables ou de récupération OU Couvrir 100% des consommations par des énergies très faiblement carbonées
Mettre en place une action de Formation Intégrée au Travail (FIT) au profit des personnels des lots engagés sur la performance énergétique du bâti
Accroître la qualité technique des réalisations
Préserver la ressource en eau
Atteindre un des niveaux de performance environnementale suivants : C1 (label E+C-), standard (label BBCA) ou nouvelle RE 2020 Privilégier le raccordement au réseau de chaleur urbain
Réaliser une analyse de cycle de vie rénovation pour optimiser la performance environnementale de l'opération Atteindre un des niveaux suivants : C2 (label E+C-), Performance ou Excellence (label BBCA) ou nouveau label RE 2020
Récupérer et réutiliser l'eau de pluie pour l'arrosage des espaces verts
Récupérer et réutiliser l'eau de pluie pour l'arrosage des espaces verts et a minima un usage complémentaire
Concevoir en tenant compte de l'usage, de l'exploitation et du confort habitationnel Faciliter l'utilisation et l'entretien des équipements
Prévoir une explication du fonctionnement des installations techniques au gestionnaire
7
Suivre dans le temps
Informer les habitants des bonnes pratiques à adopter pour consommer peu d'énergie et d'eau tout en vivant confortablement Suivre et analyser les consommations du bâtiment (énergie et eau), sur les 2 ou 3 premières années
Économiser l'énergie et limiter l'empreinte carbone du bâtiment
Cet objectif a pour but d’encourager les opérateurs à se poser la question de l’impact carbone du bâtiment pendant sa phase de construction mais aussi sa phase d’exploitation. Si des mesures pour économiser l’énergie et l’eau sont souvent prises par les bailleurs, il est plus difficile de pousser des promoteurs ou des aménageurs à réfléchir à la phase d’exploitation des bâtiments, lorsque ceux-ci ne sont pas responsables de la future maintenance. C’est d’ailleurs un des freins qui limite parfois la prise en compte de cette problématique dans les opérations. Cependant, l’acte d’engagement encourage tous les opérateurs sans exception à prendre part à la transition énergétique à travers les différents engagements.
16
1
La réalisation d’une analyse de cycle de vie des bâtiments est un élément nouveau qui figurera dans la future RE 2020. L’Acte d’engagement propose donc un engagement « performance » pour encourager les opérateurs à réaliser une ACV 16 pour la rénovation. L’analyse de cycle de vie est une méthode qui évalue les impacts environnementaux d’un bâtiment de l’extraction de ses matières premières à sa fin de vie. En réalisant une ACV, l’opérateur sera informé de l’impact environnemental de son opération. Réalisée en cours de conception, elle permettra d’orienter le choix de méthode constructives ou de matériaux pour limiter au maximum l’impact du bâtiment. La fiche permet dans un premier temps de sensibiliser les acteurs sur cet outil encore nouveau et peu connu de certains. Elle liste les contributeurs et indicateurs à prendre en compte lors d’une ACV et guide les opérateurs vers des structures adaptées, souvent des bureaux d’études spécialisés.
2
Limiter les émissions de gaz à effet de serre tout au long du cycle de vie du bâtiment ne se limite pas uniquement à atteindre des niveaux de performance énergétique mais
Analyse de cycle de vie
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aussi de veiller à utiliser des équipements faiblement émetteurs de GES. L’acte d’engagement encourage les opérateurs à atteindre des niveaux de performance environnementale du label E+C-, BBCA ou RE2020 décrits plus haut. Cela permet dans un premier temps de les préparer à la future RE 2020 mais aussi de pousser encore plus loin les exigences et d’atteindre le futur « label RE 2020 » qui récompensera les bâtiments ayant pris de l’avance sur la réglementation. La fiche du référentiel revient sur les attentes des différents labels et oriente les opérateurs vers les labels les plus adaptés à leur opération et vers les organismes spécialisés. 3
Dans une logique d’atténuation des changement climatiques, le recours aux énergies faiblement carbonées : énergies renouvelables, de récupération, électricité ou raccordement au réseau de chaleur urbain permet de limiter les émissions de GES et l’épuisement des ressources. La planification énergétique doit être pensée à l’échelle de la ville mais aussi des quartiers pour privilégier des sources d’énergies collectives. La fiche du référentiel permet aux opérateurs d’être avertis de toutes les techniques de production d’énergie faiblement carbonées pour la production d’eau chaude sanitaire, d’électricité, de chaleur et de froid. Si l’engagement base pousse les opérateurs à privilégier ce type d’énergie, l’engagement performance va plus loin en proposant de respecter un pourcentage minimum d’énergie issue de sources faiblement carbonées. Les nombreux échanges avec les opérateurs nous ont montré que ces taux sont pour l’instant difficilement atteignable pour certaines opérations. La fiche propose aussi des exemples d’opérations qui ont réussi le pari de l’énergie faiblement carbonée et sur lesquels ils peuvent se baser, elle évoque aussi les financements disponibles qui peuvent être source de motivation.
Préserver la ressource en eau
La ville de Lille fait face à un réel affaiblissement de la qualité des nappes phréatiques et à un risque de plus en plus élevé d’inondation. Cette altération des ressources pourrait bien représenter un danger pour les habitants à long terme. Si des solutions urbaines sont mises en œuvre pour pallier à cette problématique (déminéralisation des sols, aménagements pour faciliter l’infiltration…) il est aussi nécessaire de réduire les consommations en eau de la ville pour économiser la ressource et permettre son renouvellement naturel.
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4
L’acte d’engagement propose d’adopter des mesures pour réduire la consommation d’eau des utilisateurs. Pour cela, l’installation d’appareils hydro-économes au niveau des points d’eau peut représenter une réelle différence en termes de quantité d’eau utilisée. La fiche de référentiel répertorie les différents éléments à installer en fonction des points d’eau, ainsi que les critères à respecter en se basant sur le classement du CSTB.
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Réduire ses consommations d’eau potable n’est pas la seule mesure à prendre en compte pour réaliser des économies d’eau, l’installation de systèmes de détection des fuites est essentielle pour limiter les perditions. Des fuites non colmatées peuvent en effet entraîner une surconsommation pouvant aller jusque 150M3 d’eau par an pour un logement. La fiche pédagogique propose une liste non exhaustive de différents
systèmes à installer dans les logements pour pallier aux fuites et permet de sensibiliser les opérateurs sur cette problématique souvent peu évoquée. 6
Pour lutter contre la surconsommation d’eau et le risque d’inondation, la récupération des eaux de pluie pour les espaces verts et d’autres usages est une option tout à fait envisageable et déjà très répandue. La récupération des eaux peut se faire aussi bien pour les logements que pour les autres types de bâtiment. La fiche informe des différents usages pour lesquels l’eau de pluie est utilisable et propose des exemples d’opérations ayant réalisé ces installations. Si l’eau de pluie est souvent plutôt utilisée en extérieur, de plus en plus d’opérations privilégient son utilisation pour les sanitaires, dont la consommation en eau potable et habituellement élevée. La fiche demande aux opérateurs à faire preuve de vigilance sur les règles sanitaires à respecter pour protéger la santé des utilisateurs.
Faciliter l'utilisation et l'entretien des équipements
Si la mise en place d’équipements favorisant l’économie d’eau potable et l’économie d’énergie est pertinente, elle doit être accompagnée d’actions de sensibilisation des utilisateurs. 7
Pour chaque opération, il sera nécessaire d’informer les habitants des bonnes pratiques à adopter pour consommer peu d'énergie et d'eau tout en vivant confortablement. La fiche propose donc les différentes thématiques sur lesquels les utilisateurs doivent être informés ainsi que les bonnes pratiques quotidiennes pour consommer moins d’eau et d’énergie. La fiche propose différents guides existants que les opérateurs pourront mettre à disposition des usagers.
Thématique 3 : Adaptation aux changements climatiques Nous avons pu voir dans la première partie, qu’au-delà de freiner les changements climatiques, la ville doit être prête à s’adapter aux changements par différents moyens. L’augmentation des températures et l’un des facteur qui pousse la ville à proposer de nouvelles manières de construire et d’urbaniser pour protéger les populations des surchauffes. La question du confort thermique est le sujet principal qui rentre en jeu dans cette thématique. La thématique « Adaptation aux changements climatiques » propose 3 objectifs composés de 11 engagements « base » et 4 engagements « performance ». Les cases surlignées sont les engagements sur lesquels j’ai réalisé une fiche pratique, leur contenu et enjeux sont résumés à la suite du tableau, vous pouvez retrouver l’intégralité des fiches finalisées en annexe.
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Adaptation aux changements climatiques ENGAGEMENTS Objectifs
Base 1
2
Favoriser une bonne circulation de l'air par l'orientation et l'implantation des bâtiments en prenant en compte les vents dominants durant l'été Aménager sur au moins 30% de la surface de la parcelle des espaces végétalisés en pleine terre Favoriser la plantation d'arbres de haute tige près des façades sur rue et en cœur d'îlot
Mettre en œuvre des noues végétalisées
3 4
Végétaliser toutes les toitures terrasses en leur donnant une fonction support de biodiversité Végétaliser une partie des façades en leur donnant une fonction support de biodiversité
5
6
Choisir les matériaux et coloris des espaces extérieurs, toitures et façades en tenant compte de leur albédo et de leur émissivité Concevoir les bâtiments en s'appuyant sur une simulation thermique dynamique, tenant compte des changements climatiques en cours
7
55
Sur au moins 40% de la surface de la parcelle
Végétaliser les abords immédiats des bâtiments
Rafraîchir l'îlot
Concevoir des bâtiments confortables toute l'année
Performance
8 9
Favoriser une forte inertie des bâtiments Maximiser le nombre de logements traversants
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11 Informer et sensibiliser les occupants
12
Mettre en place des protections solaires extérieures adaptées, fixes ou mobiles Permettre de surventiler durant la nuit pour rafraîchir Informer les occupants des dispositifs mis en place pour le confort d'été, et les sensibiliser aux bons gestes à adopter
Rafraîchir l'îlot
Une ville minérale comme la ville de Lille est propice à la surchauffe en cas de forte chaleurs en saison estivale. En considérant l’augmentation de la température ces prochaines années, il est nécessaire de repenser globalement l’aménagement des espaces extérieurs pour proposer des zones de fraîcheur et de replis pour les populations. L’objectif consiste à faciliter le rafraîchissement des ilots de manière naturelle, en concevant l’espace en symbiose entre les éléments, les matériaux et la biodiversité.
1 Le rafraîchissement des îlots passe par une bonne circulation de l'air par l'orientation et l'implantation des bâtiments en prenant en compte les vents dominants durant l'été. Dans le cas d’un nouveau plan d’aménagement, il est primordial que les urbanistes et architectes imaginent leurs plans en considérant l’orientation des vents dominants. Ce mécanisme naturel a le pouvoir de faire baisser les températures de plusieurs degrés grâce au mouvement de l’air. Cependant, le vent peut aussi avoir un effet destructeur et inconfortable pour les usagers qu’il est nécessaire de considérer. La fiche pédagogique définit à l’aide de schémas, les orientations à prioriser face aux vents dominants dans une logique d’urbanisme bioclimatique. Elle rappelle qu’en plus du vent, les concepteurs devront considérer les orientations solaires pour optimiser au maximum les apports dans leurs bâtiments. En effet, en plus de rafraichir les ilots, les vents pourront pénétrer dans les locaux pour effectuer une ventilation naturelle, là encore, les orientations à privilégier sont précisées dans la fiche. Dans le cas où l’implantation de la parcelle ne permet pas une orientation favorable aux vents, il sera nécessaire de privilégier une architecture intelligente qui puisse rediriger le vent ou le faire entrer, cette partie sera à intégrer dans une future version de la fiche.
2 La présence du végétal est aussi une manière de refroidir l’ilot en particulier grâce à la plantation d’arbres de haute tige. Leur intégration à l’espace présente de nombreux avantages ; leur feuillage permet de bloquer les rayons du soleil l’été et éviter la surchauffe sur les façades et les espaces de circulation, ensuite, le phénomène d’évapotranspiration de l’arbre permet un rafraîchissement naturel de l’air alentour, finalement, ils permettent à l’eau de pluie de s’infiltrer directement à leur pied en évitant le ruissellement. La fiche du référentiel informe les opérateurs des précautions à prendre dès lors qu’un arbre est planté près des façades, en prenant garde à la cohabitation entre les racines et les réseaux ou fondations. Elle propose des bonnes pratiques d’implantation en fonction des types d’arbres et des orientations pour
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optimiser intelligemment leur position sur l’îlot. La fiche met aussi en garde concernant des effets négatifs que peuvent avoir les arbres, notamment sur la stagnation de certains polluants sous leur canopée. Le rafraîchissement de l’îlot passe aussi par la présence d’eau. La mise en œuvre de noues végétalisées participe à la gestion des eaux pluviales et propose un environnement sain et rafraîchissant pour les habitants. Les noues sont une bonne manière de gérer la problématique de l’eau sur le territoire de Lille, en effet, elles permettent de recueillir les eaux de pluie qui vont ensuite s’infiltrer naturellement quand la terre est suffisamment sèche, pour ensuite alimenter les nappes phréatiques. Les végétaux permettent de filtrer l’eau des polluants et donc de limiter la pollution des nappes. La fiche du référentiel propose des conseils de mise en œuvre et permet de sensibiliser les acteurs à ce type de réalisation. Si ce sont des aménagements encore très peu mis en place sur les opérations, elles sont plus prévisibles et moins facilement inondables que les réseaux enterrés. De plus, elles permettent d’augmenter la biodiversité sur les sites et de recréer des milieux naturels pour certaines espèces.
4 La présence du végétal peut aussi se faire par une intégration directement sur les parois des bâtiments. La végétalisation des toitures terrasses est de plus en plus conseillées sur les nouvelles opérations. En plus de de favoriser la biodiversité, elles permettent d’augmenter le confort d’été du bâtiment par une isolation naturelle et une réduction de la surchauffe en toiture. L’intégration des toitures végétalisées dans les opérations est encore complexe et les opérateurs ne sont pas convaincus de leur efficacité considérant ce coût supplémentaire inutile. La fiche pédagogique permet de modifier ces idées reçues en proposant des solutions optimales pour limiter le coût des toitures et la surcharge engendrée par le substrat. Elle renvoie à de nombreux guides réalisés sur le sujet. Cette fiche a été réalisée en partenariat avec la Nature en ville de la mairie qui a pu rédiger ces bonnes pratiques de par leur expérience sur les projets de la ville.
5 La végétalisation des bâtiments peut aussi s’effectuer sur une partie des façades. En effet, dans le cas où la présence d’arbres devant les façades n’est pas possible (dans le cas d’un manque de place ou d’une rue canyon) la plantation d’espèces végétales grimpantes peut considérablement contribuer au rafraichissement de l’ilot et des locaux. Elle apport un cadre de vie agréable et frais et permet aussi d’éviter la collision des oiseaux sur certaines façades vitrées. La ville de Lille a d’ailleurs lancé depuis quelques années le « permis de végétaliser » permettant aux propriétaires de végétaliser gratuitement la façade de leur maison pour apporter un environnement plus sain et agréable. L’objectif de l’engagement est d’étendre ce procédé à toutes les opérations. La fiche du référentiel propose différentes méthodes de végétalisation des façades, l’objectif est de rester dans une mise en œuvre simple et peu couteuse, une fois de plus elle essaye de sortir des idées reçues des « mur végétalisés » qui représentent souvent une surcharge très importante et un prix exorbitant.
6 Rafraichir l’ilot, c’est aussi choisir les matériaux et coloris des espaces extérieurs, toitures et façades en tenant compte de leur albédo et de leur émissivité. Ces
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matériaux auront tendance à renvoyer le rayonnement plutôt qu’à l’absorber. Cela évitera à la matière de réémettre le rayonnement en infra-rouge et donc d’éviter les phénomènes de surchauffe. La fiche pédagogique préconise donc d’utiliser des matériaux clairs ou végétalisés tout en évitant l’éblouissement des passants. Elle oriente le choix de ces matériaux en fonction des orientations et des zones ensoleillées. Concevoir des bâtiments confortables toute l’année
Si la question du confort d’hiver se pose depuis de nombreuses années à travers la RT 2012, le confort d’été commence à être pris en compte face à l’augmentation des températures en ville. Dans des logements mal conçus susceptibles de surchauffer en été, les personnes fragiles et isolées peuvent se trouver dans des situations de danger. Si l’architecture bioclimatique semble être un concept venu des pays chauds, la situation en France nous pousse à nous orienter vers ce type de conception pour assurer une température vivable au sein des bâtiments et ce même dans une ville du Nord comme Lille.
7 Concevoir les bâtiments en s'appuyant sur une simulation thermique dynamique, tenant compte des changements climatiques en cours est un atout qui permet de faire des choix de conception adaptés au climat. Les STD permettent de simuler le métabolisme du bâtiment en fonction de différentes températures pour visualiser les points faibles (zones de surchauffe, ponts thermiques, absence de lumière naturelle…). La fiche sensibilise les opérateurs sur le sujet, elle liste les différents objectifs qu’ils doivent se poser lors d’un calcul de STD. Par exemple, la fiche préconise de se baser sur des fichiers météo simulant une augmentation des températures pour estimer son comportement en 2050. Elle encourage les opérateurs à réaliser un travail collaboratif entre les thermiciens et les architectes dès la phase conception. La première phase d’esquisse est un moment charnière pour assurer le confort d’été du bâtiment car c’est la phase qui va déterminer les orientations, la desserte des pièces, la répartition des surfaces vitrées etc... Qui sont tous les éléments à vérifier par le calcul pour optimiser le confort d’été.
8 Le confort d’été des bâtiments est généré par une forte inertie thermique couplée à une ventilation naturelle performante. Favoriser l’inertie des bâtiments permet d’amortir les variations de température au sein des locaux. En intégrant des matériaux dits « lourds », la chaleur est stockée dans les murs aux heures chaudes puis est restituée la nuit lorsque la ventilation permet à l’air chaud d’être expulsée. La fiche pédagogique revient sur ce phénomène particulier qui est pourtant primordial pour favoriser le confort d’été. Elle propose différentes techniques et matériaux capables d’apporter de l’inertie dans un bâtiment, mais encourage les opérateurs à éviter le « tout béton » en privilégiant des matériaux biosourcés et géosourcés. Si l’ossature bois est aujourd’hui privilégiée, la fiche met en garde sur ce type de structure qui ne participe pas à l’inertie du bâtiment. Il sera alors nécessaire de coupler l’ossature bois à des matériaux plus denses et plus lourds en remplissage.
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9 Pour optimiser le confort dans les logements, il est nécessaire de privilégier des logements traversants pour optimiser la surventilation naturelle mais aussi apporter un éclairage naturel et profiter de la double vue. L’engagement préconise 100% des T3 en traversant et 80% des T1 et T2 en bi orientation pour toutes les nouvelles opérations. La fiche du référentiel propose différentes organisations spatiales de logements pour favoriser la double orientation. L’organisation du plan du logement est à définir en fonction des orientations du site et doit donc être anticipée en amont dès l’implantation du bâti par l’architecte ou l’urbaniste.
10 Les orientations en fonction de la course du soleil sont à prendre en compte dans la conception du bâti, que ce soit pour l’éclairage naturel, la surchauffe et l’éblouissement. Une réflexion sur l’implantation des surfaces vitrées doit être faite pour tout type de bâtiment. Au-delà de permettre des vues sur l’extérieur, ces surfaces vitrées peuvent être le support de déperditions thermiques importantes en hiver et de surchauffe en été. La mise en place de protections solaires extérieures adaptées sur les surfaces vitrées est un élément incontournable pour optimiser le confort d’été. La fiche du référentiel revient sur les règles de bases concernant les protections solaires, elle rappelle les caractéristiques des protections solaires extérieure/intérieure, fixe/mobile, verticale/horizontales et rappelle quelles orientations sont à privilégier. Elle précise les caractéristiques thermiques et lumineuse des orientations (Nord, sud, est et ouest) pour prouver aux opérateurs que l’installation de protections solaires doit devenir un automatisme dès que des surfaces vitrées sont présentes.
11 Permettre de surventiler la nuit pour rafraîchir est un processus primordial pour assurer le confort thermique, au même titre que l’apport d’inertie. Elle permet d’évacuer l’excédent d’air chaud libéré la nuit par les parois à forte inertie pour assurer une ambiance plus fraiche au réveil. La fiche pédagogique propose différentes techniques de surventilation nocturne pouvant être naturelle, hybride ou mécanisée. Ces préconisations dépendent de l’architecture du bâtiment mais aussi de son orientation et de son environnement proche. La fiche propose un comparatif des différentes méthodes pour orienter les opérateurs vers la solution qui leur semble la plus adaptée. Bien entendu, cette décision doit être prise avec un bureau d’étude spécialisé qui effectuera des calculs pour dimensionner les ouvertures nécessaires au bon renouvellement d’air du volume étudié. La fiche propose des exemples concrets de projets qui ont su intégrer la surventilation naturelle au sein même de leur architecture par des procédés intelligents. Informer et sensibiliser les occupants
Si le confort d’été passe par la qualité architecturale et les équipements installés, la gestion des mécanismes mis en œuvre doit être expliquée aux occupants pour qu’ils puissent devenir eux-mêmes acteurs de la vie de leur bâtiment. Étant les premiers touchés par le confort thermique du bâti, ils doivent être capables d’optimiser la façade du bâtiment (ouverture ou fermeture des protections solaires) et le réglage des appareils (ouverture des fenêtres, ventilateurs…) pour trouver une température de confort qui leur convient.
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12 Il est donc nécessaire de les informer sur les moyens mis en place dans le bâtiment pour assurer le confort thermique et de les éclairer sur les bonnes pratiques à adopter où les gestes à réaliser. Des sessions de sensibilisation peuvent être réalisés par les gestionnaires ou propriétaires des opérations dès l’arrivée des habitants ou utilisateurs dans le but de les former aux gestes à adopter pour assurer le confort thermique. Sinon, des guides peuvent aussi être réalisés en amont et distribués à l’arrivée des occupants. La fiche du référentiel liste les informations nécessaires à transmettre aux futurs occupants concernant les protections solaires, la surventilation nocturne ou encore les gestes à adopter pour éviter les surchauffes. Elle oriente les opérateurs vers des guides existants à fournir aux occupants ou sur lesquels s’appuyer.
Thématique 4 : Biodiversité La perte de la biodiversité figure au 3e rang des menaces les plus graves au monde d’après le rapport annuel sur les risques économiques mondiaux de 2020 17 . Il est aujourd’hui primordial de redonner une place à la biodiversité dans les villes pour sauvegarder les espèces fragiles et leur offrir un milieu naturel propice à leur développement. L’effondrement de la biodiversité entrainerait des impacts directs sur notre alimentation (disparition des insectes pollinisateurs), sur la qualité de notre écosystème (glissements de terrains, incendies…) ou sur la qualité de vie des animaux et des êtres humains (air moins renouvelé et de plus en plus pollué…). C’est donc un sujet sur lequel tous les acteurs de la ville doivent se pencher aujourd’hui pour éviter une dégradation massive de notre cadre de vie. La thématique « Biodiversité » propose 4 objectifs composés de 11 engagements « base » et 4 engagements « performance ». Les cases surlignées sont les engagements sur lesquels j’ai réalisé une fiche pratique, leur contenu et enjeux sont résumés à la suite du tableau, vous pouvez retrouver l’intégralité des fiches finalisées en annexe
Biodiversité
ENGAGEMENTS Objectifs
Base
Intégrer l'opération dans la trame verte, bleue et noire municipale Connaître l'état existant et planifier
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Réaliser un diagnostic écologique du site incluant des préconisations pour la conception Définir un projet global "biodiversité" pour l'opération
Source : http://reports.weforum.org/global-risks-report2020/?doing_wp_cron=1616764593.9221639633178710937500
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Performance
Sauvegarder les arbres remarquables
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Préserver et protéger la biodiversité (faune et flore)
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Favoriser le réemploi des terres excavées de préférence sur site Limiter les obstacles à la circulation de la faune
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8 Créer des milieux et habitats naturels diversifiés
Si un arbre est abattu, replanter à minima 2 arbres Prendre en compte la préservation de la biodiversité pendant le chantier
Mettre en œuvre un éclairage limitant la pollution lumineuse Éviter l’étanchéisation systématique des espaces extérieurs et des éléments de voirie Choisir des formes et des matériaux de construction favorables à la biodiversité
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Choisir les espèces végétales parmi celles préconisées
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Mettre en place des gîtes et des nichoirs Mettre en œuvre des mares écologiques
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Informer et Animer
Élaborer un plan d'entretien des espaces verts et le présenter au gestionnaire Mettre en place des panneaux pédagogiques informant des mesures prises sur le site en faveur de la biodiversité Dédier des surfaces à l'activité potagère pour les habitants Assurer l'animation de ces surfaces potagères la 1ère année et inclure à cette animation une action sur le compostage
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Connaître l'état existant et planifier
Avant de réaliser une opération, l’analyse du contexte naturel de la parcelle et des environs est une étape fondamentale. La biodiversité présente doit être connue et étudiée afin que l’opération puisse s’y intégrer en limitant les dégradations.
1 La « réalisation d’un diagnostic écologique » permet de faire un état des lieux et un descriptif de la biodiversité du site pour pouvoir réaliser un suivi tout au long du chantier et de la vie du bâtiment. La fiche pédagogique cite les différentes étapes du diagnostic écologique ainsi que la liste de la faune et la flore à considérer. Cette liste a été réalisée par la Nature en Ville et permet de s’adapter au contexte lillois. De plus, la fiche propose des préconisations pensées par des écologues pour favoriser la biodiversité à travers une conception réfléchie et adaptée et qui s’intégrera au projet global biodiversité du chantier.
2 Le projet global biodiversité permet de faire l’inventaire de toutes les actions mises en œuvre pour préserver la biodiversité sur un projet et ce pour toutes les étapes (conception, chantier, exploitation…). La fiche du référentiel liste les éléments qui doivent figurer dans ce projet global ; il s’agit de démontrer l’aspect écologique de l’architecture choisie (matériaux, aménagements favorables à la biodiversité…), d’optimiser le potentiel écologique du projet en préservant et favorisant la biodiversité, mais aussi de mettre en place des actions pour que les habitants soient intégrés au projet à travers la sensibilisation et la pratique. Ces critères ont été choisis en se basant sur ceux du label « Biodivercity ». Le projet global biodiversité ainsi que le diagnostic écologique permettront de comparer l’avant et l’après projet pour mesurer l’impact favorable ou défavorable de l’opération sur son environnement. Préserver et protéger la biodiversité (faune et flore)
Longtemps la biodiversité n’a pas été prise en compte dans le développement des villes et c’est pourquoi elle est aujourd’hui aussi menacée. Si l’intégration de biodiversité par la présence de parcs, d’espaces verts ou la plantation d’arbres est une solution, il est aussi important de veiller à protéger la biodiversité existante lors des opérations de construction. Pour cela, la Stratégie Urbaine Bas-Carbone encourage les opérateurs à prendre conscience de tous ces enjeux à travers de nombreux engagements qui pourront avoir un impact réel sur la protection de la biodiversité.
3 La phase chantier d’un projet représente le moment le plus défavorable pour la biodiversité avec un impact considérable sur la faune et la flore existante. Il est nécessaire de réfléchir en amont à une stratégie permettant de prendre en compte la biodiversité pendant le chantier. Pour cela, la fiche pédagogique contient une liste de bonnes pratiques et de préconisation pour préserver le sol, la faune mais aussi la flore. Pour aller plus loin, la fiche propose des actions à mettre en place pour favoriser la
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création de milieux pendant la phase de chantier. En plus de protéger les espèces, il s’agira de leur créer un environnement propice à leur développement, en adaptant les temporalités du chantier à celle des espèces (migration, période de reproduction etc…)
4 La présence de grandes quantités de terres d’excavation est une problématique que l’on retrouve souvent lors de grosses opérations nécessitant des travaux en profondeur ou des modifications du terrain. Dans une logique d’économie circulaire, favoriser le réemploi des terres excavées permet de réemployer les terres inertes de préférence sur site. La fiche du référentiel propose un aide à la gestion des terres excavées mais aussi des idées de réemploi qui peuvent se faire directement sur site ou sur d’autres opérations. Elle pousse les opérateurs à se rendre compte de la valeur de ces terres d’un point de vue biodiversité et de toutes les possibilités de réemploi, comme par exemple leur intégration au sein même de matériaux de construction (terre crue, pisé…). De nombreux exemples existent aujourd’hui sur le projet du Grand Paris ou à Lyon.
5 Il est récurant que l’implantation d’une opération devienne un danger pour certaines espèces de faune par une altération de leur cadre de vie. Limiter les obstacles à la circulation de la faune permet d’éviter la fragmentation des populations de petits animaux. La fiche du référentiel propose différents moyens de rendre ces frontières plus poreuses en privilégiant des clôtures partiellement ouvertes ou a grosse maille, mais aussi en utilisant ces supports pour accroitre la biodiversité (clôtures végétalisées, haies fleuries…). La fiche sensibilise les opérateurs sur les différents déplacements observés de la faune pour appuyer sur l’impact nocif de ces obstacles sur les populations animales.
6 Si les obstacles physiques représentent un danger pour les déplacements de la faune, l’éclairage nocturne participe aussi à modifier la perception de l’espace par les petits animaux. Une lumière trop importante peut être la source de gros dérèglements biologiques chez certaines espèces nocturnes et perturber leurs déplacements. Il est alors important de penser à mettre en œuvre un éclairage limitant la pollution lumineuse des espaces extérieurs dans chaque opération. La fiche rappelle les différentes réglementation déjà actives sur le territoire lillois (PLU, CCTP de l’éclairage public…). Elle liste les caractéristiques à prendre en compte concernant le flux lumineux maximal, la hauteur des lampadaires, leur orientation, mais aussi la couleur de la lumière. Elle encourage les opérateurs à réfléchir à des planifications temporelles de l’éclairage en privilégiant certains horaires ou en installant des détecteurs de présence pour limiter la lumière la nuit, mesures déjà mises en place dans certains parcs de la ville de Lille.
7 La ville de Lille est lourdement handicapée par la minéralisation de ses espaces extérieurs qui participe à la chute de la biodiversité et à l’augmentation des risques d’inondation. L’Acte d’engagement pousse donc les opérateurs à éviter l’étanchéisation systématique des espaces extérieurs et de voirie. La fiche propose des solutions alternatives telle que la mise en œuvre de matériaux plus poreux pour
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permettre la bonne infiltration de l’eau. Dans le cas où l’imperméabilisation ne peut pas être évitée, la fiche propose différentes solutions telles que la plantation d’arbres dans des fosses perméables mais aussi la mise en place de récupérateurs d’eau, d’aménagements paysagers naturels (noues, tranchées d’infiltrations, bassins…)
8 Une fois réalisé, le bâtiment en lui-même peut aussi devenir un élément nocif pour le milieu qu’il occupe. Pour éviter un impact trop important sur la faune et la flore, il s’agira donc de choisir des formes et des matériaux de construction favorables à la biodiversité. Les surfaces vitrées par exemple, sont à l’origine de nombreux accidents de collision avec les oiseaux, de plus, certaines constitutions de matériaux sont nocives pour la biodiversité. La fiche met donc en garde les opérateurs sur ces différents points, elle propose des solutions pour éviter les collisions par la mise en œuvre d’éléments en façades pouvant dissuader les oiseaux de l’impact. De plus, elle encourage à l’intégration de matériaux écologiques pour limiter leur nocivité. Pour aller plus loin, elle pousse les opérateurs à porter une réflexion architecturale sur la façade pour permettre à celle-ci de pouvoir accueillir la biodiversité et permettre à la faune et à la flore de venir s’installer spontanément. Créer des milieux et habitats naturels diversifiés
La réalisation d’une opération est aussi l’occasion de réfléchir aux impacts positifs que celleci peut engendrer sur son milieu. S’il est important de préserver la biodiversité lors de la construction et de l’exploitation d’un bâtiment, il est aussi important de la favoriser et de la développer à travers des aménagements naturels et durables. Si la ville de demain veut renouer avec la biodiversité, les nouvelles constructions doivent devenir elle-même un support de nature en mettant tout en œuvre pour attirer les espèces végétales et animales du territoire.
9 Si la préservation de la biodiversité existante est primordiale, l’intégration de nouveaux éléments de flore sur un projet doit aussi faire l’objet de critères et de préconisations propres à la ville de Lille. En effet, il est nécessaire de choisir les espèces végétales parmi celles préconisées par les écologues pour éviter les risques liés aux espèces envahissantes. La fiche pédagogique propose des critères généraux à respecter quant aux plantations. Elle propose une liste d’espèces à intégrer en accord avec les espèces endémiques de la région répertoriées dans un tableau. La fiche est encore en cours de travail puisque la Nature en Ville doit y apporter de informations complémentaires, cependant, elle indiquera aux opérateurs les différentes espèces à utiliser en fonction du support (toitures terrasses, noues végétalisées...) et ce pour optimiser la qualité de la biodiversité et donc le bon fonctionnement de ces espaces. 10 En ville, l’absence d’arbres peut être un frein à l’installation de certaines espèces comme les oiseaux ou les petits animaux. L’Acte d’engagement propose aux opérateurs de compenser ce manque par l’installation de gîtes et nichoirs au sein des opérations. La fiche pédagogique reprend les différentes installations à mettre en place en fonction des espèces de la région. Elle propose aussi des habitats
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directement intégrés dans l’enveloppe des bâtiments, pour créer des niches discrètes et sécurisées pour les espèces. 11 Dans le cas de grandes opérations, les espaces extérieurs peuvent aussi être aménagés pour permettre à la biodiversité de s’y développer. La mise en œuvre de mares écologiques est un bon compromis entre la création d’un habitat pour les espèces aquatiques et amphibiennes et d’une zone de fraîcheur par la présence de l’eau. La fiche détaille les différents paramètres à prendre en compte lors de la mise en œuvre d’une mare (localisation, dimensions, formes etc…). Elle renvoie à la fiche sur les espèces préconisées pour connaître la flore à y intégrer. La présence de ces mares en ville permet aussi à la trame verte et bleue de se déployer et de créer une continuité permettant la présence d’un milieu naturel facilement accessible pour la biodiversité. Informer et Animer
Préserver et favoriser la biodiversité c’est aussi prévoir son entretien et sa gestion pour les années suivant la mise en place des actions précédemment cités. Il arrive souvent que les aménagements ou les plantations finissent à l’abandon. Une nature recréée par l’homme doit être entretenue car elle a été artificiellement intégrée au milieu naturel existant et peut mal réagir ou engendrer des problématiques supplémentaires. Par exemple, les noues végétalisées perdent de leur intérêt si le faucardage n’est pas effectué, les toitures végétalisées peuvent poser problèmes si les gouttières sont bouchées et que l’eau y stagne, la plantation d’arbres est aussi à surveiller car ils peuvent mal réagir à la présence de ce nouveau milieu et mourir rapidement.
12 Les opérateurs doivent donc être sensibilisés à ces problématiques et réfléchir à l’entretien de tous ces espaces et ce, même une fois l’opération livrée. Il est donc nécessaire de les pousser à prévoir un plan d’entretien des espaces verts en amont pour pouvoir le présenter au gestionnaire une fois le bâtiment terminé. La fiche liste l’intégralité des éléments à prendre en compte dans la gestion du site, elle encourage les opérateurs à considérer des modes de gestions novateurs (gestion raisonnée privilégiant les méthodes naturelles, développement libre, gestion des déchets verts, abandon des produits phytosanitaires…). Elle précise les préconisations de maintenance à appliquer pour tous les aménagements proposés par l’Acte d’engagement (toitures végétalisées, façades végétalisées, noues, mares écologiques…)
Thématique 5 : Mobilités durables La question de la mobilité est au cœur des enjeux écologiques qui pèsent sur la ville aujourd’hui. Si à l’époque, la ville s’est construite en se divisant en pôles fonctionnels souvent éloignés : habitations, travail, commerces, cela a indirectement introduit le déplacement forcé des individus et donc la mobilité. Aujourd’hui, la voiture n’a plus sa place en ville, que ce soit à cause de ses émissions polluantes, sa pollution sonore ou encore la place qui lui est données. Au même titre que l’effort fait pour privilégier la mixité des programmes et la densification
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des villes pour réduire les distances, le développement des mobilités durables est nécessaire pour imaginer la ville bas carbone. La thématique « Biodiversité » propose 4 objectifs composés de 10 engagements « base » et 2 engagements « performance ». Les cases surlignées sont les engagements sur lesquels j’ai réalisé une fiche pratique, leur contenu et enjeux sont résumés à la suite du tableau, vous pouvez retrouver l’intégralité des fiches finalisées en annexe
Mobilités durables ENGAGEMENTS Objectifs
Base 1
2 Favoriser la mobilité active
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Réaliser un schéma des mobilités à l'échelle de l'opération Aménager des cheminements et des accès aux bâtiments permettant de favoriser l'usage de modes de déplacements actifs Mettre en place des stationnements vélos & vélos cargo faciles d'accès, adaptés et sécurisés pour les occupants Mettre en place un stationnement vélo extérieur abrité pour les visiteurs
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Prévoir
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Performance
Mettre en place une station de gonflage et réparation dans le local vélos Prendre des dispositions permettant d'accueillir ultérieurement des bornes et un comptage individuel pour la recharge normale de véhicules électriques ou hybrides Accompagner les mutualisations de stationnement entre opérations Si une dérogation à la création de places de stationnement est possible, analyser les possibilités de stationnement à proximité directe du site
Concevoir des places de stationnement accessibles à des personnes extérieures, de manière sécurisée
Mutualiser
Louer des places de parking / Mettre en place des droits d'accès pour des personnes extérieures
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Informer 7
Mettre à disposition des occupants un service de mobilité partagée Informer les occupants des possibilités qui s'offrent à eux pour se déplacer autrement qu'en voiture utilisée seul depuis le bâtiment
Favoriser la mobilité active
Dépolluer les mobilités passe dans un premier temps par une réflexion sur la gestion de l’espace pour encourager les mobilités actives (vélo, marche à pied…). Pour cela, ces aménagements doivent se réaliser à l’échelle de la ville mais aussi se prolonger au sein des opérations d’aménagement et des constructions. L’objectif est de réduire la contrainte pour les mobilités actives et de l’augmenter pour les mobilités carbonées.
1 La mobilité doit donc être pensée à travers la réalisation d’un schéma des mobilités à l'échelle de l'opération. Ce schéma permet la réalisation de liaisons piétonnes, cyclables et motorisées en favorisant le partage des voies et en sécurisant les déplacements. La fiche propose dans un premier temps les axes de recherche à réaliser pour contextualiser le projet à l’échelle de la ville (identifier les cheminements existants, les axes routiers, les pôles) et à l’échelle de l’opération (diagnostic des futurs déplacements, besoins des utilisateurs etc…). Elle propose ensuite différentes manières de favoriser les mobilités actives à travers les aménagements urbains, les limitations de vitesses, la signalétique et les dispositifs de stationnements. Pour aller plus loin, la fiche propose des mobilités innovantes comme les plans de déplacements établissements scolaires et encourage les opérateurs à sensibiliser les habitants sur l’impact de leurs trajets.
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Le schéma des mobilités doit donc favoriser les déplacements actifs, et encourager les opérateurs à aménager des cheminements et des accès aux bâtiments pour les piétons et les cyclistes. Ces modes de déplacements sont efficaces pour réaliser de courtes distances en ville et sont donc à prioriser dans les nouvelles opérations. Faciliter les accès, le stationnement et les cheminements, c’est encourager implicitement les habitants à utiliser les mobilités actives plus rapides et moins chères
que la voiture. La fiche pédagogique incite les opérateurs à réaliser le diagnostic des bâtiments à desservir pour tenir compte des flux entrants et sortants de manière à dimensionner les accès. La fiche oriente les opérateurs sur les éléments à considérer pour la réalisation de ces cheminements comme les matérialités, les dimensions, la prise en compte du relief, l’éclairage etc...
3 Si la présence du vélo augmente dans les rues de la métropole, on observe une recrudescence des vélos cargos qui permettent aux habitants de pouvoir faire leurs courses ou transporter leurs enfants à vélo. Cependant, il existe un réel manque de stationnement prévu pour ce type de vélo. L’acte d’engagement encourage donc les opérateurs à mettre en place des stationnements vélos et vélos cargos faciles d’accès adaptés et sécurisés pour les occupants. La fiche rappelle dans un premier temps les règles du PLU actuel qui imposent déjà un certain quota de stationnements pour les vélos. Mais l’engagement va plus loin en terme de quantité de places, et en ajoute de nouvelles pour les vélos cargos. La fiche propose des bonnes pratiques de conception et insiste sur une bonne accessibilité les locaux de stationnements dans les bâtiments ainsi que sur l’installation de systèmes d’attache fiables et sécurisés.
4 Pour motiver les utilisateurs, un stationnement vélo extérieur abrité destiné aux visiteurs pourra être mis en place sur les opérations. La fiche propose un nombre de stationnement à respecter pour répondre à l’engagement mais aussi des conseils sur la localisation, l’accessibilité, l’éclairage etc…
5 Encourager les usagers à utiliser le vélo, c’est aussi pouvoir leur proposer des services de maintenance pour assurer le bon état de leur matériel au sein des opérations grâce à la mutualisation d’outils. L’Acte d’engagement propose de mettre en place une station de gonflage et de réparation dans le local vélo de l’opération. La fiche propose les différents types de matériel à installer en fonction de la taille de l’opération et du budget. Mutualiser
Aujourd’hui en ville, la construction de stationnements dans les opérations pose souvent problème aux opérateurs de par le prix de construction et l’espace perdu que cela peut engendrer. La ville bas-carbone doit s’adapter à cette problématique en proposant des solutions permettant de partager et mutualiser les espaces de stationnement pour optimiser leur construction. Il s’agit alors de réfléchir aux différentes temporalités et usages des bâtiments alentours pour proposer des stationnements alternés entre les usagers. La mutualisation des espaces est aujourd’hui une réelle solution pour limiter l’étalement urbain qui bien souvent génère des espaces inoccupés. La mutualisation des services et des transports s’ancre aussi dans cette logique de diminuer les coûts de production des véhicules et d’optimiser les places de stationnements.
6 L’acte d’engagement propose de mettre à disposition des occupants un service de mobilité partagé pour permettre aux habitants de pouvoir utiliser des véhicules pour certaines occasions (travail, vacances, courses…) sans que celui-ci ne leur appartienne.
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Cela permet de limiter les places de stationnement, de réduire leurs dépenses dues aux transports et de limiter la construction de véhicules. La fiche propose une liste non exhaustive de quelques services de mobilités partagés (véhicules en libre-service, location entre particuliers, covoiturage, parkings partagés…) et informe les opérateurs de leur rôle et leur responsabilité dans la mise en place de ce service. Elle précise aussi les coûts de ce type d’opération qui est un argument important pour les opérateurs. Informer
La mutation de la ville et des mobilités doit aussi se construire avec les usagers. Il est important que ces derniers se sentent concernés par ces nouveaux enjeux et se sentent responsables pour privilégier les modes de déplacements plus doux et moins carbonés.
7 Les opérateurs ont la responsabilité d’informer les utilisateurs des possibilités qui s'offrent à eux pour se déplacer autrement qu'en voiture utilisée seule depuis le bâtiment. La fiche propose une liste non exhaustive des informations à communiquer aux utilisateurs telles que les localisations de stationnement des véhicules en libreservice, des stations d’autopartage, des services de mobilités régionaux à proximité de l’opération. Elle informe des différents services mis en place sur la métropole de Lille.
1.4 Retour et limites du travail de rédaction des fiches •
Adapter le contenu des fiches au lecteur
L’enjeu des fiches, en plus d’apporter des connaissances sur les différents sujets évoqués, était aussi de démontrer aux opérateurs que certaines actions ne sont pas si complexes à mettre en œuvre à condition de faire les bons choix et de s’orienter vers des solutions simples et intelligentes que j’ai essayé de regrouper dans les fiches. Bien souvent la complexité du contenu des fiches résidait dans le choix des informations les plus adéquates et les plus compréhensibles à intégrer pour le lecteur. Comment savoir réellement quelles sont les connaissances techniques d’un opérateur sur un certain sujet ? Dans quelle limite va-t-il être intéressé par la fiche ? Comment le guider pour le sensibiliser à ces sujets ? D’un côté, il était donc nécessaire que les informations ne soient pas trop techniques et complexes pour éviter de perdre le lecteur, d’un autre, que les informations soient quand même assez pertinentes et intéressantes pour que l’opérateur apprenne et ne se retrouve pas face à des informations qu’il maîtrise déjà. Bien entendu, il n’est pas possible d’anticiper les connaissances de chacun, il fallait donc trouver le juste milieu entre informations trop vulgarisées et technicité trop complexe.
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Pour cela, la composition de la fiche s’adapte aux envies de lecture des opérateurs avec une gradation de l’accès à l’information. Une introduction simple et efficace avec des chiffres pertinents, des bonnes pratiques accessibles à la compréhension de tous et pour aller plus loin, des ressources proposées pour accéder à des données supplémentaires que l’opérateur peut aller consulter dans le cas où le contenu de la fiche ne lui suffit pas. De la même manière, la partie « pour comprendre » lui permet d’aller plus loin en s’intéressant au fond du sujet, elle reste facultative dans le sens où l’opérateur peut se contenter uniquement des « bonnes pratiques » s’il n’a pas le temps. Cet aspect « pédagogique » dans l’écriture des fiches en plus de l’aspect technique a été un travail vraiment intéressant, je regrette de ne pas avoir eu plus de temps pour aller plus loin dans certaines fiches en optimisant la compréhension à l’aide de schémas personnalisés ou par une organisation plus réfléchie des informations. L’objectif était pour moi dans un premier temps de réaliser un maximum de fiches pour avancer le référentiel. •
L’apport d’aide en interne
Si la réalisation du référentiel dans le cadre de l’Acte d’engagement est un élément essentiel, il n’est pas le fruit d’un travail collaboratif avec tous les chargés de missions de différents services mais bien mon travail et celui d’Helene et Marine. Si certains des techniciens de la ville sont spécialisés sur de nombreux sujets (notamment la biodiversité et la mobilité) et qui concernent de nombreux engagements, ils n’ont pas été missionnés pour y participer et il a alors fallu les contacter indépendamment et ce pour les sujets sur lesquels nous avions besoin de leurs sollicitations. Cependant, si j’ai pu identifier des techniciens en interne pouvant m’apporter des informations sur certains sujets ou relire mes fiches, j’ai pu observer des délais de réaction bien trop longs qui ne m’ont parfois pas permis de faire aboutir certaines fiches. Aujourd’hui par exemple, de nombreuses informations ne m’ont toujours pas été communiquées sur des sujets qui concernent directement la ville laissant les fiches en manque de données capitales. Ce sont des éléments que je ne peux pas personnellement trouver à travers des recherches car ils sont internes à la ville, je dépends donc des techniciens pour accéder à ces informations. Les urbanistes ont quand même pu travailler avec nous en faisant remonter leurs commentaires sur les engagements à l’occasion de réunions mais aussi de la présentation que j’ai pu leur proposer à la fin de mon stage. Ces commentaires mais aussi les exemples d’opérations qu’ils connaissaient ont pu ensuite être intégrés aux fiches. Cependant, il s’avère qu’il existe aujourd’hui un manque de connaissance sur certains sujets en interne dû surement à un besoin de formations sur les nouveaux enjeux de la ville bas-carbone. Si ces fiches sont à l’origine dédiées aux opérateurs, les urbanistes qui accompagnent les porteurs de projet ont été demandeur du contenu des fiches, le référentiel sera donc aussi accessible à tous les chargés de mission de la mairie. •
Réaliser un travail technique au sein d’une collectivité
Les élus ne sont pas « spécialistes » des sujets sur lesquels j’ai pu travailler. Ils en ont une connaissance globale car connaissent les enjeux et sont souvent briefés par leurs équipes, ils
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basent généralement leurs décisions sur l’avis des techniciens plus expérimentés sur certains sujets. Cependant, ce sont en fin de compte ces élus qui prennent les décisions finales et ils peuvent souvent avoir des avis tranchés sur certains sujets, alors qu’ils n’ont pas le bagage technique nécessaire pour donner un avis réellement pertinent. En plus de réaliser un travail important, le technicien est donc confronté à un travail supplémentaire, qui consiste à simplifier son propos de manière à ce que l’élu comprenne vite et puisse prendre la décision vers laquelle on l’oriente. Je n’ai pas été moi-même confrontée à cette situation, mais Marine et Helene ont été les intermédiaires entre mon travail et les élus, et j’ai bien perçu le besoin incessant qu’elles avaient à devoir anticiper les besoins des élus, se retrouvant parfois dans des situations stressantes de dernières minutes. L’avis positif d’un élu sur le travail effectué est la « clé » pour pouvoir le considérer comme terminé et réussi. Dans le cas où il ne correspond pas aux attentes politiques, il est alors urgent et nécessaire de revenir dessus et ce parfois dans des délais limités. Il est souvent arrivé que certains travaux terminés depuis longtemps soient inspectés par les élus à la dernière minute, demandant aux techniciens une modification immédiate et parfois dans des délais difficiles à tenir. Si mon rôle d’ingénieur dans ce travail s’est montré pertinent pour l’élaboration des fiches pédagogiques qui étaient trop techniques pour qu’un urbaniste ou un architecte puisse s’y pencher, il reste possible qu’un élu qui n’est pas non plus formé sur le sujet, puisse remettre tout un travail en question et décider qu’il ne soit pas présentable. Bien heureusement pour moi lors de mon stage, les fiches qui ont pu être relues n’ont pour l’instant pas posé de problème et ont même été bien accueillies. Cependant, il est probable qu’elles aient à être modifiées plus tard pour certaines raisons, rendant ce travail de référentiel long et fastidieux.
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2 Un travail collaboratif : les ateliers pour intégrer les opérateurs à la réalisation de l’Acte d’engagement. L’objectif de l’Acte d’engagement était de proposer un travail collectif entre la ville et les acteurs du territoire. Pour cela, de nombreux outils ont été mis en place tels que les 3 ateliers de travail à la suite des ateliers thématiques de 2012-2019 du Club Lille Bas Carbone entre la mairie, les promoteurs, bailleurs, aménageurs : Atelier 1
Atelier 2 Atelier 3
Présenter de façon détaillée les engagements et justificatifs à produire Répondre aux éventuelles interrogations Commencer à échanger sur le contenu de l’acte d’engagement La ville collaborative Finaliser les échanges sur le contenu de l’acte d’engagement Présenter de manière approfondie le processus et le fonctionnement de cette démarche d’engagement (plateforme, contrôle, outils)
2.1 L’Atelier 1 : première restitution de l’Acte d’engagement L’atelier n°1 a donné lieu à la première restitution de l’Acte d’engagement depuis les travaux collaboratifs entre la mairie et les membres du club bas carbone. Caroline Lucats, directrice du pôle Habitat et Risques sanitaires et urbains a mené l’atelier, accompagnés de Helene Singez et Marine Laborde pour les appuyer sur les questions techniques. Cet échange avec les opérateurs représentait un enjeu important car c’est à l’issue de ce premier atelier que nous avons pu avoir un retour concret sur la rédaction et la compréhension des engagements. Si les opérateurs connaissaient déjà les enjeux de chaque engagement, de nombreux débats ont eu lieu sur l’écriture de certains engagements ou sur les attentes de la mairie, qu’ils jugeaient parfois trop difficile à atteindre. Ce premier atelier m’a permis de prendre en compte les questions et remarques des opérateurs sur les différents sujets de manière à adapter le contenu des fiches pour apporter des réponses à certaines de leurs inquiétudes. Après cet échange, nous avons proposé aux opérateurs de répondre à l’intégralité de leurs questions, il a donc fallu leur proposer des réponses techniques permettant de justifier certains aspects des engagements qui avaient été incompris ou qui manquaient encore d’explications En Décembre, nous avions déjà pu organiser une première rencontre avec le collège MOE, adressé cette fois-ci aux architectes, bureaux d’études et entreprises de BTP lilloises qui pourraient dans les prochains mois être confrontés à l’Acte d’engagement dans les nouvelles opérations.
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2.2 L’Atelier 2 : Discussions autour de la ville collaborative L’objectif du second atelier était de formuler des engagements sur la « Ville collaborative » à intégrer à l’Acte d’engagement. Les engagements à construire auront en commun de répondre à une ambition bas-carbone et de la Ville collaborative. Ils pourront se retrouver dans un volet à part entière ou dans chaque thématique des engagements bas-carbone. L’atelier nous a permis d’évoquer différentes thématiques sur le sujet de la ville collaborative avec les opérateurs. Il s’agissait dans un premier temps de confronter les opérateurs à une définition de ce que nous entendions par « Ville collaborative » pour connaître leur avis : Des projets urbains favorisant les démarches participatives et la co-construction, ainsi que la recherche de mutualisations et de synergies entre les différents acteurs de la Ville. Ensuite, après plusieurs recherches sur le sujet et l’étude de nombreux projets, j’ai établi une liste de mots clés associés à des grandes thématiques pour proposer un support de discussion avec les opérateurs :
Figure 13 Source : Atelier Ville Collaborative, Document interne, Mairie de Lille
Sur la base de ces mots clés, nous avons ensuite proposé aux opérateurs de nous envoyer des références de projets réalisés par eux même ou non, et qui leur semblait répondre à ces thématiques. En parallèle, j’ai moi-même réalisé ce travail en leur proposant plusieurs références de projets qui me semblaient exemplaires sur la thématique de la ville collaborative. Cet atelier avait pour but de leur montrer qu’il est possible et réalisable d’intégrer des thématiques collaboratives dans leurs projets. Cependant, certains ne semblent pas encore prêts à intégrer ces enjeux dans leurs opérations, ces concepts représentent encore pour eux plutôt une surcharge budgétaire qu’un investissement pertinent. Il est souvent plus simple de discuter de ces sujets avec les bailleurs, qui sont plus ouverts à ce type de projet car on ressent une vraie volonté d’optimiser le confort des usagers à travers des méthodes plus participatives et collaboratives.
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Finalement, il n’a pas été retenu de créer une thématique spécialement axée sur la ville collaborative, cependant, certains engagements ont été intégrés au volet Bas Carbone tel que l’occupation transitoire et temporaire de certains fonciers. Cependant, ces éléments permettront d’alimenter la réflexion autour d’un « concours ville collaborative » qui sera proposé aux acteurs de la construction d’ici quelques mois. Ce concours aura pour but d’intégrer toutes les problématiques citées plus haut et de faire avancer les pratiques. Ce concours, prévu depuis longtemps, figure dans le programme municipal présenté dans la deuxième partie du mémoire.
2.3 L’Atelier 3 : Finalisation des échanges, présentation de l’Acte d’engagement. Le dernier atelier a constitué la conclusion de cette période de travail collaboratif entre les opérateurs et la mairie. L’écriture de l’Acte d’engagement en cours a été évoquée avec la présentation du plan et du contenu envisagé. Ce document est coécrit par Marine, Helene et Caroline et pourra faire l’objet d’une relecture / modification / participation des signataires voulant y participer. Les opérateurs ont ensuite pu observer les modifications qui avaient été apportées à l’écriture des engagements (fonds et forme) suite à leurs remarques Ils ont pris connaissance de ceux qui ont pu être ajoutés suite à l’atelier « Ville collaborative ». De plus, il s’agissait de présenter des propositions de thématiques pour des futurs ateliers à venir qui auront lieu toutes les 6 semaines. Les thématiques proposées sont les suivantes : -
Raccordement au réseau de chaleur urbain Végétalisation des toitures terrasses Utilisation du matériau bois
Ce sont des sujets qui ont souvent fait l’objet de questionnements et d’inquiétudes de la part des opérateurs. Si les fiches pédagogiques peuvent les aiguiller sur le sujet, ces ateliers seront l’occasion d’aller plus loin, de leur faire rencontrer les acteurs de la région mais aussi de participer à des visites de sites ou de projets. Finalement, l’atelier a pu proposer les « financements » possibles pour lesquels les opérateurs sont éligibles pour cette nouvelle année. Cela permet de les informer des délais à respecter concernant les dépôts de candidature. A terme, ces éléments seront retrouvés sur le site de la mairie dédié à l’acte d’engagement. L’atelier a aussi permis de présenter les futures temporalités à savoir la délibération du conseil municipal prévue en Avril sur l’Acte d’engagement, la signature de l’acte d’engagement dans la foulée, la mise en ligne du mini site web accompagné du référentiel et l’organisation de temps d’échanges de pratiques et de retour d’expérience.
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CONCLUSION Participer à l’élaboration de l’Acte d’engagement de la Stratégie urbaine bas carbone de la ville de Lille a été une réelle chance pour moi. Ce fut une expérience singulière qui m’a permis de comprendre les enjeux et impacts politiques et économiques de la transition écologique dans les villes. Le domaine public est souvent peu évoqué lors des possibilités de carrières de l’ingénieur. Pour ma part, j’ai toujours eu l’ambition de mettre mon diplôme au service de la transition écologique de notre pays, c’est d’ailleurs pourquoi j’ai décidé de réaliser ce stage de fin d’étude dans une instance politisée engagée dans les enjeux bas-carbone. Lors de ce stage, j’ai pu mesurer à quel point la ville de Lille pouvait avoir un impact extrêmement important sur le contexte d’urgence climatique qui pèse sur ses habitants. J’ai pu observer à travers l’Acte d’engagement le pouvoir que détient la ville pour accélérer les mesures et lutter efficacement contre les changements climatiques. Il m’a semblé que leur rôle dans la transition vers la ville bas-carbone est aujourd’hui primordial. Notons aussi que l’opinion politique des lillois a aussi eu un rôle important dans ces décisions ; avec de plus en plus de citoyens engagés dans la transition écologique, la Mairie est indirectement poussée à adapter son programme politique pour prendre en compte les initiatives citoyennes. La ville de Lille encourage donc aujourd’hui les acteurs locaux à se mobiliser et à respecter de nouvelles façons d’aménager et de construire la ville, c’est d’ailleurs le but de l’Acte d’engagement. Malgré cela, j’ai aussi pu noter que la dimension politisée de cet Acte pouvait aussi représenter un frein à l’évolution des pratiques. Dans ce contexte, le rôle du chargé de mission est d’allier des objectifs politiques avec des enjeux techniques. La difficulté ici est de pousser l’ambition sans pour autant perdre l’engagement politique initial, ni l’adhésion des acteurs du territoire Je pense personnellement que l’engagement aurait pu aller plus loin, qu’il aurait pu pousser les curseurs vers des exigences plus strictes, allant au-delà de ce que l’on observe déjà dans de nombreuses opérations. C’est ici sûrement la relation forte entre la ville de Lille et ses opérateurs qui a limité certaines prérogatives favorisant parfois les promoteurs, aménageurs, bailleurs à défaut d’engagements qui auraient pu avoir plus de poids. En effet, ces acteurs en plus de contribuer largement au développement économique de la ville, permettent de proposer une offre de logements soutenue et de dynamiser la Ville. Mais ce n’est pas un problème unique à la ville de Lille, le recul incessant de la finalisation de la RE 2020 montre une fois de plus que l’économie et les entreprises sont désireuses de gagner du temps face aux changements sous prétexte que la transition va trop vite. Malheureusement, d’après le rapport du GIEC de 2018, si rien n’est fait pour atténuer les changements climatiques, l’année 2030 sera considérée comme un point de non-retour rendant la situation irréversible. Il est donc nécessaire que, malgré l’inquiétude des professionnels sur la RE 2020 ou sur l’Acte d’engagement de la ville, les exigences sur les projets puissent rapidement évoluer et monter en puissance pour aller vers une ville décarbonnée.
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Finalement, cet Acte d’engament montre aussi la complexité dans la réalisation d’une démarche qui compte d’un côté sur l’adhésion des acteurs du territoire et d’un autre sur l’impact réel de ces mesures. Si l’ambition de la première version de l’Acte d’engagement de la ville de Lille n’est en effet pas aussi forte que l’on aurait pu l’imaginer, sa forme assez souple pourra lui permettre d’anticiper des futures exigences plus fortes sur le territoire. C’est une mesure « évolutive » qui pourra peut-être permettre de pallier à la complexité de la démarche. De plus, il me semble que l’idée de proposer des outils pour aider les opérateurs, est un réel point fort de cet Acte, en effet, la prise de conscience a des chances de se faire plus rapidement chez certains opérateurs qui n’avaient jamais été sensibilisés sur ces sujets. De plus, les fiches du référentiel permettront de guider les opérateurs et donc accélérer les démarches. Je suis donc persuadée que ce travail d’information et de sensibilisation sera un outil efficace pour mener à bien l’accomplissement de l’Acte d’engagement. La création des fiches du référentiel et la mise en place des ateliers a été pour moi un moment de formation personnelle extrêmement important. Mes nombreuses recherches m’ont permis d’élargir considérablement mes connaissances, et ce sur des sujets qui m’étaient jusqu’ici inconnus comme la question de la biodiversité ou de la mobilité. Je me suis aussi rendue compte que pour réaliser ce travail, des compétences techniques élargies et polyvalentes étaient un atout. Une grande partie de mon expérience a été acquise lors de mon cursus d’ingénieur génie civil à l’INSA à travers les cours mais aussi mes différents stages. J’ai aussi eu le plaisir de pouvoir mettre en pratique ma spécialisation en aménagement du territoire, en particulier concernant la biodiversité ou certains sujets de l’adaptation aux changements climatiques. Finalement, mon cursus d’architecte m’a aussi permis d’utiliser certaines de mes connaissances dans l’élaboration des fiches. Sans toutes ces expériences qui ont guidé mon parcours à l’INSA, je n’aurais pas été capable de travailler sur tant de thématiques, de m’adapter, de comprendre rapidement certains sujets mais aussi de communiquer avec des professionnels sur leurs spécialisations. En effet, je pense que l’ingénieur.e a cette capacité à s’adapter à son interlocuteur, pour comprendre rapidement les enjeux et limites d’un sujet et trouver des solutions pertinentes. De plus, l’ingénieur.e a l’avantage de pouvoir se servir de son bagage technique pour assurer une certaine légitimité à proposer des mesures novatrices mais aussi générer une certaine confiance de la part de l’autre. Mais ce sont aussi des qualités à travailler ! En effet, une des principales difficultés que j’ai pu rencontrer à travers ce stage a été de réussir à me mettre à la place des opérateurs pour imaginer et appréhender leur compréhension de ces sujets. A travers les fiches pédagogiques, il était nécessaire d’optimiser l’accès à l’information et les faire aller dans le sens de l’Acte d’engagement. En plus d’un lourd travail de recherche, il a donc aussi été nécessaire de réaliser un travail de vulgarisation. N’ayant jamais eu l’occasion auparavant de travailler avec des promoteurs, des bailleurs ou des aménageurs, ce stage m’a aussi permis de comprendre leur fonctionnement, leurs priorités mais aussi les points sur lesquels des compromis sont possibles.
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Je pense que ce travail est devenu une force personnelle car il me permet d’être devenue compétente sur de nombreux sujets, de comprendre les motivations et limites des acteurs du territoire. Il m’a aussi permis de réaliser un vrai travail d’équipe avec mes collègues qui m’ont aussi énormément apporté par leur expérience et leur rigueur. Je pense qu’à partir d‘aujourd’hui, l’ingénieur.e doit être engagé.e, capable de s’adapter aux changements en cours, curieux.se de s’ouvrir à de nombreux domaines et ambitieux.se de pousser ses projets vers un avenir bas-carbone et plus respectueux de l’environnement. C’est le défi que je me lance pour la suite de ma carrière.
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Bibliographie Contexte Bulletin de veille sanitaire Nord-Pas de Calais et Picardie, Rapport d’expertise sur l’adaptation au changement climatique de Lille Agence Santé Publique France, BIGOT A., 2016 Rapport du GIEC 2018, Réchauffement planétaire de 1,5°C, Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, 2019. Le 4 pages de l’Agence de développement et d’urbanisme de Lille Métropole, Métropole européenne de Lille, 2017 Plan Climat Air Énergie Territorial Stratégie 2030-2050 « Pour une MEL neutre en carbone, résiliente et solidaire », Métropole européenne de Lille, Mars 2030 Dossier Version Française Lille Capitale Verte Européenne, Métropole européenne de Lille, 2021 Dossier de presse – RE 2020 : Eco-construire pour le confort de tous, Ministère de la transition écologique, Février 2021 Rapport 2019 - Le développement durable à Lille – Regarder loin, agir de près, Ville de Lille, 2019
Références autres villes Référentiel pour un aménagement durable du territoire, Livret méthodologique, Est Ensemble Grand Paris, 2015-2017 Biodiversité Aménager avec la nature en ville, ADEME, 2017 L’arbre en milieu urbain, acteur du climat en région Hauts-de-France, ADEME, 2017 Fiche outil, le coefficient de Biotope, Cahier technique écosystèmes dans les territoires, ADEME La boîte à outils des techniques alternatives, ADOPTA, 2019 - La noue d’infiltration - La toiture végétalisée Info-fiches-bâtiment durable, LA NOUE, Bruxelles environnement, 2010
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Guides techniques, Biodiversité & bâti, CAUE -
Généralités sur les nichoirs, gîtes et abris Nichoirs ou abris posés en excroissance Nichoirs ou abris dans les infrastructures en bois Toitures végétalisées : les différents systèmes Toitures végétalisées, choix du substrat Toitures végétalisées : choix des végétaux Murs et façades végétalisées Danger des surfaces vitrées Éclairage des bâtiments et biodiversité
Guide pour l’utilisation d’arbres et d’arbustes pour la végétalisation à vocation écologique et paysagère en région Nord-Pas de Calais, Centre régional de phytosociologie agréé conservatoire botanique national de Bailleul, 2011 Fiches AUBE, Aménagement, urbanisme, biodiversité, éclairage, Cerema, 2020 -
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Choisir une source d’éclairage en considérant l’impact de son spectre lumineux sur la biodiversité. Intégrer la biodiversité dans la planification et la maintenance de l’éclairage. Adapter l’éclairage aux enjeux de biodiversité du territoire Intégrer les enjeux de la biodiversité nocturne dans la planification et les outils opérationnels
Intégrer les milieux humides dans l’aménagement urbain, Cerema, 2015 Les cahiers techniques, Charte de l’arbre à Saint-Quentin-en-Yvelines, Communauté d’agglomération, Direction de l’Environnement et des Espaces Verts, Juin 2011 La charte de l’arbre, Grand Lyon, 2011 L’arbre en ville, vers une politique métropolitaine du patrimoine arboré, L’atelier des espaces publics de la métropole lilloise, 2017 Comprendre la mare à travers sa biodiversité, Étude scientifique pour la création d’indices de qualité, Loiret Nature Environnement, 2011. Biodiversité & chantiers, comment concilier nature et chantiers urbains ? LPO, 2019 Critères à prendre en compte pour un éclairage artificiel nocturne respectueux de la biodiversité, Métropole européenne de Lille, 2020. Guide de l’arbre, Guide PESOS, Nantes Métropoles
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La biodiversité en ville dense, nouveaux regards, nouveaux dispositifs, Programme de recherche ECOVILLE, Plante & Cité, 2018 Lutter contre l’imperméabilisation des surfaces urbaines, Les revêtements drainants en béton, CIMbéton, SNBPE, 2019 Arbres en milieu urbain, Guide de mise en œuvre, Trees & design Action Group, 2016 Conception, réalisation et entretien de solutions de végétalisation de façades par bardage rapporté, Unep, 2016 Les Fiches Techniques, U2B Urbanisme Bâti & Biodiversité, 2014 -
Limiter l’impact des clôtures sur la biodiversité
Charte Végétalisons la Ville, encourager une démarche participative visant à végétaliser le domaine public, Ville de Lille Adaptation aux changements climatiques Agir contre les îlots de chaleur urbains, A’U, 2014 Regard sur l’espace public, de l’îlot de chaleur urbain à l’îlot de fraicheur, A’urba, 2020 Guide de recommandation pour lutter contre l’effet d’îlot de chaleur urbain à destination des collectivités territoriales, ADEME, 2012 Guide de la ventilation naturelle et hybride VNHY, Habitat collectif et individuel, ADEME, 2010 Le Vent, l’architecture et l’aménagement urbain, Alain GUYOT Confort d’été et réduction des surchauffes, 12 enseignements à connaître, Dispositif REX bâtiments performants, AQC, 2019 Vivre et construire avec le climat en Languedoc Roussillon, CAUE Fiche méthodologique pour la mise en œuvre du SRCAE Nord-Pas-de-Calais, prévenir les phénomènes d’îlots de chaleur urbains dans les projets d’aménagement, notamment en favorisant l’accès de la nature en ville, DREAL Nord, 2013 La protection solaire pour des bâtiments durables et à basse consommation, ESSO, 2018 Développer une architecture bioclimatique méditerranéenne, Les protections solaires, Euroméditerranée, 2010
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Les dispositifs architecturaux participant à une architecture bioclimatique méditerranéenne, Euroméditerranée, 2010 Confort d’été et construction bois, Fibois, 2012 Surventilation et confort d’été, Guide de conception, FREEVENT, 2018 L’inertie thermique dans le bâtiment, EnviroBAT, Jean-Louis IZARD, Laboratoire ABC, ENSA Marseille, 2006 La ventilation naturelle des bâtiments, EnviroBAT, Jean Louis IZARD Laboratoire ABC, ENSA Marseille 2006 Le diagramme Bioclimatique du bâtiment, EnviroBAT, Jean-Louis IZARD, Laboratoire ABC, ENSA Marseille 2006 Rester cool, fraîcheur sans climatisation, ICEB, Alain BORNAREL, Emmanuelle PATTE, 2019 Confort d’été passif, Les guides BIO-TECH, ICEB, 2014 Ventilation naturelle et mécanique, Les guides BIO-TECH, ICEB, 2012
Lutter contre les ilots de chaleur urbain, Métropole européenne de Lille Le confort d’été, Informations techniques, Enertech, Mutuelle des Architectes Français assurances, 2013 La ventilation naturelle en 6 opérations, TRIBU, 2013 Économie circulaire et matériaux faiblement carbonés Économie circulaire et emplois en Hauts-de-France, Synthèse de l’étude « Scénarios pour la troisième révolution industrielle / rev3 », ADEME, 2020 Évolution des flux de matière et emplois pour la filière bâtiment (résidentiel), Étude prospective rev3 économie circulaire et emplois en Hauts-de-France, ADEME, 2019 Guide de la rénovation de parois à l’aide de matériaux biosourcés, ADEME, 2021 REPAR #2, Bellastock, ADEME, CSTB, 2018 Les bois de nos Régions, Bois&vous, 2016 20 fiches pratiques, Démoclès
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Guide de bonnes pratiques pour la réalisation du diagnostic produits / matériaux / déchets avant démolition / réhabilitation significative de bâtiments, Démoclès, ADEME, 2020 Matière grise, ENCORE HEUREUX Architectes, Pavillon de l’Arsenal, 2014 Guide des matériaux isolants pour une isolation efficace et durable, energivie.info, 2014 Réemploi et réutilisation des matériaux issus de la déconstruction, EnviroBAT Grand Est, 2019 Énergie et eau La demande d’énergie dans la transition énergétique : technologies et modes de vie dans les visions de l’ADEME, ADEME, 2014 Les énergies renouvelables et de récupération, Fiche technique, ADEME, 2017 Le chauffage et l’eau chaude solaires, rénovation / construction, ADEME, 2019 Guide technique pompe à chaleur géothermique sur aquifère, conception et mise en œuvre, ADEME Guide technique Récupération et utilisation de l’eau de pluie, Astee, 2015 Analyse de cycle de vie, Bilan CO2, Empreinte CO2, aperçu des méthodes et études de cas en entreprises, COLOPHON, 2013 Référentiel pour la qualité environnementale des bâtiments tertiaires, Certification NFHQE, CSTB, 2015. Guide méthodologique : comment suivre la performance d’un bâtiment ? Effinergie, EnviroBAT bdm Mobilités La mutualisation du stationnement, Éric GANTELET (SARECO), 2014 Mutualisation du stationnement, volets juridiques et techniques, GT 3 « De l’aménagement à la gestion d’un morceau de ville », Réseau national des aménageurs Retours d’expérience Comportement de 10 bâtiments BBC dans les conditions climatiques 2030 e 2050 en Languedoc-Roussillon, ADEME, IZUBA Énergies, 2009 Retour d’expériences des projets BDM (bâtiment durable méditerranéen), EnviroBAT bdm, 2020
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Retour ACV, Conception réalisation pour la réhabilitation de 75 logements collectifs à Wavrin, LMH Guides pour les habitants Le changement climatique en 10 questions, Comment limiter la hausse des températures et s’adapter ? ADEME, 2018 Au quotidien chaud dehors, frais dedans, Garder son logement frais en été, ADEME, 2020 Devenez un héros du zéro déchet ! 50 trucs et astuces pour alléger ses poubelles au quotidien, Agence Parisienne du Climat, 2019 100 éco-gestes pour réduire efficacement ses consommations d’énergie et d’eau à la maison, Agence Parisienne du Climat Guide canicule, Mairie de Lille Général Visions énergie climat 2030/2050, Quels modes de vie pour demain, ADEME, 2014 Bâtiment durable, vers un changement d’échelle en région Hauts-de-France, Conseil d’orientation du bâtiment durable du CD2E, 2020 Le Guide de l’aménageur, prescriptions techniques de la MEL, MEL Les éditions, 2018 Maires et Architectes, 10 clés pour réussir la transition écologique, Ordre des architectes, 2019 Façons de Faire, Paris&metropole aménagement, 2020 Ville collaborative Construire réversible, Canal Architecture, 2017 Transformation des situations construites, Canal Architecture, 2020 Six propositions pour l’Habitat Participatif, Habitat Participatif France, 2020
Sites internet ADEME.fr Agence Parisienne du climat : apc-paris.com
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Guide Bâtiment Durable Brussels Materiauxreemploi.com Le LAB, plateforme de diffusion des connaissances pour la réussite des transitions du bâtiment REXBP, Bâtiments performants Webinaires Build and Connect, Nov. 2020 Commission Bâtiment bas carbone : dispositif d’accompagnement BDF (bâtiment durable francilien), Ekopolis, Fév. 2021 Conférence débat ADOPTA, « Les eaux pluviales : un véritable atout pour le cadre de vie », Nov. 2020 EnviroBAT BDM (région PACA), le confort thermique dans les bâtiments, Fév. 2021. La mardinale du réemploi : « De bric et de broc : le réemploi dans la construction et le bâtiment », Déc. 2020 Les solutions fondées sur la nature, UICN, Janv. 2021 Rencontre régionale de la construction paille & bois, Déc. 2020
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ANNEXES
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o Aspect économique : démontrer que la démolition/reconstruction a
MATÉRIAUX BAS CARBONE ET ÉCONOMIE CIRCULAIRE
un avantage économique important comparé à une réhabilitation.
Privilégier la rénovation à la démolition
o Aspect carbone : Effectuer une comparaison du bilan carbone entre
BASE : En cas de démolition/reconstruction, justifier par une analyse multicritère l’intérêt par rapport à une réhabilitation
une démolition + reconstruction et une réhabilitation. Dans le cas où la reconstruction s’avère plus émettrice de carbone il s’agira de proposer les méthodes constructives moins polluantes pour compenser la démolition. - Prise en compte du carbone dû à la démolition : recyclage des matériaux... - Prise en compte du carbone dû à la fabrication des nouveaux matériaux (privilégier les matériaux biosourcés et réemployés). - Prise en compte du carbone dû à la phase chantier.
Applicabilité : Aménagement / Construction Pièces justificatives à fournir : PC > analyse multicritères Dans le cas où le projet nécessite la démolition du bâti existant, il sera nécessaire de justifier cette décision en se basant sur différents critères. Si l’aspect économique est un facteur souvent considéré pour privilégier la démolition, il est également nécessaire de prendre en compte l’impact carbone de l’opération.
o Aspect réemploi : pour limiter l’impact carbone, présenter un plan de réemploi massif des matériaux démontés sur l’ancien bâti. Favoriser le réemploi dans le cas d’une démolition par une réflexion sur les matériaux dès l’esquisse du projet.
Bonnes pratiques •
Réaliser l’analyse multicritères pour plusieurs scénarios qui favorisent la réhabilitation ou une opération bas carbone. o o o
Considérer une réhabilitation totale, partielle Proposer différentes techniques de rénovation Dans le cas d’une reconstruction : proposer différents scénarios en terme de méthode constructive pour viser la plus décarbonnée.
o Aspect patrimonial : démontrer que le site ne présente pas de valeur patrimoniale ou architecturale à l’échelle de la ville ou du quartier. Vérifier son statut réglementaire.
Ressources •
•
Analyser les différents critères :
o État du bâti : prévoir une analyse structurelle des matériaux gros œuvre ainsi qu’une analyse de l’état sanitaire du second œuvre (si présence d’amiante etc..). Vérifier que le bâtiment ne peut pas être préservé pour des raisons de sécurité ou de santé.
Privilégier la rénovation plutôt que la démolition : quelques chiffres. ADEME
MATÉRIAUX BAS CARBONE ET ÉCONOMIE CIRCULAIRE
Mettre à profit les démolitions lorsqu’elles sont nécessaires
Contexte réglementaire •
Déchet : Tout résidu d’un processus de production, de transformation ou d’utilisation, toute substance, matériau, produit, ou plus généralement tout bien meuble abandonné ou que le détenteur destine à l’abandon » (article L.541-1-1 du Code de l'environnement).
PERFORMANCE : Atteindre un taux de valorisation des déchets issus de la démolition supérieur à 70%
•
Le producteur ou détenteur d’un déchet est légalement responsable de son élimination dans des conditions n’impactant ni la santé, ni l’environnement (La Loi Cadre du 15 juillet 1975).
Applicabilité : Aménagement / Construction / Rénovation Pièces justificatives à fournir : PC > préciser par écrit les mesures envisagées Conformité > justifier par écrit (quantité de déchets issus de la démolition valorisés en T)
•
REP (Responsabilité élargie aux producteurs) : « Il peut être fait obligation aux producteurs, importateurs et distributeurs de ces produits ou des éléments et matériaux entrant dans leur fabrication de pourvoir ou de contribuer à l’élimination des déchets qui en proviennent. » (La loi depuis 1975 et est codifié dans l’article L. 541-10 du code de l’environnement)
•
Depuis le 1e Mars 2012, les maîtres d’ouvrage ont pour obligation de réaliser un diagnostic portant sur les déchets issus des travaux de démolition ou de réhabilitation lourde, pour les bâtiments suivants : D’une surface de plancher supérieure à 1000m2 Hébergeant une ou plusieurs substances dangereuses ; Ce diagnostic déchets pré-démolition sera remplacé par le diagnostic PMD à partir du 1e Juillet 2021. (Cf. fiche)
BASE : Atteindre un taux de valorisation des déchets issus de la démolition supérieur à 50%
La valorisation consiste dans "le réemploi, le recyclage ou toute autre action visant à obtenir, à partir des déchets, des matériaux réutilisables ou de l'énergie" (loi du 13 juillet 1992). Leur valorisation permet d’utiliser des déchets en substitution à d’autres matériaux. Aujourd’hui, le taux global de valorisation des déchets du bâtiment varie de 60 à 80% pour la démolition, et 10 à 30% pour la réhabilitation selon le gouvernement, ce qui représente très peu de valorisation pour la réhabilitation alors qu’elle représente 28% des déchets émis par le bâtiment. Les déchets du second œuvre sont les moins bien valorisés avec seulement 35% selon l’ADEME. Répartition des déchets du bâtiment :
-
•
Figure 1 Source : ADEME
La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte vise la valorisation de 70% des déchets du bâtiment et des travaux publics à l’horizon 2020 issue de la directive européenne de 2008.
Bonnes pratiques •
Identifier les différents types de déchets issus démolition/déconstruction pour orienter leur traitement : o
o
o
•
• de
la
Type de déchet
Déchets inertes : ne se décomposent pas, ne brûlent pas et ne produisent aucune réaction physique ou chimique (ADEME). Ex : briques, béton, tuiles et céramiques, verre, terre, pierres et cailloux provenant de sites non pollués.
Déchets inertes
Déchets non dangereux
Déchets dangereux : présentent des risques pour la population et l’environnement nécessitant un traitement particulier. Ex : amiante, terres excavées polluées, solvants, peintures, bois traités, emballages souillés, aérosols…
Figure 2 Source : Paris&Métropole
Exemples de déchets
Valorisation
Béton, briques, tuiles, céramiques, verre, mélange bitumineux sans goudron, terre, pierres, cailloux
Recyclage / Réemploi
Bois
Déchets non dangereux : déchets industriels banals DIB + déchets non inertes. Ex : bois, plastiques, métaux.
Déterminer les méthodes de valorisation en fonction de l’état et des caractéristiques des éléments/matériaux.
Liste non exhaustive des méthodes de valorisation en fonction du type de déchets :
•
Recyclage / Valorisation énergétique
Plastique : Menuiseries, revêtement de sol, canalisations PVC, emballages non souillés
Recyclage / Réemploi
Métaux : menuiseries, câbles, bardages
Recyclage / Réemploi
Isolation non minérale : polystyrène, polyuréthane
Recyclage
Isolation minérale
Recyclage
Privilégier le réemploi : o
Réaliser un diagnostic PMD pour caractériser les gisements : indiquer les nouveaux domaines de réemploi, identifier les ouvrages pouvant nécessiter ces matériaux, expliciter la dépose, réaliser une étude d’impact.
o
Éviter le statut de déchet : un produit déposé reste un produit de construction. Conditions : (article L541-4-3 code de l’environnement) § La substance ou l’objet est utilisé à des fins spécifiques § Il existe une demande pour une telle substance ou objet ou elle répond à un marché
§
§
o
o
•
La substance ou l’objet remplit les exigences techniques aux fins spécifiques et respecte la législation et les normes applicables aux produits. Son utilisation n’aura pas d’effets globaux nocifs pour l’environnement et la santé humaine.
Intégrer une entreprise de déconstruction spécialisée dans le démontage sélectif en considérant le produit au même titre que du neuf. Dans le cas d’un démontage de la structure porteuse, faire appel à un ingénieur spécialisé pour déterminer la méthode de démontage appropriée.
Ressources • • • • •
Exemples illustrés •
Point de vigilance pour les déchets dangereux : se rapprocher des centres de tris et de valorisation spécialisés.
Pour comprendre Le réemploi : “toute opération par laquelle des substances, matières ou produits qui ne sont pas des déchets sont utilisés de nouveau pour un usage identique à celui pour lequel ils avaient été conçus” (article L541-1-1 du code de l’environnement). La réutilisation : “toute opération par laquelle des substances, matières ou produits qui sont devenus des déchets sont utilisés de nouveau” (article L541-11 du code de l’environnement). La réutilisation de faire subir aux déchets des opérations de transformation. Le recyclage : “toute opération de valorisation par laquelle les déchets, y compris les déchets organiques, sont retraités en substances, matières ou produits aux fins de leur fonction initiale ou à d'autres fins” (article L541-1-1 du code de l’environnement).
Guide de valorisation des différents types de déchets et exemples d’opérations exemplaires, ADEME Mieux gérer les déchets de chantier de bâtiment, ADEME Les filières de valorisation du second œuvre, Démoclès Responsabilité de la maitrise d’ouvrage dans la gestion des déchets, Démocles Comment mieux déconstruire et valoriser les déchets du BTP, ADEME
-
Destruction de la barre Marcel Bertrand, LMH, 2018. Barre de 194 logements, 8 étages. Création de 20 049 T de déchets, valorisation de 95% de ces déchets, les 5% restants ne pouvant pas l’être. Installation d’une table de tri sur le chantier. Type déchets
Tonnage déchets créés
Taux valorisation matière (tonnage)
DIB
210 T
7%
BOIS
134 T
100%
DECHET VERT
34 T
100%
BETON
18 800 T
100%
FERRAILLES
106 T
100%
AMIANTE
449 T
0
ENROBE
90 T
0
Types de valorisation : Bois : énergie combustible Déchets verts : compost Béton : construction de nouveaux ouvrages et voies Ferrailles : broyage + laminage puis fonte pour faire des bobines de fil.
MATÉRIAUX BAS CARBONE ET ÉCONOMIE CIRCULAIRE
o
Mettre à profit les démolitions lorsqu’elles sont nécessaires o
BASE : Réaliser un diagnostic produits/matériaux/déchets pour faciliter le réemploi
Applicabilité : Aménagement / Construction / Rénovation Pièces justificatives à fournir : PC > diagnostic Le diagnostic produit/matériaux/déchets (PMD) a pour fonction de faire un état des lieux des éléments ré-employables et fournir au maître d’ouvrage un outil d’aide à la décision. Il apporte des informations de faisabilité technique et financière sur un démontage sélectif de l’ouvrage dans le cas d’une démolition ou d’une réhabilitation significative. Aujourd’hui, les chantiers de réhabilitation/rénovation génèrent entre 10 et 17 millions de tonnes de déchets dont 60% issus du second œuvre. Dans le cas d’un diagnostic PMD, 80% de ces matériaux pourraient être revalorisés sans surcout. (ADEME) (Cf. fiche) Le diagnostic PMD a pour objectif de proposer le réemploi comme le mode de valorisation prioritaire devant le recyclage et la réutilisation car il ne nécessite aucune transformation.
•
Le diagnostic PMD doit contenir les informations relatives à la nature, la quantité et la localisation des produits, équipements et matériaux générés par l’opération ainsi que les précautions en matière de gestion sur chantier en vue de leur réemploi. A défaut de réemploi, le diagnostic devra identifier la quantité et la nature des déchets qui seraient générés par ces produits, matériaux, équipements ainsi que leur possibilité de valorisation en prenant en compte la hiérarchie des modes de traitement. (Cf. fiche valorisation) •
Bâtiment dont la surface cumulée de plancher de l’ensemble des bâtiments d’une même opération est supérieure à 1000m2.
Composition du diagnostic : o o
Doivent donner lieu à un diagnostic PMD les opérations de démolition ou de réhabilitation significative des bâtiments suivants : o
Le diagnostic déchets pré-démolition est remplacé par le diagnostic PMD à partir du 1e Juillet 2021.
Bonnes pratiques
Contexte réglementaire •
Opération dont au moins un bâtiment a accueilli une activité agricole ou commerciale, siège d’un stockage, d’une fabrication ou distribution. Les réhabilitations significatives, introduites par la Loi Anti Gaspillage pour une Économie Circulaire sont définies comme des opérations de réhabilitation dont le montant est supérieur à 25% de la valeur vénale des bâtiments réhabilités.
o
•
Réalisation d’un inventaire quantitatif et qualitatif des produits, matériaux et déchets que va générer le chantier. Des informations sur les possibilités de réemploi sur le site (in situ) et sur un autre site (ex situ). Des indications sur les filières de gestion des déchets ainsi que l’estimation des quantités destinées à la valorisation.
Engager un diagnostiqueur. Il a pour mission de :
o
o
Procéder à l’identification, la localisation, la caractérisation, et la quantification exhaustive de tous les matériaux et équipements présents dans le bâtiment à déconstruire/réhabiliter. Pour cela : Les 4 étapes du diagnostic PMD après avoir défini le périmètre d’intervention :
o
•
Le diagnostiqueur se basera sur le référentiel de Démoclès en s’aidant des fiches pratiques (p57 à 104)
Pour uniformiser les données, il est conseillé de réaliser le diagnostic suivant le tableau ci-dessous proposé par Démoclès :
Figure 1 Source : Democles
-
Procéder à des visites du bâtiment pour définir les éléments possiblement réemployables en fonction de : § Son état visuel § Son état sanitaire § Les facilités de récupération
-
Faire des recherches documentaires sur l’historique du bâtiment pour mieux connaitre les matériaux : conception du bâtiment, époque de construction, style architectural, transformations…
-
Procéder à des sondages pour identification des matériaux (et/ou analyses complémentaires).
-
-
Faire des préconisations en matière de prévention et gestion des déchets. Identifier les potentiels de réemploi/réutilisation en proposant des taux de recyclage/valorisation.
Figure 2 Source : Démocles
•
•
Le diagnostic plomb et amiante, termites ou parasitaires du bois, pollution des sols le cas échéant sont obligatoires et doivent être réalisés en amont. Néanmoins, ses conclusions doivent être intégrées au diagnostic PMD. Le diagnostic fait partie du programme de l’opération, au titre de pièce dans le DCE.
Pour comprendre Déchet : toute substance ou tout objet, ou plus généralement tout bien meuble, dont le détenteur se défait ou dont il a l’intention ou l’obligation de se défaire. (Extrait articla L541-1-1 du code de l’environnement) Réemploi : « toute opération par laquelle des substances, matières ou produits qui ne sont pas des déchets sont utilisés de nouveau pour un usage identique à celui pour lequel ils avaient été conçus ».
Ressources •
Guide de bonnes pratiques pour la réalisation du diagnostic produits/matériaux/déchets, Démocles
•
Fiches pratiques proposant des recommandations en termes de sécurité, de filières de valorisation ou d’astuces pour faciliter l’inventaire. Démocles
•
Décret relatif au diagnostic portant sur la gestion des produits, matériaux et des déchets issus de la démolition ou réhabilitation significative de bâtiments. Loi AGEC, Ministère de la transition écologique
Exemples •
Quartier de la bourgogne, Tourcoing, Maitrise d’ouvrage : Vilogia et LMH, assistant à la maitrise d’ouvrage : Néo-Eco. Le diagnostic ressource a été effectué sur 2 bâtiments. 11 000 tonnes de béton et 1600 tonnes de briques provenant de ces bâtiments seront recyclées ou réintroduites dans la filière. Le bois, le plâtre, les déchets industriels banals (verre, plastiques) et les métaux ont d’ores et déjà fait l’objet d’un démontage soigné et d’un tri spécifique pour limiter au maximum l’enfouissement des matériaux
•
Ecoquartier de la Maillerie, Villeneuve d’Ascq, déconstruction de 60 000m2 de bâtiment de l’ancien site industriel des 3 suisses. Analyse des bétons à l’aide de 24 carottages à des endroits différents : les bâtiments n’ont pas été construits au même moment donc les formules du béton sont différentes. 30 000T de béton sont disponibles. La moitié sera transformée en granulats intégrés à 30% dans le béton in situ, l’autre moitié servira de sous couche routière. Récupération de 10 000m2 de parquet de chêne, 4500 luminaires
MATÉRIAUX BAS CARBONE ET ÉCONOMIE CIRCULAIRE
Privilégier l’utilisation de matériaux durables et/ou locaux
Bonnes pratiques •
S’entourer d’un assistant à maitrise d’ouvrage expérimenté dans la construction biosourcée ou le bâti durable.
•
Privilégier des matériaux de culture locale : vérifier leur origine et leur traçabilité.
•
L’intégration de matériaux biosourcés est un atout dans la lutte contre le réchauffement climatique. Intégrer des fibres végétales dans un bâtiment pendant une certaine durée permet de stocker le carbone plutôt que de le retrouver dans l’atmosphère. De plus leurs qualités intrinsèques participent au confort, à la qualité de l’air et à l’ambiance des bâtiments de part d’absorption acoustique, la régulation hygrothermique, l’inertie et les couleurs et textures. La filière des matériaux biosourcé est en plein essor aujourd’hui dans les Hauts de France. La filière paille représente aujourd’hui la filière prioritaire régionale.
Consulter les fiches FDES (Fiches de déclaration environnementale et sanitaires) des produits pour privilégier les matériaux les moins transformés et les mieux adaptés au projet en considérant les données suivantes : o Analyse de cycle de vie du produit et de son impact carbone o Caractéristiques intrinsèques (thermique, structurelle, chimique…) o Possibilités techniques de mise en œuvre o Certifications et classes (feu, polluants etc…) o Fin de vie du matériau : recyclable, réutilisable, biodégradable…
•
Choisir des matériaux biosourcés pour le gros œuvre : o Le bois : - Ossature bois - CLT
Contexte réglementaire
•
Choisir les matériaux d’isolation biosourcés. Les principales applications des matériaux biosourcés (hors bois de structure) entrant dans la composition d’une paroi sont : o ITE / ITI (isolation thermique rapportée extérieure/intérieure) o ITR (isolation thermique répartie par remplissage ou insufflation) o L’étanchéité des toitures terrasse
BASE : Parmi les familles de produits de gros œuvre et de second œuvre : incorporer au bâtiment à minima un matériau biosourcé PERFOMANCE : Incorporer au bâtiment à minima 18 kg/m2 de surface de plancher de matériaux biosourcés
Applicabilité : Construction / Rénovation Pièces justificatives à fournir : PC > justifier par écrit Conformité > facture acquittée précisant la surface du (des) matériau(x) installé(s)
•
•
La RE 2020 préconise l’utilisation massive de matériaux biosourcés. Ils seront intégrés aux logements collectifs progressivement : dans un premier temps, dans le second œuvre ; cloisons, isolation, parquets etc.. et dans un second temps dans le gros œuvre : quand les normes seront plus accessibles. Label bâtiment biosourcé : intégration de 18kg/m2
Application aux différents domaines d’application : p22
Puit de carbone : les matériaux biosourcés captent du CO2 au cours de leur croissance. Utiliser ces matériaux pour la construction permet de (compenser les émissions d’autres matériaux à l’échelle du bâtiment). Pour cela, le gisement doit être géré de manière durable notamment pour les matériaux issus du bois. En termes de bilan carbone, une forêt est dite durable si la biomasse extraite est compensée par une biomasse crée la même année.
Exemple •
Maisons & Cités : développement d’une filière industrielle de béton de chanvre en partenariat avec le CD2E. Projet inscrit dans le cadre du programme ERBM (Engagement pour le renouveau du bassin minier). Intégration des biomatériaux sur plusieurs chantiers de réhabilitation.
•
Médiathèque, Amiens, Maitrise d’ouvrage : Amiens Métropole, Architectes : Béal et Blankaert, 2021. Ossature bois et remplissage en béton de chanvre.
Figure 1 Source : ADEME
•
Choisir les matériaux biosourcés pour le second œuvre
Figure 2 Source : ADEME
Pour comprendre Matière biosourcée : une matière issue de la biomasse végétale ou animale pouvant être utilisée comme matière première dans des produits et matériaux de construction dans un bâtiment.
Figure 3 Source : Béal & Blanckaert
•
Pôle de référence du parc naturel régional des caps et marais d’opale, Le Wast, Pas de Calais, Maitrise d’ouvrage : PNR des Caps et Marais d’Opale, Architecte : Arietur, 2018
o
o
Partie neuve : Ossature bois locaux, remplissage paille, enduit terre crue (à l’intérieur), bardage bois local (en extérieur). Isolation sous toiture avec 40 cm d’anas de lin, isolation de la dalle en verre cellulaire, dalle en béton de chanvre. Réhabilitation : isolation intérieure des murs en laine de lin (14 cm) avec finition en enduit terre crue.
Figure 4 Source : Le Moniteur
Ressources •
Fiches sur l’état des lieux et les acteurs des matériaux biosourcés en HdF
•
Annuaire des essences locales de bois en HdF
•
Fiches FDES
•
Construire en chanvre
•
Présentation des matériaux biosourcés
MATÉRIAUX BAS CARBONE ET ÉCONOMIE CIRCULAIRE
•
Intégrer des assistances à maitrise d’ouvrage spécialisé en réemploi qui travaillent sur d’autres opérations susceptibles d’être intéressées par les gisements.
•
Organiser des événements, ateliers sur la thématique du réemploi au cours du chantier.
Mettre à profit les démolitions lorsqu’elles sont nécessaires BASE : Mettre en visibilité les éléments potentiellement réemployables
Applicabilité : Aménagement / Construction / Rénovation Pièces justificatives à fournir : PC > préciser par écrit les mesures envisagées Conformité > justifier par écrit Si aujourd’hui la thématique du réemploi commence à se faire une place dans le monde du bâtiment, elle se heurte encore à certaines difficultés, principalement sur le partage de connaissances et de données. Mettre en visibilité les éléments potentiellement réemployables issus d’une démolition permet de faciliter les pratiques et l’insertion de matériaux de réemploi dans d’autres opération. Cela permet d’avoir une connaissance de tous les gisements disponibles à un instant t et localement.
Exemples •
3 Fivoises, extraction de matériaux, Lille-Fives, La fabrique des quartiers, 2020.
Les carrelages anciens ont été extraits en vue d’une redirection en circuit de réemploi. Réalisation d‘un inventaire-diagnostic sur 3 immeubles avec recherche d’une filière de réemploi pour le carrelage en carreau de ciment. Conventionnement avec les acteurs et inclusion d’un tiers avenant (association d’insertion) pour la réalisation de la dépose. Réalisation du chantier avec action de formation à la dépose soignée entre la filière et le tiers intervenant. 19m2 remis en filière sur 24 m2 de carrelage déposé.
Bonnes pratiques •
Réaliser un diagnostic PMD avec les différentes pistes de valorisation.
•
Communiquer sur les éléments potentiellement réemployables à travers des plateformes physiques ou numériques existantes ou crées pour l’occasion.
Ressources •
Communiquer sur le projet via les réseaux ou médias.
• •
Plateforme économie circulaire LA MÉTA (fin 2021) Cartographie des fournisseurs officiels de matériaux de réemploi en France et en Belgique, OPALIS
MATÉRIAUX BAS CARBONE ET ÉCONOMIE CIRCULAIRE
Privilégier l’utilisation de matériaux durables et/ou locaux PERFORMANCE : Intégrer des données permettant d’optimiser la fin du premier cycle dès lors qu’une maquette BIM est réalisée
Applicabilité : Construction / Rénovation Pièces justificatives à fournir : PC > note détaillant les optimisations réalisées Aujourd’hui, il est nécessaire d’anticiper la fin de vie des bâtiments dès leur conception. A l’heure du réemploi et de l’économie circulaire, les bâtiments doivent devenir facilement « démontables » pour s’adapter aux besoins, le tout en permettant la récupération des matériaux pour les réemployer. Le processus de réemploi s’anticipe à très long terme et la technique du BIM permet d’optimiser le futur démontage et la traçabilité des matériaux. En effet, il est possible d’intégrer toutes les données relatives aux matériaux directement dans la maquette BIM. Permet de pousser le DfD (Design for deconstruction)
La 6D, orientée sur le réemploi et l’ACV permet l’intégration d‘un BIM6D Manager orienté circulaire •
Dès qu’un élément est intégré à la maquette BIM : créer son « passeport matériau » (PM) : il précise les données rattachées aux différents objets qu’elles renseignent. Ces données sont ensuite exportées vers une base de données qui constitue la banque de matériaux du futur bâtiment.
•
Dès que le bâtiment est voué à la déconstruction, les éléments deviennent disponibles pour un nouveau projet. Cela permet de travailler en flux tendu avec les éléments pour éviter les problèmes de stockage. On utilise alors le modèle BIM circulaire : c’est la maquette BIM « as built » simplifiée et qui ne contient que les informations pertinentes concernant la déconstruction c’est à dire les « passeports matériaux ».
•
La banque de matériaux conçue aujourd’hui doit être pensée pour rester performante dans les 50 prochaines années minimum et permettre son évolutivité aux technologies futures.
•
Point de vigilance : limiter et optimiser le nombre de données permettra une économie de temps de calcul et de recherche sur la base de données et donc une économie d’énergie des serveurs mobilisés. Il ne faut pas que le numérique aient un effet inverse en produisant des GES pour lutter contre l’épuisement des ressources naturelles.
Bonnes pratiques •
Intégrer la méthode BIM au projet dès la phase conception en lien avec les architectes et toute l’équipe de maitrise d’ouvrage.
•
La maquette BIM contient différentes informations qui sont réparties selon plusieurs dimensions de la 2D à la 7D :
•
Point de vigilance : la transition entre les différentes missions de BIM (phase conception, phase d’études d’exécution, phase de maintenance…) doit être renforcée et sécurisée pour éviter que les acteurs s’approprient la maquette numérique et suppriment des données utilises au réemploi.
•
Lors de la déconstruction, il est nécessaire, en plus de connaitre les données sur les matériaux, de connaitre tout leur historique notamment en termes de sollicitations spécifiques et de déformations subies, ou de dégradation.
•
Il est primordial que le fichier BIM puisse être accessible durant la phase d’exploitation dans le cas où des éléments seraient amenés à être remplacés ou enlevés.
•
La base de données constitue alors un « catalogue de produits » elle permet de chercher dans un premier temps l’objet qui convient le mieux au futur projet (dimensions etc..) et si ce n’est pas le cas, de relancer une recherche plus large pour trouver le matériau qui correspond au mieux aux critères. Ces modifications ayant un impact global sur le projetà processus itératif.
Figure 1 Répartition des impacts sur 50 ans pour le changement climatique en kg eq CO2 et détail pour les produits et équipements. Source : Construction, déconstruction, réemploi de la structure : le numérique au service de l'économie circulaire
•
Données relatives aux éléments structurels (on se concentre sur des éléments structurels reprenant des efforts simples (compression, les éléments trop complexes aura plus de mal à retrouver une configuration d’emploi similaire à sa mise en œuvre initiale. Quatre catégories : o o
•
Une seule banque de matériaux peut être pensée à l’échelle d’un maître d’ouvrage multipropriétaire souhaitant devenir auto-suffisant en matière première qui utiliserait ses ressources de matériaux pour alimenter en flux tendu tout le renouvellement de son parc immobilier.
o
Pour aller plus loin… •
Intégrer les données liées au gros œuvre dans la maquette BIM : le gros œuvre représente la partie la plus impactante d’un point de vue carbone. Il est donc nécessaire de prioriser son réemploi en connaissant son « passeport matériau » :
o
Les propriétés de l’élément (statique) : géométrie, composition, classe de résistance, norme afférente, etc… Le comportement de l’élément (mécanique) : position, type de sollicitation, contrainte reprise, conditions de liaisons, fluage, loi de vieillissement etc.. Le comportement global de la structure (mécanique) : classe d’exploitation, raccourcissement différentiel, tassement du sol, déplacement en tête, accélération en tête, déplacements différentiels entre étages, critères dimensionnant, durée d’utilisation Les informations pour le processus de réemploi : vérifications à faire, tests de performances résiduelles, phasage de déconstruction etc…
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Pour comprendre •
Le BIM : technique pour aborder la conception d’une manière collaborative et numérique. Elle permet une maîtrise de toutes les étapes de conception et de construction à l’aide d’une maquette numérique modifiable par tous les acteurs du projet qui permet d’échanger et de co-concevoir pour éviter les erreurs de conception. o
o
•
Intérêts de la maquette BIM : - Éviter les erreurs de construction - Effectuer des analyses de simulation à un stade précoce du projet (calcul énergétique, calcul de structure...) - Effectuer des contrôles. : respect des normes, du budget… - Gagner du temps sur les différents processus de métiers Les différentes maquettes BIM : - Maquette Architecture - Maquette Structure - Maquette MEP (Mécanique Électricité Plomberie / Systèmes CVC (Chauffage, Ventilation et air conditionné)
Passeport matériau : Ensemble de données digitales qui recueillent les caractéristiques des matériaux et des assemblages, permettant aux fournisseurs, aux concepteurs et aux utilisateurs de les orienter vers les bonnes boucles de valorisation. o
Contenu du passeport d’un matériau : - Composition du matériau (composants et matériaux associés) - Période d’usage (période au-delà de laquelle le produit est détérioré au point de devenir un déchet et de perdre toute valeur résiduelle.
-
Les prochaines vies possibles qu’il s’agisse de réemploi, réutilisation, upcycling, recyclage, compostage… D’autres informations utiles telles que l’impact carbone, des notices de maintenance, démontabilité pour faciliter la dépose.
Ressources •
Digital deconstruction, Projet européen Interreg en partenariat avec plusieurs partenaires français sur l’intégration du réemploi dans le BIM
•
Construction, déconstruction, réemploi de la structure : le numérique au service de l’économie circulaire, AFGC, 2019
MATÉRIAUX BAS CARBONE ET ÉCONOMIE CIRCULAIRE
•
Prévoir des zones de stockage des matériaux/éléments à réemployer sur site.
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Créer une plateforme partagée et collaborative accessible à tous les acteurs de l’opération avec les données suivantes :
Mettre à profit les démolitions lorsqu’elles sont nécessaires BASE : Organiser le réemploi à l’échelle de l’opération (matériaux, terres, gravats, etc.)
Applicabilité : Aménagement Pièces justificatives à fournir : Justifier par écrit les mesures envisagées, puis réalisées
o o o
Organiser la gestion des matériaux de construction et de terres excavées à l’échelle de l’opération permet d’optimiser le réemploi in situ (réemploi de matériaux récupérés d’un projet sur le même site) en limitant les distances et en facilitant le dialogue de proximité entre les acteurs de l’opération.
Bonnes pratiques •
•
o
Exemples •
o
o
Dans le cas où les gisements de matériaux à réemployer ont été identifiés grâce au diagnostic PMD, se baser en priorité sur les gisements de l’opération pour la conception du projet. Si les gisements n’ont pas encore été identifiés, laisser la conception ouverte aux opportunités pour pouvoir les intégrés une fois le diagnostic PMD réalisé.
ZAC bastides Niels, Bordeaux : o
Préparer un planning à l’échelle de l’opération pour connaitre les temporalités de démolitions/reconstruction du parc bâti. Cela permettra d’anticiper les dates où seront disponibles les potentiels gisements identifiés sur les déconstructions. Intégrer les architectes dans le processus pour anticiper le réemploi dès la conception (cf. fiche).
Diagnostic PMD de chaque opération de démolition (cf. fiche) Filières de valorisation proposées pour chaque matériau/élément (cf. fiche) Cartographie de l’opération repérant les éléments réemployables et leur emplacement de stockage. Liste des « besoins » en matériaux de chaque opération de reconstruction/réhabilitation.
o
•
Stratégie de valorisation maximale des matériaux sur site par un réemploi ou une réutilisation selon les principes de l’Écologie Industrielle et Territoriale appelée par la loi TECV du 1è Aout 2015. Plateforme spécialement créée pour l’occasion exploitée sur le périmètre de la ZAC pour permettre la mise en œuvre des solutions et valorisations des matériaux.
ZAC Nantes : o o o
Mutualisation autour du réemploi, création de plateformes collaboratives pour optimiser le réemploi des matériaux. S’accompagner d’une AMO, imposer des compétences réemploi dans l’équipe. Réemploi des bases vies d’un chantier à un autre.
o •
Analyse des flux et stocks de matériaux de recyclés, déconstruction sélective.
Projet Youri Gagarine, Romainville (93), livraison 2027, Maitrise d’ouvrage : Ville de Romainville – EPT Est Ensemble, Maitrise d’œuvre : Atelier Brenac et Gonzalez. Démolition de 9 barres d’immeuble, réhabilitation de 3 tours + construction de programmes neufs. o
o
Diagnostic sur le réemploi des matériaux issus de la déconstruction (Bellastock). Choix des matériaux à conserver : voiles béton, mains courantes, menuiseries… Réemploi pour les aménagements extérieurs ; pavage au sol, noues paysagères, clôtures des vergers, serres agricoles…
MATÉRIAUX BAS CARBONE ET ÉCONOMIE CIRCULAIRE
Prévoir l’adaptabilité des constructions et des espaces
Bonnes pratiques •
La modularité doit permettre des travaux simples n’ayant pas d’incidence sur les éléments structurels, sur les réseaux et gaines, les entrées d’air.
•
Faciliter la modularité dès la conception : o Procédés constructifs : privilégier les structures tramées poteaux-dalles pour permettre de plus grandes possibilités d’aménagement (ossature bois, béton, acier...) ou les façades porteuses pour maximiser la flexibilité des plateaux (MOB, voiles béton…) o Circulations : privilégier les circulations extérieures horizontales de type pontons et placettes pour permettre de dégager les espaces intérieurs. Concentrer les circulations verticales sous forme de noyaux facilement accessibles. o Réseaux : - Regrouper les fluides de manière stratégique : gaines techniques en position centrale ou en position déportée, externe, indépendante.
•
Plusieurs types de modularité en fonction des temporalités : o Prévoir la modularité quotidienne : usages ponctuels différents (bureau pour le télétravail, chambre d’amis etc.) Éléments indépendants des planchers : § Parois coulissantes § Parois amovibles sur roulettes § Rideaux § Mobilier coulissant o Prévoir la modularité en fonction du cycle de vie d’un foyer : favoriser le cloisonnement/décloisonnement (ajout d’une chambre, agrandissement / réduction d’un espace, adaptation à une situation de handicap…) § Prévoir la démontabilité des cloisons (bois, verre)
BASE : Prendre des dispositions pour préserver la modularité des locaux
Applicabilité : Construction Pièces justificatives à fournir : PC > justifier par écrit + schéma d’adaptabilité « La conception des logements évolutifs doit permettre la redistribution des volumes pour garantir l’accessibilité ultérieure de l’unité de vie à l’issue de travaux simples ». (Loi ELAN) D’après les chiffres de l’Ancols sur une étude du parc des OLS en France métropolitaine, les ménages souhaitent partir à cause de la petite taille des logements (27,2 %), pour des raisons de handicap ou de santé (14,8%). Penser à la modularité des logements permet de s’adapter à l’évolution des cycles de vie des ménages (naissances, départ d’enfants, vieillissement, recomposition familiale etc..). La modularité des bureaux est aussi un enjeu important puisqu’ils sont susceptibles d’évoluer en fonction de leurs propriétaires, des entreprises et de l’évolution de leurs activités. Il est donc nécessaire que les locaux restent adaptés aux évolutions dans le temps pour éviter leur sous occupation en conservant leur attractivité et leur durée dans le temps.
§
Possibilité de mutualiser plusieurs logements voisins
Exemple •
Les parois intérieures des logements sont modulables. Elles permettent une adaptation des espaces en fonction des usages du moment de la journée.
40 logements modulaires : Ecoquartier Via Romana, Dijon, MOE : Sophie Delhay architecte, MOA : Dijon Habitat, 2019 Les logements sont construits sur la base d’unités » de 13m2. Chaque pièce représente un certain nombre d’unités. Elles sont ensuite assemblées entre elles pour former un logement.
Figure 2 Source : Sophie Delhay architecte
Figure 1 Source : Sophie Delhay architecte
MATÉRIAUX BAS CARBONE ET ÉCONOMIE CIRCULAIRE
•
Prévoir l’adaptabilité des constructions et des espaces
Identifier les acteurs du projet : o
BASE : Prévoir et autoriser l’usage transitoire et temporaire de certains fonciers
Applicabilité : Aménagement Pièces justificatives à fournir : Justifier par écrit les mesures envisagées, puis réalisées
o
L’usage transitoire et temporaire de certains fonciers est une manière de faire vivre un site dans un temps hors marché quand l’aménageur ou le promoteur ne sont pas sur le chantier. Il peut avoir lieu sur un espace en devenir ou sur un site en attente d’un nouveau preneur. Il s’intègre dans un contexte préexistant et révèle des besoins locaux. Le projet transitoire n’est ni figé, ni prédéfini et permet une diversité des usages et acteurs.
o o
Bonnes pratiques •
Prendre conscience des intérêts de la démarche : o
o
o
Intérêts financiers : permet d’annuler les couts de gardiennage et d’entretien du bien en limitant les dégradations potentielles de sites inoccupés (avant chantier). En cas de difficultés de commercialisation du bien, l’occupation transitoire peut permettre une première location des locaux. Intérêt social : permet de soutenir des porteurs de projets et l’économie locale, de développer des partenariats (responsabilité sociale des entreprises (RSE). Intérêts urbains : créer une dynamique de quartier, préparer le projet futur.
•
Étudier les besoins du quartier et définir les usages : o
o
•
Le propriétaire : - aménageurs, promoteurs - bailleurs sociaux - établissement public foncier - propriétaire privé, entreprise - collectivité, grands propriétaires publics ou parapublics (Poste, SNCF) Le porteur de projet : associations, collectifs, agences d’architecture… Le propriétaire du site, en lien avec le promoteur, le bailleur ou l’aménageur, peut lancer un appel à projet (AAP), un appel à manifestation d’intérêt (AMI) ou contacter directement un occupant. Il peut demander à la collectivité si elle a connaissance de porteurs de projets en quête d’un site. Faire appel à un facilitateur qui a connaissance des acteurs locaux. Les financeurs (mécénat, subventions), Les occupants : Citoyens (bénévoles); associations; collectifs d’artistes, etc.
Étudier le contexte proche d’un point de vue social, associatif, programmatique pour proposer un usage transitoire adapté au quartier. Réfléchir aux usages et degré d’ouverture : Proposer un programme non figé et qui permette l’adaptabilité.
Anticiper les temporalités. Il existe différents types de projets : temps court (quelques mois), temps intermédiaire (1 ou 2 ans) ou temps long (plus de 3 ans).
o
Déterminer un planning de l’usage transitoire en fonction des temporalités. o
•
Pour aller plus loin : o
o
•
Anticiper les contraintes des sites inoccupés : o
o
o
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Site non-bâti : plus grande facilité pour accueillir du public car norme ERP moins contraignante. Besoin de viabiliser le site (raccordement aux réseaux.). Création d’espaces temporaires (sanitaires, cuisine...) Site bâti : installation facilitée si le bâti est en bon état. Le bâtiment doit être aux normes de l’usage temporaire (réglementation sécurité et incendie, accessibilité). Site mixte : Possibilité d’activités diversifiées. Gestion du site plus complexe avec des traitements différents.
Prendre des dispositions réglementaires : o
o
Mettre à disposition du porteur de projet les informations réglementaires et juridiques nécessaires à l’occupation (pollution, mise aux normes, classe du bâtiment...). Formaliser l’occupation transitoire par un contrat. Trois types de baux à mettre en place dans le cas d’un propriétaire privé :
- Bail commercial dérogatoire - Convention d’occupation précaire - Prêt à usage Proposer un loyer modéré en prenant en compte les frais évités par l’occupation.
Dans le cas d’une démolition totale ou partielle : proposer des ateliers de recyclage et récupération, aménagements temporaires pour le quartier etc... Dans le cas où le programme du projet n’a pas encore été fixé : profiter de l’occupation transitoire pour observer les interactions et les dynamiques de quartiers (espaces de coworking, ateliers collectifs, espaces de restauration, laverie collective, bibliothèque éphémère, salle de spectacle, vente de produits artisanaux…)
Pour comprendre
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Retours d’expérience à Lille, Séminaire sur les occupations transitoires, 2020
Exemples illustrés •
Les grands voisins : Ancien hôpital St Vincent de Paul, Paris (20102020) Propriétaire initial : AP-HP Porteurs de projet : association Aurore, Yes We Camp, Plateaux urbains. Aménageur : Paris & Métropole Aménagement (SPLA) En 2010 la ville de paris décide de construire un éco quartier sur le site. En attendant, occupation transitoire : création d’hébergements d’urgence, construction d’espaces partagés extérieurs, un service de restauration, un camping, une conciergerie solidaire etc. Échanges réguliers entre les porteurs de projet, le propriétaire et l’aménageur. En 2018, Paris & Métropole Aménagement démarre les travaux de démolition et réhabilitation de certains bâtiments. L’occupation se termine en 2020.
Figure 1 Source : IAU îdF, 2018, Les intérêts des acteurs de l’urbanisme transitoire.
Ressources •
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Guide pour un urbanisme transitoire à destination des collectivités, propriétaires, porteurs de projet. Carnets pratiques de l’Institut d’aménagement et d’urbanisme d’Île-de-France, 2018 Les enjeux de l’occupation temporaire, benchmark d’initiatives françaises, MEL, 2019
Figure 2 Source : Les grands voisins
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L’urbanisme transitoire : paroles d’acteurs et retour d’expérience de la MEL, Janv 2021
MATÉRIAUX BAS CARBONE ET ÉCONOMIE CIRCULAIRE
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Privilégier la rénovation à la démolition
PERFORMANCE : Privilégier la rénovation en conservant une part significative du bâti existant
•
• Applicabilité : Aménagement / Construction Pièces justificatives à fournir : PC > plans précisant le bâti conservé + justification écrite (surface de plancher conservée) La construction neuve d’un bâtiment de logements collectifs nécessite en moyenne 80 fois plus de matériaux qu’une rénovation (ADEME). La conservation du bâti permet de limiter considérablement l’impact carbone d’une opération. Elle privilégie la préservation d’un patrimoine existant permettant de donner à l’opération une meilleure image pour le quartier en considérant l’aspect affectif et social.
Bonnes pratiques •
Réaliser une analyse structurelle du bâtiment existant pour s’assurer de la pérennité de l’ouvrage. o État du gros œuvre o État des fondations o État du second œuvre
•
Dans le cas où le second œuvre est trop endommagé, conserver la structure porteuse pour éviter la consommation de béton supplémentaire ou la mise en œuvre des fondations profondes.
Dans le cas où certaines parties du bâtiment sont trop abimées, démonter uniquement ce qui est nécessaire et conserver les parties en bon état pour une réhabilitation partielle. Intégrer à l’équipe des architectes sensibles aux problématiques de la rénovation pour proposer un projet le plus économe possible. Dans le cas d’une extension, adapter les techniques constructives et les matériaux pour limiter les transformations sur le bâti existant (ex : dans le cas d’une extension en toiture ou de l’ajout d’un niveau, privilégier des structures légères pour éviter l’ajout de matière sur la structure porteuse existante.)
Exemples illustrés •
Five Cail, Lille, SORELI : conservation d’une grande partie des anciens hangars.
-
MATÉRIAUX BAS CARBONE ET ÉCONOMIE CIRCULAIRE
Privilégier l’utilisation de matériaux durables et/ou locaux
•
BASE : Parmi les familles de produits de gros œuvre et de second œuvre : recourir à au moins 1 matériau régional
Lin
Dans le cas où le matériau est importé d’une autre région, privilégier les moyens de transport faiblement carbonés (train).
Pour comprendre Applicabilité : Aménagement / Construction / Rénovation Pièces justificatives à fournir : PC > préciser par écrit les matériaux pour lesquels un approvisionnement local est envisagé Conformité > justificatifs des entreprises ayant installé le(s) matériau(x) Recourir à un matériau régional permet d’ancrer le projet dans une logique d’économie circulaire. Utiliser des matériaux locaux permet de limiter le transport des matériaux et donc leur empreinte carbone, de valoriser les filières locales et donc l’économie de la région mais aussi de reconstituer avec le patrimoine de la ville.
Bonnes pratiques •
Intégrer au projet des matériaux régionaux : historiquement présents dans la région ou provenant de nouvelles filières en développement : o
Matériaux géosourcés - Brique - Pierre bleue (Belgique)
o
Matériaux biosourcés - Bois : peuplier - Textile recyclé pour l’isolation - Paille : la région Hauts-de-France est leader sur le secteur de la construction paille en France
•
Matériau régional : peut provenir aussi bien de la région des Hauts de France que de la Belgique.
Ressources •
Le bois dans la région des Haut de France : liste des essences locales et annuaire des scieries, Bois & Vous, 2016
•
Réseau de la construction paille des Hauts-de-France
•
Les filières biosourcées en Région Hauts-de-France
MATÉRIAUX BAS CARBONE ET ÉCONOMIE CIRCULAIRE
o
Prévoir l’adaptabilité des constructions et des espaces
o
BASE : Prendre des dispositions pour que la réversibilité des espaces de parking et rez-de-chaussée soit possible
o •
Applicabilité : Aménagement / Construction Pièces justificatives à fournir : PC > justifier par écrit + schéma de réversibilité La réversibilité des espaces de parking et de rez-de-chaussée accompagne l’évolution de la société et des usages. Si les places de parking ont encore un intérêt aujourd’hui, il est nécessaire d’anticiper leur reconversion pour les décennies à venir où la place de la voiture sera certainement moins importante. Dans l’idéal, connaître le futur usage de cet espace dès sa conception permettrait d’intégrer aux mieux les contraintes que cela posera. Cependant, il est encore aujourd’hui difficile de les anticiper, il s’agira alors de proposer une conception réversible et adaptable à n’importe quels usages.
o
o
Réversibilité d’un parking silo à étages : o
o
Anticiper le dimensionnement de la structure pour un usage futur. Par exemple ; anticiper des futures charges additionnelles sur une toiture non accessible si installation d’une ferme urbaine ou d’une nouvelle structure légère. Anticiper la hauteur sous plafond : les bureaux ont pour hauteur standard 3,3m sous plafond et 2,5m pour les logements. Privilégier des hauteurs sous plafond de 2,70 pour prévoir le changement d’usage.
Prévoir des rampes d’entrée adaptées aux véhicules plus volumineux dans le cas de futur stockage de livraison. Prévoir des hauteurs sous plafonds suffisantes dans le cas d’espaces de stockage ou de locaux dédiés à la résidence (local de musique, caves, local associatif, ferme urbaine…) Anticiper si possible la possibilité de pouvoir créer une double hauteur ou de pouvoir faire arriver la lumière naturelle.
Réversibilité des espaces de rez-de-chaussée : o o o o
Bonnes pratiques •
Réversibilité des parkings sous terrains : o
•
Privilégier une structure poteaux dalles ou une façade porteuse pour permettre de libérer les plateaux. Proposer des dalles facilement démontables dans le cas d’une future création de double hauteur. Anticiper les circulations dans le cas d’une reconversion.
Privilégier une double orientation Anticiper la réversibilité des façades (ouvertures, transparence.) Privilégier une structure poteaux dalles ou façades porteuses Anticiper la démontabilité des éléments de second œuvre pour pouvoir moduler les espaces.
Ressources •
« L’immeuble pour automobile » Pavillon de l’arsenal. Propositions de réversibilité des parking parisiens.
Exemples illustrés •
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La Caverne, immeubles sociaux rue Raymond Queneau, Paris. Création d’une ferme urbaine et d’un espace de stockage d’une entreprise de livraison dans un ancien parking. Bénéfices sociaux pour les logements collectifs : emplois créés, ressource alimentaire, rencontres… (cf fiche agriculture urbaine)
L’immeuble inversé du Grenier St Lazare : transformation d’un ancien garage souterrain en centre de services et de stockage à petite échelle pour les commerçants, artisans, galeristes et les particuliers. En surface, une conciergerie anime un réseau d’entraide d’économie circulaire entre riverains et une salle polyvalente pour les associations.
Figure 1 Source : ICF habitat
•
Ancien garage Renault, 11e Paris. Reconversion en logements, commerces, centre de loisir, coworking, crèche et ferme urbaine en toiture (30t de fruits et légumes par an). Les sous-sols du parking sont reconvertis en salle d’escalade, locaux techniques pour les logements (énergies ou caves), coworking, salles de sport, laveries…
Figure 2 Source : Gaëtan Le Penhuel Associés
Figure 3 Sogaris promoteur, Syvil architectes
•
Ruche d’entreprises et parking Silo de la Tossée, Tourcoing 2015. Mutabilité du parking à moyen terme en programme tertiaire. La structure périphérique permet de libérer les plateaux d’éléments porteurs.
Figure 4 Source : Tank architectes
MATÉRIAUX BAS CARBONE ET ÉCONOMIE CIRCULAIRE
Privilégier l’utilisation de matériaux durables et/ou locaux BASE : Parmi les familles de produits de gros œuvre et de second œuvre : utiliser à minima 3 matériaux de réemploi ou recyclés dans au moins 2 familles de produits. PERFORMANCE : Utiliser à minima 6 matériaux de réemploi ou recyclés dans au moins 2 familles de produits.
•
Bonnes pratiques 1. Intégrer des matériaux de réemploi : •
Applicabilité : Aménagement / Construction / Rénovation Pièces justificatives à fournir : PC > préciser par écrit les matériaux pour lesquels il est envisagé d’appliquer cet engagement Conformité > justificatifs des entreprises ayant installé les matériaux Intégrer des matériaux recyclés ou de réemploi permet réduire l’impact environnemental du bâtiment en participant à la réduction des déchets et à la limitation de l’utilisation des ressources naturelles. Favoriser le réemploi permet aussi de contribuer au dynamisme de l’économie circulaire dans la région, de conserver une valeur historique et patrimoniale mais aussi de réduire au maximum l’impact carbone des matériaux, ne nécessitant pas de transformation.
Contexte réglementaire •
•
L’usage de matériaux issus des filières du recyclage ou du réemploi est possible pour tous les types de bâtiments. Ils doivent être conçus selon les règles constructives qui leurs incombent. Le réemploi entre dans les pratiques « non courantes » donc non conformes aux règles de l’art aux normes ou aux DTU. Le bureau de contrôle pourra exiger une ATEtex (Appréciations Techniques
d’Expérimentation) ou ATec (Avis technique) émises par le CSTB pour certains éléments. Voir NF DTU. Le « Permis de faire » (Décret n°2017-1044 du 10 Mai 2017 – expérimentation en matière de construction permet l’expérimentation de nouveaux matériaux ou procédés.
•
Méthodologie : 2 cas d’intégration des matériaux de réemploi : -
Conception avec un gisement déjà identifié : l’équipe de maitrise d’œuvre conçoit le projet avec le matériau référencé dans le CCTP. Il s’agira d’anticiper la logistique dépose/stockage pour assurer de la disponibilité du gisement à la date du chantier.
-
Conception ouverte aux opportunités : les matériaux ne sont pas encore identifiés. L’architecte identifie des postes sur le projet pouvant potentiellement accueillir du réemploi. Ces postes sont intégrés au CCTP sous forme de variante. On chiffre des matériaux neufs et en variantes de réemploi (permet de livrer l’ouvrage même si pas de réemploi dispo). Si réemploi dispo, peut être substitué aux « matériaux neufs ».
Déterminer la provenance des matériaux : o
o
Matériaux in situ : les matériaux réemployés à intégrer sont directement récupérés sur le site de l’opération dans le cas d’une démolition. Ils seront stockés sur site. Matériaux ex situ : les matériaux remployés à intégrer sont issus d’une autre opération de démolition ou réhabilitation et sont stockés sur une plateforme permanente ou éphémère.
•
•
Création d’un lot spécifique à la fourniture de matériaux de réemploi aux entreprises : o Intégration ou non de la phase de déconstruction, stockage, transport… o Permet de designer un interlocuteur unique, o Permet de fabriquer une chaine de responsabilité entre les différents acteurs : ce lot se substitue aux fournisseurs classiques. Gérer la question de l’assurance : choisir un contrôleur technique sensibilisé et expérimenté sur la question du réemploi qui accepte de ne pas se référer à un référentiel pré écrit mais à analyser les prescriptions et mise en œuvre sous l’angle de la conformité à atteindre. Prendre conscience du temps supplémentaire que cela suppose. Faire appel à une AMO spécialisée (bureau d’étude économie circulaire ou environnement)
•
Trouver les matériaux de réemploi : o
o
Plateformes physiques : matériaux présélectionnés issus de chantiers, surplus de stocks, erreurs de commande. Lieux pérennes ou provisoires Plateformes numériques : interfaces de mise en relation de l’offre et la demande.
•
Valoriser les filières locales.
•
Choisir les matériaux en se basant sur leur empreinte carbone : se référer aux fiches FDES des fabricants. o
•
o o o
Faux plafonds Revêtements (carrelages, parquet, lino…) Structure : dalles béton préfabriquées (assez simple), ossatures métalliques, charpentes en bois (études en cours) innovant Menuiseries : châssis de fenêtre, portes Quincaillerie : poignées, interrupteurs, prises, gaines… Couverture de toit
Il sera nécessaire de considérer l’énergie prise en compte pour la transformation du produit. Il s’agira de prendre en compte la part de matière recyclée dans un matériau dit « recyclé » s’il est mélangé à d’autres matériaux non issus de la filière de recyclage.
Liste non exhaustive de matériaux recyclés : o o
Liste non exhaustive de matériaux réemployés : o o o
Bardage, revêtements : briques Escaliers (second œuvre) Équipements sanitaires (salle de bain, cuisine…)
2. Intégrer des matériaux recyclés :
o
•
•
o o o
o o o o
Béton recyclé - Granulats de béton recyclé (GBR) Isolants recyclés - Métisse (tissu) - Isolation en plastique recyclé (issu de bouteilles plastiques) : isolant en fibre de polyester - Ouate de cellulose (papier journal) Menuiseries alu recyclées Vitrages recyclés Bardage : plastique recyclé, briques Cloisons : plaques de plâtre recyclé
Pour comprendre •
Le réemploi : Toute opération par laquelle des matériaux ou produits qui ne sont pas considérés comme déchets sont utilisés de nouveau pour un usage identique à celui pour lequel ils avaient été conçus.
•
La réutilisation : Toute opération par laquelle des matériaux ou produits devenus déchets sont utilisés de nouveau, soit pour un usage identique, soit modifiés (traitement minimal) pour un autre usage.
•
Le recyclage : Toute opération qui consiste à transformer un matériau par un nouveau processus de fabrication (avec éventuellement ajout de matière).
•
Fiche FDES : Une « Fiche de Déclaration Environnementale et Sanitaire » est un document normalisé qui présente les résultats de l’Analyse de Cycle de Vie d’un produit ainsi que des informations sanitaires dans la perspective du calcul de la performance environnementale et sanitaire du bâtiment pour son éco-conception.
Ressources •
Plateforme économie circulaire LA MÉTA (fin 2021)
•
Guide pour préparer des dossiers de consultation favorables à l’usage de matériaux recyclés ou réemployés dans le bâtiment. (Premier lien)
•
Cartographie des fournisseurs officiels de matériaux de réemploi en France et en Belgique, OPALIS
Exemple •
Réhabilitation de la Crèche Justice, Paris, 20e arrondissement. Maitrise d’ouvrage : RIVP (Régie immobilière de la ville de paris), DPA (Direction du Patrimoine et de l’architecture), Maitre d’œuvre : BFV Architectes. Expert réemploi : Bellastock.
Les portes existantes ont été démantelées afin de récupérer l’ossature en chêne massif. Elles ont ensuite été transformées par des menuisiers en modules soutenus par une structure métallique jouant le rôle d’habillement et de brise soleil en façade.
Figure 1 Source : Bellastock, BFV architectes / Photos Projet livré : Studio Cob
•
Renouvellement urbain, 19 logements, Les Mureaux (Ile de France), Maitrise d’ouvrage : IMMOBILIERE 3F, maitrise d’œuvre : MAP Architectes.
L’un des volumes est revêtu de pierre meulière récupérée du pavillon démoli en mémoire de l’histoire du lieu.
Figure 2 Source : MAP Architectes
ÉNERGIE ET EAU
•
Le label d’État « Bâtiment à Énergie Positive et Réduction Carbone » ou E+C- a été lancé en novembre 2016 pour préfigurer la réglementation environnementale 2020. Il évalue la performance énergétique et la performance environnementale des bâtiments. (Plus de détails page 3)
•
La réglementation RE2020 entrera en vigueur à l’été 2021. Cette première échéance d‘entrée en vigueur concernera les logements ainsi que les bureaux et l’enseignement. Les bâtiments tertiaires plus spécifiques feront l’objet d’un volet ultérieur de la réglementation.
•
Le Gouvernement prévoit de créer un label d’État associé à la RE 2020. Il aura pour principal objectif de valoriser et récompenser les bâtiments qui atteindront les exigences des étapes suivantes de la RE2020, c’est-à-dire ceux qui prennent de l’avance sur la réglementation. La publication de la première mouture du label est prévue pour le second semestre 2021.
•
Produits de construction et équipements : Le tableau ci-dessous éclaire sur la contribution de chaque lot au poids carbone du bâtiment et sur les priorités à donner pour réduire l’empreinte carbone du bâtiment. (Source HQE Performance).
Économiser l’énergie et limiter l’empreinte carbone du bâtiment BASE : Atteindre un des niveaux de performance environnementale suivants : C1 (label E+C-), standard (label BBCA) ou nouvelle RE2020 PERFORMANCE : Atteindre un des niveaux suivants : C2 (label E+C-), Performance ou Excellence (label BBCA) ou nouveau label RE2020
Applicabilité : Aménagement / Construction Pièces justificatives à fournir : PC > justificatif détaillé du bureau d’étude Les émissions de gaz à effet de serre ont lieu tout au long du cycle de vie du bâtiment (construction, exploitation, fin de vie). Les émissions pendant la phase de construction du bâtiment sont, pour les bâtiments neufs, plus élevées que celles en exploitation à savoir 60% en construction et 40% en exploitation (selon le test HQE performance). Afin de limiter les émissions de gaz à effet de serre tout au long du cycle de vie du bâtiment, il ne suffit donc pas d’atteindre un niveau de performance énergétique important. Il est également primordial de veiller à utiliser des produits et équipements faiblement émetteurs de gaz à effet de serre, et en quantité limitée.
Pour comprendre •
Le label « Bâtiment Bas Carbone » ou BBCA, fruit de l’association du même nom, est né en mars 2016 à l’initiative de nombreux intervenants de l’immobilier. Il atteste de l’exemplarité d’un bâtiment en matière d’empreinte carbone. (Plus de détails page 3)
Lorsque des équipements de production locale d’électricité (lot 13) sont présents dans le bâtiment, leur poids peut être très significatif, il doit donc être considéré avec attention.
Ressources •
Bâtiment à Energie Positive & Réduction Carbone (E+C-)
•
Dossier de presse Réglementation Environnementale RE 2020
Label E+CBâtiment à Énergie Positive & Réduction Carbone Bâtiments concernés
Niveaux de performance
Label BBCA Bâtiment Bas Carbone
Bâtiments neufs respectant la réglementation thermique RT 2012
Bâtiments neufs et rénovés
Performance énergétique : de E1 à E4 (E4 étant le niveau le plus performant)
Performance énergétique : a minima le niveau E1 du label E+C-
Performance environnementale 2 niveaux : C1 et C2 • •
Le niveau C1 n’impose pas d’effort particulier mais simplement un état des Performance environnementale : lieux en réalisant une analyse de cycle de vie. 3 niveaux : BBCA standard (≥ 0 pt), BBCA performance Les retours d’expérience montrent que le niveau C2 est difficilement (≥ 15 pts), BBCA Excellence (≥ 30 pts) atteignable, et ne serait atteignable qu’avec un niveau de performance • Le niveau d’entrée se situe entre les niveaux C1 et C2 énergétique E3 ou E4. du label E+C-.
Céquami (maison individuelle en secteur diffus) Bureaux : Certivéa Cerqual (logement collectif et individuel groupé, résidences services et Logements collectifs : Cerqual, Prestaterre, Promotelec Organismes de établissements médico-sociaux) services certification Certivéa (bâtiments non résidentiels) délivrant le Prestaterre CERTIFICATIONS (logements collectifs et individuels groupés, label maisons individuelles, résidences de service et bâtiments non résidentiels) Promotelec Services (logements collectifs et maisons individuelles)
ÉNERGIE ET EAU
Économiser l’énergie et limiter l’empreinte carbone du bâtiment.
Bonnes pratiques •
BASE : Recourir de façon significative à des énergies faiblement carbonées (énergies renouvelables ou de récupération, électricité, raccordement au réseau de chaleur) et opter pour des équipements techniques performants. PERFORMANCE : Couvrir à minima 60% des consommations par des énergies renouvelables ou de récupération OU couvrir 100% des consommations par des énergies très faiblement carbonées
Applicabilité : Aménagement /Construction / Rénovation Pièces justificatives à fournir : Avant-projet > note explicative PC > justificatif détaillé du bureau d’études (taux de couverture en % + consommations couvertes par des énergies renouvelables ou de récupération en kWh) + plan correspondant Conformité > facture acquittée + photos si installation visible • Utiliser les énergies renouvelables ou de récupération aide à lutter contre l’effet de serre en réduisant notamment les rejets de CO2 dans l’atmosphère. Cela participe à une gestion plus intelligente et raisonnée des ressources. La loi de Transition Énergétique pour la croissance verte (LTECV) fixe l’objectif de 32% d’énergie d’origine renouvelable à l’horizon 2030.
•
Produire de la chaleur et de l’eau chaude : o
Pompe à chaleur géothermique collective : dépend de l’accessibilité aux sous-sols, risques liés aux opérations de forage : dispositif réglementaire important.
o
Chaufferie au bois collective : prévoir la place pour la chaufferie, les réseaux, l’évacuation des fumées et des cendres.
o
Capteurs solaires thermiques : dépend de la présence de surfaces ensoleillées, d’emplacement disponible et des règles d’urbanisme.
o
Chaudière à granulat ou déchets bois collective : émission de CO2 faible MAIS émission de micros particules : installation de filtres à prévoir.
o
Pompe à chaleur individuelle réversible : couvre 100% des besoins en chauffage et 100% des besoins en climatisation. Attention à l’utilisation des fluides frigorigènes (risques de fuite)
Produire de l’électricité : o
Capteurs solaires photovoltaïques en toiture : dépend de la présence de surfaces ensoleillées, d’emplacement disponible et des règles d’urbanisme. Tuiles solaires ? Capteurs solaires en façade : pas optimal.
o
Éoliennes en toiture : dépend d’un accès au vent en toiture, nuisances acoustiques, règles d’urbanisme.
Produire de la chaleur et de l’électricité :
•
o
La biomasse : (paille, mais, biogaz...) ces matériaux sont brulés pour produire de la chaleur et de l’électricité.
o
Cogénération
Rénovation d’une résidence de 3 immeubles de 11 étages Arras, bailleur social Pas-De-Calais Habitat. Parties communes autonomes fonctionnent avec : 9 panneaux solaires, 2 éoliennes, un bassin de rétention d’eau sur le toit et une turbine hydraulique en sous-sol.
•
Paris habitat : immeuble chauffé par la chaleur du métro. Une porte en sous-sol donne accès au tunnel de la ligne passant en dessous de l’immeuble. L’air chaud est filtré et acheminé vers une pompe à chaleur installée dans le sous-sol du bâtiment. Permet de couvrir 35% des besoins en chauffage. Coût : 70 000 euros.
Puits canadiens (à air ou à eau)
Se raccorder à des réseaux électriques ou de chaleur existante issus des énergies renouvelables : o o o o
•
•
Produire du froid : o
•
Exemples
Parc éolien Usine de méthanisation (biomasse) Réseau de chaleur urbain (Cf. fiche) Récupération de la chaleur « fatale » issue des procédés industriels. Elle est directement intégrée dans le réseau de chaleur des logements. Il faut trouver les sites « proches » de l’opération.
Financement •
o
Point de vigilance : les convecteurs électriques pour le chauffage individuel sont proscrits.
o
Pour comprendre •
•
Les énergies de récupération : consiste à récupérer de l’énergie qui, à défaut, serait perdue. (Incinération des déchets, chaleur des data center, récupération de la chaleur industrielle. Elle représenterait 17% de la consommation totale énergétique en France. Les énergies renouvelables : ce sont des énergies inépuisables et réutilisables. Elles sont issues des éléments naturels : le soleil, le vent, les chutes d’eau, les marées, la chaleur de la Terre et la croissance des végétaux. L’exploitation des énergies renouvelables n’engendre pas ou peu de déchets et d’émissions polluantes.
« Fonds de Chaleur » Aide au financement des installations produisant de la chaleur renouvelable, des réseaux de chaleur liés à ces installations et dans certains cas la production de froid renouvelable. S’adresse aux collectivités et aux entreprises et concerne les secteurs su bâtiment public, de l’habitat collectif et du tertiaire.
•
CEE (certificat d’économie d’énergie) : si le projet est éligible, il peut bénéficier d’une prime financée par les distributeurs d’énergie.
•
TVA réduite de 5,5% pour la fourniture de chaleur lorsqu’elle est produite au moins à 50% à partir de la biomasse, de la géothermie, des déchets ou d’énergie de récupération
•
Réduction de la TVA de -10% sur la livraison de bois de chauffage
ÉNERGIE ET EAU Faciliter l’utilisation et l’entretien des équipements BASE : Informer les habitants des bonnes pratiques à adopter pour consommer peu d’énergie et d’eau tout en vivant confortablement
Applicabilité : Construction / Rénovation Pièces justificatives à fournir : Conformité > justifier par écrit + photos éventuelles Pour garantir une minimisation de la consommation en énergie et en eau dans les logements, les occupants doivent savoir comment utiliser au mieux les équipements installés et être informés des bonnes pratiques à adopter.
Bonnes pratiques •
Informer les habitants des équipements installés, des réglages et de l’entretien / la maintenance à effectuer : o o o o
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Pour le chauffage (production et émetteurs) Pour la production d’eau chaude sanitaire Pour la ventilation Pour réaliser des économies d’eau (appareils hydro-économes, système de détection des fuites) > cf. fiches dédiées
Informer des bonnes pratiques à adopter pour économiser l’eau et l’énergie et réduire leurs frais : o o
De façon simple et pédagogique En se basant sur des chiffres-clés
Ressources •
40 trucs et astuces pour économiser l’eau et l’énergie, ADEME, 2019
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Infographie “Dépenses d’énergie : comment garder le contrôle”, ADEME, 2020
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Infographies “Eau et énergie : quelles consommations ?” + “Comment économiser l’eau et l’énergie”, ADEME, 2019
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Les systèmes de chauffage et d’eau chaude collectifs, ADEME, 2015
ÉNERGIE ET EAU Préserver la ressource en eau
Choix du C : C3/Ch3 ou C2/Ch2
BASE : Installer des appareils hydro-économes au niveau de tous les points d’eau des logements
Applicabilité : Construction / Rénovation Pièces justificatives à fournir : Conformité > note mentionnant les caractéristiques des appareils installés + facture acquittée
Source : CSTB
o Ces installations simples permettent de réaliser des économies d’eau conséquentes au quotidien.
Pour les bains-douches/douches :
Choix du E : E02, E0, E1, E2
Bonnes pratiques •
Robinetterie : Le choix de la robinetterie sanitaire est à effectuer en considérant le classement ECAU (cf. rubrique « Pour mieux comprendre »). o
Pour les robinets/lavabos/éviers :
Choix du C : C3/Ch3 ou C2/Ch2
Choix du E : E00, E0 ou E1
Source CSTB
o
Équipements supplémentaires :
Pour comprendre
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Le classement ECAU exprime les performances des produits de robinetterie sanitaire en termes d’économie d’eau, économie d’énergie, niveau sonore et durée de vie.
-
•
•
Mousseur économiseur : permet de diminuer le débit tout en conservant une pression identique, la quantité d’eau réduite est compensée par de l’air. (40% d’économies d’eau) Robinet thermostatique : c’est un robinet de baignoire et de douche (plus rarement de lavabo) qui délivre une eau à une température choisie et constante quelles que soient les variations de débit), le réglage de la température et du débit sont indépendantes. (20% d’économies d’eau) Pomme de douche économique (50% d’économies)
Sanitaires : o
Équiper le WC d’un mécanisme « à double commande » (3 ou 6 L)
o
Équiper le WC d’un stop-eau : la durée d’écoulement de l’eau est gérée par l’utilisateur, elle dépend de la durée de pression sur le bouton de la chasse. Il peut être utilisé seul ou couplé avec un mécanisme à double commande.
En complément des appareils hydro-économes : o
Équiper les logements de compteurs individuels accessible : dans le cas d’une production collective d’eau chaude. Cet appareil, destiné à mesurer avec précision la consommation en eau d’un logement, permet aux occupants de pouvoir suivre et mieux gérer leur consommation.
Le critère E caractérise l’économie d’eau, il représente la valeur du débit d’eau. Du plus performant au moins performant : E00, E0, E1, E2, E3, E4 Le critère C caractérise la performance de la robinetterie (confort ergonomique et système d’économie d’eau et d’énergie). Du plus performant au moins performant : C3/Ch3, C2/Ch2, C1, C0. Pour rendre plus visibles ces performances et permettre aux professionnels et à l’utilisateur final de les identifier en un coup d’œil, le CSTB a proposé en 2020 un nouvel affichage de ce classement. L’étiquette ECAU explicite les 4 performances du classement, représentées par des pictogrammes et leur échelle de notation de A à D (A étant la meilleure note). Ressources •
Comprendre le classement de la robinetterie sanitaire, CSTB, 2020
ÉNERGIE ET EAU Préserver la ressource en eau PERFORMANCE : Installer un système de détection des fuites d’eau dans chaque logement
Bonnes pratiques Il est conseillé de choisir des appareils de détection des fuites d’eau parmi ces différents moyens (liste non exhaustive) : •
Applicabilité : Construction / Rénovation Pièces justificatives à fournir : Conformité > Note mentionnant les caractéristiques des appareils installés + factures acquittées des produits + photos Les fuites sont un problème récurrent de la plomberie, même dans les logements neufs. Des fuites non colmatées peuvent entraîner une surconsommation de 5 à 150 m3 d’eau par an.
Détecteur de fuite d’eau connecté : Sous la forme d’un boitier à poser directement sur le sol ou près des équipements à surveiller dans les pièces humides. 2 types de capteurs : Capteur d’eau : réagit s’il se trouve en contact direct avec de l’eau (débordement de machine à laver, infiltration…) o Capteur d’humidité : réagit si le taux d’humidité de la pièce est trop élevé Ces capteurs envoient un signal pour déclencher une alarme ou envoyer une notification sur une application téléphone. o
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Installation d’un compteur d’eau spécial sur la canalisation o o o
Figure 1 Source : ADEME
Les fuites éventuelles sont souvent localisées au niveau des raccords de plomberie, des raccords de robinetterie, du flexible de robinetterie, de la poignée ou de l’aérateur, du robinet d’arrêt... Des systèmes de détection des fuites d’eau peuvent être installés au niveau des compteurs ou des arrivées d’eau, pour prévenir des dégâts. Cet engagement est une des exigences techniques des référentiels NF HQE Habitat Construction / Rénovation.
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Relié à internet à un serveur central qui collecte et affiche les données via une application sur smartphone ou ordinateur En cas d’anomalie (dépassement de la consommation maximale) : le système prévient l’utilisateur et peut aller jusqu’à couper l’arrivée d’eau. Point de vigilance : le risque de fausse alerte est assez important
Robinet d’alimentation spécial à relier aux toilettes o
Le robinet détecte la fuite et bloque la vanne. L’utilisateur doit appuyer sur un bouton pour pouvoir réutiliser les toilettes. Le robinet se referme ensuite jusqu’à ce que le problème soit réglé.
Pour comprendre D’après le Centre d’information sur l’eau (CIEAU), un robinet qui goutte peut faire perdre jusqu’à 43 000 litres d’eau par an soit environ 172 euros. Une chasse d’eau qui fuit est estimée à 220 000 litres par an soit plus de 880 euros sur une année.
Cadre normatif
ÉNERGIE ET EAU
Économiser l’énergie et limiter l’empreinte carbone du bâtiment PERFORMANCE : Réaliser une analyse de cycle de vie rénovation pour optimiser la performance environnementale de l’opération
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Un cadre méthodologique existe pour l’ACV des bâtiments rénovés, il est précisé dans l’Addendum au référentiel E+C- dédié.
•
Périmètre d’étude :
Applicabilité : Rénovation Pièces justificatives à fournir : PC> rapport détaillé de l’analyse de cycle de vie (hypothèses et résultats)
L’analyse de cycle de vie (ACV) est une méthodologie pour évaluer les impacts environnementaux d’un produit ou d’un bâtiment, de l’extraction des matières premières jusqu’à sa fin de vie.
Bonnes pratiques •
Comment déchiffrer une ACV : la méthode permet de calculer des indicateurs d’impact environnemental en se basant sur quatre contributeurs.
Les principaux indicateurs d’impact environnemental : Consommation d’énergie primaire totale Figure 1 Source : LCA One click
La réalisation d’une ACV peut permettre de : • Orienter un choix entre déconstruction/reconstruction ou rénovation au regard de la performance environnementale • Connaître les impacts environnementaux du bâti et/ou d’un parc immobilier à un instant précis • Optimiser la performance environnementale du projet de rénovation
Réchauffement climatique
Déchets dangereux
Les quatre contributeurs à calculer pour chaque indicateur :
Impact Conso du chantier d’énergie PCE
Conso d’eau
Épuisement des ressources
o
La liste des principaux indicateurs d’impacts environnementaux calculables est la suivante (issus de la norme NF EN 15978 qui) : §
§
o
Indicateur « consommation d’énergie primaire totale » (kWh) : mesure la consommation d’énergie quelle que soit sa source (gaz naturel, pétrole, charbon, minerai d’uranium, biomasse, énergie hydraulique, soleil, vent, géothermie) et ce pour tous les usages en phase d’exploitation mais aussi celles liées aux phases de construction, rénovation ou fin de vie.
Les contributeurs : §
PCE (produits de construction et équipements). - Réaliser un inventaire : établir le quantitatif du neuf et de l’existant, - Dissocier les éléments neufs / conservés / déposés, retracer l’historique des éléments conservés / déposés.
§
Consommations énergétiques : - Estimer les consommations (chauffage, ECS, rafraichissement, éclairage, ventilation, ascenseurs, équipements) à l’aide d’un calcul réglementaire ou d’une STD, - Renseigner à titre informatif, les consommations antérieures à la rénovation
§
Consommations d’eau : - Estimer les consommations d’eau pour le bâtiment rénové, - Renseigner à titre informatif les consommations antérieures à la rénovation. - Estimer l’impact de la potabilisation de l’eau consommée par un bâtiment, impact du traitement des eaux usées et de la gestion des eaux pluviales.
§
Impacts du chantier : - Renseigner la durée du chantier, le temps d’utilisation de la/les grues, le volume de terre excavée et évacué, la distance du chantier au lieu d’évacuation des terres. - Estimer les consommations d’énergie du chantier, consommations et rejets d’eau du chantier, évacuation et traitement des déchets du terrassement, restauration des éléments.
Indicateur « réchauffement climatique » (tCO2 eq) évalue les émissions de gaz à effet de serre. Prend en compte l’ensemble des GES ayant un impact sur le changement climatique qui entraine des modifications du climat sur Terre.
§
Indicateur déchet dangereux (Kg) : la somme des quantités de déchets produits par le bâtiment étudié tout au long de son cycle de vie et considérés comme dangereux par les textes réglementaires européens. Cette part est principalement due aux produits de construction et équipements.
§
Indicateur « épuisement des ressources » : c’est la consommation des ressources naturelles non énergétiques en les pondérant en fonction de leur rareté et de la vitesse de leur exploitation. Plus la ressource est considérée comme rare et exploitée, plus la valeur augmente, le produit contribuant alors davantage à l’épuisement des ressources. Son unité est le kg es antimoine.
(Liste de l’intégralité des indicateurs environnementaux p22)
•
Étude à réaliser par un bureau d’études expérimenté en phase avantprojet
Pour comprendre •
Fiche FDES : Une « Fiche de Déclaration Environnementale et Sanitaire » est un document normalisé qui présente les résultats de l’Analyse de Cycle de Vie d’un produit ainsi que des informations sanitaires dans la perspective du calcul de la performance environnementale et sanitaire du bâtiment pour son éco-conception.
Ressources •
Coûts •
La réalisation d’une ACV coûte en moyenne entre 10 000 euros et 20 000 euros en fonction de la taille de l’opération (prix de l’étude ACV + prix des vérifications).
Exemples illustrés •
ACV sur la réhabilitation de 75 logements collectifs à Wavrin. LMH Retour d’expérience. En 2021, LMH souhaite intégrer de manière systématique l’Analyse de Cycle de Vie comme critère de notation dans ses appels d’offre pour les opérations de constructions neuves ou de rénovation.
o
o o
Ne sont pas incluses : - Le déplacement de l’habitant, - La production des déchets de l’habitant, - L’impact ACV de l’existant. Durée d’exploitation : 50 ans Source des données : fiches FDES sous INIES.
•
Publications de l’Alliance HQE –GBC France o
Guide pratique pour évaluer la performance environnementale des bâtiments rénovés et comparer leurs niveaux avec E+C-, 2019.
o
Bâtiments rénovés au regard de E+C- et de l’économie circulaire, premières observations, 2019
INIES : base de données des fiches FDES existantes
ÉNERGIE ET EAU
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Préserver la ressource en eau
Utiliser les eaux de pluie en intérieur : o o o
BASE : Récupérer et réutiliser l’eau de pluie pour l’arrosage des espaces verts
Lavage des sols Alimentation des chasses d’eau des toilettes Nettoyage du linge sous réserve d’assurer un traitement des eaux adapté
PERFORMANCE : Récupérer et réutiliser l’eau de pluie pour l’arrosage des espaces verts et a minima un usage complémentaire
Applicabilité : Aménagement / Construction / Rénovation Pièces justificatives à fournir : PC > note précisant les usages retenus + plan(s) correspondant(s) Conformité > caractéristiques du système installé + photos Figure 1 Usages autorisés et interdits de l’eau de pluie (Source : Ministères)
L’utilisation des eaux de pluie pour certains usages est une alternative à la surconsommation en eau potable. Tout propriétaire peut « user » et « disposer » des eaux de pluie de son logement (individuel ou collectif) selon l’article 641 du Code civil. Son usage pour une maison ou un appartement est encadré et limité par l’arrêté du 21 août 2008. Cet arrêté s’applique à l’ensemble des bâtiments qu’ils soient raccordés ou non à un réseau public de distribution d’eau potable.
Bonnes pratiques
Conception et mise en œuvre •
L’eau de pluie est collectée à l’aval des toitures inaccessibles (d’après l’arrêté de 2008) par des gouttières (chéneaux et tuyaux de descente). Elle est ensuite stockée dans un récupérateur qui peut être aérien ou enterré : o
Récupérateur d’eau de pluie aérien : § à proximité des tuyaux de descente de gouttières et protégé contre les élévations importantes de température et de gel § doit être situé à l’écart des zones de ruissellement sur une surface autoportante, lisse et horizontale
o
Récupérateur d’eau de pluie enterré : situé à proximité de l’immeuble et à l’écart du passage de charge roulante ou statique
Les différents usages •
Utiliser les eaux de pluie en extérieur : o o o o o
Arrosage des espaces verts, jardins, bacs à plantes... Rinçage des outils de jardinage après utilisation Nettoyage du mobilier extérieur Lavage des véhicules (voitures, vélos…) Nettoyage des terrasses et des façades
•
Points de vigilance : o
L’utilisation d’eau de pluie est interdite à l’intérieur : § Des établissements de santé, sociaux et médico-sociaux, d’hébergement de personnes âgées § De cabinets médicaux, dentaires, laboratoires d’analyse § Des crèches, des écoles maternelles et élémentaires
o
Le système doit inclure un processus de filtration des polluants en amont du stockage.
o
La réglementation interdit l’installation d’un robinet distribuant de l’eau pluviale dans une pièce avec des robinets distribuant de l’eau potable (sauf caves, sous-sols, garages...).
o
L’eau de pluie doit circuler dans un circuit isolé de celui de l’eau potable.
o
Les points de consommation d’eau de pluie doivent être identifiés avec un pictogramme explicite.
o
Les robinets d’eau de pluie doivent pouvoir être verrouillés (ouverture prévue avec un outil spécifique) pour éviter la consommation accidentelle.
o
Si les eaux de pluie vont vers les égouts : déposer une déclaration préalable à la mairie en indiquant l’adresse et le volume utilisé pour être soumis à une taxe d’assainissement.
Surveillance et entretien •
Les équipements doivent être vérifiés tous les 6 mois si l’eau est récupérée et utilisée à l’intérieur du bâtiment. Vérifier la propreté des équipements et la présence de la plaque signalétique « eau non potable ». Vérifier l’absence de connexion entre le réseau d’eau potable et le réseau d’eau de pluie.
•
Tous les ans : nettoyage des filtres et vidange, nettoyage et désinfection de la cuve de stockage, vérification des vannes et robinets
Pour comprendre •
Par « eau de pluie » : on entend collectée en aval de toiture, après ruissellement sur le toit et stockage en cuve
•
L’eau de pluie n’est pas potable puisqu’elle contient des microorganismes issus de la pollution aérienne et nuisibles à notre santé. Elle ne respecte pas les limites de qualité fixées par le code de la santé publique pour les eaux dites « potables ».
Exemples illustrés •
Ressources
Lycée Eugène Decomble, Chaumont, Grand Est : équipé d’une récupération d’eau de pluie comportant 3 citernes de 150 m3 permettant d’alimenter les toilettes de l’établissement
Figure 2 Source : Technipluie
•
Hôpital François Daillon, Le Lude, Pays de la Loire : équipé d’une citerne enterrée de 30 m3 et d’un surpresseur 2 pompes pour l’arrosage automatique des espaces verts
Figure 3 Source : Technipluie
•
Exemples complémentaires (Guide Bâtiment Durable .brussels)
•
Livret “Systèmes d’utilisation de l’eau de pluie dans le bâtiment. Règles et bonnes pratiques à l’attention des installateurs”, 2009 (Source : Direction générale de l’Aménagement, du Logement et de la Nature, Direction générale de la Santé)
•
Fiche sur la récupération des eaux de pluies collectées sur les toits (Source : MEL)
•
Dossier “Récupérer l’eau de pluie” (Source : Guide Bâtiment durable .brussels)
•
Guide sur la récupération et utilisation de l’eau de pluie, 2015 ( Source : Astee : association scientifique et technique pour l’eau et l’environnement)
ADAPTATION AUX CHANGEMENTS CLIMATIQUES
Rafraîchir l’ilot
BASE : Choisir les matériaux et coloris des espaces extérieurs, toitures et façades en tenant compte de leur albédo et de leur émissivité
Applicabilité : Aménagement / Construction / Rénovation Pièces justificatives à fournir : PC > justifier par écrit
Source : APUR
Bien choisir les matériaux en fonction de leur albédo et de leur émissivité permet de limiter la création de chaleur induite par le rayonnement solaire et donc de lutter contre l’ilot de chaleur urbain. Bonnes pratiques •
L’effet d’îlot de chaleur urbain sera réduit par des revêtements d’albédo élevé et d’émissivité faible.
•
Pour un même matériau, une teinte claire permet d’avoir un albédo beaucoup plus élevé qu’une teinte sombre/foncée.
•
Les espaces extérieurs, les toitures et les murs orientés Est et Ouest, particulièrement frappés par le soleil en été, sont les premières cibles pour un choix de matériaux raisonné.
•
Point de vigilance : certaines surfaces d’albédo élevé peuvent créer un éblouissement
Source : ADULM
Pour comprendre •
Une partie du rayonnement solaire frappant un revêtement urbain est réfléchie selon l’albédo du matériau (les forts albédos réfléchissent plus). La partie du rayonnement non réfléchie est absorbée par le revêtement (s’il est opaque) et réémis en infra-rouge, avec un déphasage, selon l’émissivité du matériau.
•
L’albédo mesure la capacité d’une surface à renvoyer l’énergie solaire incidente. Ce taux varie de 0 à 1, avec 0 une situation pour laquelle l’ensemble de l’énergie incidente est absorbée (cas d’une surface totalement noire) et 1 pour une surface qui renvoie la totalité de l’énergie incidente (par exemple, un miroir).
•
L’émissivité d’un matériau caractérise sa capacité à absorber puis réémettre de la chaleur par rayonnement. Plus l’émissivité est faible (proche de 0), moins le matériau réémet de chaleur.
Ressources •
Données o Tableau détaillant l’albédo de divers matériaux en fonction de leur teinte (p.49-50)
•
Publications o Les îlots de chaleur urbains (ADULM, juin 2017) o Les îlots de chaleur urbains à Paris : influence climatique des revêtements de sol (APUR, juillet 2017)
ADAPTATION AUX CHANGEMENTS CLIMATIQUES Rafraichir l’ilot BASE : Favoriser la plantation d’arbres de haute tige près des façades sur rue et en cœur d’ilot
Applicabilité : Aménagement / Construction / Réhabilitation Pièces justificatives à fournir : PC > plan masse Conformité > photos + nombre d’arbres de haute tige plantés La présence d’arbres de hautes tiges dans le projet représente de nombreux avantages. De manière général, cela permet de lutter contre l’îlot de chaleur urbain, en effet, les températures peuvent diminuer de 1 à 5° sous un espace végétalisé en créant un micro climat autour des bâtiments. La présence d’arbres permet d’augmenter la biodiversité en choisissant les bonnes espèces, de stocker le CO2 (un arbre mature peut stocker jusqu’à 10 tonnes de CO2eq) mais aussi d’absorber la pollution : la présence d’un alignement d’arbres réduit de 50% la concentration en particules fines dans les logements. La présence d’arbres augmente l’attractivité d’un lieu et le cadre de vie, de plus, les arbres représentent une valeur patrimoniale. Des études ont démontré les bienfaits des arbres contre le stress, les troubles du sommeil et les états dépressifs Finalement, les végétaux permettent de réduire les risques d’inondation : le feuillage intercepte jusqu’à 25% des précipitations. Le système radiculaire des arbres permet l’infiltration de 25% des eaux pluviales qui arrivent sur le sol.
Bonnes pratiques •
Anticiper la présence des arbres dans le projet : o
o
Anticiper la cohabitation avec les réseaux, prendre rapidement contact avec les gestionnaires des réseaux enterrés pour localiser les contraintes. Anticiper la cohabitation avec les fondations et les façades : prendre en compte le développement racinaire des nouveaux arbres.
o
Tenir compte du système racinaire des arbres existants (qui n’est pas l’équivalent de la projection au sol du houppier) pour éviter le sectionnage des racines charpentières ou du chevelu racinaire lors des travaux.
o
Faire appel à un paysagiste
o
Quand le site est déjà boisé essayez d’intégrer les arbres existants. (Cf. fiche sauvegarder les arbres remarquables)
o
Anticiper la présence des fosses d’arbres : favoriser l’infiltration des eaux des surfaces minérales attenantes dans ces zones. (Cf. fiche éviter l’étanchéisation systématique des espaces extérieurs.)
o
Pour les nouvelles plantations, tenir compte du choix de l’essence, des contrainte d’espace aérien et sous terrain des conditions d’ensoleillement, de la qualité du sol.
o
•
•
Point de vigilance : porter une attention aux espèces dont les éventuels fruits, une fois au sol, pourraient causer des désagrément (toxicité des fruits…)
•
Dans le cas d’aménagements de voirie publiques (aménageurs). o Utiliser les arbres de haute tige pour délimiter les espaces de circulation et créer des zones piétonnes ombragées.
Organiser la répartition des arbres de haute tige sur les espaces publics et en cœur d’ilot : Ouest, Sud-Ouest, Sud
Feuillus
Nord, Ouest, Est
Plantes à feuilles persistantes
o
Dans le cas de rues très étroites bordées de bâtiments (« rues canyon ») : éviter les arbres de hautes tiges qui amplifient la concentration des polluants au niveau du sol et des zones de circulation des usagers (impact sur la santé). De plus, ce couvert arboré peut jouer le rôle de cloche et empêcher la chaleur de s’évacuer dans l’atmosphère.
Planter devant les façades les plus impactées par le rayonnement solaire. (Sud et Ouest)
Dans ce cas, privilégier une végétalisation des façades. (Voir fiche “Végétaliser une partie des façades en leur donnant une fonction support de biodiversité”).
•
Privilégier les espèces indigènes au territoire pour décupler la biodiversité (Gleditzsia exogène + O espèce d’insecte / Chêne pédonculé potentiellement 520 + espèces d’insectes) Cf. fiche choisir les espèces végétales parmi celles préconisées).
•
Les arbres luttent contre l’îlot de chaleur grâce à l’évapotranspiration qui consomme la chaleur et qui transforme l’eau absorbée par les racines en vapeur d’eau qui se disperse dans l’air. Les arbres permettent de laisser passer le soleil l’hiver pour chauffer les espaces et bloquer le rayonnement direct l’été pour éviter la surchauffe. Ce sont des protections solaires naturelles.
Exemples illustrés •
o o
Pour comprendre •
Ressources
Le bois habité, Euralille 2, 2015 : Des arbres de haute tige sont plantées le long des rues principales et des façades pour minimiser les nuisances sonores.
Figure 1 Source : Leclercq associés
o
Arbo climat : outil de scénario de plantation. Région Hauts de France et ADEME 2012 Guide l’arbre en milieu urbain, acteur du climat en région Haut de France. 2018 Guide de mise en œuvre : arbres en milieu urbain. Trees & Design. Action group. 2014
o Carte ilot de chaleur urbain à venir.
ADAPTATION AUX CHANGEMENTS CLIMATIQUES
o
Rafraîchir l’îlot
BASE : Favoriser une bonne circulation de l’air par l’orientation et l’implantation des bâtiments en prenant en compte les vents dominants durant l’été
Favoriser un schéma en quinconce dans la disposition des bâtiments. Les constructions sont implantées à 45° par rapport aux vents dominants. Cela va créer des zones de haute pression et de basse pression sur le bâtiment engendrant une ventilation naturelle des parois et des espaces.
Applicabilité : Aménagement / Construction Pièces justificatives à fournir : PC > plan masse + justifier par écrit Pour limiter les besoins en énergie d’un bâtiment, il est intéressant de profiter des sources énergétiques « gratuites » comme le soleil et le vent, qui vont naturellement chauffer ou ventiler les ilots dès lors que leur orientation et leur implantation sont bien réfléchies. Une bonne implantation pourra aussi permettre une meilleure ventilation et surventilation naturelle dans les logements.
Figure 1 Configuration à privilégier
o
Cette disposition permet une ventilation naturelle optimale dans les logements traversants. (Voir fiche “Permettre de surventiler durant la nuit pour rafraîchir”).
Bonnes pratiques •
Réaliser une étude du site o o
•
Prendre en compte les données météorologiques du territoire de Lille et les données de vents locales : vents dominants l’été. Dans le cas d’une nouvelle opération d’aménagement, vérifier à l’aide d’une étude aéraulique que le nouvel aménagement ne va pas réduire le rôle rafraichissant des vents dans l’îlot et sur le reste du territoire.
Adapter l’implantation du bâti en fonction du vent dominant :
Figure 2 Orientations à privilégier par rapport au vent dominant pour favoriser la surventilation naturelle des logements.
o Adapter l’orientation à celle des points cardinaux : Dans le cas de la ville de Lille, le vent dominant est globalement orienté Sudouest toute l’année et Ouest l’été. Il est donc intéressant de
penser à une configuration d’appartements traversants orientés Nord Sud pour l’apport solaire.
C’est pourquoi l’air va plus facilement circuler quand une façade est en dépression et l’autre en surpression.
Ressources Figure 3 Orientation optimale du logement en considérant la course du soleil et les vents dominants l'été à Lille
Pour comprendre •
Le vent est un mouvement de l’air qui peut avoir une vitesse plus ou moins importante. Quand le vent arrive sur une façade, il exerce une force sur sa surface : une « pression ». De l’autre côté, la façade qui ne reçoit pas de vent n’est pas soumise à cette même pression. La façade qui reçoit le vent a donc une pression plus importante que celle qui ne le reçoit pas. On dit qu’elle est en « surpression » tandis que l’autre est en « dépression ». L’air se déplace des zones de haute pression vers les basses pressions.
•
Données o Vents dominants Lille
-
ADAPTATION AUX CHANGEMENTS CLIMATIQUES Concevoir des bâtiments confortables toute l’année
-
BASE : Favoriser une forte inertie des bâtiments
-
Applicabilité : Aménagement / Construction / Rénovation Pièces justificatives à fournir : PC > justificatif du bureau d’études thermique Favoriser l’inertie d’un bâtiment permet d’amortir les variations de températures naturellement, en fonction des saisons et du moment de la journée et ce pour améliorer le confort thermique. Dans un bâtiment, cette inertie est présente dans la structure constructive lourde.
•
Point de vigilance : il vaut mieux beaucoup de parois lourdes de faible épaisseur qu’une seule paroi lourde de très forte épaisseur, car ce sont les premiers centimètres qui travaillent
•
Exemples de matériaux lourds, denses : o
Matériaux minéraux : pierre naturelle, blocs de béton bas carbone, blocs de béton cellulaire, blocs silico-calcaires, plâtre
o
Matériaux géo-sourcés : briques de terre cuite creuses, terre crue : pisé, adobe, blocs de béton d’argile expansée
o
Matériaux bio-sourcés : blocs de chanvre, isolation dense de type ouate de cellulose ou fibre de bois compactée
Bonnes pratiques •
Favoriser l’inertie selon le système constructif retenu : o
o
Structure intérieure lourde (ex : structure béton) : l’inertie y est naturellement présente -
Elle est obtenue par les planchers et les murs de refends lourds.
-
Si l’inertie intérieure d’un bâtiment est lourde, la présence de murs extérieurs lourds n’a plus aucune influence sur la température intérieure en été. Cela laisse donc la liberté d’adopter, pour ces parois, des structures plus légères sans aucune inertie.
Structure légère : apporter de l’inertie à l’aide de matériaux lourds (ex : ossature bois)
Ajouter de l’inertie dans les murs intérieurs : remplir avec une isolation lourde Ajouter de l’inertie sur la surface des murs intérieurs : parement en brique de terre crue, enduit chaux sable, plaque de plâtre… Ajouter de l’inertie dans les cloisons intérieures : brique de terre crue, plâtre, bois massif contrecollé, brique creuse terre cuite... Ajouter de l’inertie dans le plancher : possibilité de couler une chape béton sur la dalle de bois, privilégier un carrelage lourd…
•
Anticiper la présence des murs lourds dans le plan du logement : o
•
Penser à l’adaptabilité du logement et privilégier des matériaux démontables pour les cloisons qui peuvent être amenées à disparaître ou à être déplacées (arrivée d’un enfant, disparition d’une chambre, etc.)
S’aider de la simulation thermique dynamique pour comparer divers scénarios de composition pour les parois opaques et étudier leur impact en terme de confort d’été.
Pour comprendre •
Le jour : l’augmentation de la température de l’air intérieur est limitée par la capacité de stockage des matériaux denses dont la température est plus faible
Comportement d’un mur intérieur lourd l’été :
Source : AOP
La nuit : grâce à la surventilation naturelle, les calories stockées dans les éléments lourds durant la journée sont libérées (sous réserve d’une différence de température suffisante entre l’air intérieur et l’air extérieur
ADAPTATION AUX CHANGEMENTS CLIMATIQUES Informer et sensibiliser les occupants BASE : Informer les occupants des dispositifs mis en place pour le confort d’été, et les sensibiliser aux bons gestes à adopter
•
Expliquer l’intérêt d’une surventilation nocturne (Cf. fiche dédiée), indiquer simplement le fonctionnement de la solution retenue et le comportement à adopter par les occupants pour que cela fonctionne correctement.
•
Informer des autres gestes à adopter : o
Applicabilité : Construction / Rénovation Pièces justificatives à fournir : Conformité > justifier par écrit + photos éventuelles Après usage > bilan annuel des actions réalisées
o o Ressources
Pour garantir le confort d’été dans leur logement, les occupants doivent être sensibilisés aux gestes à adopter et savoir utiliser les outils mis à leur disposition. Bonnes pratiques Ci-dessous une liste non exhaustive d’informations à communiquer aux occupants : •
Fermer les fenêtres quand il fait plus chaud à l’extérieur qu’à l’intérieur. Éviter les apports internes de chaleur trop importants (cuisine). Arroser les plantes le soir pour rafraîchir l’air ambiant.
Expliquer comment utiliser au mieux les protections solaires l’été :
MATIN
MIDI
APRÈS MIDI
Fermer les protections solaires à l’Est. Si logement inoccupé la journée, fermer toutes les protections solaires du logement
Si protections mobiles au Sud : les fermer
Fermer les protections solaires à l’Ouest.
•
Chaud dehors, frais dedans. Garder son logement frais l’été, ADEME, 2020
•
Cartographie des lieux frais du territoire, Plan canicule Ville de Lille.
ADAPTATION AU CHANGEMENT CLIMATIQUE Concevoir des bâtiments confortables toute l’année
o
Disposer les ouvertures de manière optimale : elles doivent être suffisamment grandes et se faire face pour maximiser la surventilation.
BASE : Maximiser le nombre de logements traversants
Applicabilité : Aménagement / Construction Pièces justificatives à fournir : PC > plans de niveaux + justifier par écrit (part de T1 et T2 bi-orientés, part de T3 et + traversants) Les logements traversants offrant des ouvertures sur au moins deux façades d’orientations opposées permettent de favoriser la surventilation traversante et d’apporter un éclairage naturel dans toutes les pièces de vie. Bonnes pratiques • •
Privilégier une bi orientation pour 80% des T1 et T2 Privilégier 100% des T3 et plus en traversants.
•
Favoriser la surventilation naturelle nocturne : o
Éviter les obstacles entre les deux façades ouvertes qui pourraient freiner la traversée de l’air frais. Ces obstacles peuvent être des pièces ou de grands mobiliers.
Image 1 : Surventilation facilitée par l’espace dégagé. Image 2 : Surventilation du logement difficile, il manque une ouverture dans l’entrée et le bloc sanitaire fait obstacle.
•
Organiser le plan en fonction des orientations : o
o
Privilégier les meilleures orientations pour les pièces de vie. Faciliter l’apport solaire tout en laissant la possibilité de surventiler la nuit. Organiser les chambres et pièces humides vers les orientations les moins privilégiées. L’été, cela crée un espace plus frais car moins touché par les apports solaires, l’espace de nuit peut être fermé la journée pour ne pas surchauffer. L’hiver, on laisse l’air chaud du séjour y pénétrer pour chauffer naturellement.
spécialiste en gestion des eaux pour son positionnement et sa dimension.
ADAPTATION AUX CHANGEMENTS CLIMATIQUES Rafraichir l’ilot •
PERFORMANCE : Mettre en œuvre des noues végétalisées
o
o
Applicabilité : Aménagement / Construction Pièces justificatives à fournir : PC > plan masse Conformité > photos + surface des noues Les noues végétalisées sont des dépressions du sol qui servent à recueillir les eaux de pluies pour faciliter leur infiltration naturelle dans la pleine terre en évitant le ruissellement. Contrairement aux systèmes classiques enterrés, cela permet de recharger les nappes phréatiques et de créer un environnement de fraîcheur grâce à la présence de l’eau et des espèces végétales qui s’y développent. Sa conception est simple et son coût souvent peu élevé, une noue classique peut coûter jusqu’à dix fois moins cher qu’un système de réseau enterré.
o
Anticiper la présence de noues dans le projet : o
Réaliser une étude approfondie et un diagnostic du site (gestion actuelle de l’eau, capacité d’infiltration des sols, levés topographiques, pluviométrie…) qui peut être réalisé par un bureau d’étude des sols. Cela permettra de déterminer l’emplacement, le dimensionnement et le type de noue à mettre en place.
o
Intégrer des spécialistes à sa conception : un paysagiste pour son intégration dans l’espace vert, un bureau d’étude VRD et un
Les noues peuvent devenir des corridors écologiques pour les animaux : éviter les obstacles (bordures), privilégier les pentes douces pour leur faciliter l’accès. Les noues doivent être largement herbacées et/ou plantées pour faciliter l’infiltration de l’eau sans pour autant les transformer en milieux secs. La végétation doit être adapté à la biodiversité, aux condition humides tout en maximisant l’évapotranspiration créant l’effet « climatiseur ». Voir fiche « Choisir les espèces végétales préconisées ») Créer des milieux réellement humides : débit de fuite largement au-dessus du fond de la noue et/ou imperméabiliser de petites dépressions de quelques m2 faisant office de mares.
•
Intégrer les noues aux espaces verts en leur donnant plusieurs fonctions. En période sèche, elles peuvent servir d’aire de jeux ou d’espace de promenade.
•
Sensibiliser les habitants sur le fonctionnement des noues (Voir fiche « Mettre en place des panneaux pédagogiques informant des mesures prises sur le site en faveur de la biodiversité »).
•
Entretien : la qualité des écosystèmes créés et la faune prédatrice présente permettent de ne générer ni odeurs ni moustiques. La végétation doit être conçue pour nécessiter le moins d’entretien possible. Être attentif aux détritus jetés par la population. (Voir fiche « Élaborer un plan d’entretien des espaces verts et le présenter au gestionnaire »).
Bonnes pratiques •
Développer la biodiversité :
Pour comprendre •
Contrairement au fossé, la noue est peu profonde et plus large, avec des rives en pente douce. L’eau y est collectée naturellement par ruissellement ou à l’aide de rigoles et gouttières. La noue va ensuite stocker l’eau lors d’un épisode pluvieux puis va s’évacuer soit vers un exutoire (le moins intéressant car surcharge du réseau d’assainissement et rejet dans le milieu naturel via les déversoirs d’orage) soit par infiltration et évaporation. C’est cette dernière solution qui est à privilégier.
•
En fonction du contexte, des systèmes de drainage peuvent être installés pour faciliter l’évacuation. Cette solution n’est toutefois pas à favoriser car elle rend la végétalisation plus difficile et l’intérêt écologique limité.
•
Un réseau de noues ouvert peur remplacer un réseau classique d’eaux pluviales enterré (intérêts paysagé/écologique et en terme d’entretien).
Exemples illustrés •
Eco quartier de la Haute Deûle, commanditaires : Soreli pour la communauté Urbaine de Lille, 2017.
Figure 2 Noues paysagères le long des logements. Source : Atelier de paysages Bruel Delmar
Ressources
Figure 1 Schéma d'une noue classique avec infiltration naturelle de l'eau dans le sol. Source : Brussel bâtiment durable
•
Fiche technique, La noue d’infiltration, Adopta, 2019
•
Guide pratique, Intégrer la gestion des eaux pluviales dans les aménagements. o Fiche 10 (p. 139) : Conception paysagère des noues
•
Info fiches Bâtiment durable Brussel, « La noue », 2010
ADAPTATION AUX CHANGEMENTS CLIMATIQUES
Concevoir des bâtiments confortables toute l’année BASE : Mettre en place des protections solaires extérieures adaptées, fixes ou mobiles
Applicabilité : Construction / Rénovation Pièces justificatives à fournir : PC > justifier par écrit Conformité > photos En complément d’une implantation et d’une orientation bioclimatique du bâtiment, les protections solaires représentent un outil adaptable qui permet au bâtiment de moduler intelligemment ses apports énergétiques solaires en fonction des orientations et des saisons. Elles peuvent permettre de diminuer significativement les apports solaires donc la surchauffe l’été.
Figure 1 Cahiers de recommandations concernant l'architecture bioclimatique. PLU de la commune de Labastide Clermont.
o
SUD - débord de balcon ou brise-soleil horizontal : Le rayonnement solaire est stoppé l’été pour éviter la surchauffe. En hiver, il peut rentrer dans le logement et devient un apport de chaleur.
Bonnes pratiques •
Différences entre les types de protections solaires : Les protections solaires extérieures, intérieures ou intégrées au vitrage permettent un contrôle de la luminosité identique. Cependant, une protection solaire située à l’extérieur sera plus efficace contre la surchauffe car elle rejette le rayonnement solaire direct avant que celui-ci n’atteigne le vitrage.
•
Choisir le type de protection en fonction de l’orientation de la paroi vitrée (Voir tableau page 3).
Figure 2 Apport solaires au SUD en fonction des saisons
o
EST, OUEST - volets ou persiennes : Le volet est fermé le matin à l’Est ou l’après-midi à l’Ouest pour éviter la surchauffe. Le reste du temps, il est ouvert pour laisser passer la lumière naturelle.
Figure 3 Apports solaires à l'Est/ouest en fonction des saisons
•
Études qui peuvent aider à choisir et dimensionner les protections : o o
Simulation thermique dynamique (STD) (cf. fiche dédiée) Étude de Facteur de Lumière du Jour (FLJ) pour optimiser l’éclairage naturel dans les pièces
•
Informer les occupants de ce qu’ils doivent faire ou non par rapport aux protections mobiles (manuelles ou automatisées), en fonction des orientations et des saisons.
•
Point de vigilance : Dans le cas d’une surventilation naturelle nocturne du logement, les protections retenues devront permettre à l’air de rentrer la nuit.
Ressources •
Publications o Carnet pratique « les protections solaires » CAUE Haute Garonne
ORIENTATIONS Caractéristiques
TYPE DE PROTECTION SOLAIRE
CARACTERISTIQUES
EST Très ensoleillé le matin avec une lumière rasante, risque de surchauffe l’été
MOBILES
Les volets ou persiennes sont le plus utilisés dans les logements : on peut les fermer la nuit et le matin, puis les ouvrir la journée. Les persiennes permettent à l’air de pouvoir rentrer dans le logement la nuit, contrairement aux volets.
VERTICALES OPAQUES ou PERFORÉES
SUD-EST Très ensoleillé en fin de matinée, début du risque de surchauffe l’été SUD-OUEST Très ensoleillé en fin de journée, lumière rasante le soir, inconfort visuel, risque de surchauffe SUD Très ensoleillé, apport solaire important l’hiver à préserver, surchauffe l’été à éviter
FIXES HORIZONTALES OPAQUES
FIXES ou MOBILES HORIZONTALES
OUEST Lumière rasante l’aprèsmidi, inconfort visuel, risque de surchauffe
VERTICALES OPAQUES ou PERFORÉS
12 logements sociaux à Paris. MO : RAMDAM Architecture, MOE : RIVP, 2019
Persiennes coulissantes en laiton micro perforées à la manière de cloisons japonaises
Les balcons ou loggias peuvent faire office de protection solaire horizontale pour un logement. Elles peuvent aussi être couplées d’un système de protection vertical (conseillé) : rebord de mur, panneaux ouvrants, panneaux coulissants.
65 logements sociaux biosourcés – à Jouy-Le-Moutier. MO : MAZ Architecture, MOE : Immobilière 3F, 2017
Les balcons ou loggias peuvent faire office de protection solaire horizontale pour un logement. Les casquettes ou les brise-soleils peuvent aussi être utilisés.
72 chambres étudiantes, à Paris. MO : Lipsky + Rollet architects, MOE : Maison de l'Inde, 2013
OPAQUES MOBILES
EXEMPLE
On retrouve les mêmes caractéristiques En attente d’un exemple. qu’à l’Est.
Loggias couvertes couplées d’un système de panneaux verticaux en bois amovibles
Dimensions des loggias calculées pour induire une ombre suffisante l’été et laisser passer le soleil l’hiver
ADAPTATION AUX CHANGEMENTS CLIMATIQUES
Concevoir des bâtiments confortables toute l’année BASE : Permettre de surventiler durant la nuit pour rafraîchir
Bonnes pratiques •
Choisir le bon système de sur-ventilation : o
Applicabilité : Aménagement /Construction Pièces justificatives à fournir : PC > justificatif du bureau d’étude thermique La sur-ventilation nocturne, aussi appelée « free cooling » nocturne, est préférable à la climatisation dès lors que l’air extérieur est à une température inférieure à celle de l’air intérieur. C’est pour cela qu’elle est souvent utilisée la nuit, lorsque la température retombe. Alternative à la climatisation, moins énergivore, elle permet de libérer la chaleur stockée dans les parois et emmagasinée la journée pour refroidir le logement en période de grosse chaleur. En complément de la ventilation hygiénique, elle permet de renouveler l’air pollué au sein d’un logement, et d’améliorer la sensation de confort par accélération de l’air. La surventilation naturelle est à valoriser car c’est le système le plus efficace et le moins énergivore.
Surventilation naturelle traversante par effet du vent : L’air frais rentre par une façade (fenêtre ou grille de ventilation) grâce à la force du vent et repousse l’air chaud vers la façade opposée. Les logements traversants offrent une configuration optimale pour ce type de ventilation (voir fiche « Maximiser le nombre de logements traversants »).
Figure 1 Ventilation naturelle traversante. Source : guide de conception Freevent
o
Surventilation naturelle par tirage thermique : L’air frais entre naturellement dans le logement, et pousse l’air chaud qui va naturellement être extrait par une cheminée ou une fenêtre plus haute.
Figure 2 Ventilation naturelle par tirage thermique. Source : guide de conception Freevent
o
Surventilation hybride : Surventilation naturelle à laquelle on ajoute un système mécanique pour garantir un bon débit. L’air entre naturellement dans la pièce puis est extrait dans les pièces humides (cuisine ou salle de bain) à l’aide de cheminées à tirage thermique dont l’action est amplifiée par un ventilateur et extrait en toiture.
Figure 5 Ventilation mécanique simple flux en fonctionnement surventilation. Source : guide de conception Freevent
• Figure 3 Ventilation hybride. Source : guide de conception Freevent
o
Surventilation mécanique : Elle complète la ventilation mécanique hygiénique déjà présente (simple flux ou double flux).
Figure 4 Ventilation mécanique simple flux en fonctionnement hygiénique. Source : guide de conception Freevent
Informer les occupants : leur indiquer la solution de sur-ventilation retenue et le comportement à adopter pour que ça fonctionne correctement (cf. fiche dédiée).
SURVENTILATION NATURELLE AVANTAGES
-
CONTRAINTES
POINTS DE VIGILANCE
-
-
SURVENTILATION HYBRIDE
Coût d’installation limité si l’architecture s’y prête Système de ventilation silencieux Ne consomme pas d’énergie : système « gratuit » Ne nécessite pas d’entretien
-
L’ouverture des baies la nuit est compromise si l’environnement est bruyant et qu’il y a risque d’intrusion en RDC : installer un système de protection anti intrusion pour les ouvrants en RDC, installer un filtre anti bruit. Dépend de la bonne orientation du bâtiment face aux vents dominants : sinon, passer à un mode hybride. Obscurité partielle dans les chambres la nuit
-
Vérifier que les débits sont suffisants en confort d’été. Penser à l’implantation et l’orientation du bâti en amont (cf. fiche “Favoriser une bonne circulation de l’air par l’orientation et l’implantation des bâtiments...”). Faciliter la circulation de l’air dans le plan du logement dès la conception
-
-
SURVENTILATION MECANIQUE
Améliore la performance de la ventilation naturelle dans le cas où les débits sont trop faibles Système mécanique peu énergivore.
-
Maintenance des systèmes à prévoir.
-
-
-
Systèmes innovants pouvant nécessiter une ATEX.
-
Peu d’ajout technique à la ventilation hygiénique de base Système maîtrisé qui ne dépend pas des éléments mais de l’énergie.
Augmentation du diamètre des gaines qui peut être important Système plus énergivore
Dimensionner la ventilation hygiénique existante, en considérant une surventilation nocturne l’été. Anticiper l’espace nécessaire pour les gaines (cloisons, faux plafond, local technique)
Exemples illustrés •
Surventilation nocturne naturelle : Résidence pour chercheurs 107 logements, Cité universitaire Lacaton et Vassal, 2013, Régie immobilière de Paris.
Le projet propose une ventilation naturelle par tirage thermique dans des logements traversants. L’atrium amplifie l’effet cheminée, l’air est expulsé à travers les serres, ouvertes en été.
•
Surventilation nocturne hybride : Immeubles à gables du Grand Large, 101 logements. Maître d’œuvre : Nicolas Michelin et associés, Maîtres d’ouvrage : BECI, Nexity George V, Palm Promotion, SCI Dunkerque Grand Large, Dunkerque, 2010
Système de ventilation naturelle assistée. L’air neuf est introduit par les bouches situées dans les pièces principales (chambre, séjour) et l’air vicié est extrait dans les pièces humides, rejeté à l’extérieur par des conduits. La hauteur de la cheminée et la présence d’un ventilateur permet d’amplifier l’effet de tirage thermique de l’air.
Ressources •
Publications o
Guide de conception Surventilation et confort d’été, 2018
o
La ventilation naturelle en 6 opérations, TRIBU, 2013
o
Guide Confort d’été passif, ARENE Île de France, ICEB, 2012
o
Guide Ventilation naturelle et mécanique, ARENE Île de France, ICEB, 2012
o
Guide bâtiment durable Brussels. Dispositif de Free cooling, 2016
ADAPTATION AU CHANGEMENT CLIMATIQUE
Concevoir des bâtiments confortables toute l’année PERFORMANCE : Concevoir les bâtiments en s’appuyant sur une simulation thermique dynamique, tenant compte des changements climatiques en cours Applicabilité : Construction Justificatifs à produire : • PC > rapport • Conformité > rapport de la STD après mise à jour, conformément aux travaux réalisés
Le nombre d’heures sortant de la zone de confort de Givoni devra être inférieur aux seuils précisés dans le tableau : Zone de bruit
Normal
Performant
BR1
Inférieur ou égal à 80 h/an
Inférieur ou égal à 70 h/an
BR2
Inférieur ou égal à 70 h/an
Inférieur ou égal à 60 h/an
BR3
Inférieur ou égal à 60 h/an
Inférieur ou égal à 50 h/an
Voir : Le classement au bruit des baies : BR1, BR2, BR3 §
Il peut être demandé de respecter les exigences précisées dans le référentiel NF HQE Bâtiments Tertiaires (cf. p.91 à 93).
Concevoir des bâtiments confortables toute l’année nécessite d’optimiser leur conception à travers une étude fine de leur comportement vis-à-vis du confort d’été et des besoins de chauffage.
o
Réaliser l’étude pour différents scénarios météorologiques : § Utiliser des fichiers météorologiques correspondant à l’emplacement exact du bâtiment (logiciel type Météonorm) § Simuler le projet en conditions “moyennes”, en reprenant les températures moyennes mensuelles sur plusieurs années § Tester le projet en conditions estivales sévères (ex : canicule 2003 ou climat marseillais). § Étudier le projet dans des conditions climatiques futures, incluant les effets du réchauffement climatique
o
Définir des hypothèses de scénarios de fonctionnement et d’occupation adaptées au bâtiment étudié
La simulation thermique dynamique (STD) simule le métabolisme du bâtiment dans le temps en fonction de la météo et de l’occupation des locaux. Elle permet d’étudier l’impact de différentes variantes sur les besoins énergétiques et le confort thermique (notamment d’été) du bâtiment et d’augmenter sa performance dès la phase conception, en collaboration avec les architectes.
Bonnes pratiques • •
La STD étant un outil de conception, elle doit être réalisée en phase avantprojet, en lien avec les architectes. A inscrire dans le cahier des charges (a minima) : o
Objectif de confort d’été à atteindre §
Pour les logements : Ci-après, à titre indicatif, les exigences inscrites dans le référentiel NF Habitat de Cerqual.
Pour les bâtiments tertiaires :
•
Certains logiciels peuvent effectuer une STD mais aussi un calcul réglementaire ainsi qu’une ACV (ex : Pleiades).
•
Point de vigilance : il est nécessaire de faire le lien entre les hypothèses prises pour la STD et la réalité. Par exemple, si la fermeture des volets toute la journée permet une température de confort plus basse, ces conditions d’occultation peuvent devenir désagréables pour les occupants.
Pour comprendre 1/ Différences majeures entre l’étude thermique réglementaire et la STD : o
o
o
Dans une STD, les scénarios de fonctionnement sont définis en fonction de l’usage envisagé pour le bâtiment. Dans une étude thermique réglementaire, ces hypothèses sont “standards” et ne peuvent être modifiés. (Ex : occupation des locaux, allumage des éclairages, températures de chauffage...) Les données climatiques sont définies de façon conventionnelle dans la méthode de calcul réglementaire où la France est découpée en 8 zones climatiques « homogènes ». Chaque zone est définie autour d’une station météorologique de référence dont les données, en particulier les températures de l’air sont ensuite corrigées de l’altitude de la station de mesure pour être rapportées au niveau de la mer. Dans une STD, il est possible de définir les données climatiques et donc de réaliser l’étude avec les données correspondant à la station météorologique la plus proche du site. Il est également possible de faire varier le scénario météorologique afin de voir l’impact sur les résultats.
Le résultat d’une STD sera par conséquent plus proche de la réalité car il s’adapte aux conditions réelles d’utilisation du bâtiment.
2/ La zone de Givoni détermine une zone de confort hygrothermique. Elle dépend de l’hygrométrie et de la température de l’air. Cette zone peut être élargie en présence de mouvement d’air dans la pièce (brasseur d’air par exemple) permettant une meilleure convection et dissipation de la chaleur du corps. > Plus de détails dans l’annexe Confort Hygrothermique NF Habitat
Ressources • • • •
Cahier des charges de simulation thermique dynamique du référentiel habitat durable de la métropole de Lyon, 2016 (annexe 6) Cahier des charges type pour étude d’optimisation thermique dynamique, ADEME, 2013 Référentiel NF HQE Bâtiments tertiaires Guide de rédaction d’une simulation thermique dynamique, bâtiments tertiaires, CERTIVEA, 2014
Exemples •
Notice simulation thermique dynamique, ILOT K Lyon Confluence, 2013
ADAPTATION AUX CHANGEMENTS CLIMATIQUES
o
Rafraîchir l’ilot
BASE : Végétaliser toutes les toitures terrasses en leur donnant une fonction support de biodiversité
•
Composition du substrat : o Le substrat doit être de composition majoritairement minérale, léger (schiste expansé, argile concassée.) et de granulométrie variable. o Réserver au moins 20% de la surface à du substrat sans recouvrement végétal (important pour la faune) o Créer des micro habitats à l’aide de tas de bois mort, de tas de pierre ou de bacs contenant 60cm de sable pour les abeilles o Privilégier les matériaux durables ou de réemploi : couche de drainage en matériaux recyclés, substrats de briques concassées
•
Végétalisation (Cf. fiche « Choisir les espèces végétales parmi celles préconisées ») o Les espèces plantées sont principalement des plantes indigènes vivaces qui poussent naturellement en milieux secs et ensoleillés. o La végétation doit être « peu productive » pour faciliter l’entretien et ne pas manquer d’eau, proscrire les engrais.
•
Anticiper la présence de la toiture végétalisée o Il sera nécessaire de dimensionner la structure en considérant la charge du substrat. o Prévoir les systèmes de récupération des eaux de pluie en toiture o Si cela est prévu, anticiper la présence des cellules photovoltaïques sur le substrat o Prévoir des cheminements prévus pour les visites annuelles
Applicabilité : Construction Pièces justificatives à fournir : PC > plans des toitures + coupes correspondantes + note descriptive Conformité > photos + surface de toiture végétalisée Les toitures végétalisées contribuent à rafraichir l’ilot par la présence du végétal, à améliorer le confort d’été de ses occupants et à dépolluer en captant les particules fines de l’atmosphère. Par une journée ensoleillée, un toit foncé peut atteindre une température de 80°, un toit blanc 45° et un toit végétalisé 29° (température de l’air). De plus, permettent de diminuer le rejet des eaux pluviales vers les réseaux d’assainissement, de favoriser la biodiversité et de contribuer au maillage des trames vertes.
Bonnes pratiques •
Choisir le type de toiture végétalisée : o
•
Le recours aux toitures végétalisées extensives ou semi intensives est privilégié car elles représentent une meilleure solution en termes de carbone et de finance.
Optimiser l’épaisseur o
L’épaisseur idéale afin d’obtenir un gain de biodiversité et une action de tamponnement et de stockage d’eau est de 22cm.
Pour limiter la charge et les coûts, il est possible de faire varier l’épaisseur de substrat entre 7cm et 22cm.
Pour comprendre
Coût estimatif
Les toitures végétalisées sont caractérisées par l’implantation d’un complexe végétal posé sur feutre lui-même porté par une structure de drainage elle-même posée sur l’étanchéité ainsi protégée.
Figure 1 (de gauche à droite) Schéma de composition d'une toiture semi intensive et extensive. Source issue du CSTC
•
Différence entre extensif et semi intensif :
Extensive
Semi intensive
Surcharge
60 à 180 kg/m2
150 à 350 kg/m2
Support
Structures légères (acier, bois, béton)
Structures légères (acier, bois, béton)
Pente
0 à 20% (45% si aménagements spéciaux)
0 à 20%
Épaisseur substrat Entretien
3 à 14 cm
12 à 30 cm
1 à 2 visites par an
4 visites par an
Source : Fiche 1, Guide technique, Biodiversité & bâti.
•
125€ /m2 (2/3 étanchéité, 1/3 végétalisation).
Ressources •
Guide du bâtiment durable Brussel, Réaliser des toitures vertes.
•
Guide technique Biodiversité & bâti, Toitures végétalisées : les différents systèmes. Guide technique, biodiversité et bâti,
•
Guide technique : systèmes de végétalisations de toitures et de terrasses, retours d’expériences et exemples. Ecovegetal, 2020.
•
Aménager avec le nature en ville, ADEME. Chiffres et retours d’expériences.
ADAPTATION AUX CHANGEMENTS CLIMATIQUES
Rafraîchir l’ilot
PERFORMANCE : Végétaliser une partie des façades en leur donnant une fonction support de biodiversité
Type de végétalisation
Plantes grimpantes autonomes : se figent par elle-même en façade.
Plantes grimpantes sur support
Préconisations
Éviter les surfaces lisses en façade (métal, plastique)
Éviter les gouttières trop proches sur lesquelles les plantes pourraient se développer
Privilégier les surfaces rugueuses (pierre, brique, béton, crépis.)
Applicabilité : Construction / Rénovation Pièces justificatives à fournir : PC > plans des façades concernées + note descriptive Conformité > photos + surface de façade végétalisée Végétaliser les façades permet d’apporter de la verdure en ville sans consommer d’espace au sol. Cela a un impact direct sur le rafraîchissement des rues et sur la réduction de l’ilot de chaleur urbain. Isolant extérieur naturel, la végétation agit comme protection thermique contre le chaud et le froid et apporte de l’ombre aux surfaces vitrées. La température maximale des murs végétalisés est de 30° au maximum, contrairement aux murs classiques qui peuvent atteindre 60°. La végétalisation par plantes grimpantes reste la technique la plus favorable à la biodiversité et la plus économe en termes de moyens et de coûts.
Plantation en pleine terre ou en bac en pied de façade
Réaliser la végétalisation sur des façades peu encombrées (fenêtres, gouttières.) pour faciliter l’entretien. Favoriser les pignons aveugles.
•
La végétalisation par plantes grimpantes est valable pour des hauteurs allant jusque 20m maximum.
•
Les solutions les plus courantes et les moins coûteuses :
Plantation en pleine terre ou en bac en pied de façade ou à différentes hauteurs Supports : treillis, pergolas, filins, filets
Mise en œuvre
Privilégier les supports en matériaux naturels (bois, corde.)
Bonnes pratiques •
Anticiper la croissance des végétaux : choisir un support suffisamment éloigné de la façade
Exemple
Totem vert, Roubaix
Centre commercial, Bâle, Suisse.
•
o o
•
•
Exposition : Privilégier les feuilles persistantes pour les façades exposées Nord. Privilégier les plantes caduques sur les façades exposées Sud et Ouest, elles protègeront le bâti des fortes de chaleur l’été et laisseront passer la lumière l’hiver.
Anticiper la présence de fosses en pleine terre en bas de la façade : profondeur maximale de 50 cm.
Figure 1. Source : MEL
•
Maintenance : o o
Privilégier une taille annuelle pour que les plantes n’atteignent pas les tuiles et les gouttières. Dans le cas de plantes grimpantes sur support : vérifier la tension des câbles chaque année, prévoir de retendre si besoin.
Favoriser les espèces locales, non toxiques, éviter les espèces envahissantes et les espèces exotiques.
Coût estimatif •
La végétalisation par plantes grimpantes est < 50€ du m2.
Ressources •
Guide de végétalisation des façades, Strasbourg euro métropole, 2017.
•
Guide de végétalisation des façades, Grenoble
BIODIVERSITÉ
Préserver et protéger la biodiversité (faune et flore)
o
Rendre visible les protections solaires intérieures ou extérieures (rideaux, paravents, brises soleils…)
BASE : Choisir des formes et des matériaux de construction favorables à la biodiversité
Applicabilité : Aménagement / Construction / Rénovation Pièces justificatives à fournir : PC > justifier par écrit S’il est important de favoriser la présence de la biodiversité grâce au végétal et aux aménagements adaptés, le bâtiment représente lui-même un élément ayant un impact son environnement. De ce fait, il est nécessaire qu’il puisse devenir support de biodiversité à travers ses matériaux ou sa conception, mais aussi qu’il ne représente pas un danger pour la faune et la flore.
Figure 2 Source : Les oiseaux, le verre et la lumière dans la construction.
o
Proposer des vitres nervurées, cannelées, dépolies, sablées, imprimées, sérigraphiés, colorés, opaques…
Bonnes pratiques •
Anticiper les risques de collision des oiseaux sur les vitrages. Ils représentent un double danger pour la faune : transparent ; il n’est pas perçu par l’oiseau, réfléchissant, il lui donne l’illusion d’un milieu naturel. o
Éviter les angles entièrement vitrés :
Figure 1 Source : Les oiseaux, le verre et la lumière dans la construction.
Figure 3 Source : Les oiseaux, le verre et la lumière dans la construction.
o o
Limiter la réflexion du verre (15% max), Dans le cas d’une rénovation, poser des bandes ou motifs autocollants. Le marquage doit être le plus contrastant possible : les couleurs claires sont les plus visibles pour les oiseaux, préférer un marquage vertical, le placer à l’extérieur et couvrir toute la surface.
Figure 4 Source : Les oiseaux, le verre et la lumière dans la construction.
o
Poser des grillages, moustiquaires, mailles ou tôles perforées, végétation…
Exemples illustrés •
Groupe scolaire de la biodiversité et gymnase Boulogne-Billancourt (92), architectes : Chartier Dalix, Maitrise d’ouvrage : Saem Val de Seine Mur d’enceinte habité : 114 espèces végétales dont 44 issues de plantation et 70 arrivées spontanément. Les façades sont faites de blocs de béton préfabriqués décalés avec des variations de profondeur pour favoriser la création de nichoirs ou de surplombs
Figure 5 Source : Les oiseaux, le verre et la lumière dans la construction.
o
•
Choisir des matériaux écologiques ayant peu d’impact sur la biodiversité (cf. fiche matériaux biosourcés). Se référer au bilan écologique présent dans la fiche FDES du produit
Permettre à la petite faune et à la flore de s’installer spontanément sur l’architecture sans lui porter préjudice : o o
Absence de nocivité des matériaux employés Porosité de l’enveloppe extérieure : à envisager à toutes les échelles (microscopique : trou infime pour permettre la germination ou la ponte d’un insecte, échelle de la cavité : retraits pouvant servir de reposoir à oiseau ou nichoir (cf fiche).
Figure 6 Source : Chartier Dalix architectes
Ressources •
Danger des surfaces vitrées et solutions alternatives, Bâti et biodiversité
•
Les oiseaux, le verre et la lumière dans la construction : les solutions à mettre en œuvre pour limiter les collisions, Vogelwarte, 2012
BIODIVERSITÉ
•
Choisir des espèces d’arbres ou d’arbustes locaux :
Créer des milieux et habitats naturels diversifiés BASE : Choisir les espèces végétales parmi celles préconisées
Applicabilité : Aménagement / Construction / Rénovation Pièces justificatives à fournir : Conformité > liste des espèces végétales retenues La région des Hauts-de-France abrite près d’un tiers de la flore métropolitaine indigène de par ses habitats naturels diversifiés. Les espèces exotiques présentes sont au nombre de 621, cependant, d’après l’observatoire de la biodiversité des Hauts-de-France, 45% d’entre-elles sont considérées comme envahissantes et représentent aujourd’hui un risque pour la biodiversité locale. Il est donc nécessaire de privilégier une gestion concertée et raisonnée des espèces végétales plantées dans les opérations, en choisissant les espèces préconisées par les spécialistes.
Bonnes pratiques •
Critères généraux à prendre en compte pour le choix des espèces végétales : o o o o o
Majoritairement indigènes Diversifiées Résistantes à la chaleur Non allergènes Non envahissantes et mellifères pour les espèces horticoles exotiques.
Figure 1 Source : Guide pour l'utilisation d'arbres et d'arbustes pour la végétalisation
•
Choix des espèces d’autres type de végétation (en dehors des arbres et arbustes) voir avec la NEV.
•
Privilégier les producteurs et pépinières locales.
•
Adapter les espèces en fonction du milieu et du support : voir avec la NEV. o
o o o
Noues végétalisées : Exemple de végétaux : Carex, Phragmites, Reine des près, Salicaire, Saule blancs, Aulne glutineux. Ces végétations dites de mégaphorbiaie ont aussi l’intérêt d’une durabilité sans limite et ne nécessitent qu’un entretien très réduit. Mares écologiques : Toitures terrasses : Façades végétalisées :
Pour comprendre Espèce indigène : Espèce qui évolue dans son aire naturelle de répartition. Cette aire de répartition peut être très petite, et couvrir par exemple une unique petite île, on parle alors d’espèce endémique, ou alors très grande jusqu’à couvrir un continent, voire le monde entier (espèce cosmopolite) Espèce exotique : Le terme « exotique » s’oppose à celui d’« indigène ». Il s’agit donc simplement d’une espèce implantée en dehors de son aire naturelle de répartition. On parle aussi d’espèce exogène ou allochtone. Espèce exotique envahissante : espèce introduite, de façon volontaire ou fortuite, en dehors de son aire de répartition naturelle par le biais des activités humaines. Les espèces exotiques envahissantes menacent les habitats ou les espèces indigènes avec des conséquences écologiques, économiques ou sanitaires négatives. Les plantes mellifères sont les plantes produisant de bonnes quantités de nectar et de pollen de bonne qualité et accessibles par les abeilles.
Ressources •
Liste des espèces exotiques envahissantes dans les hauts de France : fiches reconnaissance, Conservatoire Botanique National de Bailleul, 2020.
•
Guide pour la plantation d’arbres et d’arbustes dans le Nord Pas de Calais, Conservatoire Botanique National de Bailleul, 2011
•
Trouver les espèces et producteurs dans la région. (Barre de recherche : « Les végétaux marqués de la région », Office française de la biodiversité
BIODIVERSITÉ
Connaître l’état existant et planifier
•
Les critères à intégrer dans le « projet global biodiversité » : o
BASE : Définir un projet global « biodiversité » pour l’opération
Concevoir une architecture écologique §
Définir un « partis pris » écologique adapté au contexte : - Choisir les matériaux favorables à la biodiversité - Éviter l’étanchéisation systématique des espaces extérieurs et des éléments de voirie - Mettre en œuvre un éclairage limitant la pollution lumineuse - Limiter les obstacles à la circulation de la faune - Végétaliser les toitures terrasses - Végétaliser une partie des façades
§
Concevoir des aménagements favorables à l’accueil du vivant. - Mettre en place ces gîtes et nichoirs - Mettre en œuvre des mares écologiques - Mettre en œuvre des noues végétalisées
Applicabilité : Aménagement / Construction Pièces justificatives à fournir : PC > projet global « biodiversité » Définir un projet global « biodiversité » c’est penser l’adaptation de l’intégralité du projet au cœur de la biodiversité présente et ce sur tous les aspects (matériaux, espaces extérieurs, limites de parcelle, etc.) et les étapes du projet (conception, chantier, gestion, etc.)
Bonnes pratiques •
Bien connaitre la biodiversité du site pour planifier un projet global : o o
Prendre en compte les orientations locales (trame verte, bleue, brune et noire de la ville, de la métropole et de la région) Prendre en compte le diagnostic écologique réalisé sur le site
•
Mettre en œuvre un programme avec un cahier des charges relevant de toutes les décisions prises dans le cadre du projet global.
•
En lien avec l’écologue, prévoir également d’associer systématiquement un paysagiste pour définir ce projet. Nommer un référent biodiversité à toutes les étapes.
o
Optimiser le potentiel écologique du projet par rapport à son contexte urbain, rural... §
Préserver les éléments naturels existants - Sauvegarder les arbres remarquables - Prendre en compte la biodiversité pendant le chantier - Élaborer un plan d’entretien des espaces verts et le présenter au gestionnaire
§
Maximiser les biotopes utiles et les fonctionnalités écologiques - Si un arbre est abattu, replanter au min 2 arbres - Favoriser le réemploi des terres excavées sur site - Choisir les espèces végétales parmi celles préconisées - Conserver un maximum de pleine terre
o
•
Développer les services rendus, pour le bien-être des usagers : §
Mettre en scène la biodiversité sur le site : - Mettre en place des panneaux pédagogiques informant des mesures prises sur le site en faveur de la biodiversité
§
Offrir des services de nature pour les usagers du bâtiment : - Dédier des surfaces à l’activité potagère pour les habitants - Assurer l’animation de ces surfaces potagères la première année et inclure à cette animation une action sur le compostage
Réaliser un bilan avant/après “zéro perte nette de biodiversité”
du
projet
en
vue
Pour comprendre •
Ces éléments et exigences sont issues du label Biodivercity :
d’une
Figure 1 Source : CIBI, le vivant et la ville
Ressources •
Guide biodiversité et chantiers, Urbanisme bâti et biodiversité, 2019
d’entretien demandé pour établir une gestion adaptée et moins coûteuse. Elle privilégie les méthodes naturelles plutôt que les herbicides.
BIODIVERSITÉ
Informer et animer BASE : Élaborer un plan d’entretien des espaces verts et le présenter au gestionnaire Applicabilité : Aménagement / Construction Pièces justificatives à fournir : Conformité > plan d’entretien + attestation du gestionnaire
-
Le développement libre : il s’agit d’une technique de gestion visant à laisser la végétation se développer librement de manière. Ponctuelle, permanente, localisée ou étendue. Ces zones sont un véritable atout pour la biodiversité.
-
Gestion des déchets verts (issus de la tonte) : faire d’un déchet une ressource organique pouvant être utilisée à travers différents moyens :
Un plan d’entretien intègre, en plus du plan de désherbage, un plan de gestion. Il permet de faire un état des lieux des pratiques et listes des actions de gestion, d’entretien et d’animations à mettre en place dans le temps. Il accompagnera le gestionnaire sur l’ensemble de la durée de validité du document.
§
§
Bonnes pratiques • Un engagement en terme de suivi des végétaux et espaces verts doit obligatoirement être pris pour au moins 3 ans. •
-
Les éléments d’un plan de gestion o
Présentation et description du site : contextualiser le projet dans la géographie et les enjeux locaux.
o
Diagnostic écologique du site qui aura été réalisé en amont par un écologue (cf. fiche)
o
Les préconisations de gestion d’aménagement : visent à proposer des actions de gestion ou d’aménagement pour conserver la biodiversité du site. Liste non exhaustive de préconisations : -
La gestion différenciée : il s’agit d’une technique de gestion raisonnée qui différencie les espaces verts selon le niveau
Le compost : recycler et décomposer les déchets verts pour en faire des engrais naturels directement utilisable dans les espaces verts Paillage ou mulching : matériau organique servant à recouvrir le sol pour le protéger et éviter les paillages plastiques (constitué de feuilles mortes, broyat de bois, résidus de tonte, compost.)
Éviter l’usage de produits phytosanitaires. § § § §
Pratiquer la lutte biologique Choisir des plantes résistantes Proposer des cultures alternées Utiliser le paillis pour éviter la prolifération des plantes
o
Le plan d’interprétation : sensibiliser les habitants au plan de gestion à travers la communication pédagogique sur le site (cf. fiche)
o
Synthèse : l’ensemble des actions doit faire l’objet d’une synthèse sous la forme d’un calendrier et d’une cartographie des préconisations.
o
•
Les annexes techniques : apportent des conseils techniques en plus pour approfondir certains sujets
Préconisations sur la maintenance et la gestion des espaces végétalisés
ESPACES VERTS Toiture végétalisée extensive
PRÉCONISATION DE MAINTENANCE ET DE GESTION 1 à 2 visites par an avant la période estivale et après la période automnale
Toiture végétalisée semi 4 visites par an intensive Façade végétalisée
Noues végétalisées
-
-
Mare écologique
-
-
Enlever les mousses et les feuilles mortes) Désherbage manuel des végétaux indésirables Contrôle des descentes d’eau pluviales
2 entretiens techniques par an pour les jeunes pousses, 1 par an pour les pousses plus matures. Possibilité d’une taille annuelle pour libérer les ouvertures et les systèmes de récupération des eaux de pluie. Fauchage tous les 2 ans. Privilégier un fauchage tardif plutôt qu’une tonte régulière., sauf si la noue est utilisée comme espace public. Arrosage des végétaux lors de sécheresse. Réaliser un curage à la fin de l’Automne si présence de vase Faucardage automnal pour couper les parties aériennes + prévoir déracinement de certaines espèces tous les 2 ou 3 ans.
Ressources •
Rédiger un plan de gestion et d’interprétation, Biodiversité et bâti
•
Mettre en place une gestion différenciée, Biodiversité et bâti
•
Développement libre, Biodiversité et bâti
•
Gérer les déchets verts, Biodiversité et paysage urbain
BIODIVERSITÉ
Préserver et protéger la biodiversité (faune et flore)
•
BASE : Éviter l’étanchéisation systématique des espaces extérieurs et des éléments de voirie
o o o o o o o o
Applicabilité : Aménagement / Construction / Rénovation Pièces justificatives à fournir : PC > note indiquant les mesures prévues Conformité > indiquer ce qui a été réalisé + photos L’imperméabilisation des sols engendrent de nombreux problèmes sur le cycle naturel de l’eau. En effet, le risque d’inondation est plus important sur les zones perméables, de plus, le ruissellement de ces eaux avant infiltration engendre une pollution des nappes phréatiques en profondeur. La minéralisation des sols est aussi un facteur d’augmentation du phénomène d’ilot de chaleur urbain. Privilégier les matériaux poreux et perméables permet à l’eau de s’écouler normalement pour remplir les nappes et renforce la présence de nature en ville pour accueillir la faune et la flore.
o Toitures terrasses végétalisées Utiliser des revêtements de sol poreux pour les éléments de voirie (accès, parking, routes...) Pavés poreux Graviers/sable Pavés non rejointoyés Gazons stabilisés Dalle gazon béton Dalle gazon terre cuite Copeaux de bois Gravier gazon
•
Se renseigner en amont sur les caractéristiques physiques du sol pour déterminer le type de revêtement le mieux adapté (surtout pour les grandes surfaces)
•
Planter des arbres aux abords des voiries pour permettre à la pluie d’être interceptée par le feuillage.
•
Ordre d’idée de la performance du projet en fonction de son pourcentage d’imperméabilisation
Bonnes pratiques •
Limiter l’emprise au sol du bâtiment pour réduire les zones imperméables.
•
Intégrer un paysagiste pour déterminer les types de matériaux à utiliser pour être en accord avec le contexte bâti.
•
Utiliser des revêtements de sol perméables pour les espaces extérieurs o
Espaces verts de pleine terre plantés et horizontaux (Cf. fiche dédiée)
Figure 1 Source : Guide du bâtiment durable, Brussel
•
Atténuer les conséquences lorsque l’imperméabilisation des sols ne peut pas être évitée. Récupérer les eaux pluviales en favorisant leur infiltration ou leur évaporation, organiser leur stockage et leur écoulement progressif.
o
o o o o o
Utiliser les fosses des arbres : mélange terre pierre pour les arbres qui tolèrent les sols engorgés (type Salix alba) permettent l’évapotranspiration d’énorme quantité d’eau. Bassin de rétention à sec Noue paysagère (Cf. fiche) Chaussée à structure réservoir Tranchée d’infiltration La chaussée à structure réservoir
Ressources •
Gérer les eaux pluviales sur la parcelle, Guide bâtiment durable, Brussels
•
Fiche technique, La tranchée d’infiltration, ADOPTA, 2019
•
Fiche technique, La chaussée à structure réservoir, ADOPTA, 2021
•
Guide nature en ville, Liste de revêtements perméables : conseils pour la réalisation et l’entretien, Ville de Neutchâtel (Suisse), 2004
BIODIVERSITÉ
•
Préserver et protéger la biodiversité (faune et flore)
La qualité des sols du site receveur doit être maintenue La qualité de l’eau est maintenue et les écosystèmes préservés o Les caractéristiques chimiques de terres excavées sont compatibles sur le plan sanitaire. o o
BASE : Favoriser le réemploi des terres excavées de préférence sur site
Applicabilité : Aménagement / Construction Pièces justificatives à fournir : PC > note indiquant les mesures prévues Conformité > indiquer ce qui a été réalisé (quantité de terres excavées réemployées)
Conditions à respecter pour valoriser une terre excavée dans le cas d’une réalisation hors-site :
•
Réemployer les terres pour créer de nouveaux espaces : o o
Lors d’un chantier, les terres excavées représentent une quantité importante de matériaux qu’il est intéressant de réemployer dans une logique d’économie circulaire. De plus, l’envoie des terres sur des sites de stockage représente un budget non négligeable (environs 50 euros par tonne). Ces terres inertes pourront ensuite servir pour des projets d’aménagements sur site et hors site.
o •
Parcs urbains : l’apport de terre favorise le reboisement et les aménagements paysagers le tout en préservant la biodiversité. Agriculture urbaine : mélange entre du substrat fertile, des terres inertes et du compost. Exhaussement de terrain pour créer une protection phonique ou visuelle
Envisager des solutions innovantes pour l’utilisation de ces terres, selon leur nature (intégration dans les matériaux de construction, etc.)
Contexte réglementaire
Pour comprendre
Traçabilité des déchets, des terres excavées et sédiments. Article 117 de la loi du 10 Février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire. Réaliser un diagnostic des terres pour séparer les terres polluées des terres inertes.
Matériaux inertes : Il s’agit de terres et de matériaux qui ne subissent pas de modification physique, chimique ou biologique importante. Ils ne se décomposent pas, ne brûlent pas, ne produisent aucune réaction physique ou chimique. Ne sont pas biodégradables et ne détériorent pas d’autres matières avec lesquelles ils entrent en contact, d’une manière susceptible d’entraîner une pollution de l’environnement ou de nuire à la santé humaine. (Directive 1999/31/CE du 26 Avril 1999 – JCE du 16 Juillet 1999) Code de l’environnement (Art R541-8)
Bonnes pratiques •
Réaliser la traçabilité des terres excavées pour déterminer leur statut : terres inertes, terres non inertes, terres polluées. Les terres inertes seront utilisées pour le réemploi.
•
Si le réemploi sur site n’est pas possible, privilégier un site à proximité du chantier.
Exemples illustrés •
•
Grand paris- Cycle Terre. Maitrise d’ouvrage : Ville de Sevran. Utilisation de la terre comme nouveau matériau de construction
Saint-Fons, Terres fertiles (Lyon) : plateforme de valorisation des terres excavées de la Métropole pour réduire l’impact des projets d’aménagement en transformant les terres inertes en terres fertiles.
Ressources
Figure 1 Source : urbanisme-puca.gouv.fr
•
Quartier Chapelle Charbon, 18e Paris, Paris et Métropole. Réalisation d’un grand parc, logements, bureaux, écoles et locaux d’activités. La première phase de l’opération a nécessité l’extraction de terres incompatibles avec les futurs usages (potagers, écoles, vergers…). Un journal de bord a permis de tracer la provenance des terres et leur destination possible.
Figure 2 Source : Paris et Métropole
•
Terrass, site web de gestion des terres excavées, Ministère de la transition écologique et solidaire
•
Guide de valorisation hors site des terres excavées pour des sols potentiellement pollués, Ministère de la transition écologique et solidaire, 2020
•
Matériaux en terre crue issus de déblais pour les nouvelles constructions, Cycle Terre, 2020
BIODIVERSITÉ
•
Préserver et protéger la biodiversité (faune et flore) PERFORMANCE : Limiter les obstacles à la circulation de la faune
Rendre poreuses les clôtures imperméables : ces séparations empêchent la circulation de la plupart des espèces (clôtures pleines sur leur partie inférieure) ou à maille trop fine. o
Intégrer des points de passage en pied de barrière en perçant des ouvertures d’environ 20cm x 20 cm tous les 10m sur l’ensemble du linéaire.
Applicabilité : Aménagement / Construction / Rénovation Pièces justificatives à fournir : PC > note indiquant les mesures prévues Conformité > indiquer ce qui a été réalisé + photos Les obstacles sont des sources de fragmentation des population animales car ils limitent le déplacement des espèces lorsqu’ils sont imperméables. Ces éléments, souvent des clôtures de limitation de propriété ou de sécurité deviennent des séparations peuvant avoir une interaction plus ou moins négative avec la faune terrestre. En plus de représenter des frontières infranchissables, elles peuvent contraindre les animaux à emprunter des chemins plus dangereux (voies de circulation, impasses etc.)
Bonnes pratiques •
Privilégier les clôtures à perméabilité sélective o o
•
Éviter les murs et murets sans ouvertures dans la partie basse Favoriser des systèmes à mailles larges ou non jointifs.
Privilégier les clôtures « habitat » : ces séparations pouvent servir à la faune de gîtes et d’abris pour assurer une partie de leur cycle biologique. o o
Aménager les murets d’anfractuosités pour la faune : interstices dans les murets de pierre, aménagements de loges, nichoirs, abris etc... Privilégier les haies variées avec différentes essences indigènes. Éviter les haies qui ne possèdent qu’un intérêt très faible pour la faune.
•
Privilégier la végétalisation de clôtures o
•
Utiliser des plantes grimpantes (favoriser les espèces locales en pleine terre)
Limiter les pièges à faune : bordures, regards etc. o
o o
Limiter les fentes des égouts de 2cm de largeur et être éloignées d’au moins 10 cm du point dur pour laisser un passage. Installer une rampe de sortie dans le cas d’une chute Pose de bordures inclinées Pose d’une rampe de sortie dans les fosses, regards, étangs etc...
•
Pour comprendre •
Les différents types de déplacements de la faune o o o o o o o
Déplacements vitaux (journaliers pour la nourriture) Déplacements territoriaux : périodiques/saisonniers. Défense et reproduction Déplacements sociaux : périodiques visent aux contacts sociaux au sein d’une population Déplacements de dispersion : saisonniers et non organisés. Déplacement aléatoire pour coloniser de nouveaux milieux Déplacements de replis : occasionnels sur de courtes distances vers des zones refuge Déplacement d’émigration : occasionnes, moyen/longue distance vers milieux favorables.
Exemples illustrés •
Passage pour Hérisson : Ecoquartier de la barberie, 2013
Clôtures en châtaigner reliée par un fil de fer galvanisé
Figure 1Source : Sepulchre & de Bellefroid
Figure 2 RHIZOM, agence d'architecture et d'urbanisme
Ressources •
Amélioration des déplacements de la petite faune en zone urbaine et périurbaine, Nature en ville. Canton de Genève
•
Recommandations techniques pour les clotures favorables au passage de la faune, Bruxelles environnement
BIODIVERSITÉ
Préserver et protéger la biodiversité (faune et flore)
Bonnes pratiques •
L’arrêté distingue deux types d’éclairage :
BASE : Mettre en œuvre un éclairage limitant la pollution lumineuse
Applicabilité : Aménagement / Construction / Rénovation Pièces justificatives à fournir : PC > note indiquant les mesures prévues Conformité > indiquer ce qui a été réalisé + photos L’éclairage artificiel nocturne est susceptible de dérègler les horloges biologiques des espèces vivantes, impactant leurs processus physiologiques. Il est aussi la source de perturbations sur les déplacements de la faune en les désorientant. De plus, il constitue également une barrière qui fragmente des zones dans le territoire pouvant briser la trame noire (cf. fiche).
Contexte réglementaire •
• •
•
Proportion audessus de l’horizontale Température de couleur Éclairement •
o
Il convient de respecter la réglementation en vigueur et notamment l’arrêté du 27 décembre 2018 relatif à la prévention, à la réduction et à la limitation des nuisances lumineuses (JORF n°0300 du 28 décembre 2018) CCTP de l’éclairage public pour les préconisations en terme de pollution lumineuse (à récupérer). L’arrêté du 27 décembre 2018 concerne les espaces privés comme publics. Il concerne même l’éclairage intérieur des bâtiments non résidentiels. Il s’applique aux nouvelles installations d’éclairage à compter du 1er janvier 2020 et aux installations existantes à compter du 1er janvier 2021 dans la limite de ce qui peut être modifié par des réglages.
≤ 3000 K
≤ 3000 K (illumination des bâtiments) ≤ 25 lm/m²
≤ 35 lm/m²
-
Le flux lumineux et le niveau d’éclairement doivent être les plus faibles possible. L’éclairage ne doit pas être supérieur à 10 lux.
Choisir une hauteur des candélabres la plus basse possible : o o
•
Mise en lumière des bâtiments et jardins
Limiter la quantité de lumière émise : o
•
Voirie, cheminements, places, déplacements ≤ 1% (4% après installation)
Plus il est haut, plus le faisceau est large et la surface éclairée est importante. Limiter à 10m de hauteur et privilégier une position en dessous de la canopée.
Orienter les luminaires vers la cible à éclairer : o o o o
Éviter les lumières qui diffusent dans toutes les directions (ex : mâts multidirectionnels.) Les lampes ne doivent pas dépasser de leur structure métallique pour réduire les risques d’éblouissement. Préférer les lames dotées d’un verre plat plutôt qu’un verre bombé. Choisir des luminaires qui dirigent la lumière vers le sol à l’aide d’abat-jours.
o o
Éviter les éclairages en contre plongée. Privilégier un matériau au sol avec un faible coefficient de réflexion.
•
Si les changements d’orientation ne sont pas possibles ; adapter les caches ou intégrer des barrières végétales.
•
Privilégier des couleurs chaudes (jaune orange), température de couleur en dessous de 3000 K. Si les LED sont les plus économes elles produisent une lumière trop blanche, il sera nécessaire de préconiser un blanc chaud.
•
Gérer la planification temporelle de l’éclairage : o o
•
Exemples illustrés •
Projet Luciole, La Citadelle, Lille : projet pour préserver l’habitat naturel des chauves-souris et des papillons de nuit en assurant la sécurité des déplacements. o Allumage par détection de mouvement, éclairage limité, mise en veilleuse ou extinction au bout de 20s… o Coupes flux, horloges luminaires…
Réduire la durée d’éclairage au stricte nécessaire/ Couper l’éclairage la nuit. Installer des systèmes d’éclairage intelligent (détecteurs de présence etc.
Penser l’éclairage dans sa globalité : prendre en compte les nuisances lumineuses pour les habitants et pour la faune.
Figure 1 Le projet Luciole, Source : Lille.fr
BIODIVERSITÉ
o
Créer des milieux et habitats naturels diversifiés BASE : Mettre en place des gîtes et des nichoirs
Applicabilité : Aménagement / Construction / Rénovation Pièces justificatives à fournir : PC > plan correspondant Conformité > nombre de gîtes/nichoirs installés + court descriptif + photos En milieu urbanisé, l’installation de gîtes et nichoirs permet aux espèces sauvages de retrouver des cavités naturelles pour se nicher, se reproduire ou s’abriter. Ces installations permettent de privilégier les espèces cibles et éviter les espèces nuisibles.
•
Gîte pour l’écureuil roux § Aménagement naturel : l’écureuil construit généralement son nid dans les arbres, il est nécessaire de ne pas nettoyer l’intégralité de la parcelle pour laisser des branchages et feuilles mortes § Gîte artificiel
Habitats pour les oiseaux : o
Adapter la technique de pose des gîtes et nichoirs en fonction du bâti :
Technique de pose
Description
Avantage
Inconvénient
Fixation directe ou suspension en extérieur sur le bâti
Favoriser la pose sur les excroissances du bâti (brise soleil, balcons…) pour éviter les ponts thermiques.
Facile à mettre en œuvre Faible coût Bon taux d’occupation Fonction pédagogique
Aménagement très visible Pose délicate sur certains revêtements extérieurs Durabilité faible Risque de vandalisme
Fixation sur la structure, intégration dans l’isolation
Les gites sont entièrement intégrés tandis que les nichoirs dépassent un peu.
Faible coût Bon taux d’occupation Plus discret Peu de risque de vandalisme Durabilité élevée Peuvent être intégrés dans une rénovation thermique
Prévoir le retour d’isolation pour éviter les ponts thermiques. Éléments à prendre en compte dès la conception
Bonnes pratiques •
Définir les bons emplacements en fonction des espèces.
•
Adapter les ouvertures et les hauteurs en fonction des espèces cibles : faire appel à un écologue.
•
Habitats pour les petits mammifères : o
Gîte pour le hérisson commun § Aménagement naturel : Un aménagement de 1m2 suffit : placé sous une haie, espace aménagé sous un tas de bois avec mousse et feuilles mortes à disposition § Gîte artificiel : acheter dans le commerce ou à fabriquer sois même (dans le cas d’un atelier avec les habitants par exemple)
Intégration dans le voile béton ou la maçonnerie
Intégration dans l’ossature bois et le bardage
Les cavités sont prévues dès le gros œuvre par des réserves. Le nichoir peut être directement coulé dans le béton en laissant le trou d’entrée ou intégré à la place d’un parpaing.
Aménagement invisible Faible cout Durabilité identique à celle du bâtiment Bon temps d’occupation
L’ossature bois est bien adaptée pour intégrer des nichoirs et abris. Les abris sont eux même faits en bois
Faible coût Bon taux d’occupation Facilité de mise en œuvre Peu voyant, esthétique Durabilité élevée
Mise en œuvre plus technique à prévoir dès la conception. Prévoir le retour d’isolation Le mur doit être assez épais
Pour comprendre Les nichoirs sont des cavités utilisées par les oiseaux pendant la période de nidification Les gîtes sont des cavités utilisées principalement par les mammifères (hérissons, chauves-souris.) pour se protéger l’hiver, lors de moments de repos, ou lors de la mise à bas de la femelle.
Exemples illustrés •
Le clos Malpart Lille, Logements, TANK architectes, Maitrise d’ouvrage : CIRMARD, 2020. Les nichoirs à oiseaux sont intégrés dans le calepinage de la brique.
Prévoir l’isolation pour éviter le pont thermique S’installe en même temps que e montage de l’ossature Prévoir un panneau d’accès amovible pour l’entretien.
Figure 1 Source : TANK Architectes
• Chai viticole, Château de Lisennes, MOONWALKOCAL Architectes, Façade habitée pour offrir à la faune locale un abri favorable) son développement : 11 nichoirs à chauves-souris intégrés dans l’épaisseur du bardage.
Figure 2 Source : MOONWALKLOCAL Architectes
Ressources •
Fiches pour la conception d’abris, Bruxelles environnement : o o o o o o o
Abri pour hérisson. Abri pour écureuil. Aménagement pour le rougequeue noir. Aménagement pour le moineau domestique Aménagement pour le martinet noir Gîte pour le Lérot Guide d’aménagement d’une haie libre
d’aiguilles et pour éviter d’impacter leur système racinaire. Privilégier un espace proche d’une haie ou d’une zone non tondue pour favoriser le développement de la faune et la flore.
BIODIVERSITÉ
Créer des milieux et habitats naturels diversifiés PERFORMANCE : Mettre en œuvre des mares écologiques
Applicabilité : Aménagement / Construction Pièces justificatives à fournir : PC > plan correspondant Conformité > nombre de mares écologiques mises en œuvre + court descriptif + photos Les mares sont des petites étendues d’eau stagnante de faible profondeur. Dépourvues de système de vidange, ce sont des écosystèmes fermés dont l’eau s’évapore ou s’infiltre dans le sol. Lieux de reproduction pour la faune et flore, zones de refuge pour de nombreuses espèces, les mares sont le support d’une grande richesse écologique, c’est pourquoi il est important de les intégrer à la trame bleue d’un territoire.
o
Dimensionnement : - Petite mare : de 3m2 à 20m2 : se réchauffent plus rapidement - Grande mare : plus de 20m2 : peut prendre des formes plus complexes
o
Forme : privilégier des courbes variées pour attirer une plus grande variété de plantes et animaux.
o
Profil : privilégier une pente douce (5° à 15°) et des différences de niveau d’eau avec la présence de paliers.
Bonnes pratiques •
Choisir le type de mares :
o Mares permanentes : subissent peu d’évaporation du fait de leur
Figure 1 Bio diversité, Saint Aubin les Elbeuf
profondeur et de leur surface, elles sont en eau toute l’année.
o Mares temporaires : retenues d’eau de petite dimension, sèches durant l’été
•
o
Revêtement : si la mare n’est pas creusée dans un terrain naturellement imperméable (argile), il est nécessaire d’installer un revêtement étanche pour éviter les infiltrations d’eau.
o
Végétalisation : adapter les espèces à celles préconisées dans la trame verte (cf. fiche)
Mise en œuvre : o
Localisation : elle doit être implantée dans un espace dégagé et ensoleillé (exposée au Sud si possible) et être suffisamment éloignée des arbres pour éviter la retombée de feuilles ou
•
Points de vigilance : o o
Une distance de 35m avec les habitations doit être respectée. La sécurité du site incombe au propriétaire. L’obligation de clôturer n’est pas applicable aux mares mais il est possible d’installer un enclos et de privilégier des pentes très douces.
o
Il est important de ne pas importer de faune, elle viendra naturellement.
Pour comprendre •
Maintenir un réseau de mare dense couplé à des éléments de paysages favorise les déplacements (quotidiens ou annuels) des espèces vivantes pour se nourrir ou se reproduire. Ce brassage de populations permet ainsi de limiter le déclin des espèces. Intégrer les mares en milieu urbain permet de densifier ce réseau au sein de la trame bleue et verte.
Ressources •
Créer une mare naturelle, La biodiversité, Ville Saint Aubin les Elbeuf
•
Fiche technique « Des mares pour la biodiversité », biodiversité et bâti
BIODIVERSITÉ
o
Préserver et protéger la biodiversité (faune et flore)
o
BASE : Prendre en compte la préservation de la biodiversité pendant le chantier • Applicabilité : Aménagement / Construction / Rénovation Pièces justificatives à fournir : PC > note indiquant les mesures prévues Conformité > note détaillant les mesures prises + photos Lors de la réalisation d’un projet de construction ou d’aménagement, la phase chantier est celle qui fait subir le plus de transformation au terrain et à son environnement. Il est donc nécessaire de prendre des mesures en faveur de la biodiversité, de façon à préserver au maximum la faune et la flore de l’impact des travaux. L’objectif est de conserver les espèces sur ou non loin du site pendant les travaux, puis de les accueillir une fois le projet réalisé.
Préconisations pour préserver le sol o o
•
Adapter le phasage du chantier au rythme biologiques des espèces. Sectoriser le chantier en définissant les différents espaces de stockage et de circulation en fonction de la biodiversité.
Stocker la terre végétale pour la réutiliser sur place (cf. fiche). Baliser les zones de pleine terre prévues dans le projet pour les protéger du passage des machines et éviter le tassement.
Préconisations pour préserver la faune o
Permettre le passage de la petite faune à travers les clôtures pour les laisser sortir du chantier, orienter leur cheminement vers l’extérieur du chantier
o
Dans le cas d’une déconstruction ou d’une démolition : éloigner les espèces pouvant vivre dans le bâtiment existant. Éviter les pièges : cavités verticales lisses (ex parpaing) dans lesquels les animaux peuvent rester coincés, points d’eau temporaires dangereux. Éviter l’écrasement des espèces en déterminant au préalable des cheminements de circulation et des zones de refuge Éviter les dérangements temporaires : pollution lumineuse, bruit Restreindre les vibrations du sol : mesurer les vibrations, utiliser des pelles à pneus plutôt qu’à chenille, creuser des tranchées pour limiter la propagation des ondes
Bonnes pratiques •
Se référer au diagnostic écologique réalisé en amont pour connaitre l’état initial du site en terme de faune et de flore (cf. fiche).
•
Intégrer les préconisations du diagnostic écologique dès la phase chantier (cf. fiche).
o
o •
•
Les préconisations suivantes doivent être prises conjointement entre l’écologue, le maitre d’ouvrage et le maitre d’œuvre. Organisation globale et précautions du chantier en faveur de la biodiversité :
o o
•
Préconisations pour préserver la flore o
o
•
o
Désigner un référent de chantier pour comprendre les enjeux et les préconisations. Sensibiliser le personnel (conducteur de travaux, chef de chantier, compagnons.) : favoriser leur présence lors de la restitution du diagnostic écologique, distribuer des outils de sensibilisation, installer une signalétique…
Exemples illustrés •
Planning détaillé des phasages de travaux en fonction des espèces animales. Constructeur : Eiffage.
Conserver les haies - Les déplacer ou les reconstituer ailleurs - Les baliser pour éviter les dégâts.
Création d’un nouveau milieu en phase chantier o
o
•
Maintenir les arbres isolés pouvant servir de supports de nidification - Protection du tronc et du collet contre les échaudures, le vandalisme, les accidents de chantier, précautions dans les opérations de taille - Maintien de la perméabilité et de l’humidité dans le sol - Protection du système racinaire contre le compactage, le ruissellement d’eaux polluées et les opérations de réseaux souterrains. - Protection du pieds : plantation d’arbustes, présence de mulch (matière organique ou minérale). - Imposer rayon de protection minimum de 2m au sol autour d’un arbre lors d’un chantier.
o
Végétalisation temporaire : végétaliser des terrains nus en attente d’activité chantier, ou des stocks de terre en attente d’être réutilisés pour éviter leur colonisation par des espèces envahissantes. Biodiversité temporaire : les zones de rocailles, tas de pierre/sable, pelouses, flaques d’eau peuvent accueillir des espèces. Si ces zones ne sont pas construites, elles pourront être colonisées, attention, si elles ne sont pas conservées : empêcher la création de ce type de milieu.
o Former et sensibiliser les entreprises sur ces mesures.
Figure 1 Source : Guide biodiversité et chantiers
Ressources •
Données o o
Guide l’arbre en milieu urbain, acteur du climat en région Haut de France. 2018 Guide biodiversité et chantiers, Urbanisme bâti et biodiversité, 2019
BIODIVERSITÉ
o
Connaître l’état existant et planifier BASE : Réaliser un diagnostic écologique du site incluant des préconisations pour la conception
Applicabilité : Aménagement / Construction Pièces justificatives à fournir : PC > preuve du marché / contrat avec écologue + Diagnostic + Justification écrite des éléments de diagnostic pris en compte dans la conception. Un diagnostic écologique est un état des lieux ou un descriptif technique de la biodiversité présente sur un espace défini. Il permet de créer un suivi de la biodiversité présente sur le site et de suivre son évolution dans le temps.
Bonnes pratiques •
Intégrer la compétence d’un écologue dans le groupement en amont
•
Les différentes phases d’un diagnostic écologique o
Pré-diagnostic ou analyse bibliographique : §
§
Recueillir les informations existantes (rencontre avec les acteurs du territoire, cartographies, base de données naturalistes) Analyse du contexte régional : recherche des espèces protégées dans les 5km, description du contexte de l’environnement immédiat (500m des limites de parcelle).
Les thématiques choisies :
Avifaune nicheuse pour les nicheurs précoces et les nicheurs tardifs soit un passage en Mars, puis mi-avril et un passage en Mai. Bota minima un passage en Juin Chiroptères : pose d'enregistreur SM2BAT ou SM4BAT à minima en Juin et septembre Amphibiens si milieu aquatique même temporaire dans un périmètre de 300m Poisson si plan d'eau permanant (deux espèces protégées potentielles) Hyménoptères apoidées (ça c'est une exigence particulière à Lille car engagement national et local sur ce groupe mais pas d'espèces protégées malheureusement en France)3 passages avril Juin Septembre Reptile (à Lille que si friche ferroviaire ou fortification) plus rien ailleurs. Pose de plaque à reptile à relever au matin par temps ensoleillée Orthoptères Escargots si milieu humide relativement ancien (plusieurs espèces patrimoniales/protégées présentes historiquement sur fortifications Lilloises Papillons de jours o
Les inventaires : Permettent de compléter les informations déjà existantes au travers de prospections de terrain. Il est nécessaire de mettre en place un protocole d’inventaire et de suivi. -
Identifier les espèces (rares et protégées) Cartographier les habitats et repérer les milieux remarquables Comprendre la dynamique des écosystèmes et leurs interactions Repérer les zones de déplacement des animaux
o
- Évaluer l’incidence d’un projet sur le milieu Analyse de données : Elle a pour objectif de montrer la fonctionnalité du site. Les résultats sont synthétisés et injectés dans une base de données. L’ensemble des données peuvent être valorisées au sein d’un SIG pour les rendre accessibles aux différents gestionnaires.
•
Préconisations de l’écologue pour la conception : o
Préservation/conservation : conservation des habitats existants si possible, mise en place d’un périmètre de sécurité pendant le chantier
o
Réduction des dommages : déplacement des espèces à valeur patrimoniales, création d’un habitat similaire sur une autre localisation de la parcelle, suppression des pièges pour la faune
o
Compensation des dommages : création d’un milieu de substitution opérationnel dès la phase chantier (nécessaire d’anticiper sa mise en œuvre), installation de nouveaux gîtes pour la faune.
Ressources •
Guide technique, Réaliser un diagnostic écologique, Biodiversité et bâti.
•
Fiche 1 Pré-analyse des enjeux biodiversité, Guide biodiversité et chantier
•
Contenu d’un diagnostic écologique, Biodiversité-positive
-
MOBILITÉ DURABLE
Favoriser la mobilité active
-
BASE : Aménager des cheminements et des accès aux bâtiments permettant de favoriser l’usage de modes de déplacements actifs • Applicabilité : Aménagement / Construction / Rénovation Pièces justificatives à fournir : PC > plan masse Conformité > photos Favoriser les modes de déplacement actif permet de limiter l’utilisation de la voiture dans les quartiers et donc la pollution. De plus, les modes actifs sont à la fois économiques et efficaces pour réaliser de courtes distances en ville. En réalisant le schéma de mobilités du quartier, il est nécessaire de prendre en compte les cheminements piétons et vélo et de leur faciliter l’accès aux bâtiments. Une bonne conception de ces accès permet d’encourager l’utilisation des déplacements actifs.
Se référer au schéma de mobilité du quartier pour les implantations des accès et les tracés des cheminements globaux du quartier. (Cf. fiche)
•
Réaliser un diagnostic du bâtiment à desservir : (y réfléchir dès la conception du projet) o
o
Taille et type du bâtiment : dimensionner les cheminements : Quantifier les individus et les flux Identifier les besoins spécifiques (poussettes pour les logements familiaux, livraisons pour le tertiaire…) Implantation du bâtiment :
Choisir le revêtement en limitant l’imperméabilisation des sols et en permettant l’accessibilité pour tous les utilisateurs. Point d’attention sur le type de revêtement à adopter : o o o o o o o o
La planéité La stabilité La rugosité L’absence d’obstacles L’évacuation des eaux La lisibilité et la visibilité du cheminement La propreté et l’entretien La durabilité des matériaux
•
Penser les cheminements : o S’adapter au relief : rampes et escaliers. Indiquer normes PMR ? o Limiter les cheminements étroits ou avec des angles trop aigus o Éviter les rehaussements de trottoirs : rampe de franchissement
•
Sécuriser les cheminements
Bonnes pratiques •
En front de rue : penser l’interface entre le bâtiment et l’espace public. En milieu de parcelle : penser à l’aménagement des abords pour qu’ils soient sécurisés (lumière, revêtement…). Possibilité de créer plusieurs ouvertures dans la parcelle en fonction du type de mobilité.
o
o
o
Prévoir un éclairage de 20 lux avec une lumière blanche. Attention, l’éclairage doit être choisi avec soin pour la biodiversité (cf. fiche) Dans le cas d’un accès vers une route, installer des systèmes de non franchissement par les voitures adaptées aux vélos (barrière, poteaux…) Prévoir une signalétique réfléchissante sur les poteaux ou plots bas pour favoriser le contournement des obstacles.
•
Adapter les halls d’immeuble : o
o
Dans le cas d’absence de local vélo, prévoir un ascenseur assez grand pour permettre aux habitants de les monter dans leur logement. Prévoir des portes d’entrée suffisamment larges et légères pour faire entrer les vélos.
Ressource •
Guide sur le cheminement et accès pour les piétons, Guide du bâtiment durable.
MOBILITÉ DURABLE
Favoriser la mobilité active BASE : Informer les occupants des possibilités qui s’offrent à eux pour se déplacer autrement qu’en voiture utilisée seul depuis leur logement Applicabilité : Aménagement / Construction / Rénovation Pièces justificatives à fournir : Conformité > justifier par écrit + photos éventuelles Après usage > bilan annuel des actions réalisées Un des leviers pour favoriser le recours à des modes de transport alternatifs à la voiture individuelle est de bien informer les résidents des possibilités qui s’offrent à eux, sur le site ou à proximité.
Bonnes pratiques •
Informations à communiquer (liste non exhaustive) : o
Localisation des stationnements vélos sur le site (pour les résidents et le cas échéant pour les visiteurs)
o
Localisation des stations de vélos en libre-service proches du site
o
Localisation des arrêts de transports en commun proches du site et indication des lignes associées (bus, métro, tram, train)
o
Localisation des stations d’autopartage proches du site
o
Localisation des stations de recharge pour véhicules électriques à proximité du site
o
Valorisation des services de mobilité régionaux : § §
Calculateur d’itinéraires Pass Pass Pass Pass Covoiturage
§ •
Pass Pass Electrique
Un plan du réseau ILEVIA pourra utilement être affiché dans le hall d’entrée, indiquant clairement « vous êtes ici ».
Ressources •
Données : o o o
Vélos en libre-service, bus, métro, tram : ILEVIA Autopartage : Citiz Stations de recharge pour véhicules électriques : Pass Pass Electrique Chargemap
MOBILITÉ DURABLE
o
Mutualiser
BASE : Mettre à disposition des résidents un service de mobilité partagée
•
Applicabilité : Aménagement / Construction / Rénovation Pièces justificatives à fournir : PC > justifier par écrit + plan correspondant Conformité > photos Après usage > bilan annuel d'utilisation Un français consacre chaque année 20% de son budget aux déplacements. Le service de mobilité partagé permet aux habitants de pouvoir utiliser un véhicule quotidiennement (maison-travail) ou exceptionnellement (vacances, courses...) sans que celui-ci leur appartienne et ne leur coûte trop cher. Mutualiser des véhicules motorisés permet de réduire le nombre de véhicules individuels et donc les trajets polluants. Une voiture en autopartage remplace 9 véhicules individuels et libère 8 places de parking. Mutualiser les mobilités douces permet d’inciter les habitants à privilégier des moyens de transport non polluants.
Bonnes pratiques Liste non exhaustive des différents services de mobilité partagée : •
Voitures partagées en boucle : o
Véhicules en libre-service électrique (Citiz..) : un certain nombre de voitures électriques est mis à disposition de l’habitant sous réserve d’un abonnement. La voiture est ramenée à son point de départ après l’utilisation à durée limitée. (Pour des déplacements quotidiens)
Location entre particuliers (Koolicar, Drivy…) : possibilité de louer une voiture à un particulier dans son quartier. (Pour des déplacements plus exceptionnels).
Covoiturage : partage du véhicule où le conducteur choisit sa destination et peut être indemnisé partiellement des frais d’usage du véhicule, destiné essentiellement pour les trajets domicile travail. o
S’arranger entre voisins : mettre en place un système de discussion au sein de la copropriété.
o
Via un opérateur de mise en relation : klaxit, mov’ici, blablalines, karos, tag&car, Pep&vroom
•
Vélos et scooters en libre-service : ils sont ramenés à leur point de départ après chaque utilisation à durée limitée.
•
Places de parking partagées.
•
Pédibus scolaire : les habitants s’organisent pour gérer les déplacements à pied des enfants, encadrés par des adultes jusque l’école si elle est à proximité. (cf. Fiche schéma de mobilité)
Fonctionnement : •
Dans le cas d’upe opération de logements par un bailleur : o
Rôle du bailleur : celui-ci met à disposition des locataires une plateforme internet de services de mobilité dont il assure la gestion. Il équipe l’immeuble d’un ou plusieurs transports mutualisés et distribue des pass aux locataires pour utiliser les véhicules de manière autonome.
o
Rôle de l’habitant : utiliser la plateforme d’échange pour faire part de leurs besoins en mobilité Les moyens de transport sont
utilisés par tous et pour une durée limitée. La facturation se fait directement sur la quittance. •
Point de vigilance : Il est nécessaire d’évaluer l’intérêt des habitants pour ce type de service en tenant compte de la proximité des transports publics ou non. Commencer par un petit nombre de véhicules et augmenter progressivement les capacités.
•
Possibilité de créer un contrat de partenariat avec un prestataire externe pour que l’opération soit réversible.
Coûts •
Une voiture électrique mutualisée coûte environ 5000euros/an et par véhicule (dans le cas d’un partenariat avec un prestataire).
•
Une voiture est facturée 12 euros par jour à l’ensemble des usagers.
•
Le dispositif représente donc une charge additionnelle de 1700 euros par an et par véhicule pour le bailleur.
Ressource •
Oser la mutualisation dans le logement social, Club construction durable, Bouygues bâtiment. Fiche 5 p 39
•
L’autopartage résidentiel, AUDIAR, 2017. Benchmark et retours d’expériences
MOBILITÉ DURABLE
Rappel : Dispositions inscrites dans le règlement du PLU
Favoriser la mobilité active BASE : Mettre en place des stationnements vélos & vélos cargo faciles d’accès, adaptés et sécurisés pour les occupants
p. 72
Applicabilité : Aménagement / Construction / Rénovation Pièces justificatives à fournir : PC > plan masse localisant les stationnements vélos + plans de niveau correspondant Conformité > photos + surface dédiée aux vélos cargos
p. 73
Au-delà des dispositions inscrites dans le règlement du PLU, cette fiche apporte des précisions pour mettre en place des stationnements vélos qualitatifs et adaptés aux besoins des cyclistes.
p. 50
Bonnes pratiques Conception : •
Espace réservé pour les vélos cargo : prévoir 1 emplacement pour vélos cargos à partir de 20 emplacements simples, et 1 emplacement supplémentaire par tranche de 10 emplacements supplémentaires
•
Localisation, implantation et accessibilité : o
o
Le local sera situé proche de l’entrée du bâtiment, et accessible sans escalier ni ascenseur depuis le(s) point(s) d’entrée du bâtiment. Une signalétique permettra de repérer facilement le local.
o
o •
Le nombre de portes à franchir pour accéder au local avec son vélo sera limité. Un maximum de 2 portes à ouverture manuelle est accepté (hors porte du local). Il est recommandé d’installer un système de blocage des portes manuelles pour faciliter le passage avec le vélo. L'accès au local sera sécurisé.
§
Dispositifs d’attache : o
L’espace destiné au stationnement sécurisé des vélos devra comporter des dispositifs fixes permettant de stabiliser et d’attacher les vélos par le cadre et au moins une roue à l’aide d’antivols en U.
•
une hauteur comprise entre 0,30 m et 1 m du sol (ex : barres horizontales). Les dimensions recommandées concernant l’emplacement pour ces vélos sont les suivantes : - Si l’emplacement est isolé : longueur ≥ 2,50 m, largeur ≥ 1,20 m ; - S’il y a plusieurs emplacements côte à côte sans séparateur : longueur ≥ 2,50 m, largeur ≥ 1 m.
Éclairage : installer un dispositif de détection de présence pour l’éclairage du local
Gestion : •
Nettoyer régulièrement le local
•
Prévoir un enlèvement des vélos et cadenas abandonnés par leurs propriétaires au moins une fois par an, après information préalable
Ressource Source : FUB
o
Les supports à vélos seront pratiques d'utilisation. Dans le local, il sera indiqué comment les utiliser afin de faciliter leur appropriation.
o
Pour les cycles à deux roues : le dispositif recommandé est un arceau de type U inversé, d’une longueur de 65 cm (+/- 10 cm) et d’une hauteur de 80 cm (+/- 10 cm).
o
Pour les vélos cargo : §
Des emplacements au sol seront mis en place pour le stationnement des cycles à grand gabarit, ils comporteront en périphérie des dispositifs fixes permettant l’attache à
•
Structure ressource
•
Publications o o
Stationnement des vélos dans les immeubles d’habitation et de bureaux (FUB, 2016) Le guide du stationnement des vélos (ADAV, 2009)
MOBILITÉ DURABLE
Favoriser la mobilité active
Ressources •
Structure ressource
•
Publications o Stationnement des vélos dans les immeubles d’habitation et de bureaux (FUB, 2016) o Le guide du stationnement des vélos (ADAV, 2009)
PERFORMANCE : Mettre en place un stationnement vélo extérieur abrité pour les visiteurs
Applicabilité : Aménagement / Construction / Rénovation Pièces justificatives à fournir : PC > plan masse localisant le stationnement vélos Conformité > photos La mise en place d’un stationnement vélo extérieur, situé à proximité de l’entrée du bâtiment, pourrait inciter les visiteurs à venir en vélo.
Bonnes pratiques •
Nombre de places de stationnement : entre 3 et 5 (5 à 8 m²)
•
Localisation et accessibilité : Ø Il est recommandé de placer l’abri à moins de 75 m d’une entrée piétonne du bâtiment (distance de marche à pied), de préférence sur le chemin naturel suivi par les cyclistes qui se rendent dans ce bâtiment. Ø L’abri sera libre d’accès.
•
Dispositifs d’attache : cf. fiche n°1
•
Éclairage : l’espace devra être éclairé (via l’installation d’éclairage extérieur ou un dispositif spécifique à l’abri)
MOBILITÉ DURABLE
•
Favoriser la mobilité active
Station de réparation : elle doit être fixée au sol ou au mur. o
BASE : Mettre en place une station de gonflage et réparation dans le local vélo
o Applicabilité : Aménagement /Construction / Rénovation Pièces justificatives à fournir :
Elle est équipée des outils principaux d’entretien (démontes pneus, clefs hexagonales, tournevis, clefs plates). Les outils sont suspendus à l’aide de câbles pour éviter le vol. Un support de suspension pour le vélo peut être installé ou intégré à l’équipement
Conformité > note descriptive du dispositif installé + photo Ces équipements d’entretien des vélos apportent un service aux cyclistes pour les soutenir dans l’usage des mobilités douces en mutualisant les outils.
Bonnes pratiques •
Station de gonflage : elle doit être fixée au sol ou au mur, à l’intérieur ou à l’extérieur. o o
La station est équipée d’un cale roue ou de rampe pour maintenir le vélo pendant l’utilisation. Le système de gonflage peut être manuel ou électrique.
Figure 1 Abriplus
•
Station de réparation et gonflage :
Figure 2 Techni-contact Système manuel : pompe à pieds. Source : Altinnova
Système électrique : source : Ugap
MOBILITÉ DURABLE
o
Faciliter l’utilisation des modes actifs (marche et vélo) : - Piétonniser au maximum - Réaliser un schéma directeur vélo : garantir la sécurité des cyclistes - Créer des cheminements doux pour améliorer la sécurité en atténuant la circulation à proximité des lieux à risque (EPHAD, écoles...) - Limiter le stationnement le long des voiries
o
Limiter la vitesse et la circulation : - Créer des zones de circulation apaisées pour obliger les automobilistes à adapter leur conduite. - Installer des dispositifs physiques de ralentissement.
o
Orienter les riverains et aménager l’espace - La signalétique : permet de valoriser les aménagements - Le mobilier urbain, végétation, revêtement des sols pour amener naturellement les conducteurs à réduire leur vitesse. - Espaces de stationnements adaptés à tous les moyens de transports pour pousser les habitants à la multimodalité.
Favoriser la mobilité active BASE : Réaliser un schéma des mobilités à l’échelle de l’opération Applicabilité : Aménagement Pièces justificatives à fournir :
Avant-projet > schéma des mobilités Le schéma d’aménagement des mobilités permet la réalisation des liaisons piétonnes, cyclables et motorisées à l’échelle d’un quartier pour favoriser le partage des voiries, sécuriser les déplacements et valoriser la mobilité durable.
Bonnes pratiques •
A l’échelle de la ville : intégrer le schéma de mobilité de l’opération au tissu urbain : o o o
•
A l’échelle du quartier : effectuer un diagnostic sur le profil des usagers, leurs besoins spécifiques pour réfléchir aux aménagements appropriés. o o o
•
Connaitre les aménagements cyclables et piétons existants Connaitre les grands axes routiers Identifier les grands pôles à desservir depuis l’opération (zone commerciale, zone de bureaux, centre-ville…)
Identifier les cyclistes, les piétons et comprendre leurs pratiques et cheminements Identifier les aménagements de voirie existants Identifier les pôles à desservir ou générateurs de trafic
Favoriser les aménagements durables :
•
Intégrer les nouveaux dispositifs de stationnement : o o o
•
Mutualisation du stationnement Intégration de services à la mobilité Réversibilité de l’offre de stationnement
Intégrer une mobilité innovante : o
o
PDES (plan de déplacement établissement scolaire) : les élèves peuvent se rendre à l’école en se déplaçant de manière sûre et plus respectueuse pour l’environnement. Pédibus, bus cycliste, covoiturage, transports collectif… PDE (plan de déplacement des entreprises)
•
Sensibiliser les habitants sur leurs trajets quotidiens : calcul de leur empreinte carbone. Les informer sur les possibilités de mutualisation et de transport moins carbonés (cf. fiche).
Exemples illustrés •
Ecoquartier de la Villeneuve, Cognin (Savoie) 3000 habitants sur 25 hectares aménagés. Voie de liaison centrale qui accueille une ligne de bus prolongée et qui dessert des « cours urbaines ». Ces « cours urbaines » sont des voies de desserte des logements traitées en zones de rencontre où le stationnement automobile est interdit.
Figure 1 Source : CEREM
Ressource •
Réaliser un plan de déplacement établissement scolaire, ADEME, 2009
•
La mobilité dans les écoquartiers, CEREMA Centre Est, 2016
•
Élaborer un plan de déplacement entreprise : retours d’expériences dunkerquoises, AGUR, 2009
•
Calculer l’impact carbone de ses déplacements, ADEME, 2020
AVANCÉE DES FICHES ECONOMIE CIRCULAIRE Privilégier la rénovation à la démolition
En cours A relire Relue Privilégier la rénovation en conservant une part significative du bâti existant
En cas de démolition/reconstruction, justifier par une analyse multicritères l'interêt par rapport à une réhabilitation. Réaliser un diagnostic produits/matériaux/déchets pour faciliter le réemploi Atteindre un taux de valorisation des déchets issus de la démolition supérieur à 50%
Mettre à profit les démolitions lorsqu'elles sont nécessaires
Atteindre un taux de valorisation des déchets issus de la démolition supérieur à 70%
Mettre en visibilité les éléments potentiellemet réemployables Organiser le réemploi à l'échelle de l'opération d'aménagement (matériaux, terres, gravats, etc..) Intéger une clause d'insertion dans au moins 1 lot lié à la démolition Parmi les familles de produits de gros œuvre et second œuvre :
- Utiliser à minima 3 matériaux de réemploi ou recyclés dans au moins 2 familles de produits Privilégier l'utilisation de matériaux - Incorporer au bâtiment a minima un matériau biosourcé durables et/ou locaux - Recourir à au moins 1 matériau régional
- Utiliser à minima 6 matériaux de réemploi ou recyclés dans au moins 2 familles de produits - Incorporer au bâtiment a minima 18 kg/m² de surface de plancher de matériaux biosourcés Intégrer des données permettant d'optimiser la fin du premier cycle dès lors qu'une maquette BIM est réalisée
Prévoir l'adaptabilité des constructions
Prendre des dispositions pour préserver la modularité des locaux Prendre des dispositions pour que la réversibilité des espaces de parking et rez-dechaussée soit possible Prévoir et autoriser l'usage transitoire et temporaire de certains fonciers
Modification
A relire en Terminée interne
ÉNERGIE
En cours A relire Relue
Réaliser une planification énergétique à l'échelle du quartier en tenant compte des possibilités de mutualisation entre opérations du projet et avoisinantes. Planifier l'utilisation des ressources
Réaliser une étude de faisabilité des approvisionnements en énergie.
Atteindre un niveau de performance énergétique supérieur à la réglementation, tendant vers le passif Obtenir le label Bâtiment Passif ou BBC-Effinergie Rénovation
Economiser l'énergie et limiter l'empreinte carbone du bâtiment
Réaliser une analyse de cycle de vie rénovation pour optimiser la performance environnementale de l'opération Atteindre un des niveaux de performance environnementale suivants : C1 (label E+C-), standard (label BBCA) ou nouvelle RE 2020
Atteindre un des niveaux suivants : C2 (label E+C-), Performance ou Excellence (label BBCA) ou nouveau label RE 2020
Etudier la faisabilité d'un raccordement au réseau de chaleur urbain Recourir de façon significative à des énergies faiblement carbonées (énergies renouvelables ou de récupération, électricité) et opter pour des équipements techniques performants. Accroître la qualité technique des réalisations
Couvrir a minima 60% des consommations par des énergies renouvelables ou de récupération Mettre en place une action de Formation Intégrée au Travail (FIT) au profit des personnels des lots engagés sur la performance énergétique du bâti
Contrôler les systèmes de ventilation conformément au protocole PROMEVENT pour les bâtiments résidentiels, au protocol DIAGVENT pour les bâtiments tertiaires. Concevoir en tenant compte de l'usage, de l'exploitation et du confort habitationnel
Faciliter l'utilisation et l'entretien des équipements
Suivre dans le temps
Prévoir une explication du fonctionnement des installations techniques au futur gestionnaire Informer les habitants des bonnes pratiques à adopter pour consommer peu d'énergie tout en vivant confortablement Suivre et analyser les consommations du bâtiment, sur les 2 ou 3 premières années. Installer des appareils hydro-économes au niveau de tous les points d'eau des logements
Préserver la ressource en eau
Installer un système de détection des fuites d'eau dans chaque logement Récupérer et réutiliser l'eau de pluie pour l'arrosage des espaces verts
Récupérer et réutiliser l'eau de pluie pour l'arrosage des espaces verts et à minima un usage complémentaire
Modification
A relire en Terminée interne
ADAPTATION
En cours A relire Relue
Favoriser une bonne circulation de l'air par l'orientation et l'implantation des bâtiments en prenant en compte les vents dominants durant l'été. Aménager sur au moins 30% de la surface de la parcelle des espaces végétalisés en pleine sur au moins 40% de la surface de la parcelle terre Favoriser la plantation d'arbres de haute tige près des façades sur rue et en cœur d'îlot Végétaliser les abords immédiats des bâtiments Mettre en œuvre des noues végétalisées
Rafraîchir l'îlot Végétaliser toutes les toitures terrasses en leur donnant une fonction support de biodiversité
Végétaliser une partie des façades en leur donnant une fonction support de biodiversité Choisir les matériaux et coloris des espaces extérieurs, toitures et façades en tenant compte de leur albédo et de leur émissivité Concevoir les bâtiments en s'appuyant sur une simulation thermique dynamique, tenant compte des changements climatiques en cours Concevoir des bâtiments confortables toute l'année
Favoriser une forte inertie des bâtiments Maximiser le nombre de logements traversants Mettre en place des protections solaires extérieures adaptées, pour toutes les parois vitrées Permettre de surventiler durant la nuit pour rafraîchir
Informer les occupants des dispositifs mis en place pour le confort d'été et réduire les Informer et sensibiliser les occupants consommations d'eau potable, et les sensibiliser aux bons gestes à adopter
Modification
A relire en Terminée interne
BIODIVERSITÉ
En cours A relire Relue
Intégrer l'opération dans la trame verte, bleue et noire municipale Connaître l'état existant et planifier Réaliser un diagnostic écologique du site incluant des préconisations pour la conception Définir un projet global "biodiversité" pour l'opération Sauvegarder les arbres remarquables Si un arbre est abattu, replanter à minima 2 arbres Prendre en compte la préservation de la biodiversité pendant le chantier Préserver et protéger la biodiversité
Favoriser le réemploi des terres excavées de préférence sur site Limiter les obstacles à la circulation de la faune Choisir des matériaux de construction favorables à la biodiversité Éviter l’étanchéisation systématique des espaces extérieurs et des éléments de voirie Mettre en œuvre un éclairage limitant la pollution lumineuse Choisir les espèces végétales parmi celles préconisées
Créer des milieux et habitats naturels variés et diversifiés
Mettre en place des gîtes et des nichoirs Mettre en œuvre des mares écologiques Elaborer un plan d'entretien des espaces verts et le présenter au gestionnaire
Informer et Animer
Mettre en place des panneaux pédagogiques informant des mesures prises sur le site en faveur de la biodiversité Dédier des surfaces à l'activité potagère pour les habitants Assurer l'animation de ces surfaces potagères la 1ère année et inclure à cette animation une action sur le compostage
Modification
A relire en Terminée interne
MOBILITÉ
En cours A relire Relue
Réaliser un schéma des mobilités à l'échelle de l'opération
Favoriser la mobilité active
Aménager des cheminements et des accès aux bâtiments permettant de favoriser l'usage de modes de déplacements actifs Mettre en place des stationnements vélos & vélos cargo faciles d'accès, adaptés et sécurisés pour les résidents Mettre en place un stationnement vélo extérieur abrité pour les visiteurs Mettre en place une station de gonflage et réparation dans le local vélos
Prévoir
Prendre des dispositions permettant d'accueillir ultérieurement des bornes et un comptage individuel pour la recharge normale de véhicules électriques ou hybrides. Accompagner les mutualisations de stationnement entre opérations Si une dérogation à la création de places de stationnement est possible, analyser les possibilités de stationnement à proximité directe du site
Mutualiser
Concevoir des places de stationnement facilement accessibles à des personnes extérieures de manière sécurisée. Louer des places de parking à des résidents extérieurs / Mettre en place des droits d'accès pour des personnes extérieures Mettre à disposition des résidents un service de mobilité partagée
Informer
Informer les occupants des possibilités qui s'offrent à eux pour se déplacer autrement qu'en voiture utilisée seul depuis le bâtiment.
Modification
A relire en Terminée interne