NUMÉRO 215
AOÛT / SEPTEMBRE 2021
Business zu Lëtzebuerg
Franz Fayot, de la résilience à la relance 5 453000 074017 08 5€
Polestar 2 — 100% électrique polestar.com
0 L/100KM I CO2 : 0 G/KM Information environnementale (A.R. 19/3/2004) : polestar.com
Édito #Coronavirus
Source
Ministère de la Santé
À chacun sa promesse À nous tous, désormais, de tenir notre Elle monte, elle monte, la courbe des promesse : se faire vacciner dès que infections au Covid-19 en ce début d’été, possible, porter un masque dans les lieux mais cela ne doit pas nous faire oublier clos, respecter la distanciation sociale, de regarder un autre graphique : celui des hospitalisations. Le nombre de lits occupés mais aussi se tester régulièrement et s’isoler au moindre symptôme. en soins normaux se compte sur les doigts Car briser les chaînes de contamination de la main et figure à des niveaux similaires est capital, d’autant plus à l’heure où à ceux du début de la pandémie, en mars le variant Delta – réputé fortement 2020. En soins intensifs, il faut remonter contagieux – déferle sur la planète. à octobre 2020 pour retrouver pareils Chaque personne porteuse du virus chiffres. Bref, si la pandémie connaît de entraîne dans son sillage des cas contacts toute évidence un regain, il semble que et des mises en quarantaine, autant cela ne soit pas le cas des hospitalisations. La promesse des laboratoires AstraZeneca, de mesures de précaution nécessaires, mais néanmoins contraignantes à bien Pfizer-BioNTech, Johnson & Johnson et des égards. Moderna est donc tenue : protéger les En un an et demi de pandémie, bien personnes vaccinées des formes graves des choses ont changé dans notre quotidien, du Covid-19. mais, actuellement, un fondamental demeure : celui du « il va falloir vivre avec le virus ». LES HOSPITALISATIONS ÉPARGNÉES PAR LA NOUVELLE VAGUE Évolution des nouvelles contaminations au Covid-19 parmi la population Évidemment, l’homme est un animal résidente luxembourgeoise (moyenne mobile sur 7 jours) ainsi que des hospitalisations constatées en soins normaux et en soins intensifs social et il est difficile d’imaginer des depuis le début de la pandémie. vacances sans retrouvailles familiales 800 personnes Infections ou entre amis, ni visites de lieux généraHospitalisations SN 669 700 lement fréquentés, ni apéros ou grillades Hospitalisations SI 600 en toute décontraction. Mais il est capital de ne pas dérouler 500 le tapis rouge au virus, au risque de voir 400 l’heure du reconfinement sonner à l’automne. 300 Aujourd’hui, le temps de la reprise est venu : 196 171 pour le tourisme et pour l’économie dans 200 160 122 105 90 son ensemble. 100 43
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04/20 05/20 06/20 07/20 08/20 09/20 10/20 11/20 12/20 01/21 02/21 03/21 04/21 05/21 06/21 07/21
Journaliste CATHERINE KURZAWA
AOÛT / SEPTEMBRE 2021
Août / Septembre 2021
Ristretto 10 #POLITIQUE 12 FRANÇOIS PRUM
« L’avocat doit garder sa liberté d’action » –
14 #ENTREPRISES 16 ERNEST PIRSCH
« Le télétravail nous cause beaucoup de soucis » –
18 #PLACEFINANCIÈRE 20 MARIE GRILLOT
« Le métier de compliance officer n’est pas assez connu » Data Dada 24 #GARDIENNAGE&SÉCURITÉ
La sécurité, un secteur encombré
p. 26 Le ministre de l’Économie, Franz Fayot (LSAP), se projette sur l’après-Covid et la relance de l’économie luxembourgeoise, avec des priorités qui touchent à la digitalisation et à la lutte contre le réchauffement climatique.
Conversations 26 FRANZ FAYOT
« L’avenir du Luxembourg réside dans une économie à haute valeur ajoutée, décarbonée et digitalisée » –
38 SERGE ALLEGREZZA
« Un effet de rattrapage de la croissance » –
42 DANIELLE MAAS ET YVES HENRY
« Le Luxembourg Open, c’est l’exception » –
Photos
Andrés Lejona
48 ROBERT URBÉ
p. 42 Yves Henry et Danielle Maas comparent l’organisation des tournois de tennis de Metz et Luxembourg.
« La crise a davantage aggravé la pauvreté et les inégalités » AOÛT / SEPTEMBRE 2021
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19>26 septembre 2021 Les Arènes-Metz
03 87 21 14 17 moselle-open.com -
Août / Septembre 2021
LA RECHERCHE LUXEMBOURGEOISE : JEUNE ET DÉJÀ MAJEURE Source
Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche
450 millions d’euros
407,9 millions d’euros
Paperjam Recovery Awards
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56 58 62 64 66
INNOVATION
300
RÉSILIENCE DIGITALISATION
p. 72
SOLIDARITÉ
150
ÉCONOMIE CIRCULAIRE
68,4 millions d’euros
– 72
Enjeux
0
La recherche luxembourgeoise : jeune et déjà majeure
2004
2007
2010
–
88
74 LES PROTAGONISTES
–
Portfolio
Lifestyle
–
82 PROGRÈS
10 recherches qui peuvent changer le monde
La recherche, une partenaire pour les entreprises
2019
100 Business Club
78 INTERVIEW « Avec le Covid, nous avons justifié les investissements consentis »
84 DES LIENS ÉTROITS
2016
In Da House
Les principaux acteurs de la recherche publique
–
2013
Lancée sur les rails il y a une vingtaine d’années, la recherche publique luxembourgeoise a bénéficié d’un soutien croissant de l’État. En 16 ans, son budget a été multiplié par six.
p. 88 Reportage photo, à la veille de la Fête nationale, au cœur du festival open air organisé dans le parc du Kirchberg.
110 112 114 116
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MA MAISON MON ARGENT MON STYLE MON MENTAL
La liste
6 acteurs de l’ombre de la Santé Débat public 08 CAROLE HARTMANN
Advertoriaux 22 DEGROOF PETERCAM
Photos
Mike Zenari et Andrés Lejona
LUXEMBOURG La gestion d’un portefeuille durable
36 SPUERKEESS
Soutenir durablement les entreprises
52 TRUCK TRADING LUXEMBOURG
Poids lourds, quel impact sur l’environnement ? p. 112 En bon épicurien, Thibault de Barsy ne compte pas lorsqu’il reçoit amis et relations.
68 SNT
The research centre shaping the future of technology AOÛT / SEPTEMBRE 2021
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Débat public Le temps est un bien précieux. Ce que nous en faisons a un impact considérable sur notre qualité de vie et notre bien-être. Ces dernières années, le DP a mis en œuvre des réformes concrètes qui ont permis de mieux concilier la vie professionnelle et la vie familiale. La flexibilisation du congé parental et l’extension du congé de paternité de 2 à 10 jours en sont la preuve. Dans cette lignée d’idées, il y a lieu de moderniser notre droit du travail. L’avènement des nouvelles technologies a bouleversé le marché du travail tant dans sa forme que dans sa mise en œuvre. Beaucoup de personnes ont aujourd’hui une vision du travail et de la vie qui n’est plus compatible avec la rigidité du classique « 9 to 5 ». La pandémie a encore une fois accéléré la transformation des modèles d’organisation du travail. Dans son programme électoral de 2018, le DP a notamment proposé l’introduction d’un compte épargne-temps pour tous et d’un temps de travail annuel. En tenant compte de la législation sur la durée maximale hebdomadaire de travail – ainsi que sur les heures de travail du dimanche et des jours fériés –, ces deux modèles offriraient aux salariés davantage d’options en matière d’organisation du travail. Le DP ne vise pas à abolir la semaine de travail traditionnelle
Carole Hartmann Députée DP
de 40 heures, mais il souhaite offrir davantage de possibilités à ceux qui aspirent à travailler d’une façon plus flexible. De plus, une réglementation plus souple du temps de travail permettrait également aux entreprises de mieux s’adapter à un environnement économique en constante évolution. Au-delà du recours au travail à distance pendant la pandémie, le télétravail s’est également révélé être une alternative viable pour de nombreux employés et employeurs – aussi dans un contexte d’après-crise. En effet, le télétravail offre de nombreux avantages, notamment le fait qu’il procure un gain de temps en éliminant la nécessité de se rendre au bureau, permettant ainsi une meilleure gestion du temps. Pour le Parti démocratique, le recours au télétravail ne devrait cependant jamais être imposé aux salariés. Ces trois pistes contribueraient à moderniser le droit du travail afin de refléter les évolutions sociétales et la réalité de la vie des personnes actives, tout en accordant plus de libertés aux entreprises. Pour Carole Hartmann, proposer une manière de travailler plus flexible est un vrai engagement. Photo ANDRÉS LEJONA
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Ristretto #Politique Sélectionné par IOANNA SCHIMIZZI
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SCANDALISÉ
« M’accepter comme gay a été, pour moi, la chose la plus difficile. Entendre dire que c’est peut-être parce que j’ai regardé quelque chose à la télévision quand j’étais jeune est inacceptable. Comme mélanger pédophilie, pornographie et homosexualité. L’homosexualité, ce n’est pas un choix, tu nais comme cela. »
Après le récent vote en Hongrie d’une loi interdisant notamment la «promotion de l’homosexualité auprès des mineurs », le Premier ministre Xavier Bettel (DP) a répondu, le 24 juin, à son homologue hongrois, Viktor Orbán, lors du Conseil européen. 2
RAVIE
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a confirmé, jeudi 1er juillet, que le système de certificats Covid numériques de l’Union européenne, annoncé en mars, était opérationnel. RÉSILIENT
3
« Le virus nous a appris à prendre du recul par rapport à nos habitudes et à prendre conscience des vraies priorités dans la vie. Saisissons cette chance pour mettre en perspective ce qui compte vraiment : l’humanité, la solidarité, la tolérance, le respect. » Malgré une amélioration des chiffres sur le front sanitaire, le Grand-Duc Henri a sobrement fêté la Fête nationale le 23 juin. 4
MOTIVÉ
« Le cumul des mandats ne se justifie pas. » Alors que la bourgmestre de Luxembourg-ville, Lydie Polfer (DP), et l’échevin de Pétange, Jean-Marie Halsdorf (CSV), tous deux par ailleurs députés, ont récemment été soupçonnés d’avoir perçu indûment des indemnités parlementaires, Alex Bodry (LSAP) a expliqué, dans un entretien accordé à Paperjam, pourquoi la réforme du cumul des mandats était nécessaire, selon lui.
« Il est primordial d’accorder ce droit aux victimes. Et les auteurs présumés doivent savoir qu’ils risquent gros. »
La ministre de la Justice Sam Tanson (déi Gréng) a annoncé devant la Chambre, à l’occasion d’une interpellation demandée par la députée Nancy Arendt (CSV) au sujet des abus sexuels sur des mineurs et des adultes, qu’elle travaillait sur un texte de loi qui n’est pas encore finalisé, mais qui comprendra « une prolongation substantielle, voire même une levée du délai de prescription » pour de tels faits d’abus sexuels. 6
INQUIÈTE
« Il n’y a aucune cohérence entre la PAC et le Green Deal. »
Les négociations autour de la nouvelle politique agricole commune pour la période 2023-2027 ont abouti à un texte sans ambition, selon la députée européenne Tilly Metz (déi Gréng). 10
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Sophie Margue (SIP), Matic Zorman et Luc Deflorenne (SIP)
DÉTERMINÉE
Photos
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NOUVELLE E-PACE
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Ristretto #Politique
« L’avocat doit garder sa liberté d’action » Un ténor du Barreau, André Lutgen, est poursuivi devant le tribunal correctionnel. Derrière ce procès se cachent des enjeux fondamentaux pour la profession, explique son avocat, Me François Prum.
Quel est le contexte originel de cette affaire ? Le 27 mai 2019, un accident mortel survient sur le site d’ArcelorMittal de Differdange, entreprise dont André Lutgen est le conseil. Un juge d’instruction ordonne alors l’apposition de scellés sur un disjoncteur. Une procédure normale, mais qui peut avoir de graves conséquences si elle vient à durer dans le temps : usine à l’arrêt, 200 ouvriers en chômage technique et un préjudice économique potentiel évalué par l’entreprise à 20,5 millions d’euros par semaine. Il y a donc une certaine urgence, et André Lutgen va s’en inquiéter… Le 29 mai, les craintes deviennent de plus en plus aiguës, car le lendemain est un jour férié ; il y a alors un risque de « pont » vers le week-end. Ce qui reporterait l’expertise et la mainlevée des scellés au lundi qui suit. Il va donc, par différents moyens, tenter de contacter le juge d’instruction pour savoir ce qu’il en est, sans succès. En fin de journée, en désespoir de cause, il envoie un e-mail au procureur général d’État et aux ministres de l’Économie et de la Justice de l’époque. C’est un cri d’alarme. Le procureur général d’État va transmettre cet e-mail au juge d’instruction concerné, qui va à son tour en avertir le Parquet. Celui-ci va estimer qu’il y a lieu d’ouvrir une procédure pénale pour outrage et tentative d’intimidation. Et contre toute attente, le renvoi d’André Lutgen devant le tribunal correctionnel va être ordonné. La bâtonnière a indiqué que ce procès inquiétait toute la profession. Pourquoi ? Car il remet en question un des fondements du métier d’avocat : la liberté totale du choix de ses moyens d’action pour assurer la défense de son client, évidemment dans le respect de la loi. Un avocat doit ainsi pouvoir écrire à qui il veut ! Si à chaque fois qu’il adresse un message à un ministre, il risque des poursuites pour tentative d’intimidation, on comprend quelle entrave à son indépendance cela représente. Nous serons tous sous la coupe du Parquet, et c’est inimaginable dans un État de droit. Mais quid de la séparation des pouvoirs ? Ce n’est pas le problème de l’avocat ! Il n’a pas à se préoccuper du respect de ce principe alors qu’il ne fait pas partie d’un des trois pouvoirs visés. Lors de l’audience, le procureur général d’État, entendu comme témoin, a indiqué qu’il n’était, certes, pas recommandable qu’un avocat écrive à un ministre à propos d’une affaire de justice en cours, mais que ceci ne lui était pas interdit. Ouf !
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François Prum, avec Maximilien Lehnen, assure la défense de leur confrère André Lutgen.
Par contre, le procureur général d’État n’a pas pris position quant à l’intimidation en elle-même… La question était embarrassante, puisque c’est elle qui a transmis le mail qui pose problème au juge d’instruction. Si elle estimait que le courrier de l’avocat était intimidant, elle n’aurait pas dû le transmettre, et nous ne serions pas là. Ayant déclaré à la barre que, pour elle, l’affaire était terminée une fois qu’elle avait reçu les apaisements du juge d’instruction, elle considérait nécessairement que le courrier n’était pas constitutif d’une infraction. De cela, je retiens donc que le fait d’écrire à un ministre de la part d’un avocat ne peut constituer un acte intimidant. André Lutgen a-t-il bénéficié d’un non-lieu devant le bâtonnier de l’Ordre des avocats ? En cas d’ouverture d’une procédure pénale, une instruction disciplinaire est ouverte, dans le cas présent pour vérifier si les règles déontologiques ont été respectées. La bâtonnière a conclu qu’André Lutgen n’avait pas manqué à ses obligations, et a donc classé le dossier sans suite. Or, il faut savoir que la justice des « pairs » est toujours bien plus sévère. Si un avocat est « blanchi » par l’Ordre, la justice pénale n’a pas à le poursuivre, c’est aussi simple que cela. Ce procès aura aussi des conséquences sur les prochaines réformes de la justice ? Les magistrats défendent bec et ongles leur indépendance et réclament depuis longtemps un Conseil supérieur de la magistrature. La loi l’instaurant devrait arriver sous peu, et ce CSM avisera des nominations des juges, des évolutions de carrière, mais sera aussi leur organe disciplinaire. Si André Lutgen est condamné, quel avocat osera encore se plaindre d’un juge sans crainte d’être à son tour poursuivi pour intimidation, son acte étant susceptible de nuire à la bonne suite de la carrière du magistrat ? Il est à craindre qu’il n’y aura ainsi pas plus de plaintes pour comportement blâmable de magistrats qu’en ce moment, et le projet de loi, au moins en ce qui concerne l’aspect disciplinaire, ne sera pas d’un grand remède. Le procès, qui avait débuté devant la 7e Chambre du tribunal d’arrondissement de Luxembourg, a été suspendu sine die suite au dépôt d’une requête en récusation visant son président. Avant que décision soit prise de refixer l’affaire devant une autre Chambre, autrement composée. Interview NICOLAS LÉONARD Photo ROMAIN GAMBA
RANGE ROVER SPORT
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Ristretto #Entreprises Sélectionné par CATHERINE KURZAWA & MATHILDE OBERT
PRAGMATIQUE
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« À un moment, le site de la Cloche d’Or a été envisagé, mais au final, le choix du Kirchberg est très bien, du fait de sa connexion avec la ville, de son urbanisation mixte et de son accessibilité. »
Le directeur de Luxexpo The Box, Morgan Gromy, s’est exprimé après que le gouvernement a donné son feu vert à la construction d’un nouveau centre de congrès et d’expositions pour doter le pays d’un espace plus moderne, modulable et surtout construit en hauteur. 2
GÉANT
La nouvelle concession BMW et Mini du groupe Bilia-Emond devrait prendre ses quartiers à la Cloche d’Or dès août 2022. Le bureau d’architectes Archipel 41 est en charge de la construction de ce projet, qui s’étend sur deux niveaux de sous-sol et 2,5 niveaux hors sol, avec notamment un grand atelier de 3.100 m2 doté de 32 ponts doubles et deux tours automatisées et robotisées dédiées au stockage des pièces de rechange. « Chaque jour, il y a 80 voitures qui entrent à l’atelier, et environ 6.000 voitures sont vendues par an », a expliqué Carlos Vasconcelos, architecte et associé d’Archipel 41. PRÉVOYANT
3
« J’ai des pistes en cours, certaines très avancées, mais rien de signé. »
Nicolas Henckes, directeur de la Confédération luxembourgeoise du commerce (CLC), quitte son poste de lobbyiste pour redevenir patron. 4
SCEPTIQUE
Liberty Steel à Dudelange est dans le flou et, de l’aveu même du ministre de l’Économie, Franz Fayot (LSAP), « la confiance envers Sanjeev Gupta et son groupe diminue, car de nouvelles sources de financement sont constamment mises en place, sans qu’aucune mesure ne se concrétise ». Le site emploie 250 salariés et est détenu depuis 2019 par GFG Alliance, suite à son rachat d’une demi-douzaine d’implantations exploitées par ArcelorMittal, contraint de les revendre pour éviter l’abus de position dominante suite au rachat de l’aciériste italien Ilva.
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INNOVANT
« Un étudiant sur trois en médecine ne revient pas travailler au Luxembourg après ses longues études. » Après les succès d’atHome.lu et Doctena, le multi-entrepreneur Patrick Kersten lance un nouveau projet : MediNation, un portail de recrutement de niche, focalisé sur le personnel des secteurs du soin, de la santé et du social au Luxembourg. Ces secteurs emploient autant de salariés que la finance, mais rencontrent de grandes difficultés à recruter.
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LaLa La Photo (archives), Jan Hanrion (archives) et Mike Zenari (archives)
CHANGEMENT
Photos
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legal, tax and business services firm in Luxembourg
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Ristretto #Entreprises
« Le télétravail nous cause beaucoup de soucis » À la tête de Garage Pirsch depuis 25 ans et après deux mandats de vice-président, Ernest Pirsch devient président de la Fédération des artisans (FDA).
Comment allez-vous vous différencier de votre prédécesseur, Michel Reckinger ? J’espère ne pas trop me différencier. Dès la rentrée, nous allons encore plus nous rapprocher des présidents de tous les métiers. Pour tirer le bilan de la crise, trouver les plans pour en sortir. Et préparer les dossiers restés en suspens. Lesquels ? Il y en a beaucoup : formation, dialogue social… Nous allons définir au prochain comité avec les deux vice-présidents (Michel Reckinger et Tun Di Bari, ndlr) qui prendra quel dossier.
ses responsabilités. Que les volumes constructibles augmentent et, pour cela, que la surcharge administrative diminue. Une autre solution passe par la formation… Nous avons créé deux centres de compétences, en génie technique et en parachèvement. D’autres métiers voudraient suivre cette voie, comme l’automobile. Comment accélérer la digitalisation des entreprises artisanales ? La crise a mis un frein, les gens se sont occupés des problèmes journaliers. Il faudra aller plus encore vers les membres en leur expliquant que c’est un investissement à faire, parce que sans digitalisation, on n’arrivera pas à suivre.
Comment l’artisanat se porte-t-il ? Nous avons tous souffert. Il y a un peu de relance, mais le télétravail nous cause beaucoup de soucis. On a 200.000 frontaliers qui ne font plus leurs achats ici, qui ne vont plus chez le coiffeur le midi. Comment éviter une vague de faillites à la fin des aides ? Le gouvernement n’a dépensé que 2,5 milliards d’euros sur les 11 milliards annoncés. Je présume qu’il va aider. À part cela, que voulez-vous accomplir en quatre ans ? Qu’on nous reconnaisse en tant que vrai partenaire. Nous avons 8.000 entreprises dans l’artisanat avec plus de 100.000 emplois. Le gouvernement écoute davantage les syndicats que les patrons. Sans salariés, il n’y a pas d’entreprises. Mais sans entreprises, il n’y a pas de salariés. Quelles sont ces problématiques ? Quand nous renégocions des conventions collectives, il y a des revendications irréalistes. Au niveau national, il faut plus de flexibilité. Les gens qui travaillent pour nous en ont reçu, par exemple avec le congé parental. Pour organiser les équipes, cela devient compliqué. Concrètement, que demandez-vous à la place ? Je ne suis pas contre un congé parental. Mais deux ans avant les élections, il va pleuvoir des cadeaux, et nous ne pouvons pas en supporter plus. Une autre problématique concerne le manque de main-d’œuvre. Comment le résoudre ? Il y a un frein : le prix des loyers. Nous avons presque épuisé la Grande Région. Il va falloir attirer des gens de plus loin. L’État doit prendre
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Il y a aussi cette pénurie de matériaux… Il n’y a pas de solution miracle, hélas. La plupart du matériel vient de l’étranger. Vous avez la même chose dans l’automobile avec les semi-conducteurs. Où en sont vos discussions avec le ministre des Travaux publics, à qui le secteur de la construction demande le gel des indemnités de retard ? C’est en cours. Le ministre a dit qu’il allait nous suivre. En tant que directeur de Garage Pirsch, quel regard portez-vous sur le secteur automobile ? Il va falloir nous adapter à cette révolution vers l’électromobilité. Mais il ne faut pas que la politique brûle les étapes. Dans le Plan national intégré en matière d’énergie et de climat, on demande que 49 % du parc roulant devienne électrique en 2030. C’est irréalisable. Quel délai faudrait-il ? Certainement pas 2030. Je n’ai pas de boule de cristal. Eux non plus, mais ils le pensent, parfois. Tout dépend du moment où l’on aura assez de bornes. Est-ce qu’on aura assez d’énergie verte ? Est-ce que les gens sont prêts ? On ne pourra pas les obliger du jour au lendemain.
Ernest Pirsch demande à ce que les patrons d’entreprises artisanales soient autant écoutés que les syndicats.
Interview MATHILDE OBERT Photo MATIC ZORMAN
Il est temps de briller à nouveau
La Direction générale du tourisme lance les Luxembourg Tourism Awards 2021. Une initiative qui célèbre l’hospitalité, la culture et l’innovation pour mettre en valeur la diversité et la qualité de l’offre touristique au Grand-Duché. Participez en ligne en soumettant votre projet portant sur les trois dernières années et contribuez à la relance de votre activité et du secteur touristique.
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Ristretto #PlaceFinancière Sélectionné par JEAN-MICHEL LALIEU
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INQUIETS
« Plus la banque est petite, plus la part des investissements qui doit être consacrée au réglementaire est importante. »
Au terme d’une étude menée conjointement par EY et l’ABBL, Olivier Maréchal, partner chez EY, pointe que les chiffres dépensés par le secteur bancaire pour atteindre la conformité réglementaire sont en progression de 17 % par rapport à la précédente édition de l’étude, en 2017. L’ABBL insiste, de son côté, sur la nécessité d’engager un débat sur la proportionnalité et la flexibilité dans la mise en œuvre des réglementations. 2
CONQUÉRANT
« Avec cette acquisition, nous confirmons notre ambition d’étendre notre empreinte au Luxembourg, qui constitue le hub européen de notre banque depuis plusieurs années déjà. » Guy de Picciotto, le CEO de la banque suisse Union Bancaire Privée, a expliqué pourquoi il avait repris les activités de gestion de fortune de Danske Bank au Luxembourg. 3
OPULENTS
Selon le World Wealth Report 2021 du consultant français Capgemini, le Luxembourg compte désormais 42.800 millionnaires parmi ses résidents. Un chiffre en augmentation de 6,5 %, alors que leurs actifs ont progressé de 8,3 %. La fortune moyenne d’un millionnaire au Luxembourg est de 2,96 millions d’euros par personne. Ensemble, les millionnaires grand-ducaux pèsent pour 107 milliards d’euros. 4
SÉDUIT
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SEREINES
La Smart Payment Association (SPA), qui regroupe notamment des diffuseurs de cartes bancaires, a tiré la sonnette d’alarme concernant une possible pénurie de cartes bancaires, étant donné le manque de semi-conducteurs. Au Luxembourg, où 69 % des paiements ont été effectués par carte bancaire en 2019, les banques retail se montrent actuellement confiantes et ne prévoient pas de retards dans la livraison de cartes à leurs clients. 6
ENTHOUSIASTE
« Même s’il reste encore beaucoup à faire, l’impact à long terme du changement climatique et d’autres questions de durabilité sont au cœur des préoccupations du secteur de la gestion d’actifs. » Corinne Lamesch Lamesch, country head Luxembourg de Fidelity International, a obtenu la confiance de l’assemblée générale de l’Association luxembourgeoise des fonds d’investissement (Alfi) pour un second mandat de deux ans en tant que présidente.
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Photos
Le groupe bancaire français Lazard prend pied au Luxembourg avec sa filiale Lazard Frères Gestion. Son directeur général, Julien Thibault-Liger, explique cette implantation d’une succursale par la volonté d’une présence locale et pour pouvoir dénicher des talents locaux.
Nader Ghavami (archives), Lazard Frères Gestion et Matic Zorman (archives)
« Il y a au Luxembourg un profil de talents que l’on ne trouve pas ailleurs. »
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Les investissements comportent divers degrés de risque.
Les règles de protection des consommateurs ne s'appliquent pas aux actifs numériques. Swissquote Bank Europe SA – RCS B78729. Banque supervisée au Luxembourg par la CSSF.
Ristretto #PlaceFinancière
« Le métier de compliance officer n’est pas assez connu » Après un début de carrière dans l’audit et la réglementation, Marie Grillot est, depuis le 1er juin, directrice générale de l’Alco. Elle en détaille les enjeux.
Qu’est-ce qui vous a poussée à prendre la direction de l’Association luxembourgeoise des compliance officers (Alco) ? J’ai été attirée par la possibilité de mettre mes compétences au service de l’Alco et de l’ensemble de ses membres. Il s’agit d’une création de poste. De nombreux challenges y sont liés. Quelles seront vos premières missions ? D’abord, renforcer le service offert aux membres et la visibilité de l’Alco. Cela passera par l’amélioration du site internet afin que les membres puissent trouver les informations plus facilement et que l’on puisse y relayer les travaux effectués par les différents groupes de travail. Ensuite, nous mettrons en place de nouveaux groupes de travail dédiés à des sujets actuels, comme les critères ESG, AML 6 ou encore la digitalisation du KYC. Quelles sont les principales préoccupations du secteur ? Les membres sont très attentifs à toutes les évolutions réglementaires qui se succèdent depuis plusieurs années et à la manière de les mettre en place au sein de leur entreprise. Les sujets principaux concernent la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, ainsi que les sujets de société actuels tels que le développement durable et la digitalisation. Enfin, la visite du Gafi, reportée à 2022, fait aussi partie des priorités. Le secteur de la compliance au Luxembourg représente combien de personnes ? Au sein de l’association, nous comptons plus de 1.300 membres. Ce nombre augmente tous les ans, ce qui montre bien la croissance du secteur. Mais, en prenant de l’importance, il connaît aussi de plus en plus de problèmes de recrutement… Étant donné l’évolution des réglementations, les acteurs de la Place doivent renforcer leurs équipes en recrutant. Mais il n’y a effectivement pas assez de personnes formées et compétentes pour répondre aux offres d’emploi. Dans la pratique, ça se passe comment ? Les spécialistes sont souvent sollicités par la concurrence pour de nouveaux postes. À chaque entreprise de mettre en place les moyens pour conserver
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ses talents, mais les directions devraient, encore davantage, valoriser les métiers de la conformité. Cela dit, la conformité est un métier très diversifié qui peut accueillir des profils très variés. L’idée est donc de développer des formations pour ouvrir l’accès à ces métiers. L’Association luxembourgeoise des compliance officers a son rôle à jouer dans la formation ? C’est une de nos préoccupations principales. Pour prévenir les risques, les compliance officers ont besoin de formation continue. Nous travaillons avec la House of Training, qui a développé un programme de formation continue et certifiant qui est mis à jour régulièrement. Mais c’est avant tout aux entreprises d’assurer des formations pour que des personnes d’autres métiers puissent accéder à la conformité. Il faut mieux faire connaître le métier de compliance officer ? Il n’est pas très connu, ni des entreprises ni des étudiants. Il est à la fois très varié et abstrait. Il faut donc démontrer que c’est un métier passionnant, qui exige de l’agilité et d’être en mouvement perpétuel. L’importance des compliance officers est-elle suffisamment reconnue par le management des entreprises où ils sont actifs ? Elle l’est de plus en plus. Le métier de compliance officer s’est transformé et est davantage ancré dans la stratégie et la gouvernance des entreprises. Les compliance officers ont désormais souvent un rôle de conseiller auprès de la direction. Ne faudrait-il pas leur prévoir un statut spécial pour plus d’autonomie par rapport à leur management ? La fonction est déjà indépendante. Les compliance officers ont directement accès aux conseils d’administration et aux organes de régulation. C’est prévu par la loi. Mais c’est vrai que c’est une fonction très exposée et tout ce qui peut être mis en place pour la protéger et lui apporter des garanties est le bienvenu. Pour Marie Grillot, il faut de nouvelles formations pour ouvrir les portes de la fonction de compliance officer.
Interview JEAN-MICHEL LALIEU Photo MATIC ZORMAN
Ristretto #Investissement
La gestion d’un portefeuille durable Contenu sponsorisé par Degroof Petercam Luxembourg
La gestion discrétionnaire permet de déléguer la gestion de son portefeuille. Elle permet également d’investir de manière durable, un enjeu sollicité par de nombreux clients et aujourd’hui soutenu par la réglementation. Pour évoquer ce sujet, nous avons rencontré Jean-François Genicot, Head of Investments Management de la banque Degroof Petercam, qui a orienté sa cliente vers cette solution. Qu’est-ce que la gestion discrétionnaire ? C’est la solution que choisit un client souhaitant déléguer la gestion quotidienne de son portefeuille d’investissement. Notre client donne donc mandat à la banque pour pouvoir agir en son nom, selon des modalités établies et définies dans le contrat, dit de gestion discrétionnaire. On retrouve plus précisément quatre types de contrats, qui correspondent d’une certaine manière à quatre niveaux d’intervention du client. Tout d’abord celui que nous venons de mentionner, où la délégation est totale. Puis un second relatif à une gestion conseils proactive, où le client reçoit un conseil de la banque sur base régulière, mais il reste maître de la décision finale. Le troisième correspond à une intervention occasionnelle du client par la voie de son gestionnaire. Le dernier, enfin, correspond à une exécution pure des décisions du client. À qui s’adresse la gestion discrétionnaire ? Elle s’adresse à toutes les personnes qui souhaitent déléguer la gestion quotidienne de leur portefeuille, par manque de temps, d’intérêt, ou de réelles compétences en la matière. Les clients qui font ce choix capitalisent alors sur l’expérience de leur banque à ce sujet. Un des critères déterminants sera la taille des avoirs, qui oriente alors vers tel ou tel type de gestion. La stratégie pourra se faire via des fonds exclusivement, pour des portefeuilles plus modestes, ou bien par des fonds et des lignes directes, pour des portefeuilles s’élevant à plus d’un million et demi d’euros, afin de ne pas être impactés par les aspects tarifaires. Quel était le cas de figure de votre cliente ? Notre cliente, une jeune maman architecte de profession, disposait d’un patrimoine financier conséquent dont elle avait hérité. Souhaitant se consacrer pleinement à sa vie de famille et à sa carrière professionnelle, elle s’est tournée vers nous pour déléguer la gestion de son portefeuille de manière durable. Le monde financier lui étant inconnu, c’était le choix, pour elle, de la tranquillité d’esprit, mais aussi l’assurance que ce patrimoine serait entre de bonnes mains, jusqu’à ce que ses fils en hérite à son tour. C’est un cas de figure que l’on retrouve souvent dans notre clientèle. À quoi faut-il être particulièrement attentif ? La banque et le client doivent être attentifs à bien définir les objectifs du contrat. À ce titre, nous établissons le profil de risque du client avec des questions précises
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sur sa situation patrimoniale globale, son horizon de placement, son éventuelle aversion au risque ainsi que ses connaissances des instruments financiers. Du côté de la banque, la réglementation MiFID impose une transparence totale et l’assurance que le client a une parfaite compréhension des risques encourus. Les opérations et les placements qui seront effectués doivent être parfaitement exposés et en accord avec le cadre défini. La communication entre le banquier et son client est indispensable et doit se faire sur un temps long, afin d’établir une relation saine qui repose sur la confiance. Il n’est d’ailleurs pas rare que cette confiance se perpétue sur plusieurs générations. Bien entendu, cela suppose que nous ayons pu identifier l’évolution des besoins entre générations. Quelle est l’offre de gestion discrétionnaire durable que propose Degroof Petercam ? Pour prétendre au label de gestion discrétionnaire durable et satisfaire aux critères de l’article 8 de la récente réglementation SFDR (Sustainable Finance Disclosure Regulation), la banque Degroof Petercam a souhaité réorienter son offre. Nous poursuivrons d’ailleurs encore dans cette direction, afin de proposer à nos clients une gestion dite « article 8+ », voire potentiellement « article 9 ». Il faut savoir que cela engendre des contraintes, pour le gestionnaire comme pour le client, qu’il convient alors de bien appréhender. La performance n’est plus le critère unique, l’impact des investissements au niveau ESG (critères Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance) entre en jeu de manière conséquente. Pour nos clients qui le souhaitent, nous mettons toujours à leur disposition des opportunités d’investissement qui sortent de ce cadre. Cependant, ces secteurs doivent satisfaire certains de nos critères. L’industrie du tabac, l’armement ou le divertissement pour adultes, par exemple, sont totalement exclus de notre univers d’investissement.
Jean-François Genicot nous éclaire sur ce qu’est une gestion discrétionnaire durable.
Photo SIMON VERJUS (MAISON MODERNE)
lus, avoir p s n e r Pou ctez conta icot is Gen o ç n a r F Jeanmail : par e-
icot@ jf.gen .lu tercam e p f o degro
Léa, jeune héritière, a deux priorités : ses fils et son métier d’architecte.
Jean-François opère la gestion discrétionnaire de son patrimoine.
Growing together
Data Dada #Gardiennage&Sécurité
e
La sécurité, un secteur encombré À première vue, le secteur de la sécurité et du gardiennage au Luxembourg est surconcentré, avec 7 agents de sécurité pour 1.000 habitants, contre une moyenne de seulement 3 agents pour 1.000 habitants en Europe. Au Grand-Duché, il est nécessaire de considérer les spécificités du pays et son flux transfrontalier pour comprendre l’envers de la statistique. Auteur JEREMY ZABATTA
5 AGRÉMENTATIONS Les agréments sont délivrés par le ministre de la Justice après une enquête administrative qui vise à vérifier si les dirigeants des sociétés disposent de l’honorabilité nécessaire pour l’exercice de cette ou de ces activités. L’agrément est valable pour une durée de cinq ans.
Dussmann Security sàrl
Surveillance de biens mobiliers et immobiliers Gestion de centres d’alarmes Transport de fonds ou de valeurs
620
Protection de personnes
$
Transport de fonds ou de valeurs exclusivement internationaux
1
Entreprise possédant une seule agrémentation
2
Entreprise possédant deux agrémentations
3
Entreprise possédant trois agrémentations
4
Entreprise possédant quatre agrémentations
Rempart International sàrl
(centre de formation)
employés
Securisite sàrl
95
employés
3
employés
Seris Security sàrl
Nombre d’employés non communiqué
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205 employés
Pole Europe Protection sàrl-s
Nombre d’employés non communiqué
Armoredcar sàrl-s
Vigicore Lux sàrl
290 employés
G4S Security Solutions sàrl
1.187 employés
Lapunti Securitis sàrl
GDL Security sàrl
(centre de formation)
2
80
employés
employés
Brink’s Security Luxembourg SA
Investigation Protection Sécurité sàrl
Luxsecuritoos SA
852
Nombre d’employés non communiqué
Nombre d’employés non communiqué
employés
ÉVOLUTION DES SALAIRES PAR ANCIENNETÉ Agent de sécurité
Securitas Luxembourg SA
Inspecteur
Brigadier
Inspecteur principal
Chef d’équipe
Inspecteur en chef
Inspecteur adjoint
A.C.E. Sécurité SA
700
100
employés
employés
Début de carrière
Lux-Protect International sàrl
(centre de formation)
2 ans de carrière
1
employé 10 ans de carrière
Onet Security Luxembourg sàrl
Protection Unit Luxembourg sàrl
10
Sky General Security
employés Nombre d’employés non communiqué
250 Apleona HSG Security & Services sàrl
140
1.000 €
2.000 €
3.000 € 4.000 €
7 AGENTS POUR 1.000 HABITANTS La demande en services de sécurité et gardiennage n’est finalement pas si éloignée de celle des pays voisins, si l’on considère les besoins de la population résidente, des frontaliers et de leur famille. Luxembourg (résidents + frontaliers et leur famille)
employés
Sources CoESS, syndicats luxembourgeois, entreprises du secteur, Eurostat, Statec, Registre de commerce
0 €
3,5 Luxembourg (résidents) 7,2
Eltrona Security Systems SA
Allemagne 3 Belgique 1,5
employés
Nombre d’employés non communiqué
France 2,6
Conversation Franz Fayot
« L’avenir du Luxembourg réside dans une économie à haute valeur ajoutée, décarbonée et digitalisée » L’économie luxembourgeoise, résiliente face à la crise, devrait connaître – si le Covid reste sous contrôle – une reprise parmi les plus dynamiques en Europe, 26
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se réjouit le ministre de l’Économie, Franz Fayot (LSAP). Ce qui lui permet de mettre l’accent sur sa priorité : la transition vers une économie verte et digitale. Interview PIERRE PAILLER Photo ANDRÉS LEJONA
Franz Fayot, s’il admet que des incertitudes subsistent quant à l’évolution du Covid, est confiant en ce qui concerne la rapidité de la reprise économique au Luxembourg.
AOÛT / SEPTEMBRE 2021
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Conversation Franz Fayot
BIO EXPRESS Militant LSAP Né le 28 février 1972, Franz Fayot s’inscrit au LSAP en 1994. Il en devient le président en 2019.
Estimez-vous que le tissu économique luxembourgeois a bien résisté à la crise ? Nous avons globalement bien tenu le choc. Très peu de faillites ont eu lieu en comparaison avec les années précédentes. Et s’il y a eu un peu plus de liquidations volontaires, cela laisse supposer que certaines entreprises ont cessé leur activité – mais de manière volontaire. De même, au niveau macroéconomique, nous avons une récession de 1,3 %, ce qui est très peu pour le choc que nous avons subi en comparaison européenne et internationale. En mars et avril, l’économie a tout de même été presque mise à l’arrêt quelques semaines. Nous nous sommes bien repris par la suite. Les perspectives économiques de l’OCDE (voir encadré) sont positives, en particulier pour le Luxembourg. La sortie de crise est palpable ou on continue à marcher sur des œufs ? Selon les prévisions, il existe une perspective claire de reprise et de relance. Et le Luxembourg est parmi les plus rapides à s’en sortir dans la zone euro. Nous avons des finances publiques très saines, un endettement bas, des investissements publics élevés. Et nous avons maintenu notre niveau d’investissements : c’est notre meilleur atout pour redynamiser la reprise et la relance. Mais nous marchons un peu sur des œufs, car l’incertitude subsiste à propos de la rapidité de la campagne de vaccination, des vaccins qui ne produiraient plus leurs effets à cause des variants et du spectre d’une nouvelle vague à l’automne. La structure de l’économie luxembourgeoise a-t-elle aidé à surmonter cette crise ? Être en grande partie une économie de services nous a bien sûr beaucoup aidés, au vu du recours très large au télétravail. Les services financiers ont tourné normalement pendant le Covid. Mais aussi les services de digitali-
« Après un an et demi de gestion de crise, nous avons les repères pour mieux gérer une nouvelle vague. » 28
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Avocat d’affaires Il exerce à partir de 1997 en tant qu’avocat associé au sein du cabinet Elvinger Hoss & Prussen jusqu’en 2015, puis en tant qu’associé au sein du cabinet FischFayot jusqu’à son entrée au gouvernement. Ministre Élu député en 2013 et en 2018, il arrive au gouvernement le 4 février 2020 en tant que ministre de l’Économie et ministre de la Coopération.
sation, qui ont très bien performé pendant la crise et ont compensé la perte de vitesse sur d’autres activités. Les aides massives aux entreprises ont-elles eu l’effet escompté ? Nous avons très largement subventionné l’économie. On peut comparer cela à un incendie au-dessus duquel nous sommes passés avec un canadair : nous avons fait en sorte de l’éteindre avec des aides très larges. Notre dispositif a été le plus généreux en matière d’aides, avec une panoplie extrêmement vaste : du chômage partiel jusqu’aux délais de paiement, en passant par les aides directes aux entreprises. L’aide la plus massive ayant été le chômage partiel, puisque de nombreuses entreprises de tous les secteurs y ont eu recours. C’était le filet de sauvetage pour toute l’économie.
Cet instrument a eu un succès formidable ! Ce sont des aides à l’investissement, dans le cadre du dispositif européen, qui ont un niveau de soutien plus élevé en matière de digitalisation, d’environnement ou d’économie circulaire. Cela permet de bénéficier de subventions qui dépassent les niveaux admis sous le règlement Block Exemption de Bruxelles, sur lequel sont basés nos régimes d’aide à l’investissement. Donc si nous sommes dans une période de phasing out des aides, nous sommes aussi déjà dans un esprit de relance et nous appliquons ces aides de manière à ce qu’elles encouragent les entreprises à aller dans la direction que nous souhaitons, à savoir une économie plus durable et plus consciente des enjeux environnementaux et digitaux. Ce système d’aides est-il amené à évoluer ? Nous allons observer ce qui se fait à Bruxelles pour voir de quelle manière nous allons organiser nos aides à l’investissement et de quelle marge de manœuvre nous disposons : un nouveau cadre sera prochainement fixé par Bruxelles en ce qui concerne les aides d’État Covid. J’ai d’ailleurs plaidé dernièrement au sein du conseil compétitivité à Bruxelles afin que la Commission adapte le règlement Block Exemption à une relance axée sur la double transition digitale et environnementale. Car c’est le cas du plan de relance et de résilience et du plan « Next Generation EU », mais il faut aussi que nos instruments « Block Exemption » soient dirigés vers ces mêmes priorités.
Mais le recours à celles-ci a fortement varié d’un secteur à l’autre… Les entreprises, déjà ébranlées par une Les secteurs les plus touchés – l’horeca et année de crise, seraient-elles en capacité l’événementiel – ont eu un recours massif de résister à une vague à l’automne ? aux aides. Cela a également été le cas pour Après un an et demi de gestion de crise, nous les indépendants ou les commerces, surtout avons les repères pour mieux gérer une noudurant les périodes où ils étaient fermés. velle vague. Si jamais nous y étions confrontés, Mais d’autres y ont eu beaucoup moins nous avons désormais le « kit Covid » : notre recours : la construction, une fois sortie du programme d’aides, notre manière de gérer la premier confinement à la fin du mois d’avril, crise sanitaire. Et celle-ci était bien plus graa tourné normalement. Même chose pour nulaire que dans beaucoup d’autres pays : nous les entreprises de services – les services finan- avons moins fermé, de manière moins stricte, ciers, mais aussi les services au sens large, nos couvre-feux étaient plus permissifs qu’ailleurs. Et les entreprises elles-mêmes savent notamment ceux liés à la digitalisation. mieux comment s’organiser. Je suis donc asComment allez-vous organiser la sortie sez confiant en ce qui concerne notre capacité de ces subventions ? à résister à une nouvelle vague. La première phase vient effectivement à son terme. Il faut désormais en sortir et revenir à Qu’avez-vous appris de l’économie un rythme de croisière. Nos dispositifs d’aide luxembourgeoise pendant cette crise ? restent certes accessibles jusqu’en octobre, D’abord, notre économie est résiliente face à mais ils sont beaucoup plus ciblés : le chô- une telle crise, avec une excellente infrastrucmage partiel est ainsi terminé, sauf pour les ture digitale, assurée par le très fort réseau de secteurs encore concernés par des mesures Post, presque unique en Europe, qui a permis de fermeture ou de restriction de leur activi- le télétravail à très large échelle. Une leçon un peu moins réjouissante a té – en premier lieu l’horeca et l’événementiel. concerné les limitations et les défaillances des libertés de circulation en temps de pandémie : D’autres aides, comme celles du programme Neistart Lëtzebuerg, sont par ailleurs en tant que petit pays enclavé, très ouvert et déjà orientées vers la relance… très dépendant de la main-d’œuvre étrangère,
UNE REPRISE PROMETTEUSE AU LUXEMBOURG
Les cas de Fage et Knauf, deux échecs, ont montré des réticences, notamment concernant l’impact sur l’environnement… Fage et Knauf étaient deux dossiers particuliers, à partir desquels il ne faut pas extrapoler : le Luxembourg n’est pas un pays hostile à l’industrie. Il y a un grand intérêt pour le Luxembourg en tant que pays d’accueil de nouvelles activités, avec des dossiers très prometteurs dans le pipeline qui, je l’espère, vont se concrétiser dans les années à venir. Et il y a aussi des acteurs industriels qui sont déjà ici et qui veulent y développer leur activité. Ce qui me rend optimiste concernant l’avenir de l’industrie luxembourgeoise. Mais il faut déterminer quel type d’activités nous voulons. Car nous ne pouvons pas tout faire : notre territoire est limité et ne permet pas de construire une usine Tesla de 200 hectares. Le développement économique doit se faire dans certains créneaux. Collaborez-vous avec le ministère de l’Environnement pour choisir les entreprises susceptibles de s’installer au Luxembourg ? La prospection et l’analyse des dossiers de nouveaux assesseurs se font au ministère de l’Économie, c’est un de ses grands rôles. Mais en ce
Une reprise plus rapide que prévue au Luxembourg Projection novembre 2019
Projection décembre 2020 Source
Selon un indice base 100
Projection actuelle
OCDE
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106,5
104,7
100,5 100
certains pays (Corée du Sud, ÉtatsUnis) attendront 18 mois, d’autres (Mexique, Afrique du Sud) cinq ans. L’Europe devrait quant à elle attendre trois ans en moyenne. Mais le Luxembourg tire bien son épingle du jeu : le pays devrait retrouver son niveau de PIB par habitant d’avant la crise d’ici la fin de l’année 2021, dans le courant du quatrième trimestre. Mieux que l’Allemagne, qui devra attendre début 2022. Et surtout bien mieux que la France, qui ne retrouvera pas un tel niveau avant le quatrième trimestre 2022, ou la Belgique,
20 22 -Q 4
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L’Europe veut se réindustrialiser. C’est aussi le cas du Luxembourg ? Il faut rester un pays industriel. Notre industrie est forte. Certes, elle est classique – sidérurgie, verre, ciment, plasturgie –, mais elle devient de plus en plus technologique et faible en émissions de CO2. Nous allons ainsi dans la direction d’une industrie et d’une économie de plus en plus durables, vertes et digitales. Et notre industrie propose de plus en plus de produits à forte valeur ajoutée : des entreprises comme Ceratizit, Rotarex ou ArcelorMittal produisent des choses qui sont à la pointe dans leur secteur. Nous voulons absolument préserver cela, voire le développer, notamment en fonctionnant en partenariat avec la recherche : la liaison entre l’industrie et la RDI est de plus en plus forte. Nous avons une très belle carte à jouer avec tous ces instruments d’innovation et les collaborations avec des instituts de recherche, que ce soit le List, le LIH en matière de santé, l’Université du Luxembourg ou le FNR.
condamnée, selon les projections, à attendre début 2023. Ainsi, après une « légère contraction » de l’économie luxembourgeoise en 2020 (-1,3 %), la croissance devrait atteindre 4,8 % en 2021 et 2,8 % en 2022. Le taux de chômage devrait atteindre un pic de 6,6 % au troisième trimestre 2021, avant de redescendre à 6,1 % à la fin de l’année 2022, selon l’OCDE. Ces modélisations sont bien sûr sujettes à caution. Différents facteurs pourraient perturber la reprise ou,
Les perspectives de l’économie mondiale s’éclaircissent, assure l’OCDE dans ses Perspectives économiques publiées en mai 2021. La croissance économique mondiale devrait ainsi atteindre 5,8 % en 2021 – soit bien davantage que les 4,2 % envisagés par l’OCDE en décembre 2020 – et 4,4 % en 2022. Mais cette reprise n’est pas ordinaire, prévient l’OCDE. De fait, elle risque d’être très inégale entre les pays. Pour retrouver des niveaux de revenu par habitant pré-pandémie,
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et surtout frontalière, nous avons soudain redécouvert la présence des frontières, parfois à nos dépens, ce qui était très stressant. Des vulnérabilités au niveau des chaînes de valeur ont aussi été manifestes, de même que notre dépendance vis-à-vis de la Chine quant aux produits de santé, masques et respirateurs. D’où la nécessité de se réindustrialiser au niveau européen et de relocaliser certaines chaînes de valeur stratégiques, ce qui est maintenant un des axes d’action de la Commission européenne.
dans le sens inverse, l’accélérer. Les nouveaux variants menacent et une quatrième vague à l’automne pourrait assombrir à nouveau l’avenir économique. Pour contrer cela, la campagne de vaccination en cours doit aboutir « aussi vite que possible » pour assurer le contrôle de la pandémie, ce qui aurait par ailleurs le mérite de renforcer le rebond de la consommation et des investissements. Une prolongation des mesures d’aide aux entreprises au-delà de 2021 doit aussi être envisagée pour les secteurs les plus touchés par la crise.
Combien de temps avant un retour à un PIB / habitant pré-pandémie Source Allemagne 2 ans Fin 2022
Lituanie 1,25 an
Irlande 1,5 an
Luxembourg 1,75 an
OCDE Pays-Bas 2,5 ans
Royaume-Uni 2,5 ans
Espagne 3,5 ans
France 2,75 ans Autriche 2,75 ans
Belgique 3 ans
États-Unis 1,5 an
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Conversation Franz Fayot
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qui concerne les cleantech ou les énergies renouvelables, nous sommes tout à fait ouverts au dialogue. Mais, pour éviter de nouveaux dossiers Fage et Knauf à l’avenir, nous mettons en place un examen de durabilité dans le but de vérifier la compatibilité des nouveaux projets industriels avec les normes environnementales – les plafonds d’émission, l’usage du terrain, le niveau d’eau qui est requis – afin de voir si un projet est dans les cordes lors d’un premier examen.
En 2020, 1.189 faillites d’entreprises ont eu lieu, selon le ministère de l’Économie. Soit un peu moins que l’année précédente : on dénombrait 1.234 faillites en 2019. Les liquidations volontaires ont, quant à elles, augmenté : 966 ont eu lieu en 2020, bien plus que les 577 de 2019.
La fiscalité est aussi un levier auquel recourir pour résoudre la crise du logement ? De manière générale, la fiscalité sur l’immobilier incite encore à des investissements spéculatifs et à de la rente foncière, qui ne sont pas des investissements de primo-arrivants – ce qui n’est bien sûr pas dans l’intérêt d’une accalmie du marché. Or, si l’on veut calmer cette chauffe sur le marché immobilier, la fiscalité est un levier important. Certaines choses ont déjà été faites lors de la dernière petite réforme fiscale dans le contexte du dernier budget, comme l’abaissement de l’amortissement accéléré à cinq ans ou l’abrogation des FIS immobilières. Mais une discussion doit avoir lieu sur un deuxième impôt foncier, en plus de celui perçu par les communes. Ainsi que sur un impôt sur la rétention foncière, qui doit être activé pour les terrains constructibles mais non construits pour cause de rétention foncière – un peu de la même manière que pour la taxation des logements vides.
200 millions d’euros
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100
50
Indemnité d’urgence pour les micro et petites entreprises 68 mios Indemnité d’urgence pour les entreprises qui emploient entre 10 et 20 personnes 8,4 mios
Indemnité d’urgence pour les indépendants 34,1 mios
0
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Avance remboursable 166,9 mios
Fonds de relance et de solidarité pour les entreprises particulièrement touchées par la pandémie 73,1 mios
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Aide spécifique pour commerce de détail en magasin 9,6 mios
Aide de compensation (salaire social minimum) 0,4 mio
Aide coûts non couverts 81,5 mios
Aide pour la lutte contre le Covid-19 37,3 mios
Aide pour investissements durables dans l’ère du Covid-19 66,2 mios
« Nous appliquons les aides de manière à ce qu’elles encouragent les entreprises à aller dans la direction que nous souhaitons. »
Source
AIDES ACCORDÉES AUX ENTREPRISES PAR LE MINISTÈRE DE L’ÉCONOMIE DANS LE CADRE DE LA PANDÉMIE DE COVID-19
Ministère de l’Économie
Le modèle économique luxembourgeois exerce une forte pression Et, pendant la pandémie, le chômage partiel sur l’environnement. Est-il viable ? a été étendu à quasiment toute l’économie, ce Croyez-vous à la possibilité d’une qui a protégé la plupart des salariés contre une croissance verte ? perte totale de revenus – ce qui était loin d’être Je crois à la nécessité d’avoir une croissance. le cas partout. Je ne fais pas partie de cette école de penMais, chez nous aussi, des inégalités se sée de la décroissance. Mais il faut une crois- creusent. Différents facteurs sont en cause, sance intelligente. L’avenir d’un pays comme notamment l’immobilier et un système fiscal le Luxembourg – un pays très développé, riche, qui pourrait être restructuré. doté d’une politique sociale à laquelle je souscris entièrement – réside dans une économie Pensez-vous à une taxation des à haute valeur ajoutée, décarbonée, qui va de successions ou de la fortune, comme Votre collègue au gouvernement et membre plus en plus investir dans la digitalisation, oc- le recommandent le FMI et l’OCDE ? du LSAP, le ministre Dan Kersch, a proposé cuper des créneaux d’avenir dans la recherche, Cela n’est pas à l’ordre du jour de cette coali- d’imposer davantage les entreprises dans une économie de la connaissance, mais tion. Mais ce sera sans doute une discussion « gagnantes de la crise ». Qu’en pensez-vous ? aussi du savoir-faire, que ce soit dans les TIC, dans le cadre des prochaines élections légis- Une distinction doit être faite entre les entrelatives. Chaque parti devra se positionner. l’économie circulaire ou la finance. prises qui ont innové, qui ont réussi à être agiles Pour mon parti, le LSAP, une question se et ont bien tiré leur épingle du jeu en respectant pose clairement : l’imposition des grandes for- les règles, et celles qui l’ont un peu moins fait. Des instances comme le FMI ou l’OCDE tunes. Celles-ci, qu’elles soient mobilières ou On a fait l’analogie avec les profits de guerre préviennent que les inégalités sociales immobilières, sont peu imposées par rapport et l’imposition sur les profits de guerre… risquent d’exploser suite à la crise. au travail : il n’y a pas d’imposition sur la proCela vous inquiète-t-il ? Mais il s’agit d’une discussion complexe, Les inégalités sont un sujet pour toutes les so- priété et une assez faible imposition sur les délicate, et je préfère de loin en avoir une ciétés. Chez nous aussi. Il faut s’en inquiéter revenus immobiliers, alors qu’il y a une forte plus fondamentale sur l’imposition des grandes et essayer d’y remédier. Heureusement, l’État imposition sur le travail. Pour moi, il est clair fortunes, et en particulier sur le capital non providence est fort au Luxembourg, avec des que, dans le cadre de la pandémie, il faut s’at- productif. Car une distinction fondamentale mécanismes d’ajustement et de transferts so- taquer à ces questions-là. Et nous allons, au existe, selon moi, entre les rentes perçues sur ciaux qui protègent les gens contre les inéga- niveau du LSAP, présenter en temps utile notre les propriétés et le travail productif ou le capilités extrêmes. programme sur ce sujet. tal productif.
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Conversation Franz Fayot
UNE FEUILLE DE ROUTE POUR L’AVENIR DE L’ÉCONOMIE La feuille de route Ons Wirtschaft vu muer (« Notre économie pour demain ») s’articule autour de six composantes-clés :
La fiscalité fait aussi l’objet de discussions à l’international, notamment le projet de taxation minimale des entreprises à 15 %. Cela vous semble aller dans la bonne direction ? Je l’accueille favorablement. C’est l’histoire en marche : on ne peut pas indéfiniment soutenir un système où les multinationales sont taxées à 1, 2 ou 3 % parce qu’elles arrivent à structurer leurs recettes au niveau mondial, alors que d’autres, des PME locales, ou à plus forte raison des gens qui travaillent, sont taxés au taux plein. Cela sape tous les principes de justice fiscale, de même que la crédibilité des États, donc c’est une mesure qui est bonne. Et cela crée aussi un level playing field international dans lequel le Luxembourg n’a pas de problème : si tout le monde est au moins à 15 %, nous pouvons très bien vivre avec. Une étude de l’Observatoire européen de la fiscalité (voir encadré) montre qu’une taxation minimale des entreprises pénaliserait à terme le Luxembourg… J’ai aussi lu cette étude de l’Observatoire européen de la fiscalité, qui est dirigé par Gabriel Zucman. Il y est également dit que le Luxembourg serait gagnant à court terme car il pourrait imposer plus fortement ces entreprises. À moyen terme, la question est de savoir si quelques multinationales – on n’en a pas non plus 50 – resteraient ici ou se délocaliseraient ailleurs. C’est une question à laquelle je n’ai pas de réponse. Et je pense que personne n’a la réponse à cela. La fiscalité n’est pas le seul facteur, et si le terrain de jeu est semblable pour tous les pays, il n’y a pas de raison qu’elles s’en aillent de prime abord.
fort des années 80 et 90, nous pratiquions des modèles de structuration fiscale agressifs. C’est un passé que nous ne pouvons pas nier, mais nous ne vivons plus dans ce film où le Luxembourg est un paradis fiscal. C’est une chimère encore très vivante, mais qui ne correspond plus à la réalité. Car ce qu’il est possible de faire ici en termes de structuration, notamment pour les multinationales, il est possible de le faire un peu partout en Europe et dans le monde. Ce sont des mécanismes internationaux – que de nouveaux trains de mesures visent justement à contrecarrer avec, d’une part, le pilier de la fiscalité minimale et, d’autre part, celui de l’imposition dans la base de réalisation des opérations. En outre, depuis sept ans, le gouvernement joue pleinement le jeu de la transparence. Nous sommes désormais dans un autre système. Nous ne sommes plus dépendants de cette niche de structuration fiscale.
1 Numérisation au profit de la société. 2 Transition vers l’économie circulaire par le numérique. 3 Chaînes de valeur stratégiques résilientes et durables. 4 Transition sûre et fiable de l’économie des données. 5 Transition numérique économe en énergie et durable. 6 Stratégie d’investissement durable cohérente et instruments permettant d’atteindre une durabilité tout en restant compétitif.
À cela s’ajoutent cinq autres projets pilotes à moyen terme et six actions pilotes concrètes à court terme (plateforme de services d’échange de données, concrétisation d’une Product Circularity Data Sheet, open cloud luxembourgeois…).
Elles n’auraient plus non plus de raisons de venir s’installer au Luxembourg… Il n’y aurait pas de raisons intrinsèquement liées à de la structuration fiscale, ce qui n’est pas une mauvaise chose à mes yeux. Notre modèle d’avenir ne réside pas dans la structuration fiscale. Car cela s’accompagne toujours d’un risque de réputation pour un pays – on l’a bien vu ces dernières années avec les différentes révélations LuxLeaks, Panama Papers et autres. Mais le levier fiscal n’est plus, depuis assez longtemps déjà, un attrait. Nous sommes loin de l’époque où une entreprise venait ici et recevait un bon ruling ou un terrain lorsque, au plus
Comment garantir et améliorer l’attractivité du Luxembourg au sein de ce nouveau système ? Nous avons des atouts plus traditionnels. Notre positionnement géographique, notre stabilité politique, notre système juridique stable et flexible, un environnement qui favorise l’investissement, une approche peu bureaucratique des dossiers, un environnement fiscal pour le moins neutre. Et nous réfléchissons désormais au genre d’activités économiques que nous voulons, à la manière de consolider les secteurs économiques forts et bien développés, d’accompagner les acteurs qui sont sur place dans leur expansion et d’en attirer de nouveaux dans les créneaux de diversification identifiés.
LE LUXEMBOURG, GAGNANT PROVISOIRE D’UNE TAXE MINIMALE SUR LES ENTREPRISES
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AOÛT / SEPTEMBRE 2021
Hausse des recettes de l’impôt sur les sociétés en cas de taxe minimale de 25 % sur les entreprises En 2021 et en %
300 %
Luxembourg 282,3 %
250 %
200 %
150 %
France 50,9 %
Irlande 167,9 % Belgique 114,8 %
Allemagne 41,5 %
100 % Moyenne UE 52,3 % 50 %
0 %
Observatoire européen de la fiscalité
Mais le « bénéfice » à court terme de pays comme l’Irlande ou le Luxembourg est en trompe-l’œil. Un tel constat « laisse suggérer que les paradis fiscaux de l’UE bénéficieraient beaucoup d’une taxe minimum de 25 %. Cependant, ces résultats sont liés à la supposition que ces pays garderaient les sièges d’entreprises qu’ils ont attirées jusque-là en offrant des taux faibles d’IS, précise l’Observatoire. En réalité, avec un accord international sur une taxe minimum, les sièges pourraient être déplacés dans des pays à haut taux d’imposition, ce qui signifie que les paradis fiscaux en bénéficieraient moins que ce que nous évaluons (et que d’autres pays en bénéficieraient davantage). »
Source
Si un taux minimal mondial d’imposition à 25 % sur les entreprises était instauré en 2021, les recettes de l’impôt sur les sociétés (IS) perçues par les pays de l’UE gonfleraient de plus de 50 % en moyenne, selon un rapport de l’Observatoire européen de la fiscalité publié début juin. Ces recettes augmenteraient de 340 milliards d’euros perçus avec la fiscalité actuelle à environ 510 milliards – soit 170 milliards de gains sur une année. Et le grand gagnant d’une telle augmentation serait le Luxembourg. Celui-ci percevrait 7,9 milliards d’euros d’IS en plus en 2021. Ce qui correspondrait à une hausse de 282,3 %, loin devant le deuxième « bénéficiaire », l’Irlande (+168 %).
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Conversation Franz Fayot
Vers quoi tend cette diversification ? Nous avons une chance de diversifier notre économie en direction de l’artisanat : tout ce qui est relatif aux PME artisanales représente un pilier très fort de notre économie. Nous allons développer les activités dans les secteurs identifiés il y a quelques années comme secteurs d’avenir, que ce soit les technologies de la santé, tout ce qui est cleantech, économie circulaire, logistique – qui va de plus en plus en direction de la gestion des chaînes de valeur – ou encore de l’espace. Et évidemment la finance, qui reste le secteur dominant.
place pas tout à fait une mission économique à l’étranger, mais beaucoup ont eu lieu de manière digitalisée, nous avons passé beaucoup de temps à faire des vidéos, des webinaires… Et tous les acteurs de la prospection, au premier chef nos LTIO, ont continué à travailler. Mais avec la possibilité de voyager à nouveau, je compte bien sûr reprendre cela. J’étais à Dubaï il y a un mois et, à partir d’octobre, je vais y aller régulièrement pour participer à l’Expo 2020. Et d’autres voyages vont être préparés.
La digitalisation est un domaine-clé dans lequel le Luxembourg a beaucoup investi ces dernières années… Et nous continuons à le faire, notamment dans les infrastructures : notre ordinateur à haute puissance a été inauguré, nos data centers sont au niveau technologique le plus avancé. Beaucoup de choses ont aussi été réalisées en matière de cybersécurité et nous nous investissons dans les projets européens comme Gaia-X ou le cloud européen. Or cet environnement est très précieux pour tous les domaines de l’économie, y compris pour développer l’industrie 4.0 et encourager des productions plus pointues. C’est donc un atout majeur du Luxembourg. Mais le développement de la digitalisation offre une image contrastée au Luxembourg. Comment accélérer le processus ? Au niveau de la digitalisation de l’administration publique, des différences existent en effet entre les ministères et les administrations, c’est très clair. Mais avec le Covid, d’énormes progrès ont eu lieu. L’autre partie concerne la digitalisation des entreprises, et le ministère de l’Économie est responsable de la création des conditions et des instruments afin d’en promouvoir le développement. Dans notre feuille de route Ons Wirtschaft vu muer – « Notre économie de demain » – (voir encadré, ndlr), une des actions pilotes à court terme est de construire une plateforme d’échange de données très novatrice, afin de collecter des données, de les anonymiser, de les rendre interopérables et de les mettre à disposition des entreprises pour qu’elles puissent mener leurs expériences sur de nouveaux modèles d’IA, sur des algorithmes, sur le deep learning, aujourd’hui nécessaires pour faire évoluer son entreprise. Là-dedans, nous sommes très bons. De même en cybersécurité. Vous n’avez pas pu voyager lors de la pandémie. Cela a-t-il impacté votre capacité à mener à bien les missions économiques ? Le constat que rien n’a été fait en matière de missions économiques sur les 15 derniers mois doit être nuancé. La promotion économique s’est aussi fortement réinventée. Cela ne rem34
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FAST & CURIOUS République ou monarchie ? En tant que socialiste, république. Mais, au Luxembourg, nous nous accordons très bien avec notre monarchie. CovidCheck ou autotest ? CovidCheck. Le Luxembourg est un pays digital, qui avance dans cette direction. Et c’est une très bonne appli. Crémant ou champagne ? J’aime beaucoup les vins locaux, donc crémant. Rockhal ou Atelier ? J’aime bien le côté intimiste de l’Atelier. L’ambiance y est formidable. Presse en ligne ou papier ? Presse papier. Sport ou lecture ? J’aime beaucoup le sport et j’adore lire. Retrouvez l’interview vidéo Fast & Curious de Franz Fayot sur paperjam.lu.
Avez-vous dû sacrifier des priorités que vous vous étiez fixées en arrivant au ministère de l’Économie ? Étrangement, parmi mes priorités politiques, aucune n’a été contrariée par le Covid. C’est plutôt le contraire… Je suis arrivé en disant que je voulais accélérer le développement vers une économie plus durable, plus verte, et tout cela sur un fort fondement de digitalisation et de modernisation de l’économie. Et ces deux points essentiels se sont trouvés renforcés par la pandémie. Donc la direction n’a pas fondamentalement changé, elle a même été confirmée. Maintenant, il est clair que, depuis mon entrée en fonction, j’ai surtout géré cette crise au niveau économique afin de préserver le tissu économique luxembourgeois. Mais nous avons, en parallèle, commencé à réfléchir au monde d’après, afin de voir comment nous pourrions tirer profit de cette crise pour aller encore plus dans le sens d’une économie décarbonée et profiter de ce boost qu’a reçu la digitalisation. À cet égard, ce n’était donc pas une année perdue. Quelles sont les priorités de la suite de votre mandat ? Nous continuerons déjà à suivre et à gérer de très près cette crise qui n’est pas terminée. Et puis, la feuille de route Ons Wirtschaft vu muer fixe une vision à court terme, pour 2025, avec six piliers et un certain nombre d’actions pilotes très concrètes autour de la transformation de l’économie vers un modèle plus vert et durable, sous une impulsion digitale forte. Nous avons aussi trois grands projets d’infrastructures : un parc technologique – une zone d’activité où vont être rassemblées des entreprises qui seront très demandeuses en termes de RDI –, une autre zone, sous forme de campus, pour les technologies de la santé, et une zone d’activité dédiée à l’espace, avec de la recherche et un incubateur. Un certain nombre de projets concerneront l’encadrement réglementaire de l’activité économique. La réforme du Conseil de la concurrence est aussi en cours à la Chambre. Et les dossiers sur le devoir de vigilance par rapport aux droits de l’Homme dans les grandes entreprises me tiennent à cœur. Donc nous avons du pain sur la planche pour les deux prochaines années.
Cédric Weisse, Head of Individuals, Banque Internationale à Luxembourg
Accessibilité et expertise du Private Banking Les ingrédients d’une relation client prospère, résident aujourd’hui dans l’équilibre entre la confiance, l’expertise et la disponibilité. Le niveau d’expertise requis ne cesse de croître et l’accessibilité multicanale est devenue un impératif. Face à un monde en constante évolution et à des clients en droit d’attendre un niveau de service élevé, nous devons être capables d’acquérir sans cesse de nouveaux savoirs et d’élargir le spectre de nos compétences. Les situations à gérer sont de plus en plus variées et les sujets à traiter de plus en plus pointus. Afin d’offrir la plus grande sérénité à nos clients, nous prenons soin de déployer les efforts requis pour garantir notre conformité à une réglementation toujours plus exigeante, tout en restant réactifs et capables d’apporter rapidement les solutions attendues. La confiance du client est un élément indispensable dans l’exercice de notre métier. Pour cela, nous sommes en contact permanent avec nos clients quelle que soit la situation.
Avec la crise, nous nous sommes adaptés pour garantir cette disponibilité. Nous sommes passés d’une relation basée quasi intégralement sur du présentiel à une relation hybride où tous les canaux de communication sont utilisés en fonction des besoins de nos clients. L’utilisation de ces nouveaux moyens de communication nous permet une meilleure réactivité selon l’actualité et les besoins de nos clients. Nous garantissons ainsi la proximité nécessaire pour une gestion optimale et des conseils personnalisés. Nous accompagnons les clients sur le long terme, avec leur réussite pour objectif. Nous distribuons un maximum d’informations pertinentes (notamment via notre site
my-life.lu et www.bilinvestmentinsights.com), et nous avons également étendu le champ d’action de nos Banquiers Privés. Ils sont entourés d’experts internationaux très pointus notamment dans les domaines de la gestion de patrimoine et des solutions d’investissements et de crédits. Les solutions digitales mises à disposition de nos clients constituent aussi un avantage pour leur autonomie et la gestion quotidienne de leurs comptes. Le tout en assurant les garanties de sécurité nécessaires, tant sur le plan de la confidentialité que sur le plan sanitaire. L’ensemble de ces engagements combinés nous permet d’établir une relation privilégiée avec nos clients et de mettre sur pied des solutions sur mesure pour répondre à leur situation et à leurs projets.
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Services & Conseils
Soutenir durablement les entreprises
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À quel point la crise sanitaire a-t-elle bousculé le paysage économique grand-ducal ? JEAN-LUC BERMES Vu le nombre de demandes d’aides que les banques luxembourgeoises ont reçues, je ne pense pas me tromper en parlant au nom de toutes les banques, on peut affirmer que tout le tissu économique local a été fortement impacté. Les entreprises étaient dans un état de sidération, puis d’inquiétude bien légitime.
NORBERT BRAUSCH L’activité bancaire a été, elle aussi, totalement chamboulée. Les banques ont dû adapter leur organisation en un temps record. L’objectif principal était d’assurer le soutien et le suivi de nos clients, que ces derniers puissent à tout moment nous contacter. Ce qui fut le cas avec succès, si l’on s’en tient aux retours que nous avons aujourd’hui. J.-L.B. Nous avions mis en place un briefing quotidien avec nos conseillers PME,
Photo
Les aides étatiques et privées ont été décisives pour permettre aux entreprises de survivre durant la crise sanitaire. Demain, l’obtention de ces aides sera sans doute évaluée au regard de critères ESG, non financiers donc, qu’analysent déjà certaines banques. Rencontre avec Norbert Brausch, Senior Vice President & Head of Business Unit Corporate Banking, et Jean-Luc Bermes, Team Manager & Corporate Relationship Manager.
Spuerkeess-Flavie Hengen
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BRAND VOICE
SPUERKEESS EN PRIMES ET EN RÉCOMPENSES qui sont eux-mêmes en contact avec les entreprises. L’objectif était de décrypter le flux d’informations énorme et parfois contradictoire, en provenance des différents acteurs économiques, pour ensuite prendre des mesures adaptées aux besoins de nos clients. Concrètement, qu’avez-vous mis en place pour les soutenir ? N.B. Nous avons d’abord appelé nos clients pour analyser quels étaient leurs besoins immédiats. Dans ce type de situation, la principale préoccupation des entreprises, c’est leur trésorerie, le cash dont elles disposent. Selon leur capacité à ce niveau, elles peuvent évaluer l’impact qu’elles vont subir à court ou moyen terme. Nous avons donc mis en place des aides qui leur permettent de mieux gérer cet aspect, comme les moratoires ou les franchises sur les prêts. J.-L.B. Spuerkeess a été la première banque du pays à communiquer sur les aides en faveur des entreprises et à les mettre en place. Nous avions même conçu des produits spécifiques, comme un préfinancement du chômage partiel par exemple, qui ne seront pas forcément utilisés mais qui nous ont permis d’être bien préparés.
« Il y a, dans notre ADN, cette volonté de participer au développement durable et à la promotion de certaines valeurs qui correspondent aux critères ESG. » Norbert Brausch
« Nous voulons être le facilitateur de transition vers une économie plus durable. » Jean-Luc Bermes
N.B. Comme les autres banques, nous avons mis en place les prêts garantis par l’État ou bien le Financement Spécial Anti-Crise de la SNCI. Là où Spuerkeess s’est démarquée, c’est par le développement d’un outil, dans le cadre du programme « Neistart Lëtzebuerg », qui nous permet de voir comment les entreprises peuvent profiter de certaines aides. Sur base des informations que nous communique un client, cet outil permet de voir à quelles aides étatiques ou privées il a droit, mais aussi de simuler les effets résultant de la contraction de telles aides, c’est-à-dire les bénéfices qui en découlent. J.-L.B. Il y a beaucoup d’aides disponibles, et il est difficile pour nos clients de savoir exactement de quelles aides ils peuvent bénéficier. C’est sur la base de ce constat que nous avons développé l’outil « Conseil Aides et Logement », ensemble avec Energieagence. Il permet à nos clients de mettre toutes leurs chances de leur côté pour bien démarrer leur reprise. Nous avons d’ailleurs publié toutes les informations relatives à cet outil sur notre site internet afin que les clients puissent s’informer sur les différentes aides disponibles (La durabilité au quotidien : 5 conseils | Spuerkeess).
Parmi ce qui pourrait relancer l’économie, il y a la thématique ESG. Comment la banque se positionne-t-elle à ce sujet ? N.B. En 2019, Spuerkeess fut la première banque luxembourgeoise à signer les Principles
for Responsible Banking . En tant qu’établissement public, nous avons certaines missions à honorer, dont certaines en lien avec la thématique environnementale ou sociale. Il y a donc, dans notre ADN, cette volonté de participer au développement durable et à la promotion de certaines valeurs qui correspondent aux critères ESG. J.-L.B. Nous voulons être le facilitateur de transition vers une économie plus durable. Nous informons notre client, attirons son attention et analysons où il se situe par rapport à ces sujets. Y est-il sensible ? A-t-il déjà adapté son organisation ? Que prévoit-il demain à ce sujet ? Il s’agit alors d’établir un rating non financier, un rating ESG, pour chaque entreprise. Même si la majorité de nos clients sont d’accord avec nous et sont prêts à faire des efforts dans cette direction, certains sont étonnés par l’initiative que nous prenons. N.B. Ils sont en effet généralement surpris car les questions que nous leur posons à ce sujet ne sont pas d’ordre financier, et semblent outrepasser le rôle d’une banque. Mais les entreprises doivent comprendre que ces critères vont dans le sens de l’histoire. Mieux vaut donc s’y préparer tranquillement car demain, il sera obligatoire de s’y conformer. L’attribution de certaines aides sera-t-elle soumise à des critères non financiers à l’avenir ? N.B. Ce n’est qu’en partie le cas aujourd’hui. Mais comme je vous le disais, la règlementation va de plus en plus dans cette direction, et celui qui s’y est le mieux préparé est celui qui sera le mieux positionné à l’avenir. J.-L.B. Nous devons intégrer les critères ESG à notre bilan. En ce sens, nos clients dont l’empreinte carbone est plus faible obtiendront probablement de meilleures conditions sur un prêt que ceux qui n’ont pas intégré ces critères à leur fonctionnement.
Classée parmi les banques les plus sûres au monde en 2019, selon le Global Finance Magazine.
Primée Best Bank 2020 du Luxembourg pour l’excellence du service offert.
Banque n°1 pour les entreprises au Luxembourg, selon l’étude de marché TNS Ilres de 2020.
Les agences internationales de rating Standard & Poor’s (AA+) et Moody’s (Aa2) ont décerné à Spuerkeess des notations parmi les meilleures au monde.
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Conversation Serge Allegrezza
« Un effet de rattrapage de la croissance » Dans ses dernières perspectives économiques, l’OCDE évoque une reprise « hors du commun » après plus d’un an de crise sanitaire. Pour le directeur du Statec, Serge Allegrezza, les pays qui s’en sortent sont ceux qui ont beaucoup soutenu l’économie, à l’instar du Luxembourg. Interview IOANNA SCHIMIZZI
L’OCDE a publié, à la fin du mois de mai, ses dernières perspectives économiques. L’organisation internationale prévoit que dans la plupart des pays, le PIB pourra retrouver ses niveaux d’avant-pandémie d’ici la fin de l’année 2022. Mais pour Laurence Boone, cheffe économiste à l’OCDE, cela est loin d’être suffisant, car la trajectoire de croissance de l’économie mondiale reste inférieure à ce qu’elle était avant l’arrivée du Covid-19, et tous les pays ne sont pas égaux face à la reprise. Le titre de l’éditorial de Laurence Boone évoque une reprise « hors du commun ». Êtes-vous d’accord avec ces termes ? Disons qu’il y a une reprise de l’activité qui est tout à fait foudroyante. Mais, selon moi, il s’agit plutôt d’un rattrapage du retard pris à cause de la pandémie. Je n’aime pas parler de retour à la normale parce que c’est un peu tôt, et nous avons un peu mis de côté tous les problèmes que l’on avait avant la crise sanitaire. On en a moins parlé parce qu’on ne parlait que du Covid-19, mais ces problèmes-là reviennent au galop. À quels problèmes pensez-vous ? Je pense notamment au problème du logement qui, au Luxembourg en l’occurrence, est la rançon du succès, et la conséquence du développement très rapide de la population, de l’emploi et des perspectives économiques. Mais ce problème du logement ne fera que s’accentuer. Il a été un peu amoindri parce que les entreprises ont préféré recourir au télétravail. Nous sommes par exemple montés à 60-70 % de personnes en télétravail, donc cela a permis de montrer de nouvelles méthodes qui, probablement, vont rester. Avant la crise, on était à 20 %. Mais le télétravail n’a pas que des avantages, tous les emplois ne sont pas réalisables en home office, donc il va à nouveau y avoir du monde sur les 38
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Photo ANDRÉS LEJONA
routes, des embouteillages, etc. Tous ces problèmes-là, que l’on connaissait, vont revenir. À la fin du dernier trimestre 2020, le PIB en volume du pays avait déjà retrouvé son niveau d’avant-crise – c’est le seul de la zone euro qui a réussi cela. Comment l’expliquez-vous ? On a effectivement eu un bon quatrième trimestre. La deuxième vague a été gérée de façon tout à fait différente et moins incisive, puisqu’on ne nous a plus dit de rester chez nous. Il y a donc eu une approche beaucoup plus souple, et toutes les études nous montrent actuellement que les pays qui ont été moins restrictifs ont des résultats économiques meilleurs, c’est ce que l’on sait pour l’instant.
BIO Naissance Serge Allegrezza est né en 1959 à Luxembourg-ville. Une carrière remplie Docteur en sciences économiques appliquées, Serge Allegrezza a été nommé directeur du Statec en avril 2003, après avoir été notamment responsable de la politique du marché intérieur et de la politique économique générale au ministère de l’Économie et du Commerce extérieur. Son cursus professionnel s’orne aussi de mandats divers, comme la présidence du conseil d’administration de Post Luxembourg, de P&T Capital ou de Luxtrust. Il est aussi, notamment, chargé de la DG 4 Compétitivité au sein du ministère de l’Économie et, à ce titre, directeur de l’Observatoire de la compétitivité.
Quel est le secret du Luxembourg pour être sorti plus tôt de la crise ? Je pense que c’est le fait d’avoir une spécialisation de notre appareil de production qui est largement basé sur des services exportés, par exemple les services financiers. Ces derniers ont eu la grande chance que les bourses ne se soient pas effondrées. Il y a eu quelques mouvements de baisse parce que tout le monde a eu peur. Mais, après, c’est remonté et reparti, comme avant. Et on sait tous que beaucoup d’activités financières sont fortement liées à la bourse. Le secteur financier y a quand même perdu des plumes et a reculé en valeur ajoutée et en volume – mais moins que dans d’autres pays. C’est un secteur qui a pu travailler à distance aussi, donc c’était la formule gagnante. Ce qu’explique également Laurence Boone, c’est que les pays qui s’en sortent sont ceux où les gouvernements ont beaucoup soutenu l’économie… Oui, c’est la deuxième clé, selon moi. Je pense que ce sont les aides mises en place par le gouvernement qui ont fait en sorte que le reste du tissu économique de notre pays, qui n’a pas pu travailler normalement, ne s’effondre pas. Nous avons eu des aides assez substantielles. Il faut voir cela aussi de façon macroéconomique, en donnant de l’argent, par exemple, pour le chômage partiel. Cela permet aux entreprises de réduire leurs frais, étant donné que le chiffre d’affaires s’est effondré pour beaucoup de secteurs, notamment dans l’horeca, où cela est malheureusement flagrant. Donc on reprend une partie des frais et, en même temps, cela veut dire que les salariés n’ont pas été licenciés, donc ils continuent à percevoir un salaire. Ainsi, on a largement soutenu l’économie tout en ayant des secteurs qui ont pu continuer à fonctionner de manière efficace.
Pour Serge Allegrezza, cette reprise « hors du commun » est surtout liée à un rattrapage du retard pris à cause de la crise.
Conversation
Mais le fait d’aider les entreprises, et donc les ménages, n’est pas le facteur qui nous différencie des autres pays, car beaucoup ont agi ainsi. Ce qui nous différencie, c’est le fait que l’on ait cette spécialisation de notre économie qui fait que l’on a des services à haute valeur ajoutée qui pouvaient être exportés et qui n’étaient pas gênés outre mesure par les restrictions, puisque les gens pouvaient travailler de chez eux. Le Luxembourg reste un pays à part, c’est certain. Les chiffres le démontrent, et si vous avez une spécialisation, cela peut tirer tout le reste. La dette publique est également faible au Luxembourg. Est-ce un atout ? Cela nous a permis d’avoir une certaine marge. Mais, à mon sens, la dette est trop faible justement, parce qu’on pourrait l’actionner davantage, mais cela nous donne une marge de manœuvre sans avoir peur de l’avenir. Laurence Boone craint une hausse de l’inflation, alors que dans sa dernière note de conjoncture, parue début juin, le Statec parle d’un risque limité d’une dérive inflationniste… Il est vrai que l’inflation a augmenté dans une ampleur assez méconnue, ces derniers temps. Cela dit, il faut savoir que les banques centrales du monde ont tout fait avec une politique monétaire très agressive pour faire remonter l’inflation. Donc au lieu d’avoir peur, il faudrait les féliciter, parce qu’enfin elles y sont arrivées. Un peu plus d’inflation ne peut pas faire de mal pour l’instant, et cela s’explique en grande partie aussi par le fait qu’en ce moment, on a une reprise, donc une très forte demande, alors que l’offre était assez réduite à cause de la pandémie. Il y a donc à présent une flambée des prix, surtout
2 %
des matières premières, mais les organisations et Mme Boone, notamment, partent de l’idée que ce sera temporaire, et que l’on se retrouve sur des goulets d’étranglement.
semblent, dont le Statec. L’OCDE nous présente ses propres prévisions et il y a une discussion ; chaque institut de statistiques envoie ses prévisions et, après ce débat, soit ils confirment leurs propres vues, soit ils les modifient. Ensuite, cela va dans un autre groupe de travail, qui a une vue beaucoup plus large et qui regarde aussi les politiques monétaires, budgétaires, et qui rédige le rapport sur les perspectives économiques. Donc nous connaissons le contenu de ce rapport avant sa publication.
Vous partagez cette idée ? Oui, je crois que l’on va revenir à ce que l’on avait avant, les entreprises vont réussir à répondre à la demande. À court terme, cela ne devrait pas poser de problème. Le problème sera plutôt à long terme lorsque l’on sait que nous sommes de plus en plus dépendants de toute une série de matières premières particulières, comme les terres rares, qui se Pour ces perspectives économiques trouvent dans certaines parties du monde, de l’OCDE publiées fin mai, le Statec a-t-il comme la Chine. Donc nous avons une énorme fait des modifications, par exemple ? dépendance, actuellement. Mais, pour l’ins- Non, parce que nous continuons à travailler tant, nous partons de l’idée qu’une fois que sur base de scénarios, et nous ne sommes l’offre pourra à nouveau augmenter, c’est-à- pas les seuls à le faire, parce que l’incertidire que les entreprises pourront produire à tude est encore tellement grande. Au niveau nouveau suffisamment, ces goulets d’étran- du Luxembourg, nous sommes environ à glement devraient lâcher. 40 % de vaccination complète. Nous sommes dans une phase transitoire où la vaccination L’OCDE note également que la reprise devrait prendre le relais. Mais, avec tous les est beaucoup plus rapide dans certains variants, cela reste incertain, et il suffit que pays par rapport à d’autres. Y a-t-il les gens aient peur pour que la vaccination beaucoup de disparités ? reparte à la baisse. C’est pour cela que nous Oui, parce que tous les pays n’ont pas accès continuons avec des scénarios, mais qui sont de la même manière aux vaccins, ou à des plus restreints. Pour cette année, nous avons systèmes de santé efficaces. Il est clair que une fourchette de croissance du PIB entre l’épidémie a creusé les inégalités entre les 4,8 et 7,7 %, donc on peut tout à fait crever pays riches et les pays pauvres. le plafond si les gens ont vraiment confiance, et si tous les indicateurs commencent à être Les rapports de l’OCDE sont positifs, que l’on écarte le danger. Et 4,8 %, des documents que vous suivez c’est en dessous du scénario central qui est particulièrement pour la rédaction de 6 % pour cette année. 4,8 %, c’est si le deude vos publications ? xième semestre n’est pas aussi bien que ce Ils nous intéressent beaucoup, et nous y contri- que l’on imaginait. Mais, dans tous les pays, buons. Au niveau des prévisions macroéco- on voit un rebond assez phénoménal. On nomiques, l’OCDE a un groupe de travail où n’est pas une exception, mais cela s’explique tous les prévisionnistes de l’OCDE se ras- par le fait que l’on est tombé très bas, donc
Luxembourg
1,4
1 % 0 % -1 %
Irlande
-0,2
Lituanie
-1,1
-2 % -3 %
Lettonie Finlande
-1,8
-8 % -9 %
-3
Chypre
-2,3
VARIATION ANNUELLE DU PIB AU QUATRIÈME TRIMESTRE 2020 Données exprimées en pourcentage Source
OCDE
-4,4
Allemagne
-3,3
France
-4,8
Belgique
Slovénie
-4,9
-5
Zone euro
-4,9
Portugal Autriche
-5,9
-6,1
Malte
-6,2
Italie
-6,6
Grèce
-7,9
Espagne
-8,9
-10 %
40
Pays-Bas
Slovaquie
-5 %
-7 %
-1,9
-1,3
-4 %
-6 %
Estonie
AOÛT / SEPTEMBRE 2021
Serge Allegrezza
le moindre retour à la normale fait exploser les chiffres de la croissance. C’est un effet de rattrapage.
« Dans tous les pays, on voit un rebond assez phénoménal. On n’est pas une exception. »
Vous prévoyez donc une progression en volume de 6 % sur l’ensemble de l’année 2021 pour le PIB du pays… Oui. Dans notre dernière note de conjoncture, l’idée était de montrer que, finalement, même avec les 6 % de croissance qui paraissent phénoménaux, le niveau en volume de PIB ne revient pas à celui que l’on avait dans nos prévisions avant que survienne la pandémie, donc si la pandémie n’avait pas eu lieu. Ce qui signi- Au final, on se rend compte que le monde beaucoup de spéculation étant donné qu’il y fie que par rapport à la situation précédente, d’après est à peu près comme celui d’avant, avait beaucoup d’épargne, que les gens l’ont nous perdons définitivement une partie de la mais en légèrement pire. investie, entraînant une flambée des prix. Mais nous n’avons pas de données fiables valeur de notre production, de l’ordre de 4 points en dessous de ce qu’aurait été le niveau sans Le nombre de faillites reste également pour répondre à cette question. On aura sans pandémie. Si on a une accélération encore plus stable, à son niveau d’avant-crise, alors doute une réponse un jour mais, pour l’instant, nous en sommes à la spéculation. forte de la croissance, par exemple au deuxième que l’on aurait pu craindre une explosion ? trimestre, si les vaccins tiennent bon, si les gens Les cessations ont, elles, augmenté, ce qui est reprennent confiance, on serait au niveau auquel tout de même un signal fort, car ce sont des Votre métier a-t-il changé, depuis on se serait trouvé sans pandémie, ce qui cor- entrepreneurs qui se sont dit que ça ne valait le début de la pandémie ? respond à un scénario haut. Donc, même si le plus la peine de continuer et qui ont décidé Oui, il a changé parce que l’incertitude est à scénario central semble fantastique, on aura d’arrêter leur activité avant qu’on ne les force son maximum. Les événements pandémiques quand même une perte sèche, une perte même à arrêter. Mais, dans tous les pays, nous avons sont rares et les plus importants remontent définitive, parce qu’on ne parviendra plus à remarqué que les faillites ont diminué en à la crise espagnole, au début du 20e siècle, rattraper le niveau auquel on se serait positionné 2020 et, pour l’instant, on l’explique par l’aide et les plus récents, comme le Sars ou Ebola, s’il n’y avait pas eu de pandémie. Il faut toujours massive qu’ont reçue les entreprises. Si c’est avaient eu moins d’impact au niveau mondial. regarder le contre-factuel. vrai, cela signifie que lorsque l’on arrêtera les Avec une pandémie de la nature du Sars-Cov-2, aides, nous aurons des dégâts, selon moi. Mais nous nous sommes tous réveillés. Il ne s’agit Cela semblait-il impossible que la pandéle fait d’avoir des entreprises qui disparaissent pas d’une crise « normale » ou attendue comme mie n’ait pas d’impact sur l’économie ? n’est pas une catastrophe en soi, cela fait par- une crise financière ou économique, que l’on Oui, surtout à la première vague, où il y a eu tie du cycle naturel de l’économie. Ce qu’il a régulièrement, que l’on connaît et que l’on un lockdown mondial. C’était vraiment l’obs- faut voir, en revanche, c’est s’il se produit un peut comprendre. Avec le virus, c’est une tout curité, et la seule chose que l’on savait, c’était pic de faillites en raison de la pandémie, il autre histoire. qu’il fallait arrêter la contamination – la même faudra donc observer cela quand les aides Vos méthodes d’analyse ont-elles réflexion qui avait été faite pendant la grippe s’arrêteront, probablement en 2022. aussi évolué à cause de la pandémie ? espagnole. Ce qui est très clair, c’est que le Luxembourg s’en est très bien sorti. Si l’on Vous vous attendez également Comme il y avait une énorme pression pour regarde même au niveau de l’emploi, c’est à une hausse moins forte du prix donner de l’information le plus rapidement assez frappant. Nous sommes un des rares des logements ? possible, tout le monde a recouru à des indipays à créer de nouveau de l’emploi de façon Oui. Nous avons consacré un chapitre de cateurs de très court terme, par exemple les assez dynamique et rapide après une chute. notre dernière note de conjoncture au loge- cartes de crédit, les déplacements géograLe chômage a connu un pic durant la crise ment parce qu’en 2020, il y a eu une explo- phiques retracés par les téléphones mobiles, sanitaire mais, maintenant, c’est en train de sion des prix de l’immobilier de l’ordre de la consommation d’énergie… Des indicateurs retomber, et c’est un indicateur très impor- 14,5 %. Comme le modèle macroéconomique qui sont disponibles très rapidement et que tant et un signal concret pour la population. que l’on utilise pour faire les prévisions contient l’on ne regardait pas trop avant, mais dont un module sur le logement, nous avons voulu on essaie maintenant de lire le signal. Il y a Vous prévoyez notamment une voir si le prix constaté en 2020 était en ligne de nombreuses méthodes qui se sont dévehausse de 2,5 % au niveau de l’emploi avec les fondamentaux – l’évolution de la loppées, que l’on utilise dans le big data ou pour cette année 2021… population, de la rémunération, le taux d’in- la data science. On se sert donc de nouvelles Nous ne sommes pas aux mêmes niveaux que térêt hypothécaire. En étudiant cela, on s’est méthodes. Les politiques ont besoin d’avoir ceux que l’on connaissait avant la pandémie, rendu compte que 2020 était une année très l’information très rapidement, et je pense parce qu’on était plutôt sur du 3 %, mais c’est particulière parce que les prix ont crevé le que, pour la prochaine pandémie, on sera quand même très solide de tabler sur une hausse, plafond, alors que les fondamentaux ne l’ex- bien mieux équipé – en espérant qu’elle n’arc’est une très bonne nouvelle. Cette augmen- pliquent pas. La croissance de la population, rive pas trop tôt… tation concerne toutes les branches, sauf l’horeca, par exemple, a au contraire ralenti en 2020. qui vient seulement de redémarrer et qui a Nous avons toujours dit auparavant qu’il n’y subi de longues fermetures. Mais, maintenant, avait pas de bulle immobilière dans le pays la guerre des talents va redémarrer, et nous parce que les fondamentaux suivaient et que, revenons au problème des goulets d’étrangle- donc, cela s’expliquait structurellement. 2020 ment, avec les difficultés de recrutement. Ces est par conséquent une exception, on ne sait problèmes que l’on croyait disparus par magie. pas ce qu’il s’est passé. Je suppose qu’il y a eu AOÛT / SEPTEMBRE 2021
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Yves Henry et Danielle Maas comparent leurs deux tournois.
Conversation croisée Danielle Maas et Yves Henry
« Le Luxembourg Open, c’est l’exception » D’un côté du filet, Danielle Maas, directrice du BGL BNP Paribas Luxembourg Open, le plus grand tournoi du pays. De l’autre, Yves Henry, président de la SAS Moselle Open, la compétition n° 1 dans la Grande Région. Deux rendez-vous majeurs de la rentrée. Deux optiques très différentes aussi d’un sport, le tennis, devenu business. Interview JULIEN CARETTE
Vous êtes les « patrons » de deux événements majeurs, les deux plus grands tournois tennistiques de la Grande Région, qui attirent chaque année des milliers de spectateurs à Luxembourg et Metz. Mais vous ne vous connaissez pas. Vous ne vous étiez même jamais rencontrés avant cette interview. Cela peut surprendre… DANIELLE MAAS (D. M.) Le Moselle Open se déroule habituellement à la fin du mois de septembre. Soit peu de temps avant notre tournoi, qui avait toujours lieu en octobre ces dernières années. Nous étions donc à chaque fois en pleins préparatifs au moment du Moselle Open. Et, comme vous pouvez l’imaginer, le temps nous manque toujours dans ces moments-là… YVES HENRY (Y. H.) Le fait que l’on ne se connaissait pas avant aujourd’hui n’est évidemment pas une bonne chose. Et ce, pour un certain nombre de raisons… À commencer par le fait que nos deux organisations évoluent dans le même monde. À savoir un marché où la convoitise est grande, où tout le monde lorgne les licences des différents tournois. Si je prends notre cas précis, le Moselle Open fait partie du circuit ATP, celui qui orchestre les plus grands tournois masculins sur la planète (si l’on met de côté les quatre tournois du Grand Chelem). Il n’y en a que 63 organisés chaque année dans le monde. Dont 39 dans notre catégorie. À Metz, nous sommes les plus petits de ces 39 rendez-vous en termes de taille d’infrastructures ; par contre, on se situe dans le top 15 pour la qualité de notre organisation ! C’est une fierté. Néanmoins, au vu de ce contexte, je considère qu’il est important de travailler main dans la main avec nos voisins – et je pense là aussi notamment au tournoi féminin de Strasbourg, qui est du même niveau que celui de Luxembourg. Il faut donc les connaître. L’union fait la force !
Photo ANDRÉS LEJONA
Surtout quand il faut faire face à un appétit grandissant venu, entre autres, du continent asiatique…
ce dernier. Et la volonté asiatique est très forte afin d’attirer des tournois supplémentaires… D. M. De notre côté, sur le « Tour » féminin, la Chine et l’Asie sont un grand concurrent depuis Cela fait longtemps que l’on évoque une dizaine d’années. C’est un peu moins le l’intérêt grandissant de l’Asie pour le tennis… cas aujourd’hui, notamment en raison de la Y. H. L’ATP, qui organise donc le circuit mas- crise du Covid-19. Notre partenaire dans l’orgaculin, tout comme la WTA pour son pendant nisation de notre tournoi, Octagon (une des féminin, est une sorte de « cirque » qui voyage sociétés les plus puissantes au monde dans le à l’année de pays en pays, de ville en ville, à domaine des sports & entertainment agencies, travers le monde entier. Et organiser un tel ndlr), a toujours tout fait pour nous protéger, tournoi offre une exposition des plus intéres- mais aussi aider le Luxembourg Open à obtenir santes, puisque, pendant une semaine, on parle une bonne date dans le calendrier. Ce qui est de vous, de votre ville, sur toute la planète ! Or, important. Et puis, le fait que beaucoup de pour le moment, il existe un déséquilibre entre joueuses européennes squattent les premières les autres continents et l’Asie, en défaveur de places du classement mondial est aussi un élément qui nous sert bien.
DANIELLE MAAS Enseignante pendant 40 ans Née le 9 septembre 1957 à Esch, « Dan » Maas a été fonctionnaire dans l’enseignement différencié durant une quarantaine d’années. Jusqu’à sa pension. À la naissance du Luxembourg Open En 1989, elle fait partie des fondatrices de l’IWTP (International Women’s Tennis Promotion), l’association qui s’occupe de l’organisation du tournoi. La première édition de ce dernier a lieu deux ans plus tard, sous la forme d’une exhibition. WTA depuis 1996 En 1996, le Luxembourg Open quitte le statut d’exhibition pour intégrer le circuit WTA. Le début d’une belle aventure qui dure depuis 25 ans pour la directrice du tournoi et son comité.
D’habitude, il y a toujours quelques semaines entre vos deux rendez-vous. Mais cette année, ils se suivent dans le calendrier, puisque le BGL BNP Paribas Luxembourg Open se tiendra du 13 au 19 septembre et le Moselle Open aura lieu du 20 au 26 septembre… D. M. C’est nous qui avons bougé. D’un mois pour être précis. Pour des raisons qui sont forcément liées à une crise sanitaire qui nous avait empêchés d’organiser notre tournoi en 2020… Y. H. Tout comme nous… D. M. Notre but, en 2021, est de nous rapprocher de la normalité et de pouvoir accueillir du public dans les tribunes. Or, notre date habituelle, à la mi-octobre, nous offrait moins de perspectives à ce niveau-là. Souvenez-vous qu’en 2020, c’est à cette période que les chiffres du Covid-19 avaient recommencé à flamber un peu partout. Et nous proposons un événement indoor… Nous nous sommes donc concentrés sur septembre. Un mois où nous avons également beaucoup plus de chances de pouvoir recevoir le public en extérieur et AOÛT / SEPTEMBRE 2021
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Conversation croisée Danielle Maas et Yves Henry
notamment d’organiser notre « village d’accueil » en plein air. La WTA souhaitant voir des tournois sur le continent européen à la rentrée, nous avons demandé à être situés dans le calendrier directement après les vacances d’été. La possibilité existait d’ailleurs de se trouver la même semaine que le Moselle Open, mais on ne voyait pas d’intérêt à se faire ainsi concurrence. D’où notre positionnement une semaine plus tôt.
« Le deal est que tant que nous continuons, le tournoi reste au Luxembourg. »
En 2022, le Luxembourg Open négatif ou alors apporter la preuve que vous gardera ces dates-là ? êtes guéri. Des tests rapides devraient égaleD. M. C’est impossible à dire pour le moment. ment être disponibles sur place… Après, la situation sanitaire n’a pas non Avec la pandémie, la WTA n’a pas encore officiellement annoncé son calendrier post- plus rendu facile le contact avec les joueuses. Wimbledon (c’est-à-dire après la mi-juillet, Difficile de voyager et de les rencontrer à ndlr). Et les discussions ne font que commen- Roland-Garros ou Wimbledon comme nous le faisions habituellement… cer pour la saison 2022… Y. H. Les choses sont effectivement beaucoup Et pour le Moselle Open, on part sur plus difficiles aujourd’hui… En France, le souquelle jauge en termes de spectateurs ? tien aux entreprises a été bon. Ainsi, nous Y. H. Compte tenu des dispositions en vigueur avons notamment pu compter sur un PGE en France depuis le 21 juin dernier, en prin- (prêt garanti par l’État, ndlr) d’un million cipe, on ne devrait connaître aucune restric- d’euros, garanti à 90 % par l’État. Mais la popution en septembre. Donc, si l’été se passe lation a été marquée par les mauvaises décicorrectement et si la vaccination continue à sions prises au niveau sanitaire. Aujourd’hui, un rythme acceptable, nous ne devrions faire lorsque l’on échange avec des investisseurs, face à aucune contrainte au niveau de l’accueil des entreprises ou le public qui apprécie de du public. Sauf, peut-être, en ce qui concerne venir voir notre tournoi, on sent une volonté la restauration. Or, il faut savoir que celle-ci forte de participer à une manifestation comme est extrêmement importante de notre côté, la nôtre. avec 20.000 à 25.000 repas servis durant la semaine de compétition. Il y a un risque que En ce qui concerne les sponsors, l’on ne puisse manger qu’en étant assis. Et la situation a-t-elle été plus compliquée que d’habitude ? non debout… D. M. Combien de VIP accueillez-vous ? Y. H. Non. Y. H. On peut évaluer leur nombre entre D. M. Chez nous non plus. Aucun sponsor ne 25.000 et 30.000 personnes sur la semaine. nous a quittés. Ils ont mis entre parenthèses Sachant que nous avons, hors week-end, deux l’édition 2020 et nous sommes repartis ensemble sessions par jour, une l’après-midi et l’autre le soir. En tout, 200 entreprises sont présentes aux Arènes de Metz, qui peuvent accueillir jusqu’à 4.800 spectateurs. YVES HENRY Cela a été « facile » de monter de tels événements dans les conditions actuelles et après une année blanche ? D. M. Non. C’est un peu comme si vous organisiez un tout nouveau tournoi. Il faut tenter de s’adapter, prévoir. Savoir se montrer optimiste, tout en étant surtout réaliste ! Pour le Luxembourg Open, on part ainsi sur une jauge de spectateurs fixée à 50 %, alors que l’on attire habituellement entre 20.000 et 22.000 personnes dans les installations de Kockelscheuer durant la semaine du tournoi. Et au niveau de l’accueil des VIP aussi, on part sur 50 % des standards habituels. Notre mot d’ordre, c’est « safety first » ! Nous sommes en contact étroit avec le ministère de la Santé et notre tournoi se déroulera en mode CovidCheck. Pour y avoir accès, il faudra donc soit être vacciné, soit faire valoir un test PCR 44
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Sans grand diplôme Né le 18 juin 1948 à Forbach, Yves Henry n’a pas de « grand » diplôme, mais « j’ai fait HEC à titre privé », dit-il en souriant. Un homme d’acier Il a démarré sa carrière professionnelle en 1966 dans le groupe Saint-Gobain PAM (verre, acier, béton), dont il devient cadre avant de racheter, en 1985, la société Rolanfer (spécialisée dans le recyclage de l’acier et la construction ferroviaire), dont il revendra une bonne partie plus tard à ArcelorMittal. Président depuis 2020 Il arrive dans le giron du Moselle Open en 2016, alors qu’il est question que le tournoi parte à Taipei. Lui et d’autres investisseurs de la région mettent 1,7 million d’euros sur la table pour qu’il reste en Moselle. Le 20 juin 2020, il devient président de la SAS Moselle Open.
pour un tour. Tout comme l’État luxembourgeois et la Ville de Luxembourg, deux de nos grands supports. Ils ont tout de suite signifié qu’ils voulaient nous supporter. Il est vrai que nous sommes un événement phare, avec une renommée internationale. En termes de prize money, de budget, à quel niveau vous situez-vous ? Y. H. Au Moselle Open, nous sommes à 600.000 dollars de prize money. Cela correspond donc à la somme totale que les joueurs engagés chez nous vont toucher en fonction de leurs résultats. Mais, à côté, il y a également ce que l’on appelle « la garantie ». En anglais, on parle d’appearance fees. Ce sont donc les cachets que nous offrons aux joueurs pour les faire venir. Parce que, pour attirer un joueur comme, au hasard, le Belge David Goffin, qui est aujourd’hui au rang de 16e joueur mondial et sera chez nous en septembre, vous devez lui donner un petit quelque chose. Cette garantie se chiffre, pour nous, au total, aux environs de 400.000 euros. D. M. C’est le même principe à notre niveau. Si ce n’est que les prix sont plus élevés chez les hommes que chez les femmes. Pour le Luxembourg Open, nous nous situons plutôt à 250.000 dollars de prize money et plus ou moins la même somme au niveau de la garantie. Mais, souvent, tout dépend des joueuses que vous parvenez à attirer dans vos filets. Y. H. On ne recrute pas facilement un membre du top 10 mondial… D. M. La mentalité luxembourgeoise est telle que ce sont surtout les noms qui comptent. Davantage encore que le classement. Une grande star comme Venus Williams, par exemple, sera plus intéressante qu’une « top 10 » lambda. Et ça, même si elle n’est plus aujourd’hui que 80e joueuse mondiale. Est-il possible d’attirer de grandes stars avec vos budgets respectifs ? Des Roger Federer, Rafael Nadal ou Novak Djokovic chez les hommes. Ou une Naomi Osaka, dont on sait qu’elle est très importante sur le marché asiatique, chez les femmes… Y. H. Réglementairement, juridiquement parlant, rien ne nous en empêche. Après, effectivement, financièrement, c’est impossible ! Aujourd’hui, Federer a presque 40 ans et il choisit ses tournois en fonction de ses envies.
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Conversation croisée Danielle Maas et Yves Henry
« Pour attirer le n° 1 mondial, Novak Djokovic, vous pouvez prévoir un chèque de 1,5 million d’euros. » 46
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On sait que le Luxembourg Open est un tournoi considéré comme très familial, où tout le monde est bénévole. C’est plutôt anachronique dans le business qu’est aujourd’hui devenu le tennis… D. M. Nous sommes, en effet, une association sans but lucratif, où tout le monde est bénévole. Des 11 personnes formant le comité aux 120 à 130 personnes qui nous aident annuellement pour que le tournoi ait lieu. Nous ne gagnons pas un euro avec notre tournoi. Du coup, nous n’avons jamais eu de pression par rapport à ça. Nous nous sommes toujours dit que si nous connaissions des soucis avec nos sponsors, nous arrêterions. Mais, au final, nous nous sentons plutôt portés par ces partenaires, nos sponsors, le gouvernement et la Ville de Luxembourg. Y. H. De notre côté, nous ne pourrions pas évoluer comme vous le faites. Avec nos 5 millions de chiffre d’affaires et des coûts qui dépassent les 4 millions, il est impossible d’être une association. Nous sommes donc une SAS (société par actions simplifiée, ndlr)
C’est une idée qui est toujours dans vos cartons ? ATP – WTA Y. H. Ce que j’avais déclaré, c’est que toute Contrairement à la plupart des sports, le tennis n’est pas dirigé par une seule entreprise, quand elle se développe, doit aller grande fédération mais bien par trois voir ailleurs ce qu’il se passe. Les Arènes sont organes différents. Il y a l’ITF un bel endroit, mais c’est aussi un bâtiment (International Tennis Federation) qui gère principalement les quatre plus qui date du début des années 2000. Or, comme grands tournois au monde, les Grand je vous l’ai dit, aujourd’hui, nous sommes là Chelem (Open d’Australie, Rolandpour proposer un spectacle, offrir plus que du Garros, Wimbledon et US Open), et le circuit secondaire. Mais aussi l’ATP tennis aux gens. Et ce afin de parvenir, in fine, (Association of Tennis Professionals) à avoir des recettes supérieures à nos dépenses. et la WTA (Women’s Tennis Association). Je me dois donc de regarder le projet qui s’est Ces derniers gouvernent respectivement les principaux circuits mis en place à Amnéville et qui est extraordimasculin et féminin. naire ! Le seul endroit, à ma connaissance, où Le circuit l’on peut retrouver sur le même site une piste Ou le tour en anglais. C’est le terme de ski (artificielle), un golf, un casino, un centre employé pour appeler la tournée thermal, un des plus beaux zoos de France… mondiale qui dure toute l’année. En général, on parle d’« ATP Tour » On ne peut pas se permettre de ne pas s’y pour les hommes et de « WTA Tour » intéresser. Et l’on se doit de penser que ce pour les femmes. serait vraiment un lieu idéal pour attirer toute ATP 250 et WTA 250 la famille pendant une après-midi. Ce qui doit Le premier est la catégorie du Moselle être notre ambition ! Car aussi longtemps que Open sur l’ATP Tour. Soit la plus petite. Derrière les ATP 500 et les je serai là, l’ADN de notre société sera de Masters 1.000 mais devant tous gagner de l’argent. Tout simplement parce que les tournois secondaires. Le second c’est le seul moyen de conserver notre indéest la catégorie du Luxembourg Open sur un circuit WTA qui s’organise pendance. Pour ça, on se doit donc de se remettre de la même façon que l’ATP. en question chaque année et d’aller jeter un œil à ce qui se fait ailleurs. D. M. C’est une vision assez éloignée de notre ADN. Nous, nous sommes plus dans l’optique basée sur un événement annuel, le Moselle d’une fête pour tout le monde : le public, les Open. Ce qui est à la fois notre force et notre joueuses… Et ce, à notre petite échelle. À l’image faiblesse. Parce que nous jouons tout notre de notre pays donc. C’est un concept que nous chiffre d’affaires en une semaine. Par consé- cultivons depuis désormais 25 ans et qui contiquent, pour ne pas en être trop dépendants, nue de fonctionner. nous essayons aujourd’hui de diversifier nos activités. Avec le golf de Preisch notamment. Pour le Luxembourg Open, vous n’avez Et la volonté est présente de devenir avant donc pas pour projet de changer de salle. tout une société de spectacle, avec évidem- Vous restez à Kockelscheuer ? ment toujours une orientation vers le sport. D. M. Oui. On se doit d’être réaliste. En tant Parce que le tennis seul ne suffit pas. Il faut que Luxembourgeoise, je connais la mentatenter d’aller chercher l’argent là où il est. lité de mon pays. Et il ne faut pas avoir les yeux plus gros que le ventre. D. M. Ce que vous expliquez avec le Moselle Open, c’est devenu la normalité dans le monde des tournois de tennis. Et ce que nous réali- Cela fait 25 ans que vous et quelques autres dirigeants vous occupez de sons à Luxembourg, c’est l’exception. ce Luxembourg Open. Une succession est-elle envisagée pour le futur ? Monsieur Henry, vous avez déclaré voici un an que vous pensiez déménager des D. M. Nous venons de signer de nouveau pour Arènes de Metz vers le Galaxie d’Amnéville. trois ans, jusqu’en 2023. Vous me parlez de futur, mais il ne faut pas oublier que la licence de notre tournoi appartient à la société Octagon dont je parlais tout à l’heure et dont le CEO est un ami. Le deal est que tant que nous continuons, le tournoi reste au Luxembourg. Mais si nous décidions de nous arrêter, je ne sais pas quelle direction notre partenaire américain prendrait… On sait notamment que, par le passé, il y a déjà eu des intérêts en provenance d’Asie pour racheter le tournoi… PETIT LEXIQUE TENNISTIQUE
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Quant au n° 1 mondial, Novak Djokovic, qui a remporté le Moselle Open en 2006, à 19 ans, vous pouvez prévoir un chèque de 1,5 million d’euros si vous souhaitez essayer de le faire venir… D. M. Les montants sont moindres, là aussi, sur le circuit féminin. Mais, pour attirer financièrement une joueuse comme Serena Williams, il faut compter un budget supérieur à celui que nous mettons pour tout le plateau présent chez nous. Les joueuses savent qu’elles ne peuvent pas obtenir chez nous les mêmes conditions financières que peut leur proposer, par exemple, un tournoi comme celui de Stuttgart, dont on sait qu’il est soutenu par Porsche. Par conséquent, il est vraiment très important, comme je le disais, d’avoir une bonne date dans le calendrier afin d’attirer certaines stars. Y. H. Vous avez entièrement raison ! Le rêve, à ce niveau-là, c’est de se trouver juste avant un Grand Chelem ou un autre grand rendez-vous attirant tous les meilleurs joueurs du monde, sans être trop éloigné géographiquement de votre tournoi. De manière à ce que ceux-ci viennent se préparer chez vous.
Table ronde Crise du logement : qui freine ? Olivier Bastin (Immobel Luxembourg) Marc Giorgetti (Félix Giorgetti)
Jacques Brauch (Soludec)
M E RC R E D I En 2017, avec 30 % du revenu dédiés au loyer, le Luxembourg arrive en 4e position des plus fortes parts au sein de la zone euro. Stocks de logements sociaux, budget ministériel en berne, manque de foncier constructible disponible dans les zones en tension, difficulté à obtenir des permis de construire, quels facteurs entraînent cette pénurie et cette hausse des prix ? Paperjam + Delano Club réunit les promoteurs immobiliers qui façonnent le Luxembourg pour répondre à ces questions.
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Conversation
« La crise a davantage aggravé la pauvreté et les inégalités » Robert Urbé insiste pour que soient simplifiées les démarches administratives pour l’accès à l’aide sociale.
Fervent défenseur de la cause sociale, ancien président du comité de direction de Caritas Luxembourg, Robert Urbé vient de présenter le Sozialalmanach 2021, le dernier sous sa forme actuelle. Interview NATHALIE REUTER
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Photo ANDRÉS LEJONA
Robert Urbé
BIO
Depuis 2007, Caritas publie tous les ans le Sozialalmanach, dont le but est de servir de base de dialogue avec les décideurs politiques, la société civile et le monde économique. Le thème de cette 15e édition est centré autour de la question du développement social au Luxembourg « Wéi ee Lëtzebuerg fir muer ? Raus aus der Kris – mee wouhin ? » (Quel Luxembourg pour demain? Sortie de crise – mais par où? ndlr). Vu le contexte Covid, est-ce que le thème du Luxembourg de demain s’est imposé de lui-même ? Le thème central s’impose quasiment chaque fois de lui-même. Certains disent que le monde de l’après-Covid sera différent, d’autres affirment l’opposé. Nous, on s’est dit qu’il fallait prendre cette occasion pour réfléchir à la façon dont nous souhaitons vraiment vivre dans le Luxembourg de demain. Quelles sont les leçons à retenir de la crise ? Qu’est-ce qui pourrait nous mener vers un monde meilleur ? Avons-nous retenu les bonnes leçons de la crise ? Je ne le pense pas. Pas encore. Nous sommes encore trop dans le mode « gestion de crise ». Ce sera peut-être le cas dans les mois prochains, mais pour l’instant, on n’y est pas encore.
Naissance De nationalité luxembourgeoise, Robert Urbé est né à Wiltz le 7 septembre 1952. Formation Après avoir fait des études en mathématiques et en économie, il obtient un diplôme d’économiste à l’Université de Hagen, en Allemagne. Caritas Luxembourg La liste des engagements de Robert Urbé est longue. Depuis 1996, il a occupé de nombreux postes au sein de Caritas Luxembourg, dont celui de porte-parole et de président du comité de direction. Il était aussi président de l’Union luxembourgeoise de l’économie sociale et solidaire (Uless), membre du Réseau européen de politique sociale (ESPN) de la Commission européenne et professeur à l’Université du Luxembourg.
Il faudrait utiliser une partie des vacances pour combler les lacunes des mois passés. Le gouvernement est peut-être en train de « tricoter » quelque chose… Ce qui a été fait l’année dernière, en tout cas, n’était pas suffisant.
actuel, une trentaine d’années seront nécessaires pour combler le fossé qui sépare le nombre de ménages en attente et le nombre de logements disponibles. Selon nos calculs, quelque 30.000 logements font défaut. Avec 500 nouveaux logements par an, vous voyez que cela n’avance pas rapidement. Il faut inclure l’initiative privée. Je ne crois pas qu’on ait proposé quelque chose de convenable, qui puisse intéresser les promoteurs privés. Un second point est qu’on sait très bien que beaucoup de logements sont vides, qu’il y a des terrains à bâtir qui ne sont pas construits. Tout cela pour des raisons de spéculation. Il n’y a que deux solutions possibles : l’une serait un impôt contre la spéculation. Cela pourrait être l’impôt foncier. Sachant aussi que cela pourrait traîner trop longtemps, il faut un impôt spécial également substantiel pour inciter les gens à mettre leurs biens, logements ou terrains à bâtir, sur le marché ; une autre solution serait de définir la pénurie de logements comme question de bien public. On devrait menacer certaines personnes d’expropriation s’ils ne mettent pas leurs biens sur le marché. Mais ces deux mesures rencontrent beaucoup de réticences. Le politique hésite à agir d’une manière dirigiste sur ce marché de l’immobilier, comme on l’appelle. Selon moi, d’ailleurs, il ne s’agit pas d’un marché. Ceux qui sont du côté de l’offre sont trop puissants et peuvent se permettre de faire ce qu’ils veulent. C’est la raison pour laquelle c’est du devoir de l’État d’intervenir sur ce « marché ».
En parlant des familles monoparentales, justement, la réforme fiscale annoncée a été reportée à cause de la crise sanitaire. Que faudrait-il faire au niveau fiscal pour aider les plus vulnérables ? Depuis votre retraite, vous continuez Selon Caritas, que quelqu’un vive seul, en concuà collaborer au service de veille sociale binage, soit pacsé ou marié, cela ne devrait faire et politique de Caritas Luxembourg. aucune différence sur le plan fiscal. C’est imporComment est-il organisé au quotidien ? tant de considérer s’il y a des enfants dans le On suit ce qui se passe en politique : les pro- ménage ou non. Afin de profiter d’une classe jets de loi, les interpellations, les questions d’impôt 2, qui est plus avantageuse que la classe Les chiffres le démontrent : le risque parlementaires, etc. On analyse si cela va dans d’impôt 1, le critère de différenciation devrait de pauvreté et d’exclusion sociale la bonne direction, c’est-à-dire pas à l’encontre être celui des enfants, s’il y a des enfants dans au Luxembourg augmente. des gens vulnérables. On rend des avis sur des un ménage ou pas. Cela serait faisable sans Comment arrêter cette croissance ? projets de loi avec des propositions sur ce qu’il grands changements. Le projet du gouverne- C’est le cas depuis plusieurs années. Depuis faut changer ou améliorer. Ces dernières années, ment de faire cette individualisation des impôts 2005 environ, on peut voir que la pauvreté peu, très peu de choses ont été changées en sans que personne ne perde quelque chose, c’est augmente d’année en année. Il y a peut-être suivant notre avis. En revanche, nous avons la quadrature du cercle. Impossible à réaliser. eu 2 ou 3 fois un petit recul mais, ensuite, c’est connu de petits succès. Nous avons mis le doigt De plus, le gouvernement risque de couver cet reparti de plus belle. Selon nous, il y a quelques sur une plaie et le ministre compétent a reconnu œuf pendant des années. Au lieu d’attendre une raisons évidentes à cela. Pour contrecarrer la qu’il y avait un problème et a réagi. grande réforme qui ne verra pas le jour, ce serait pauvreté, l’État a mis en place des instruments mieux d’alléger la lourdeur fiscale pour les mono- comme le Revis (Revenu d’inclusion sociale, Actuellement, où y a-t-il urgence de réagir ? parentaux. S’il est trop difficile de changer de ndlr), jadis le RMG (Revenu minimum garanti, Les gens qui ont dû encaisser le plus sont ceux classe d’impôt, il serait préférable – et cela irait ndlr), l’allocation de vie chère ou les allocaqui étaient déjà vulnérables avant la crise. La encore plus vite – d’augmenter le crédit d’im- tions familiales. Depuis 2006, les allocations crise a davantage aggravé la pauvreté et les iné- pôt monoparental existant. familiales n’ont pas été adaptées à l’évolution galités, notamment celles des familles monodes prix, donc les familles avec enfants ont vu parentales, des familles avec enfants et des jeunes Une grande priorité au niveau national leurs revenus se réduire. Même chose pour l’allocation de vie chère. à l’école. Ceux qui avaient déjà des problèmes est le logement. Comment améliorer avant la crise en ont encore un peu plus main- la situation du logement abordable ? Elle a maintenant été augmentée de 10 %, mais tenant et ont subi des dégradations supplémen- Le plan de logement 2.0 est-il suffisant? ne l’avait pas été depuis 2009. Le Revis, qui est taires. On devrait agir en urgence, par exemple Tout ce que le gouvernement a fait jusqu’ici va arrivé en 2019, n’a pas non plus apporté une à l’école en ce qui concerne le rattrapage. Il est dans la bonne direction. Mais ce n’est pas assez, augmentation des montants. On sait très bien tellement insuffisant. Il est temps qu’on com- et cela va durer trop longtemps. Ce qui a été qu’une bonne partie des bénéficiaires du Revis mence à présenter quelque chose de plus subs- présenté ne suffit pas. Il y a deux points à abor- restent dans la pauvreté parce que les montants tantiel et de plus profond. Annoncer des der. Les promoteurs publics ne vont pas réussir ne sont pas assez élevés. Si on jouait avec les rattrapages juste en langues ou en mathéma- à combler les lacunes existantes. La Société instruments dont on dispose, on pourrait très tiques n’est pas suffisant. Il y a beaucoup d’en- nationale des habitations à bon marché a déjà bien faire régresser la pauvreté, sans rien invenfants qui ont des lacunes dans d’autres domaines. triplé le nombre de biens construits. Au rythme ter de nouveau. En ce qui concerne le Revis, AOÛT / SEPTEMBRE 2021
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Conversation Robert Urbé
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AOÛT / SEPTEMBRE 2021
Le soutien aux populations vulnérables est au cœur des préoccupations de Caritas Luxembourg. Qu’il s’agisse des familles monoparentales, des jeunes, des migrants ou des réfugiés, Caritas aide les personnes défavorisées, exclues, désemparées ou démunies, en proposant un accueil et un hébergement d’urgence, des logements encadrés, de l’insertion par le travail, de l’aide psychosociale, ou encore l’accès aux épiceries sociales. L’ONG se considère comme la voix des personnes sans voix, l’objectif principal étant de réduire les inégalités qui mènent à l’exclusion.
Dans les quatre partis, il y a des personnes avec lesquelles on peut travailler. Mais il n’y a aucun parti qui, s’il se retrouvait seul à gouverner, nous donnerait le sentiment d’une victoire. C’est donc plus une question de personnes que de parti politique. Existe-t-il, au niveau gouvernemental, un consensus pour prendre la pauvreté en compte ? Sur certains points, des consensus existent en politique au moins pour une grande partie des politiciens. Je crois que la question de faire une politique de coopération au développement où le Luxembourg dépense 1 % de son produit national brut pour le développement fait l’unanimité entre les quatre partis cités. Au niveau social, il y a également de telles convictions communes. La question est toujours de savoir jusqu’où on est prêt à aller. En prenant des mesures au niveau des impôts pour les propriétaires, on risque de déplaire à une partie de son électorat. C’est la raison pour laquelle certains politiciens sont plus prudents sur certains remèdes que sur d’autres. De là à dire que la pauvreté ne les intéresse pas, c’est aller trop loin. Au cours des dernières années, chaque gouvernement a consacré du temps à cette question, même s’il n’a pas réussi à la résoudre. Même si je viens d’expliquer que la pauvreté a augmenté depuis 2005, on ne peut pas dire qu’il y en avait moins avant 2013, lorsque le CSV était au gouvernement. Tous les partis auraient pu faire mieux, mais tous les partis ont fait quelque chose quand même.
on a inventé un changement de paradigme : le droit à l’allocation familiale n’est plus un droit de l’enfant, comme c’était le cas jusqu’à présent. Maintenant, c’est un droit du travailleur inscrit à la sécurité sociale luxembourgeoise qui détermine si un ménage reçoit des allocations familiales. Quelques centaines d’enfants de frontaliers ne vont pas recevoir d’allocations familiales. De plus, cela aura comme conséquence que quelque 300 enfants de résidents ne toucheront pas les allocations familiales non plus, parce qu’ils ont des parents qui ne contribuent pas à la sécurité sociale luxembourgeoise. L’exemple le plus cité est celui de deux étudiants avec enfants qui ne pourront plus toucher les allocations familiales. On invente des trucs pour éviter de payer les allocations familiales à quelques centaines d’enfants, et ceci pour quelque 10.000 euros. Pour un rien, Après une carrière aussi active que la vôtre, on développe du zèle. Ce n’est pas sérieux ! On est-ce possible de vraiment arrêter ? pourrait être beaucoup plus généreux, surtout Oui, je n’ai pas de problème à ce sujet. Depuis qu’on a vu avec la crise à quel point on a besoin que je suis à la retraite, soit depuis quatre des frontaliers. Ce serait plutôt bien de les trai- ans, je savais que le dernier Sozialalmanach ter en bonne et due forme au lieu de toujours serait celui de 2021. J’ai eu du temps pour inventer des choses pour éviter qu’ils puissent m’y préparer. profiter de notre sécurité sociale ou des alloVous avez procédé à une transmission de cations existantes au Luxembourg… savoir ou du mentoring au sein de Caritas ? C’est plutôt difficile. Ce n’est pas seulement Selon le dernier baromètre politique, une question de savoir, c’est aussi une quesle CSV n’a pas pu gagner de points. Quel est le parti politique qui, tion d’expérience. Les personnes en charge de d’après vous, s’engage le plus pour la petite cellule de veille politique et sociale, la cause sociale au Grand-Duché ? ensemble avec la direction de Caritas, sont en En temps de crise, il est difficile de faire mieux train de développer non pas un nouvel Sozialen étant dans l’opposition. Les temps de crise almanach, mais un produit avec lequel elles sont plus propices pour le gouvernement. Par pourraient à l’avenir rayonner dans la société, contre, je ne dirais pas qu’il y a un parti qui est comme le Sozialalmanach a su le faire. Il sorpertinemment bien au niveau social. Si je tira l’année prochaine. prends les partis qui peuvent entrer au gouvernement – les trois qui sont au pouvoir plus Dans toute votre carrière, de quel succès le CSV –, dans ces quatre partis, il y a une poi- êtes-vous le plus fier ? gnée de gens qui se battent pour les questions C’est très difficile à dire. Je pense qu’un moment sociales, et il n’y a pas de très grandes diffé- important a été celui de l’introduction des mairences entre eux. Aucun parti n’affirme: « La sons relais pour enfants et des chèques-services. pauvreté, cela nous est égal. » Concernant le Depuis les années 2000, Caritas, avec différents zèle à combattre la pauvreté, il y a peut-être projets pilotes, a travaillé beaucoup dessus, des différences, mais aucun parti n’y excelle. avant que cela ne devienne mainstream.
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Quand vous exposez ces problèmes aux politiques, notamment avec le Sozialalmanach, quel retour obtenez-vous ? En général, on nous dit que c’est une lecture intéressante. L’une ou l’autre idée aboutit en politique quelques années plus tard. Pour une grande partie des idées, on nous dit que c’est ou bien trop difficile, ou bien impossible à mettre en place, en invoquant des arguments farfelus. Un questionnement concerne par exemple les abus. Est-ce qu’il y aura des abus ? Mais il y aura toujours des abus, ça, on le sait très bien ! Dernièrement, il était question de deux députés qui auraient réussi à obtenir un congé politique en plus de leurs indemnités de députés. Y a-t-il abus ou pas ? Je ne sais pas et je ne vais pas me prononcer. Mais les questions d’abus existent partout. Pour un petit pourcentage de gens qui abusent, il ne faut pas punir tout le monde. Il faut être plus raisonnable. Prenons l’exemple du projet de loi sur les allocations familiales. Un aspect de ce projet de loi prévoit une adaptation au coût de la vie. Or, beaucoup de zèle est déployé pour éviter que quelques centaines d’enfants de frontaliers puissent profiter de notre système. La réforme de 2016 des allocations familiales a introduit qu’un frontalier n’a pas droit à l’allocation familiale de son conjoint avec lequel lui-même n’a pas de lien de parenté. Ce qui diffère du cas des enfants luxembourgeois, car tout enfant résident a droit aux allocations familiales. L’année dernière, le Luxembourg a même été condamné par la Cour de justice européenne pour discrimination. Mais, au lieu de changer la loi en faisant la même chose pour les ménages frontaliers,
LES MISSIONS DE CARITAS
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une large part de la population y ayant droit ne le demande pas. Parfois, ces gens ont également droit à un complément de 100 euros mais se disent que les démarches administratives ne valent pas la peine pour un si petit montant. D’autres personnes estiment que la démarche est trop compliquée et que l’intrusion de l’État dans leur intimité est trop grande. On n’a plus fait d’analyse sur le pourcentage de non take-up comme on dit (non-recours aux prestations sociales, ndlr) depuis 2007. On ne sait pas si c’est toujours le même pourcentage. Mais, en 2007, près de 70 % des ménages qui étaient en droit de demander le RMG ne le demandaient pas. C’est énorme ! La même chose vaut pour la subvention de loyer, où le ministère avait calculé que 35.000 ménages pourraient demander cette aide. En réalité, moins de 10.000 l’ont demandée, donc moins d’un tiers. Cela tient à la propagation de l’information, mais aussi à la démarche administrative qui doit être suivie. Quelqu’un qui a droit au Revis a aussi automatiquement droit à l’allocation de vie chère et à la subvention de loyer. Mais il doit faire trois démarches différentes. Pourquoi ne pas lui faciliter la vie, qu’il fasse une demande et ait directement droit aux trois montants ?
Entrepreneurship : 10 CSR Strategies JEUDI
21 O CTO B R E
18H30 Winston Churchill disait : « Mieux vaut prendre le changement par la main avant qu’il ne nous prenne par la gorge ».
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Si, jusqu’à récemment, ceux qui s’intéressent au sujet de la RSE étaient des pionniers, ils ont réussi à montrer que prendre en compte ces critères avait du sens pour la performance de l’entreprise et la création d’une valeur partagée – non plus seulement par les actionnaires, mais aussi par la société et les parties prenantes. Aujourd’hui, ne pas avoir de politique RSE est même devenu un risque pour les entreprises. Lors de ce 10×6, 10 entrepreneurs, chefs d’entreprise et spécialistes du sujet partageront leur vision de la RSE et montreront comment elle favorise une situation de « win-win-win » pour les entreprises et leurs performances, la société et l’environnement.
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Mobilité
Poids lourds, quel impact sur l’environnement ? En matière d’écologie, les transporteurs sont soumis à des règles strictes. En effet, la Commission européenne souhaite imposer une réduction drastique de la pollution des véhicules à partir de 2025 baisse de 15 des émissions carbone C 2 et de 0 en 20 0). « En tant que concessionnaire DAF, nous devons également adapter nos services et produits vis-à-vis de cette législation », précise Guy Riskin, directeur de ruck rading Luxembourg. Faire rimer écologie et confort our répondre au défi imposé 52
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par cette réglementation, A a adapté sa gamme de véhicules. « Pour notre gamme de distribution, nous pensons que les véhicules électriques doivent apporter une réponse viable à la plupart des utilisations. Pour notre gamme moyenne, nous privilégions les modèles hybrides (mélange de diesel et d’électricité). Nous pensons en revanche que le diesel ‘propre’ reste la solution la plus adaptée pour les véhicules les plus lourds en attendant l’arrivée de nouvelles sources d’énergie fiables. L’hydrogène devrait être la
solution sur le long terme (2025) et nous y travaillons », indique le directeur de l’entreprise au Luxembourg. our diminuer l’impact écologique des véhicules et augmenter la sécurité et le confort des chauffeurs, A s’est inscrit dans une démarche proactive en lan ant une toute nouvelle cabine ultra moderne pour ses véhicules les plus lourds. « Nous avons travaillé sur la motorisation et développé une cabine révolutionnaire améliorant l’aérodynamisme de près de 22 %. En combinant
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Face aux réglementations exigeantes en matière d’écologie, les constructeurs et concessionnaires de poids lourds adaptent leur offre et leur environnement de travail.
Simon Verjus (Maison Moderne)
Contenu sponsorisé par TRUCK TRADING LUXEMBOURG
LES CHIFFRES-CLÉS
10 %
Ces poids lourds DAF réduisent de 10 % leur consommation de carburant par la même occasion.
12,5 M3
Exclusivité : une nouvelle cabine avec un espace chauffeur « record » de 12,5 m³ (modèle XG+).
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Truck Trading Luxembourg fait partie du groupe Truck Trading, qui compte 7 concessions DAF et vend plus de 700 camions par an.
les dernières avancées technologiques, nous réduisons la consommation de 10 % ! » Cette cabine offre la meilleure visibilité possible. Gr ce à l’ergonomie et l’espace disponible, le chauffeur se sent serein tout au long du trajet. En contrepartie des efforts réalisés sur la consommation, l’ E a autorisé, dans un cadre strict, la modification des dimensions des véhicules. Les normes techniques et écologiques respectées ace au développement de ses activités et pour se mettre en conformité avec les exigences européennes susmentionnées, ruck rading Luxembourg Contern) a aussi pris la décision d’investir dans un nouveau b timent moderne répondant aux normes écologiques. « Nous avons porté notre attention sur la gestion des déchets et les conditions de travail. Nos locaux et notre atelier sont spacieux et lumineux. Les nouveaux véhicules nécessitant toujours plus de travaux électriques et électroniques, les mécaniciens doivent être en mesure de travailler avec une lumière de qualité. » Si A impose un minimum de 500 lux mesure de l’éclairement lumineux), L a choisi d’aller plus loin en privilégiant 550- 00 lux. Quant à la construction du b timent, les traditionnels blocs de béton ont laissé place à des blocs composés de matière naturelle à base de chanvre. n matériau assurant une excellente isolation thermique et acoustique.
3 QUESTIONS À GUY RISKIN Directeur de Truck Trading Luxembourg
« Nous devons trouver une source d’énergie fiable et nous assurer qu’elle soit rentable » Avec quelle ambition avez-vous créé Truck Trading Luxembourg ? Truck Trading Luxembourg a été créé en 2012 afin d’apporter aux clients luxembourgeois un point de vente et de services pour les camions DAF. Le Luxembourg est un marché spécifique avec une forte demande pour les véhicules dédiés à la construction et au transport international. Le groupe Truck Trading a décidé de s’investir sur le long terme en ouvrant un nouveau garage ultra moderne sur le site de Contern. Ce nouvel atelier est prêt à répondre aux défis technologiques et écologiques du futur. Quels sont les services proposés par votre entreprise ? Nous sommes aujourd’hui un garage de poids lourds assurant un service 24 h/24 et 7 j/7. Nous pouvons également compter sur notre service ITS (International Truck Service), un call center situé au cœur de l’usine à Eindhoven (Pays-Bas) dans lequel nos collaborateurs répondent aux appels en continu et dans diverses langues. Ils permettent aux transporteurs qui sont confrontés à une panne de reprendre la route le plus vite possible. Au sein de Truck Trading Luxembourg, nous nous sommes organisés pour nous montrer le plus réactif
possible en cas de demande d’intervention et de dépannage. En effet, nos huit mécaniciens sont formés et polyvalents. Nous disposons également d’un solide stock de pièces détachées grâce à la centrale d’achats du groupe, T.T. Parts, ainsi que de nombreuses pièces génériques et d’usure pour d’autres marques de poids lourds (gamme TRP). Quels sont justement, à vos yeux, les principaux challenges à venir ? Les évolutions techniques des véhicules vont entraîner une demande accrue de personnel compétent. Il faut pouvoir les attirer en leur offrant de bonnes conditions de travail, un plan de formation, ainsi qu’un projet d’entreprise. Notre nouveau garage et le lancement de nos nouveaux produits devraient cependant nous permettre de relever ce challenge. Les défis du futur nécessitent beaucoup d’investissements. DAF a réalisé beaucoup d’efforts pour le développement de nouveaux produits. Ils sont prêts… tout comme l’équipe de Truck Trading Luxembourg ! Au Luxembourg, le groupe Truck Trading a également fait le nécessaire de façon magistrale afin d’accompagner cette évolution. C’est une chance pour Truck Trading Luxembourg de pouvoir s’appuyer sur des partenaires puissants et entreprenants ! Pour terminer, je dirais que le prix d’un véhicule électrique étant encore très élevé, cette indispensable transition prendra beaucoup trop de temps sans un signal fort des autorités nationales et/ou européennes. Nous sommes donc très attentifs aux futures prises de position.
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Elles se sont réinventées. Elles ont innové. Elles se sont digitalisées. Elles ont été solidaires. Elles se sont tournées vers l’économie circulaire. Toutes ces entreprises ou institutions se sont battues, d’une façon ou d’une autre, pour les autres, pour elles, pour leurs clients, pour leurs fournisseurs et pour l’économie, en cette période de crise.
Illustrations
Ana Gaman
Auteur MATHILDE OBERT
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MARS 2021
PAPERJAM RECOVERY AWARDS DATE
Jeudi 2 décembre 2021
HORAIRE
De 18 h 30 à 22 h 30
LIEU
Athénée de Luxembourg INSCRIPTION
club.paperjam.lu
Toutes ces entreprises mériteraient de recevoir un Recovery Award lors de la cérémonie qui sera organisée par Paperjam en fin d’année. En attendant, et pour vous donner un avant-goût, nous en avons sélectionné 50, qui ont candidaté ou non, mais qui, selon nous, ont leur place dans ce classement. Cela ne veut pas dire que la crise est terminée et que l’heure est aux bilans. Simplement, qu’il est temps de mettre en lumière les initiatives d’entreprises résilientes, chacune à leur échelle. Si vous vous reconnaissez dans ces portraits, vous pouvez encore tenter votre chance. Les candidatures resteront ouvertes jusqu’au 17 septembre 2021 dans nos cinq
catégories (Innovation, Résilience, Digitalisation, Solidarité et Économie circulaire) sur le site recoveryawards. paperjam.lu. Un jury sélectionnera ensuite une liste de lauréats, qui seront dévoilés lors de la cérémonie de gala avec dîner, en présence du ministre de l’Économie, Franz Fayot. Une certaine valorisation pour les équipes et un gain de visibilité sur nos médias Paperjam et Delano, qui suivront les résultats. Que ce soit votre épicier qui s’est mis au vert ou votre cousin entrepreneur qui a changé son business model, vous pouvez aussi, individuellement, nommer des entreprises via l’onglet « Nomination ».
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Recovery
Innovation Qu’il s’agisse d’applications sophistiquées pour évaluer les symptômes des patients ou de solutions rapides comme l’installation de containers pour garder le lien dans les maisons de soins, chacune à leur niveau, ces entreprises ont innové pendant la crise.
Alors que les restaurants étaient fermés, Francesco Micillo, Louis Arnoux, Maurice Delcourt et Tom Zigrand ont décidé de créer une cuisine… sans restaurant, ou ghost kitchen. Une idée sur laquelle ils ont commencé à travailler en avril 2020, jusqu’à l’ouverture de Cloud Factory, en décembre 2020. Le site propose des pizzas uniquement à la livraison. Un investissement non communiqué par les quatre fondateurs, qui gardent leurs activités à côté dans le secteur bancaire, du marketing et de la restauration. Ils attendent maintenant de voir si la solution continuera de fonctionner avec la réouverture des salles, même s’ils se disent optimistes.
Sodexo FONDATION 1980 CEO Julien Demoulin NOMBRE DE SALARIÉS 2.150 SIÈGE Bertrange CA 134 millions d’euros (2019)
Quand les maisons de soins ont dû fermer leurs portes, il a fallu réinventer les visites. Sodexo s’est donc inspirée des Pays-Bas en commandant au fournisseur hollandais Flexotels un container transformé en parloir. Il a été installé en avril dans son Cipa (Centre intégré pour personnes âgées) de Niederanven. Une location qui a coûté 2.500 euros le premier mois avec les frais d’installation, puis 1.200 euros par mois. Deux autres établissements ont ensuite été équipés, mais ce n’est plus le cas depuis déjà plusieurs mois, puisque les visites en chambre sont de nouveau possibles.
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Virtual Rangers
Cattitude FONDATION 2020 CEO Alison Adams et Tom Hickey NOMBRE DE SALARIÉS 1, en plus des 7 membres fondateurs
SIÈGE Luxembourg CA N.C.
Cela faisait cinq ans qu’Alison Adams et son mari, Tom Hickey, travaillaient à la création de leur entreprise de bières artisanales. Prévue pour début 2020, la marque Twisted Cat devait d’abord se retrouver dans les bars, restaurants et hôtels. En mars, ils avaient déjà lancé la production et se sont retrouvés, lors des annonces de confinement, avec 3.450 litres en fermentation sur les bras… L’entreprise a donc innové au niveau du produit, en proposant ses bières en cannette. Un investissement de 10.000 euros en nouveaux matériaux. Avec la volonté de redorer l’image de ce contenant, qu’elle qualifie de plus pratique pour le stockage, plus facile à refroidir et empêchant les rayons UV d’entrer et d’altérer le goût. Ce tournant n’a pas permis d’atteindre le chiffre d’affaires prévu, puisque les particuliers commandent en quantité moins importante. L’entreprise a tout de même vendu 10.000 cannettes par mois. Avec la réouverture des bars, la production est passée de 2.000 à 5.000 litres par mois. 70 % de l’activité actuelle provient des cannettes et 30 % des fûts. D’autres acteurs mettent la bière en cannette, comme The Store. Avec le Covid, l’entreprise s’est retrouvée avec 3.450 litres de bière sur les bras.
FONDATION 2017 CEO Matthieu Bracchetti NOMBRE DE SALARIÉS 9 SIÈGE Luxembourg CA 600.000 euros (projection pour 2021)
Comment s’équiper avant Les lunettes de formation en période de d’entrer dans la chambre pandémie sont testées dans des hôpitaux. d’un patient contagieux ? Et se déséquiper ? Trier, en pleine pandémie, les patients aux urgences selon les symptômes ? De nombreux gestes auxquels le personnel hospitalier pourrait bientôt se former avec des lunettes de réalité virtuelle. La start-up Virtual Rangers, spécialisée dans la création d’applications en VR, vient de finir de développer le projet, présenté pour le programme StartupsVsCovid19. Même s’il se veut utile pour toute pandémie. En test dans les hôpitaux luxembourgeois, il pourrait arriver sur le marché en septembre. L’application peut s’adapter aux processus internes des établissements. Le montant total de l’investissement n’a pas été calculé, mais une aide a été apportée par le ministère de l’Économie.
Softbrik FONDATION 2020 CEO Frederik Andersen NOMBRE DE SALARIÉS 4 SIÈGE Luxembourg CA 4.000 euros (premier semestre 2021)
Smiley rouge ou vert : selon les mots-clés utilisés par le patient, un système de messagerie vocale triera les appels reçus par les médecins. Un moyen de savoir qui rappeler en priorité. La start-up avait développé ce système pour les entreprises, leur permettant de trier les retours de clients. La version médicale nécessite quelques adaptations, mais pourrait être prête d’ici deux mois. Ces développements supplémentaires sont en train d’être effectués grâce aux 150.000 euros reçus par le programme StartupsVsCovid19.
Cloud Factory, Cattitude, Virtual Rangers, Shawbe
FONDATION 2020 CEO Francesco Micillo, Louis Arnoux, Maurice Delcourt et Tom Zigrand NOMBRE DE SALARIÉS 3 SIÈGE Neudorf CA N.C.
Les pizzas ne se dégustent pas sur place, elles sont uniquement livrées.
Photos
Cloud Factory
LES AIDES EN CHIFFRES
Molecular Plasma Group FONDATION 2016 CEO Marc Jacobs NOMBRE DE SALARIÉS 18
SIÈGE Foetz CA 2,3 millions d’euros (2020)
Produire des masques, oui. Mais Molecular Plasma Group (MPG) a voulu les rendre innovants. La spin-off du Luxembourg Institute of Science and Technology et du Flemish Institute for Technological Research a développé une machine permettant d’y ajouter un produit virucide, pour ne pas les contaminer quand on les touche. Avec une capacité de 150 millions de masques par an. Ses projets habituels se concentrent dans l’industrie – par exemple, le développement d’outils pour coller des surfaces difficiles. Avec la crise, ils ont chuté de 90 %. La machine à virucide « nous a beaucoup aidés », témoigne Marc Jacobs. Quatre commandes ont été livrées et sont déjà en production, deux en Belgique et deux au Luxembourg, chez Family Invest et Santé Services. Pour la développer, MPG a doublé son effectif et investi 3 millions d’euros, dont les deux tiers pris en charge par des aides gouvernementales. Elle ne devrait pas s’arrêter avec la crise, puisque le produit peut désinfecter tout type de surface pour différents virus. Des projets sont en cours pour proposer, avec Family Invest, des masques avec virucide en Inde.
EmailTree AI FONDATION 2019 CEO Casius Morea NOMBRE DE SALARIÉS 30
SIÈGE Luxembourg CA N.C.
Trier les patients, cela peut se faire par téléphone ou par e-mail. La start-up proposait déjà de leur donner un ordre de priorité selon leur urgence à des clients comme Orange ou EDF. Des clients qui ont été quatre fois plus nombreux à la suite de la crise, avec de gros volumes de messages à traiter. La pandémie a permis à EmailTree AI de se rendre compte que cette même technologie pouvait s’appliquer au domaine médical. Bien sûr, en cas d’urgence majeure, les patients passent toujours par le téléphone. Pour le reste, beaucoup envoient des e-mails aux médecins ou infirmiers. EmailTree développe donc un système similaire de tri du niveau d’urgence des demandes grâce à une intelligence artificielle – certaines sont automatiquement redirigées vers le service spécifique – avec un effort particulier sur la protection des données. Plusieurs mois sont encore nécessaires avant qu’il voie le jour. L’investissement total n’est pas connu, mais la jeune pousse a reçu 144.000 euros de subvention de la part du gouvernement dans le cadre de son programme StartupsVsCovid19. Vous pouvez encore postuler ou nommer l’entreprise de votre choix dans la catégorie Innovation sur recoveryawards.paperjam.lu
300
Plus de 300 start-up ont postulé au concours StartupsVsCovid19 de Luxinnovation.
15
Parmi elles, 15 ont été sélectionnées.
150.000 Elles ont chacune reçu une aide publique de 150.000 euros.
Losch Digital Lab FONDATION 2018 MANAGING DIRECTOR Romain Entinger NOMBRE DE SALARIÉS 40 SIÈGE Howald CA N.C. En rachetant la propriété intellectuelle de la start-up UFT en décembre 2020, le pôle de recherche dans la mobilité à la demande du groupe automobile Losch a repris son projet de système de dispatching intelligent de véhicules. Lui donnant un nom : Savvy Mobility. Il permet, par exemple, de regrouper plusieurs clients qui doivent se rendre à l’hôpital au même moment pour des raisons non urgentes, réduisant les frais et la pollution. Utilisé depuis peu chez des clients non médicaux, le produit devrait s’étendre à ce domaine d’ici quelques mois. Le montant de l’investissement n’est pas connu.
AR Spectra FONDATION 2018 CEO Cédric Spaas NOMBRE DE SALARIÉS « une petite dizaine » (le chiffre précis ne peut être communiqué) SIÈGE Foetz CA N.C. La start-up travaillait sur des lunettes de réalité augmentée pour guider les chirurgiens dans leur travail. La technologie prête, elle attendait leur certification comme matériel médical. Avec la pandémie, elle a inventé des casques similaires, dotés de capteurs thermographiques pour prendre la température à distance. Là aussi, toute la partie régulation reste à faire. La participation au programme StartupsVsCovid19 a permis de réaliser, avec succès, une preuve de concept. Ce qui a encouragé AR Spectra à engager des investissements « importants ». Après le Covid, les lunettes pourront servir pour d’autres pandémies. Une autre option pourrait s’ajouter ensuite, celle de la vérification sans contact des documents personnels.
Shawbe FONDATION 2018 CEO Mike Sebban NOMBRE DE SALARIÉS 4
SIÈGE Luxembourg CA N.C
Le marché de la réservation de tables en ligne était déjà occupé. Shawbe a donc décidé de se concentrer sur l’inverse : la nonréservation, ou plutôt la réservation de dernière minute, en développant CheckQ. Deux options : soit le restaurant est complet et l’application crée une file d’attente virtuelle. Fonctionnant sur le même système qu’un bipeur, elle prévient le client dès qu’une table est libre, pour lequel elle avait estimé un temps d’attente en amont. Utile pour garder les distances en temps de pandémie. Pour la rendre pérenne, Shawbe a pensé à une seconde option, dans le cas de restaurants qui ne sont pas complets ou d’annulations de dernière minute : la possibilité de suivre en temps réel les places disponibles et de faire une réservation, uniquement instantanée. Une reconversion en pleine crise, alors que la start-up travaillait au départ sur une marketplace pour apporter de la visibilité aux indépendants. Elle gagnait également de l’argent via une subdivision d’externalisation commerciale dans le domaine de la vente en finance, fortement réduite avec le Covid-19. Disponible depuis la réouverture des terrasses, CheckQ a déjà séduit 10 restaurants luxembourgeois. Sa mise en place a coûté environ 200.000 euros, dont une partie prise en charge par le programme StartupsVsCovid19.
10 restaurants luxembourgeois utilisent déjà CheckQ.
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Recovery
Résilience Résilience (n. f.) : capacité à surmonter les chocs. Et quel choc, cette crise. Elle a mis à l’arrêt et fait encore aujourd’hui tourner au ralenti des secteurs entiers. Pour survivre, il a fallu se réinventer, chercher de nouveaux marchés. Ces entreprises l’ont fait.
FONDATION 2001 DIRECTEUR Michel Schuetz NOMBRE DE SALARIÉS 55
SIÈGE Luxembourg CA 20,49 millions d’euros (2020)
FONDATION 2018 CEO Tania Henriques NOMBRE DE SALARIÉS 1
À une époque pas si lointaine, les prix des masques chirurgicaux augmentaient jour après jour, mettant en évidence la dépendance de l’Europe aux produits asiatiques. Des fabricants locaux sont donc apparus. Dont Santé Services, filiale des Hôpitaux Robert Schuman spécialisée dans les produits et services destinés aux établissements de santé. Elle a investi dans une machine – fabriquée en Chine, mais adaptée aux besoins sur place – à 200.000 euros pour fabriquer des masques chirurgicaux « made in Luxembourg ». Puis une seconde pour les FFP2, à 477.000 euros. Normalement financées par le ministère de l’Économie dans le cadre de son aide aux investissements Covid, à hauteur de 80 %. Il faut compter environ 100.000 euros supplémentaires pour tous les ajustements. Dix postes ont été créés pour cette production. Enfin, Santé Services s’est associée avec MPG – évoquée dans notre liste des entreprises innovantes – pour faire des masques avec traitement virucide. Depuis le lancement, le 15 septembre 2020, plus de 6,5 millions de masques chirurgicaux ont été fabriqués, ainsi que 350.000 masques FFP2 (depuis le 15 avril 2021) et 150.000 masques virucides (lancés le 15 juin 2021). Une fois la crise terminée, Santé Services compte toujours sur la demande en masques du milieu médical.
B2S (Restaurant La Chapelle) FONDATION 2006 CEO Christophe Schivre NOMBRE DE SALARIÉS 5 En plus de sa reconversion, SIÈGE Luxembourg le restaurant a vendu 400 CA N. C. box de nourriture à Noël.
Relooking de crise pour le restaurant La Chapelle, devenu l’épicerie The Shop’elle. Aujourd’hui, les deux se complètent. Une décision prise en espérant que les clients craquent pour ses produits de restauration à emporter. Christophe Schivre compte aujourd’hui sur l’effet inverse : pousser ceux venus se restaurer à repartir avec des produits de l’épicerie qu’ils auront goûtés. L’investissement a représenté 50.000 euros, en comptant la refonte du site pour vendre ses box. Luxinnovation a financé 5.000 euros. D’autres restaurants ont parié sur l’épicerie, comme L’Adresse ou Le Fin Gourmand.
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Mobilier2Buro
Partigiano FONDATION 2019 GÉRANTE Laura Hanin NOMBRE DE SALARIÉS Une vingtaine SIÈGE Luxembourg CA N. C. Bars et restaurants fermés ? Pour changer du take-away, le Partigiano a mis sur pied un food truck original. Installé dans la rue de Strasbourg un week-end de mars, il a proposé ses plats italiens avec ceux du chef étoilé Louis Linster dans une ambiance street food. Une manière de rendre plus accessible la cuisine gastronomique, qui a beaucoup plu. Le Scott’s avait aussi lancé son food truck étoilé dans le Grund en début d’année. Le Smets en a installé un devant son restaurant, le Two6Two.
SIÈGE Contern CA Plus d’un million d’euros en 2020
La pandémie a stoppé les projets d’agencement d’espaces tertiaires de la société. Elle a réagi en commercialisant des masques, du gel ou encore des parois en plexiglas. Quand ces produits manquaient, elle a pu compter sur son réseau de fournisseurs pour avoir du stock. Ce qui lui a permis de tripler son chiffre d’affaires en avril. Aujourd’hui, elle retrouve son rythme de croisière et continue de vendre quelques masques.
Family Invest FONDATION 2020 DIRECTEUR Jean-Luc Doucet
NOMBRE DE SALARIÉS 18 SIÈGE Niederkorn CA 5 millions d’euros (2020)
On peut aussi nommer Family Invest, entreprise luxembourgeoise. Tout a démarré quand Jean-Luc Doucet a acquis l’ancien bâtiment des Soufflantes à Longlaville, en avril 2020. Il avait pour projet de faire de ces 3.500 m2 un biogarden, mais la pandémie l’a fait changer d’avis et il les transforme, quelques mois plus tard, en usine à masques. Puis il a lancé une production luxembourgeoise dans les locaux d’Action Wear à Niederkorn. Avec trois machines en France et deux au Luxembourg (une pour produire, une de MPG pour y ajouter du virucide), elle a aujourd’hui une capacité maximale d’un million de masques par jour. Même si elle n’en sort plus que 300.000 quotidiennement. Jean-Luc Doucet pointe du doigt des administrations d’État qui se tournent à nouveau vers les produits asiatiques. Il ne regrette pas pour autant son choix, mais espère que les futures décisions politiques iront vers le local. Il a investi 10 millions d’euros en France, une partie ayant été prise en charge par la région Grand Est. Le Luxembourg a financé 90 % du montant de l’investissement pour les deux machines, soit un peu plus de 1,2 million d’euros. Plus de 10 millions d’euros ont été investis pour la production transfrontalière de masques.
Vous pouvez encore postuler ou nommer l’entreprise de votre choix dans la catégorie Résilience sur recoveryawards.paperjam.lu
Maison Moderne, Romain Gamba, Matic Zorman
Santé Services
Photos
Plus de 6,5 millions de masques chirurgicaux ont été produits dans l’atelier de Gasperich.
so-graphiste.lu/leon
Recovery Résilience EN CHIFFRES
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FONDATION 1989 NOMBRE DE SALARIÉS 250 ADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ SIÈGE Ellange Goy Grosbusch CA 60 millions d’euros
FONDATION 2017 CEO Grégory Tugendhat NOMBRE DE SALARIÉS 24, dont 10 au Luxembourg
Livrer des paniers de fruits au bureau, avec le télétravail, ça ne fonctionne plus. L’activité de Fruit@Office a chuté de 62 %. L’entreprise a donc visé un autre marché : les particuliers, avec Fruit@Home. Au départ, il s’agissait d’une demande du gouvernement dans le but de fournir des paniers de fruits et légumes aux personnes vulnérables via corona.letzshop.lu. Grosbusch a finalement mis en place son propre système de livraison avec stockage et transport réfrigérés, ce que ne permettait pas la plateforme. Avec aussi la possibilité de récupérer sa box à l’entrepôt. Grâce à cela, l’activité de livraison de fruits et légumes (Fruit@Home et Fruit@Office) a augmenté de 9 % en 2020. Alors que cela n’a pas demandé de gros investissements, puisque la logistique et le matériel existaient déjà en interne. Aucune aide n’a donc été demandée. Avec la crise, l’activité de Fruit@Office a chuté de 62 %, mais a été bien rattrapée par Fruit@Home.
IE Corp FONDATION 2008 CEO Philippe Corvisier NOMBRE DE SALARIÉS 14
SIÈGE Esch-sur-Alzette CA 1 million d’euros (2020)
Assistance en maintenance et travaux neufs, élimination du gaspillage en production… IE Corp a vu les projets d’investissement de ses clients industriels reportés. Conséquence : un chiffre d’affaires divisé par deux. Pour survivre, la société s’est lancée sur trois nouveaux marchés. Le premier, la pose de résines techniques, solution de réparation et de prolongation de la durée de vie de machines. Le deuxième, la conception de systèmes de production d’énergies renouvelables adaptés aux pays en voie de développement. Le troisième, la réalisation de bancs de test pour la certification de masques respiratoires au Luxembourg, en collaboration avec Luxinnovation. Pour l’instant, seules les résines techniques ont permis une hausse d’environ 7 % du chiffre d’affaires. Elles n’ont nécessité que l’embauche d’un spécialiste. L’électrification des zones en voie de développement représente quant à elle un investissement de 50.000 euros, et la réalisation des bancs de test, 12.000 euros. Une reconversion que la société voit comme un atout de stabilité pour la suite.
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SIÈGE Luxembourg CA 650.000 euros (2019)
Parfois, la résilience se trouve ailleurs. L’agence, qui accompagne les hôtels indépendants dans leur développement, a voulu limiter la casse en diversifiant son marché géographique. D’une présence centrée sur le Luxembourg et l’Allemagne, elle a ouvert des bureaux au Cambodge et en Égypte. Un autre doit voir le jour en octobre 2021 à Bogota (Colombie). Des marchés eux aussi frappés par la pandémie. Étant donné que l’agence touche une commission à chaque chambre louée, cette diversification n’a pas servi à sauver le chiffre d’affaires, qui a été divisé par trois en 2020. Elle voit plutôt cela comme un investissement à long terme, estimant que la situation hôtelière peut évoluer différemment d’un endroit à l’autre. De 184 chambres sous gestion à l’étranger via Regiôtels International (en plus d’environ 1.000 en Europe) en mars 2020, elle est passée à 1.893 chambres un an plus tard. Avec des bureaux aux quatre coins du monde, ses équipes, qui travaillent pour les clients de tous les pays, offrent désormais un service continu. L’entreprise a aussi profité de la crise pour lancer Webôwat, agence de communication spécialisée dans la réalité virtuelle pour le tourisme. Cette diversification a coûté 90.000 euros. Dont près de la moitié pris en charge par l’Office du Ducroire, qui soutient les projets à l’export. L’enceinte utilise la même technologie que celle des concerts pour adapter le son à la pièce.
21.000
La plateforme EPI-Covid19.lu, pour mettre en relation l’offre et la demande d’équipements de protection individuelle, a attiré 21.000 visiteurs. 140 offres ont été postées pendant les trois premiers mois de confinement.
Cartes Blanches FONDATION 2020 CEO Jens Buch NOMBRE DE SALARIÉS 4 SIÈGE Luxembourg CA N. C. Le concept de Cartes Blanches – des expériences gastronomiques à domicile – s’est retrouvé presque à l’arrêt avec les règles sanitaires. Plus par ennui que par choix économique, Jens Buch a lancé une nouvelle activité, Luxembox. Chaque mois, il envoyait à une centaine de clients un colis d’une valeur de 50 euros de produits (nourriture, savon, chaussettes…) accompagnés d’une vidéo sur leurs origines. Les quelques bénéfices ont été alloués à un « party fund » grâce auquel sera organisé un afterwork avec les clients. La préparation des box prenant trop de temps, Jens Buch les a arrêtées pour se consacrer de nouveau entièrement à Cartes Blanches, qui repart. Il espère que les nouveaux clients acquis penseront à son entreprise lorsqu’ils auront un événement à fêter. Luxembox s’est autofinancée grâce à une campagne de précommandes sur les réseaux sociaux.
Amplitude FONDATION 1999 CEO Jaakes Hoffmann NOMBRE DE SALARIÉS 15 SIÈGE Colmar-Pont CA 1,5 million d’euros (2019) La pandémie n’a pas arrêté le son. Juste les concerts. Amplitude, qui les sonorise, s’est réinventée en créant Om Origin, une enceinte haut de gamme luxembourgeoise à 5.000 euros. Dix paires de baffles ont été livrées, cinq à six devraient encore l’être. Cela ne suffit pas à pallier le manque d’activité. Mais le directeur mise sur ce produit à long terme. Son développement a coûté 50.000 euros.
Grosbusch, Amplitude
Regiôtels
Photos
Grosbusch
Le programme Fit4Resilience de Luxinnovation a été suivi par 16 entreprises en 2020, pour un chiffre d’affaires cumulé de 930 millions d’euros, et 4.000 employés.
1ÈRE ÉDITION
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INVITATIONAL GOLF CUP
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15 SEPTEMBRE 2021 KIKUOKA COUNTRY CLUB
TERIFIK.FR
SHOTGUN EN FORMULE « GUEST-AM »
AU PROFIT DE
Photo © Christian Wilmes
LUXEMBOURG
Renseignements Golf Planet Events : +352/28 85 63 30 ou +352/691 45 87 56 • golfplanetevents@golfplanet.lu • www.birdiemag.lu
Recovery
Digitalisation Le Covid-19 a fait souffler un vent numérique sur notre vie. Achats, réunions privées ou professionnelles, formation… sont passés en ligne. D’un secteur à l’autre, 10 exemples d’entreprises et institutions qui n’ont pas loupé ce virage.
JNS Labs
Chez Prolingua, spécialisée dans l’apprentissage des langues, la majorité des cours se faisait en présentiel avant la crise. En trois semaines, elle a tout mis en place pour les proposer de manière virtuelle. L’activité a ainsi pu continuer presque sans interruption. Même si la demande a automatiquement diminué, la digitalisation lui a permis de « limiter la casse ». L’investissement, non communiqué, n’a pas non plus permis de refaire le même chiffre d’affaires qu’en 2019. L’avenir sera « phygital » puisque le centre a prévu de munir toutes ses salles de classe de caméras et d’ordinateurs, pour que les participants aient le choix de suivre leurs cours depuis le centre de formation, leur domicile ou leur lieu de travail. Ils ont aussi, en permanence, accès à une plateforme pédagogique avec des compléments aux cours et documents administratifs.
Domaine Schumacher-Lethal FONDATION Années 1970 CEO Tom Schumacher NOMBRE DE SALARIÉS 5
SIÈGE Wormeldange CA N.C.
Existant avant la crise, le shop en ligne du domaine viticole Schumacher-Lethal a vu ses ventes multipliées par 10. À côté de quoi il a lancé un nouveau concept : les dégustations digitales. Les bouteilles étaient livrées directement au domicile des participants. Le reste se passait sur Zoom. Une douzaine de ces dégustations se sont tenues, jusqu’à la réouverture. Le domaine a aussi créé des cuvées aux noms humoristiques, comme le crémant « corona killer » ou « vaccination orale ». L’effet « réseaux sociaux » a généré des milliers de commandes, depuis l’Angleterre ou encore la Suède. Le ministère de la Santé les a interdites depuis, mais elles ont quand même permis d’apporter 90 % de nouveaux clients et de maintenir en 2020 le même chiffre d’affaires qu’en 2019. Les cuvées humoristiques ont été commandées par milliers jusqu’en Angleterre et en Suède.
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FONDATION 2011 CEO Nicolas van Beek NOMBRE DE SALARIÉS 70
SIÈGE Luxembourg CA 2,9 millions d’euros (2020)
À la fois digitale et résiliente, l’entreprise basée au Luxembourg produit des cosmétiques depuis son usine en Ouzbékistan. Avec le Covid-19, elle a réorganisé en une semaine l’ensemble de sa production pour vendre des désinfectants en spray. Et, plus tard, lancer une gamme de gels hydroalcooliques, mais aussi de masques, pour une large clientèle, des hôpitaux aux grandes surfaces. Alors qu’elle ne travaillait que sur le territoire asiatique, l’entreprise a mis en place toutes les certifications pour importer ses produits, liés au Covid ou non, en Europe. De nouveaux marchés en termes de produits et de territoire. Face à l’obstacle du confinement, elle s’est, comme beaucoup, mise à l’e-commerce. Au départ, par des livraisons à Tachkent via WhatsApp. Qui ont débouché sur la création d’une réelle plateforme de vente en ligne. Le chiffre d’affaires a ainsi doublé en un an. Pour un investissement d’environ 250.000 euros. Même après la crise, JNS Labs veut garder sa nouvelle clientèle du secteur de la santé. Elle travaille avec un partenaire en Ouzbékistan à la commercialisation de gants en latex et en nitrile. Faname (Picanha Plaza) FONDATION 2016 CEO Nuno Soares NOMBRE DE SALARIÉS 11 SIÈGE Luxembourg CA 800.000 euros (2019) Avec un restaurant actif en takeaway (le Picanha Plaza) sur les trois qui lui appartiennent, Nuno Soares prend une décision. Il crée en janvier 2021 buynight.lu, un service de night shop en livraison, de 21 h à 3 h du matin, qui propose bouteilles, nourriture, cigarettes, et produits de première nécessité. Le site web a été développé en interne, sans frais. Pensé pour compenser une partie des pertes liées à la crise, il s’agit finalement d’une activité complémentaire que le restaurateur compte développer, en passant la personne embauchée à mi-temps pour ce service à temps complet. Et en lançant une nouvelle offre de livraison de niche, sur laquelle il ne peut donner de détails pour le moment.
Luxrelo FONDATION 2016 CEO Stéphane Compain NOMBRE DE SALARIÉS 5
SIÈGE Luxembourg CA 300.000 euros (2020)
Pas facile de déménager en pleine pandémie. Spécialisée dans les services et conseils liés à l’arrivée de privés ou d’entreprises au Grand-Duché, Luxrelo a adapté ses services. La recherche de logement est passée en virtuel. Un service qui continuera, évitant aux expatriés des frais de déplacement et de logement temporaire. L’entreprise a aussi pris le temps d’augmenter sa présence sur les réseaux sociaux et de digitaliser ses processus internes. Elle a organisé ses conférences en ligne, sur la vie au Luxembourg ou la manière d’obtenir son permis de travail. Un moyen de cibler une clientèle plus lointaine. L’entreprise termine l’année avec peu de perte de chiffre d’affaires. Elle a même embauché une personne pour son développement en 2021. Et lancé son agence pour les jeunes au pair, LuxAuPair. Vous pouvez encore postuler ou nommer l’entreprise de votre choix dans la catégorie Digitalisation sur recoveryawards.paperjam.lu
Domaine Schumacher-Lethal, JNS Labs
SIÈGE Luxembourg CA 3 millions d’euros (2019)
Photos
Prolingua FONDATION 1983 CEO Marc Kesch NOMBRE DE SALARIÉS 100
Produits Covid et vente en ligne ont doublé le chiffre d’affaires en 2020.
Lightpay compte une centaine de restaurants partenaires, et bientôt Cora.
Mudam
LCTO FONDATION 1933 DIRECTEUR Tom Bellion NOMBRE DE SALARIÉS 23
Lightpay FONDATION 2020 CEO Kefah Bader Aldin NOMBRE DE SALARIÉS 4 SIÈGE Luxembourg CA N.C. Responsable du restaurant Phenicia, Kefah Bader Aldin en avait assez de la lourdeur administrative des tickets-restaurant. Il a donc lancé les siens en mai 2020, 100 % digitaux, sous le nom de « Lightpay ». D’autant plus pratiques en pleine crise, pour éviter les contacts, puisque tout passe par une application. Elle compte une trentaine d’entreprises clientes, soit 200 salariés. Qui peuvent utiliser leurs chèques-repas virtuels dans une centaine de restaurants partenaires, et même bientôt chez Cora. L’acteur historique Sodexo, en annonçant la digitalisation de ses chèques-repas, ne fait pas peur au restaurateur-entrepreneur. Qui compte sur son outil bien plus digital qu’une carte de paiement. Il offre des services supplémentaires, comme la possibilité de partager l’addition, de transmettre de l’argent à un collègue pour qu’il aille chercher notre repas ou de réserver une table dans un restaurant partenaire.
LES AIDES À LA DIGITALISATION EN CHIFFRES
107
Photos
Lightpay, Neat Fitness
Fit 4 Digital : 107 entreprises ont participé au programme de Luxinnovation en 2020. Il vise à aider les petites et moyennes structures dans leur digitalisation, avec audit, conseils et prise en charge d’une partie des frais engagés par le ministère de l’Économie. En 2019, elles étaient 110.
180
Fit 4 Digital Packages : pour ce nouveau programme lancé fin 2019, elles étaient 180 participantes. Il cible particulièrement les très petites entreprises, de 50 salariés au maximum.
SIÈGE Luxembourg BUDGET ANNUEL 5 millions d’euros (hors Covid)
L’office de tourisme de la capitale s’est aussi mis au numérique. Il proposait la visite à 360 degrés d’une vingtaine de lieux comme les casemates ou la cathédrale. La pandémie a accéléré les choses. Il a développé la visite virtuelle « Top City Views », qui compte 11 nouveaux points de vue, comme le rocher du Bock ou la place de la Constitution. Un investissement non connu, qui a permis de passer de 7.218 vues en ligne en 2019 à 8.157 en 2020, alors que les visites physiques ont chuté de 7.000 à 1.200 visiteurs. En parallèle des visites physiques, le LCTO projette d’en proposer d’autres en ligne, de manière instantanée. Avec un guide qui se promène d’un côté et un touriste sur son canapé de l’autre.
Neat Fitness FONDATION 2012 CEO Philippe Grégoire NOMBRE DE SALARIÉS 0
SIÈGE Munsbach CA 110.000 euros (2019)
Neat Fitness a suivi le chemin de la digitalisation au pas de course. La fermeture des salles de sport l’a poussée à mettre en place des séances de coaching en ligne payantes. Tout en publiant 50 vidéos gratuites sur les réseaux sociaux pendant le confinement. Un investissement à 3 % du chiffre d’affaires dans les outils digitaux. Malgré une chute de 18 % de son chiffre d’affaires. Le nouveau site et les séances en ligne ont permis de gagner des clients. Ces dernières continuent en parallèle des cours en physique. Le responsable a aussi profité de la pandémie pour suivre une formation en coaching mental – un investissement de l’ordre de 3 % du chiffre d’affaires, qui devrait lui permettre, l’année prochaine, de développer une activité de formation en coaching sportif. Malgré une chute de 18 % de son chiffre d’affaires, Neat Fitness a gagné des clients.
FONDATION 1998 DIRECTRICE Suzanne Cotter NOMBRE DE SALARIÉS 53 SIÈGE Luxembourg CA 1,29 million d’euros (2020)
À la place de son exposition The Family of Man de mai 2020, le musée a concrétisé le projet sous la forme d’une plateforme digitale, composée de contenus vidéo et audio. L’établissement a aussi lancé des conférences et workshops en ligne pour garder le contact avec ses visiteurs. Aujourd’hui, cette offre en ligne complète le programme physique du musée, qui continue sa digitalisation. Avec, par exemple, depuis le 11 juin, son premier programme de projections en ligne d’œuvres, de films et de vidéos d’artistes du Mudam, qui représentent un cinquième de la collection du musée. D’autres expositions 100 % virtuelles ne sont pour le moment pas prévues. L’investissement pour la digitalisation n’est pas précisé.
Foozo FONDATION 2016 CEO Pierre V. Pereira da Silva NOMBRE DE SALARIÉS 40 SIÈGE Luxembourg CA 4 millions d’euros Belux, 3 millions d’euros au Luxembourg
La crise a profité aux services de livraison. L’impact a été tout autre pour GroupLunch, spécialisé… en entreprise, quand la plupart se sont mises au télétravail. La plateforme a donc créé Foozo, qui s’adresse aussi aux particuliers. Les deux sites ont été regroupés en un seul. Un investissement de 260.000 euros, financé pour près de la moitié par le prix StartupVsCovid19. L’ancien GroupLunch s’est aussi lancé dans la création de marques dédiées à la livraison en collaboration avec des chefs. Activité pour laquelle Foozo a investi 250.000 euros dans un laboratoire de création. Ces innovations ont permis d’atténuer l’impact de la crise, avec une chute d’activité moyenne limitée à 50 %, alors que 70 % des bureaux de ses clients principaux restent inoccupés. Prochaine étape, toujours plus digitale : une application, peut-être pour début 2022.
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Recovery
Solidarité Pour répondre aux besoins en matériel de protection, soutenir les personnes vulnérables ou remercier le personnel hospitalier… La crise a fait naître un élan de solidarité. Avec des initiatives ponctuelles, et d’autres qui ont perduré.
Vous souvenez-vous des rayons de papiertoilette vides ? Devant le surprenant succès de ces petits rouleaux, les créatrices Runa Egilsdottir et Linda Bos ont décidé de dessiner le leur, pour la bonne cause. Elles ont mis en vente une impression graphique nommée « Covid-19 / The Last Roll » qui représente un rouleau. Les 50 exemplaires, au prix de 45 euros, se sont écoulés aussi vite que ceux du supermarché. Tous les bénéfices ont été reversés à Médecins du Monde Luxembourg.
Vanksen FONDATION 2001 DIRIGEANTS Armand Lebrun et Cécile Lorenzini NOMBRE DE SALARIÉS 90 SIÈGE Bertrange CA 8,7 millions d’euros (2020)
Les files d’attente virtuelles ne concernent pas que les restaurants. Dans les commerces, où on demande toujours de respecter des distances de sécurité, il est possible d’utiliser Smartphil, application développée par l’agence Vanksen. Elle permet aux clients d’attendre dehors ou dans leur voiture. Pour cela, le gérant du magasin doit afficher à l’entrée une URL ou un QR code. Le client le recopie ou le scanne, et obtient son numéro dans la file virtuelle. Il sera alors averti lorsque ce sera à son tour d’entrer. Gratuite, l’application n’a pas généré de chiffre d’affaires, mais compte entre 250 et 300 commerces utilisateurs. Son développement représente un investissement humain estimé entre 15.000 et 25.000 euros.
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FONDATION 2020 PRÉSIDENT Nathan Mangenot
Genaveh NOMBRE DE BÉNÉVOLES 12 SIÈGE Esch-sur-Alzette CA 30.000 euros (2020)
Des contacts numériques, même dans les maisons de soins. Dès le mois d’avril, l’association Solidar-IT leur a distribué des tablettes, programmées avec son propre logiciel de visioconférence, pour briser la solitude des résidents. Même si, depuis, elles ont pu rouvrir leurs portes au public, l’association – dont l’enregistrement comme asbl a été officialisé en septembre 2020 – poursuit sa mission qui est de « permettre à l’IT de créer du lien ». Elle a donc continué d’offrir ces appareils jusqu’à la fin de l’année 2020, incluant également les enfants des centres spécialisés, et les personnes handicapées par exemple. Environ 500 tablettes ont été fournies au total. Aujourd’hui, l’association manque de fonds pour poursuivre. Elle a donc développé des services payants de programmation spécifiques, à la demande de certaines entreprises, comme des logiciels pour téléconsultation. Elle a déjà reçu une quinzaine de demandes à ce sujet, Les bénévoles ont distribué des dont certaines en voie tablettes déguisés de concrétisation. en personnages de La Casa de Papel. de Papel
FONDATION 2005 CEO Alexandra Kahn NOMBRE DE SALARIÉS 11 SIÈGE Steinfort CA N. C.
Un petit geste pour réchauffer les cœurs. La Chocolaterie Genaveh avait remercié les soignants et aides-soignants des Hôpitaux Robert Schuman pour leur dévouement pendant la crise en leur offrant 400 sachets de chocolats en mars 2020. Elle en a aussi livré une centaine à des hôpitaux parisiens. Un coût estimé à 2.000 euros environ. Des chocolats pour une valeur de 2.000 euros ont été offerts au personnel soignant.
Fondation de Luxembourg FONDATION 2008 DIRECTRICE GÉNÉRALE Tonika Hirdman NOMBRE DE SALARIÉS 8 SIÈGE Luxembourg BUDGET OPÉRATIONNEL 1 million d’euros (2020)
Dès le début de la pandémie, la Fondation de Luxembourg a assuré son rôle d’organisme philanthropique. En créant en urgence une Fondation Covid-19, mettant le focus sur le soutien à des projets dans le secteur de la santé, la recherche scientifique et les projets sociaux qui concernent les personnes vulnérables. 1,5 million d’euros ont été récoltés en un an pour financer 95 projets. Par exemple, l’adaptation des hélicoptères de Luxembourg Air Rescue pour transporter en toute sécurité les patients atteints du Covid-19 et limiter les risques de contamination. Cela correspond à 15 % du financement des projets de la Fondation de Luxembourg en 2020. La Fondation Covid19 continue de recevoir des dons, sans date de clôture pour l’instant. Cela évoluera selon la demande.
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A Designer’s Collective, Solidar-IT, Genaveh
FONDATION 2016 PARTENAIRES (INDÉPENDANTES) Linda Bos et Runa Egilsdottir SIÈGE Luxembourg CA N. C.
Solidar-IT
Photos
A Designer’s Collective
La totalité des impressions 30 x 40 cm se sont vendues à 45 euros la pièce.
La suite des aventures de Léon se prépare. Le premier livre a généré 3.078 euros.
So Graphiste FONDATION 2016 CEO Sophie Ensel NOMBRE DE SALARIÉS 1,5
FONDATION 2007 CEO Paul Chambers NOMBRE DE SALARIÉS 11
SIÈGE Esch-sur-Alzette CA 285.043 euros (2020)
Il était une fois, un petit caméléon nommé Léon… Puis l’histoire « s’enchaîne ». Tel est le nom que l’agence de communication et marketing a donné à l’initiative solidaire qu’elle a mise en place pendant le confinement. Elle a écrit et illustré une première scène, où l’on voyait ce fameux Léon perché sur une branche, puis l’a publiée sur son compte Facebook. Les internautes ont pu imaginer les scènes suivantes, à leur tour illustrées par la société. Jusqu’à obtenir une histoire entière de 13 scènes, éditée en un livre pour enfants en versions française et luxembourgeoise. Les fonds récoltés par la vente des livres ont été entièrement remis à l’association Natur&Ëmwelt en mars 2021, soit 3.078 euros. Le succès rencontré a poussé l’agence à lancer l’écriture participative de la suite depuis mai et dont les bénéfices seront remis à l’association SOS Villages d’Enfants Monde. L’initiative, entre la protection des créations, l’impression des livres, les enregistrements des versions audio…, aura coûté 15.000 euros environ à l’entreprise.
Metaform Architects
Photos
So Graphiste, Metaform Architects, Société Générale Luxembourg
FONDATION 2003 PARTENAIRES Shahram Agaajani, Thierry Cruchten, GG Kirchner
NOMBRE DE SALARIÉS 45 SIÈGE Luxembourg CA 5 millions d’euros (2019)
Il y a les masques, mais aussi les visières de protection. Metaform Architects a mis en ligne, au cœur de la crise, un modèle permettant à chacun d’en produire à partir d’une imprimante 3D. 2.500 visières ont ainsi été créées en trois mois, avec l’aide d’une quarantaine de bénévoles munis de leurs imprimantes 3D. Elles ont été mises à la disposition de l’armée, du ministère de la Santé et du personnel des maisons de soins, par l’entreprise qui les a collectées. Même si le gouvernement a précisé, plus tard, que la visière ne pouvait remplacer le port du masque, celle-ci a pu venir en complément. Des modèles pour enfants ont même été imaginés, à installer sur une casquette ou un chapeau pour la reprise des cours. L’entreprise a ainsi dépensé environ 40.000 euros répartis entre les frais de personnel et d’acquisition du matériel d’impression. Une grande partie est aussi venue de la générosité des donateurs, notamment pour les films en plexiglas.
Le modèle mis en ligne par Metaform a permis de créer plus de 2.500 visières.
Eva Ferranti
Parmi les 95 projets soutenus par la Fondation Covid-19, il y a la reconversion de l’atelier d’Eva Ferranti, qui s’est mis à produire, entre mars et juin 2020, 500 uniformes par jour pour le personnel hospitalier. L’atelier ayant fermé 24 heures avant le confinement en raison du peu de demandes, la créatrice a rappelé tout son personnel et en a même engagé, passant à 25 personnes sur la période, avant de retrouver sa taille normale. L’usine DuPont de Nemours leur envoyait le Tyvek, matériau de protection médicale. L’atelier assure avoir fourni les blouses à prix coûtant, sans faire de marge. La reconversion a nécessité l’acquisition de trois machines spécifiques, un investissement de 15.000 euros auquel a aussi participé la Fondation Hôpitaux Robert Schuman. Aujourd’hui, l’entreprise poursuit seulement la production de masques réutilisables, à hauteur d’environ 2.000 par mois.
La banque a ajouté près de 50.000 euros à son budget solidarité en 2020.
Distillerie Mansfeld FONDATION 2013 DIRECTEUR EXÉCUTIF Edmond Libens NOMBRE DE SALARIÉS 5 SIÈGE Luxembourg CA 500.000 euros (2020) Pour faire face au fort besoin en gel hydroalcoolique au début de la crise, le gouvernement a fait appel aux distilleries du pays. De quoi nourrir les alambics à l’arrêt pour certaines. Plusieurs ont répondu présent. La distillerie Mansfeld a aussi participé à l’effort de guerre, en fournissant 4.000 litres d’alcool non traité. Le temps pour le Luxembourg de mieux se préparer. La distillerie n’a pas reçu de nouvelle demande depuis.
VITE, VITE, DU GEL HYDROALCOOLIQUE Ce précieux liquide manquait au début de la pandémie et Mansfeld n’est pas la seule distillerie à avoir fourni de l’alcool au gouvernement. Le ministère de la Santé cite Pitz-Schweitzer, Opyos Beverages, Claude Bosseler, sans compter Peintures Robin, que l’on retrouve dans notre catégorie « Économie circulaire ». Distillerie Adam assure elle aussi avoir mis à disposition ses alambics, ayant permis la production de 10.000 litres de désinfectant.
SIÈGE Luxembourg CA N. C.
Société Générale Luxembourg FONDATION 1893 ADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ Arnaud Jacquemin NOMBRE DE SALARIÉS 1.250
SIÈGE Luxembourg CA N. C. (bénéfice avant impôt de 240 millions d’euros en 2020)
La Société Générale fait, de son côté, partie des donateurs de la Fondation Covid-19. La banque a offert, via sa filiale Sogelife, 20.000 euros pour le projet Pilot de simulation et de prévision de pandémies de l’Université du Luxembourg. Le même montant a été octroyé à SOS Villages d’Enfants Monde pour son action en Afrique, et 10.000 euros à la Croix-Rouge luxembourgeoise pour l’achat de tablettes pour rompre l’isolement et de matériel de protection pour les équipes et personnes vulnérables dans les structures d’accueil. L’entreprise fait aussi état d’un don de 10.500 masques – acquis pendant la pandémie H1N1 – au ministère de la Santé en mars 2020. Avant Noël, en plus des colis solidaires préparés par ses salariés, Société Générale Luxembourg a fait don de 5.000 euros aux Restos du Cœur de Maizières-lès-Metz.
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Recovery
Économie circulaire Le Covid-19 s’est accompagné de réflexion, voire de remise en question. Parfois pour le meilleur. De nombreux projets circulaires sont nés ou se sont concrétisés pendant cette période, qu’ils y soient directement liés ou non. En voici dix.
Un pas contre la fast fashion. Our Choice devrait livrer en juillet ses 250 premières paires de sneakers durables dans 24 pays. Elles sont fabriquées en matériaux recyclables au Portugal, choisi pour son expertise. Les semelles sont en caoutchouc naturel, les lacets en coton biologique et la doublure en cuir issu de l’industrie alimentaire et tanné de manière végétale. Le tout venant du Portugal, sauf le caoutchouc, d’Amérique du Sud. Les chaussures sont créées uniquement à la commande, pour éviter la surproduction. Le projet, imaginé en 2018, aura nécessité un investissement de 50.000 euros. Pour aller plus loin, la jeune pousse cherche désormais à lever 450.000 euros en 20 mois afin de créer une plateforme de commerce en ligne pour des produits uniquement circulaires.
Your Solution FONDATION 2013 CEO Kevin Int Groen NOMBRE DE SALARIÉS 3 SIÈGE Wiltz CA N. C.
L’entreprise spécialisée dans la personnalisation d’articles vend déjà des gobelets réutilisables pour les événements. Elle développe aujourd’hui des bols similaires, pour les frites ou les soupes par exemple. La maquette est prête, les articles devraient être produits dans une usine en Allemagne. Your Solution réfléchit au meilleur matériel. Il devrait s’agir d’une sorte de plastique à usage alimentaire. L’entreprise souhaite les commercialiser pour le marché de Noël. Leur développement aura coûté 50.000 euros, dont la moitié prise en charge par des aides de l’État.
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Lucien Heinz
FONDATION 1927 CEO Gérard Zoller NOMBRE DE SALARIÉS 105
FONDATION 1998 CEO Serge Majerus NOMBRE DE SALARIÉS 35 SIÈGE Deiffelt CA 3,5 millions d’euros (2020)
SIÈGE Useldange CA 25 millions d’euros
entre rise de einture aurait u entrer dans la catégorie ésilience uand le Co id a ra é elle s est ite recon ertie en a riquant du gel droalcoolique our accélé rer la cadence elle a m me in esti euros dans une nou elle ligne de rem lissage automatisée censée démarrer en ce mois de uillet ont été financés ar le gou ernement a ente de ces gels qui re résentait de l acti ité au c ur de la crise se oursuit un ni eau lus ai le a nou elle ligne de rem lissage ser ira tou ours leur roduction mais aussi our les acti ités tradi tionnelles de einture de la société lus récemment eintures o in ient de lancer sa einture rec clée lle récu ère au rès de la u er rec s sc t les ots inutili sés qu elle retra aille et rééquili re our en aire de nou eaux e ro et ilote a mené la commercialisation de litres de o in oo in estissement se calcule ici surtout en tem s de tra ail our l instant on arle seulement de einture lanc e et de clientèle ro ession nelle a gamme ourrait s étendre ar la suite
4.000 litres de peinture blanche recyclée ont déjà été produits.
Pour son futur siège, l’entreprise de construction veut donner l’exemple, en le concevant de manière circulaire. Il est fait de bois jusqu’à l’isolation, avec des murs démontables pour éviter de gros travaux dès qu’il y a quelque chose à changer. L’entreprise spécialisée dans la charpente utilisera ses chutes de bois pour se chauffer. Elle a investi dans une machine de 60.000 euros environ qui les transforme en pellets. La toiture, quant à elle, sera couverte de panneaux photovoltaïques. Le tout représente un budget de 2,5 millions d’euros, qui a augmenté d’environ 20 % à cause de la hausse des prix qui touche particulièrement le bois. Une partie de l’investissement sera prise en charge par le gouvernement.
Gringgo.lu
Le nouveau siège de Lucien Heinz se situera à Marnach et est prévu pour 2022.
FONDATION 2017 ADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ Paul Kauten NOMBRE DE SALARIÉS 1 SIÈGE Beckerich CA 20.000 euros (entre juillet et décembre 2020, après le lancement de la marketplace)
E-commerce, durabilité : prenez ces deux thèmes et vous obtenez Gringgo.lu, plateforme de vente en ligne dédiée à la consommation durable, lancée en 2020 pour un coût de 12.000 euros. On y trouve nourriture comme textile ou cosmétiques. Chaque produit reçoit un certain nombre d’étoiles selon son engagement social, local, environnemental. Le site répertorie aussi une liste de services durables : fournisseurs d’énergie verte, magasins de bricolage écologiques, etc.
Vous pouvez encore postuler ou nommer l’entreprise de votre choix dans la catégorie Économie circulaire sur recoveryawards.paperjam.lu
Our Choice, Peintures Robin, Lucien Heinz
FONDATION 2020 CEO Filip Westerlund NOMBRE DE SALARIÉS N. C. SIÈGE Luxembourg-ville CA N. C.
Peintures Robin
Photos
Our Choice
Our Choice doit livrer ses 250 premières paires de sneakers durables cet été.
Le business model inclut vente de briquettes et location des machines pour les produire.
Contern
Capriole FONDATION 2019 CEO Marko Klacar NOMBRE DE SALARIÉS N. C.
SIÈGE Luxembourg CA N. C.
Rendre l’inutile utile, comme le marc de café, ce résidu obtenu après percolation. Marko Klacar a décidé de le transformer en briquettes pour allumer poêles ou barbecues, à la place du charbon. Le produit existe, des échantillons ont déjà été envoyés à des testeurs jusqu’aux ÉtatsUnis. Mais, avant sa commercialisation, il doit passer une série de tests pour certification. Ce que l’inventeur espère avoir terminé avant fin 2021. Les machines, fabriquées et personnalisées par un partenaire allemand, pourront aussi être louées aux entreprises qui le souhaitent. Le marc de café vient, quant à lui, directement des torréfacteurs. La fabrication représente pour l’instant quelques milliers d’euros d’investissement. Les prochaines étapes pourraient coûter 50.000 euros.
Shime
Photos
Capriole, Shime, Kombucha
FONDATION 2017 CEO Stéphane Borzellino NOMBRE DE SALARIÉS 5
SIÈGE Contern CA N. C.
L’environnement fait partie des piliers d’une stratégie RSE. Le cabinet spécialisé dans ce domaine a donc souhaité insister sur celui-ci en développant une nouvelle activité en 2020 : le recyclage des mégots de cigarettes. Un package complet, qui va de l’audit chez les clients (entreprises et communes), pour repérer les endroits où il manque des cendriers, en passant par leur installation, en plus d’une sensibilisation… jusqu’à la collecte de ces mégots, stockés dans un entrepôt spécifique et envoyés une fois par an en moyenne à une entreprise française qui les transforme en mobilier urbain. Le cabinet RSE assure couvrir 12 % du territoire luxembourgeois, bientôt 18 %. Parmi ses clients, de grandes entreprises comme le Findel ou PwC. Cela a représenté un investissement « important », non communiqué. Shime envoie ses mégots pour les faire recycler en Bretagne par l’entreprise MéGO !.
FONDATION 1923 DIRECTEUR GÉNÉRAL Eric Kluckers NOMBRE DE SALARIÉS 155 SIÈGE Contern CA 29 millions d’euros (2020)
La durabilité fait partie des principes du fabricant de béton. Cela passe d’abord par la recherche, à laquelle il alloue un budget de 200.000 euros, en partenariat avec l’Uni. La dernière en date vise à remplacer le gravier qui constitue le béton, peu renouvelable, par une plante, le miscanthus. La solution a été trouvée, mais des investissements seront nécessaires pour lancer le marché. Ensuite, l’entreprise se veut durable par ses produits et services. Elle commercialise depuis un an un bloc à base de chanvre fabriqué en Belgique pour l’isolation, en remplacement des matériaux souvent difficiles à recycler. Elle propose également à ses clients un projet provisoire qui consiste à leur louer la matière, des pavés par exemple. Enfin, cela fait deux ans que Contern réutilise ses déchets de production qui sont concassés, soit 10.000 tonnes par an environ.
Julie Conrad Design Studio FONDATION 2020 – après sept années d’activité comme indépendante CEO Julie Conrad NOMBRE DE SALARIÉS 3 SIÈGE Luxembourg CA N. C.
Au départ, la designer Julie Conrad avait imaginé une gamme de mobilier de bureau modulaire fabriqué à partir de matériaux de récupération dans le cadre du Circular by Design Challenge. Grâce à ce dernier, elle bénéficie d’un partenariat avec l’entreprise de construction durable PROgroup pour le financement des prototypes. Au fil des discussions, le projet a évolué vers les espaces de vie. Il s’agira finalement d’intégrer dans les prochaines constructions d’appartements – de PROgroup ou d’autres sociétés – une gamme de meubles déployables et durables. Le prototype est attendu d’ici la fin d’année, pour une mise en place envisageable en 2022.
Kombucha FONDATION N. C. CRÉATRICE Guoda Treciokaite NOMBRE DE SALARIÉS N. C. CA N. C. Porter du cuir sans tuer d’animaux serait-il possible ? Guoda Treciokaite y travaille. À partir d’un champignon produit lors de la réalisation du kombucha, un thé fermenté, qu’elle mélange avec des huiles puis qu’elle sèche, elle obtient une matière à l’apparence du cuir. Leur seul point commun. L’inventrice cherche maintenant un moyen de le traiter, pour qu’il devienne résistant à l’eau. Elle n’a réalisé qu’un seul sac, un prototype non traité. Le projet s’étendra sur le long terme puisqu’elle doit démarrer en octobre un master d’art à Londres, spécialisé dans les matériaux du futur. Guoda Treciokaite espère ainsi pouvoir poursuivre ses recherches et obtenir des financements, afin de lancer une production industrielle. En attendant, elle a lancé une campagne de financement participatif pour payer ses frais de scolarité. Le seul sac réalisé en cuir végétal n’a pas encore été traité pour résister à l’eau.
DES AIDES ÉTATIQUES POUR L’INVESTISSEMENT Le gouvernement prévoit des aides à l’investissement pour « inciter les entreprises qui se trouvent en difficulté financière, suite à une baisse significative du chiffre d’affaires, à réaliser des investissements qui auraient été annulés ou reportés en raison de la crise économique provoquée par la pandémie ». Avec un accent mis sur la durabilité. Sont ainsi ciblés les projets de développement s’inscrivant dans l’économie circulaire (extension de bâtiment, diversification de la production, changement dans le processus), les projets d’efficacité énergétique, ou de dépassement des normes environnementales. La prise en charge va jusqu’à 50 % des coûts, selon la taille. Pour la recevoir, plusieurs conditions sont nécessaires, comme avoir subi une perte de chiffre d’affaires d’au moins 15 % entre avril et décembre. La demande d’aide doit être soumise avant le 1er novembre 2021.
BRAND VOICE
Technology
The research centre shaping the future of technology Sponsored content by SnT
Companies and public sector bodies face an ever-growing challenge to keep up with rapidly evolving technology. Often, organisations just don’t have the manpower in-house to make good use of state-of-the-art technologies that enhance their productivity levels and give them a competitive edge. The Interdisciplinary Centre for Security, Reliability and Trust (SnT) at the University of Luxembourg has been partnering with institutions for more than 10 years, and specialises in creating new technologies for companies with a problem to solve. 68
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KEY NUMBERS
RESEARCH AREAS OF SnT
57
companies are in the Partnership Programme.
Research is typically (mis)understood as a boring, tedious, long-term task decoupled of any real-world impact. This is not the case for SnT, who carry out highly relevant, internationally competitive research in information and communication technology (ICT) with socioeconomic impact. They frequently engage in demand-driven, collaborative projects ith their partners of which they have nearly 0 both in Luxembourg and further afield, to progress the state-of-the-art. Their Partnership Programme has been a mainstay in their operations over the last decade and has helped them address real challenges that confront private companies and public sector bodies today. Alignment with Local Market SnT’s strategic research areas fall in line ith the Luxembourg economy’s push for digitalisation. Their research focuses on secure and compliant data management and FinTech, cybersecurity, space systems, autonomous vehicles and the internet of things. Their projects intend to create a real, durable and competitive advantage to companies based in Luxembourg or beyond. With work spanning from start-ups to household names, one example of their partners is financial giant ay al. While projects are currently ongoing with PayPal, SnT also holds a research chair a backing from PayPal and the Fonds National de la Recherche (FNR) to conduct research into the future of financial services. Prof. Gilbert Fridgen holds this prestigious position, and has built an international team of researchers with a diverse set of expertise. he FINATRAX research group features a wide range of disciplines, including computer scientists, engineers, political scientists, economists and psychologists. Together, they take a 360-degree approach
413
employees are working at SnT.
8
laboratories are available for the researchers.
€181 million
from external funding invested in the centre.
to solving industry challenges using technologies from AI to blockchain to find reliable and secure business solutions. Unstoppable Growth Headed by Björn Ottersten, SnT has a unique model to foster collaboration between applied research and industry, with a direct and immediate link to everyday challenges businesses face. Since their launch in 2009, they have undergone rapid development that has seen them recruit top scientists, launch over 90 European Union and European Space Agency projects, create a Technology ransfer ffice ) to protect and license intellectual property I ), launch five spin-off companies and create a dynamic research environment with 400+ people. “These endeavours have reinforced our impact in Luxembourg and increased our international visibility,” said Ottersten. Their penchant for developing spin-offs ill see them soon launch another, igital s a company ith their sights set on providing financial firms ith an automated answer to time-consuming know-your-customer and anti-money-laundering checks. The unique technology leverages “a wealth of data that is publicly available in order to produce a unified digital footprint,” according to Beltran Fiz, CEO of DigitalUs. Liberating knowledge ne of Sn ’s most significant departments, the TTO, brings together researchers
with industry. “Transferring knowledge and technology developed in the University to public or private actors, as well as the general public, is an important goal of SnT,” said Dr Carlo Duprel, head of the , as he explained the importance of interacting with the ‘outside’ world. “The way we do this is threefold. Firstly, the outcome of a typical project is a prototype demonstrating a technology can solve a business challenge. Secondly, the partner’s staff working with SnT researchers develop their competences in, and mastery of, the technology. Lastly, we also train people. We recruit students globally, train them in industry projects and then release them to be potentially hired by the partner.” “Ensuring that research isn’t stuck in scientific publications and is positively impacting businesses in Luxembourg, and the rest of the world, is an important function of SnT. The centre enables us to give support to companies and public bodies who want to invest in innovation,” Duprel said. Leveraging funding For companies partnering with SnT, the investment is split evenly either side. But an important benefit they often see is government funding. As a research institution, SnT helps to attract government funding through its various financial instruments that aim to foster research and development in companies. “We, as a centre, know how to construct projects in line with the government’s objectives and are eligible to receive a level of co-financing. This encourages our partners to invest in research, as the government shares the inherent risk associated with innovation projects.”
FinTech is one of SnT’s strategic research areas. As such, they collaborate with partners across Luxembourg’s financial landscape, and implement technologies such as artificial intelligence, blockchain and digital identities to tackle industry problems.
Cybersecurity permeates every aspect of our lives to ensure secure and resilient operations and communications. SnT develops solutions in multiple domains, from quantum cryptography, to robotic security systems, mobile and cloud security and critical information structures.
Space exploration and the Earth-orbit space economy are creating entirely new markets. Many of SnT’s research groups share their expertise with partners in satellite communications, orbital and planetary robotics and small satellites, supporting Luxembourg’s commitment to space exploration.
Autonomous driving, as well as mobile service robots and drones, have introduced disruptive changes to the automotive industry, and are helping us to achieve new standards in security and support.
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BRAND VOICE
FINTECH JACQUES KLEIN
Helping the financial sector to implement artificial intelligence ne of the most significant technological advancements of our time has been the emergence of artificial intelligence. This technology, which allows for time-consuming tasks to be automated, is highly relevant to financial institutions and FinTech players. Prof. Jacques Klein, a chief scientist and head of the TruX research group at the Interdisciplinary Centre for Security, Reliability and rust Sn ), has done extensive work on building trustworthy software for this sector. How are you collaborating with businesses in Luxembourg’s financial sector? We currently work with many
institutions across Luxembourg’s financial landscape, including BGL BN aribas. My team and I explore explainable AI techniques to bring insight into the internal decision-making process of machine learning algorithms. It’s important for bank experts to be able to understand the decisions that an AI makes, to comply with any regulations. ith BGL, e are exploring the state-of-the-art explainability algorithms and developing new machine learning algorithms, with the goal of making sure any AI decision can be fully explained and understood by banking experts.
Why explainable machine learning over another type of AI? The reason we are developing explainable machine learning is because we want to understand how an AI makes a decision. It would be like showing your work on a mathematical equation. In my work, I try to figure out hat important data are contributing to a decision, either positively or negatively. ifferent types of AI exist for example, deep learning. But by design, it’s very difficult to interpret this type of reasoning. The type of AI we implement will depend on the partner’s challenge and the type of regulations they face in their industry.
What’s been your experience in investigating new AI techniques for partners like BGL? Collaborating with researchers from Sn is highly beneficial for BGL, as the researchers explore state-of-the-art explainability algorithms. This domain is relatively ne , hence Sn and BGL are strongly committed to research to become a leader in explainable AI for financial services. Constant interactions between highly skilled experts, h. . students and product o ners of BGL provide new ideas, leading to publishing innovating papers and industrial solutions.
CYBERSECURITY RADU STATE ANTONIO KEN IANNILLO SEAN RIVERA
Why security is vital for robotics systems
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to drive and make decisions, but their security systems are left vulnerable to hacking. Anything that can make them unsafe to humans needs to be fixed as a priority. How does your work address this situation? We looked at the most-used robot operating system (ROS). It’s open source, meaning it’s available to anyone. e extended that system with security mechanisms, implementing a kind of firewall that can protect the robot. We also implemented a tool that allows you to assess the security of a robot and
tell you hether it’s vulnerable or improperly configured. Is it really as simple as putting in a firewall? Well, that depends. When you consider security, you have to think about defining the threat landscape. or example, what are the potential cyberthreats, and how can they be identified? hen, you have to think about what the mitigation plan will be and then, you start filling in the gaps, like putting a fire all in place. You have to think about the impact of the overhead that you’re bringing into the system and you have to think about fault tolerance.
Simon Verjus (Maison Moderne)
What are the current issues you tackle in your work on security and robotics? Some robotics systems operating today don’t have proper security mechanisms in place. This means robots are being deployed, but the software that controls them and their security systems may be considered as an afterthought. Sometimes, they are responsible for critical missions. So, for the safety of those operating them or anybody around them, they need security. Unfortunately, many robotics systems are designed to be very efficient at machine learning, in being able
Photos
When we think of cybersecurity, robotics systems may not immediately come to mind, but it makes sense that they need protection against hackers. We spoke to Prof. Radu State, head of SnT’s SEDAN research group, who specialises in cybersecurity. His group includes Dr Antonio Ken Iannillo, a research scientist, and Dr Sean Rivera, a postdoctoral researcher. Together, they are part of the EU’s CONCORDIA project, developing innovative cybersecurity solutions in partnership ith Luxembourg’s Direction de la Défense.
SPACE SYMEON CHATZINOTAS
A global first for space communications research in Luxembourg Luxembourg is quickly realising its ambition to develop a private space industry. A key partner in this endeavour has been SnT’s SIGCOM research group, who specialise in wireless and satellite communications, networking and radar systems. Prof. Symeon Chatzinotas is co-head of the group, who works with industrial partners on spacebased 5G communications. What role does SnT have in Luxembourg’s space industry? Our main role is to support long-term collaborative research with the space industry. While our partnerships started traditionally
with established companies like SES, now we are beginning to engage more with start-ups and smaller companies, such as Lift Me ff. How does your work with 5G communications apply to the space industry? Here, at SnT, we have one of the largest satellite communications teams. We’re very active in 5G space communications, and pioneers in this area. e are lucky to benefit from extensive experimentation facilities in-house, but also access to real satellites through SES. We have already successfully tested 5G technologies over satellites, and we
are involved in the groundbreaking European Space Agency project to verify and validate a full-stack 5G transmission over a geostationary satellite in the next year it’s going to be a orld ide first What kind of projects are you currently working on? Our project entitled 5G SPACE focuses on two main scenarios. One is mega satellite constellations scenario, such as those that private companies like SpaceX are launching. We will be able to simulate advanced lo -earth orbit LE ) satellite constellations in the lab.
It will be a unique facility because right now, these are only just being deployed into orbit, so our knowledge is limited. The second scenario is looking to establish communications onthe Moon’s surface. Another project, SPAICE, is examining ho artificial intelligence can be used to improve satellite communications by putting an artificial intelligence chipset into a CubeSat, a satellite measuring just 10cm on each side.
AUTONOMOUS VEHICLES GEORGIOS VARISTEAS
Driving the future of selfdriving cars in Luxembourg Self-driving cars look to be the future of the automotive industry. So when innovators at SnT began an autonomous vehicle project, building one of their own was a natural step. Dr Georgios Varisteas, a research associate at SnT’s Services and Data Management (SEDAN) research group, was the lead engineer in creating ‘Junior’, the heart of the 0Lab. What was the goal of the autonomous vehicle project? Usually, our research projects at Sn start ith a defined budget and industrial partner. For us, Junior was more of a passion project. Our initial
goal was to reproduce a paper published by Nvidia Corporation, the US-based computer graphics company at the forefront of AI development. They implemented ‘imitation learning’ or ‘end-to-end learning’, a large-scale AI program that sees its environment and decides how to drive. In autumn 201 , after just six months, we demonstrated a functioning autonomous car using imitation learning to smoothly traverse a path marked by traffic cones. What is it like to put an AI system into a car? Putting AI into a car is
worlds away from putting it in a computer. If we put AI into a computer, the consequences of its prediction being wrong are not serious. However, if a car makes the wrong decision, it can endanger lives. For that reason, we have to take a lot of care, implement safety measures and set in place certain guarantees. Where is the project today? Since 2018, we developed a unique software platform called ‘Robocar’ that is capable of powering a high-performance autonomous vehicle but using normal hardware. The software is currently
being tested in Junior under various weather conditions, which are currently a challenge even for the state-of-the-art autonomous vehicles that exist at the moment.
sted in T? Intere ith Sn ring w partne tact the Con ship artner t n S TP a m m e Progra
lu
@uni.
snt-tto
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Enjeux
La recherche luxembourgeoise : jeune et déjà majeure
450 millions d’euros
400
350
300
250
200
150
100 68,4 millions d’euros
50
Si la crise du Covid-19 est une catastrophe à bien des égards, elle a néanmoins aussi permis de mettre en lumière la qualité de la recherche publique luxembourgeoise. À l’image du pays, celle-ci n’est pas des plus étendues, mais, dans les domaines couverts, le Luxembourg est assurément à classer parmi les (très) bons élèves. Et les recherches en cours pourraient encore améliorer ce statut. De nombreuses grandes sociétés ne s’y trompent pas, en multipliant les partenariats avec les différents instituts du pays.
0 2004 72
2005 AOÛT / SEPTEMBRE 2021
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2
407,9 millions d’euros
1 Les principaux
acteurs de la recherche publique
Comment se présente le domaine de la recherche au Luxembourg ? Présentation du secteur et de ses différents acteurs. p. 74
596 %
2 « Avec le Covid,
nous avons justifié les investissements consentis »
D’AUGMENTATION EN L’ESPACE DE 15 ANS
Interview avec le secrétaire général et chef exécutif du Fonds national de la recherche, Marc Schiltz.
ÉVOLUTION DU BUDGET ALLOUÉ PAR LE GOUVERNEMENT À LA RECHERCHE & DÉVELOPPEMENT (R & D) Relativement jeune puisqu’on peut considérer qu’elle n’a réellement qu’une vingtaine d’années, la R & D luxembourgeoise a été boostée et soutenue par l’État. La croissance observée depuis 2004 est impressionnante. En l’espace de 16 ans, le budget qui lui a été accordé a ainsi été multiplié par six. Et, chose rare sur le plan politique, le changement de majorité à la tête du pays n’a pas minimisé l’importance qui lui a été accordée. Source Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche
p. 78
3 10 recherches qui peuvent changer le monde
Le Luxembourg compte un vivier important de chercheurs et de spécialistes. Présentation d’une liste non exhaustive des innovations de demain. p. 82
4 La recherche, une partenaire pour les entreprises
Les entreprises et la recherche font bon ménage au Luxembourg, et ce depuis de nombreuses années. p. 84
BUDGET ALLOUÉ PAR LE GOUVERNEMENT À LA R & D
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019 AOÛT / SEPTEMBRE 2021
73
1 Les protagonistes
Les principaux acteurs de la recherche publique Même si certains instituts existaient (sous un autre nom) depuis les années 1980, on considère généralement que la recherche publique luxembourgeoise a véritablement débuté en 1999 avec la création d’un ministère qui lui était (en partie) dédié et du Fonds national de la recherche (FNR). C’est en tout cas le début de l’ère actuelle. Auteur JULIEN CARETTE Financement : des dotations en négociations Début mai, un communiqué de l’OGBL avait fait grand bruit dans le petit monde de la recherche. Le syndicat n° 1 du pays y énonçait qu’il serait « prévu de geler la contribution budgétaire de l’État aux frais de fonctionnement de l’Uni et des centres de recherche » et y voyait une possible politique d’austérité. Cela a un peu surpris au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, où l’on négocie actuellement avec les instituts le plan quadriennal pour la période 2022-2025. « Les premières propositions concernant le financement de base des instituts prévoyaient un accroissement. Certes moindre que les années passées, mais une croissance tout de même. Ce qui a, apparemment, été déformé en ‘le gouvernement veut geler’ ces dotations… », déplore Romain Martin, premier conseiller de gouvernement. Ce dernier
74
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avance surtout qu’il « existe différentes sources de financement » de la recherche. « D’abord, il y a le financement de base des institutions. L’argent versé au FNR revient aussi, au final, aux instituts via les différents programmes développés. Sans oublier les différents projets d’infrastructures, qui sont aussi des bénéfices directs pour eux. Si on regarde le contenu de la stratégie nationale de la recherche et de l’innovation, présentée en février 2020, on voit bien qu’il n’est pas question de ne plus investir dans la recherche. Mais plutôt d’effectuer des investissements plus ciblés. » Pour se faire une idée plus précise du « package » qui sera proposé, il faudra attendre début octobre et le budget 2022. On connaîtra alors aussi les prévisions du secteur jusqu’en 2025…
Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche
LISER Luxembourg Institute of Socio-Economic Research FONCTION
Le Liser (anciennement Ceps / Instead) a été créé dans le cadre juridique unifié de la loi du 3 décembre 2014. Il a pour mission de réaliser des activités de recherche fondamentale et appliquée en sciences sociales. Il se compose de trois départements de recherche : Conditions de vie, Marché du travail et Développement urbain et mobilité (UDM). Mais aussi de trois programmes de recherche interdisciplinaire : Crossing Borders, Digital Transformation et Health and Health Sytems. Et de deux plateformes : le Data Centre et le Behavioural and Experimental Economics. PERSONNEL
172
PERSONNEL RECHERCHEDÉVELOPPEMENT-INNOVATION
134
LIST Luxembourg Institute of Science and Technology FONCTION
Le List est le résultat de la fusion, opérée en 2015, du Centre de recherche public Henri Tudor et du Centre de recherche public Gabriel Lippmann. Cette organisation de recherche et de technologie compte quatre départements, couvrant les domaines de l’environnement (l’Erin, pour Environmental Research and Innovation), des technologies de l’information (l’Itis, pour IT for Innovative Services), des matériaux (le MRT, pour Materials Research and Technology) et des ressources spatiales (l’Esric, pour European Space Resources Innovation Centre). PERSONNEL
649
PERSONNEL RECHERCHEDÉVELOPPEMENT-INNOVATION
508
Il a la tâche de définir le cadre global dans lequel l’écosystème de la recherche se développe. Il joue avant tout un rôle de coordination vis-à-vis des autres acteurs,
tout en donnant les orientations de la recherche publique au Luxembourg. Il est le ministère de tutelle du FNR, du List, du LIH, du Liser et de l’Université du Luxembourg.
FONCTION
Max Planck Institute
FNR
Institut Max Planck Luxembourg pour le droit procédural
Fonds national de la recherche
FONCTION
FONCTION
Elle est double. D’un côté, le FNR est l’agence de financement de la recherche publique. Il a pour mission de recevoir, gérer et distribuer aux instituts les allocations et dons provenant de l’État, dans l’intérêt de financer et promouvoir la recherche publique. À côté de cela, le FNR a également un rôle de conseiller en vue de l’orientation de la politique nationale de la recherche. PERSONNEL
32
Le MPI Luxembourg est un institut de recherche juridique né en 2012. Il fait partie de la société Max Planck (MPG), la principale institution allemande de recherche fondamentale en sciences dures et en sciences humaines et sociales. Le MPI Luxembourg, qui est financé par l’État luxembourgeois, est le cinquième institut établi hors du territoire allemand, et le premier dédié au droit. Le MPI est spécialisé dans la recherche sur le droit procédural dans une perspective comparative européenne et internationale. Depuis sa création, il est composé de deux départements : l’European and Comparative Procedural Law et l’International, European and Regulatory Procedural Law.
LIH
UNI
Luxembourg Institute of Health
Université du Luxembourg
74
FONCTION
PERSONNEL RECHERCHEDÉVELOPPEMENT-INNOVATION
FONCTION
Le LIH est un institut de recherche biomédicale. Anciennement dénommé CRP-Santé, il a pris le nom de LIH en 2015. Date à laquelle l’Integrated Biobank of Luxembourg (IBBL) a également été intégrée sous une forme autonome dans ce nouvel institut. Outre l’IBBL, on retrouve au sein du LIH trois départements reflétant les axes de recherche de l’institut : Infection et immunité, Oncologie et Santé publique. PERSONNEL
419
PERSONNEL RECHERCHEDÉVELOPPEMENT-INNOVATION
324
Les autres À un degré moindre, d’autres institutions / organismes font de la recherche au Luxembourg, tout en étant liés de près ou de loin avec un ministère. On peut ainsi citer le Liroms (Luxembourg Institute of Research in Orthopedics, Sports Medicine and Science), l’IBLA (Institut fir Biologësch Landwirtschaft an Agrarkultur Luxemburg asbl), le LNS (Laboratoire national de santé)…
L’Uni est une université de recherche située sur trois campus, le principal à Belval, mais aussi un au Kirchberg et un au Limpertsberg (qui est voué, à terme, à migrer vers Belval). Elle est composée de trois centres de recherche interdisciplinaire : le SnT (Interdisciplinary Centre for Security, Reliability and Trust), le LCSB (Luxembourg Centre for Systems Biomedicine) et le C2DH (Luxembourg Centre for Contemporary and Digital History). Mais aussi de trois facultés : la faculté des Sciences, de la Technologie et de la Médecine (FSTM), la faculté de Droit, d’Économie et de Finance (FDEF) et la faculté des Sciences humaines, des Sciences de l’Éducation et des Sciences sociales (FHSE). PERSONNEL
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PERSONNEL RECHERCHEDÉVELOPPEMENT-INNOVATION
PERSONNEL
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INTERFACE PUBLIC-PRIVÉ Luxinnovation Luxinnovation est l’agence nationale luxembourgeoise de l’innovation. Elle est là pour encourager et soutenir les entreprises privées dans leurs efforts pour innover et promouvoir la recherche, tout en facilitant leur collaboration avec la recherche publique. L’agence veille également à ce que le Luxembourg continue d’attirer des investissements internationaux, des entreprises et des compétences parfaitement adaptées au pays.
1.583
Technoport Les chiffres du personnel des différents instituts sont ceux au 31 décembre 2020.
Le plus vieil incubateur du Luxembourg accompagne et soutient la création et le développement d’entreprises innovantes et technologiques au Luxembourg.
R&D, logiciels : Protégez votre propriété ! La recherche et le développement de nouveaux produits ou de nouveaux logiciels implique un processus créatif et créateur de valeur. Mais cette valeur n’existe que si les résultats de ces efforts sont intégrés dans des droits de propriété intellectuelle (brevets, marques, modèles et droits d’auteurs). Pourquoi se protéger ? Le processus de recherche et développement de nouveaux produits, tout comme le développement de logiciels, crée de la propriété intellectuelle, dont la valeur est notamment liée aux investissements consentis, ainsi qu’aux perspectives de marché des produits ou logiciels ainsi développés. Mais il est indispensable de déposer les droits de brevet et de marque pour qu’ils existent : sans dépôt, pas de droit, et sans droit, pas de valeur. Par ailleurs, disposer de droits de propriété intellectuelle sécurisés est un préliminaire à l'obtention d'une exonération fiscale de 80% des revenus générés par les brevets et les droits d’auteurs sur logiciel. Quand faut-il commencer ? La première étape d’un processus de recherche ou d’un développement informatique devrait inclure une recherche des droits existants. Lorsque le concept ou l’axe de recherche est défini, il faut en effet déterminer s’il existe déjà des brevets, des modèles enregistrés ou des marques qui ne seraient pas déjà déposés et protégés par d’autres entités, et qui pourraient bloquer les recherches ou la commercialisation des résultats de ces recherches. Pour les logiciels, il est important de définir quels sont les droits préexistants (sur des frameworks de développement, ou sur des logiciels qui serviront de base au développement) – ceci est primordial pour définir s’il faudra obtenir des autorisations
préalables aux recherches ou aux développements, sachant que des frais de licence pourraient alors être exigibles. Le secret, cet ami de toujours. Il est indispensable de conserver le secret sur son concept, qui pourra sinon être copié, puisque les concepts ne sont pas protégeables en tant que tels (leur concrétisation par contre est protégeable). Il ne faut dès lors jamais hésiter à faire signer des accords de confidentialité aux différents partenaires engagés dans les opérations de recherche ou de développement. Le secret ne créant toutefois pas de droit opposable aux tiers, il ne protège pas efficacement contre les concurrents, et ne constitue généralement qu’une solution temporaire, en attendant le dépôt de droits de propriété industrielle. Open source, creative commons et autres. Il existe de nombreux schémas qui permettent aujourd’hui d’utiliser gratuitement des contenus, des logiciels ou d’autres éléments. Mais, dans un grand nombre de cas, cette gratuité a pour corollaire l’obligation de divulguer le résultat de ses propres développements à la communauté des utilisateurs. Ceci empêche la création de droits au profit de celui qui aura payé pour effectuer ces développements, voir favorise l’accès à ces développements par des concurrents ! Il faut donc choisir attentivement les contenus et autres logiciels qui serviront de base à ce investissements, qui
pourraient sinon ne pas générer de valeur. Appropriation et création de droits. Lorsque les développements ou la recherche aboutissent à des résultats, qu’il s’agisse de produits ou de process, il est alors temps de s’approprier des droits, c’est-à-dire de procéder aux dépôts nécessaires pour créer de la valeur, et la protéger. Comment détecter la propriété intellectuelle ? Il n’existe pas de méthode universelle pour détecter la propriété intellectuelle. La méthode la plus efficace consiste à discuter avec un spécialiste, Conseil en propriété industrielle, qui pourra identifier les différents droits applicables. Que faut-il protéger? Plusieurs régimes existent pour différents types de droits, alors que les modalités de création de ces droits varient. Cette complexité initiale est doublée du fait qu’un produit, un process ou un logiciel est généralement couvert par plusieurs droits qui coexistent. Il faut donc sélectionner et protéger un ou plusieurs droits, en fonction de chaque projet. Il faut en effet distinguer : • Les innovations techniques, protégeables par brevet, qui devront être nouvelles, donc non encore divulguées, publiées ou discutées avec des partenaires.
PUBLIREPORTAGE
Elles devront également répondre aux autres critères de brevetabilité, et notamment l’activité inventive, c’est-àdire être suffisamment éloignées des connaissances techniques du secteur pour permettre d’obtenir une protection. • Les innovations esthétiques, protégeables par dessin ou modèle, qui devront également être nouvelles (avec toutefois une exception si elles ont été publiées ou divulguées dans les 12 derniers mois), et originales. • Les noms et les logos, qui seront protégeables s’ils ne sont pas génériques ou descriptifs, au moyen de dépôts de marques. • Les droits d’auteur, qui seront générés tant pour les rapports de recherche, les développements informatiques, ou les différentes publications liées à une recherche Ces droits peuvent se cumuler, comme par exemple pour un nouveau produit issu d’un processus de recherche : le produit pourra être protégé par un brevet, sur ses aspects techniques, mais également par un modèle pour son apparence, et par une marque pour son nom … sans compter que son processus de fabrication pourra également faire l’objet d’une protection par brevet.
Les logiciels font également l’objet d’une protection protéiforme : • Le code source est protégeable par droit d’auteur, et est généré automatiquement lorsque le code est écrit ; toutefois, un dépôt de ce code source permet de s’assurer une preuve en cas de conflit • L’apparence des écrans peut faire l’objet d’une protection par modèle enregistré, lorsque la répartition des informations dans l’espace et le traitement graphique des écrans le justifie • Le nom du logiciel peut être protégé à titre de marque • Les icones sont protégées au moyen de marques, mais également de modèles enregistrés Et ensuite ? Les droits de propriété intellectuelle permettent certes d’interdire à des concurrents de copier les éléments protégés, ou des éléments proches, mais ils permettent également (voir surtout) de générer de la valeur dans le cadre de leur exploitation, soit par l’entité ayant effectué la recherche, soit par des partenaires. Il est nécessaire de rédiger des contrats pour que ces relations soient sécurisées. Par ailleurs, l’existence de ces droits permet de calculer leur valeur, et de les intégrer ainsi à l’actif des entreprises.
Office Freylinger assiste les entreprises à mettre en place les processus d’identification et la stratégie de protection de la propriété intellectuelle. Depuis 55 ans, nous accompagnons nos clients, dans leur développement international en protégeant leurs créations immatérielles. Notre équipe peut intervenir sur tous les sujets de la propriété intellectuelle, depuis le dépôt et les contrats, jusqu’à la valorisation financière des droits. Nos mandataires brevets couvrent l’ensemble des domaines techniques et interviennent pour la rédaction et la défense des brevets. Les marques, modèles, logiciels, contrats et contentieux sont traités par notre équipe de mandataires marques. Chez Office Freylinger, vous trouverez toujours un interlocuteur de confiance
234 Route d’Arlon L-8010 Strassen Luxembourg Tel.: +352 313 830 1 Mail: office@freylinger.com
2 Interview
La recherche est relativement jeune au Luxembourg. Elle n’a qu’une vingtaine d’années… Oui. Du moins, si on parle de recherche publique. Parce que quelques groupes privés, tels que Goodyear, Arbed (un des ancêtres d’Arcelor, ndlr), etc., ont eu des activités de recherche plus ou moins importantes avant cela. Mais elles se cantonnaient donc au secteur privé. Un travail de pionniers avait aussi été effectué avec la création d’instituts de recherche, mais le Luxembourg a véritablement pris une certaine vitesse de croisière au carrefour de l’an 2000, avec la création du Fonds national de la recherche (FNR), et surtout d’un ministère dédié à l’enseignement supérieur et à la recherche. Avant, la recherche avait toujours été un département lié à un autre ministère. Depuis l’an 2000, le budget qui lui est alloué est en augmentation quasi constante et a été pratiquement multiplié par 20 en près de deux décennies. On a également vu la création de l’Université du Luxembourg (Uni) en 2003, qui est devenue un des acteurs majeurs, mais aussi la fusion du Centre de recherche Henri Tudor et du Centre de recherche Gabriel Lippmann, 78
AOÛT / SEPTEMBRE 2021
MARC SCHILTZ Chef exécutif, FNR
« La politique menée en matière de recherche l’a été sans couleur politique, puisque le changement de majorité n’a pas eu d’impact sur l’importance accordée. »
Mais, en l’espace de 20 ans, le Luxembourg a-t-il réussi à rattraper le retard qu’il avait accumulé dans le passé ? Cela dépend de comment on mesure ce retard. En termes de qualité, oui, on y est véritablement parvenu. Car nous sommes désormais vraiment compétitifs. Et nous n’avons clairement rien à envier aux autres. Après, en termes de volume investi, en termes de proportion du PIB injectée dans le domaine de la recherche, nous restons toujours en dessous de la moyenne européenne. Les champions comme l’Allemagne, la Suède et quelques autres se situent à 3 % du PIB. Là où nous sommes à un pourcentage situé entre 1,2 et 1,3 %, à partager plus ou moins à parts égales entre le public et le privé. Et l’ambition de l’Union européenne est d’arriver, à l’horizon 2030, à 1,25 % en termes de dépenses publiques. Nous en sommes donc à la moitié. Est-il envisageable de parvenir à doubler ces crédits budgétaires publics en recherche et développement dans la décennie qui débute ? Si vous me demandez mon avis, je vous dirai qu’il faut parfois savoir se montrer raisonnable. Et bien garder dans un coin de sa tête que la recherche au Luxembourg est toujours en phase de construction, comme on le disait. Nous sommes encore en train de mettre en place un écosystème, ce qui demande toujours du temps. Et ce, alors que d’autres ont déjà tout ce qu’il faut en matière d’infrastructures, d’institutions… Il me semble donc que se fixer une échéance plus courte que 2030 pour atteindre 0,8 % serait une bonne manière de réfléchir. Tout en visant, à terme, 1 %. Il faut aussi bien garder à l’esprit que le Luxembourg a connu une forte croissance de son PIB ces dernières années, ce qui peut avoir tendance à fausser certaines données. On vous sent satisfait du chemin parcouru. Et l’implication de la recherche luxembourgeoise dans la pandémie actuelle ne peut que vous donner raison à ce niveau-là… Oui, le chemin parcouru est très satisfaisant ! Nous avons réussi à atteindre une certaine maturité de notre système de recherche. Et cela a clairement pu se remarquer durant la crise sanitaire, que nous traversons toujours. En mars 2020, avec les principaux acteurs de la recherche luxembourgeoise, nous nous sommes réunis par visioconférence pour nous dire que le pays connaissait une grave crise et qu’il fallait mobiliser tout notre savoir, notre expertise, nos infrastructures… pour lui venir en aide. Nous nous sommes tous véritable-
Mike Zenari (archives)
De par ses fonctions de secrétaire général et de chef exécutif du Fonds national de la recherche (FNR) qui se situe au cœur de la recherche publique luxembourgeoise, Marc Schiltz est excellemment bien placé pour évoquer la progression de celle-ci. Et pointer ce qui fait des envieux chez ses homologues étrangers.
afin de donner naissance au Luxembourg Institute of Science and Technology (List) au milieu des années 2010.
Photo
« Avec le Covid, nous avons justifié les investissements consentis »
L’apparition du Covid-19 a eu bien des mauvais côtés, mais elle a aussi permis de mettre en lumière la qualité de notre recherche. Au Fonds national de la recherche, vous avez d’ailleurs mené une étude sur la manière dont cette dernière est perçue par la population. Qu’a-t-elle révélé ? Évidemment, nous aurions préféré nous épargner cette crise sanitaire et tout ce qu’elle a impliqué… Mais c’est vrai qu’elle a permis au grand public de se rendre compte de la qualité de la recherche luxembourgeoise. Le niveau de confiance dans notre recherche est ainsi très élevé, puisque 70 % de la population explique faire confiance aux scientifiques et chercheurs. Celle-ci a aussi le sentiment que cette même recherche a joué un rôle important dans le combat contre la pandémie. Enfin, le niveau de notoriété de nos différents instituts a augmenté de manière très significative (voir graphiques, ndlr).
Et dans quels domaines de la recherche le Luxembourg brille-t-il à l’international ? Quand on est un petit pays comme le nôtre, il est important, selon moi, de ne pas trop se disperser, de ne pas vouloir tout faire. Car nous restons forcément limités dans nos ressources. C’est ainsi que l’on peut recenser aujourd’hui quatre ou cinq domaines dans lesquels le Luxembourg a su se développer de manière privilégiée. Je pointerai tout d’abord la technologie de l’information et de la communication, avec un accent particulier pour tout ce qui touche à la sécurité, à la communication par voie sécurisée. Quand on connaît l’importance des services financiers dans notre pays, il est logique d’être à la pointe en matière de transformation numérique, de sécurisation. Et c’est le cas du centre SnT (Interdisciplinary Centre for Security, Reliability and Trust, ndlr) à l’Uni, mais aussi des recherches du List. Le tout étant souvent mené en étroite collaboration avec des entreprises présentes chez nous. À côté, nous sommes également des spécialistes dans certains aspects de la science des
On définit généralement le FNR comme étant le principal bailleur de fonds de la recherche luxembourgeoise, mais aussi le conseiller du gouvernement. C’est donc vous qui aiguillez ce dernier en matière de recherche ?
100 %
UNI
LIST Né de la fusion de Tudor et Lippmann en 2015
FNR
87 % 85 %
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Qui est Marc Schiltz ?
Le mot « aiguiller » est trop fort. Mais on a bien ce rôle-là, oui. Une de nos missions légales est d’être un conseiller stratégique du gouvernement. Nous lui apportons nos informations, nos données… étant donné que nous avons forcément une très bonne connaissance du terrain. Grâce aux contacts que nous entretenons avec toutes les institutions avec lesquelles nous travaillons, nous avons une bonne connaissance des différentes forces et faiblesses du pays. Mais, en fin de compte, c’est bien le pouvoir exécutif qui décide. Le gouvernement définit ainsi, depuis 2019, une stratégie nationale en matière de recherche et innovation, qui spécifie les priorités. Après, celles-ci sont évidemment déterminées en étroite collaboration avec le FNR et les différents instituts…
ment investis, nous avons mis sur pied une task force pour essayer de conseiller au mieux le gouvernement. Ensemble, nous avons ainsi réalisé quelques projets importants, afin de fournir des données, des statistiques, des informations fiables… aux décideurs politiques. Et dans cette situation de crise, nous avons réussi à apporter une réelle valeur ajoutée au pays. C’est quelque chose qui aurait été impossible si nous n’avions pas mis en place depuis une vingtaine d’années la capacité d’expertise qui est la nôtre aujourd’hui. Nous avons justifié les investissements qui avaient été consentis.
UN SCIENTIFIQUE RECONNU Né voici 51 ans à Luxembourg, Marc Schiltz est titulaire d’un doctorat en physique dans le domaine de la cristallographie et d’un MBA de l’Insead. Il a connu une première carrière en tant que scientifique reconnu dans son domaine d’expertise pendant une vingtaine d’années. Ce qui l’a amené en France, en Suisse, ou encore en Grande-Bretagne. DE RETOUR DEPUIS 10 ANS Il a effectué son retour au Luxembourg voici 10 ans, pour prendre la direction du FNR en février 2011. Et ce, après 23 années passées à l’étranger, tenté qu’il était par les années passionnantes qui se profilaient à l’horizon dans le domaine de la recherche luxembourgeoise. « Et je n’ai pas été déçu ! », s’exclame-t-il, en souriant. Depuis novembre 2017, il est également président de Science Europe, une association regroupant les principaux organismes européens de financement de la recherche et des organismes de recherche.
matériaux. Notamment les matériaux composites. Et ce, également en collaboration avec des sociétés comme Goodyear, Ceratizit… Soit deux secteurs qui étaient déjà présents chez nous bien avant le passage à l’an 2000… Oui. On peut dire qu’ils se sont en quelque sorte imposés à nous, de par la place importante qu’ils prenaient déjà dans le paysage luxembourgeois. Ces domaines de recherche répondaient ainsi à des besoins du tissu économique présent. Par ailleurs, dans un esprit de diversification, il a également été décidé, voici 20 ans, de se positionner sur certains créneaux prometteurs,
LIH Appelé CRP Santé jusqu’en 2015
LISER Appelé CEPS / Instead jusqu’en 2014
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LA PERCEPTION DES INSTITUTIONS LUXEMBOURGEOISES LIÉES À LA RECHERCHE PAR LA POPULATION* Les pourcentages représentent les personnes qui disent connaître l’institution en question. * Les sondages de 2017, 2019 et 2021 ont été effectués sur un échantillon de 600 personnes. Là où 2013 ne l'était que sur 503. Source
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FNR
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Enjeux Recherche
« Nous sommes à peu près sûrs que la formation que nous donnons aujourd’hui aux jeunes ne sera plus forcément utile dans 10 ans. » MARC SCHILTZ Chef exécutif, FNR
tences entre les nouveaux besoins et ceux qui existent actuellement sur le marché. Tout cela pousse évidemment à se poser beaucoup de questions, dont une centrale : Comment faire pour former tout le monde afin qu’il y ait le moins de perdants possible ? Et comment étudie-t-on de tels phénomènes ? C’est un domaine de recherche peut-être plus observationnel que ceux que j’ai cités précédemment. Au Liser, on regarde ainsi quelles sont les grandes problématiques actuelles, les grandes tendances qui se dessinent, l’évolution du marché du travail, aussi. On essaie de déterminer les mutations sociétales, de les anticiper. De manière à aider les décideurs politiques en leur fournissant les analyses les plus claires.
Belval, la Cité des sciences qui grandit Initié en 2001, le projet de transformation de la friche sidérurgique à la Cité des sciences a bien avancé du côté de Belval. « Il y a encore 10 ans, les institutions de recherche luxembourgeoises étaient dispersées sur une quinzaine de sites différents. À un moment, cela en devenait contre-productif… », sourit un Marc Schiltz qui se félicite de retrouver – désormais dans un environnement très proche – le siège du FNR, qu’il dirige, une bonne partie des installations de l’Uni et du List, mais aussi le Liser, Luxinnovation… Mais il aimerait en avoir encore un peu plus. « Le LIH est dispersé sur cinq sites à Luxembourg et Esch, tandis que le List a un bâtiment à Belval, mais encore beaucoup de laboratoires ailleurs… », constate le secrétaire général du FNR. « Je rêve que, dans 10 ans, tous les laboratoires de recherche se trouvent ici. » En attendant, Belval continue de grandir. Quand on travaille sur place, on peut avoir un peu l’impression qu’il y a continuellement un chantier en route quelque part… « Il faut dire qu’on risque toujours d’être, à un moment donné, un peu à l’étroit… Si l’on veut continuer à se développer, on a besoin des infrastructures appropriées. » Il se dit d’ailleurs que l’Uni, en collaboration avec la Fedil, réfléchit à l’installation d’un campus technologique sur ce site de Belval…
mais qui n’étaient pas développés chez nous. C’est le cas de la biomédecine… un secteur nou- Ce sont donc des domaines où le veau, mais dont on se rendait déjà compte qu’il Luxembourg fait des envieux en Europe ? Au niveau international, dans les quatre secaurait un fort potentiel à l’avenir. À l’époque, il n’y avait pas, chez nous, d’en- teurs que je viens d’évoquer, oui. Parce qu’on treprises puissantes dans ce secteur. On est a su développer une grande expertise. Vous parti de zéro. Mais nous avons su nous déve- savez, quand j’ai débuté dans mes fonctions lopper comme il le fallait. Et nous possédons de secrétaire général du Fonds national de la aujourd’hui des centres de recherche de renom- recherche, voici 10 ans, je ressentais, lors de mée internationale, avec le LIH (Luxembourg mes voyages à l’étranger, lorsque je côtoyais Institute of Health, ndlr) ou le LCSB (Luxem- des homologues ou des collègues étrangers, bourg Centre for Systems Biomedicine, ndlr) à une certaine curiosité, avant tout polie. On l’Uni. Nous avons presque anticipé la transfor- me posait des questions sur la recherche au mation numérique, en développant des recherches Luxembourg, mais plus pour la forme ou par évoluant à l’intersection entre la médecine, la diplomatie. Aujourd’hui, cela a complètement technologie et l’informatique. changé. Nous sommes reconnus et admirés Avec l’émergence des data, cela va devenir pour certaines de nos réalisations. Je peux un des grands projets d’avenir… parvenir à même dire que nous faisons des envieux, grâce intégrer les technologies de l’intelligence arti- à l’effort considérable que l’État a consenti au ficielle dans la recherche, mais également dans cours de ces deux dernières décennies. Une On suppose que, financièrement, le système de santé. C’est un secteur qui s’an- politique menée sans couleur politique, puisque le Luxembourg doit être très attractif nonce crucial et où, je pense, nous sommes le changement de majorité n’a pas eu d’impact pour eux ? très bien placés. sur l’importance qui a été accordée à la recherche. En termes de salaire, nous sommes bien dotés, Contrairement à ce qui a pu se voir dans beau- c’est vrai. Mais, contrairement à ce que cerOn entend aussi souvent parler de la coup d’autres pays. Pour créer quelque chose tains peuvent imaginer, de grandes universirecherche dans le domaine de l’éducation, à partir de rien, comme cela a été le cas chez tés ont clairement encore plus de facilités que de l’enseignement… nous, il faut que cette volonté politique soit nous sur ce plan-là. C’est un autre secteur dans lequel nous inves- présente et continue. C’est assurément une Souvent, ce ne sont pas ces rémunérations tissons, et allons continuer à le faire. C’est des grandes clés de la réussite luxembourgeoise qui priment. Ce qu’un chercheur se demande une problématique très large, mais qui pos- en la matière depuis deux décennies. Certains avant tout, c’est s’il va avoir les moyens d’efsède aussi des spécificités bien luxembour- collègues ouvrent même de grands yeux quand fectuer ses recherches dans de bonnes condigeoises, comme le multilinguisme. ils voient la ligne droite pratiquement à 45 degrés tions. Et c’est à ce niveau-là qu’on se démarque : On constate notamment qu’il faut dévelop- qui résume la progression du budget de l’État en matière d’infrastructures et de financement. per beaucoup plus ce que l’on appelle la forma- accordé à la recherche et développement chez Le fait que l’État ait montré son envie d’investion continue et la reconversion. C’est-à-dire nous (voir graphique en page 74, ndlr). tir dans la recherche, comme je viens de le dire, permettre aux gens de continuer à se former est un facteur d’attractivité très important ! lorsqu’ils se trouvent déjà sur le marché du tra- Le Luxembourg parvient-il à attirer Tout n’est pas figé chez nous, ce qui peut parvail. Parce que nous sommes à peu près sûrs des chercheurs de premier plan ? fois être le cas dans certaines grandes instituque la formation que nous donnons aujourd’hui Nous avons au FNR des programmes qui per- tions qui existent depuis des siècles. Après, aux jeunes ne sera plus forcément utile dans 10 ans. mettent d’attirer des chercheurs. Pour les plus pour les chercheurs un peu plus âgés, cela peut Et puis, les travailleurs risquent aussi de voir jeunes d’entre eux, il a été baptisé « Attract ». être plus compliqué. Ils se déplacent souvent les différentes carrières encore un peu plus se Pour ceux avec davantage d’expérience, il en famille, et la situation du logement au Luxemmultiplier dans leur vie. Un constat que la crise s’appelle « Pearl ». Et nous sommes très com- bourg, par exemple, peut en effrayer certains du Covid-19 ne risque que d’accélérer. Vu que pétitifs. Notamment en ce qui concerne les et nous être défavorable… certains secteurs ne s’en relèveront pas… Il faut jeunes chercheurs. Ils arrivent de partout à réussir à mieux contrôler les écarts de compé- travers le monde. Auteur JULIEN CARETTE 80
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Enjeux Recherche
3 Progrès
10 recherches qui peuvent changer le monde Le Grand-Duché compte 9,49 chercheurs pour 1.000 personnes actives, contre 7,6 pour l’UE. Un vivier de cerveaux qui planchent chaque jour sur les innovations de demain, dont voici une liste non exhaustive. Auteur IOANNA SCHIMIZZI
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Les médicaments du futur Son nom est Phoenix. Un projet à 14,45 millions d’euros, dont 11,1 millions de l’UE, qui doit créer un banc d’essai d’innovation ouverte pour les nanopharmaceutiques. Ces très petits composants pourraient devenir les médicaments de demain, grâce à des niveaux d’efficacité et de ciblage largement supérieurs aux médicaments que nous connaissons aujourd’hui. Onze partenaires forment le consortium du projet, dont le List, qui en est le coordinateur. Des matériaux moins polluants La production de clinker, principal composant du ciment, s’accompagne d’importantes émissions de CO2. L’objectif de CO2REDRES, nouveau projet Interreg de la Grande Région auquel participe l’Uni, est de trouver des substituts au clinker. Ce projet s’étendant sur deux ans et impliquant 18 partenaires est doté d’un budget de 1,25 million d’euros. Faire cohabiter robots et humains Transcend est l’un des six projets retenus dans le cadre du programme « Audacity » de l’Institute for Advanced Studies de l’Uni. Il vise à assurer une cohabitation sûre entre les robots et les humains dans des contextes quotidiens et débute le 1er septembre prochain. La 5G au service de l’agriculture durable Le projet Lux5GCloud, coordonné par le List et financé par le Service des médias et des communications du gouvernement, mènera et démontrera les avantages de la 5G pour développer une Cloud Hierarchy Database Platform permettant à tous les utilisateurs finaux de suivre, automatiser et analyser leurs opérations.
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Une meilleure prise en charge de l’épilepsie Le projet IDAE s’intéresse au quatrième trouble neurologique le plus fréquent : l’épilepsie. 30 % des patients en étant atteints ne répondent pas aux traitements disponibles. Retenu dans le cadre du programme « Audacity » de l’Institute for Advanced Studies, il utilise des méthodes d’apprentissage automatique (machine learning).
De l’hydrogène propre Après avoir reçu une bourse de 1,9 million d’euros du Conseil européen de la recherche fin 2019, le List continue d’investir dans la filière hydrogène, avec la signature, en 2020, d’un partenariat pour quatre ans avec la société française 3D-Oxides. Ce projet vise à mener un programme de recherche centré sur l’énergie, et plus particulièrement sur le développement de nouveaux matériaux pour la filière hydrogène. Le séquençage de l’ADN nouvelle génération Le projet de recherche interdisciplinaire Crimtyp, qui intégrera notamment les domaines d’expertise académique de l’Uni, explore l’avenir de la génomique médico-légale, et fait partie des six projets retenus dans le cadre du programme « Audacity » de l’Institute for Advanced Studies. Il entend combiner les sciences juridiques et génétiques pour explorer les différentes possibilités des phénotypages ADN médico-légaux.
Des bactéries pour booster la production d’énergie À travers le projet Clomics, réalisé avec le support financier du FNR, le List étudie une bactérie qui pourrait améliorer le processus de biométhanisation, pour transformer les biodéchets en énergie et en engrais vert. Selon les premiers résultats, ces bactéries – les Cloacimonetes – permettent un rendement en méthane accru de 20 à 50 %.
Le microbiote associé au cancer Le projet de recherche Cameos, porté par l’Uni dans le cadre du programme « Audacity », ouvre la voie à une nouvelle ligne de recherche interdisciplinaire sur le microbiome du cancer, à l’intersection de la physique, de la biologie et du machine learning. Le microbiome du cancer est particulièrement important pour les types de cancer qui n’ont pas d’origine génétique, mais qui sont causés par des facteurs liés au mode de vie.
Des matériaux plus légers Drivecomp, le projet élaboré par le professeur Cláudio Sául Faria Lopes du List, a séduit le FNR et remporté une chaire Pearl, assortie d’un financement de 3,97 millions d’euros. Il vise à développer la prochaine génération de structures et de matériaux composites ultralégers pour les transports en général, et plus particulièrement les applications aéronautiques.
AVEC FIT 4 RESILIENCE, REPARTEZ DE L’AVANT !
Enjeux Recherche
4 Des liens étroits
La recherche, une partenaire pour les entreprises Les milieux de la recherche et des entreprises font bon ménage dans le pays puisque de nombreux partenariats y sont développés depuis plusieurs années. Une traduction de la volonté du gouvernement de mobiliser les moyens nécessaires au développement de la recherche. Circuit Foil et le List ont signé, le 11 juin dernier, à Wiltz, un partenariat à 18 millions d’euros sur quatre ans pour inventer le cuivre de demain, qui se retrouvera dans les smartphones, les voitures électriques, les satellites ou les avions. Pour le List, il s’agit du deuxième plus grand partenariat public-privé après celui signé fin 2016 avec Goodyear, d’un montant de près de 50 millions d’euros. Soutenu par le ministère de l’Économie, celui de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et le Fonds national de la recherche, ce partenariat devrait attirer au Luxembourg une main-d’œuvre hautement qualifiée au service de produits à haute valeur ajoutée. Le CEO du List, Thomas Kallstenius, se réjouissait, lors de la conférence de presse organisée avec Circuit Foil, d’attirer au Luxembourg toujours plus de chercheurs de haut niveau, la recherche étant l’un des axes prioritaires suivis par les autorités pour préparer le pays de demain. Un constat partagé par Benoit Duez, external exploration concept leader au sein de l’usine Goodyear de Colmar-Berg. « C’est vraiment très impressionnant de voir les moyens que met le gouvernement dans la recherche. Quand on discute avec des pays voisins, ils sont souvent admiratifs du Luxembourg, qui est l’une des plus petites nations d’Europe, mais qui investit avec de grands moyens dans ce domaine. » En février 2020, le ministre de l’Éducation, Claude Meisch (DP), avait d’ailleurs annoncé l’objectif d’y investir l’équivalent 84
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de 1 % du PIB d’ici 2023. Les cinq centres de recherche et l’Université du Luxembourg se sont ainsi vu attribuer près de 1,5 milliard d’euros sur la période 2018-2021. Le partenariat entre Goodyear et le List porte, de son côté, sur 16 projets (et plus de 30 sous-projets) déclinés en 5 programmes de recherche, et va durer jusqu’à fin 2022. « Le List est notre plus gros partenaire public au Luxembourg, mais nous collaborons aussi avec l’Université du Luxembourg », confirme Benoit Duez. « Ces différents partenariats couvrent des domaines comme la science des matériaux, la data science, l’ingénierie des procédés ou l’évaluation de la performance des pneus. » Et, au regard d’une multinationale comme Goodyear, qu’apporte un chercheur par rapport à un ingénieur ? « Un chercheur en thèse ou post-doctorant aborde une problématique scientifique d’une manière un peu différente d’un ingénieur. Les ingénieurs ont plutôt une vision applicative sur le produit, alors que le chercheur travaille sur le développement fondamental ou la compréhension du phénomène. Chercheurs et ingénieurs sont très complémentaires. » Au sein du centre d’innovation, Goodyear compte d’ailleurs 10 à 15 % de personnes qui ont un PhD.
Une liste non exhaustive Creos, Delphi Technologies, la Spuerkeess, Hitec, IEE, Post, Proximus, SES, Stugalux, Ceratizit, Carlex, Engie, Goodyear, Guardian, Tarkett, Circuit Foil, ArcelorMittal, DuPont de Nemours… Nombreuses sont les entreprises du pays, de tous secteurs confondus, à réaliser des partenariats avec les différents centres de recherche présents au Luxembourg.
la durabilité de nouvelles solutions. Il y a aussi à l’Uni un centre HPC, avec des serveurs très puissants sur lesquels nous pouvons faire des simulations numériques. » Depuis le début de la chaire, près d’une douzaine de projets ont déjà été menés, et plus d’une vingtaine d’articles publiés dans des revues. « Beaucoup de doctorants ont reçu des prix aussi, ce qui prouve la qualité de la collaboration, et c’est très motivant », complète Nicoleta Popa. De nombreuses entreprises n’hésitent également pas à embaucher des thésards ou des post-doctorants avec lesquels ils ont collaboré. « L’avantage est qu’ils ont eu un accès direct à notre entreprise pendant toute leur thèse et ils Des équipements de pointe connaissent donc très bien notre fonctionnement, Dans le cadre de son partenariat avec le List, le nos produits, et ils sont force de proposition pour fabricant de pneus peut accéder à des équipe- poursuivre leurs travaux », précise Ralph Uselments qu’il ne possède pas. « Par exemple, quand dinger, head of group analytics and fundamenon parle de l’optimisation des modèles pour pré- tal R&D au sein de Ceratizit, à Mamer. Le dire la performance des pneus, le List a un visual groupe spécialisé dans les solutions d’outillages wall afin de pouvoir visualiser à grande échelle de coupe et de matériaux durs pour la protecles modèles créés de manière virtuelle, ce qui est tion contre l’usure travaille à la fois avec le List, vraiment exceptionnel. Le List dispose également les départements de physique et d’ingénierie d’une batterie de machines qui permettent de de l’Uni et le SnT. « Chacun apporte quelque caractériser les matériaux, de leur plus petite chose de différent. Le List est notamment très taille à une taille plus macroscopique, et ils ont bien équipé pour l’analyse des matériaux et le les spécialistes qui vont avec, se réjouit Benoit dépôt de couches minces dures, avec le départeDuez. Nous n’aurions pas un taux d’utilisation ment d’ingénierie de l’Uni, on regarde des techassez grand pour rentabiliser l’investissement niques d’assemblage, par exemple avec le laser, dans de telles machines, alors que le List peut les ou de la modélisation pour optimiser nos procesproposer à différentes entreprises. » sus. Avec le SnT, on travaille en autres sur le L’équipement des instituts de recherche est machine learning. » Pour Ralph Useldinger, en effet un argument de poids pour favoriser « c’est un atout de travailler avec des acteurs locaux les échanges entre le privé et le public, comme spécialisés car les distances sont très courtes, ce le confirme Nicoleta Popa, head of global R&D qui facilite la communication et l’esprit d’équipe, construction chez ArcelorMittal. Le groupe et nous pouvons ainsi contribuer au développesidérurgique a en effet fêté cette année les 10 ans ment de la communauté scientifique du Luxemde la chaire qui le lie à l’Uni et qu’il finance à bourg. D’autant plus que nous avons la chance, hauteur de 1,6 million d’euros. « Il faut savoir en l’occurrence, d’avoir beaucoup d’instituts spéque, dans notre centre de recherche, on n’a pas cialisés dans le domaine des matériaux. » tous les équipements nécessaires pour réaliser les essais, par contre l’Uni a un super laboratoire, avec les bons outillages pour faire les tests, démontrer les nouvelles règles de calcul, la résistance ou Auteur IOANNA SCHIMIZZI
RECOVERY AWAR DS
Choisissez votre catégorie et participez aux Paperjam Recovery Awards pour donner de la visibilité à votre société...
Résilience
Innovation
Digitalisation
Solidarité
Green / Économie circulaire
... ou nommez l’entreprise qui, selon vous, mérite de la reconnaissance pour avoir surmonté la crise en se réinventant ou a fait preuve de résilience ou de solidarité. Remise des prix le 2 décembre par le ministre de l’Économie, Monsieur Franz Fayot Date butoir de remise des dossiers
VENDREDI 17 SEPTEMBRE
G O L D S P O N SO RS
O RGA N I SAT E U RS
PLUS D’INFORMATIONS SUR RECOVERYAWARDS.PAPERJAM.LU
PUBLIREPORTAGE
De Läb en concert – 21:42
In Da House 88
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Photos MIKE ZENARI
À peine quelques jours après l’entrée en vigueur de la loi installant le régime CovidCheck permettant aux organisateurs – culturels et autres – de recevoir jusqu’à 300 personnes (voire plus) sans restrictions, la joyeuse bande du culture club De Gudde Wëllen organise son festival open air pendant une semaine entière dans le parc du Kirchberg. Pour vous, nous nous sommes plongés, lors des festivités de la veille de la Fête nationale, mardi 22 juin, dans la soirée hip-hop, avec, en tête d’affiche, De Läb, les « Borschten aus dem Süden » (« les gars du Sud » en français, entendez par là le bassin minier). Première grande soirée publique sans restrictions. Premier pogo depuis 18 mois. Première nuit blanche. Et une organisation léchée – motivée par une volonté de bien faire. Auteur MIKE KOEDINGER
18:33 AOÛT / SEPTEMBRE 2021
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CovidCheck à l’entrée du festival – 18:47
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Le musicien Skibi De Jong lors du DJ set de Bobby Bieles – 23:16
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Don Piano en concert – 20:36
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Les organisateurs Luka Heindrichs et Ben Thommes – 03:10
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Bienvenue au Club ! 100
Business club
Chers membres, La période estivale est là ! Le temps pour tous de se ressourcer et de réfléchir aux projets que nous voulons mettre en œuvre à la rentrée. Que ce soit vous former, développer votre réseau d’affaires ou mieux connaître l’écosystème luxembourgeois, vous avez le choix. Pour vous aider dans votre planification, nous vous invitons à télécharger la toute nouvelle application Paperjam + Delano Club dans l’Apple Store ou Google Play, sous le nom du Club. Vous y retrouverez tous les événements à venir et vous pourrez vous y inscrire directement via l’application. Si vous aimez plutôt les dîners de gala avec un orateur d’exception, notre Real Estate Seated Dinner Party est pour vous. Nous aurons le plaisir d’accueillir M. François Trausch, président du comité exécutif et CEO d’Allianz Real Estate, société qui gère depuis la fin mars 2021 un portefeuille de 74,3 milliards d’euros. Par ailleurs, lors du prochain 10×6, nous allons aborder la thématique de la mobilité en présence de Monsieur François Bausch, ministre de la Mobilité et des Travaux publics. Alors, n’hésitez pas à consulter notre site ou à télécharger notre application et inscrivez-vous ! Bel été à tous ! Stay safe and take care.
ANA WISCOUR-CONTER Deputy director Paperjam + Delano Club
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Inspire Venez écouter des experts, décideurs et influenceurs locaux ou interna-tionaux s’exprimer sur des sujets d’actualité variés. Qu’il s’agisse de 10×6, tables rondes, débats, ou encore de keynotes, ces rendez-vous vous proposeront une dose d’inspiration pour penser à votre business de demain. Des rendez-vous suivis d’un cocktail dînatoire propice aux échanges et au networking.
Learn Offrez à vos collaborateurs un programme de formation annuel. La Paperjam Academy est un centre de formation continue agréé par l’État, offrant un portfolio ambitieux. Un large choix qui se décline par secteur, métier ou de manière transversale, proposé dans des domaines-clés, avec notamment 500 heures de formation dispensées sur neuf journées par les experts membres du Club.
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Le Club en chiffres
Engage Encouragez l’intégration de vos collaborateurs expatriés au Luxembourg en les faisant participer à nos événements dédiés : Delano lives Live et et Let’s Let’s Taste. taste. Le meilleur moyen de rencontrer la communauté des résidents étrangers au Luxembourg ! Créez de la valeur pour vos employés grâce aux événements événements du du Club. Club
1.300 SOCIÉTÉS
C’est le nombre de sociétés qui composent le club d’affaires le plus important du Luxembourg.
18.000 PERSONNES
Jan Hanrion
C’est le nombre de personnes qui font partie de la communauté active du Paperjam + Delano Club et avec lesquelles vous aurez le potentiel d’interagir.
Photos
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ÉVÉNEMENTS Événements physiques et digitaux. Entre conférences, formations, networkings et workshops, ce sont presque 400 événements par an auxquels vous pouvez participer.
500 HEURES
Heures de formation par an qui couvriront hard et soft skills, et qui créeront une valeur supplémentaire pour vos employés.
Network Rejoignez les 1.300 sociétés membres du Paperjam + Delano Club et développez votre réseau. Générez de nouvelles opportunités d’affaires dans un cadre convivial et informel avec nos formats Networking Circles, Déjeuners Carrousel, CEO Cocktails, ou encore les visites Dans les coulisses… Pour joindre l’utile à l’agréable !
COMMENT PARTICIPER AUX ÉVÉNEMENTS DU PAPERJAM + DELANO CLUB ? Vous êtes déjà membre Il vous suffit de vous rendre sur notre site web paperjam.lu,, dans la section Club, afin de trouver l’événement auquel vous souhaitez participer. Remplissez le formulaire d’inscription en bas de page pour vous inscrire à nos événements physiques ou digitaux.
Vous n’êtes pas encore membre Il vous suffit de contacter l’équipe du Paperjam + Delano Club par e-mail via club@paperjam.lu,, qui vous mettra en relation avec l’un de nos chargés de compte pour vous faire entrer dans le plus grand business club du Luxembourg.
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Philippe Dupont (Arendt)
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Jean-Jacques Rommes
(Union des entreprises luxembourgeoises) 3
Pierre Gramegna (Ministre des Finances)
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Jöelle Elvinger (ECA)
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Max Hahn (député DP)
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Simone Beissel (députée DP et échevine)
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Ne manquez pas
Business Club Septembre 2021
Mardi 20 juillet
Jeudi 23 septembre
Paperjam Open 2021
Le Paperjam + Delano Club organise son deuxième tournoi de golf convivial destiné aux membres et aux collaborateurs du Club. S’adressant aux joueurs confirmés comme aux débutants, le Paperjam Open se déroulera dans un cadre idyllique : le Golf de Luxembourg à Junglinster. PROGRAMME 12:00 – 21:00 LIEU Golf de Luxembourg, Junglinster Inscrivez-vous
SPONSORS
10×6
Mobilité : 10 solutions pour améliorer la mobilité
La population luxembourgeoise est incontestablement mobile et devrait être un modèle d’avenir pour d’autres pays. Mais sommes-nous vraiment un « bon » modèle ? Venez écouter 10 visions d’experts sur des sujets tels que le transport aérien, les pistes cyclables, le géocodage du voyage électronique, et bien d’autres. La soirée sera ouverte par François Bausch, ministre de la Mobilité et des Travaux Publics, ministre de la Défense et vice-Premier ministre. PROGRAMME 18:30 – 22:30 LIEU Kinepolis Kirchberg SPONSOR
Jeudi 30 septembre
Paperjam Real Estate Seated Dinner Party François Trausch, président du comité exécutif et CEO d’Allianz Real Estate – la société captive d’investissement et de gestion d’actifs pour l’immobilier au sein du groupe Allianz et le plus grand investisseur immobilier, gérant un portefeuille de 74,3 milliards d’euros depuis la fin mars 2021 –, animera une keynote lors de ce premier dîner de gala de l’immobilier. PROGRAMME 18:30 – 22:30
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LIEU Athénée de Luxembourg SPONSORS
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Pour vous inscrire, rendez-vous sur le site du Paperjam + Delano Club : club.paperjam.lu
Inscrivez-vous
Préparez la rentrée grâce à la nouvelle app du Paperjam + Delano Club En quelques clics seulement, vous pouvez vous inscrire aux événements du club et planifier votre agenda gràce à des wish list. Vous serez informés des événements enregistrés et des messages reçus via des notifications.
Après chaque événement, continuez le networking entre membres via des conversations en one-to-one et des groupes de discussions. Votre suivi post événements sera facilité et 100% sécurisé.
TÉLÉCHARGEZ L’APP SUR PAPERJAM.CLUB
Le programme
Business Club Septembre 2021
Vendredi 16 juillet
Mercredi 15 septembre
Vendredi 24 septembre
Breakfast Nouveaux Membres
Breakfast Nouveaux Membres
HORAIRE 08:15 – 09:30
HORAIRE 09:00 – 09:45, Livestream
LIEU Hôtel Novotel Luxembourg Centre
WEBINAR
Mardi 28 septembre
Labour law in the Covid era: an update
Breakfast Nouveaux Membres
HORAIRE 13:30 – 14:30, Livestream
HORAIRE 09:00 – 09:45, Livestream
Vendredi 17 septembre
Mardi 20 juillet
Paperjam Open 2021
Start-up Stories Round 4
HORAIRE 12:00 – 21:00 LIEU Golf de Luxembourg, Junglinster
HORAIRE 18:00 – 20:00
SPONSORS LHoFT, Samsic, HTV, Board
LIEU The Cube SPONSORS Office Freylinger, Startup Luxembourg
Mercredi 1 septembre er
Paperjam + Delano Club Lunch
WEBINAR
HORAIRE 12:00 – 13:30
Back to Live HORAIRE 17:30 – 18:30 LIEU Knokke Out
LIEU Casino 2000 Mercredi 29 septembre Jeudi 23 septembre
WEBINAR
Comprendre les nouveaux critères ESG HORAIRE 13:30 – 14:30, Livestream
Mardi 7 septembre
Networking Golf HORAIRE 17:30 – 20:00 LIEU Lux Golf Center
Journée de workshops
Understanding KYC/AML
HORAIRE 09:30 – 17:15
HORAIRE 13:30 – 14:30, Livestream
LIEU Abbaye de Neumünster
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Mercredi 8 septembre
Back to Live HORAIRE 17:30 – 18:30 LIEU Knokke Out
Mobilité : 10 solutions pour améliorer la mobilité HORAIRE 18:30 – 22:30 LIEU Kinepolis Kirchberg SPONSOR Enovos
Jeudi 30 septembre
Paperjam Real Estate Seated Dinner Party HORAIRE 18:30 – 22:30 LIEU Athénée de Luxembourg SPONSORS Inowai, ING
Mardi 14 septembre
Delano Live HORAIRE 18:30 – 20:00
Retrouvez le programme complet
LIEU Knokke Out SPONSOR ING
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Pour vous inscrire, rendez-vous sur le site du Paperjam + Delano Club : club.paperjam.lu
Mobilité : 10 solutions pour améliorer la mobilité JEUDI
23 SEPTEMBRE
Le Luxembourg a une population véritablement mobile et devrait être un modèle d’avenir pour d’autres villes et pays. Cette soirée sera ouverte par François Bausch, ministre de la Mobilité et des Travaux publics, ministre de la Défense, ainsi que cice-Premier ministre. Les décisions fondées sur les données concernant les transports publics, les destinations aériennes et les voitures électriques sans conducteur influencent toutes les politiques publiques, mais leur mise en œuvre est difficile.
18H30 François Bausch
Les consommateurs hésitent à laisser leur voiture à la maison, même si les transports publics sont gratuits. Le secteur aérien commence à peine à se remettre de la fermeture et tout le monde n’est pas encore convaincu de la sécurité des voitures sans conducteur. Rejoignez-nous pour écouter 10 experts sur l’avenir de la mobilité.
INSCRIPTION OBLIGATOIRE SUR CLUB.PAPERJAM.LU
GOLD SPONSOR
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Flashback
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“Governance is not a one-way road.” Sumit Roy Quantum Business Advisory Lux
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Vos événements Le Club a rencontré un fort succès avec le retour de la majeure partie de ses événements en présentiel. Grâce au format Back to Live et Networking spécial golf, ainsi qu’à nos habituels lunches et tastings, ce sont plus d’une centaine de membres qui ont pu networker et créer de nouvelles opportunités de manière enthousiaste et sécurisée. Une occasion de se réunir qui a accueilli, entre autres 2 Marc Lemmer (CNPD), 3 Marta Vacca-Vesela (Camso International) et 4 Lysiane Jolivald (Barnes Luxembourg Luxury Living). Les formations n’étaient pas en reste avec notre Journée de workshops ainsi que la nouvelle session de formation avancée sur la gestion du temps menée par 1 Tom Girardin (Pétillances). Nos membres se sont formés à des thématiques variées et ont développé de la valeur ajoutée pour leur business. Côté événements inspirants, 10 experts se sont succédé afin de transmettre leur vision sur un sujet RH qui continue à faire du sens pendant cette période encore particulière : les nouvelles façons de travailler. Nous remercions encore nos partenaires Luxembourg for Finance et Prolingua, sans qui cet événement n’aurait pu être possible. Dans la continuité de l’exercice oratoire, le Club s’est associé à la CJBL afin de présenter le Concours national d’éloquence Tony Pemmers. Un événement haut en couleur pendant lequel dix avocats du Barreau de Luxembourg se sont prêtés au jeu de l’éloquence pour convaincre, durant huit minutes chacun, un jury de professionnels aussi chevronnés qu’impartiaux, composé de : Francis Delaporte (président de la Cour administrative), 7 Sam Tanson (ministre de la Justice), Jean-Claude Wiwinius (président de la Cour supérieure de justice), Mike Koedinger (founder et executive chairman de Maison Moderne) et enfin PierreEmmanuel Roux (lauréat de l’édition 2020). Nous félicitions encore chaleureusement 6 Meryem Akboga (Etude Sorel & Martinez – 1re place), Shabnam Ahani-Kamangar (Brucher Thieltgen & Partners – 2e place) et 8 Davoud Hatami (Lexfield – 3e place), trio de tête de ce concours.
Photos
Simon Verjus
Plus de photos sur
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« Faut-il réussir dans la vie ou faut-il réussir sa vie ? » Abdu Gnaba Sociolab AOÛT / SEPTEMBRE 2021
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Since 2011
Luxembourg
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Ma maison
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C’est dans une maison située au cœur du village préservé de Bourglinster que Mila et Aubry se sont installés.
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Il y a un peu plus de six ans, Mila et Aubry ont choisi de revendre leur appartement à Luxembourg, de quitter la capitale, pour se rapprocher de la campagne. C’est à Bourglinster qu’une opportunité s’est présentée, avec l’aide de Polyform, qui avait vendu leur appartement et qui avait dans son portefeuille une maison en vente dont le gros œuvre était achevé, mais qui restait à finaliser selon les souhaits des futurs occupants. Cette situation convenant bien au couple, ils ont donc choisi de venir habiter dans
cette maison, qu’ils ont fini d’aménager. À l’intérieur, la priorité est donnée à la lumière naturelle, à la libre circulation entre les espaces et à la relation avec le jardin. Peu de portes, de grandes baies vitrées, une double hauteur sous plafond dans l’espace de vie... autant d’éléments qui apportent beaucoup de confort. Pour l’ameublement, c’est une association de mobilier design et de mobilier de famille. Un mélange équilibré avec lequel ils vivent depuis plus de 30 ans. Sans oublier les nombreuses œuvres d’art contemporain, qui sont la passion de Mila. Auteur CÉLINE COUBRAY Photos ANDRÉS LEJONA
LA CHIC VIE 110
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1 Le jardin est très important pour Mila, qui cultive aussi une passion pour la botanique. 2 Dans le salon, on trouve du mobilier design, comme les Coconut Chairs de George Nelson ou La Chaise de Charles & Ray Eames, ainsi que des œuvres d’art contemporain. 3 À côté de la grande table de la salle à manger, un invité surprise : un portrait sarcastique de Mao Zedong par Andy Warhol. 4 Lieu de convivialité, la cuisine s’organise autour de l’îlot central. Elle est séparée du salon par une paroi vitrée. 5 L’entrée est un espace coloré, habité par de nombreuses œuvres d’art et meublé avec du mobilier de famille.
DE VILLAGE AOÛT / SEPTEMBRE 2021
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Mon argent
Thibault de Barsy, directeur général de l’Emerging Payments Association, se revendique plus cigale que fourmi. Même s’il admet que, pour être riche…, il faut travailler. Une devise par rapport à l’argent ? J’aime beaucoup celle d’Oscar Wilde qui dit que « ceux qui vivent dans la limite de leurs moyens n’ont pas d’imagination » [rires]. J’ai un côté épicurien et, selon moi, ce n’est jamais compliqué de trouver des idées pour dépenser ou investir son argent. Le montant de votre premier salaire ? En 1996, j’ai signé mon premier contrat chez Pricewaterhouse Bruxelles pour 67.000 FB (un peu plus de 1.500 euros). Un souvenir du premier cadeau que vous vous êtes offert ? Avec mes premiers salaires, j’ai surtout remboursé le débit que j’avais accumulé sur ma carte de crédit. À l’époque, les banques poussaient très fort ce type de produits auprès des jeunes étudiants. Avez-vous des passions coûteuses ? Les voyages qui représentent un poste important de dépenses. Mais, en bon épicurien, j’aime inviter chez moi de grandes tablées et je prépare tout moimême. Et, en ce qui concerne les vêtements, j’adore commander mes chaussettes sur le site meschaussettesrouges.com, sur lequel on peut choisir les Gammarelli, les fameuses chaussettes officielles du Vatican. Votre dernier coup de folie ? Une vieille voiture de sport allemande. En fait, je suis très sensible aux discours de vente et j’ai toujours envie de récom-
L’organisation de grands dîners est un vrai plaisir pour Thibault de Barsy.
penser les bons vendeurs, ce qui entraîne parfois des coups de folie. Récemment, je suis allé dans un magasin d’électro afin d’acheter un câble pour connecter la console de jeux des enfants à la télé. Je suis revenu avec une nouvelle télé, le vendeur était trop fort… [rires] Un rêve irréalisable ? L’architecture est l’une de mes passions. Si je pouvais, je m’offrirais la maison Fallingwater de Frank Lloyd Wright. Elle est construite sur une cascade dans un coin retiré de Pennsylvanie. Je suis allé la visiter, c’est exceptionnel. Un objet dont vous ne voudriez jamais vous séparer ? J’avais une montre Bulgari très simple que mon frère, aujourd’hui décédé, m’avait offerte pour mes 21 ans. C’était donc un objet sentimentalement précieux, mais je l’ai
perdu en faisant du vélo. Sinon, je ne suis pas très « bibelots ».
légitimité. Je suis plus choqué par les prix imposés arbitrairement.
Pour quel genre d’objet pourriez-vous faire flamber des enchères ? J’ai toujours eu de l’admiration pour Ronald Reagan. Or, après la mort de son épouse, des enchères ont été organisées avec des objets privés. J’avais jeté mon dévolu sur un petit set à cocktails… mais je n’ai pas su suivre. Au moins, j’ai essayé !
Gardez-vous beaucoup d’argent liquide sur vous ? Non, et de par ma fonction, j’essaie de faire en sorte que les gens en aient le moins possible. Cela dit, c’est assez étonnant de voir que, alors que les gens veulent de moins en moins payer en cash, il n’y a jamais eu autant d’argent liquide en circulation. Il doit donc être dans des coffres…
Pour devenir riche, il faut… Pour construire son patrimoine, il faut démarrer tôt et ne jamais s’arrêter.
En cas de problème, de quoi pourriez-vous vous passer ? Eh bien, comme disait justement Frank Lloyd Wright dont je parlais plus tôt : « Give me the luxuries of life and I will willingly do without the necessities. » Je peux faire l’impasse sur des choses basiques pour pouvoir me faire vraiment plaisir.
Est-ce que le prix de certaines choses vous dérange ? Non. Je crois à la théorie économique de la formation des prix. Selon moi, le prix est porteur d’informations. Tant qu’un prix est soumis au marché, il a une
Épicurien assumé 112
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Interview JEAN-MICHEL LALIEU Photo ANDRÉS LEJONA
François Trausch, président du comité exécutif et CEO d’Allianz Real Estate - société captive d’investissement et de gestion d’actifs pour l’immobilier au sein du Groupe Allianz gérant un portefeuille de 74,3 milliards d’euros à la fin mars 2021 – tiendra un discours liminaire lors de ce premier dîner de gala de l’immobilier. En tant que participant, vous pourrez assister à un cocktail de bienvenue à votre arrivée à 18h, suivi du discours de M. François Trausch, puis d’un dîner de gala formel au cours duquel vous pourrez échanger avec des professionnels de l’immobilier, des avocats, des gestionnaires de patrimoine et de fonds.
TRANSLATION INTO ENGLISH PROVIDED
JEUDI
François Trausch CEO, Allianz Real Estate
30 SEPTEMBRE
18H00 SPONSORS
ORGANISATEUR
INSCRIPTION OBLIGATOIRE SUR CLUB.PAPERJAM.LU
Anne-Catherine Breit Event project manager et associée, Accentaigu Comment aimez-vous définir votre style ? Je dirais que je n’ai pas un style bien défini, mais j’aime aborder un peu tous les terrains. Je m’habille en fonction de mon humeur et de mon programme de la journée. Quelles sont les pièces les plus branchées de votre garde-robe ? Mais toutes, bien sûr ! Ma garderobe est composée de pièces très différentes et, pour moi, ce qui est branché, c’est de mixer. Qu’aimez-vous porter lorsque les beaux jours font leur arrivée ? J’aime surtout ne pas porter de chaussettes ! Je suis assez fan de chaussures, donc je dégaine une paire de ma collection. À quel point est-ce important la tenue dans votre métier ? Le principe de base : être à l’aise et impeccable. J’ai toujours une paire de baskets dans ma voiture ! Et durant les événements, le noir est de rigueur… Et surtout, pas de talons ! Les Louboutin, une fois, mais pas deux… Votre no-go absolu ? Les Crocs et les polaires… et le combo, je n’en parle même pas. Les Crocs fourrées, plutôt mourir. Quelle pièce aimeriez-vous transmettre, et à qui ? Mon perfecto Schott, empreint de tant de souvenirs, à mes deux filles. Elles se battront. Une adresse shopping coup de cœur ? J’ai découvert récemment The Modu Shop. C’est très cool. J’aime également Vitrin et Manalena.
It’s a cruel, cruel summer 114
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Mon style
Jan Kayser Secrétaire général, Centre de médiation civile et commerciale Comment aimez-vous définir votre style ? Comme un mélange étudié de classique et de moderne. Quelle est la pièce la plus branchée de votre garde-robe ? Je dirais sans doute une paire de chaussures rouge vermillon… Qu’aimez-vous porter lorsque les beaux jours font leur arrivée ? Une tenue estivale typique pour moi se compose d’un chino, d’un polo et de slip-ons… Ce qui marche aussi très bien avec une météo peu clémente… Quelle est l’importance de choisir sa tenue dans votre métier ? Pour moi, le choix vestimentaire fait partie de la communication non verbale, qui est un sujet important en matière de médiation : s’habiller, c’est aussi un acte d’estime envers mon entourage. Votre no-go pour sortir en été ? Personnellement, je préfère les polos aux chemises à manches courtes… Quelle pièce aimeriez-vous transmettre et à qui ? Mes cravates, que j’aimerais transmettre à mon filleul. Le connaissant, il s’en réjouira ! Une adresse shopping coup de cœur au Luxembourg ? Un samedi après-midi aux Galeries Lafayette.
Jan Kayser a été photographié à l’Hôtel Le Châtelet et Anne-Catherine Breit au parc de la Pétrusse.
Auteur FABIEN RODRIGUES Photos RICK TONIZZO
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Mon mental Le motto de Steve Lahos est :« Un esprit sain dans un corps sain ».
En plein cœur de sa quarantaine, Steve Lahos a été diagnostiqué d’un cancer. Une nouvelle aussi inattendue que soudaine qui a bouleversé sa vie. « Ça m’a frappé, alors que j’étais en plein vol, introduit Steve Lahos. Après avoir préparé un événement professionnel dont j’avais la charge, mon supérieur me trouve un peu pâle et me conseille d’aller consulter un médecin. Lors de la consultation, le médecin repère quelque chose qui le dérange et me demande d’aller faire des examens complémentaires à l’hôpital. C’est à partir de là que tout bascule », confie-t-il. Après avoir passé plusieurs examens dont il ne connaît pas encore les résultats, Steve Lahos
demande à parler à un médecin pour comprendre ce qu’il se passe. La docteur lui conseille de rester. Il ne comprend pas pourquoi, car il se sent bien, mais la médecin insiste. « Vous avez une tumeur, annoncet-elle, mais nous ne savons pas encore de quel type. Or, il y a une possibilité que ce soit une tumeur qui ne vous laisse que trois semaines à vivre. » Le début du combat Steve Lahos apprend qu’il a un lymphome non hotchkinien de stade 4, le plus avancé. Son pronostic vital est engagé, mais, parce qu’il est encore jeune – il a alors 43 ans –, on lui propose de
faire tout de suite un traitement de chimiothérapie. Après quelques séances, les résultats sont positifs, la tumeur réagit très bien aux produits. Trop bien, même, à tel point que les médecins craignent maintenant pour la vie de Steve, mais pour une autre raison : comment les reins vont-ils pouvoir éliminer autant de mauvaises cellules d’un coup ? « On m’a alors annoncé que les prochaines 24 heures allaient être décisives : soit je survis, soit je meurs. » Jusque-là, Steve Lahos n’avait pas vraiment le temps de réaliser ce qui lui arrivait. Il n’avait qu’une question en tête : « Comment puis-je m’en sortir ? ». Pas le temps pour des atermoiements ou
même des pensées négatives. Toute son énergie et sa force mentale se concentrent sur l’énergie et l’endurance qu’il doit avoir pour supporter les traitements. Après lui avoir annoncé cet ultimatum, il n’a d’autre choix que de faire confiance à son corps et espérer que tout se passe bien. À aucun moment il ne perd espoir. Il chasse toute idée négative de sa tête. Par chance, Steve était sportif et menait un rythme de vie sain. Ses organes surmontent cette immense épreuve. « Les chimios m’ont mis à rude épreuve, mais il fallait tenir bon. À ce moment-là, j’ai senti mon entourage s’éloigner. Ils ne savaient pas comment réagir. Et je ne suis
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pas allé vers eux non plus. C’était un combat avec moi-même. J’ai aussi pratiqué l’autohypnose, que j’avais apprise avant ma maladie. Cela m’a beaucoup aidé à supporter la douleur quand elle devenait trop intense. »
« Le sport et la nutrition sont mes meilleurs alliés. »
Éviter la rechute Après le succès de la chimiothérapie, la médecin annonce à Steve qu’il ne faut surtout pas qu’il y ait de rechute car, dans ce cas, les chances de survie tombent à 20 %. « Les médecins m’ont alors proposé de faire un traitement de choc, de m’injecter en une seule fois l’équivalent de six doses, ce qui aura pour conséquence de détruire complètement ma moelle osseuse et de faire comme un reboot de mon système immunitaire. » Après réflexion et avis complémentaire, il décide de le faire. « Si jamais je ne parvenais pas à vaincre la maladie, je voulais pouvoir me regarder dans le miroir et me dire qu’au moins, j’aurais tout essayé. » Il est alors mis en état d’aplasie et vit pendant plusieurs jours dans une chambre totalement isolée pour n’être en contact avec aucun virus ou microbe, le temps que
son système immunitaire se reconstitue. « Ce sont des jours absolument épouvantables, se remémore-t-il. Tout l’intérieur de votre corps est enflammé, et vous ne pouvez rien faire d’autre que d’avoir mal. C’est très difficile de tenir le coup, car on n’est même pas sûr du résultat. On endure des souffrances très intenses. À ce moment-là, j’ai pleuré. » Mais au bout de 10 jours, son système immunitaire a redémarré, et la situation s’améliorait d’heure en heure. Steve Lahos reste toutefois extrêmement faible. Au bout d’un mois, il parvient quand même à avoir la force de marcher. « C’est une période qui a été très difficile. Je n’étais plus malade, mais je vivais avec cette très grande angoisse de la rechute. Pour moi, cette période a été aussi difficile que de subir les différentes chimiothérapies et différents traitements. » Là aussi, quand l’angoisse est trop forte, il se met en état d’autohypnose et parvient à retrouver le contrôle. La vie d’après Aujourd’hui, cela fait 10 ans que cet épisode est passé.
« Avec le recul, je me dis que le plus important est de garder espoir, de rester optimiste. Aujourd’hui, je me suis mis en autodiscipline. Puisque ma bonne santé préalable m’a aidé à survivre, j’ai choisi de me forger un corps d’athlète. Pour cela, le sport et la nutrition sont mes meilleurs alliés. Le fait d’être en forme et de le rester domine mon quotidien. » Son attitude face à la vie a aussi changé. « Le matériel n’a aucune importance. Tout ce qui compte pour moi, désormais, est de vivre pleinement les beaux moments, en étant conscient de leur préciosité. » Pour cela, Steve voit le plus souvent possible ses amis, fait la fête et donne en retour, que ce soit auprès d’autres malades ou dans une association. « D’un point de vue professionnel, je me pose aussi plus de limites qu’avant. Ce que j’ai appris de cette épreuve est qu’il faut avoir de la patience, de l’endurance, être résilient et persévérant. »
Auteur CÉLINE COUBRAY Photos ANDRÉS LEJONA
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La liste
acteurs de l’ombre de la Santé
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Vaccins, réserve sanitaire, dialogue avec les hôpitaux, loi et questions parlementaires… La ministre de la Santé Paulette Lenert (LSAP) peut compter sur une équipe soudée et efficace dans le cadre de la crise sanitaire. Parmi ses piliers, en voici 6. Auteur NICOLAS LÉONARD en
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Sonia Leite
COORDINATRICE GÉNÉRALE DU MINISTÈRE ET DE LA CELLULE DE CRISE
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Sonia Leite
CHEF DU MONITORING
Musicienne amateur, sportive (running, natation, badminton…), épicurienne qui aime la cuisine en général et notamment la pâtisserie, Sonia Leite est une mathématicienne, spécialiste de l’analyse des données. Biostatisticienne au LIH, elle rejoint le ministère de la Santé dans une fonction identique en mai 2016. Depuis avril 2019, elle est chef du monitoring Covid-19. C’est elle qui a la main sur l’analyse, le contrôle et la publication des statistiques et rapports publiés sur covid-19.lu. Elle coordonne également les flux de données avec les autres groupes de travail de la cellule de crise, ainsi qu’avec les partenaires externes : hôpitaux, université, Statec… Elle est aussi sollicitée chaque jour pour fournir rapports, metadata et autres indicateurs à de nombreux et variés interlocuteurs.
Juriste, elle a effectué ses études à Luxembourg, Londres et Strasbourg. Après un début de carrière dans le secteur privé, elle rejoint la Représentation permanente du Luxembourg auprès de l’Union européenne à Bruxelles, en 2004. En 2013, elle rejoint le ministère de la Santé – alors dirigé par Lydia Mutsch (LSAP) –, devient la chef de cabinet d’Étienne Schneider (LSAP) en décembre 2018 puis de Paulette Lenert en février 2020. Plus proche collaboratrice de la ministre, elle est aussi chef des affaires générales, des affaires européennes et internationales. Elle est naturellement devenue la coordinatrice de la cellule de crise Covid-19 et est donc celle qui a organisé la réplique à la pandémie. Anne Calteux travaille avec toutes les composantes du ministère, dont le service juridique qui œuvre sur les différents textes de loi. Mais aussi le service Communication-Relations publiques-Presse dirigé par Monique Putz, évidemment très sollicité depuis le début de la crise.
Anne Calteux
Laurent Hansen
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Laurent Hansen
COORDINATION DE LA RÉSERVE SANITAIRE
Né à Esch, papa de deux enfants, Laurent Hansen est ingénieur diplômé en génie civil. Dès 2007, il rejoint les services de la Ville de Luxembourg. D’abord ingénieur au sein du service des transports en commun, il en devient le chef en 2009, et déploie alors ses talents de coordinateur et de gestionnaire. Laurent Hansen est notamment chargé de la mise en œuvre du projet de réorganisation du service des autobus. En 2014, il rejoint le service Ouvrages d’art. Aux premières heures de la crise, en mars 2020, il est volontaire en tant que bénévole, membre de l’équipe de coordination des ressources humaines des centres de soins avancés. Reconnu pour ses capacités d’organisateur, il intègre le ministère de la Santé en août. Au sein de la cellule de crise Covid-19, il devient alors coordinateur de la réserve sanitaire. Il lui revient, notamment, de gérer les affectations des médecins et du personnel infirmier dans les centres de soins avancés, les centres de vaccination, les centres de coordination… Un travail salué par tous.
Photos
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Ministère de la Santé et Matic Zorman
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Claire Angelsberg
COORDINATION DU SECRÉTARIAT GÉNÉRAL
Diplômée de l’université Panthéon-Assas (Paris-2), Claire Angelsberg, qui est née à Ettelbruck, a d’abord rejoint le ministère d’État en 2014, fonctionnaire au HautCommissariat à la protection nationale, d’abord stagiaire puis nommée attachée en 2016. Ensuite attachée au ministère de la Santé à partir de juillet 2017, elle est nommée conseiller de gouvernement de 1re classe en août 2019 avant de devenir Coordinatrice du secrétariat général en septembre 2020. Depuis le début de la session parlementaire, en octobre 2020, elle a notamment dû gérer les réponses aux questions parlementaires posées à la ministre – plus de 400 au total. « Toutes n’étaient évidemment pas en lien avec le Covid. Il y avait bien d’autres thèmes abordés », confie-t-elle. Une autre des missions de cette flûtiste diplômée du Conservatoire du Nord a revêtu un caractère crucial : la mise à jour systématique des recommandations sectorielles durant la crise sanitaire. Elle bénéficie ponctuellement de l’aide de Stéphanie Schmitz, détachée auprès de la Représentation permanente à Bruxelles, où elle couvre les nombreuses réunions où sont négociés les textes édictés par la Commission, et aide à préparer les échanges entre les ministres de la Santé de l’UE.
Xavier Poos
COORDINATION FINANCIÈRE ET LOGISTIQUE
Silvana Masi
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Silvana Masi
COORDINATION MÉDICALE
Pédiatre libérale et dans le secteur hospitalier, Silvana Masi intègre la division de la médecine scolaire et de la santé des enfants et adolescents à la Direction de la santé en septembre 2018. Dès le début de la crise sanitaire, elle se consacre à la lutte contre la pandémie. Elle participe à la hotline mise en place en faveur du grand public, puis travaille à l’instauration d’un suivi pour les personnes infectées, par téléphone et via une application digitale. Silvana Masi contribue aussi à la mise en place du service Contact Tracing d’avril à décembre 2020, puis, dès janvier 2021, intègre les équipes mobiles de vaccination dans les maisons de soins et autres structures prioritaires. Par la suite, en février 2021, elle prend en charge la coordination médicale du centre de vaccination d’Esch-Belval jusqu’en mai, puis de celui de Luxexpo à Luxembourgville, où elle est toujours en fonction.
Xavier Poos connaît tous les arcanes du ministère de la Santé. Ce diplômé en économie et relations internationales a commencé sa carrière à l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT) à Lisbonne. Avant de devenir, de 2010 à 2014, chef du service Promotion économique, Tourisme et Relations internationales de la ville d’Esch. Il rejoint alors le ministère de la Santé en tant que conseiller du ministre jusqu’en 2015. En 2016, il devient directeur adjoint de la santé au sein de la Direction de la santé. Pendant la pandémie Covid-19, il a été premier vice-président de la cellule logistique nationale Covid-19, et, à partir d’avril 2020, président de la cellule logistique nationale ainsi que membre de la cellule de crise nationale. Celui qui a été également commissaire du gouvernement auprès de l’Institut luxembourgeois de la santé de 2015 à fin 2019 assure la coordination du volet logistique et financier de la cellule de crise. C’est lui qui avise et valide les commandes de tests, vaccins, masques… Il peut compter sur l’apport précieux de Valérie Binder, qui assure le lien entre les fabricants de vaccins et les centres de vaccination.
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Préno Nom
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Crédits
Le ministre de l’Économie, Franz Fayot (LSAP), est optimiste. Le Luxembourg a su se montrer résilient en période de crise sanitaire, ses chiffres restent bons et lui permettent à nouveau de se tourner vers le futur. Il peut donc se fixer des objectifs ambitieux par rapport aux grands défis que sont la digitalisation et la lutte contre le réchauffement climatique. Une interview à lire en page 26 Un sentiment d’ailleurs appuyé par Serge Allegrezza, directeur général du Statec, qui confirme, en page 38, des scénarios économiques favorables pour le Luxembourg, dans les conditions actuelles, pour 2021 et 2022 Mais si les chiffres macroéconomiques sont bons, tout le monde ne profitera pas de l’embellie. Pour Robert Urbé, ancien président Urbé du comité de direction de Caritas Luxembourg, la crise a encore aggravé la pauvreté et les inégalités. Ses solutions pour un Luxembourg plus solidaire sont exposées en page 48 Certaines entreprises ont subi la crise sanitaire depuis le printemps 2020, d’autres ont pris le taureau par les cornes, ont résisté, se sont réinventées en se tournant vers des objectifs souvent plus durables. Avant de désigner les vainqueurs des Paperjam Recovery Awards – ce sera pour la fin d’année –, nous vous présentons déjà une liste de 50 acteurs qui mériteraient de figurer dans ce classement. Pour la résilience, l’innovation, la responsabilité environnementale ou la solidarité dont ils ont fait preuve. Un large dossier à découvrir en page 54 Avec plus d’une vingtaine de sociétés représentées, le secteur de la sécurité est très actif au Luxembourg. Analyse dans notre Data Dada du mois, en page 24 Le BGL BNP Paribas Luxembourg Open et le Moselle Open sont les deux plus grands tournois de tennis de la Grande Région. Outre le fait que le premier s’adresse aux joueuses du circuit féminin et le second au circuit masculin, les deux événements sont très différents dans leur forme et leurs objectifs. Rencontre avec leurs deux plus grands promoteurs, Danielle Maas et Yves Henry. À lire en page 42 Le Luxembourg a fait le pari de développer la recherche publique il y a plus de 20 ans. Un pari réussi au regard de l’écosystème que les investissements dans ce domaine ont permis de créer dans un aussi petit pays. Analyse dans notre dossier Enjeux, en page 72 Découvrez enfin la liste des principaux collaborateurs de la ministre de la Santé, Paulette Lenert (LSAP), qui l’ont aidée dans sa lutte au cœur de la pandémie. Présentation en page 120.
Andrés Lejona, Ana Gaman, ministère de la Santé et Matic Zorman
Clin d’œil
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