Paperjam février 2022

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Ristretto #Politique

« La politique est arrivée par hasard » Iness Chakir est la présidente du Parlement des jeunes. À 18 ans, elle se destine à une carrière de médecin humanitaire, sans toutefois abandonner totalement la politique.

À quoi sert le Parlement des jeunes (JP) ? C’est une plateforme où chaque jeune âgé de 14 à 24 ans habitant au Luxembourg ou fréquentant un établissement scolaire luxembourgeois a l’occasion de discuter et de débattre avec d’autres jeunes sur des sujets qui les intéressent. Nous comptons aujourd’hui une soixantaine de membres. Vous avez des échanges avec les personnalités politiques du pays ? Oui. Vers mai-juin, nous présentons notre travail de l’année à la Chambre des députés, et, de mai-juin à octobre, nous avons des entrevues avec les partis, les ministres, ou encore les députés, pour faire un suivi de nos résolutions. Cette année, nous avons notamment rencontré le Premier ministre Xavier Bettel (DP).

De quoi êtes-vous le plus fière, à travers cette expérience ? La chose dont je suis le plus fière est d’être arrivée avec un bureau exécutif à majorité féminine ; ça, c’est le point fort de mon mandat. J’ai aussi été la première femme présidente depuis la création du JP, en 2008.

Vous avez l’impression que la politique intéresse les jeunes en général ? J’ai l’impression qu’il y a certains sujets main­tenant qui intriguent particulièrement la jeunesse. C’est le cas du combat contre le réchauffement climatique. Le Covid-19 a aussi été un déclic ; les jeunes se sont rendu compte qu’ils avaient tout intérêt à suivre l’actualité, et que notre avenir dépendait aussi d’eux. Quels anciens présidents font de la politique maintenant ? Sammy Wagner (LSAP), qui a été le premier président, puis le président des Jeunes Socialistes. Il est également devenu bourgmestre par la suite. Je pense aussi à Elisha Winckel (LSAP) ou Amir Vesali (LSAP). Jana Degrott (DP) n’a pas été présidente, mais elle a été membre du JP. C’est donc un bon tremplin pour l’avenir ? Oui, je trouve que beaucoup de portes s’ouvrent quand on est membre du JP. Un monde s’ouvre à nous, et cela reste une bonne manière de débuter en politique.

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Comment avez-vous intégré le Parlement des jeunes ? Un jour, il y a eu une présentation sur le Parlement des jeunes, à l’école. Avant cela, je n’étais pas très intéressée par la politique, mais ce débat m’a énormément plu, et c’est à la suite de cela que je suis entrée au JP en 2019. Jusqu’à quand souhaitez-vous rester au Parlement des jeunes ? C’est ma dernière année, je finis mon mandat en octobre 2022. Je pense qu’il est temps d’arrêter et de commencer autre chose afin de laisser la place aux nouveaux membres du JP.

Certaines de vos propositions ont été entendues par le gouvernement ? Oui, celles concernant la santé mentale des jeunes, notamment. Nous avions choisi ce thème juste avant l’arrivée du Covid-19, sans savoir qu’il serait à ce point d’actualité. Cette résolution a été citée plusieurs fois à la Chambre des députés, donc je suis fière que l’on ait été entendu.

D’où est venue votre envie de vous engager au Parlement des jeunes ?

Depuis que je suis très jeune, j’ai toujours été engagée, pas forcément en politique, mais plutôt dans le milieu social et humanitaire. J’ai créé en 2018 ma propre asbl, qui se nomme Aidons-Tous Solidarité, qui est essentiellement dirigée par des jeunes. Je suis également jeune ambassadrice Unicef.

Pour Iness Chakir, le Parlement des jeunes est un bon tremplin pour l’avenir.

Que ferez-vous après votre baccalauréat ? Je passe mon bac en 2023. La politique n’a jamais été le plan de base, c’est arrivé un peu par hasard. Mon plan de base, c’était la médecine, et j’espère plus tard évoluer dans le domaine de la médecine humanitaire, qui est finalement en lien avec la politique. Vous ne ferez jamais de politique ? Il ne faut jamais dire jamais. Un jour, peut-être, si j’en ai l’opportunité, pourquoi pas faire de la politique. Quand je n’aurai plus de mandat, je m’engagerai au sein d’un parti. Mais, pour le moment, je ne peux pas en dire plus.

Interview IOANNA SCHIMIZZI Photo MATIC ZORMAN


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