LE MOT DE LA RÉDACTION
VIOLENCES
Si Mayotte accueille avec bonheur cette période de ramadan, promettant des moments de lien social fort durant un mois, les femmes et les hommes qui rompront le jeûne ces prochaines semaines devront profiter d’un bien essentiel, que nos compatriotes métropolitains considéraient il y a encore quelques mois comme une ressource inépuisable : l’eau. Les autorités locales ont en effet décidé d’augmenter le temps durant lequel les robinets, cuvettes et autres poires de douche resteront secs après le mois de ramadan. Ainsi, les familles mahoraises devront se contenter d’encore moins de soirs avec de l’eau potable, tout cela en gérant sa maison et ses enfants durant le peu de temps restant après avoir passé des heures dans les embouteillages. C’est cette accumulation de problèmes qui rend nos quotidiens invivables, couplée à une sensation de n’être ni écoutés, ni même entendus, un sentiment commun à l’ensemble des Français suite au passage en force de la réforme des retraites, en début de semaine. Cette violence législative en provoque d’autres, plus primaires. Car, comme l’a théorisé l’évêque brésilien Helder Câmara, « il y a trois sortes de violence. La première, mère de toutes les autres, est la violence institutionnelle, qui légalise et perpétue les dominations, les oppressions et les exploitations. La seconde est la violence révolutionnaire, qui naît de la volonté d’abolir la première. La troisième est la violence répressive, qui a pour objet d’étouffer la seconde en se faisant l’auxiliaire et la complice de la première violence. Il n’y a pas de pire hypocrisie de n’appeler violence que la seconde, en feignant d’oublier la première, qui la fait naître, et la troisième, qui la tue. »
Bonne lecture à toutes et à tous.
Axel NodinotPROPOSENT UNE FORMATION AU TITRE D’AGENT DE SURETE ET DE SECURITE PRIVEE A DIEPPE en MÉTROPOLE
La formation d’une durée de 3 mois permet de se présenter au Titre d’Agent de sûreté et de sécurité privée (TA2SP).
L’agent de sécurité surveille une zone définie ou en contrôle l’accès. Il assure la sécurité liée aux risques incendie. Il doit avoir une bonne forme physique (station debout fréquente), une bonne élocution et la capacité à représenter et faire respecter les lois. Aucune condition de diplôme n’est requise pour s’inscrire. Il faut néanmoins réussir les épreuves de sélection (évaluation en français et entretien)
Début de la formation : 5 septembre 2023. Inscription sur le site Internet de l’IFCASS www.ifcass.fr jusqu’au 31 mai 2023.
Renseignement :
Auprès de l’IFCASS au 02.35.82.67.18 et sur son site Internet www.ifcass.fr
Auprès de LADOM au 02.69.61.51.28 et sur son site Internet www.ladom.fr
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Conditions d’entrée : Être inscrit au Pôle Emploi / Etre âgé au minimum de 18 ans / Avoir un foyer fiscal à Mayotte dont le quotient familial est inférieur à un montant qui vous sera communiqué par LADOM / Ne pas avoir bénéficié d’une autre aide à la mobilité dans l’année / Satisfaire aux épreuves de sélection (évaluation en français et entretien).
Appel à projets Les Ambassadeurs du lagon dans les villages
Du village ou du lagon, lequel dépend de l’autre ?
L’appel à projet est en ligne sur le site du Parc naturel marin de Mayotte : www.parc-marin-mayotte fr
Les associations et les collectivités ainsi que leurs groupements sont invités à lire le règlement de l’appel à projet et à suivre les instructions pour candidater.
Les dossiers devront être retournés avant le 30 avril 2023
Contact : parcmarin.mayotte@ofb.gouv.fr
tchaks 535€
C’est la nouvelle valeur du bon d’aide à la continuité territoriale pour les Mahorais, pour un vol aller-retour. En effet, face à l’augmentation des prix des billets d’avion, l’Etat, à travers L’Agence de l’outre-mer pour la mobilité (LADOM), a décidé d’augmenter la valeur de ces bons, qui permettent de faciliter la mobilité aller et retour des ultramarins les plus modestes. Cette revalorisation s’applique à tous les dispositifs d’aide à la continuité territoriale de LADOM, à savoir le dispositif mobilité pour le grand public, le dispositif mobilité pour les publics spécifiques (jeunes espoirs sportifs, acteurs culturels, doctorants et post-doctorants), et le dispositif pour les familles endeuillées.
Tsumu ndjema !
Toute l’équipe de la Somapresse (Flash Infos, Mayotte Hebdo, Yao FM et Tropic FM) souhaite à nos lecteurs musulmans un bon mois de ramadan 2023. Pour rappel, ce dernier aura lieu du 24 mars à la fin du mois d’avril 2023, conformément aux recommandations du Grand Cadi de Mayotte, Mahamoudou Hamada Saanda. Lors de la coupure du jeûne, l’Agence régionale de santé rappelle qu’il est conseillé de limiter le sucre, encore beaucoup trop présent lors des repas à Mayotte. Cela peut se faire en buvant notamment de l’eau, du thé ou des jus sans sucres ajoutés, et pas de sodas. Pour maintenir une activité physique, il est recommandé de privilégier le soir, après le foutari, lorsqu’on peut s’hydrater.
La coupe du monde de rugby à Mayotte
Si Mayotte n’accueillera vraisemblablement pas la flamme olympique de Paris 2024, l’île au lagon recevait cette semaine le trophée de la Coupe du monde de rugby 2023 ! De lundi à mercredi, le trophée Webb Ellis a en effet parcouru les évènements, les plateaux de télévision et les ateliers auprès des jeunes mahorais, avec notamment une journée sportive au RSMA, l’inauguration du Carrefour (exJumbo) de Majicavo, et une visite dans la case rocher du préfet mercredi dernier. De quoi éveiller les passions de milliers de jeunes pour l’ovalie. Pour rappel, la Coupe du monde de rugby se déroulera en France, du 8 septembre au 28 octobre prochains, avec un appétissant France – Nouvelle-Zélande en ouverture de la compétition. #NEFAISONSXV
8h-14h30
Ce sont les horaires des bureaux de poste mahorais durant la période du mois de ramadan, du lundi au vendredi, sauf pour le Carré Pro de Kawéni (8h-12h) et le guichet courrier et colis de Chirongui (8h30-13h30). Le samedi, tous les bureaux de poste ouvriront de 8 heures à midi. Enfin, le nouveau relais la Poste de la station-service de Tsoundzou sera ouvert du lundi au samedi de 8h à 12h et de 14h à 16h, et le dimanche de 8h à 12h. Pour rappel, ce relais permet aux clients de déposer leurs courriers (simples ou recommandés), de se procurer des emballages Colissimo, Chronopost et des produits philatéliques (timbres et carnets). La possibilité est enfin offerte au sein de ce nouveau point de contact d'affranchir ses lettres et colis, tout en bénéficiant de l'offre réexpédition.
Fin des tickets papier sur la barge
Le Conseil départemental informe les usagers du Service des transports maritimes (STM) que les tickets papiers ne seront plus acceptés dans les gares maritimes du STM à compter du 1er avril 2023, date à laquelle le paiement par carte bancaire sera aussi disponible au quai Colas. Il est ainsi demandé, depuis le 15 mars 2023, à tous détenteurs de titres de transport papiers de se rapprocher du STM afin de procéder à un échange contre des cartes magnétiques, selon les modalités définies par ledit service. « Cette démarche amorcée le 1er septembre 2022, par la possibilité de paiement des titres de transport par carte bancaire s’inscrit dans la volonté du Département de simplifier les procédures, de sécuriser et de faciliter le paiement, notamment pour les tickets véhicules, afin de rendre les opérations d’embarquement plus fluides », affirme Ali Omar, 3ème vice-président du CD chargé des transports.
Le proverbe
« Udjanja wa mwana nyombe, mtsunga de a ujuwawo »
La malice d'un veau, c'est l'éleveur qui la connaît.
L’image de la semaine
Lors de l’examen de la motion de censure du gouvernement Borne à l’Assemblée nationale, les députés de Mayotte Mansour Kamardine (LR) et Estelle Youssouffa (LIOT) ont choisi deux voies différentes. L’ancienne journaliste l’a voté, dénonçant des pressions sur la future opération Wuambushu, tandis que le Sadois a préféré suivre les consignes de son président de groupe, Éric Ciotti : « Voter la motion de censure contre le gouvernement, c’est mettre à terre les importantes avancées concernant nos Bacocos et reporter, à des dates inconnues, l’urgente opération Wuambushu du mois d’avril et la loi de sécurisation de Mayotte du mois de juin », a déclaré M. Kamardine. Avec 278 voix contre 295 abstentions, le gouvernement reste en place et la réforme des retraites est définitivement adoptée.
Les mobilisations continuent, à Mayotte comme dans toute la France.LU DANS LA PRESSE
MAYOTTE : EMMANUEL MACRON
S’INQUIÈTE DE
« LA SITUATION SOCIALE ET SÉCURITAIRE »
Samedi dernier, le président de la République, Emmanuel Macron, s’est entretenu avec le président des Comores, Azali Assoumani. Alors que le département de Mayotte est bouleversé régulièrement par des flambées de violence, le chef de l’État français a fait part de « son inquiétude s’agissant de la situation sociale et sécuritaire » , rapporte l’Élysée.
À Mayotte, où la pauvreté ainsi qu’une forte crise migratoire font monter les tensions au sein du département, le sentiment d’insécurité est très fort. L’Insee relevait ainsi en novembre 2021 que « près de la moitié des personnes se sentent en insécurité souvent ou de temps en temps, à leur domicile ou leur quartier, soit cinq à six fois plus que les habitants de l’Hexagone »
Mieux contenir les flux migratoires
Alors que de nombreux migrants africains et comoriens tentent chaque année de rallier clandestinement Mayotte, le gouvernement entend lutter contre l’immigration illégale. C’est sur ce point qu’Emmanuel Macron et son homologue comorien ont convenu de poursuivre la coopération entre les deux Etats, afin d’endiguer cette crise migratoire.
L’État français a déjà considérablement augmenté les moyens de lutte contre l’immigration clandestine depuis 2019. Les dispositifs déjà mis en place tels que la présence continue en mer de bateaux intercepteurs ainsi qu'une surveillance aérienne devraient maintenant être renforcés par
Chaque semaine, découvrez le regard porté sur l’actualité locale à travers la presse nationale ou régionaleLe 19 mars 2023, par Maugan Rambour pour le Journal du Dimanche.
Emmanuel Macron s’est entretenu avec le président des Comores, Azali Assoumani. Les deux chefs d’État ont convenu de renforcer leur coopération pour contenir l’immigration clandestine qui afflue vers Mayotte.
une politique commune entre la France et Mayotte « en matière de reconduite et de prévention des départs »
En décembre 2022, le ministre de l’Intérieur et des OutreMer, Gérald Darmanin, avait promis des renforts de
gendarmerie. Ils devraient être disponibles dès l’été prochain.
PORTRAIT
Raïnat AliloiffaPORTRAIT D’ENTREPRISE
Tamimou Wedding
UN RÊVE DEVENU RÉALITÉ
MAOUA SIDI VOUE UNE PASSION POUR LES ROBES DE PRINCESSE ET LES MARIAGES.
C’EST DONC TOUT NATURELLEMENT
QU’ELLE A OUVERT UNE BOUTIQUE DE ROBES DE MARIÉE IL Y A UN PEU PLUS D’UN AN. UN RÊVE QUI SE RÉALISE POUR CETTE
JEUNE ENTREPRENEUSE, APRÈS DES ANNÉES DE RECHERCHE.
PORTRAIT
PORTRAIT
« TOUS LES ENTREPRENEURS DEVRAIENT SE FAIRE ACCOMPAGNER »
Lorsque l’on entre dans la boutique Tamimou Wedding, située à Bouéni, on est immédiatement plongé dans un monde féérique, plein de paillettes, de diadèmes et de robes de mariée. Maoua Sidi, la propriétaire a créé un univers apaisant pour ses clientes. « J’ai voulu un cadre
«
agréable et serein pour elles. C’est d’ailleurs pour cela que je me suis installée dans le sud et non pas à Mamoudzou » , explique-t-elle. Son entreprise est née au mois de septembre 2021, mais avant d’en arriver à ce stade, la jeune femme a dû surmonter de nombreuses épreuves.
Maoua est passionnée par les robes depuis toute petite. Arrivée au lycée, elle envisage de se tourner vers une carrière dans la mode, mais c’était sans compter sur sa famille qui l’en dissuade. « Ma mère me disait que je devais plutôt travailler dans un bureau, alors je l’ai écoutée et je suis partie en comptabilité » , se souvient-elle. Cette dernière passe un BEP puis un baccalauréat dans ce domaine, mais elle se rend compte que ce n’est pas ce qu’elle a envie de faire, elle ne poursuit donc pas ses études. Elle enchaîne les petits boulots jusqu’au moment où elle décide de créer, avec l’une de ses amies, une société de wedding planning en métropole. Cela dure quelques temps, mais elle réalise que ce qu’elle aime par-dessus tout, ce sont les préparatifs de la mariée. En 2018, alors qu’elle est en vacances à Mayotte, elle est frappée par la grandeur des mariages mahorais et décide de rentrer définitivement sur son île natale pour apporter sa pierre à l’édifice. « J’aime la mode, j’aime les mariages, c’est un bon mélange. Donc, rentrée de vacances, j’ai commencé à chercher des ateliers, des fournisseurs » , précise la trentenaire. Ce n’est finalement qu’en 2020 qu’elle pose ses valises dans le département.
ÊTRE BIEN ENTOURÉE
À l’image de la plupart des entrepreneurs de Mayotte, Maoua Sidi a dû faire face à de nombreuses difficultés. La première d’entre elles a été de trouver un local qui
répondait à ses critères. « Je me suis également posée beaucoup de questions. J’ai eu des phases de doute. » La jeune femme se tourne alors vers le BGE, un réseau qui aide les personnes à créer leurs entreprises. « Nous avons monté mon dossier ensemble, on a fait une étude de marché, toutes ces choses auxquelles je n’y avais pas pensé » , affirme-telle. Elle fait aussi partie du dispositif « Marraine et moi » qui regroupe des entrepreneuses aguerries qui ont de l’expérience et qui aident les plus jeunes à se lancer. La gérante de Tamimou Wedding l’assure, sans cela elle aurait commis de nombreuses erreurs. « Je pense que tous les entrepreneurs devraient se faire accompagner. Aujourd’hui on a plusieurs structures qui peuvent nous aider, et il faut en profiter » , insiste-t-elle.
Maoua Sidi a également pu compter sur le soutien sans failles de son époux. Elle est mère de famille et selon elle, la plus grosse difficulté a été de savoir jongler entre ses différents rôles. « Pour l’instant je n’ai pas d’employés, alors mon mari m’aide beaucoup. Si je peux me reposer par moment c’est grâce à lui » , assure-t-elle.
UN AVENIR ENCORE PLUS PAILLETÉ
Même si ses débuts n’ont pas été tout roses, aujourd’hui la cheffe d’entreprise est heureuse de la tournure que prend son affaire. « J’ai réalisé mon rêve et ça marche ! » , lance-t-elle le sourire aux lèvres. Le bouche à oreille a fait son effet, mais également les réseaux sociaux. « C’est comme cela que je touche le plus de personnes. 80% de mes mariées me connaissent grâce aux réseaux sociaux. » Les robes de mariée ont du succès et Maoua Sidi n’a pas l’intention de s’arrêter en si bon chemin. Depuis peu, elle propose également des tenues de gala et de cocktail. « Ma prochaine étape sont les robes des demoiselles d’honneur, qui vont arriver sous peu » , annonce-t-elle. Avec toujours autant de paillettes et de magie, pour le plus grand bonheur de ses clientes. n
POURQUOI TAMIMOU WEDDING ?
« C’est un hommage à ma grand-mère maternelle que je n’ai pas connue. Elle s’appelait Maoua Tamimou. J’ai voulu rendre hommage à toute la lignée Tamimou. Je porte également le même prénom qu’elle. »
J’AI EU DES PHASES DE DOUTE »
DOSSIER
Crise de l’eau
Kavu maji !
EN CE MOMENT SE TIENT LA CONFÉRENCE MONDIALE DES NATIONS UNIES SUR L’EAU À NEW YORK, UNE PREMIÈRE DEPUIS
1977, CAR DE NOMBREUSES ZONES SOUFFRENT DE VÉRITABLES PÉNURIES DE CETTE DENRÉE VITALE POUR TOUT ÊTRE VIVANT.
PARMI ELLES FIGURENT LES TERRITOIRES ULTRAMARINS DE LA FRANCE, 8ÈME PUISSANCE MONDIALE, ET PLUS
PARTICULIÈREMENT MAYOTTE. ALORS QUE LES HABITANTS DU 101ÈME DÉPARTEMENT FRANÇAIS NE CONNAISSENT QUE TROP BIEN LES TOURS D’EAU, CES DERNIERS VONT ÊTRE MULTIPLIÉS SUR L’ÎLE AU LAGON, QUI MANQUE DE PLUIE ET DE CE VÉRITABLE « OR BLEU ».
CRISE DE L’EAU
DES COUPURES SUPPLÉMENTAIRES APRÈS LE RAMADAN
À Mayotte, la sécheresse et le déficit pluviométrique sur Mayotte se poursuivent, ce qui induit comme conséquence une alimentation en eau potable toujours aussi problématique sur l’île et un maintien des tours d’eau. Le comité de suivi de la ressource en eau à Mayotte (Météo-France, le syndicat Les eaux de Mayotte, SMAE, Dealm, ARS, préfecture de Mayotte) a décidé de maintenir les deux tours par semaine, mais la sécheresse entraînera forcément de nouvelles mesures dès la fin du ramadan.
La réunion du comité de suivi de la ressource en eau avait lieu ce jeudi matin, mais la préfecture a choisi ce vendredi soir, pour communiquer sur ce que tout Mayotte craignait, « un renforcement des restrictions » Toutefois, celles-ci vont intervenir à la fin du ramadan. Sur le plateau de nos confrères de Mayotte la 1ère, Thierry Suquet a justifié cette décision : « On a décidé de ne pas aggraver la situation. […] Après le ramadan, on sera dans une autre logistique ». En attendant, il prévoit un renforcement des contrôles en vue de faire appliquer les restrictions
d’eau déjà en vigueur. Des rampes où les usagers pourront avoir accès à de l’eau en quantité limitée vont être installées, a prévenu le représentant du gouvernement.
Après une saison des pluies 2021-2022 copieusement arrosée sur l’île aux parfums, le bilan pluviométrique du deuxième semestre 2022 est, c’est vrai, largement déficitaire. D’après Météo-France, ces déficits n’avaient pas atteint de tels niveaux depuis 2016. Janvier et février n’ont pas permis de rattraper le déficit accumulé,
avec, selon les statistiques, depuis le 1er janvier, seulement 30 jours de pluie pour 339,4 millimètres d’eau au niveau de la station de Pamandzi – à noter que depuis le 1e mars, seulement 9,7 mm de pluie ont été recensés.
Un faible taux de remplissage des retenues
« Ce déficit est particulièrement marqué sur les postes de mesures situés à proximité des deux retenues collinaires du territoire », annonce Météo-France. Sur cinq mois, il est de 33% pour Combani et de 45% pour Dzoumogné, à la fin février. Depuis le début du mois de mars 2023, il a très peu plu, ce qui a raccourci la période de recharge des réservoirs d’eau naturels et artificiels de l’île. Si sur le secteur de Mamoudzou, il ne manque au maximum qu’un quart des pluies, le reste du territoire affiche un déficit pluviométrique compris entre 25 % et 50 % (voir carte).
Et la production de l’usine de dessalement de Pamandzi ne devrait pas aider beaucoup. Celle-ci n’a
jamais produite au niveau attendu. Pire, elle connaît actuellement une nouvelle série de travaux pour 4,2 millions, la tranche précédente n’ayant rien apporter de plus. Si le préfet de Mayotte se réfugie derrière le fait que le territoire connaît une sécheresse exceptionnelle, il est à noter que la dernière en 2017 n’a pas permis de tirer les leçons. Peu de projets ont vu le jour (d’autres usines de dessalement, pas de troisième retenue collinaire, un réseau vieillissant). Comme si ce qui arrivait aujourd’hui n’avait jamais été anticipé.
L’année dernière, le calendrier des coupures avait été modifié au début du mois de février, mais pour réduire la fréquence des interruptions de deux à une par semaine, avant de prendre fin quelques semaines plus tard. Cette fois-ci, il va falloir s’habituer à voir son robinet vide beaucoup plus souvent dans un mois.
DOSSIER
ENVIRONNEMENT LES AGRICULTEURS PROFONDÉMENT INQUIETS FACE AU MANQUE D’EAU
Alors que la saison des pluies n’a jamais vraiment démarré et que le manque d’eau est criant sur l’île, les agriculteurs s’inquiètent. Les cultures en maraîchage seront les plus impactées, ce qui pourrait engendrer des difficultés financières pour les producteurs, ainsi qu’une hausse des prix.
Il pleut deux fois moins que d’ordinaire et la saison des pluies n’a jamais vraiment commencé. Tels sont les constats dressés par Météo-France dans son bulletin du 9 mars. Le déficit en eau est en moyenne de 50 % fin 2022 et début 2023. Une situation qui inquiète particulièrement les agriculteurs. « Je n’ai jamais vu ça, je n’arrive même pas à voir le niveau d’eau au fond de mon puits », alerte Ali Ambody, président du syndicat des éleveurs de Mayotte, qui élève des bovins et cultive des fruits et légumes à Ouangani.
À proximité du pôle agricole de Mro Mouhou, à Bandrélé, la rivière réputée pour couler toute l’année, serait elle aussi quasiment à sec. « Deux maraîchers, installés dans cette zone de l’Établissement public foncier et d'aménagement de Mayotte (Epfam), n’ont plus du tout accès à l’eau, hormis celle de leurs réserves », continue Ali Ambody. Le manque d’eau se ferait d’ailleurs d’autant plus sentir dans le nord. Zone connue pour être la plus humide de l’île car elle accueille la
« Cela aura forcément un impact sur la qualité des produits »Ali Ambody, président du syndicat des éleveurs de Mayotte et agriculteur à Ouangani, s’inquiète de voir le niveau de son puits si bas.
retenue collinaire de Dzoumogné, l’un des deux grands réservoirs alimentant Mayotte en eau. En février, le comité de suivi de la ressource en eau notait d’ailleurs que le bassin était rempli à 25% seulement.
Une sécheresse et un manque d’eau qui fragilisent particulièrement le maraîchage. « Ce sont les cultures les plus gourmandes en eau. Cela aura forcément un impact sur la qualité des produits » , souligne Martin Khuu, responsable d’accompagnement au syndicat des jeunes agriculteurs qui recense leurs « nombreuses inquiétudes » Ali Ambody, qui vient de planter ses maniocs, craint que ces derniers ne grossissent pas. C’est aussi ce que pressent Soumaila Moeva, président des jeunes agriculteurs : « On n’a pas pu planter comme on voulait. Une grande partie de mes plants de moringa n’ont pas résisté alors qu’ils ont la réputation de bien supporter la sécheresse »
La récolte des agrumes, un premier indicateur
Résultat : les professionnels anticipent déjà des difficultés financières pour certains agriculteurs, et
une hausse des prix de certains produits. D’autant que les maraîchers ont du mal à relancer de nouveaux cycles de production. Mais les véritables conséquences du manque d’eau devraient se faire sentir dans les semaines voire les mois à venir. Selon les agriculteurs, le premier indicateur sera la récolte des agrumes, qui commencera début avril. « Les premières oranges arrivent à ce moment-là. Il y a un risque qu’elles soient petites et qu’elles n’aient pas de goût » , indique le responsable d’accompagnement des jeunes agriculteurs.
Le président du syndicat, Soumaila Moeva, estime de son côté qu’il faut attendre les mois de mai et de juin pour voir les effets de la sécheresse. Tous espèrent en tout cas que la saison des pluies n’est que décalée, et qu’elle s’étendra au moins jusqu’à la mi-avril. « Si nous sommes déjà à la fin de la saison, c’est catastrophique » , estime Martin Khuu.
DOSSIER
Axel NodinotSOCIÉTÉ LES MAHORAIS ONT LA GORGE SÈCHE
Cette semaine, les autorités locales ont décidé de restreindre encore la consommation d’eau après le ramadan, alors que les deux coupures hebdomadaires étaient déjà indignes pour un pays tel que la France. Ainsi que pour la population mahoraise, qui doit (sur)vivre en s’adaptant à ce manque d’eau pour le moins handicapant.
« Il faut choisir entre le champagne pour quelquesuns et l’eau potable pour tous » , déclamait en son temps le leader burkinabé Thomas Sankara. De l’autre côté du continent africain, les Mahorais se passeraient bien volontiers de bulles. Alors que l’île au lagon est frappée depuis plusieurs années par des coupures – prévues ou intempestives – et que ses habitants doivent déjà s’y adapter, de nouvelles restrictions ont été décidées cette semaine, à cause des très faibles niveaux des retenues collinaires
de Dzoumogné et Combani. Zabibou, mère de deux enfants habitant à Koungou et travaillant à Kawéni, essaie tant bien que mal de s’en sortir.
« Les politiciens n’ont pas de coupures, c’est injuste
« Je me lève à cinq heures pour préparer les enfants, explique la jeune femme. Pour les laver, j’ai dû acheter un gros récipient pour faire des réserves, et pour que mon mari et moi puissions prendre des douches, sans oublier
l'utilisation des toilettes ! » En plus de cet énorme seau, la petite famille dispose d’un second récipient, plus petit, destiné à la cuisine. « Je renouvelle l’eau à chaque fois qu’elle est disponible, afin d'avoir de l'eau propre pour faire à manger, continue Zabibou. Je sais que ça contribue à l'accélération de l'épuisement de l'eau, mais le fait de savoir qu'une coupure peut survenir à n'importe quel moment, ça me pousse à faire des réserves. »
Malgré ces dispositions, la mère de famille reconnaît que « l'hygiène n'est pas au maximum, comme il faut faire attention à la quantité qu'on utilise » . Excédée comme beaucoup d’autres résidents de l’île, elle déplore que la classe moyenne paie pour les autres : « Je comprends que certains quartiers défavorisés n’aient pas de coupure, mais pourquoi alourdir encore les nôtres ? J’ai aussi entendu que les politiciens n’ont pas de coupures, c’est injuste ! » . Il y a tout juste un an, Françoise Fournial, directrice de la Mahoraise des Eaux, nous avouait que fournir de l’eau aux Mahorais était « sportif » . « On n’a pas le droit d’arrêter, à aucun moment, on n’a pas le droit à l’erreur » , déclarait-elle, consciente de courir après la courbe démographique exponentielle du territoire.
par exemple, « ne comprend pas pourquoi le Département investit de l'argent dans des projets qui pourraient attendre plutôt que sur la problématique de l'eau, ne construit pas d’usine de dessalement, de retenues collinaires, de barrages là où il pleut beaucoup » . Attendus de pied ferme, ces grands projets ont en effet pris du retard. Il y a quelques mois, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) alertait pourtant les parlementaires – la députée Estelle Youssouffa et le sénateur Thani Mohamed Soilihi étaient présents – sur la nécessité de construire des infrastructures de production et la troisième retenue collinaire dans les plus brefs délais, ainsi qu’une seconde usine de dessalement en 2023. Pour rappel, la première du genre, en Petite-Terre, n’atteint qu’un niveau médiocre de production, et nécessite des investissements non négligeables pour la remettre à niveau.
Car pour la mère de famille, c’est clair, « mieux vaut avoir de l'eau que de l'électricité » « Avec l'eau on mange, sans eau non » , conclut-elle, prenant l’exemple de celles et ceux vivant dans le bidonville de Kawéni : « ils n'ont pas d'électricité mais se débrouillent pour avoir de l'eau » . Zabibou, comme beaucoup d’autres, se tourne donc également vers l’eau en bouteille. Mais celle-ci n’est déjà pas accessible à tous, étant donné son prix. De plus, les packs d’eau subissent régulièrement des hausses spectaculaires suivant la demande de la population, comme en 2022, lorsque les taux préoccupants de manganèse dans l’eau du robinet poussaient les ménages mahorais à remplir leurs caddies de bouteilles.
Vers une nouvelle hausse des packs d’eau ?
Et, selon Daniel Zaïdani, conseiller départemental de Pamandzi et de l’opposition, les choses pourraient empirer. « Dans le cadre de l’Oudinot du pouvoir d’achat et du dispositif BQP+ [Bouclier qualité prix, NDLR], les représentants de la grande distribution signataires de cet accord s’étaient engagés à maintenir les prix de certains produits jusqu'en mars 2023 uniquement » , rappelle-t-il dans un communiqué. L’ancien président du Conseil général explique également que « l’octroi de mer sur les bouteilles d’eau est actuellement à 0% et passera à 5% à partir du 24 mai prochain […]. Cela entraînera très probablement une nouvelle hausse du prix de l’eau ». Fixée par le Conseil départemental, cette hausse de l’octroi de mer pourrait être freinée par la préfecture de Mayotte, qui envisage de « contrôler le prix de l’eau potable en bouteille », toujours selon Daniel Zaïdani, afin de prendre la suite du BQP+ et d’éviter une trop forte hausse du prix des packs d’eau, dans le contexte inflationniste et de pénuries d’eau que Mayotte ne connaît que trop bien.
Seulement, aucune excuse n’est valable pour les citoyens mahorais, qui voient leur droit fondamental à l’eau émaillé de ces manques chroniques. Zabibou,
« Mieux vaut avoir de l’eau que de l’électricité »Jéromine Doux
CHANFI : LA PREMIÈRE PIERRE POSÉE À PAMANDZI !
ÉLUS ET CADRES DE LA SOCIÉTÉ IMMOBILIÈRE DE MAYOTTE (SIM) ÉTAIENT RÉUNIS, CE MARDI MATIN, À PAMANDZI POUR OFFICIALISER LE LANCEMENT DE L’OPÉRATION CHANFI : UNE CONSTRUCTION DE 38 LOGEMENTS LOCATIFS MIXTES ET DE TROIS ESPACES COMMERCIAUX, DONT LA LIVRAISON EST PRÉVUE DANS MOINS DE DEUX ANS.
Sur un peu de ciment étalé à la truelle, chacun pose son parpaing symbolique. Quelques sourires pour les photographes, qui immortalisent – ce mardi matin – le lancement officiel des travaux de l’opération baptisée Chanfi, portée par la Société immobilière de Mayotte (Sim) et conventionnée avec la mairie de Pamandzi. Une cérémonie était organisée pour célébrer la pose de ces premières pierres.
Concrètement, 38 logements pousseront sur sept étages, à proximité de l’aéroport international Marcel-Henry, sur une parcelle de 1.660 m² adjacente au centre de rétention administrative offrant une vue imprenable sur le lagon. Quinze sont destinés au prêt locatif social (PLS), 23 sont classés « logement locatif intermédiaire » (LLI). Trois espaces commerciaux totaliseront 250 mètres carrés d’espace de vente. Enfin, cinquante places de parking sont prévues. « Nous partons pour 22 mois de travaux », renseigne Stefania Merzario, l’architecte en charge du projet, soulignant que le bâti est réfléchi pour favoriser « la ventilation naturelle »
Sous les yeux de la conseillère départementale de Pamandzi, Soihirat El Hadad (gauche), la présidente de la Sim, Zaounaki Saindou (droite), lance officiellement les travaux de l’opération Chanfi.
UNE OPÉRATION VITRINE
« C’est une belle opération qui favorise la mixité sociale et fonctionnelle : on a du logement social, du logement intermédiaire et des commerces. Le site est magnifique, avec une très belle vue. Il s’agit pour nous de montrer que la Sim sait faire autre chose que juste du logement social ! », plaide Ali Ahmed Mondroha, le directeur général. « Nous sommes ici à l’extrême sud de la Petite-Terre : c’est la porte d’entrée de Mayotte… un endroit où l’île doit montrer son meilleur visage aux visiteurs ! », abonde Ibrahim Madi Mdahoma, le premier adjoint au maire de Pamandzi, ravi par le projet qu’il juge « élégant » « Nous manquons tant de logements dans la commune… et c’est un quartier qui a fortement besoin de commerces de proximité ! », argue-t-il.
Avec un loyer de sortie compris entre 8 et 10€ du m² pour les quinze logements PLS, Chanfi viendra étoffer en partie l’offre de logement social de la commune de Pamandzi. « Nombreux sont les gens qui ne parviennent à accéder à la propriété ou au parc locatif privé », se désole l’adjoint au maire, qui assure que la municipalité redoublera d’efforts en ce sens dans les mois à venir. « C’est un défi que nous nous devons de relever », ajoute Soihirat El Hadad, la conseillère départementale du canton de Pamandzi.
Les 38 de Chanfi s’ajoutent donc aux « 1.700 logements actuellement en construction » de la Sim rapporte la présidente Zaounaki Saindou, « avec des livraisons prévues d’ici 2025 ». La Sim, rappelle-t-elle au pupitre, « a vocation à tripler son parc dans les dix ans à venir », pour passer de 2.600 à plus de 7.000 logements en gestion. « Cela représente environ 120 millions d’euros d’investissements annuels »
LES DÉCHETS, CE FLÉAU DES MANGROVES
À Mayotte, les milieux aquatiques et les zones humides sont particulièrement menacés par différentes pressions exercées, pour la plupart anthropiques. Afin de lutter contre la pollution et de préserver ces milieux, la communauté d’agglomération Dembéni – Mamoudzou (Cadéma), mène des opérations de nettoyage et de gestion des déchets dans les cours d’eau et les mangroves sur l’ensemble de son territoire.
Les mangroves et rivières de l’île sont de plus en plus « des déchetteries à ciel ouvert, où l’on retrouve la présence de macro-déchets, comme des plastiques, des pneumatiques ou des encombrants » , annonce le président de la Communauté d’agglomération Dembéni – Mamoudzou (Cadéma), Rachadi Saindou, lors d’une conférence de presse organisée ce mercredi matin à M’gombani. Augmentant la présence de sédiments dans les cours d’eau, ces derniers finissent dans le lagon en nuisant à la survie des écosystèmes et à la préservation de ces milieux, asphyxiant les coraux. Le récif corallien mahorais est donc, lui aussi, « sous pression »
C’est dans ce contexte que la Cadéma mène des opérations d’entretien, de nettoyage
et de gestion des déchets dans les cours d’eau et les mangroves sur son territoire. Réalisées dans le cadre de la compétence de gestion des milieux aquatiques et de prévention des inondations (GEMAPI), ces actions sont menées dans le but de « préserver nos zones humides et lutter contre la pollution » , complète le président. La zone d’intervention de l’intercommunalité dans les mangroves représente 200 hectares.
Déjà 172 tonnes de déchets collectées
Les chantiers ont débuté en novembre dernier. Depuis, une vingtaine ont été réalisés, à raison « d’un chantier par semaine » , note le président. Depuis le
lancement du projet, ce sont 172 tonnes de déchets - ordures ménagères, encombrants métalliques ou déblais - qui ont été collectées, soit dix tonnes ramassées en moyenne. La surface nettoyée représente 11.626 m². Les équipes de nettoyage, séparées en quatre lots géographiques - au travers d’un accord cadre à bons de commande - pénètrent jusqu’à cinq mètres à l’intérieur des mangroves. Les déchets proviennent, pour la plupart, des cours d’eaux qui amènent les détritus jetés en amont, jusqu’aux mangroves.
« En termes d’enjeux, les mangroves sont notre meilleur atout pour s’adapter au changement climatique » , explique Christian Beillevaire, responsable de l’antenne mahoraise du Conservatoire du littoral. En effet, elles permettent une filtration de toutes les pollutions, mais représentent également une nurserie pour différentes espèces de poissons. « C’est un ouvrage de génie écologique, que l’on ne peut pas reproduire » , ajoute-t-il. Cette démarche mise en place par l’intercommunalité, entend s’inscrire dans une politique de préservation des milieux aquatiques et de la biodiversité. « Nous œuvrons à construire un territoire durable, que nous serons fiers de transmettre aux générations futures » , annonce fièrement Rachadi Saindou. L’intercommunalité investit 400.000 euros par an pour ces opérations
réalisées dans les huit cours d’eaux principaux, les affluents, les ravines et dans les mangroves. « Nous devons agir collectivement et ce, dès maintenant » , lance-il.
Une valorisation de la mangrove
La sensibilisation des usagers et habitants aux questions de l’environnement est une autre mission développée par la Cadema. « Notre action ne s’arrête toutefois pas à ces chantiers de nettoyage, mais s’accompagne de sensibilisation par nos brigades écogestes » , notifie le président. En effet, des actions de sensibilisation à l'environnement sont mises en place dans les mangroves, notamment au travers de visites pour les scolaires, afin de montrer l’importance des palétuviers à Mayotte. Dans le 101e département, sept formes de palétuviers existent, dont trois endémiques. En complément à ces actions de nettoyage, Nassuf Eddine Daroueche, vice-président de la Cadéma explique que, « pour la nouvelle génération, nous voulons garder cet aspect mangrove » dans le quartier de M’gombani, qui représente l’une des plus importantes mangroves du territoire de l’intercommunalité. Pour cela, des îlots de fraîcheurs vont être créés, pour rappeler « l’aspect boisé » des palétuviers. L’ensemble des places de ce quartier est concerné par ce chantier, qui s’inscrit dans le projet « Action cœur de ville » n
JEUNESSE (4/6) :
TROIS HISTOIRES
MAHORAISES
AGRÉGÉ DE LETTRES MODERNES ET DOCTEUR EN LITTÉRATURES FRANCOPHONES, CHRISTOPHE COSKER EST L’AUTEUR DE NOMBREUX OUVRAGES DE RÉFÉRENCE SUR LA LITTÉRATURE DE L’ÎLE AUX PARFUMS, NOTAMMENT UNE PETITE HISTOIRE DES LETTRES FRANCOPHONES À MAYOTTE (2015) DONT IL REPREND, APPROFONDIT ET ACTUALISE, DANS CETTE CHRONIQUE LITTÉRAIRE, LA MATIÈRE.
Lorsque Yoanne Tillier fait paraître, dans la collection « Jeunesse » de la maison d’édition L’Harmattan, La Porte des djinns à Mayotte, en mars 2006, il est suivi de près par un autre écrivain qui raconte des histoires à destination des enfants : Danièle Fossette. Cette dernière publie en effet, dans la même collection, juin 2006, Le Gâteau de Madame Lapoule. Dans ce premier ouvrage, qui s’adresse à des élèves de l’école primaire, l’auteur choisit un volatile que tout le monde connaît, une poule dont les œufs serviront de base à la recette d’un gâteau. Mais la poule a oublié les autres ingrédients qu’elle va donc devoir s’efforcer de retrouver. L’enfant rira alors d’une poule qui doit faire attention à ses mabawa, ailes de poulet en langue vernaculaire et plat particulièrement apprécié par les Mahorais. Il y a ensuite un accrochage avec un zébu qui se sent insulté par la recherche du lait/laid. Le dernier ingrédient découvert par accident est un ananas. Et le résultat de cette quête en forme de devinettes, c’est un gâteau au coco et à l’ananas dont la recette officielle termine l’ouvrage.
Dans son deuxième ouvrage, Danièle Fossette s’intéresse à Trois enfants et une baleine à Mayotte. Il s’agit d’abord de mettre en scène la découverte d’un lieu :
« En chemin, Marine découvre son nouveau « pays » : des arbustes aux fleurs rouges débordent des palissades de feuilles tressées, des cocotiers à la tête ébouriffée se balancent mollement, des femmes portent des tenues hautes en couleur. Le long de la route, la mer remue gentiment quelques pirogues. » (p. 11-13)
C’est aussi l’occasion de la découverte d’une nouvelle langue, présentée de la façon goguenarde suivante :
« - Jéjé, Boueni ! Et devant l’air étonné de Marine, elle ajoute : « ça veut dire bonjour, Madame, comment allez-vous ? »
- Il faut répondre Ndjéma, autrement dit « ça va bien, merci » dit son mari avec un large sourire. Puis il ajoute pour les taquiner : c’est comme cela qu’on se dit bonjour en France, non ? »
Mais c’est aussi et surtout un roman pour la jeunesse qui manifeste un souci de l’environnement, raison pour laquelle son climax est le sauvetage d’un baleineau pris dans un filet par Marine, Hadidja et Ayman. L’auteur milite en effet pour l’association Megaptera qui vise à protéger, observer et conserver les mammifères marins.
Pour son troisième et dernier ouvrage à ce jour, Danièle Fossette change d’éditeur et choisit Orphie pour un album destiné
à la jeunesse et richement illustré par Franèk Pralat. Par ennui, la princesse Agoa décide de créer une île dans l’océan Indien. Alors qu’elle convoque tous les animaux marins pour recevoir des conseils sur la forme de l’île, seul l’un d’entre eux ne répond pas à l’appel et n’est pas prêt à tout pour que l’île lui ressemble. Il s’agit de l’hippocampe, trop occupé
par sa progéniture. Touché par son comportement, la princesse donne sa forme à l’île…
Christophe CoskerSPORT
Calendriers - classements - résultats
BASKET
Prénationale masculine
Playoffs
Match aller : Rapides Éclairs (4) 57–60 Vautour club de Labattoir (1)
Match retour : Vautour club de Labattoir (1) – Rapides Éclairs (4)
Match aller : Basket club de Mtsapéré (3) 79–60 Étoile bleue de Kawéni (2)
Match retour : Étoile bleue de Kawéni (2) 69–70 Basket club de Mtsapéré (3)
Finale : Après le ramadan Basket club de Mtsapéré (3) – Vautour club de Labattoir (1)
BASKET
Prénationale féminine
Playoffs
Match aller : Golden Force (3) 28–89 Fuz’Ellips de Cavani (2)
Match retour : Fuz’Ellips de Cavani (2) – Golden Force (3)
Match aller : Magic Basket Passamaïnty (4) 54–63 Basket club de Mtsapéré (1)
Match retour : Basket club de Mtsapéré (1) – Magic Basket Passamaïnty (4)
Finale : Après le ramadan
Fuz’Ellips de Cavani (2) – Basket club de Mtsapéré (1)
HANDBALL
Poule haute masculins
HANDBALL
Poule relégation masculins
HANDBALL
Prénationale féminine
Journée 20
Moinatrindri HC 20–0 Doujani HC
HC Passamaïnty – TCO Mamoudzou
HC Select 976 57–19 AJH Tsimkoura
HC Kani Kéli 24–44 ASC Tsingoni
PC Bouéni 29–27 Haima Sada
HC Bandrélé – CH Combani
Journée 21 – 28 au 30 avril 2023
Doujani HC – TCO Mamoudzou
Moinatrindri HC – HC Select 976 ASC
– HC Passamaïnty
VENDREDI 24/03
SORTIES NATURALISTES
Îlot des aviateurs, infos réservation : 0269 630481
SAMEDI 25/03
SORTIES NATURALISTES
Bivouacs tortus à Saziley, infos réservation : 0269 630481
PEFOU ORCHESTRA – LA FANFARE MAHORAISE
Au chato café, à partir de 20h, PAF : 5e, Resto sur place, infos : 0639 21 36 31
CIRQUE – LULU’S PARADISE
APREM JEUX DE SOCIETE
Au chato Café, à partir de 14h30
AFTER PLAGE
TOUS LES DIMANCHES
Chez KINA COMEAGAIN, cours de Kizomba, entrée libre, bar & restauration, infos : 0693 30 52 28
ATELIER DE SENSIBILITE SUR LA NUTRITION DURAN LE RAMADAN
À la MJC de Tsoundzou 2, de 7h30 à 12h, organisé par CCAS de MDZ, ARS etc..
Pole culturel de Chirongui, tarifs : 10€, 7€, 5€, à 19h30, à partir de 10 ans
SWEET LIKE HONEY
Au Mermoz, Kizomba Sucré, entrée libre, à partir de 19h, infos : 0639 61 14 20, places limitées
DIMANCHE 26/03
ASSEMBLEE GENERALE INSCRIPTIONS COURS & STAGE
Déjeuner convivial et familial, à partir de 9h30, infos : 0639 76 31 11, mayvoile976@gmail.com
LEVER DE SOLEIL SUR LE MONT CHOUNGUI
Choungui, de 02h30 à 06h30
JOURNEE DISTILLATION D'YLANG
FOIRE AGRICOLE - ARTISANAT – COMMERCE – GASTRONOMIE
Au marché de Koungou, a coté de la poste, de 8h à 17h, infos : 0639 23 49 88
Avec Malavounie mahoraise 09h30-15h
SORTIES NATURALISTES
Bivouacs tortus à Saziley, infos réservation : 0269 630481
MAGAZINE D’INFORMATION NUMÉRIQUE HEBDOMADAIRE
Edité par la SARL Somapresse au capital de 20 000 euros
7, rue Salamani
Cavani M’tsapéré
BP 60 - 97600 Mamoudzou
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# 1036
Couverture : crise de l'eau. Coupures 4/7jours
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Alexis Duclos
Saïd Issouf
Lucas Philippe
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Première parution
Vendredi 31 mars 2000
ISSN : 1288 - 1716
RCS : n° 9757/2000
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