CHRONIQUE
par STIJN BLANCKAERT, Porte-parole de Freesponsible
Le magazine du garagiste et du carrossier Une édition
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Les carburants synthétiques comme solution de réduction de CO2? Les constructeurs automobiles lancent aujourd’hui une voiture électrique à batterie après l’autre, contraints par les obligations plus strictes en matière de CO2. Les moteurs à combustion interne sont considérés comme une chose du passé. Mais est-ce vraiment le cas ? Les carburants synthétiques ou «e-fuels » ne constituent-ils pas une alternative ? Afin de réduire les émissions de CO2 et de ralentir le réchauffement climatique, l’électrification des voitures est la solution proposée par les gouvernements. Que cela nous plaise ou non, nous devrons tous aller vers la voiture électrique et, d’ici 2030 dans beaucoup de pays, il sera interdit aux constructeurs de vendre de nouvelles voitures équipées uniquement d’un moteur à combustion interne. L’électrification est en effet un bon moyen de réduire les émissions de CO2. Cependant, cette solution n’est pas réalisable ou réaliste pour tout le monde, ne serait-ce qu’en raison du prix de revient actuel des voitures électriques ou parce que tout le monde n’a pas la possibilité de les recharger. En outre, il est bien sûr vrai que même en 2030, environ 80 % de toutes les voitures en circulation auront toujours un moteur diesel ou à essence. Ces voitures ne disparaîtront pas soudainement du trafic. Il est donc utile d’examiner les alternatives à la lumière des
développements récents dans le domaine des carburants synthétiques. Plusieurs constructeurs automobiles et entreprises technologiques, comme Porsche et Bosch récemment, innovent en développant des carburants synthétiques. Il s’agit de carburants essence ou diesel qui ne sont pas produits à partir de pétrole, mais à partir d’une combinaison d’hydrogène et de CO2 provenant de la biomasse, en utilisant de l’électricité renouvelable pour produire le carburant. L’avantage ? Ces carburants synthétiques émettraient jusqu’à 85 % de CO2 en moins que l’essence ou le diesel fossiles, auraient le même impact climatique que les voitures électriques et pourraient donc contribuer parfaitement à la réalisation des objectifs en matière d’émissions. Toutes les voitures diesel ou essence existantes peuvent fonctionner sans problème avec ces e-carburants et ne doivent donc pas être remplacées prématurément. Ceux qui
ne disposent pas d’une possibilité de recharge pour un véhicule électrique peuvent ainsi réduire leur impact sur le climat. L’infrastructure existante qui sert actuellement à distribuer les combustibles fossiles peut continuer à être utilisée et le réseau électrique serait moins sollicité. Quand on sait que des carburants synthétiques neutres pour le climat peuvent être utilisés dans toutes les voitures à moteur à combustion existantes et qu’ils peuvent parfaitement coexister avec les voitures électriques à batterie, il semble que ce soit une occasion à ne pas manquer pour nos gouvernements de soutenir leur développement et de donner au conducteur la possibilité de poursuivre sa mobilité individuelle sans rendre cette mobilité inabordable. Ce dernier point est en effet la crainte de nombreux conducteurs qui n’ont tout simplement pas les moyens d’acheter une voiture électrique ou ne pourraient pas l’utiliser en pratique.
Mai 2021
Info GARAGE 51
