ElectroVision 2021 nr 5 - FR

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ELECTROVISION Nelectra, Fédération pour le secteur de l’electro, Stationlei 78 1/1, 1800 Vilvoorde / Mensuel (6 x an) - trente-deuxième année / Bureau de dépot 2030 Antwerpen X / P2A9571 − octobre 2021 – 5

LE MENSUEL POUR LE SECTEUR DE L'ELECTRO

DANS CETTE ÉDITION  Dossier outils  Holstra mise sur l’automatisation en raison de sa facilité d’utilisation  Nelectra en entretien avec Françoise Chombar sur STEM  La directive Machines : exigences de sécurité pour les machines dans l’Union européenne


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LES RÉFLEXIONS DE VIVIANE

La fin de la phase fédérale de la gestion du Covid en vue ? À l’heure où j’écris ces mots, le Premier ministre s’adresse à la population à l’occasion de la conférence de presse Covid du comité de concertation. Une habitude qui nous est familière depuis mars 2020. Il est 18 h en ce vendredi soir. Les collaborateurs de Nelectra se tiennent prêts à communiquer les

nouveautés à nos membres avec leur promptitude habituelle. Cette fois, notre secteur est concerné lui aussi. En Flandre, l’obligation du port du masque dans les magasins disparaît. Bruxelles et la

Wallonie préfèrent encore attendre vu leurs chiffres moins favorables. Les villes de la périphérie

bruxelloise se concertent. Avant cela déjà, le guide générique pour le secteur de l’installation avait été modifié. Les ouvriers peuvent à nouveau partager une camionnette, moyennant le port du

masque bien entendu. Un grand soulagement. Ces derniers mois, Nelectra a plaidé sans relâche pour un assouplissement facilitant l’activité de nos entreprises – dans le respect absolu de la situation sanitaire de chacun, évidemment. Car c’est bel et bien le plus important.

Il semble que cette conférence de presse doive être l’une des dernières organisées par le comité de

concertation. La fin de la phase fédérale de la gestion du Covid est en vue, même si nous ne devons pas crier victoire trop vite et si la prudence reste de mise, avec l’application de mesures simples dont je pense que nous ne devons pas trop nous plaindre.

C’est donc l’occasion de féliciter les équipes de Nelectra pour le travail accompli au cours de la

période que nous venons de traverser. Notre FAQ corona, la communication rapide et limpide aux

membres durant les week-ends faisant suite aux conférences de presse du comité de concertation, l’aide apportée sur toutes sortes de questions liées aux interprétations ambiguës, notre travail de

lobbying (parfois invisible)... Les membres nous ont heureusement témoigné leur reconnaissance, et c’est extrêmement agréable.

Et nous continuons notre travail. Notre magazine ElectroVision montre clairement le nombre de

dossiers auxquels s’intéresse Nelectra en vue de suivre la situation de ses membres et leur faciliter la vie.

Cet automne, nous rencontrons les organisations syndicales en vue de conclure des conventions de travail sectorielles satisfaisantes. Nous espérons qu’aujourd’hui, plus que jamais, le bon sens

l’emportera et que nous parviendrons à préserver l’attractivité de notre secteur compte tenu des

circonstances difficiles dans lesquelles les entreprises et leur personnel ont dû travailler depuis un an et demi.

Et nous n’oublions pas non plus la transition énergétique. Nous continuons de demander avec insistance l’adoption d’une méthodologie tarifaire correcte. Car on oublie encore trop souvent qu’il existe des milliers de familles qui ne peuvent pas bénéficier d’un tarif social et qui sont ainsi autant de pions sur l’échiquier des décideurs politiques.

Nelectra demande aux autorités de faire rapidement l’inventaire des difficultés, de bien cadrer les solutions, de communiquer des chiffres corrects et d’évaluer

le caractère abordable. Dans le cas contraire, la transition énergétique restera un vœu pieux.

Des réactions ? Viviane Camphyn Administratrice déléguée de Nelectra viviane.camphyn@nelectra.be

09:10

3


4 SOMMAIRE

20 8

Françoise Chombar : « Les STEM sont un moyen d’arriver à un meilleur équilibre entre les genres »

31

La personne derrière Pierre Debatty (SLV)

Assouplissement des mesures sanitaires: puis-je organiser une journée portes ouvertes, un salon ou autre événement ?

Magazine d’information pour les professionnels du secteur de l’électro. ElectroVision/ElektroVisie a un tirage de 8.019 exemplaires. ElectroVision est un mensuel publié par Nelectra asbl : Nationaal Verbond van Zelfstandige Elektriciens en Handelaars in Elektrische Toestellen, Stationlei 78 boîte 1/1, 1800 Vilvoorde BE 0410 342 662 RPM Bruxelles · T: 02 550 17 11, info@nelectra.be, www.nelectra.be/fr/home comité de rédaction Viviane Camphyn, Eric Claus, Linda Claeys, Fallon Declerck, Pieter Feys, Els Heyrman, Ludo Holemans, Ronny Lannoo, Rudy Van den Bergh, Danny Hermans, Denise Weyers, Dirk Van Steenlandt

Rédacteur-en-chef Els Heyrman 02 550 17 21 els.heyrman@nelectra.be régie publicitaire TREVI · Thomas Lannoo Meerlaan 9 · 9620 Zottegem 09 360 62 16 thomas.lannoo@trevi-regie.be

reportages Linda Claeys linda.claeys@nelectra.be éditeur responsable Viviane Camphyn Stationlei 78 bus 1/1 · 1800 Vilvoorde 02 550 17 11 traduction Akira Translations

imprimerie Bredero Graphics administration Nadia Van Nuffel · 02 550 17 17 nadia.vannuffel@nelectra.be Marian Hemerijckx · 02 550 17 18 marian.hemerijckx@nelectra.be cover Pat Verbruggen

Les articles et les annonces paraîssent sous la responsabilité de leurs auteurs et annonceurs. La réproduction des articles est autorisée après autorisation écrite de l’éditeur. Membre de l’Union des Editeurs de la Presse Périodique

Nelectra utilise vos données personnelles à des fins de gestion de ses membres et prospects. Si vous ne souhaitez pas que vos données soient utilisées à ces fins, il vous suffit de nous le signaler par courriel à l’adresse info@nelectra.be. Vous pouvez consulter et faire modifier vos données sur simple demande, avec preuve de votre identité, auprès de Nelectra, Stationlei 78 bus 1/1, 1800 Vilvoorde, ou via info@nelectra.be. Pour toute question ou plainte relative au traitement des données, vous pouvez directement vous adresser à l’Autorité de protection des données. Vous trouverez notre politique générale en matière de protection de la vie privée sur notre site web www.nelectra.be. Vos données nous sont peut-être parvenues via une base de données externe. Vous pouvez obtenir de plus amples informations sur simple demande.


SOMMAIRE

23 3

6 8

Appareils électroménagers intelligents : où en sont les fabricants ?

Les réflexions de Viviane

17

Nouvelles sectorielles

La fin de la phase fédérale de la gestion du Covid en vue ?

19

Holstra mise sur l’automatisation en raison de sa facilité d’utilisation

Y a-t-il encore moyen de réparer les outils professionnels ?

20

Nelectra vous informe 8 10 12 13

14 15

16

Allô Nelectra? Évaluation des nouvelles règles d’acceptation des écochèques Pourquoi la poussière de quartz peut-elle être dangereuse ? Nelectra apporte son soutien à un mémoire de master consacré aux applications IoT et aux économies d’énergie À l’écoute du secteur Recupel teste l’IA pour la reconnaissance des déchets électroniques

Sécurité 16 18

Comment les incidents détectés sont-ils signalés ? New Security et Alia Security Day reprennent le service en présentiel !

Nelectra en entretien avec Françoise Chombar : « Les STEM sont un moyen d’arriver à un meilleur équilibre entre les genres »

22

Appareils électroménagers intelligents Où en sont les fabricants ?

24

Informations techniques 24 27 30

La directive Machines : exigences de sécurité pour les machines dans l’Union européenne La nouvelle norme NBN S21-100-1 version 2021 Comment activer une borne de recharge publique ?

31 6 questions à Pierre Debatty (Managing Director SLV)

5


6 NELECTRA

REND VISITE À SES MEMBRES

Holstra mise sur l’automatisation en Nous avons pris cette photo dans la salle d’exposition de Holstra à Bruges juste avant le congé du bâtiment. Comme d’habitude, c’est la folie, à cette époque de l’année. « Nous aimerions encore terminer 70 projets dans les jours à venir », explique Rimmert Van Maele, associé. « Heureusement, chaque mission ne prend que quelques heures. Nos 26 salariés en réalisent plusieurs par jour : qu’il s’agisse de placer un volet extérieur chez un particulier ou jusqu’à 40 écrans dans une maison de repos. » Les équipes de Holstra placent chaque année 1 000 nouvelles installations et réalisent 2 000 missions de service. « Le planning n’est pas une mince affaire, et il faut le faire chaque jour », plaisante Rimmert Van Maele. Lors de la visite du show-room, nous avons pu découvrir le vaste assortiment de portes de garage, volets, protections solaires, auvents, etc. Ils peuvent tous être actionnés à l’aide d’une application sur smartphone ou tablette, car Holstra joue clairement la carte de l’automatisation : « Cela fait des années que nous ne proposons plus de produits manuels. Nos installateurs techniciens s’occupent de l’installation, et prennent aussi le temps d’expliquer l’utilisation de nos produits aux clients. Chose qu’ils font par ailleurs très facilement grâce à la grande facilité d’utilisation des applications. L’automatisation est le summum de la commodité. La simulation de présence aux moments où la maison est vide l’illustre parfaitement : elle permet de commander les écrans ou volets depuis un transat au bord de la piscine à n’importe quel endroit dans le monde. » L’histoire d’Holstra est celle de sa croissance et de son ambition de servir au mieux le marché de Flandre occidentale. Ses fondateurs Nancy Stragier et Filip Holvoet ont créé leur entreprise à Wevelgem, en Flandre occidentale, en 1998. Dix ans plus tard, l’entreprise s’étendait à Alveringem après le rachat d’un concurrent. Et à Bruges, en 2017. « Avec ces 3 filiales, nous desservons toute la province », se félicite Rimmert Van Maele, qui a rejoint l’entreprise en 2011. Pour l’instant, l’entreprise familiale est aux mains de Filip Holvoet et Rimmert Van Maele, après le décès de Nancy Stragier, il y a un an. « Nancy était la force motrice de notre entreprise, et nous mettons chaque jour tout en œuvre avec l’équipe pour assurer la pérennité de l’entreprise qu’elle a contribué à créer. »

 Els Heyrman  Pat Verbruggen


NELECTRA REND VISITE À SES MEMBRES

n en raison de sa facilité d’utilisation

7


8 NELECTRA

VOUS INFORME

Allô, Nelectra ? En tant que membre de Nelectra, vous pouvez toujours vous adresser à nos conseillers pour leur poser vos questions d’ordre juridique, technique, social, fiscal... Voici quelques questions intéressantes qui ont été passées en revue le mois dernier.

Assouplissement des mesures sanitaires : puis-je organiser une journée portes ouvertes, un salon ou autre événement ? Lorsqu’un commerçant organise des portes ouvertes pendant ses heures d’ouverture normales et que les clients peuvent entrer et sortir librement, il ne s’agit pas d’un « événement » et les règles habituelles en vigueur pour les magasins restent d’application.

Contactez nos conseillers Nelectra pour tout complément d’information

En revanche, lorsqu’il y a invitation, que les invités se retrouvent dans le magasin après les heures d’ouverture normales ou sont invités dans un autre lieu, on peut effectivement considérer qu’il s'agit d’un événement : • Pour les événements comptant moins de 500 personnes (à l’intérieur) ou 750 personnes (à l'extérieur), plus aucune restriction n'est en vigueur depuis le 1er octobre 2021. • Les événements de grande envergure avec un plus grand nombre d’invités peuvent utiliser le ticket Covid Safe, auquel cas les masques et la distanciation ne sont pas non plus obligatoires. • Si vous décidez de ne pas utiliser le ticket Covid Safe pour un événement accueillant plus de 500 personnes à l’intérieur, le port du masque et la distanciation sont obligatoires. Ces obligations constituent le socle fédéral qui est applicable à l’ensemble du pays. Les autorités régionales ont la possibilité de prendre des mesures plus contraignantes si la situation épidémiologique le requiert et peuvent élargir l’utilisation du Covid Safe Ticket. A Bruxelles et en Wallonie le Covid Safe Ticket s’appliquera obligatoirement à partir de 50 personnes en intérieur et 200 personnes en extérieur et en dessous de ces jauges, le CST peut être utilisé sur base volontaire. Dans les deux régions cette obligation entrera en vigueur dans le courant du mois d'octobre 2021.

À quoi prêter attention lors de l’installation de câbles EXVB ? Freddy Steenackers freddy.steenackers@nelectra.be 02 550 17 23

La fiche technique de chaque câble reprend les applications indiquées (intérieur ou extérieur, résistance aux UV, etc.). Vous trouverez également de plus amples informations sur le mode de pose des canalisations dans le nouveau RGIE, dans la partie sur les influences externes du Chapitre 2.10 du Livre 1. On distingue deux modes de pose pour le câble EXVB :

1. Pose souterraine Fallon Declerck fallon.declerck@nelectra.be 02 550 17 14

L’EXVB Eca est un câble de distribution et de raccordement pour installations domestiques et industrielles souterraines basse tension de 0,5/1kV avec gaine en PVC renforcée. L’EXVB Eca peut être posé directement

dans le sol, avec une protection mécanique supplémentaire. Attention ! À partir du point où le câble sort du sol et pénètre dans un bâtiment (dans des espaces présentant un risque d’incendie normal) pour rejoindre le tableau de répartition, le câble EXVB doit être maintenu séparé de tout autre câblage.

2. Pose hors sol Lors de la pose, il convient de tenir compte des modes de pose décrits dans la Section 2.7.2. du Livre 1 du nouveau RGIE. On distingue deux modes de pose : le mode de pose « conduit » et le mode de pose « corbeau ». Lors du mode de pose hors sol, vous tiendrez compte : • Des fluctuations de température importantes : en cas de pose en plein air, la température peut fluctuer entre -15°C (gel) et 50°C (au soleil) ; • De la présence d’eau/de vapeur : elle peut facilement pénétrer dans les conduits. Une fois condensée dans le conduit, l’eau peut difficilement s’en échapper. Il est primordial de prévoir une évacuation pour cette condensation autour du câble (dans des environnements industriels très humides aux températures fluctuantes, des perforations sont aménagées sous les prises de contact IP54 ou interrupteurs pour cette raison) ; • D’une protection mécanique suffisante contre le possible impact d’objets (selon l’endroit : sécateur, pelle, taille-haie, etc.) ; • De l’évitement des vibrations indésirables qui peuvent occasionner des dommages, en cas de fixation sur des piquets ; • Du risque des rongeurs, friands de certains matériaux d’isolation ; • Des rayons du soleil : le câble est résistant aux UV et sera exposé à la lumière directe du soleil, en cas de pose hors sol. Toutes ces influences externes doivent être évaluées pour l’installation à réaliser. Remarque risque d’incendie : EXVB doit être installé séparément (pas en faisceau ni en nappe) (Eca). Le câble EXVB Eca affiche une classe d’incendie Eca selon EN 50 575 et doit être posé simplement selon le RGIE (pas en faisceau ni en nappe) et uniquement dans les pièces présentant un risque d’incendie normal. (FS)


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10 N E L E C T R A

VOUS INFORME

Évaluation des nouvelles règles d’acceptation des écochèques En raison de l’entrée en vigueur le 1er mars 2021 de nouveaux labels énergétiques européens pour quatre catégories d’appareils électriques, de nouvelles règles s’appliquent également depuis cette date à l’achat de ces appareils au moyen d’écochèques. À l’origine, les appareils électriques devaient posséder au moins un label A+ pour pouvoir être payés avec des écochèques. Le « + » disparaît toutefois du nouveau système, et les classes A ont été intentionnellement ouvertes au maximum. Une adaptation rapide de la réglementation s’imposait dès lors pour éviter que certains produits ne puissent soudainement plus être achetés avec des écochèques.

Le 3 mars 2021, le Conseil national du travail (CNT) a conclu une nouvelle convention collective n° 98/7 relative aux écochèques. Selon les nouvelles règles, ceux-ci pouvaient être utilisés pour l’achat des appareils électroménagers économes en énergie suivants : o Lave-linge et combinés lave-linge/ sèche-linge : à partir de la classe A o Lave-vaisselle : à partir de la classe C o Appareils de réfrigération : à partir de la classe D o Écrans électroniques (téléviseurs et moniteurs) : à partir de la classe D

Un élargissement est nécessaire pour les écrans Dès le début, Nelectra a signalé que les conditions imposées pour certaines catégories de produits étaient

trop strictes. Dans le cas des écrans électroniques notamment, pour lesquels le label énergétique D était le minimum exigé, les nouvelles règles n’étaient pas réalistes étant donné que l’on ne trouve actuellement (pour ainsi dire) pas de téléviseurs ni de moniteurs répondant aux critères de cette catégorie sur le marché. Selon notre analyse, la plupart des écrans relèvent du label F ou G. Cela signifie que, dans la pratique, les travailleurs n’avaient plus la possibilité d’acheter un téléviseur avec leurs écochèques. Avant l’été, nous avons obtenu une réévaluation des règles d’acceptation des écochèques dans la rubrique « Électro sobre en énergie ». Nelectra a été invité en tant qu’expert extérieur à participer aux réunions de la commission organisées sur ce point au sein du CNT, et a continué de plaider pour un assouplissement, de concert avec Unizo. À la mi-juillet, le CNT a publié une nouvelle convention collective n° 98/8 reprenant une liste modifiée relative aux écochèques. Cette CCT est en vigueur depuis le 1er septembre 2021. Le CNT a constaté un manque de données concernant le nombre de modèles de téléviseur et de moniteurs des classes A, B, C et D commercialisés en Belgique. Compte tenu de ces éléments et afin de préserver l’équilibre auquel le CNT aspire entre le critère du pouvoir d’achat et celui du caractère écologique, il a été décidé d’ajouter la classe E pour les téléviseurs et les écrans.

Nouveaux labels énergétiques pour les « sources lumineuses »

 Dès le début, Nelectra a signalé que les conditions imposées pour certains

affichages électroniques étaient trop strictes.

Depuis le 1er septembre 2021, les nouveaux labels énergétiques européens (de A à G) s’appliquent également aux lampes (LED, TL, lampes économiques, ampoules à incandescence...).


NELEC TR A VOUS INFORME

 Depuis le 1er septembre 2021, les nouveaux labels énergétiques européens (de A à G) s’appliquent aux lampes. L’adoption de

nouvelles règles d’acceptation des écochèques s’imposait donc également dans ce domaine.

L’adoption de nouvelles règles d’acceptation des écochèques s’imposait donc dans ce domaine.

Qu’en est-il des stocks existants ?

30 novembre 2021 s’ils relèvent au moins de la classe énergétique A+ (ancienne norme).

Dans cette perspective, le CNT a exprimé son inquiétude quant au fait que le label énergétique européen doit encourager l’achat d’appareils électriques écologiques et économes en énergie, mais qu’il ne doit pas entraîner une situation dans laquelle le consommateur n’aurait plus vraiment le choix en pratique en raison du petit nombre de produits disponibles dans cette classe et/ ou du prix particulièrement élevé de ces produits.

En ce qui concerne l’électro commercialisé pour la première fois avant le 1er novembre 2020, la réglementation européenne prévoit les exemptions suivantes en matière d’étiquetage :

La situation est différente en ce qui concerne les lampes. Les étiquettes mises sur le marché avant le 1er septembre 2021 pour les sources lumineuses doivent être remplacées par des étiquettes adaptées, même si elles sont imprimées ou fixées sur l’emballage, et ce au plus tard pour le 28 février 2023. En conséquence, les sources lumineuses mises sur le marché avant le 1er septembre 2021 sous l’« ancien » label énergétique européen A+ ou A++ (la classe énergétique la plus haute pour les sources lumineuses dans l’ancienne échelle) peuvent encore être achetées avec des écochèques jusqu’au 28 février 2023.

Compte tenu de tous ces éléments, le CNT estime que dans la nouvelle liste applicable à partir du 1er septembre 2021, les sources lumineuses possédant un label énergétique des classes A, B, C ou D doivent pouvoir être achetées avec des écochèques. Comme dans le cas des téléviseurs et des écrans, le CNT a l’intention de réviser la rubrique « Électro économe en énergie - Sources lumineuses » au plus tard fin 2021 en tenant compte des développements liés au label énergétique européen et des nouvelles constatations concrètes quant à la disponibilité et aux prix de ces produits dans chaque classe de le nouvelle échelle. Il est notamment prévu de pouvoir ajouter une ou plusieurs classes en cas de déséquilibre entre le critère du pouvoir d’achat et celui du caractère écologique.

o Si le fournisseur a mis fin à ses activités et que le commerçant ne peut plus obtenir de nouveau label énergétique pour les produits qu’il possédait déjà en stock avant le 1er novembre 2020, il peut continuer à vendre ces produits sous l’ancien label énergétique jusqu’au 30 novembre 2021. o Si aucun appareil du même modèle ni aucun appareil équivalent n’est plus mis sur le marché après le 1er novembre 2020 et si, en raison de méthodes de test différentes, des tests de modèles sont exigés pour le nouveau label énergétique, les producteurs sont exemptés de l’obligation de communiquer un nouveau label énergétique pour les produits mis sur le marché avant le 1er novembre 2020. Dans ce cas, le commerçant peut continuer à vendre ces produits sous l’ancien label énergétique jusqu’au 30 novembre 2021. L’ancienne échelle d’évaluation reste donc d’application pour les produits « en stock » faisant l’objet de ces exemptions. Cela signifie qu’il reste possible de les acheter avec des écochèques jusqu’au

Qu’en est-il des autres types d’appareils électriques ? Pour les autres produits concernés par le label énergétique européen (climatiseurs, appareils de cuisson, appareils de chauffage, etc.), aucun calendrier n’a encore été fixé pour l’introduction des nouvelles étiquettes. Pour le moment, les appareils électriques autres que ceux évoqués précédemment dans cet article peuvent encore être achetés au moyen d’écochèques s’ils disposent d’un « ancien » label énergétique européen des classes A+, A++ ou A+++.  Fallon Declerck

11


12 N E L E C T R A P R O T È G E

Pourquoi la poussière de quartz peut-elle être dangereuse ? La poussière de quartz, plus fréquente sur les chantiers que ce que vous pourriez l’imaginer, est loin d’être inoffensive ! Dans cet article, nous vous expliquons ce qu’est la poussière de quartz et les risques qu’elle cause. Le quartz est l’une des matières les plus répandues sur terre, et se présente notamment sous forme de sable. Le sable blanc et le sable de construction sont les plus purs, ils se composent presque exclusivement de quartz. Les pierres naturelles, dont de nombreuses servent de matériaux de construction, contiennent également du quartz : brique silico-calcaire, pierre usinée, pavé de béton, béton, mortier, brique, granite et béton cellulaire.

Pourquoi faire de la prévention ? Lors d’opérations de fraisage, de sciage, de forage, de polissage ou d’aiguisage de matériaux en pierre et lors du balayage

à sec de poussière de construction, de la poussière de quartz inhalable se libère. Cette poussière très fine est presque invisible, car elle se compose de minuscules particules de poussières indissolubles qui, si les travailleurs ne portent pas une protection adéquate, pénètrent en profondeur dans leurs poumons. Or, le quartz entraîne de sérieux problèmes de santé : irritation des voies respiratoires, maladies pulmonaires et cancers. Des mesures de prévention sont donc indispensables lors du traitement mécanique de matériaux de construction contenant du quartz.

Hiérarchie des mesures de prévention Voici les mesures à adopter pour éviter ou limiter l’exposition à la poussière de quartz. 1. Mesures organisationnelles Veiller à la propreté de l’espace de travail. Ne pas propager la poussière. Bien aérer. 2. Mesures collectives Traiter les matériaux avec des machines humides et prêter attention à l’eau de refroidissement.

Traiter les matériaux à sec et prêter attention à l’aspiration de la poussière, en veillant à ce que l’aspiration épouse parfaitement le plan de travail. Bien aérer et nettoyer en profondeur l’espace de travail fréquemment. 3. Mesures de protection individuelle Généralement, des équipements de protection individuelle sont nécessaires. Portez de préférence un masque avec filtre FFP3, même si une aspiration de la poussière est prévue. D’autres risques doivent également être pris en compte. N’oubliez donc pas chaussures de sécurité, vêtements de protection, tenue de travail, casque, lunettes et bouchons d’oreilles ou cache-oreilles, gants antidérapants si l’analyse des risques les préconise.

Des mesures de prévention sont indispensables lors du traitement mécanique de matériaux de construction contenant du quartz. 4. Hygiène Se laver les mains. Protéger boissons et aliments. Ne pas emporter à son domicile des vêtements de travail sales. 5. Formation Formation adaptée. Porter des EPI et vêtements de protection. Prescriptions d’hygiène. 6. Mesures environnementales en Flandre Éviter l’émission de poussières dans l’environnement. Pour éviter ou résoudre les problèmes impliquant de la poussière de quartz, il est important de bien suivre et d’appliquer les étapes de la hiérarchie de prévention dans l’ordre. Une bonne analyse des risques et les bonnes mesures de prévention sont la garantie d’un travail sûr.  Freddy Steenackers


NELECTRA VOUS SOUTIENT

Nelectra apporte son soutien à un mémoire de master consacré aux applications IoT et aux économies d’énergie Margo Eyckerman, étudiante, a fait appel au soutien de Nelectra l’année dernière dans le cadre de son mémoire de master intitulé « L’étude des applications IoT sous l’angle des économies d’énergie dans les nouveaux logements ». Margo Eyckerman s’est livrée à une étude de la littérature existante et a mené divers entretiens avec des spécialistes. Elle a également conçu une enquête et a réuni un large panel de participants pertinents. À ce moment, l’étudiante en master était principalement en contact avec des architectes. La collaboration avec Nelectra lui a permis d’élargir son public de répondants aux installateurs électro et aux ingénieurs. Nous avons envoyé l’enquête à nos membres et Margo Eyckerman a repris leurs réponses dans son mémoire.

Connaissance de l’IoT Une majorité de nos installateurs possède une connaissance approfondie de ce que recouvre le terme « Internet of Things » (Internet des objets) (32 %). Ils sont en outre nombreux à déclarer en avoir une connaissance de base (38 %). Les résultats obtenus auprès des architectes sont toutefois moins positifs : 33 % d’entre eux ne savent pas ce que recouvre le terme IoT tandis que 37 % déclarent en avoir déjà entendu parler, mais n’en avoir qu’une connaissance limitée.

Seuls 2 % des architectes possèdent une connaissance approfondie de l’IoT.

Combien de répondants travaillent avec l’IoT ? L’enquête s’intéresse ensuite à la mise en œuvre effective de l’Internet des objets. Seuls 32 % des installateurs utilisent des applications IoT dans leurs projets. Près de 9 % d’entre eux sont en pleine transition vers les applications IoT et près de la moitié des répondants déclare travailler sporadiquement avec l’IoT, et ce, uniquement à la demande du client ou lorsque le projet s’y prête. Du côté des architectes, la situation est tout autre. Seuls 2 % des architectes prévoient des applications IoT dans leurs projets, tandis que près de 47 % d’entre eux n’utilisent pas du tout l’IoT. La moitié des architectes interrogés travaille de temps en temps avec l’IoT. Mais ils sont nombreux à déclarer vouloir travailler avec l’IoT à l’avenir : 36 % en raison des nombreuses possibilités d’efficacité énergétique qu’offre l’IoT et 7 % en raison de la demande accrue des clients. Malgré tout, 27 % de répondants n’en perçoivent pas les avantages. Ces dernières années, les installateurs observent une demande accrue en matière d’IoT. Ce n’est pas le cas des architectes, qui ne voient aucune différence avec ce qui se faisait il46,72% y a quelques années. 50,00% 45,00% 40,00%

Pourquoi investir dans l’IoT ? 35,00% 30,00%

23,58%

25,00%

1 5,00% Quant aux raisons pour lesquelles un nombre 1 0,00% 2,18%l’IoT à 5,00% 1,75% limité d’installateurs n’intègrent pas 0,00%

Helemaal niet

Notre entreprise mise sur l’IoT 50,00%

46,72%

45,00%

45,00%

40,00%

40,00%

25,00%

23,58%

25,00% 20,00%

1 5,00%

1 5,00%

1 0,00%

1 0,00%

5,00% Pas du tout Sporadiquement, Sporadiquement, Helemaal niet et Sporadisch, en Sporadisch, als uniquement à lorsque le projet enkel op vraag project la demande du hets’y prête er vanclient de kl ant zich toe l eent

2,18%

1,75%

Nous sommes Wij en zijnpleine volop bezig met vers de transition overschakeling les applications naarIoT IoT toepassingen

Nous installons We zijn actief souvent des bezig met hetIoT applications inzetten van IoT toepassingen

50,00% 45,00% 40,00% 35,00% 30,00% 25,00% 20,00% 1 5,00%

35,29%

32,35%

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25,76%

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0,00%

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Sporadisch, en Sporadisch, als Wij zijn volop We zijn actief enkel op vraag het project er bezig met de bezig met het van de kl ant zich toe l eent overschakeling inzetten van IoT naar IoT toepassingen toepassingen

Ingénieurs et installateurs

Architectes 50,00%

25,76%

20,00%

32,35%

11,76%

11,76%

8,82%

5,00% 0,00%

Pas du tout Sporadiquement, Sporadiquement, Helemaal niet Sporadisch, en Sporadisch, als et uniquement à lorsque le projet enkel op vraag hets’y project er la demande du prête vanclient de kl ant zich toe l eent

Nous sommes Nous installons Wij zijn volop We zijn actief en pleine souvent des bezig met de bezig met het transition vers applications IoT inzetten van IoT overschakeling les applications toepassingen naarIoTIoT toepassingen

leurs projets, ils avancent que le client n’est pas demandeur, dans la plupart des cas. En outre, certains installateurs pointent les lacunes et/ou les incertitudes en ce domaine. Les architectes citent également ces deux raisons (40 % et 4 % d’entre eux). Près d’un tiers d’entre eux déclare posséder trop peu de connaissances et d’expérience en matière d’IoT.

L’importance des économies d’énergie L’enquête a aussi permis aux personnes interrogées de préciser pourquoi ils utilisent l’IoT dans la construction d’habitations et pourquoi leurs clients se tournent vers ce système. Comme on pouvait s’y attendre, confort et économies d’énergie sont très fréquemment cités. Pour les clients, la décision d’intégrer l’IoT à l’installation électrique de leur habitation est en grande partie motivée par leur désir de faire des économies. Évidemment, les moyens ne manquent pas pour réaliser des économies d’énergie dans les bâtiments neufs. Les architectes comme les installateurs sont unanimes : « investir dans les sources d’énergie durable telles que les panneaux solaires, les chauffe-eau solaires, les pompes à chaleur » reste le meilleur moyen d’y parvenir. En deuxième position, les installateurs citent la domotique et les architectes « la conception optimale des caractéristiques du bâtiment (forme, isolation, orientation, etc.) ». Un installateur sur quatre mise sur l’IoT pour des économies d’énergie, contre 4 % des architectes.

Et l’avenir ? En conclusion, on a demandé aux participants comment ils envisageaient l’avenir : « Pensez-vous investir plus à l’avenir dans l’IoT en vue de réaliser des économies d’énergie ? » Question à laquelle 54 % des installateurs et 40 % des architectes ont répondu par l’affirmative.  Linda Claeys

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14 À

L’ É C O U T E D U S E C T E U R

Nelectra reste attentive

Début des négociations sectorielles de la CP 149.01

Guide générique enfin modifié en ce qui concerne le transport

Tous les deux ans, les syndicats et les employeurs négocient traditionnellement un nouvel accord sur les conditions salariales et de travail dans le respect des grandes lignes définies au niveau interprofessionnel. Contrairement aux années précédentes, où l’accord sectoriel était généralement conclu juste avant l’été, les négociations dans le cadre de la CP 149.01 n’ont pu commencer que le dimanche 14 septembre 2021. La présentation des revendications réciproques a marqué le coup d’envoi. Les syndicats ont expliqué leurs revendications syndicales communes. Avec les différentes fédérations patronales, nous avons aussi participé à l’élaboration de revendications patronales communes. Au sein de la commission paritaire 149.01, Nelectra représente les électriciens et défend vos intérêts en tant qu’employeur ! Selon le calendrier fixé, qui comprend différents tours de négociations (29 septembre, 12 octobre et 27 octobre), un accord sectoriel pour la période 2021-2022 est attendu au plus tôt fin novembre 2021.

Étant donné l’assouplissement des mesures sanitaires dans différents domaines de la société, les règles strictes du guide générique en matière de transports collectifs de travailleurs n’étaient plus tenables. Il était en effet difficile d’expliquer que, depuis septembre, les travailleurs peuvent participer sans aucune restriction ni règle particulière à des événements de 200 personnes en intérieur (et même 500 personnes depuis octobre), mais que, pendant leur travail, ils ne peuvent pas partager une camionnette avec quelques collègues en portant un masque. Nelectra plaidait donc déjà depuis un certain temps pour un assouplissement du guide générique en matière de transports collectifs. Après des négociations difficiles au sein du Conseil supérieur pour la prévention et la protection au travail, les partenaires sociaux (organisations représentant les employeurs et les travailleurs) sont finalement parvenus à un accord à ce sujet. La version modifiée du guide générique de lutte contre la propagation du COVID-19 au travail (version de septembre 2021 publiée le 10 septembre 2021) introduit notamment une nouvelle règle en matière de transports collectifs : « Le transport collectif organisé par l’employeur est acceptable s’il est organisé de manière à ce que le risque de contamination soit moindre que si les travailleurs se rendaient au travail en transports en commun. Dans tous les cas, le port d’un masque est obligatoire et il faut assurer un apport d’air frais. Les personnes doivent garder la plus grande distance possible entre elles, en ce compris lorsqu’elles montent ou descendent du véhicule. Il est donc préférable de travailler avec des places fixes. Une attention particulière est également accordée à l’hygiène à l’intérieur des véhicules. » Depuis lors, il est à nouveau officiellement autorisé de partager une camionnette avec plusieurs travailleurs sans devoir respecter strictement la distance de 1,5 m, moyennant le port du masque. Il n’est plus obligatoire non plus de limiter le nombre de personnes et/ou de prévoir des séparations flexibles. Le Conseil supérieur pour la prévention et la protection au travail continue de mener des discussions sur l’avenir du guide générique dans le but de le mettre en conformité avec les prescriptions généralement en vigueur. Les membres de Nelectra seront tenus informés des éventuelles modifications futures par le biais de nos bulletins d’information électroniques.

Qu’en est-il des augmentations de salaire ou de la prime corona ? Comme nous l’avons recommandé précédemment dans nos e-mails aux membres et dans le numéro précédent d’ElectroVision, vous avez tout intérêt, en tant qu’employeur, à attendre la conclusion d’un accord au sein de votre commission paritaire concernant l’application concrète de la norme salariale de max. 0,4 % et les modalités d’attribution de la prime corona (sous la forme de max. 500 euros en chèques consommation). Si vous le souhaitez, vous pouvez déjà informer vos salariés que vous êtes disposé(e) à leur donner quelque chose, mais que vous attendez de connaître les règles que les secteurs (CP 149.01 pour vos ouvriers électriciens et CP 200 pour vos employés) doivent encore définir en la matière. La commande de chèques consommation peut se faire jusqu’à la fin de cette année.


NELEC TR A VOUS INFORME

Recupel teste l’IA pour la reconnaissance des déchets électroniques Conscient que le flux de déchets électroniques va devenir de plus en plus important et varié, Recupel a lancé, en collaboration avec imec/IDLab et Innoviris, une étude et un projet de développement de l’AI il y a trois ans environ. Ils ont principalement pour but d’étudier la mesure dans laquelle l’intelligence artificielle (IA) peut être utilisée pour la reconnaissance du type d’appareils électroniques à traiter par Recupel. Le projet a été finalisé en avril. Le project manager Brecht De Volder et le CEO Eric Dewaet nous en disent plus. Recupel s’occupe depuis 2001 de la collecte et du traitement des appareils électriques et électroniques. L’une de ses nombreuses tâches consiste à surveiller le type d’appareils qui sont collectés afin de pouvoir y appliquer la bonne compensation. Les membres de Recupel (fabricants et importateurs) paient en effet une cotisation Recupel par appareil introduit sur le marché belge, cotisation qui doit être la plus proportionnelle possible au coût réel pour la collecte et le recyclage de cet appareil. Pendant des années, il a été fait appel à un échantillonnage manuel auprès de deux entreprises de travail adapté, mais Recupel s’est mis en quête d’une manière plus rapide et plus précise d’acquérir des connaissances sur les appareils collectés.

Plus rapide et plus précis Le projet test visait donc l’automatisation du processus d’échantillonnage et avait pour but de déterminer si l’intelligence artificielle était en mesure de reconnaître les appareils. Il a également été examiné si une reconnaissance précise était possible, afin de pouvoir déterminer combien d’appareils des catégories refroidissement, cuisine, TIC, audiovisuel, etc. arrivent chez Recupel, mais aussi de détecter de manière bien plus spécifique combien de blenders, de machines à café, de radios, d’ordinateurs, de lave-linge et bien d’autres choses sont collectés. Peut-être est-il même possible d’affiner la détection davantage, avec l’identification de la marque, par exemple. « En fait, il serait particulièrement intéressant de

déterminer quels appareils contiennent des matières polluantes et des matières premières précieuses et réutilisables », explique Eric Dewaet. « Ce sont là des informations cruciales pour faire du recyclage une opportunité dans l’économie circulaire. »

Optimiser grâce à une plus grande quantité de données Le projet se composait de deux solutions différentes, dans deux entreprises de travail adapté. Une semi-automatique, l’autre entièrement automatique. Pesés et photographiés, des milliers d’appareils ont été catalogués en 2019 et 2020, pour alimenter l’algorithme. « Plus l’algorithme recevra de données, plus son fonctionnement sera perfectionné », précise Brecht De Volder. « Ce projet test nous occupe depuis 2019, et chaque échantillon est encore contrôlé par un humain. À terme, l’algorithme devrait reconnaître de manière totalement indépendante tout appareil placé sur le tapis ou la plateforme.

Cela fonctionne déjà assez bien pour les appareils courants. Pour ceux qui le sont moins, il faudra encore du temps avant que l’algorithme réduise sa marge d’erreur. » Pour l’instant, il est capable d’identifier 116 appareils, soit 85 % des données échantillonnées. Les 15 % restants sont des produits moins fréquents.

Affaire à suivre La phase expérimentale de ce projet d’IA est désormais terminée. « Nous en avons tiré énormément d’enseignements », conclut Eric Dewaet. « Mais la précision du système doit encore être améliorée. Nous étudions également comment intégrer l’IA dans le flux de notre traitement des déchets. » Dans l’intervalle, les deux entreprises de travail adapté poursuivent l’échantillonnage, avec l’aide de l’intelligence artificielle créée pour les solutions existantes.  Linda Claeys

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16 S É C U R I T É

Comment les incidents détectés sont-ils signalés ? L’efficacité d’un système d’alarme repose principalement sur la réduction du délai d’intervention au minimum. Aussi bien l’utilisateur que les services de secours ont tout intérêt à être avertis rapidement en cas d’intrusion. Les maillons faibles d’une approche conceptuelle des risques d’intrusion sont le délai de transmission entre la détection et la notification et la durée du trajet pour rejoindre le bâtiment concerné. Dans certains cas, il a par ailleurs été constaté que les criminels déclenchent intentionnellement l’alarme afin de déterminer la marge de manœuvre dont ils bénéficient avant que quelqu’un ne se rende sur place. Pire encore : certains vont jusqu’à déclencher une fausse alarme à de nombreuses reprises, dans l’espoir que le propriétaire ou le responsable, lassé de se déplacer, désactive le système. En outre, les statistiques démontrent qu’en moyenne, les intrusions sont de très courte durée. Le facteur temps est donc particulièrement important.

Différentes notifications L’attention de l’environnement est attirée sur l’incident par le biais notamment de l’activation d’une sirène, éventuellement couplée à une lumière extérieure, qui a pour but d’assurer la visibilité depuis la voie publique. Il est également recommandé de prévoir la transmission de l’alerte, en complément ou indépendamment. Le système de communication peut employer divers moyens de communication. Dès qu’une personne qui se trouve à l’extérieur du bien immobilier sécurisé est informée du signal d’alarme, le dispositif est réglementé par la loi. Si le signal d’alarme est transmis aux services de police ou au numéro d’urgence, on parle de communication d’alarme. Dans tous les autres cas, il est question d’avertissement : de la centrale d’alarme privée, d’une personne comme l’utilisateur ou la personne de contact, etc.

Notifications Une alarme ne peut être signalée que si le signal d’alarme est la conséquence d’une intrusion non permise ou d’une tentative de ce faire et que lorsque le signaleur de l’alarme a procédé à une

vérification. Selon la loi, il convient de le faire à l’aide d’une intervention humaine ou d’une intervention technique comme une double détection successive. Si cette vérification n’a pas eu lieu, les services de police peuvent placer les appels non contrôlés sur une liste de priorité inférieure. La transmission de la signalisation d’alarme se fait par une conversation téléphonique en temps réel. L’utilisation d’un texte préenregistré par le biais de supports automatisés est exclue. Aux débuts des systèmes d’alarme, ces messages étaient courants.

Moyens de communication Lors de l’élaboration de concepts de sécurité, le choix du moyen de communication à utiliser joue donc un rôle crucial. Les criminels le savent. Il n’est pas rare qu’avant l’effraction, les lignes téléphoniques et autres appareils de connexion soient sabotés. Les zones industrielles, bâtiments de PME et complexes administratifs sont tous abandonnés passée une certaine heure. Dans les environs, il y a rarement âme qui vive. Pour autant, les habitations privées ne sont pas non plus occupées toute l’année. Ces moments sont dès lors idéaux pour frapper. L’installateur doit dès lors s’assurer que le fonctionnement des lignes de connexion avec le monde extérieur soit garanti : la connexion primaire peut être analogique ou passer par Internet. En cas de concepts à risque élevé, une deuxième, voir une troisième connexion secondaire doit être prévue. La loi l’oblige par ailleurs, indirectement. Les entreprises de systèmes d’alarme sont responsables du bon fonctionnement du système d’alarme intrusion. Cela signifie notamment que le système ne peut générer que de réelles alarmes. Lorsque la connexion primaire est interrompue en raison d’un sabotage ou d’un piratage, il est crucial d’avoir une garantie que le signal d’alarme pourra passer. Dans un système dit « redondant », certains éléments sont présents en double (voire plus), pour que l’ensemble reste fonctionnel en


NOUVELLES SECTORIELLES

cas de panne d’un composant. Le dédoublement de la connexion peut se faire de plusieurs façons : une antenne séparée installée au bon endroit, des abonnements avec différents fournisseurs, un cloud séparé, etc.

Cebeo acquiert Lumatec & InnoVent

De la SIM à l’eSIM ? L’utilisation d’un module GPRS (General Packet Radio Service) ou d’une carte SIM s’est imposée il y a bien longtemps. Ce système exploite le réseau GSM. Un back-up est toutefois indispensable. D’ailleurs, les connexions avec les centrales de gardiennage ne sont acceptées que si ces dispositifs sont présents. Les compagnies d’assurances l’exigent également. Le module GPRS est normalement alimenté par la batterie du système d’alarme, ce qui lui permet de continuer de fonctionner en cas de panne de courant. Depuis peu, et surtout sur le marché domestique, on trouve des modèles dans lesquels l’eSIM est intégrée dans les packages sans fil. L’eSIM (embedded SIM) est une carte SIM numérique qui est déjà intégrée. Elle offre exactement les mêmes fonctions que la carte SIM physique actuelle. Vu qu’elle est déjà installée dans l’appareil, aucune carte physique n’est nécessaire pour activer l’abonnement. Il suffit alors de scanner le code QR du bon. Ces systèmes simplifiés s’installent plus rapidement. Cette offre est également attrayante pour les personnes souhaitant s’en occuper elles-mêmes. Des cartes SIM séparées sont parfois également fournies avec les systèmes plus professionnels. Aussi bien le client que l’installateur peuvent choisir le(s) fournisseur(s), ce qui influera sur le paiement de l’abonnement. Ce choix doit être clairement décrit dans les contrats, car il s’agit ici de frais récurrents sur le long terme. Dans le cas de l’eSIM, le choix du fournisseur peut être sujet à débat. Si le client achète le système dans son ensemble, il devient en principe le propriétaire de tous ses composants. Pour éviter toute discussion future, mieux vaut donc que les choses soient claires dès le départ.  Alain Collier ALCOncept

Cebeo est heureux d’annoncer qu’il a finalisé un accord pour la reprise des activités des sociétés Lumatec & InnoVent, basées à Ypres, à compter du 1er novembre 2021. Ces activités représentent un chiffre d'affaires annuel de 7 millions d'euros et emploient 10 salariés qui rejoindront Cebeo. Pour ce dernier, cette acquisition s'inscrit dans le renforcement de sa position en Flandre occidentale où ses clients pourront désormais s’appuyer sur la proximité et les services d’un maillage de 9 agences.

Niko et Studio 100 dans la chambre des enfants

Récemment, Niko crée la surprise avec une collection d'interrupteurs ludiques conçus en collaboration avec Studio 100. Avec cette nouvelle collection, Niko lance douze variantes de l'interrupteur blanc de la gamme Niko Intense estampillées à l’effigie des héros emblématiques de Studio 100 si chers à nos enfants. Que pensez-vous de Bumba jouant avec son ami Bumbalu à plat de couture lors d’une compétition de course à pied, ou de Samson s’amusant avec un ballon, ou encore de l’adorable Maya l'abeille ? Vous pourrez remplacer très facilement la finition de votre interrupteur existant par un interrupteur blanc Niko Intense

de cette collection. Les interrupteurs Niko x Studio 100 seront proposés en trois variantes, toutes disponibles en tant qu’interrupteur unique, variateur/ interrupteur pour le système Hue ou interrupteur connecté pour Niko Home Control.

Atkore Vergokan lance une nouvelle gamme de colliers de serrage

Atkore Vergokan reçoit régulièrement des demandes pour des colliers de serrage pour l’extension d’installations existantes et pour de nouvelles installations. La firme a donc constitué une gamme qui permet au client de toujours trouver la taille adaptée lorsqu’il souhaite fixer des tuyaux. Les colliers de serrage sont disponibles dans des diamètres de 13 à 510 mm, en acier galvanisé par électrolyse, en galvanisation à chaud ou en acier inoxydable. La gamme de produits se caractérise par un montage simple. Cela permet un gain de temps considérable sur le chantier.

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18 S A L O N

New Security et Alia Security Day reprennent le service en présentiel ! L’année dernière, l’Alia Security Day avait dû être annulé. Mais en 2021, l’association professionnelle belge de la sécurité électronique a décidé de mettre le paquet. Après avoir organisé plus tôt cette année un événement virtuel, le Security Day est « physiquement » de retour à l’automne, avec le salon New Security. Nous avons tendu notre micro au nouveau secrétaire général, Patrick Van Liempt.

Patrick Van Liempt est depuis le 1er juin 2021 le nouveau secrétaire général d’Alia Security. Bon nombre d’entre vous le connaissent probablement déjà. Son engagement dans le secteur de la sécurité ne date en effet pas d’hier. Il a déjà été actif au sein d’AIA et a souvent participé à des groupes de travail. « Le but du Security Day by Alia Security est d’organiser une rencontre annuelle, afin de fournir des informations novatrices et pertinentes aux installateurs et parties prenantes comme des administrations, bureaux de consultation, conseillers en prévention, services de police, pompiers, pouvoirs publics », ajoute-t-il. « Au travers des interventions de nos différents orateurs, nous aborderons des thèmes d’actualité comme les nouvelles technologies, la sécurité, les normes et la législation. »

Security @ your service

Informations pratiques

Au début de cette année, un événement virtuel dédié à la cybersécurité a été organisé. « Ce prochain événement portera sur Security@your service », explique Patrick Van Liempt. « Lors des conférences, nous approfondirons le sujet de l’évolution du marché de la sécurité. La profession d’installateur de sécurité électronique change sans cesse : les nouveaux produits

et technologies se succèdent à un rythme effréné. Intelligence artificielle, cyberattaques, législation, formation, business model, etc. Ajoutez-y le marché de la consommation changeant, et l’on peut se poser à juste titre la question : comment rester à la page et éviter les pièges ? Cette nouvelle édition de l’Alia Security Day est là pour nous et vous tenir à jour. »

Salon New Security L’Alia Security Day a lieu le premier jour du salon New Security. Ce salon annuel est un rendez-vous incontournable pour tous les acteurs du secteur de la sécurité. Les inscriptions ont débuté le 9 septembre, et à la grande satisfaction de l’organisateur, FCO Media, les visiteurs se sont rapidement manifestés. « Le besoin d’un événement professionnel après la longue absence due au COVID-19 est évident », explique Filip Cossement, de FCO Media. « Nous proposons un salon professionnel complet, avec exposants de qualité, conférences captivantes et ambiance conviviale. Nous mettons en outre l’accent sur la sécurité de tous : New Security est placé sous le signe du Covid Safe Ticket. »  Linda Claeys

Où ? Brabanthal Leuven Quand ? • New Security o Mercredi 17 novembre de 10 h à 21 h o Jeudi 18 novembre de 10 h à 18 h • Alia Security Day : mercredi 17 novembre de 9 h 30 à 12 h 30.

Comment s’inscrire ? Inscription obligatoire et gratuite sur www.newsecurity.be

 Patrick Van Liempt : « L’Alia Security Day sera cette année dédié au thème Security@

your service, avec des conférences sur l’évolution du marché de la sécurité. »


OUTILS

Y a-t-il encore moyen de réparer les outils professionnels ? En tant qu’installateur, vous avez certainement toutes sortes d’outils électriques, avec ou sans fil, dans vos boîtes à outils. Il s’agit bien souvent d’appareils coûteux. Mais peut-on encore les faire réparer ? Et pendant combien de temps les pièces de rechange seront-elles disponibles ? Et qu’en est-il des batteries ? Pendant combien de temps seront-elles disponibles ? Nous avons interrogé différents fabricants pour connaître leur politique en la matière, mais rares sont ceux qui étaient disposés à répondre à nos questions. Heureusement, Makita a accepté de s’exprimer et le distributeur spécialisé Lecot a pu nous en dire plus. « On répare encore les machines professionnelles », nous annonce d’emblée Tom Van Biervliet, product manager Machines & Accessoires chez Lecot. « Tout dépend évidemment du coût des réparations : la réparation reviendrait-elle plus cher que la valeur résiduelle de l’appareil ou qu’un appareil neuf ? Il y a parfois aussi des raisons techniques de ne pas réparer : la machine n’est plus réparable, les pièces de rechange ne sont plus disponibles... » Makita nous confirme qu’on répare encore les outils. Comme l’explique Peter Bossens, product assistant chez Makita : « Oui, bien sûr qu’on fait encore des réparations de machines. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui devraient pousser à choisir une marque fiable, possédant de préférence son propre service de réparation en Belgique. Chez Makita, nous réparons presque toutes les machines dans notre propre atelier, même les anciens modèles. Dans les cas où la réparation d’une machine d’un certain âge reviendrait trop cher, nous en discutons évidemment avec le client et celui-ci peut parfois bénéficier de conditions avantageuses à l’achat d’un nouvel appareil. »

Disponibilité des pièces de rechange ? Se pose ensuite la question : pendant combien de temps les pièces de rechange sont-elles disponibles ? Qu’est-ce qui constitue un délai raisonnable ? Y a-t-il des dispositions légales ? « À notre connaissance, il n’existe pas de dispositions légales strictes applicables à cette catégorie d’appareils, comme c’est le cas par exemple pour les produits blancs », affirme Tom Van Biervliet. « Le délai de disponibilité peut donc varier d’un fabricant à l’autre, mais, dans les gammes professionnelles, nous constatons que les pièces de rechange restent disponibles entre 7 et 10 ans après la fin de la production d’un appareil. » Chez Makita, ce délai dépend de l’appareil : « Les pièces de rechange restent en principe disponibles pendant 7 ans. Ce délai peut être plus long pour certaines machines actuelles. »

Sans fil ? Les appareils sans fil ont la cote depuis longtemps auprès des consommateurs. Mais sont-ils aussi utilisés dans un contexte professionnel ?

Ils sont de plus en plus populaires, cela ne fait aucun doute », nous explique Peter Bossens. « Grâce aux technologies les plus récentes, les machines nécessitant une grande puissance – comme les découpeuses, par exemple – peuvent être proposées dans leur version sans fil et tenir la dragée haute aux versions sur secteur ou à moteur thermique. » Chez Lecot également, on constate leur popularité croissante, qui s’explique par leur flexibilité et le grand nombre d’appareils disponibles. « Au fil des années, la capacité des batteries a connu une telle évolution que de plus en plus d’applications (y compris des applications lourdes) sont possibles au moyen d’appareils sans fil », affirme Tom Van Biervliet. « À l’heure actuelle, le chiffre d’affaires des plus grandes marques se compose de 60-70 % de machines sans fil contre 30-40 % de machines sur secteur. Mais toutes les marques n’évoluent pas à la même vitesse, et certaines ne réalisent que 30 % de leur chiffre, voire moins encore, avec les machines sans fil. »

Disponibilité des batteries ? Et qu’en est-il du remplacement des batteries ? Sont-elles disponibles suffisamment longtemps ? « Si vous optez pour une marque fiable, cela ne devrait pas poser problème », souligne Peter Bossens. « Au cours des premières années de la technologie des batteries, nous avons effectivement connu des évolutions très rapides qui font que les batteries étaient dépassées au bout de quelques années. Mais la situation s’est stabilisée depuis l’arrivée de la technologie Lithium-ion. Au sein d’une plateforme de batterie donnée, nous observons encore de lentes évolutions vers une plus grande capacité ou une plus grande densité énergétique, par exemple, mais nous essayons toujours de garantir une compatibilité maximale. Les anciennes et nouvelles batteries restent donc utilisables sur les machines neuves comme sur les anciennes. Si une plateforme de batterie venait à ne plus être prise en charge, la technologie aura probablement tellement progressé que le client aura de toute façon intérêt à passer à la nouvelle technologie. »  Linda Claeys

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20 N E L E C T R A E N E N T R E T I E N A V E C

Françoise Chombar:

« Les STEM sont un moyen d’arriver à un meilleur équilibre entre les genres » Début août, Françoise Chombar a démissionné de ses fonctions de CEO de Melexis, une entreprise dont elle est cofondatrice. Elle en est maintenant la présidente, ce qui lui laisse plus de temps pour s’impliquer davantage dans ses autres engagements. L’une de ces activités est la présidence de la plateforme STEM, un groupe d’experts indépendant qui conseille le gouvernement flamand et propose des priorités dans le domaine des STEM (Science, Technology, Engineering, Mathematics). Les étudiants restent trop peu nombreux à opter pour des filières STEM, et l’implication dynamique de Françoise Chombar est donc la bienvenue. Dans un entretien avec notre conseillère de direction Fallon Declerck, elle explique d’où vient son engagement actuel et comment elle compte soutenir les STEM à l’avenir.

Qui l’aurait cru ? Françoise Chombar, ancienne CEO de l’entreprise de semiconducteurs Melexis, n’a pas reçu de formation technique. Elle a décroché une licence en interprétation. D’où vous est venu ce choix d’études, et comment avez-vous malgré tout terminé dans une entreprise technologique ? « J’étais douée pour les langues », se souvient-elle. « Et mes parents, comme beaucoup à l’époque, trouvaient que les formations scientifiques n’étaient pas vraiment faites pour les jeunes filles. C’est un préjugé contre lequel nous luttons encore aujourd’hui. C’est ainsi que j’ai choisi des études d’interprète alors que je m’intéressais déjà à la technologie, et surtout à la mécanique. Pendant mes études à Gand, deux événements m’ont quand même poussée vers la technologie. Il y a eu tout d’abord le grand salon Flanders Technology International, qui m’a fait une très forte impression. L’image iconique de cette poignée de main entre un robot et un humain m’a marquée à jamais. Et puis il y a eu l’amour. » (sourire) Il ne fait aucun doute que ce dernier élément a été déterminant : l’époux de Françoise Chombar, Rudi De Winter, a fait des études à orientation technologique et a su transformer cet intérêt déjà présent pour la technologie en une véritable passion. Ils ont fait ensemble la connaissance de Roland Duchâtelet, ils ont fondé le précurseur de Melexis... Et on peut trouver la suite de cette histoire réussie sur le site web de Melexis et dans les nombreux articles parus depuis lors dans la presse.

Une militante du libre choix Parallèlement à son emploi du temps bien chargé à la tête de Melexis, Françoise Chombar plaide la cause des STEM depuis 2016. « Il y a actuellement une énorme pénurie de profils techniques », précise-telle pour expliquer son choix. « Dans notre pays, il y a nettement moins de jeunes qui entament et qui terminent des formations STEM que chez nos voisins. L’une des causes possibles, selon moi, est que les jeunes doivent souvent choisir leurs études sans connaître à fond toutes les possibilités. Ils n’ont pas conscience du fait qu’ils peuvent faire la différence dans la société dans un métier technique ou scientifique. Si on leur dit, par exemple, qu’ils peuvent contribuer à régler le problème du climat ou faire une réelle différence dans les soins de santé, on a tout de suite toute leur attention. Les jeunes filles, en particulier, y sont sensibles. Il y a un énorme travail d’information à faire, et c’est l’une des choses auxquelles je souhaite me consacrer. » « Et lorsque les jeunes choisissent finalement leurs études, il ne s’agit pas d’un choix personnel, ils sont guidés par leurs parents, par leur environnement, par la société... J’en suis la preuve vivante. Malheureusement, les métiers techniques n’ont pas bonne réputation. On leur attribue à tort moins de valeur, et c’est un préjugé qu’il faut faire disparaître également. C’est un combat que je mène avec plaisir, car je suis sincèrement convaincue que chaque enfant doit pouvoir choisir librement ses études en fonction de ses propres talents. Les jeunes qui ont la possibilité de développer leurs talents se lassent moins rapidement de l’école, ils sont plus heureux à long terme et ils apporteront une grande valeur ajoutée à la société à l’avenir. »

Que faut-il améliorer ? Et qu’en est-il de la qualité des filières STEM dans l’enseignement ? Françoise Chombar : « L’un des plus grands défauts est la tendance au cloisonnement, cette attitude


N E L E C T R A E N E N T R E T I E N AVE C

rigide qui sépare chaque spécialité de toutes les autres et qui ne s’efforce pas de créer des liens entre elles. Et pourtant, c’est précisément cette association de différents domaines de connaissances qui permet de mieux comprendre l’objectif ultime des études : ce qu’elles permettent de faire, les objectifs réalisables, comment elles peuvent faire la différence pour l’humain, la société ou l’environnement... » Françoise Chombar plaide aussi pour une meilleure collaboration avec le monde de l’entreprise. « J’ai récemment discuté

L’apprentissage tout au long de la vie n’est pas vraiment populaire dans notre pays, mais c’est indispensable pour certains métiers. Françoise Chombar en bref

Cofondatrice et CEO pendant 18 ans de l’entreprise de semi-conducteurs Melexis. À présent présidente du conseil d’administration Administratrice indépendante d’Umicore. Administratrice indépendante de Soitec (spécialiste des semi-conducteurs). Présidente de la plateforme STEM. Lauréate du Vlerick Award en 2016 et du BNP Paribas Global Prize for Women Entrepreneurs en 2018.

avec un installateur HVAC qui avait découvert que son stagiaire travaillait d’une manière complètement dépassée. Il est inimaginable que les écoles continuent d’enseigner des techniques désuètes alors que de nombreuses entreprises piétinent d’impatience de faire découvrir les dernières possibilités aux élèves. » Dans ce cadre, il est recommandé que les enseignants suivent régulièrement de nouvelles formations. « L’apprentissage tout au long de la vie n’est pas vraiment populaire dans notre pays, mais c’est indispensable pour certains métiers », précise encore Françoise Chombar. « Et ce n’est pas un luxe non plus pour les enseignants ! Il faut absolument qu’ils suivent l’évolution de la technique, qu’ils renouvellent leurs connaissances et qu’ils puissent faire découvrir les dernières innovations à leurs élèves. Ce n’est certainement pas une sinécure sur un marché technologique en constante mutation, mais c’est indispensable. » Même s’il reste encore beaucoup de pain sur la planche pour l’enseignement des STEM, on observe un certain nombre d’aspects positifs. Ce terme est désormais bien reconnu, et jouit d’une perception favorable. La « marque » STEM est solide.

Meilleur équilibre entre les genres Françoise Chombar se qualifie elle-même de STEMiniste : une féministe qui plaide pour un meilleur équilibre entre les

genres dans les sciences, la technique et la technologie. Cet engagement est ancré dans une vision sociétale mûrement réfléchie : « J’aspire à l’équilibre entre les genres dans le cadre d’une société inclusive. Le déséquilibre n’est d’ailleurs pas bon pour le monde : il est démontré qu’aussi bien les hommes que les femmes sont plus heureux dans un contexte de bon équilibre entre les genres. À l’examen du rapport « Global Gender Gap » (ndlr : le rapport annuel sur les inégalités entre les genres dans plus de 140 pays, publié depuis 2006 par le World Economic Forum), on découvre que l’écart le plus important ne concerne pas l’accès à l’enseignement ou à la santé, mais bien la participation à la vie économique et politique. Les profils techniques sont rares, et ils offrent donc la garantie d’une bonne rémunération. Une augmentation du nombre de femmes à ces postes améliorerait donc la situation économique des femmes et, étant donné que la politique suit l’économie, elle entraînerait aussi automatiquement un meilleur équilibre entre les genres en politique. Pour moi, les STEM sont donc un bon moyen d’arriver plus rapidement à un meilleur équilibre entre les genres. »

Et l’avenir ? À côté de sa présidence de la plateforme STEM, Françoise Chombar souhaite également utiliser son expertise au niveau européen. « L’année dernière, la Commission européenne a lancé le Pacte sur les compétences de l’UE dans le cadre de la stratégie européenne en matière de compétences en faveur de la compétitivité durable, de l’équité sociale et de la résilience dans trois secteurs stratégiques. Je dirige le groupe de travail consacré à la diversité, à l’égalité et à l’inclusion pour l’un de ces secteurs, celui des semi-conducteurs. » Cet engagement européen n’empêchera cependant pas Françoise Chombar de poursuivre son action au niveau local pour guider les réformes nécessaires de l’enseignement en vue de favoriser l’évolution positive des branches STEM aussi longtemps que cela sera nécessaire. En effet : « Ce n’est que quand le mouvement STEM sera devenu superflu que nous aurons atteint notre objectif ultime : une valorisation suffisante des branches techniques et scientifiques pour tous les genres ! »  Linda Claeys

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Appareils électroménagers intelligents : où en sont les fabricants ? Notre société évolue petit à petit vers un paysage d’éléments interconnectés. Cela présente de nombreux avantages pour le consommateur, notamment une consommation énergétique moindre et un plus grand confort d’utilisation. De nombreuses initiatives et innovations vont dans le sens de cette évolution, parmi lesquelles l’apparition des compteurs numériques. Nous nous sommes demandé si les appareils électroménagers étaient prêts, et nous avons recueilli l’avis de plusieurs marques importantes. Certaines nous ont dit ne pas encore être (tout à fait) prêtes, mais chez Liebherr et Bosch/Siemens, les appareils intègrent déjà une grande intelligence.

Liebherr, prêt pour le SmartGrid Chez Liebherr, on prépare le terrain depuis longtemps déjà : « Depuis 2014, de nombreux appareils Liebherr sont compatibles SmartGrid », nous explique Thibaut Sohier, marketing manager de Cinem/Liebherr. « SmartGrid est une possibilité de réduire à l’avenir la facture énergétique individuelle à l’aide d’un compteur électrique intelligent du fournisseur d’énergie. En période d’excédent d’énergie, en raison de l’alimentation en énergie régénérative par exemple, les ménages seront alimentés en électricité à un prix avantageux. Les congélateurs armoires compatibles SmartGrid sont déjà prêts à adopter cette technologie d’avenir. La plupart de nos congélateurs et de nombreux réfrigérateurs en sont équipés. » À cela s’ajoutent les appareils Liebherr avec entrée SmartDeviceBox. Ces appareils peuvent être rendus intelligents.

Thibaut Sohier : « Un réfrigérateur ou congélateur Liebherr avec SmartDevice veille aux aliments de l’utilisateur en permanence et partout. Par exemple, ces appareils envoient une notification si quelqu’un a laissé la porte ouverte par accident. Ou bien le réfrigérateur baisse en température lorsque l’on rentre des courses, afin que les aliments restent frais le plus rapidement possible Le réfrigérateur ou congélateur peut aussi être commandé à distance, il envoie des alertes ainsi que des rappels pour le remplacement du filtre FreshAir. Il existe également toute une série de fonctionnalités qui améliorent le confort d’utilisation, comme la réduction de la facture énergétique grâce à une diminution automatique de la température aux heures creuses. » Il existe environ 250 appareils pouvant être équipés de la SmartDeviceBox.

Bosch/Siemens : commande au moyen d’une appli Chez Bosch/Siemens également, on se prépare aux maisons intelligentes sous l’appellation « Home Connect ». Cette technologie est déjà présente sur de nombreux appareils et permet à l’utilisateur de gérer ses appareils électroménagers de manière connectée. Avec l’appli Home Connect, l’utilisateur commande ses appareils électroménagers compatibles wifi depuis son smartphone. Le consommateur bénéficie ainsi d’un grand nombre d’applications supplémentaires sur ses appareils ménagers Bosch et Siemens et différentes opérations se font automatiquement. L’Auto Control permet par exemple de relier la hotte à la plaque de cuisson pour que la hotte s’active dès que l’on commence à cuisiner. On peut aussi décider de maintenir la ventilation un certain temps une fois la plaque de cuisson désactivée. Les possibilités offertes par ces applications sont sans limite : jeter un coup d’œil rapide dans le réfrigérateur pendant que l’on fait ses courses, lancer le café avant de quitter son lit ou préchauffer le four à distance, etc.  Linda Claeys



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La directive Machines : exigences de sécurité pour les machines dans l’Union européenne La directive Machines est l’une des prescriptions juridiques les plus importantes pour l’harmonisation des exigences de sécurité fondamentales applicables aux machines dans l’Union européenne. Elle décrit des exigences uniformes en matière de sécurité et de santé dans le cadre de l’interaction entre l’homme et la machine. Cette directive promeut la libre circulation des machines sur le marché intérieur et garantit un niveau de protection élevé pour les travailleurs et les citoyens de l’UE.

La directive Machines 2006/42/CE est, en Europe, la principale base juridique pour toute entreprise qui conçoit, fabrique ou vend des machines. Mais les machines importées dans l’espace juridique européen doivent elles aussi répondre aux exigences de la directive Machines. La directive Machines 2006/42/CE actuellement en vigueur a été publiée en 2006, et son application est obligatoire depuis le 29 décembre 2009. Elle définit une « machine » entre autres comme un ensemble composé de pièces ou d’organes liés entre eux dont au moins un est mobile et qui sont réunis de façon solidaire en vue d’une application définie. Font également partie des machines au sens de la directive Machines : - les ensembles de machines ou d’installations complexes. Font également partie des installations complexes les lignes de production, les machines spéciales composées de plusieurs machines et les machines reliées entre elles. - les composants de sécurité : un débat très animé fait rage quant à savoir quels composants doivent être classés comme des composants de sécurité. Aucune tendance uniforme ne se dessine encore à ce sujet. - les équipements interchangeables permettant de modifier les fonctions de base d’une machine. - les quasi-machines.

La norme EN 60204-1 La norme EN 60204-1, Sécurité des machines - Équipement électrique des machines - Partie 1 : Exigences générales : cette partie de la norme EN 60204 contient des exigences et recommandations relatives à l’équipement électrique des machines, le but étant d’assurer : - la sécurité des personnes ; - la cohérence des réactions aux commandes de contrôle ; - la facilité de commande et d’entretien.

Cette norme : - s’applique aux équipements et systèmes électriques, électroniques et électroniques programmables des machines non portables à la main en fonctionnement y compris un groupe de machines fonctionnant ensemble d’une manière coordonnée ; - S’applique aux équipements ou parties d’équipement qui sont alimentés sous une tension d’alimentation nominale n’excédant pas 1 000 V alternatif ou 1 500 V continu entre phases et pour des fréquences nominales n’excédant pas 200 Hz ; - ne couvre pas toutes les exigences (par exemple protection, verrouillage ou commande) qui sont nécessaires ou prescrites par d’autres normes ou réglementations destinées à protéger les personnes de risques autres qu’électriques. Chaque type de machine a des exigences propres qui doivent être prises en compte pour obtenir une sécurité adéquate.


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Environnement physique (4.4)

L’illustration ci-jointe vise à faciliter une meilleure compréhension des liens entre les différentes parties de la machine et les équipements connexes. Cette illustration est un schéma en blocs d’une machine caractéristique avec équipements connexes. Elle présente les différentes parties électriques couvertes par cette partie de la norme EN 60204.

Vérification après installation L’ampleur de la vérification est indiquée dans la norme produit spécifique pour une machine donnée. En cas d’absence de norme spécifique pour une machine, la vérification doit toujours couvrir les parties a), b), c) et d) et peut couvrir une ou plusieurs des parties d) à g). a) vérification de la conformité de l’équipement électrique avec la documentation technique ; b) vérification de l’absence d’interruption dans la chaîne de protection ; c) en cas de protection contre les défaillances par coupure automatique de l’alimentation, les conditions de la protection par coupure automatique doivent être vérifiées ; d) mesure de la résistance d’isolement ; e) contrôle de la tension ; f) protection contre les tensions résiduelles ; g) vérification du respect des exigences concernées ; h) contrôles fonctionnels.  Rudy Van den Bergh Innovation & Training manager Electro-Test

Alimentation (4.3)

PE (Raccordement du conducteur de protection externe) Conducteurs et câbles (Article12) Pratiques de câblage (Article 13) Vérification (Article 18)

Panneaux d’avertissement, désignation de l’élément (Article16) Documentation technique (Article17) Appareil de sectionnement de l’alimentation (5.3) Protection contre les chocs électriques (Article 6) Protection de léquipement (Article 7) Borne de terre (PE) (5.2) Circuit de protection (8.2) Circuits de commande et fonctions de commande (Article 9) Manoeuvre d’urgence (9.2.2.4) Appareillage de commande (Article11) Accessoires et éclairage (Article15)

Equipement de commande moteur

Moteurs (Article14) et transducteurs

Contôleur de système/cellule

Liaison de données

Appareil d’arrêt d’urgence (10.7)

Automate programmable

Poste de commande opérateur (Article 10)

Interface entrée/sortie

Moyens de protection et dispositifs d’avertissement

Organes de commande et capteurs Matériel de traitement

 Il s’agit d’un schéma en blocs d’une machine caractéristique avec équipements

connexes. Elle présente les différentes parties électriques couvertes par la partie 1 de la norme EN 60204.

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La nouvelle norme NBN S21-100-1 version 2021 Ce texte est basé sur un texte de Bart Vanbever, Senior Expert Fire Safety chez AGORIA & Fireforum et secrétaire du GT NWI du CT 72, dans lequel on traite les modifications et l’évolution de la NBN S21-100-1. Le texte original est publié sur https://www.fireforum.be/fr/magazine/ la-nouvelle-norme-sur-la-dtection-incendie-estcomplte-amliore-et-rendue-plus-convivial Hier La première édition de la norme NBN S 21-100-1 « Prescriptions de placement » a été publiée en novembre 2015, avec la NBN S 21-100-2 « Qualifications et compétences ». Ces deux normes remplaçaient la NBN S 21-100 de 1986 et ses nombreux addenda. Conscient que cette norme devrait être complétée et améliorée en permanence, le comité de normalisation belge SA/E072 a immédiatement lancé un groupe de travail baptisé « New Work Items », en vue de compléter, d’améliorer et de clarifier la NBN S 21-100-1. Ainsi, en novembre 2018, un addendum a été publié, qui a notamment introduit des prescriptions de placement pour la détection incendie sans fil, ainsi qu’une longue liste d’améliorations et de précisions.

Aujourd’hui Après la première édition de la norme en novembre 2015 et l’addendum en novembre 2018, une nouvelle édition est désormais prête. Celle-ci est plus complète et plus claire que les éditions précédentes. Pour favoriser la lisibilité, nous avons choisi de ne pas publier d’addendum, mais plutôt un texte intégralement remanié. Dans le présent article, nous passons en revue les modifications importantes.

Demain Un cycle d’adaptation consiste à définir les priorités, élaborer un projet de texte, lancer une enquête publique sur ce projet de texte, puis traiter les résultats de l’enquête publique pour enfin aboutir à la publication de la nouvelle version de la norme. Durant les mois au cours desquels se déroule l’enquête publique, nous continuons notre travail en suivant l’ordre des priorités définies. Nous nous attelons donc déjà à l’élaboration de l’édition suivante qui, si nous continuons de travailler au

même rythme, peut être attendue pour 2024. Dans la prochaine édition, nous souhaitons compléter le texte, notamment pour intégrer la détection d’incendie par vidéo, outre les améliorations et précisions habituelles.

Droits d’auteur Parce que les normes sont protégées par des droits d’auteur, nous ne pouvons que citer un passage pertinent d’une norme dans un rapport de chantier, un avis technique, etc. à condition d’indiquer correctement la source et de limiter la citation au strict minimum. Références NBN S 21-100-1:2021 Systèmes de détection et d’alarme incendie – Partie 1 : Règles pour l’analyse des risques et l’évaluation des besoins, l’étude et la conception, le placement, la mise en service, le contrôle, l’utilisation, la vérification et la maintenance NBN EN 54-22, Systèmes de détection et d’alarme incendie - Partie 22 : Détecteurs de chaleur de type linéaire réenclenchables (2015 + add. 1 2020) NBN EN 54-28, Systèmes de détection et d’alarme incendie - Partie 28 : Détecteurs de chaleur de type linéaire non réenclenchables (2016)

Aperçu des modifications Pourquoi ? Tous les trois ans, nous publions une nouvelle édition de la norme pour différentes raisons : 1. Nous souhaitons que la norme tienne compte des avancées technologiques. Par définition, la norme est en retard sur l’innovation. Nous essayons néanmoins que ce retard soit le plus réduit possible. 2. Le comité utilise activement son réseau pour obtenir un retour d’information sur la norme. Cela permet de dresser une liste des améliorations et des précisions à apporter en vue de rendre la norme plus accessible et plus pratique. 3. L’enquête publique portant sur les projets de textes complète pertinemment les points précédents. 4. Nous trouvons que le délai de trois ans offre un bel équilibre entre la continuité et le renouveau.

Modifications de contenu Approche orientée sur les résultats et cas d’exception (Voir § 5, 5.1, 5.5, 6.15, annexe F) Une norme prescriptive ne peut jamais apporter de solution à tous les cas pratiques.

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28 I N F O R M A T I O N S T E C H N I Q U E S Suivre une recette avérée constitue une solution rapide et correcte dans la majorité des situations. Certaines situations nécessitent néanmoins une solution adaptée en raison des risques présents et/ou de la configuration du volume. Pensez par exemple aux applications industrielles qui dégagent une grande quantité de chaleur et/ou de poussière, ou aux volumes de forme créative. Dans pareils cas, il vaut mieux développer une solution sur mesure en concertation avec les différentes parties impliquées. Cette édition de la norme offre un cadre pour cette concertation et l’approbation finale par les parties impliquées. Comme pour toutes les mesures de sécurité incendie, l’élaboration d’une solution sur mesure nécessite de savoir quels sont les objectifs et à quels résultats aboutit l’analyse des risques d’incendie. Le § 6.15 décrit les situations dans lesquelles la procédure « Cas d’exception » peut être appliquée. Nous souhaitons ainsi veiller à ce que les exceptions ne deviennent pas la règle. Citation du § 6.15.1 : • les situations qui ne sont pas explicitement prévues dans cette norme (p.ex. architecture spécifique, nouvelle technologie de détection…) ; • les situations où l’application des règles prescriptives de cette norme est techniquement impossible ; • les situations où l’application des règles prescriptives de cette norme mène à une installation déraisonnable qui n’améliore pas significativement le niveau de performance. Fin de citation Le § 6.15.2 et l’annexe F exposent la manière de documenter et d’étayer le cas d’exception. On laisse une certaine liberté pour pouvoir aussi bien justifier de manière concise les exceptions simples que rédiger une à plusieurs pages pour les dossiers complexes devant être étayés, par exemple au moyen de résultats d’études. Les foyers types constituent l’une des possibilités pour évaluer des exceptions. Détecteurs de chaleur de type linéaire Voir § 3, 6.4, 6.5.8, annexe G Après la détection incendie sans fil en 2018, cette fois-ci des prescriptions d’installation pour les détecteurs de chaleur de type linéaire sont ajoutées. Les normes produites EN 54-22 et EN 54-28 datent de 2015 et 2016. Elles proposent donc suffisamment de solutions en matière de certification des produits et de compatibilité. Ces solutions varient, par exemple, des câbles provoquant des courts-circuits à une certaine température aux câbles avec des capteurs adressables intégrés en passant par les solutions utilisant la fibre optique. Chacune de ces technologies a ses avantages et ses inconvénients ou, pour le dire autrement, un certain champ d’application. Détecteurs linéaires optiques de fumée (BEAM) : nouvelle approche de la détection aux niveaux intermédiaires Voir § 6.5.4 Les détecteurs linéaires optiques de fumée, en abrégé BEAM, sont souvent utilisés dans les volumes grands et hauts. Ce sont surtout les prescriptions s’appliquant aux volumes plus hauts, disons de plus de 12 m, qui nécessitaient d’être améliorées, car le nombre de BEAM aux niveaux intermédiaires devenait

excessif dans certains cas. Nous avons entièrement remanié cette partie de la norme en suivant la logique décrite ci-après. Si les BEAM sont choisis comme détection principale : 1. La norme demande toujours une couche de détection au plafond (voir § 6.5.4.2) • les prescriptions relatives à cette couche de détection ont d’ailleurs été adaptées, de sorte que la distance entre le BEAM et le plafond peut être plus grande, ce qui permettra par exemple de placer des BEAM transversalement sous des poutres ; • si des risques sont présents entre les poutres et donc au-dessus des BEAM (par exemple, des goulottes de câbles), une détection complémentaire de ces risques peut être nécessaire en fonction de l’analyse des risques (voir note juste avant le tableau 8). 2. pour les locaux de plus de 16 m de haut, la norme demande une détection (BEAM ou autre) à une hauteur inférieure, afin de surveiller les risques identifiés (voir § 6.5.4.3) La norme fournit ainsi plus de flexibilité pour élaborer une solution de détection efficace adaptée aux risques présents pour des volumes supérieurs à 16 m. Transmission : cinq options en fonction des besoins Voir § 5.3, 6.8.3, 6.9 Il ressort de la pratique qu’une entreprise peut se satisfaire d’une transmission à quelques membres du personnel, par exemple via un système antieffraction et un message oral ou un SMS, tandis que d’autres organisations souhaitent travailler avec une centrale de réception d’alarme (ARC). La norme précédente ne permettait toutefois qu’une seule solution. Cette nouvelle édition décrit pas moins de cinq solutions, parmi lesquelles il est possible de choisir en fonction des résultats de l’« analyse des risques et évaluation des besoins ». Cela permet d’opérer un choix conscient et étayé. En proposant ces cinq configurations, la norme se rapproche des solutions utilisées en pratique, qui vont des « solutions de confort » à des solutions offrant la fiabilité et la disponibilité nécessaires pour les fonctions essentielles. Au § 6.9, on retrouve les prescriptions techniques pour chacune de ces configurations. Maintien de fonction et câblage Toutes les parties de la norme liées au maintien de fonction et au câblage ont été retravaillées en profondeur, afin de décrire plus clairement les règles. La combinaison des adaptations à la structure du texte, de la reformulation des paragraphes et de la rédaction de l’annexe E avec des schémas d’exemple doit rendre la norme plus claire et permettre une application plus uniforme des prescriptions. Écrans horizontaux (Voir § 6.5.2.1.8) Pour les écrans horizontaux, la norme donne une nouvelle solution basée sur un « disque test ». Si le disque test rentre entièrement sous un écran horizontal, la détection est nécessaire sous cet écran. Cela permet d’évaluer facilement les formes créatives d’écrans horizontaux (auvents, panneaux acoustiques…). Détection confirmée et double détection (Voir § 6.2.6) Les prescriptions applicables aux systèmes commandés par la


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détection incendie peuvent exiger l’utilisation d’une détection confirmée ou double. Pensez par exemple à la « NBN S 21-208-2 - Protection incendie dans les bâtiments - Conception des systèmes d’évacuation des fumées et de la chaleur (EFC) des parkings fermés », dans laquelle le § 5.3 parle de « détection confirmée ». Celle-ci est également abordée dans le cadre de la conception de systèmes d’extinction automatiques, lors de l’activation automatique éventuelle du signal d’évacuation, etc. Ce nouveau paragraphe expose les solutions pour une détection confirmée ou double, ainsi que leurs exigences spécifiques. Mesures sonores (Voir § 6.6.2.1, 9.2.4, 9.2.5 et annexe H) Notamment sous l’impulsion de BELAC et des organismes de contrôle accrédités, nous précisons, à l’annexe H, comment il est conseillé de réaliser les mesures sonores des sirènes. Cette procédure pragmatique permettra la mise en œuvre d’une approche plus uniforme et qualitative. Viser la perfection Comme l’a encore constaté notre comité de normalisation, la perfection n’est pas de ce monde. En dépit de tout le soin et l’attention que nous accordons à ce texte, nous découvrons chaque fois des éléments qui pourraient être améliorés. Dans cette édition encore, nous avons rectifié les erreurs typographiques (et en avons peut-être commis d’autres), reformulé certaines phrases, harmonisé la terminologie, corrigé des figures, etc.

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Si vous constatez d’autres imperfections, n’hésitez pas à les signaler via danny.hermans@volta-org.be, de sorte qu’on puisse les rectifier dans la prochaine édition.

Conclusion En ajoutant les détecteurs de chaleur de type linéaire, la liste des techniques de détection explicitement décrites est complétée. Pour les techniques qui ne sont pas encore décrites dans cette norme (par exemple, la détection incendie par vidéo) et pour d’autres « cas d’exception », un cadre clair est fourni permettant de les traiter conformément à la norme NBN S 21-100-1. Cette nouvelle édition propose bon nombre de solutions nouvelles et améliorées pour mettre en œuvre des « Systèmes de détection et d’alarme incendie » conformes à la NBN S 21-100-1, et adaptés aux besoins et aux risques. Il y a donc encore moins de raisons de suivre la tendance très risquée de mettre en œuvre des systèmes de détection incendie en tenant uniquement compte « de l’état et du fonctionnement correct ». En effet, d’un point de vue juridique, « l’état et le fonctionnement correct » est un principe creux qui n’est basé sur aucune règle reconnue de bonnes pratiques, telle qu’une norme NBN. Danny Hermans, VOLTA


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Bornes de recharge, partie 4 Comment activer une borne de recharge publique ? Pour un conducteur de voiture électrique, il semble logique de recharger de son véhicule là où il passe le plus de temps, à savoir à son domicile ou son lieu de travail. Pourtant, il n’est pas toujours si simple d’y installer une borne Plug & Charge, car même sur un emplacement d’un immeuble d’appartements ou sur un parking d’entreprise, le contrôle de la recharge est indispensable pour la facturation de l’énergie consommée. Le conducteur d’une voiture électrique doit donc pouvoir s’identifier d’une façon ou d’une autre pour activer une borne de recharge, privée comme publique.

L’identification se fait à l’aide d’une carte de recharge (ou d’un porte-clés) portant un numéro unique (UID) lu par le lecteur RFID de la borne. Il existe également des applications mobiles d’identification. Dans les deux cas, une carte de crédit ou un mandat SEPA est exigé par le Mobile Service Provider (MSP), qui distribue les cartes et gère les applications. Dans le cas des bornes à recharge rapide, le paiement peut se faire par carte de crédit, carte à puce, Apple Pay ou Google Pay.

Quelles sont les possibilités ? Cartes, applications et autres moyens d’activation sont étroitement liés. Une personne qui reçoit un UID via une carte de recharge utilise ce même numéro d’identification dans son application. Très pratique, cette carte permet d’accéder à toutes les stations de recharge interopérables. À l’inverse, les applications ne sont généralement (sauf exception, comme Plugsurfing) compatibles qu’avec les bornes de recharge du Charge Point Operator (CPO). L’application offre toutefois un avantage de taille, car elle permet de voir en temps réel les bornes de recharge disponibles et leur puissance de recharge.

Les types de cartes Différentes cartes de recharge existent, et c’est au conducteur de la voiture électrique de choisir : Est-il plus avantageux de souscrire un abonnement ? Ou souhaitet-il payer par kWh ? À moins qu’il ne préfère une combinaison des deux ? Il doit également faire attention, car les cartes de recharge ne sont pas reconnues par toutes les bornes. Les principaux fournisseurs de cartes en Belgique sont les entreprises néerlandaises EV-Box, NewMotion et Travelcard, suivies de quelques fournisseurs belges comme Blue Corner, EV-Point et Mobility Plus. NewMotion, EV-Box, Chargemap et Plugsurfing sont les principaux acteurs européens, bien que cette liste ne cesse de s’allonger.

Interopérabilité Sur l’ensemble du continent européen, les CPO - de grandes entreprises comme Allego, FastNed, Luminus... mais aussi des acteurs de petite taille comme Blue Corner et EV-point - partagent leurs bases de données afin de reconnaître les UID des utilisateurs des différents systèmes. Cette interopérabilité est encore relativement complexe, et les liaisons de véritables sacs de nœuds... Si 10 parties sont impliquées, 46 liaisons sont nécessaires. C’est pourquoi des plateformes comme eViolin, Hubject et Gireve ont été mises au point pour relier CPO et MSP sur tout le continent, créant une interopérabilité générale.

Combien ça coûte ? Pour le conducteur d’un véhicule électrique, le coût total d’une recharge n’est pas si simple à évaluer. Toutes les bornes de recharge ne sont en effet pas équipées d’un écran. Les applications prouvent ici encore leur utilité, car elles donnent une indication du prix. Un règlement européen est en préparation. Il prévoit que les bornes publiques devront toujours annoncer le prix de la recharge à l’utilisateur. Attention, en plus des frais de transaction imputés par le CPO, assortis éventuellement d’un idle-fee (le prix par kWh augmente si la recharge dure longtemps) ou d’un trickle-fee (prix par heure si vous laissez la voiture même après le fin de la recharge), il est fréquent que le MSP impute des frais d’activation. Soyez donc vigilants !  Alex De Swaef

Alex De Swaef est gérant d’EV-Point et de Group Solar et chargé de cours chez Syntra.


6 QUESTIONS À

La personne derrière...

Pierre Debatty (Managing Director SLV)

Sur cette page, nous souhaitons poser quelques questions moins courantes à des personnes connues et moins connues du secteur de l’électro. Des questions privées, pour dévoiler la personne qui se cache derrière le professionnel. Ce mois-ci, c’est au tour de Pierre Debatty. Quelle a été la première chose à laquelle vous avez pensé quand vous vous êtes réveillé ce matin ? J’étais très content d’accueillir un nouveau collaborateur pour son premier jour chez SLV

De quelle réalisation êtes-vous fier ? La manière dont nous avons traversé la crise du Covid en tant qu’entreprise performante et équipe soudée me rend particulièrement fier. Malgré des conditions difficiles, nous avons continué à servir nos clients avec la même efficacité tout en travaillant depuis la maison.

Quand les meilleures idées vous viennent-elles ? Très tôt le matin, lorsque je fais un jogging le long du ‘Grote Nete’ avec le soleil qui se lève à l’horizon

Comment vous reposez-vous ? Dans mon jardin potager en regardant pousser mes tomates.

De quel investissement êtes-vous fier ? Chez SLV, nous avons depuis quelques années une collaboration avec Mentorprise - une entreprise de ressources humaines spécialisées dans l’évaluation et le coaching sur base de l’Intelligence Emotionnelle. Cet investissement nous permet de selectionner et de faire évoluer nos collaborateurs sur base d’un concept qui s’avère clé pour le futur.

Quelle découverte dans le secteur de l’électro vous faciliterait la vie ? Une technologie qui améliore la performance des batteries m’aiderait beaucoup pour l’utilisation de mon téléphone et de ma voiture électrique.

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