c. Une micro-usine sur chantier Bien que la complexité d’une maison ne soit pas tant plus élevée que celle d’une voiture, le bâtiment ne peut pas être usiné selon des critères identiques. Il existe énormément de méthodes de construction et de cadres socioculturels qui rendent la conception d’édifices hautement contextuelle. Les conditions peuvent changer rapidement, même pendant la réalisation. Face à un tel besoin de flexibilité, la construction par des moyens digitaux a souvent recours à une préfabrication en usine coûteuse, car fonctionnant au cas par cas. De plus, la moindre erreur se paie cher, vu qu’il faut repasser par un système complexe pour la corriger. Apporter directement une usine sur le chantier à l’aide de petites entreprises permet d’amorcer et d’explorer une vision digitale de l’architecture sans devoir faire appel à une usine complète. Les chantiers deviendraient ainsi de micro-usines temporaires, ce qui ne privilégierait pas les grands projets des petits d’un point de vue financier par leur capacité à déployer un dispositif de préfabrication en série.38 L’échelle n’est plus un facteur d’économie et cela favorise l’individualité et la proximité. Dans le projet Wikihouse, qui tente de revisiter l’autoconstruction par l’intermédiaire de cette micro-usine, elle devient un outil indispensable à la construction. Un robot pourrait dans l’avenir avoir la même présence sur le chantier que pourrait l’avoir une pelleteuse aujourd’hui. De plus, bien qu’encore peu exploité actuellement, il y a un autre potentiel au robot de chantier qui présente beaucoup d’intérêt, il s’agit de la construction digitale hybride, robot-homme. Pour illustrer cela, dans le projet The endless wall de Gramazio & Kohler, un robot est programmé pour dresser des murs aux motifs générés algorithmiquement tout en suivant une ligne dessinée sur le sol par un intervenant. Le robot s’établit alors comme un outil interactif, capable de faire surgir l’univers digital dans le monde réel.39
The Endless WAll - Gramazio & Kohler37
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