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Fille d'un fromager qui a travaillé dans le Haut-Jura, l'artiste a beaucoup voyagé durant sa vie avant de poser son chevalet à Roubaix.
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Caroline David
DÉCODE BARRE Après vingt ans d’absence, Caroline David est revenue cet hiver aux Rousses, où l'artiste globe-trotter a présenté des œuvres surprenantes sur notre monde numérique. Ü Cassandre vous interpelle, mais l’entendez-vous ? Pourtant elle a tant de choses à dire sur la science qui transforme notre vie pour la rendre artificielle. Personnage double, cloné ou simple robot ? Electre vous observe, femme en transformation. Plus tout à fait naturelle, sans être encore complètement artificielle. Ce sont les portraits de l’an 2100, transhumanistes, des dernières toiles de Caroline David. La petite fille de cinq ans arrivée aux Rousses un beau matin de 1980 dans le sillage de ses parents fromagers a fait du chemin depuis : Budapest, Paris, Shanghai et,
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maintenant, Roubaix où elle a posé son atelier. Les senteurs du comté ont laissé la place à un univers froid, inodore, numérique où les codes-barres et les datas gérés par les machines, se jouent des humains. La jeune peintre autodidacte a donc quitté les frontières d’un monde qui semblait immuable pour un autre, globalisé et artificiel. Sa métamorphose a commencé par le pixel, symbole de cette transformation. Petits carrés multicolores qui, juxtaposés, composent un ensemble particulièrement cohérent : « J’ai commencé à travailler le pixel dans les années 2008/2009 en Hongrie. C’était pour moi la figuration picturale et esthétique évidente qui marquait l’ère du