Papiers d'Océanie - Le fonds Lesson : bibliothèques, archives et objets

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De la navigation bibliothécaire « Il est évident que lors des premières rencontres à Tahiti, les explorateurs et les insulaires se sont vus tous les deux à travers la brume de leurs propres enchantements. […] Les Tahitiens, comme les Européens, ont propulsé leurs fantasmes ancestraux dans l’avenir, en déterminant la façon dont il s’est déroulé. » Anne Salmond (2009)

Pierre-Adolphe Lesson, aurait très bien pu écrire, comme le consul de France Jacques Moerenhout : « (…) il me sera permis de dire que j’ai du à la singularité d’une position tout exceptionnelle l’avantage d’acquérir, sur l’Océanie et les Océaniens, des notions que ne pouvaient se procurer aussi bien que moi ni les navigateurs, qui ne faisaient que passer dans les localités à connaître, ni même les missionnaires, en raison des préjugés propres à leur état ». Pierre-Adolphe Lesson débarque aux Marquises en novembre 1843, avant de diriger l’hôpital de Papeete d’avril 1844 jusqu’à la fin de l’année 1849. Lors de ce long séjour, il est en contact avec toutes les classes de la société tahitienne, du peuple aux arii, des prostituées à la Reine Pomaré. Comptetenu de son expérience de l’Océanie, et de Tahiti en particulier, nous pouvons affirmer que notre homme se trouvait placé dans des conditions d’observations relativement rares dans la première moitié du XIXe siècle. Les écrits de Pierre-Adolphe Lesson présentent donc un intérêt certain pour la connaissance de Tahiti à l’époque du protectorat. Cet intérêt est renforcé

Les 4 volumes reliés de la première version du journal du Pylade. Manuscrits de P.-A. Lesson. Ms 64, 65, 66 et 67. ©Médiathèque de Rochefort

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