Magazine de l'Automobile Club de Suisse no 303

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AUTO ACS | 303

COLLECTIONNEUR

Minibolides, maxipassion Une fois sorti de la poste de Chernex, sur les hauts de Montreux, où il jouit d‘une vue exceptionnelle sur le lac Léman et les Alpes, Jean-Philippe Rossel est un acteur incontournable des différentes manifestations motorisées du pays. Par Mario Luini

I

l n’est pas rare de le trouver derrière un stand ou une vitrine d’exposition croulant sous les modèles réduits de voitures de course. Avec une spécificité remarquable : ce grand gamin de 60 ans a réuni les bolides miniatures de pratiquement tous les pilotes (et constructeurs) suisses et leurs différentes voitures. Une collection unique, visible sur son site www.smallcar.ch ou même sur place, sur rendez-vous. ACS Auto : Comment est-ce que tout cela a commencé ? Jean-Philippe Rossel : J’ai toujours aimé la voiture, aussi loin que je me souvienne. Mes parents m’ont dit que mes premiers mots étaient des noms de voitures. Mais c’était certainement mon papa qui me les avait soufflés ! Plus tard, je me suis branché F1 quand j’ai vu mon premier GP – Monaco 1976 – à la TV. Je me débrouillais pour aller voir les courses chez un voisin. Et le goût de la collection ? J’avais commencé à collecter les Dinky Toys, comme plein d’autres gamins, mais leur gamme était limitée, et je ne trouvais pas ce qui m’intéressait. Et puis je me suis marié, les enfants sont arrivés, il y a alors des choses qu’on laisse de côté…

C’est donc reparti quelques années plus tard ? J’ai eu un déclic lors d’une exposition à Fribourg organisée pour le 25e anniversaire de la disparition de Jo Siffert. Il y avait seulement quelques miniatures de ses voitures, trois ou quatre, pas plus. Siffert, ça m’a parlé, j’ai trouvé ça génial, j’ai revendu toutes mes Dinky Toys et je me suis lancé. Très vite, j’ai débordé du cadre : mon but était de rassembler les voitures des pilotes suisses ! Mais la plupart étaient impossibles à trouver, parce qu’elles n’existaient pas. Combien de modèles avez-vous réunis ? Je n’ai pas une obsession, mais je fais le recensement chaque année. Au 3 janvier dernier, j’en étais à 1535 voitures ayant été pilotées par 295 Suisses, dont 11 femmes, ou engagées par une écurie suisse, ou encore construites en Suisse, comme les Sauber F1, qui n’ont couru qu’avec des pilotes étrangers, par exemple. D’où viennent ces miniatures ? Beaucoup n’existent pas dans le commerce. Même des voitures connues comme les Chevron 2 litres, par exemple, qui ont pourtant écrit quelques belles pages de l’endurance, sont quasiment

introuvables. Environ 250 sont faites «maison», c’est-à-dire redécorées aux couleurs du pilote suisse concerné en partant d’une miniature existante d’un autre pilote, soit carrément construites à l’unité ou en quelques exemplaires par certains artisans passionnés aussi patients que doués. Il y a d’autres «fous» que moi, heureusement ! Des exemples de modèles rares ? On peut citer les Arrows F1 de Marc Surer en 1983, qui – faute de budget – roulait pratiquement à chaque Grand Prix avec un sponsor et une décoration . La firme Spark, dont le but avoué est de produire les minia-tures de toutes les F1 de l’histoire, en a prévu six. Pour les autres, je suis parti d’un modèle existant que j’ai transformé, ou fait transformer. J’ai un ami pas loin d’ici qui travaille dans la publicité. Il est bien outillé pour traiter les décalcomanies qui font toute la différence…


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