Magazine de l'Automobile Club de Suisse no 286

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AUTO 286

HAUTE HORLOGERIE

Les anniversaires de Laurent Ferrier Longtemps dernier pilote Suisse à être monté sur le podium des 24 Heures du Mans, «3e en 1979», Laurent Ferrier célèbre cette année le quarantième anniversaire de l’événement, simultanément aux dix ans de sa déjà réputée marque horlogère. Par Gérard Vallat

C

lin d’œil du destin, l’origine de ce double jubilé prend sa source à l’époque où Laurent Ferrier était davantage connu des médias pour son art du pilotage que pour sa maitrise de la haute horlogerie. Employé professionnellement d’une célèbre marque de garde-temps, il avait acquis la réputation d’un pilote maniant avec dextérité volants de monoplaces, prototypes et voitures du Groupe 5. En ce temps, le sport automobile n’était pas tant esclaves de l’argent qu’actuellement. Le talent avait la vertu d’ouvrir des portes, et Laurent Ferrier n’en manquait pas. Cette qualité l’a mis sur la route de quelques personnes bien intentionnées, telles Jean-Louis Burgnard, Heini Mader, Fred Stalder et surtout le tricolore François Servanin, avec lequel il prendra part à huit éditions des 24 Heures du Mans. Vainqueurs en 1978 de la classe 2 litres pour l’un et GT pour l’autre, le duo revoyait ses ambitions à la hausse pour 1979.

L’occasion pour les compères d’accueillir le Valaisan François Trisconi pour compléter l’équipage qui allait s’attaquer au double tour d’horloge au volant d’une redoutable Porsche 935 Kremer. Revenant à l’origine de vos passions pour l’automobile et l’horlogerie, laquelle vous a touché la première ? Difficile à déterminer, mais en consultant mon arbre généalogique il y a des

indices. Ma famille est originaire des Verrières, dans le canton de Neuchâtel, comme Abraham-Louis Bréguet. Ce doit être un signe, mon père, mon grand-père et mon arrière-grand-père étaient horlogers. Ces aïeuls avaient épousé des filles Tissot et Chopard. Mais j’avoue que je ne sais pas si à l’époque ces familles étaient dans la chaudronnerie ou l’horlogerie. Concernant mon rapport à l’automobile, il remonte à l’enfance. Gamin je ne démontais pas des montres, je construisais des maquettes de la voiture de Jim Clark. J’avais le virus, mais pas encore d’idées pour le traiter. Sortant de l’école d’horlogerie en 1968, j’ai été engagé chez Patek Philippe pour débuter ma vie professionnelle, avec la course auto dans un coin de ma tête.

LE BUT N’ÉTAIT PAS DE DEVENIR PILOTE DE F1, NI DE FAIRE LES 24 HEURES DU MANS, JUSTE DANS L’IDÉE D’ALLER TOURNER À MONTHOUX LE SAMEDI.


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