LES TROIS DÉMARCHES DU GRAFFITI
Cette analyse empirique a dégagé la perception de différentes pratiques du graffiti, reflétées dans leurs lieux ou dans leurs formes. L’une semble être héritière de l’école de New-York, basée sur un ensemble de règles codifiées et intégrées par ses représentants. Elle est formellement très définie et nécessite un temps d’exécution assez long pour les pièces les plus complexes, qui la fait prospérer dans les espaces interstitiels de la ville comme les délaissés urbains. Une autre de ces pratique est celle qui est la plus sujette à une valorisation de la part des pouvoirs publics et qui se retrouve fréquemment dans les quartiers dits « alternatifs ». Ils forment alors de nouveaux pôles d’attraction touristique en créant des parcours urbains potentiellement capables d’évoluer selon la production de nouveaux graffitis. La troisième pratique identifiée est celle d’une communication brute d’informations utilisant des biais non pas graphiques ou spécifiques au graffiti mais bien dépendants de la langue du locuteur qui s’exprime. Nous essaierons ici de mieux définir ces trois démarches.
LA QUÊTE D’AFFIRMATION DE LA DÉMARCHE IDENTITAIRE
Nous commencerons par définir la démarche qui a le plus longtemps été liée dans l’imaginaire collectif contemporain au mot graffiti, et qui est encore largement considérée comme une dégradation de biens publics. Nous parlons ici de la pratique telle qu’elle est née dans les banlieues New-Yorkaises, que nous qualifierons de démarche identitaire, et