LE GRAFFITI, UNE CONTESTATION PAR LE GESTE
Nous avons déterminé à l’aide du tableau typologique un lien entre la rapidité du geste à l’origine du graffiti et sa dimension contestataire. Pour rappel, notre recherche s’interroge sur la valeur subversive du graffiti à l’heure où il fait partie intégrante des politiques de la ville. D’après les conclusions que nous avons tirées de notre étude il semblerait que la valeur de contre-culture du graffiti passe moins par le propos exprimé par les œuvres que par leur existence même. Faire passer un message en l’inscrivant sur les murs de la ville, que ce soit par le biais du pochoir, du collage, de dessins à main levée ou de toute autre expression plastique est plus provoquant pour le geste ayant rendu possible cette expression non contrôlée dans l’espace public que pour les propos tenus en euxmêmes. Nous avons pourtant délimité plus tôt une catégorie de graffitis dont l’essence même repose sur leur manque de signification autre que leur simple présence. Nous parlons ici des graffitissignatures, aussi appelés tags et qui s’inscrivent dans la démarche identitaire selon le modèle des writers états-uniens. Notre corpus en comporte trois, les graffitis numéros 10, 31 et 32 qui sont par ailleurs les seuls à ne remplir qu’un seul des quatre critères de la contre-culture.
LE CAS DU TAG IDENTITAIRE
Ces trois travaux ont pour point commun d’avoir été réalisés dans un environnement surchargé d’éléments similaires. Contrairement à la plupart des œuvres constituant ce corpus qui tâchent de se démarquer de leur environnement