COMPÉTENCES MANAGÉRIALES DES SOUS-OFFICIERS ET SOUS-OFFICIÈRES DE POLICE
Compétences managériales des sousofficiers et sous-officières de police : le cas du séminaire ISP de La Rouvraie/NE1 John Bonnet Commissaire de Police Police cantonale genevoise
Résumé Cet article présente les résultats d’une étude de cas portant sur le séminaire de formation en ressources humaines organisé par l’Institut Suisse de Police (ISP) à La Rouvraie/NE. Cette étude vise précisément à nous interroger sur les compétences nécessaires aux sous-officiers et sous-officières de police pour embrasser une carrière de cadre d’une part, et, d’autre part, à déterminer si les compétences enseignées à La Rouvraie sont mises en pratique. Les recommandations portent notamment sur la
proposition d’un profil de compétences pour le premier niveau de conduite, sur le contenu du séminaire, sur l’encadrement des participant·e·s lors de leur retour dans leurs corps respectifs et sur la visibilité de la formation. Ce travail de recherche n’a pas la prétention de vouloir généraliser les résultats, vu la taille de l’échantillon. Il n’est qu’un arrêt sur image porté par un regard bienveillant, curieux et confiant sur la génération de cadres en devenir.
1. Introduction L’un des objectifs entérinés le 14 avril 2016 par la Conférence des chefs de département de justice et police (CCDJP) dans le cadre du Concept général de formation (CGF) 2020 consiste à définir de manière uniforme les compétences pratiques à acquérir. Dans cette idée, ce travail de recherche s’est intéressé aux compétences à acquérir par les sous-officiers et sous-officières de police (ci-après sof) du premier niveau de conduite dans la gestion des ressources humaines avec, comme point de départ, le séminaire de La Rouvraie en 2017 (Bonnet, 2019). Ce séminaire en ressources humaines, premier module de quatre jours, précède le séminaire tactique à Grangeneuve de huit jours2. La revue de littérature parcourue révèle notamment les différents rôles du cadre de police dus à sa fonction et aux missions à accomplir (Lyautey, 2009 ; Pichonnaz, 2017, pp. 13–14). Ces rôles ont été observés dans les différentes fonctions de l’auteur de cet article, en tant qu’inspecteur de police judiciaire à la Police cantonale genevoise (1992–2006), officier supérieur à la Sécurité militaire (2000–2011), major au Corps des gardes-frontière et
chef des opérations à la Région VI-Genève (2006– 2016), puis en tant que commissaire de police à Genève (depuis 2016). Au terme de l’analyse initiale, nous avons relevé les problématiques suivantes : • l’absence d’un référentiel de compétences au sein de l’ISP pour les sous-officiers et sous-officières de police du premier niveau de conduite ; • un questionnement sur l’actualisation des savoirs ; • des témoignages partagés sur le séminaire ; • des termes différents pour désigner ce même séminaire ; • des interrogations sur les connaissances dispensées et leur mise en pratique.
format magazine no 9
1 L’auteur remercie les participant·e·s au séminaire et l’ensemble des intervenant·e·s qui lui ont accordé leur confiance. Un merci particulier est adressé à M. Pierre Maudet, Conseiller d’État, à Mme Monica Bonfanti, Commandante de la Police cantonale genevoise, à MM. Jean-Pierre Boesch et Patrick Suhner, vice-directeur de l’ISP et directeur du cours CC I ISP lors de l’évaluation du séminaire, à M. Pascal Lüthi, Commandant de la Police neuchâteloise, à M. Christian Varone, Commandant de la Police cantonale valaisanne, à M. Pierre-Alain Raemy, Commandant de la Police de Lausanne en 2018 et à M. Olivier Botteron, Commandant de la Rég Gfr VI – Genève jusqu’à fin 2018. 2 Au 1er janvier 2019, le séminaire de La Rouvraie s'étale sur cinq jours et le séminaire tactique à Grangeneuve sur sept jours.
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