GRANDS DOSSIERS ⊕ La métamorphose de l’Insectarium → 4 ⊕ En action avec les citoyen.ne.s → 8
⊕ La Station spatiale internationale → 11 ⊕ Le Saint-Laurent → 18
⊕ La diversité au potager → 22
À DÉCOUVRIR ⊕ Des espèces fascinantes au Biodôme → 16
⊕ Pêche durable : cinq conseils pratiques → 21 ⊕ Immersion en ultra haute définition → 26 ⊕ Échange de semences : dans l’ombre du Jardin botanique → 27
⊕ Aux confins du système solaire → 29
⊕ Espace pour la vie dans vos oreilles ! → 30
PHOTO Espace pour la vie (Thierry Boislard)
DANS CE NUMÉRO LE MONDE MULTISENSORIEL DES INSECTES → 4 MÉTAMORPHOSE EN QUATRE ACTES → 7 EN COMPAGNIE DES ARBRES → 8 ZOOM SUR LES INSECTES DU NUNAVIK → 10 LES DÉFIS DE LA VIE DANS L’ESPACE → 11 DES INSECTES DANS L’ESPACE ? → 13 LES VILLES : DES REFUGES POUR LA BIODIVERSITÉ → 14 DES ESPÈCES FASCINANTES AU BIODÔME → 16 RELIEFS, COURANTS ET MARÉES : À LA SOURCE DE LA VIE MARINE DU SAINT-LAURENT → 18 PÊCHE DURABLE : CINQ CONSEILS PRATIQUES → 21 LE POTAGER COMME CARREFOUR CULTUREL → 22 JARDINER AVEC LES ENFANTS: TRUCS ET ASTUCES → 24 IMMERSION EN ULTRA HAUTE DÉFINITION → 26 ÉCHANGE DE SEMENCES : DANS L’OMBRE DU JARDIN BOTANIQUE → 27 AUX CONFINS DU SYSTÈME SOLAIRE → 29 ESPACE POUR LA VIE DANS VOS OREILLES ! → 30
RÉDACTION
Chantal Côté Sylvie Goulet André Grandchamps Bianca Joubert Annie Labrecque Valérie Levée Annabelle Mimouni Fanny Rohrbacher Marion Spée RÉFÉRENCE ET VALIDATION
Espace pour la vie
DESIGN GRAPHIQUE
orangetango RÉVISION LINGUISTIQUE
Bianca Joubert TRADUCTION
James Cookson et Karin Montin INFOGRAPHIE
Stéphanie Rivet (Pulsation graphique)
© ESPACE POUR LA VIE 2021 Dépôt légal - Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2021 ISBN 978-2-924977-03-3
PAR JULIE JODOIN DIRECTRICE PAR INTÉRIM, ESPACE POUR LA VIE
Mettre les mains dans la terre pour cultiver ses propres légumes. Respirer l’air salin du large. Se balader dans une pinède. Guetter les perséides. Écouter le chant des passereaux. Prendre le temps d’observer le travail des fourmis. La pandémie a remis en lumière le besoin essentiel de nature que nous avons toutes et tous. La nature nous nourrit, nous permet de respirer, nous apaise et nous reconnecte à l’essentiel. Nous faisons partie intégrante d’elle et il est impossible de nous en dissocier. Les musées d’Espace pour la vie souhaitent plus que jamais raviver les liens qui nous unissent à la nature. Plus encore, ils désirent accroître leur impact en s’engageant concrètement, main dans la main avec les citoyen.ne.s, dans une véritable transition socio-écologique. L’année 2021 sera notamment marquée par la réouverture de l'Insectarium. Métamorphosé en une construction d’avant-garde à l’architecture inspirante, l’Insectarium deviendra un espace vivant et évolutif invitant à des expériences sensorielles et des rencontres inédites. Une belle façon de reconnecter avec le fascinant monde des insectes et d’apprivoiser l’entomophilie ! Cette année également, la Biosphère deviendra le cinquième musée d'Espace pour la vie : une intégration plus que cohérente, considérant la mission de ce musée de l'environnement et la volonté de la Ville de Montréal d'accroître son impact sur la nécessaire transition socio-écologique. Cet été, les équipes d’Espace pour la vie parcourront de nouveau les villes du grand Montréal. Dans les parcs verts ou bétonnés, petit.e.s et grand.e.s seront invité.e.s à découvrir la nature urbaine sous toutes ses formes et à apprécier la résilience du vivant où qu’il soit. Évidemment, il ne s’agit là que d’un infime aperçu de ce qu’offrent nos musées cette année. Spectacles immersifs au Planétarium Rio Tinto Alcan, célébration de la Décennie des océans au Biodôme, Jardins de lumière au Jardin botanique et de nombreuses autres activités permettront sans aucun doute de mieux vivre la nature. C’est avec fierté et enthousiasme que je vous invite à prendre connaissance de toute la richesse des activités et des programmes que nous proposons, et surtout, à venir nous visiter ! Bonne lecture !
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LA MÉTAMORPHOSE DE L'INSECTARIUM
LE MONDE MULTISENSORIEL DES INSECTES • PAR VALÉRIE LEVÉE
GRANDE RÉOUVERTURE DE L’INSECTARIUM AUTOMNE
PHOTO Shutterstock/Attila Fodemesi
Comme les autres animaux, les insectes doivent décoder leur environnement pour se nourrir, se déplacer, se reproduire et échapper à leurs prédateurs. Et, petite taille oblige, ils sont bardés de capteurs miniatures pour voir, sentir, goûter, entendre. Mais leur perception du monde n’a pas grand-chose à voir avec la nôtre.
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LA MÉTAMORPHOSE DE L'INSECTARIUM
PLEIN LA VUE Si vous regardez une mouche dans les yeux, vous risquez de vous y perdre, car les yeux des insectes sont immensément complexes !
PHOTO Shutterstock/Alexander Sviridov
À lui seul, un œil d’insecte est composé de milliers d’ommatidies, des récepteurs sensibles à la lumière qui procurent aux insectes une vision particulière. Par exemple, chez les insectes nocturnes, la lumière absorbée par une ommatidie est diffusée aux ommati dies adjacentes, augmentant ainsi la capture des photons et la sensibilité à la lumière. Pour voir la nuit, c’est bien pratique. Certains insectes ont même des yeux particulièrement grands leur permettant de voir derrière eux. Les pollinisateurs, quant à eux, ont des photorécepteurs sensibles à l’ultraviolet et voient des motifs sur les fleurs leur indiquant la présence de nectar. Certains papillons femelles portent aussi sur les ailes des motifs ultraviolets qui attirent les mâles. Si une femelle est réfractaire aux avances du mâle, elle place ses ailes de façon à masquer ces motifs. Ni vu ni connu !
DU PIF ET DU GOÛT Les insectes n’ont pas de nez, mais pour sentir les odeurs, ils ont des antennes ! Celles-ci sont couvertes de petites soies, ou sensilles olfactives, qui détectent les molécules odorantes présentes dans l’air. À la surface des soies, des pores laissent entrer les molécules odorantes qui sont reconnues par des récepteurs spécialisés. Plus les antennes sont munies de sensilles, plus elles sont sensibles aux odeurs. D’ailleurs, si certains papillons sont pourvus de magnifiques antennes duveteuses, ce n’est pas pour parader et attirer les femelles, mais plutôt pour mieux détecter leurs phéromones. Avec ces sensilles olfactives, les insectes repèrent à distance la présence d’une source de nourriture, d’un site de ponte, d’un prédateur ou d’un partenaire sexuel. Les insectes sont aussi pourvus de sensilles gustatives qui reconnaissent les substances par contact direct. Ils en ont, comme on s’y attend, sur les pièces buccales, mais aussi sur les antennes, les pattes et même les ailes ! Eh oui, les insectes peuvent goûter avec leurs pattes ou leurs ailes. Décidément, leur vécu sensoriel est bien différent du nôtre.
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En haut : Les ramifications de ces antennes permettent de porter plus de sensilles.
VIBRER POUR COMMUNIQUER Aucun son ne sort de la bouche des insectes et pourtant, les insectes sont bruyants. Les bourdons bourdonnent, les criquets stridulent et même les moustiques vrombissent d’un doux bzzz. Émettre des sons fait partie de leurs moyens de communication, mais les insectes n’ont pas d’oreilles pour les entendre. Qu’à cela ne tienne ! Ils ont des organes sensibles aux vibrations. Le criquet stridule en frottant ses pattes arrière l’une sur l’autre et pour percevoir les stridulations de ses congénères, son abdomen comporte des organes tympaniques. Il s’agit de sacs remplis d’air, séparés de l’extérieur par une mince cuticule et reliés au système nerveux par des récepteurs sensibles aux vibrations. Quand la cuticule se déforme sous l’effet d’une onde sonore, la vibration se propage dans le sac d’air et se transmet aux récepteurs. Si le criquet communique bruyamment en émettant ses stridulations dans les airs, la fourmi, elle, se fait beaucoup plus discrète. Comme d’autres insectes, c’est à travers un substrat, comme le sol ou le bois, qu’elle envoie des vibrations inaudibles à nos oreilles. Quant à elle, c’est par le battement de ses ailes que la femelle moustique vrombit. Le mâle le perçoit par l’organe de Johnston, un organe sensitif localisé dans ses antennes, et ce battement musical des ailes de la femelle est pour lui un appel irrésistible. Tous les goûts sont dans la nature !
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PHOTO André Sarrazin
LA MÉTAMORPHOSE DE L'INSECTARIUM
↑ En haut : Chez les papillons, la trompe, les antennes et les pattes peuvent servir à goûter.
TOUCHER DU BOUT DES PATTES Les insectes sont des animaux polyvalents capables d’évoluer sur le sable, les rochers, la neige, l’eau, le bois. Ils sont aussi à l’aise sur le plat, dans une pente ou la tête en bas. C’est surtout au toucher qu’ils analysent le support sur lequel ils se déplacent. Grâce à des récepteurs logés dans les pattes, ils perçoivent les irrégularités du terrain, les obstacles, le mouvement de la tige qu’ils arpentent et même le vide quand ils arrivent en bordure d’une feuille ou d’une pierre. Du bout des antennes, ils explorent à tâtons leur environnement. En fonction de cette lecture constante de leur milieu, ils adaptent leurs mouvements et coordonnent leurs six pattes pour marcher, sauter ou prendre
leur envol. Ce sont d’ailleurs ces mécanorécepteurs qui p ermettent à la phyllie (l’insecte feuille) de coordonner son balancement caractéristique et ainsi, d'être confondue avec une feuille oscillant au vent. Le monde sensoriel des insectes n’a rien du nôtre et pour le découvrir, l’Insectarium vous ouvre ses portes. Grâce aux nouveaux aménagements, le visiteur pourra se glisser dans la carapace des insectes, voir comme eux, sentir les vibrations traverser son corps et mieux comprendre leur réalité. ⊗
ENTOMOPHILIE • PAR VALÉRIE LEVÉE
Quiconque a côtoyé un ou une membre de l’équipe de l’Insectarium a été touché par la passion qui l’anime. Cette passion, c’est l’entomophilie. C’est l’incarnation même de l’amour que nous portons aux insectes en reconnaissance des bienfaits qu’ils nous apportent et de notre interrelation avec eux et la nature. Reconnaître cette interdépendance avec les insectes inspire le respect
et porte l’Insectarium à œuvrer pour l’entomophilie. C’est ainsi que les programmes éducatifs et de recherche, tout comme les efforts de conservation portés par l’Insectarium, sont empreints d’entomophilie. La métamorphose du musée est l’occasion de mettre en lumière cette philosophie pour mieux la diffuser, qu’elle s’incarne dans la société et y prenne racine.
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LA MÉTAMORPHOSE DE L'INSECTARIUM
MÉTAMORPHOSE EN QUATRE ACTES • PAR VALÉRIE LEVÉE
Avec ses ailes jaunes rayées de noir, difficile de croire que le papillon tigré du Canada provient d’une chenille vert lime tachetée. Comment imaginer également que ses ailes délicates et finement dentées étaient toutes recroquevillées dans la chrysalide ? Mais aussi spectaculaire que soit cette métamorphose, elle n’est pas exclusive aux papillons. Après tout, l’asticot ne devient-il pas une mouche ? En fait, 80 % des espèces d'insectes connus se développent selon une métamorphose complète qui s’effectue en quatre étapes d istinctes : l’œuf, la larve, la nymphe et l’adulte. Toutefois, ces stades de développement portent des noms différents selon les groupes d’insectes. Par exemple, les larves de papillons s’appellent chenilles et leurs nymphes se nomment chrysalides.
Le développement de la larve est contrôlé par l’hormone juvénile qui maintient les caractères larvaires. Quand la larve est bien repue, elle se prépare pour la troisième étape de son cycle de vie. Elle cesse alors de s’alimenter et trouve un endroit calme où s’immobiliser et devenir nymphe. Celle-ci vit alors sur les réserves accumulées au stade de larve et une hormone, l’ecdysone, va enclencher de profondes transformations morphologiques. Au terme de cette métamorphose, les organes de l’insecte sont remodelés pour qu’il puisse entamer sa vie d’adulte. Son objectif ? Se reproduire… évidemment ! Les abeilles, les fourmis et même les scarabées suivent ces quatre étapes de développement. D’autres, comme les mantes, les phasmes ou les grillons vivent une métamorphose dite incomplète. Dès l’éclosion des œufs, ces insectes ressemblent déjà à des adultes miniatures. Ils subissent ensuite des mues successives pour devenir de véritables adultes capables de se reproduire.
PHOTO André Sarrazin
À chacune des quatre étapes, l’insecte change de mode de vie. Ainsi, la larve qui sort de l’œuf ne fait qu’une chose : manger ! Elle emmagasine de précieuses réserves d’énergie pour la suite. Les larves de coccinelles se nourrissent de pucerons, tandis que les larves de moustiques avalent sous l’eau plancton et bactéries.
MÉTAMORPHOSE MUSÉALE À l’instar des insectes, l’Insectarium a subi une profonde métamorphose pour faire vivre à ses visiteurs une expérience unique au monde. Des galeries sensorielles à la lumineuse serre immersive, l’univers des insectes se dévoile comme jamais auparavant. Et au fil de son parcours, c’est aussi le visiteur qui se métamorphose… ⊗
EN ACTION AVEC LES CITOYEN.NE . S
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EN COMPAGNIE DES ARBRES • PAR ANNABELLE MIMOUNI
L’arbre n’est pas celui qu’on croit : c’est un être singulier qui communique et noue des relations sociales. Que diriez-vous de poser un nouveau regard sur l’arbre, de rafraîchir votre vision de celui qu’on croise à tous les coins de rue, qui nous fait de l’ombre et écoute nos palabres ? Que découvrirait-on de cet être à la fois commun et exceptionnel ? Nous pourrions commencer par lever la tête et ouvrir les yeux sur sa simple présence. Il est partout, en ville, sur le bord des routes, en forêt, à la campagne, bien vivant dans le paysage.
MAISON DE L’ARBRE FRÉDÉRIC-BACK JARDIN BOTANIQUE
PHOTO Shutterstock/Mikadun
1 ER MAI AU 31 OCTOBRE
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PHOTO Shutterstock/LeMannan
EN ACTION AVEC LES CITOYEN.NE . S
C’est un être à part. Capable de percevoir le vent, la lumière ou l'humidité, il contemple le monde de sa hauteur, mais garde un contact étroit avec le sol et la vie qu’il abrite. Les Premières Nations voient d’ailleurs dans le pin blanc le lien par excellence entre Terre et Ciel, un point de contact avec le Créateur. L’arbre n’est pas un être isolé ou solitaire. Il n’est pas un, mais multiple. Colonisé, amicalement ou pas, par une multitude d’êtres vivants, des oiseaux, des insectes, des mammifères y trouvent le gîte et le couvert. Quelque 60 000 espèces d’arbres habitent notre planète et fournissent des habitats à plus de 75 % des espèces terrestres. Les scientifiques ont même découvert que l’arbre abrite un microbiote. Tout comme l’être humain héberge une quantité astronomique de micro-organismes sur sa peau ou dans ses intestins, les feuilles, les racines, l’écorce de l’arbre sont habitées par des virus, des bactéries et des champignons. De quoi faire réfléchir les philosophes et les biologistes à la notion d’individu, à laquelle on préférerait presque celle de superorganisme ou d’être collectif.
UN GÉANT ACTIF L’arbre semble immobile, mais c’est une illusion propre aux limites de nos perceptions. Sur une tout autre échelle de temps, on pourrait le voir grandir. Ses graines et ses fruits, quant à eux, peuvent se déplacer sur de longues distances, voyageant à la vitesse du vent, de l’eau ou des animaux qui les dispersent. On le croit de tempérament solitaire et plutôt muet, alors que c’est un être sociable et peut-être même, à sa manière, assez « loquace ». Les recherches ont montré que les arbres bâtissent des voies de communication qui facilitent le développement de relations riches et complexes avec leurs semblables et avec d’autres espèces. Dans les airs, ils peuvent envoyer des messages par le biais de composés organiques volatils. Sous terre, les champignons mycorhiziens et les racines tissent un phénoménal réseau de connexions pour s’entraider… ou se nuire ! À leur manière, les arbres collaborent avec les animaux
qui les pollinisent ou disséminent leurs graines, ils peuvent réagir à l’attaque d’insectes ravageurs, prévenir de l’agression d’un herbivore ou échanger des ressources avec leurs semblables.
AMI DE L’HUMAIN Nous sommes l’une des multiples relations de l’arbre. L’être humain se nourrit des arbres, y trouve les moyens de s’abriter, de construire, de créer, de se soigner. Le développement des phytotechnologies confirme qu’une forme d’alliance est possible entre les végétaux et les humains pour restaurer l’environnement, décontaminer des sols ou stabiliser des berges. Les humains sont sensibles à la présence des arbres et leur santé en bénéficie. Comme l’arbre, nous sommes des êtres sociaux et nous gagnons à vivre dans un environnement en équilibre. Comme le dit Francis Hallé dans son Plaidoyer pour l’arbre, « l’arbre et l’Homme coexistent de façon si étroite, ils agissent l’un sur l’autre depuis si longtemps, ils ont tant d’intérêts communs en matière de lumière et d’eau, de fertilité des sols, de calme et de chaleur, qu’on peut les considérer comme de véritables partenaires dans cette entreprise souvent hasardeuse qu’est la vie sur la Terre. » L’arbre, cet être résilient et solide, discret ou majestueux, à la fois semblable et différent, peut sûrement nous apprendre le pouvoir du temps long, un temps qui transforme. Sur un plan symbolique, il montre à qui sait l’entendre qu’il est parfois bon de ralentir et de faire confiance au fruit de nos actions à long terme. C’est une source d’inspiration possible pour notre époque, qui invite à la transformation et à la recherche de solutions pour mieux vivre ensemble. C’est précisément ce qui a guidé la réalisation de la nouvelle exposition de la Maison de l’arbre Frédéric-Back. Au cœur d'un lieu dont la vocation citoyenne s'affirme, l’exposition En compagnie des arbres et ses animations invitent à rétablir le contact avec l’arbre, à reconnaître l’interdépendance qui régit le vivant et à inventer, ensemble, un avenir meilleur. ⊗
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EN ACTION AVEC LES CITOYEN.NE . S
ZOOM SUR LES INSECTES DU NUNAVIK • PAR ANNIE LABRECQUE
À l’arrivée de l’été, des jeunes du Nunavik capturent des insectes, qui sont de précieux témoins des changements climatiques pour les entomologistes. Rencontre avec Siaja Parceaud-May. Aux alentours du village de Kuujjuaq, où elle habite, Siaja remarque que les insectes arrivent plus tôt et restent plus longtemps qu’auparavant. L’été dernier, dans le cadre du projet Sentinelles du Nunavik, elle s’est affairée à capturer, identifier et conserver près de 400 spécimens pour documenter la biodiversité entomologique du Nunavik : moustiques, libellules, mouches, papillons… Tous ces insectes sont ensuite envoyés à Montréal pour permettre aux chercheurs de mieux comprendre l’impact des changements climatiques sur la diversité entomologique.
Siaja ayant toujours aimé les insectes, elle est très reconnaissante d’avoir eu cette opportunité. Les jeunes Sentinelles sont formées pendant cinq à sept jours par une petite équipe de l’Insectarium qui fait le voyage dans le Nord pour leur apprendre, entre autres, à attraper les insectes, à se servir de l’équipement et à fixer doucement les ailes d’un papillon. La jeune Inuit partait collecter des arthropodes habituellement tôt le matin ou tard le soir. Mais parfois, les insectes se présentaient d’eux-mêmes. Elle se remémore une journée où elle marchait dans la pourvoirie de son père et qu’un scarabée a percuté ses lunettes. « J’aurais aimé en trouver d’autres, mais il semble qu’il y en a surtout en-dessous des souches de bois et dans la terre. J’ai été chanceuse de pouvoir en attraper un », raconte-t-elle. Sa perception des insectes a évolué en collaborant à ce projet de science participative. « Je ne les associais pas aux changements climatiques auparavant », concède-t-elle. Elle a aussi remarqué la venue de nouvelles espèces d’araignées dans le Nord. « Il y a certaines araignées que je voyais pour la première fois. Elles sont belles : elles sont brunes ou vert pâle. »
PHOTO Espace pour la vie (Maxim Larrivée)
PRÉSERVER LES SAVOIRS TRADITIONNELS En automne et en hiver, pendant que les insectes se cachent, Siaja a poursuivi sa collaboration avec les chercheurs de l’Insectarium pour un autre projet : elle a recueilli des témoignages d’aîné.e.s de sa communauté afin de documenter les légendes et les savoirs traditionnels en lien avec le monde des insectes. Mais lorsque les beaux jours arriveront, la jeune Inuit sera heureuse de participer de nouveau en tant que Sentinelle, son travail de rêve. ⊗
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LA STATION SPATIALE INTERNATIONALE
LES DÉFIS DE LA VIE DANS L’ESPACE • PAR ANDRÉ GRANDCHAMPS
Située à une altitude d’environ 400 km, la Station spatiale file à une vitesse de 28 000 km/h. Si rapide qu’elle accomplit le tour de notre planète en 90 minutes ! En 24 heures, elle boucle alors 16 orbites autour de la Terre. À bord de la Station spatiale, les astronautes adoptent un horaire qui ne suit pas les levers et couchers du Soleil. Il a donc été décidé d’utiliser le temps universel coordonné, mieux connu sous le nom de temps moyen de Greenwich. Les équipes au sol, qu’elles soient à Houston, à Moscou ou ailleurs dans le monde, suivent aussi cet horaire. Pour réussir à dormir, les astronautes tirent les rideaux pour obstruer les hublots.
L’HYGIÈNE DANS LA STATION SPATIALE INTERNATIONALE Les gestes simples d’hygiène effectués sur Terre le deviennent beaucoup moins dans l’espace. Par exemple, il n’y a pas de douche dans la Station spatiale. Les astronautes se lavent avec des lingettes humectées grâce à un robinet, utilisent un shampoing spécial qui ne nécessite pas de rinçage ainsi qu’un dentifrice qui peut être avalé.
Le recyclage est essentiel pour limiter la quantité d’eau et d’oxygène qui doivent être transportés dans l’espace. Toutes les sources d’eau à bord de la Station sont recueillies et r ecyclées : les eaux usées, l’urine des astronautes ainsi que l’humidité ambiante. De cette manière, près de 80 % de l’eau est réutilisée. Les toilettes sont munies d’un système de succion qui permet de transférer les déchets solides dans des sacs qui seront éventuellement évacués vers la Terre à bord du vaisseau cargo russe Progress.
LA SANTÉ À BORD La santé des astronautes est une préoccupation importante lors des missions spatiales. Vivre en apesanteur, surtout pour des séjours de plusieurs mois, présente des défis immenses et nouveaux. L’espace est un environnement hostile auquel les humains ne sont pas habitués. C’est pourquoi les astronautes suivent un entraînement rigoureux avant de partir en mission. Malgré cela, de nombreux problèmes de santé peuvent affecter les astronautes. Par exemple, le mal de l’espace est un désagrément courant. Il se manifeste par une perte d’orientation et des nausées, un peu comme le mal des transports sur Terre. Cela est dû à un problème de l’oreille interne, mal adaptée à l’absence de gravité dans l’espace. Heureusement, la situation se résorbe au bout d’une à deux semaines.
VOYAGEURS STELLAIRES : LA VIE EN ORBITE PLANÉTARIUM RIO TINTO ALCAN DÈS SEPTEMBRE
PHOTO Felix & Paul Studios
Vivre dans la Station spatiale internationale, qui navigue dans un environnement hostile, présente des défis quotidiens que les astronautes ont appris à surmonter.
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PHOTO Felix & Paul Studios
LA STATION SPATIALE INTERNATIONALE
La vie dans l’espace peut entraîner des complications à plus long terme comme la diminution des globules rouges, ce qui affecte le système immunitaire. Les astronautes souffrent aussi de perte de poids… et de flatulences ! Cela peut engendrer des situations inconfortables dans un espace aussi réduit. On a également remarqué qu’une atrophie musculaire et une décalcification des os peuvent survenir. Pour diminuer ces inconvénients, les astronautes doivent s’astreindre à un minimum de deux heures d’exercice physique chaque jour. Ils ont accès à un tapis roulant, un vélo stationnaire et un exerciseur pour garder la forme physique.
AMÉLIORER LA VIE DES HUMAINS SUR TERRE L’étude des problèmes de santé rencontrés par les astronautes permettra de mieux comprendre l’impact des séjours dans l’espace sur les humains. Cela est essentiel si nous voulons un jour explorer d’autres planètes ou des systèmes planétaires. Mais ces études ont aussi des retombées à plus court terme sur la vie des humains. Vivre dans l’espace est l’équivalent de subir un vieillissement accéléré. En comprendre les effets sur l’humain et les surmonter pourra améliorer la vie des personnes sur Terre. ⊗
BIENVENUE DANS LA STATION SPATIALE INTERNATIONALE • PAR MARION SPÉE
Qui n’a jamais souhaité découvrir les émerveillements, les joies, mais aussi les dangers de la vie à bord de la Station spatiale internationale ? Grâce au film Voyageurs stellaires : la vie en orbite, réalisé par le studio montréalais Felix & Paul, en collaboration avec le magazine Time et la NASA, ce rêve va devenir possible… en gardant les pieds sur Terre. Mais pour pouvoir offrir un aperçu réaliste de la vie en apesanteur, il a fallu relever de sacrés défis. À commencer par obtenir l’accord des responsables des agences spatiales de tous les astronautes présents. Là-haut, les habitant.e.s temporaires de la Station spatiale internationale — dont le Canadien David Saint-Jacques — ont dû suivre à la lettre
les instructions des cinéastes des studios pour manipuler les caméras cinématographiques à 360 degrés spécialement envoyées sur place. Ils ont porté tous les chapeaux : acteurs, directeurs photo, techniciens de son ou encore coréalisateurs. Et pour les diriger depuis la Terre, loin du lieu de tournage, les cinéastes devaient envoyer leurs directives à la NASA, qui les leur transmettait. Quelque 200 heures d’images enregistrées plus tard, c’est tout simplement le plus gros projet média jamais tourné dans l’espace. Une expérience à couper le souffle. Bon voyage !
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LA STATION SPATIALE INTERNATIONALE
DES INSECTES DANS L’ESPACE ? • PAR MARION SPÉE
Sur Terre, les insectes font partie de l’alimentation d’environ 2 milliards d’humains. Selon un rapport de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture publié en 2014, « (…) la consommation d’insectes compte parmi les meilleures solutions pour assurer la sécurité alimentaire de nombreuses populations ». Et s’ils étaient aussi de bons alliés pour les astronautes ?
Des insectes à déguster, il en existe plusieurs sortes. On compte environ 1 900 espèces consommées par les humains : chenilles, sauterelles, criquets, grillons, scarabées, cigales, cochenilles, etc. Et chaque espèce a une saveur bien à elle. Il y en a donc pour tous les goûts ! Bon appétit ! ⊗
Avouons que l’idée est alléchante ! Dans une station spatiale, l’espace est limité, l’eau est précieuse et les déchets sont vite encombrants. Dans ces conditions, les insectes offrent de sérieux atouts. Ils ne demandent que très peu d’eau et s’accommodent des petits espaces. Par exemple, on estime qu’environ 3,6 m2 sont requis pour produire 1 kg de ténébrions. En plus, ils n’occupent que 1 % de cet espace, le reste étant réservé à la production de végétaux pour les nourrir. À titre de comparaison, il faudrait environ 2 à 3 fois plus d’espace pour produire 1 kg de poulet et entre 7 et 13 fois plus pour produire 1 kg de bœuf. Autre atout de taille : le taux de conversion alimentaire des insectes, c’est-à-dire la quantité de nourriture nécessaire pour produire une augmentation de masse corporelle de 1 kg, est plus efficace chez les insectes que chez les bovins. En moyenne, il faut 2 kg d’aliments pour produire 1 kg d’insectes, alors que les bovins nécessitent 8 kg d’aliments pour produire 1 kg d’augmentation de leur masse.
En 2014, une équipe de recherche chinoise a mené une expérience inusitée consistant à vérifier si les astronautes pouvaient utiliser des ténébrions meuniers comme source de protéines principale. Trois chercheurs ont ainsi vécu pendant 105 jours dans une biosphère artificielle fermée et se sont nourris de ténébrions, assaisonnés à souhait, et de végétaux. Tout au long de l’expérience, les volontaires sont restés « en bonne santé ». Pari réussi ! D’autant plus que selon l’Agence spatiale canadienne, il est crucial que les aliments dans l’espace soient nutritifs et savoureux.
PHOTO Shutterstock/giggug
Et en plus, on peut pratiquement manger les insectes en entier ! Par exemple, 80 % du grillon est comestible et digeste, alors que seulement 55 % du poulet et 40 % du bœuf le sont. Sachant que les insectes sont riches en protéines, minéraux et vitamines, le calcul est vite fait !
BIODIVERSITÉ URBAINE
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LES VILLES : DES REFUGES POUR LA BIODIVERSITÉ • PAR MARION SPÉE
Plus de la moitié de la population mondiale — soit plus de 4 milliards de personnes — vit en ville. Cette urbanisation effrénée a littéralement transformé le paysage, entraînant au passage une perte de la biodiversité. En cause, notamment, la fragmentation des habitats ou encore l’imperméabilisation des surfaces. Mais si la ville est un milieu hostile pour de nombreuses espèces, la nature y a toujours sa place, davantage que ce que l’on pourrait croire.
ESPACE POUR LA VIE PRÈS DE CHEZ VOUS DANS LES PARCS
PHOTO Shutterstock/Catherine Zibo
24 JUIN AU 6 SEPTEMBRE
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BIODIVERSITÉ URBAINE
On trouve dans les villes une multitude de représentants du monde vivant : des renards, des lapins, des écureuils, des ratons laveurs, des mouffettes, des faucons, mais aussi de nombreux insectes. Sur l’île de Montréal, on peut même tomber nez à nez avec des coyotes ! Les villes regorgent de nourriture, et il existe une pression évolutive très forte pour que les animaux s’y adaptent. Les espèces observées dans les villes sont souvent plus flexibles et plus généralistes que les autres. Elles savent s’accommoder de régimes alimentaires variés et de plusieurs types d’habitats, à l’instar des pigeons, des rats ou des moineaux, que l’on retrouve dans toutes les villes du monde ou presque.
À Montréal, selon le dernier rapport sur la biodiversité disponible, on compte plus de 1 060 espèces de plantes vasculaires, environ 435 espèces d’insectes pollinisateurs, incluant plus de 100 espèces de papillons, plus de 120 espèces d’oiseaux et plus de 80 espèces de poissons. On y a aussi dénombré 13 espèces d’amphibiens et 8 espèces de reptiles. La ville de Mexico, l’une des plus grandes du monde, abrite environ 2 % de toutes les espèces connues dans le monde, dont 3 000 espèces de plantes, 350 espèces de mammifères et plus de 300 espèces d’oiseaux.
L’ATOUT DES JARDINS PRIVÉS Les écosystèmes naturels des villes, mais aussi les jardins privés, forment un beau terrain de jeu pour les animaux. Chacune et chacun peut contribuer à le protéger, et même le favoriser, en verdissant un balcon ou une terrasse, en créant un potager. Le programme Mon Jardin d’Espace pour la vie propose à ce titre une panoplie d'astuces pour aménager des espaces verts permettant de préserver la biodiversité. Les monarques fréquentent par exemple volontiers les cours privées végétalisées ou les potagers urbains, surtout quand on y trouve des fleurs à nectar et des asclépiades. Encourager la biodiversité urbaine, c’est mettre en place des espaces pour permettre le maintien de la vie. C’est faire en sorte que la ville soit un écosystème à part entière, un refuge pour certaines espèces. Les villes ont un grand potentiel d’innovation et sont conscientes des bénéfices que la nature amène à la collectivité. Elles sont nombreuses à s’engager en faveur de la biodiversité et à mettre en place des initiatives audacieuses… pour raviver les jungles urbaines ! ⊗
PHOTO Shutterstock/Celso Pupo
Une étude a répertorié les espèces de plantes présentes dans 110 villes et celles d’oiseaux dans 54 villes à travers le monde. Si les densités d’espèces sont bien plus faibles qu’en milieu naturel, les villes abritent tout de même 20 % des espèces d’oiseaux et 5 % des espèces de plantes de la planète.
LES BÉNÉFICES D’UNE PAUSE NATURE • PAR MARION SPÉE
« Promenons-nous dans les bois », dit la chanson, sans mentionner les nombreux bénéfices pour la santé physique et psychologique d’une promenade dans la nature. Au Japon, des spécialistes de la santé prescrivent depuis les années 80 des shinrin-yoku - ou « bains de forêt » - à leurs patients et patientes. Le principe ? Prendre le temps d’observer la nature, mettre ses sens en éveil, écouter le chant des oiseaux, toucher les arbres et les pierres, notamment pour calmer l’anxiété et atténuer les effets de la dépression. Des scientifiques attribuent certains effets positifs d'une balade en forêt aux composés organiques volatils émis par les arbres, messages invisibles auxquels nous sommes sensibles. En ville, les espaces verts sont aussi de véritables alliés. S’exposer à la végétation, que ce soit en jardinant dans une ruelle verte ou un jardin communautaire, en marchant ou même en s’asseyant dans un parc urbain, permet de réduire le stress, la fatigue, l’agressivité, mais aussi de profiter d’une meilleure humeur générale. En fait, peu importe le type de nature accessible, la recette gagnante est de s’y exposer régulièrement !
DES ESPÈCES FASCINANTES AU BIODÔME PAR FANNY ROHRBACHER ET DANIEL SAUVAGEAU
LA FALAISE AUX MACAREUX
LA MÉDUSE ET LE PAPILLON, UNE HISTOIRE DE CYCLE DE VIE
Sur les sommets herbeux des falaises côtières du Labrador, le macareux moine niche au fond d’un terrier. Comme les pentes rocheuses sont difficiles d’accès pour les prédateurs, c’est un milieu privilégié pour y élever ses oisillons. Au Biodôme, les scientifiques ont imité un tel site pour stimuler la reproduction de ces oiseaux au bec coloré. On installe des boîtes en bois de forme allongée en guise de terriers dans de petites falaises représentant une formation de schiste argileux. Dans les coulisses, l’équipe de l’horticulture fait pousser des graminées et les offre aux oiseaux pendant la saison estivale. Les macareux prennent alors les brindilles pour tapisser l’intérieur de leurs nids, comme dans leur habitat naturel. Grâce à cette petite attention de nos spécialistes, les macareux conservent leur comportement naturel. Depuis 1992, plus d’une centaine d’oisillons ont éclos au Biodôme.
PHOTO Alexander Semenov
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Sous leur forme immature, la méduse et le papillon sont bien différents de l'apparence qu'on leur connaît. La méduse émane d’un polype, un minuscule tube couronné de tentacules ancré au fond de l’océan. Alors que la chenille se métamorphose en papillon, le polype bourgeonne en une panoplie de petites méduses semblables à des flocons de neige. Ces rejetons, appelés éphyrules, se détachent pour grandir et se reproduire. Les mots « méduse » et « papillon » désignent donc aussi bien l’espèce que la forme mature de l’animal prêt à engendrer une nouvelle génération. La méduse devrait donc représenter son stade de vie terminal. Toutefois, il existe une espèce caribéenne, Turritopsis nutricula, qui est capable de rajeunir ! Elle peut revenir au stade de polype lorsqu’elle fait face à un stress. De quoi être médusé !
LES ARAS, DES GRUGEURS INVÉTÉRÉS !
LE CASTOR, VÉRITABLE ARCHITECTE DE SON HABITAT
Les dendrobates, de petites grenouilles colorées et venimeuses, vivent bien cachés sur le sol des forêts tropicales humides d’Amérique du Sud. Leurs couleurs flamboyantes repoussent les prédateurs en les avertissant de leur toxicité : attention, danger ! Le mucus qui recouvre leur peau contient des toxines provenant des fourmis et des coléoptères qu’ils avalent. Ces insectes contiennent des composantes toxiques que le dendrobate va utiliser pour synthétiser ses propres substances toxiques. Ces alcaloïdes s'accumulent dans la peau du batracien et le protègent des prédateurs. Or, au Biodôme, les dendrobates sont inoffensifs. Le personnel en soins animaliers leur donne à manger une variété d’insectes qui ne contiennent pas de toxines. On peut ainsi manipuler ces petites grenouilles sans danger.
Dans son milieu naturel, le castor s'abrite dans une hutte formée de branches qu’il a coupées. Grâce à ses longues incisives orangées, le mammifère ronge et abat des arbres en petits tronçons. Son espèce préférée ? Le peuplier faux-tremble, un feuillu tendre. Au Biodôme, on a fait appel à des artistes de cinéma pour créer un lieu, sur le parcours du visiteur, qui reproduit l’habitat de ces grands rongeurs. Un an et demi avant sa fermeture, les technicien.ne.s en soins animaliers ont commencé à ramasser les restants de bois que les castors taillaient. Puis, les artistes de décor ont créé une structure en résine dans laquelle ils ont intégré les morceaux de bois. C’est comme si c’était les castors qui avaient construit la hutte d’où vous pouvez les observer !
PHOTO Claude Lafond
LES DENDROBATES, DES BEAUTÉS (PAS TOUJOURS) FATALES !
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PHOTO Claude Lafond
Dans leur milieu naturel d’Amérique tropicale, les aras forment de grands rassemblements sur les falaises argileuses. Là, ils grignotent la terre, ce qui leur permettrait de neutraliser les toxines contenues dans certaines noix dont ils se nourrissent. Au Biodôme, les artistes du décor ont recréé des falaises : ils ont construit une structure d’acier recouverte de béton et lui ont donné l’apparence de l’argile. Mais les aras ne sont pas seulement des « mangeurs d’argile ». Ce sont des grugeurs qui ont besoin de ronger du bois pour aiguiser leur bec qui pousse constamment. On a ainsi installé des troncs artificiels auxquels sont fixées des branches naturelles de pommier. Les aras explorent les troncs et émiettent en copeaux ces branches, qui sont remplacées régulièrement.
LE SAINT-LAURENT
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RELIEFS, COURANTS ET MARÉES : À LA SOURCE DE LA VIE MARINE DU SAINT-LAURENT • PAR FANNY ROHRBACHER
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Des Grands Lacs à l’océan Atlantique, le Saint-Laurent regorge d’écosystèmes tout aussi incroyables les uns que les autres. Entre eau douce et eau salée, entre courants et marées, entre glace et chaleurs d’été, le fleuve vit au rythme des saisons et des phénomènes océanographiques. Du minuscule phytoplancton aux gigantesques cétacés, il abrite une diversité insoupçonnée d’espèces sauvages et génère une exceptionnelle productivité. Tour d’horizon des phénomènes qui maintiennent son équilibre, assurent sa pérennité et favorisent l’éclosion de la vie.
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LE SAINT-LAURENT
LE PARC MARIN DU SAGUENAY–SAINT-LAURENT, UN GARDE-MANGER GÉANT
À l’embouchure du fjord de la rivière Saguenay se trouve la tête du chenal laurentien, la vallée sous-marine qui découpe l'estuaire et le golfe du Saint-Laurent. Ici, les falaises sous-marines forcent les courants glacés des profondeurs à remonter vers la surface. On appelle ce phénomène l’upwelling. À la surface, les eaux froides, riches en oxygène et en matières organiques, e nrichissent le milieu marin et agissent ainsi comme engrais pour le phytoplancton. Grâce à cet apport en nutriments et à la lumière du soleil, les eaux de surface sont chargées d’algues microscopiques, le premier maillon de la chaîne alimentaire. Les eaux du parc sont alors un véritable garde-manger pour toute la faune marine, du zooplancton jusqu’aux baleines, en passant par les oiseaux marins. Plus au nord, dans le golfe du Saint-Laurent, le phytoplancton prolifère au printemps et alimente le krill, un petit crustacé des eaux froides. Les eaux chargées de vie sont entrainées par le contrecourant vers le parc marin. Ces eaux entrainent avec elles les riches essaims de krill et de petits poissons arctiques comme le capelan. Un festin assuré pour les cétacés, les phoques et les oiseaux marins ! Finalement, le courant de Gaspé redistribue toute la richesse des eaux de Tadoussac vers la Gaspésie. Il permet à la plus grande colonie de fous de Bassan du monde de passer l’été sur les falaises de l’île Bonaventure et de profiter du garde- manger géant qu’offre le Saint-Laurent.
LES JARDINS DE MER, DU FLEUVE À L’OCÉAN Entre Québec et Rivière-du-Loup, le Saint-Laurent se concentre petit à petit en sel et les marées perdent de leur amplitude. Des conditions idéales qui permettent à une faune et une flore spécifiques de s’établir, autant sur les côtes que dans le fleuve, et d’évoluer au gré de leurs habitats. À Québec, l’étroitesse de l’estuaire fluvial et sa faible profondeur engendrent de fortes marées. Ici, c’est le goulot de l’entonnoir du Saint-Laurent. Les grands mouvements d’eau brassent les sédiments et troublent tellement l’eau que l’on appelle ce secteur le « bouchon vaseux ».
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Chaque année, baleines, phoques et oiseaux marins parcourent des milliers de kilomètres pour venir s’alimenter dans le parc marin du Saguenay–Saint-Laurent. À l’origine de l’exceptionnelle productivité, la remontée des eaux profondes, qui rend disponible les nutriments à l’entrée du fjord, favorisant la croissance des espèces situées à la base de la chaîne alimentaire.
Au niveau de l’île d’Orléans, le fleuve s’ouvre. L’eau douce se dilue dans l’eau salée, les courants ralentissent et les sédiments se déposent dans les espaces battus par les marées du Bas-Saint-Laurent et de la côte de Charlevoix. Une transition écologique graduelle s’opère alors dans l’estuaire moyen du fleuve et dans les battures. Ici, les conditions sont idéales et la vie bat au rythme des marées. Les marais d’eau douce de l’île d’Orléans, du Cap Tourmente et de L’Isle-aux-Grues sont recouverts d’une prairie de scirpes d’Amérique, une plante aux longues tiges souterraines, qui fait la joie des oies sauvages. Dans la région de Kamouraska, la graminée spartine alterniflore tapisse les marais salés. Ces jardins de mer sont cruciaux pour les canards noirs et pour les oiseaux marins qui broutent les herbes aquatiques et picorent les mollusques, les crustacés et les vers. Sous l’eau, au niveau de Kamouraska, les poissons d’eau douce comme le brochet et la perchaude ont laissé la place aux harengs, éperlans, plies, oursins et étoiles de mer. L’esturgeon et l’anguille, eux, naviguent de l’eau salée à l’eau douce selon leur cycle de vie.
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LE SAINT-LAURENT
GASPÉSIE, LE BALLET DES GLACES L’hiver, les glaces du Saint-Laurent dansent au rythme des marées. Certaines espèces peuvent s’y établir. Sur les côtes gaspésiennes, les glaces et les marées érodent les roches et les débitent en de minces feuillets. Un habitat idéal pour le fucus vésiculeux, une algue dont les tiges s’insèrent dans les cavités et les fissures rocheuses. Cette algue brune possède la capacité de se régénérer à partir de son pied, même si sa lame est fréquemment sectionnée par les glaces. Côté faune, la balane commune s’accommode elle aussi de l’action des glaces. Alors que la fonte des glaces dilue l’eau de mer, le soleil l’évapore et augmente sa salinité. Certaines espèces s'adaptent bien aux fluctuations de la concentration en sel, comme les moules et le crabe commun. En s'éloignant de la zone balayée par les marées, la température et la salinité de l’eau sont plus stables et le brassage de l’eau demeure incessant. Ce sont des conditions de vie idéales pour les laminaires, les oursins, les buccins ainsi que pour les homards. La glace protège aussi les côtes des tempêtes hivernales. Mais, depuis quelques dizaines d’années, les hivers se font plus doux. Sans glaces protectrices, la côte devient alors vulnérable à l’assaut des vagues qui balaient le paysage côtier.
SAUVER LA PLANÈTE : LES OCÉANS VALENT DES MILLIARDS D’ARBRES • P AR FANNY RORHBACHER ET L'ÉQUIPE D'ÉDUCATION DU BIODÔME
On associe souvent l’expression « le poumon de la planète » à la forêt amazonienne. Pourtant, ce sont les océans qui méritent le mieux ce titre. En effet, le dioxyde de carbone (CO2), un des gaz à effet de serre, se dissout en grande quantité à la surface des eaux de mer froides avant d’être entraîné en profondeur. De plus, le phytoplancton et les algues marines absorbent le CO2 par photosynthèse et relâchent du dioxygène (O2). À eux seuls, ils produisent près de la moitié de l’oxygène de notre atmosphère et absorbent autant de CO2 que plusieurs forêts amazoniennes. Ce phénomène aide à diminuer la quantité de CO2 dans l’atmosphère. Toutefois, l'absorption d’une trop grande quantité de CO2 par les océans entraîne leur acidification. C’est un effet grave pouvant entraîner la mort d’organismes très sensibles au pH de leur environnement. Une raison de plus pour réduire nos émissions de CO2.
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GOURMAND
PÊCHE DURABLE : CINQ CONSEILS PRATIQUES • PAR FANNY ROHRBACHER
Les poissons, les coquillages et les crustacés contiennent de nombreux éléments nutritifs bénéfiques pour notre santé : ils sont riches en minéraux et sont une excellente source de protéines, de vitamines, d’oligo-éléments et d’acides gras oméga-3. Acheter les produits d’ici encourage non seulement le commerce local, mais réduit aussi les impacts négatifs du transport sur l’environnement. Des solutions existent pour se procurer des produits de la mer de façon plus responsable. Il suffit de prêter attention à quelques éléments.
CHOISIR DES PRODUITS ISSUS DE L’AQUACULTURE QUÉBÉCOISE L’aquaculture québécoise fournit en grande majorité des espèces indigènes, élevées localement selon une réglementation très stricte au niveau des effets environnementaux. L’aquaculture représente près de la moitié de la production totale de poisson dans le monde.
PRIVILÉGIER LES ÉCOCERTIFICATIONS Au Québec, plus de la moitié des espèces pêchées sont écocertifiées MSC (Marine Stewardship Council) : leur pêche ou leur élevage est effectué selon les principes du développement durable et de la régénération des stocks. La certification Fourchette bleue, de son côté, met l’accent sur les espèces marines peu connues du Saint-Laurent.
IDENTIFIER LES ESPÈCES GÉRÉES DURABLEMENT Consultez les sites internet et applications mobiles Planète Océan, Ocean Wise et Sea Food Watch. Ils répertorient les stocks de centaines d’espèces de poissons, de coquillages et de crustacés selon leur provenance, l’état de leur stock ainsi que leurs techniques de pêche. ⊗
DIVERSIFIER SON ASSIETTE Varier sa consommation de produits de la mer et oser essayer des espèces moins populaires enlève de la pression sur les stocks des espèces surpêchées. Les « prises accessoires » qui se retrouvent dans les filets par erreur peuvent atteindre 40 % du volume. Il est primordial de leur trouver une utilisation plutôt que de les jeter et de continuer à chercher des solutions pour éviter les prises accidentelles.
Plus on monte dans la chaîne alimentaire, plus le mercure se concentre et se retrouve dans nos assiettes. Le hareng et le maquereau sont de petits poissons se trouvant en bas de la chaîne alimentaire. Ils ont tendance à contenir moins de mercure que les gros poissons comme le thon à nageoires bleues. Privilégiez les petits poissons, oui, mais choisissez des poissons arrivés à maturité.
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CHOISIR DES ESPÈCES NON CONTAMINÉES
LA DIVERSITÉ AU POTAGER
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LE POTAGER COMME CARREFOUR CULTUREL • PAR VALÉRIE LEVÉE
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Dans le potager québécois, les légumes que nous cultivons nous sont tellement familiers que nous en avons oublié l’origine. Or, ils témoignent déjà d’échanges culturels du passé. En effet, les haricots verts originaires du Mexique côtoient les pommes de terre venues du Pérou et le chou rapporté d’Europe. Même les tomates italiennes n’ont d’italien que le nom, puisque leurs ancêtres viennent d’Amérique du Sud. Quant au zucchini, s’il est vrai que son nom lui vient d’une petite courge d’une variété née en Italie, la courge ancestrale est originaire d’Amérique du Nord. Mais notre alimentation est bien plus diversifiée que ce que nous fournit le potager québécois. Elle s’enrichit continuellement d’apports des communautés autochtones et culturelles, et notre potager suit le mouvement.
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LA DIVERSITÉ AU POTAGER
L’épluchette de blé d’Inde fait partie des mœurs québécoises, alors pourquoi ne pas semer du maïs au potager et le cultiver avec le haricot et la courge selon la culture des Trois sœurs, comme le faisaient les peuples iroquoiens ? Une légende raconte que maïs, courge et haricot sont comme trois sœurs qui s’entraident : le maïs sert de tuteur au haricot, les feuilles de la courge maintiennent l’humidité du sol et le haricot, en tant que légumineuse, enrichit le sol en azote. Il existe d’ailleurs de nombreuses variétés de maïs, de haricots et de courges pour explorer diverses combinaisons de ces trois plantes. Toutefois, comme l’explique Sylvie Paré, responsable de la programmation du Jardin des Premières-Nations, cette tradition horticole n'est plus aussi courante chez les Iroquoiens et c’est davantage entre chefs cuisiniers autochtones et allochtones que s’échangent les pratiques culinaires. D’ailleurs, fait-elle remarquer, on associe souvent à l’Angleterre le fait de manger sucré-salé, mais les autochtones intégraient beaucoup de petits fruits dans leur gibier. Alors un plant de bleuets, c’est déjà un peu d’autochtonie au potager. Et pour en ajouter, de l’asaret, ou gingembre sauvage, fournira un condiment pour assaisonner légumes et poissons.
PASSER DU GARDE-MANGER AU POTAGER L’arachide est bien ancrée dans l’alimentation québécoise, de même que la patate douce et le curcuma, arrivés plus récemment. Les voici qui se pointent maintenant dans les potagers. « La patate douce est assez facile à faire germer en terre, à moitié enfouie », explique Isabelle Paquin, horticultrice spécialisée du Jardin nourricier. Même chose pour le rhizome de curcuma ou les arachides, qui vont germer et s’enraciner. Pour profiter de la récolte, il faut cependant démarrer la germi nation à l’intérieur en mars-avril. Et pour ajouter une variété des plus fantaisistes, il existe des arachides noires ou même blanches rayées de rose !
EXPLORER LA DIVERSITÉ Grâce à l’apport des communautés culturelles, le potager québécois est en constante évolution. « Il y a beaucoup de Chinoises et Chinois qui cultivent ici des plantes comme de l’amarante ou du melon d’eau chinois et qui se les échangent pour diversifier leur table », témoigne Fei Gao, responsable de la programmation du Jardin de Chine. « Des producteurs et des productrices de semences d’ici se tournent vers les cultures asiatiques et il est maintenant possible de se procurer des semences de shiso, d’edamame ou de mizuna », ajoute Sonia Dandaneau, sa collègue du Jardin et pavillon japonais.
PHOTO Shutterstock/Meunierd
L’AUTOCHTONIE AU POTAGER
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En haut : Une aubergine africaine.
Elle observe d’ailleurs que l’edamame se vend maintenant en épicerie, signe que cette petite fève entre dans l’alimentation québécoise. Au Jardin nourricier, Isabelle Paquin observe aussi un intérêt pour les cultures exotiques, autant de la part des Québécoises et Québécois que des personnes issues des communautés culturelles, qui découvrent avec surprise que des fruits et légumes de leur pays d’origine poussent à Montréal. Elle donne l’exemple des aubergines africaines, du molokhia, du tamarillo nain et de la gourde calebasse, dont on peut faire des récipients, des cabanes à oiseaux. « Il y a une grande diversité à explorer à travers les semences. Il faut commencer avec des plantes faciles, prendre confiance, et à un moment donné, on veut toujours en découvrir d’autres », encourage Isabelle Paquin.
PORTES OUVERTES SUR LES CULTURES Diversifier le potager, c’est aussi découvrir de nouvelles cultures dans les deux sens du terme. « Comment on cultive la plante, à quelle occasion on la mange et comment on l’apprête, énumère Fei Gao. Dans la cuisine, il y a la philosophie d’une communauté. Ça favorise la compréhension mutuelle. » ⊗
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LA DIVERSITÉ AU POTAGER
JARDINER AVEC LES ENFANTS : TRUCS ET ASTUCES • PAR BIANCA JOUBERT, AVEC LA COLLABORATION DE CHARLES GIRARD BOUDREAULT
PLANIFIER LE JARDIN EN FAMILLE En pleine terre, en pots, sur un balcon ? Déterminez d’abord l’emplacement du jardin, selon l’ensoleillement et l’espace disponible. Pour favoriser la participation des enfants en bas âge et prévenir le piétinement des précieuses pousses, p rivilégiez le jardinage en pots, un jardinet surélevé ou délimité par un cadrage. Inclure l’enfant dans la sélection et la plantation des semences aura un impact direct sur sa motivation. Déterminez les légumes et fines herbes qui composeront le jardin et semez-les ensemble. Et pourquoi pas quelques fleurs, pour attirer les pollinisateurs ? Dessinez ensemble un plan simple du futur potager. En pleine terre, quatre carrés de 60 cm semés de carottes, laitues et tomates suffisent pour une première expérience. Pour votre jardin en pots, de gros contenants recyclés, percés au fond, feront l'affaire. Pas d'outils de jardinage sous la main ? C uillères et fourchettes pourront devenir plantoirs et binettes ! Vous avez des plantes grimpantes ? Cordes, branches et tuteurs leur permettront d'étendre leurs tiges !
CULTIVER LA PATIENCE Certaines semences sont plus simples et mieux adaptées pour les petits doigts, comme les haricots, pois et capucines. Aneth et coriandre sont des fines herbes faciles à germer, alors que carottes, tomates cerises et cucurbitacées suscitent l’intérêt pour leur diversité de formes et de couleurs. Après avoir joué dans la terre, les enfants auront hâte de goûter le fruit de leur labeur ! Les petits pois sucrés se récoltent plus tôt en saison que les concombres ou les tardives pommes de terre, qui sauront cultiver… la patience.
LE RADIS, LA SALADE… ET L’ESCARGOT Le radis, lui, pousse rapidement et peut être semé du début du printemps à la fin de l’été. En quatre à six semaines, avec des arrosages réguliers, vos enfants pourront récolter avec fierté leurs premiers radis croquants. Les salades méritent aussi leur place dans un premier jardin. Avec les variétés précoces, les efforts seront rapidement récompensés. En prime, vous pourrez observer limaces et escargots… Avec les vers de terre, centipèdes, coccinelles, ce sont des acteurs miniatures fascinants pour vos jardiniers et jardinières en herbe ! Même si le jardin n’est pas parfait, c’est l’expérience qui compte. Et quoi de plus satisfaisant que de croquer dans une carotte sucrée que l’on a soi-même semée ?
LES JARDINS-JEUNES Au Jardin botanique de Montréal, les Jardins-Jeunes transmettent la passion de la culture maraîchère depuis plus de 80 ans. En initiant les jeunes au jardinage en ville, c’est un fort lien avec la nature qui est cultivé en même temps que les plants de tomates, radis, pois, haricots et basilic. Entretenir son lopin de terre et ramener à la maison ses propres légumes pour les faire goûter à sa famille : une grande fierté ! ⊗
PHOTO Martine Larose
Vos enfants demandent si les carottes poussent dans les arbres? Il est temps de jardiner avec eux! Même en ville, le jardinage est accessible pour reconnecter avec la nature, les mains dans la terre. Le secret pour en faire un projet familial rassembleur? Impliquer les enfants dans le processus du potager de A à Z.
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LA DIVERSITÉ AU POTAGER
LES RÉCOLTES OUBLIÉES
DÉCOUVERTES VÉGÉTARIENNES
• PAR VALÉRIE LEVÉE
• PAR VALÉRIE LEVÉE
Après avoir surveillé les semis, le développement des plants et l’émergence des tubercules, les radis sont prêts. On les récolte et on envoie les parties vertes au compost. Pas si vite ! Les fanes de radis, ça se mange en salade, en pesto ou rissolées à la poêle ! On peut même les congeler et les ressortir en hiver pour la soupe. Et si les radis sont montés en graines, on peut les laisser continuer leur développement, car les gousses sont aussi comestibles et agrémentent très bien la salade.
Un musée, c’est un lieu de découvertes par excellence. À Espace pour la vie, on découvre les merveilles des sciences naturelles et de l’environnement, des confins du cosmos jusqu’aux assiettes, avec une offre alimentaire 100 % végétarienne. Les protéines végétales y sont à l’honneur, parmi les légumes, les petits fruits, les fleurs et fines herbes, provenant parfois directement du Jardin botanique ! Un repas à Espace pour la vie est l’occasion d’expérimenter le végétarisme à travers une diversité de nouvelles saveurs et textures et de découvrir de nouvelles façons de les apprêter. Bon pour la santé, le régime végétarien permet aussi de réduire considérablement notre empreinte environnementale. Un petit pas pour la planète à travers un geste concret qui s’inscrit dans la transition écologique de la Ville de Montréal et d’Espace pour la vie.
Couper la coriandre la fera repartir, ce qui vous évitera d’en ressemer. En fait, le potager vous en donne plus que vous ne le croyez, car les feuilles de haricots, de patates douces, de betteraves ainsi que les fanes de carottes sont des parties comestibles insoupçonnées des plantes, disponibles pour des expériences culinaires ! ↓
Les fanes de radis, ça se cuisine aussi!
PHOTO Shutterstock/Berezovaya Nonna
La coriandre et la roquette fleurissent trop rapidement ? Les fleurs se mangent.
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EXPÉRIENCE
IMMERSION EN ULTRA HAUTE DÉFINITION • PAR ANNIE LABRECQUE
En septembre dernier, l’équipe du Planétarium Rio Tinto Alcan a installé de nouveaux types de projecteurs laser. Le théâtre du Chaos, où l’on diffuse les spectacles immersifs, possède maintenant quatre nouveaux projecteurs, qui sont chacun dotés de trois lasers. « On obtient des couleurs et une luminosité absolument incroyables. Les images sont époustouflantes ! », s’exclame Olivier Hernandez, directeur du musée dédié à l’astronomie. Du côté du théâtre de la Voie lactée, il y a dorénavant six p rojecteurs laser. Contrairement à ceux du théâtre du Chaos, un projecteur du théâtre de la Voie lactée n’est pourvu que d’un seul laser. « Ce type de projecteur améliore énormément les contrastes entre les étoiles et le ciel et il peut retransmettre une image qui se rapproche vraiment d’un ciel noir », explique le directeur. Avec ces changements technologiques, le Planétarium Rio Tinto Alcan profite aussi d’un nouveau logiciel de navigation astronomique. « C’est un logiciel qui permet de projeter les dernières images en provenance des grands observatoires terrestres et spatiaux », souligne Olivier Hernandez. « On peut aussi collaborer avec plus de 1 000 autres planétariums dans le monde en échangeant notamment des extraits d'animations pour expliquer des phéno mènes astronomiques. Par exemple, on peut récupérer une animation sur les éclipses, l’adapter en français et la présenter au public », ajoute-t-il. C’est un défi d’adapter un film pour des écrans non conventionnels comme ceux des dômes 360° du Planétarium. Le film Voyageurs stellaires : la vie en orbite, qui suit l’astronaute David Saint-Jacques dans la Station spatiale internationale, a d’abord été tourné pour la réalité virtuelle et a ensuite été adapté à l’écran sphérique du Planétarium. Un travail qui s’est échelonné sur plusieurs mois. « C’est compliqué, car il faut changer la perspective de l’action cinématographique de la réalité virtuelle pour une personne unique pour l’adapter à la narration visuelle et auditive de la réalité de dôme 360° pour un groupe de personnes », indique Olivier Hernandez. Peu importe le spectacle astronomique, l’émerveillement visuel sera au rendez-vous ! ⊗
PHOTO Olivier Hernandez
Grâce à des équipements renouvelés, le public aura l’impression de pouvoir toucher aux étoiles !
PLEINS FEUX SUR LES MÉTÉORITES • PAR ANDRÉ GRANDCHAMPS
Saviez-vous que la plus grosse collection de météorites au Québec se trouve au Planétarium Rio Tinto Alcan ? Composée de plus de 470 fragments et lames minces, elle recèle quelques trésors… D’ailleurs, la nouvelle exposition met en vedette de récentes acquisitions dignes de mention. Par exemple, le fragment de 5,33 kg de la météorite pierreuse El Boludo, trouvée au Mexique par des prospecteurs d’or, est une pièce rare, car ce type de météorite se fragmente facilement lorsqu’il traverse l’atmosphère terrestre. Mais la pièce de résistance est sans aucun doute un splendide spécimen de la météorite Campo del Cielo. Parfaitement conservé, ce fragment de 48,2 kg est le plus imposant de la collection. Comme quoi le ciel nous tombe parfois sur la tête !
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COLLECTIONS
ÉCHANGE DE SEMENCES : DANS L’OMBRE DU JARDIN BOTANIQUE • PAR MARION SPÉE
« C’est une activité informelle qui entre dans la tradition des jardins botaniques, une entraide », précise le botaniste Stéphane M. Bailleul. À Montréal, l’Index seminum est produit tous les deux ans. Et c’est un sacré travail ! D’abord, il faut aller sur le terrain pour récolter les précieuses semences, lors de « sorties récoltes », seul ou à plusieurs. « Au Jardin botanique de Montréal, on propose presque exclusivement des espèces indigènes échantillonnées en milieu naturel », précise Renée Gaudette, assistante-botaniste. Ça offre l’avantage de savoir exactement d’où vient le spécimen et de garantir son intégrité. Il est en effet plus rare qu’une espèce ait été hybridée avec une autre en milieu naturel. Ça nécessite aussi une bonne connaissance des plantes, puisqu’il faut être capable de repérer et de reconnaître les plantes à graines matures, et d’éviter par exemple les espèces menacées ou vulnérables, protégées par une loi spécifique. Ensuite, direction la graineterie… « Contrairement à ce que plusieurs croient, ça n’est pas une banque de semences, mais une salle multifonction qui sert de bureau, d’atelier et d’aire de gestion des semences récoltées pour l’Index seminum », spécifie Stéphane M. Bailleul. Les semences y sont séchées à l’air, nettoyées, placées dans des enveloppes marquées et classées par ordre alphabétique… en attendant preneur. « Toutes ces informations de récoltes alimentent une base de données qui sert à la production du fameux Index seminum, détaille le botaniste. Celui que l’on produit comprend environ 300-350 espèces différentes ». Il est envoyé aux institutions partenaires à travers le monde et les commandes sont préparées au fur et à mesure qu’elles arrivent.
PHOTO Michel Tremblay
Si le Jardin botanique de Montréal peut offrir au public des collections aussi variées, c’est notamment grâce à un programme d’échange orchestré dans l’ombre par une équipe de spécialistes en botanique. Il s’agit en fait d’un catalogue de semences récoltées dans la nature ou directement dans les jardins, que les institutions s’échangent gratuitement : l’Index seminum.
↑ On retrouve aussi à la graineterie une collection de semences de référence d'espèces indigènes au Québec. « L’autre part du travail, c’est de commander les semences sur les Index seminum des autres jardins », poursuit Renée Gaudette. Et puisque cet échange est gratuit, il suit le principe du premier arrivé, premier servi. Il faut donc pouvoir réagir à temps pour obtenir les semences désirées. Et cela nécessite, là aussi, un gros travail, puisque l’équipe reçoit 200 à 250 catalogues. Les semences proposées au Jardin botanique de Montréal viennent principalement d’Europe, d’Amérique du Nord, mais aussi de Chine et du Japon. « La diversification de nos collections est notre mantra depuis toujours », insiste Stéphane M. Bailleul, qui explique être toujours à l’affût de nouvelles espèces à cultiver dans les collections. « C’est une quête continuelle, qui est rendue possible grâce aux Index, à des chercheurs et chercheuses, des récoltes, des jardins botaniques ou encore des fournisseurs spécialisés », conclut-il. ⊗
JARDINS DE LUMIÈRE JARDIN BOTANIQUE 3 SEPTEMBRE AU 31 OCTOBRE
PANGU, CE GÉANT QUI CRÉA LE MONDE • P AR SYLVIE GOULET
PHOTO Jean-François Hamelin
On raconte qu’avant que le monde n’existe, l’Univers ressemblait à un œuf gigantesque où se mêlaient le Ciel et la Terre. À l’intérieur, tout était chaos et obscurité. Pourtant, Pangu y dormait paisiblement. À son réveil, il ouvrit ses énormes mains et, dans un puissant coup rappelant le tonnerre, il brisa la paroi de cet œuf devenu trop petit pour lui. Tous les éléments figés depuis des milliers d’années se répandirent alors dans tous les sens. Pangu dut alors les remettre en place. Il commença par tenir le Ciel à bout de bras pour le séparer de la Terre. À la fin, épuisé par tant d’efforts, il s’effondra. Son corps commença alors à se transformer. Sa chair devint le sol fertile, son sang les fleuves, sa sueur la pluie, ses os les pierres précieuses, sa chevelure les arbres et les plantes, ses yeux le Soleil et la Lune, son souffle le vent, sa voix le tonnerre et les poux et les puces de son corps… les êtres humains.
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VOYAGER
AUX CONFINS DU SYSTÈME SOLAIRE • PAR ANDRÉ GRANDCHAMPS
Lancées à l’été 1977 dans le but d’explorer et d’étudier de plus près les planètes géantes du système solaire, les sondes Voyager 1 et 2 poursuivent leur mission en explorant les confins du système solaire, après plus de 40 ans de service.
Après ces immenses succès, les sondes ont poursuivi leur périple. Aujourd’hui, Voyager 1 a franchi près de 23 milliards de kilomètres, alors que Voyager 2 se trouve à plus de 19 milliards de kilomètres de la Terre. Malgré tout, elles continuent de nous transmettre des données.
SONDER LE MILIEU INTERSTELLAIRE Le Soleil émet continuellement des particules dans l’espace sous forme de vent solaire. Ces particules, combinées au champ magnétique solaire, créent une bulle protectrice autour du système solaire, appelée l’héliosphère. Au-delà de cette zone, la quantité de particules du milieu interstellaire domine sur le vent solaire. Les sondes Voyager 1 et 2 ont dépassé les limites de l’héliosphère. Ce sont donc les premiers et seuls objets créés par des humains à sortir des limites du système solaire. Nos vaillantes exploratrices se consacrent maintenant à la mesure et à l’étude du milieu interstellaire. On estime que les piles devraient permettre aux sondes de fonctionner jusqu’en 2025, un exploit tout à fait remarquable ! À compter de décembre 2021, voyez le film « Voyager : Le voyage sans fin », pour en apprendre plus sur cette fascinante odyssée spatiale. ⊗
VOYAGER : LE VOYAGE SANS FIN PHOTO NASA
Voyager 1 a été la première à visiter les planètes Jupiter et Saturne, causant la stupéfaction en nous révélant des volcans sur la lune Io de Jupiter et l’incroyable complexité des anneaux de Saturne. Sa jumelle a poussé encore plus loin l’exploit en visitant pour la première fois les planètes Uranus et Neptune. On a alors découvert des lunes d’une étonnante diversité géologique ainsi que l’atmosphère active de la planète Neptune.
PLANÉTARIUM RIO TINTO ALCAN DÈS LE 13 DÉCEMBRE
DEUX BOUTEILLES À LA MER… INTERSTELLAIRE • PAR ANDRÉ GRANDCHAMPS
Sur l’un des côtés des sondes Voyager se trouve un disque doré contenant un message de la Terre destiné à une éventuelle civilisation extraterrestre qui intercepterait l’une de ces voyageuses célestes. D’un diamètre de 30 cm, le disque renferme des sons de la nature comme le vent, le chant des oiseaux, le baiser d’une mère à son enfant ainsi que plusieurs pièces musicales de différentes cultures et époques. On y trouve aussi un mot de bienvenue dans 55 langues et un message de paix du président américain de l’époque, Jimmy Carter. Une banque de 115 images de personnes et d’endroits sur Terre complète le contenu du disque. Le disque doré est protégé par un couvercle sur lequel se trouvent des indications sur la localisation du système solaire, ainsi que des indications de base, un stylet et une aiguille permettant la lecture du microsillon.
BALADOS
ESPACE POUR LA VIE DANS VOS OREILLES ! • PAR CHANTAL CÔTÉ
Espace pour la vie en met plein les oreilles en proposant trois séries de balados comme moyen de se rapprocher de la nature et d’élargir ses connaissances. Dans une ambiance empreinte de sensibilité ou d’humour, les expert.e.s d’Espace pour la vie livrent une foule d’infor mations sur l’objet de leur passion : l’astronomie, la biologie, la botanique, l’écologie et l’entomologie. Tendez l’oreille et écoutez la nature…
LES BALADOS JEUNESSE Faites connaissance avec les divers personnages, tous plus originaux les uns que les autres, de cette toute nouvelle série. Sur un ton humoristique et un brin décalé, les enfants apprendront une foule de choses sur les planètes, les plantes, les animaux et les insectes. Produites en collaboration avec La puce à l’oreille, les quatre séries de balados piqueront assurément la curiosité de toute la famille ! Pour les enfants de 7 à 9 ans.
MIGRATIONS Laissez-vous porter par la voix tranquille de Jean-Philippe Gagnon, agent de recherche au Biodôme. Qu’est-ce qui pousse les oiseaux à faire de longs voyages chaque année ? Quels sont les avantages que procure la migration ? Comment se fait-il qu’ils reviennent année après année aux mêmes endroits ? Dans cette série de balados, Jean-Philippe partage sa passion tout en répondant à ces fascinantes questions.
SE RAPPROCHER DE LA NATURE Découvrez comment l’on pourrait mieux habiter nos maisons ou vivre la nature en ville, deux des quatre sujets abordés dans cette série de quatre balados. Des moments d’échanges et de réflexion pour favoriser l’émergence d’idées nouvelles pour mieux se rapprocher de la nature au quotidien. Un seul endroit pour tout entendre : espacepourlavie.ca/balados-espace-pour-la-vie ⊗
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VOS DONS ACCÉLÈRENT DES PROJETS PORTEURS POUR LA COMMUNAUTÉ La Fondation Espace pour la vie a permis plusieurs réalisations, entre autres : • Avec les citoyen.ne.s féru.e.s de nature : Mission Monarque, le projet DOMe et le Défi Biodiversité. • Avec les communautés autochtones : Sentinelles du Nunavik, un projet de science participative avec des jeunes afin d’inventorier, de préserver et d'identifier les insectes présents sur ce territoire. • Pour les familles de milieux défavorisés : le Jardin nourricier, des camps de jour, des ateliers à l’école et des visites scolaires. • Pour l’avancement de la connaissance : des recherches sur les plantes médicinales et sur le compostage ainsi que la station de phytotechnologie des marais épurateurs.
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