CHANEL CÉLÈBRE LE N°5
Au centre du collier, le diamant de 55,55 carats DFL Type IIa est serti dans un chaton sur mesure qui reprend exactement, vu de profil, les proportions du bouchon du flacon de parfum N°5.
Au-dessus du diamant central, un ensemble de diamants baguettes taillés sur œuvre épousent la forme du bouchon. Au-dessous du diamant central, 4 diamants poires DFL Type IIa d’un total de 12,47 carats, sont taillés sur mesure pour être en harmonie avec la poire principale de 8,36 carats.
Symbole porte-bonheur de Gabrielle Chanel, le chiffre 5 dessine le fermoir du collier.
CHANEL CÉLÈBRE le N°5 En 1921, Gabrielle Chanel a l’idée d’un parfum auquel elle donne le nom N°5, son numéro porte-bonheur. Cette vision de la création doit sa singularité à la permanence d’un point de vue : l’idée avant tout. En 2021, une collection de Haute Joaillerie célèbre le numéro emblématique de la Maison avec un geste de création qui marie l’audace du défi technique et la liberté d’une démarche inédite. CHANEL Haute Joaillerie crée la Collection N°5, dont la pièce centrale révèle une virtuosité géométrique jamais atteinte : un collier dont le dessin reprend tous les codes du flacon de parfum N°5, composé de plus de 700 diamants qui s’organisent autour d’un diamant spécialement taillé pour peser 55,55 carats. La perfection de l’idée a décidé du poids en carats. C’est une démarche sans précédent : partir d’un diamant brut en ne visant pas le plus gros poids mais la perfection de la pierre, taillée sur mesure aux dimensions précises d’une idée. Les diamants sont éternels. Pour CHANEL, l’éternité est aussi et d’abord l’anagramme du mot étreinte. Car telle est sa définition de la création : une étreinte entre la matière et l’esprit, qui seule peut donner naissance à un style. CHANEL le réaffirme aujourd’hui : la création est éternelle.
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N° 76
L’É DITO M A RTI NE DU TEI L, D I RECT RI CE D E LA RÉD ACT ION
© REPORTAGE CAROLINE CLAVIER. PHOTO NICOLAS MILLET.
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ouvel élan ». Deux mots courts qui accueillent en creux une multitude d’intentions. Mariés l’un à l’autre dans une dépendance qui les rend plus forts, ils additionnent leur sens autant que leurs énergies. « Nouvel élan », comme un tremplin. Des mots qui rebondissent, qui se gonflent, s’électrisent et se projettent dans une autre dimension. Nous sommes là. À ce moment précis où les fluides se mélangent pour créer autre chose, autrement. « Nouvel élan ». Parce qu’au propre comme au figuré, nous savons intuitivement que nous avons à reconsidérer notre façon de faire et de penser. Les marqueurs sont là. Le grand silence de ces derniers mois a fait naître des réflexions. Chacun à sa façon en restitue les effets ou les propositions. À Milan comme à Paris, les grandes foires et salons revoient leur format. La surenchère fait place à une approche raisonnée, raisonnable. L’innovation est dans les matériaux qui convertissent, reformulent l’existant. Durabilité, éco-conception, recyclage, circularité se concrétisent. Le déni, l’inertie trouvent sur leur chemin, l’engagement d’acteurs conscients et agissants. En septembre dernier, Il Salone del Mobile s’est transformé en Supersalone, réaffirmant la position de Milan et de sa foire dans le panorama du design, de la culture et de l’innovation. Fuorisalone a réinvesti les rues, les palais historiques, les cours de la ville autour de projets foisonnants. Même reprise de parole et d’activité à Paris, qui a réduit la voilure de Maison&Objet, en intensifiant sa portée autour de nouvelles propositions. De même, Nous sommes là. À ce moment précis où les fluides les rues de la capitale se sont faites déambuse mélangent pour créer autre chose, autrement. lations, parcours vibrants invitant à prendre pouls de la création, lors de la Paris Design « Nouvel élan ». Parce qu’au propre comme au le Week. Métamorphoses, évolutions, relectures, figuré, nous savons intuitivement que nous avons à réécritures, étaient au programme du grand reconsidérer notre façon de faire et de penser. défilé de projets. Écouter le moment, sourcer les idées, moissonner les expériences… fut l’occasion de reconsidérer la grande feuille de route. C’est un peu de cette énergie libérée que nous partageons dans ces pages. Au programme, le Printemps illustre son repositionnement par un ruban infini, courant des vitrines au dernier étW age, comme une invitation à venir respirer une ère revivifiée au 7e ciel du grand magasin, pendant que des graphistes et typographes communiquent par signes dans la ville, Sottsass et le groupe Memphis sont à l’honneur, à Paris et Milan, le design sort du cadre et part à la rencontre d’autres C I-D ES SU S univers… Un nouvel élan, plus responsable, plus engagé, Rencontres créatives plus prometteur, s’invite au programme de cette fin d’année. à l'image de ce qui se développe aujourd'hui. Ici, Karine Pelloquin et Frédéric Aguiard, alias Coutume{Studio}, invitaient dans leurs murs, l’agence de design et d’architecture italienne Studiopepe.
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L E SOMMA IRE OC T OB R E - NOV EM B R E 2021
NOUVEL ÉLAN 12 RUBAN VERTUEUX Des vitrines au 7e ciel du Printemps, un long ruban illustre le repositionnement du grand magasin. 138 AVENTURE COMMUNE Coutume {Studio} invitait dans ses murs l’agence de design et d’architecture italienne Studiopepe. 151 DURABLE ET DÉSIRABLE À Paris et Milan, résumé des salons et Design Weeks conjuguant installations, ptojets et nouveautés.
ACTU ET CULTURE
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dans la capitale, alors que Paris Photo propose « Elles », un parcours mettant en lumière les femmes. 70 DIVINES FANTAISIES De la Villa Kérylos à la galerie Avant-Scène, Hubert Le Gall propose sa vision de la mythologie grecque. 72 NOUVELLES ROUTES Ouvrir les yeux en grand et découvrir la jeune génération, les scènes artistiques libanaise, japonaise…
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19 TOUR D’HORIZON Événements, meubles, objets deviennent surfaces d’expression et nourrissent une saison gorgée de vitalité. 38 NOUER DES FILS ET DES LIENS Pour les 20 ans de Parsua, dix designers répondent à l’invitation de la Galerie Chevalier. 40 CORRESPONDANCE CRÉATIVE Fibres textiles, trame du papier, Lady Deirdre Dyson invite en sa galerie la «paper artist» Mathilde Nivet. 42 ANNIVERSAIRE DE FAÏENCE La Faïencerie de Gien donne carte blanche à des créatrices de mode, sous le signe de la fantaisie. 44 POSITIF ET DÉCOMPLEXÉ Portés par l’aventure de Prisunic et Monoprix, créateurs et designers partagent une vision libre et optimiste. 46 DANS LA TÊTE DE SOTTSASS L’architecte-designer revient sur le devant de la scène avec une exposition au Centre Pompidou et un livre. 48 ESPRIT MEMPHIS ES-TU LÀ ? Dans le sillage d’Ettore Sottsass, la jeune génération donne aux objets une part émotionnelle chère au créateur. 50 FEUILLES DE STYLES Architectes, décorateurs, designers se sont donné le mot pour dévoiler leurs projets dans de beaux livres. 56 CHORÉGRAPHIE GRAPHIQUE Affiches, logos, plaques... Philippe Apeloig met en scène la typographie en ville et dans les livres. 58 LA PLASTICITÉ DES LETTRES Le tandem du studio Des Signes multiplie les messages à travers alphabets, identités visuelles… 60 DESIGN SOCIÉTAL Ruedi Baur pratique le design relationnel. Ses messages et signalétiques guident vers d’autres voies.
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DÉCO ET STYLE 82 LABORATOIRE D’ART MODERNE Le collectionneur Jean Cherqui a rassemblé 4 000 œuvres d’une « niche » artistique. 92 EN TOUTE TRANSPARENCE L’architecte d’intérieur Sandrine Sarah Faivre réactualise un duplex des années 1980. 102 LE SENS DE L’IMMATÉRIEL L’univers de Jessica Barouch est un voyage sensoriel. Sa galerie et cet appartement racontent sa sensibilité. 112 LA GRIFFE VINTAGE Ève Ducroq et Arnaud Dollinger créent Oda Space qui présente leur travail d’ensemblier-décorateur. 120 BELVÉDÈRE COULEUR Dans cet ancien atelier d’artiste de Montmartre, la décoratrice Sophie Erkelbout twiste la nostalgie. 130 EN MOUVEMENT Mécaniques aux complications sophistiquées, les montres infusent l’air du temps.
EN CUISINE 180 TERRE-MIEL Des recettes sucrées-salées se marient à des céramiques.
64 MÉMOIRE ET AVENIR Près du lac de Côme, le Molteni Museum prend place dans le Glass Cube, un bâtiment signé Ron Gilad.
186 TABLES DES MATIÈRES Agencements, projets de designers optent pour des matériaux innovants et de l’électroménager de pointe.
66 LA FIAC ET PARIS PHOTO La FIAC installée au Grand Palais Éphémère essaime
204 VERT CHLOROPHYLLE Au menu, potager d’intérieur, livre-herbier… Couverture nationale et couverture couplage À la Galerie Jag, Jessica Barouch met en scène un bas-relief et une lampe en céramique, des pièces émaillées d’Olivia Cognet, un canapé « Nativ » d’Emmanuelle Simon, une table en chêne 1950, une sculpture, et un tapis de Mattia Bonetti, Codimat. Reportage Caroline Clavier Photo Philippe Garcia.
NOUVEL ÉLAN A R T, D E S I G N E T M É T I S S A G E S C R É AT I F S
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CIRCUL ARI TÉ HEURE USE PA GE DE GAUCH E La coupole Binet, jamais dévoilée au public avant l’ouverture de cet espace de 1 300 mètres carrés dédié à la circularité : une mode écoconçue et recyclable, inclusive, équitable, durable et tenant compte du droit animal. L’installation symbolisant l’infini des possibles par l’Atelier Laps, flotte. sous les poutrelles. PA GE DE DR OITE « Ce ruban conducteur » menant au 7e étage en cours d’installation. Plus de deux cents mètres de long de bambous cousus, sont mis en scène, en ondulation, évoquant aussi la fluidité d’une consommation harmonieuse.
L’ I N S TA N T
RUBAN V E RT U E U X Un long ruban se déploie, d’ondulations en circonvolutions, des vitrines au 7e étage du Printemps, comme une invitation au 7e ciel. Quelle promesse de la part d’un grand magasin, temple de la consommation ? Précisément, celle de la réinventer, complètement. Recyclable, responsable et pour autant désirable. TEXTE
Virginie Bertrand
PHOTOS
Nicolas Millet
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EN D IRE C T D U 7 E CI EL PAGE D E GAUCH E L’accrochage sous la coupole Binet du segment final du long « ruban-conducteur », conçu par le duo de l’Atelier Laps, Amélie Lengrand et Sophie Paumelle, se révèle être un vrai défi technique. PAGE D E DROITE 1 . Vue extérieure de la terrasse de deux cents mètres carrés de ce nouvel espace. 2 , 3. La phase finale du montage de ce long
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ruban qui court des vitrines du rez-de-chaussée à ce dernier étage. 4 . La coupole Charras dévoile enfin sa jumelle, la coupole Binet, qui fut construite lors de l’agrandissement du Printemps au début du XXe siècle. Elle fut détruite par un incendie, rebâtie en 1920 avant d’être démontée et cachée lors la Seconde Guerre mondiale. Aujourd’hui, elle se révèle au public avec l’ouverture de cet espace dédié à la circularité.
1 . 2. 3 . 4.
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M O B I LE M O NUM ENTAL PAGE DE GAUCHE Élévation de la partie mobile, symbole du label « Unis vers le beau responsable » concrétisé dans ce nouvel espace mettant en scène la mode vintage et de seconde main de créateurs. Présence également de marques engagées dans le recyclage, le surcyclage, à côté de services de réparation et de customisation. PAGE DE DROITE 1. Amélie Lengrand, architecte de formation et cofondatrice de l’Atelier Laps, en plein montage, insuffle au ruban son mouvement. 2. Sophie Paumelle, veille au montage de ce ruban géant avant son élévation au sommet de la coupole Binet.
Plus qu’hier et bien moins que demain. Le Printemps s’est engagé dans un long processus de sensibilisation en amont et en aval, des marques et des consommateurs, pour une autre façon de fabriquer et d’acheter. Il formalise l’évolution du marché de la seconde main qui, à l’horizon 2028, dépassera en chiffre d’affaires la fast-fashion, « la mode jetable ». Le grand magasin ne se contente pas d’ouvrir des corners vintage dans son enceinte. Surprise ! Il dédie à cette nouvelle consommation vertueuse mille trois cents mètres carrés situés dans des espaces patrimoniaux jamais livrés au grand public. Au dernier étage du bâtiment dédié à la femme, se révèlent en plein ciel, la coupole Binet de verre et d’acier, et le Pont d’Argent, deux pièces d’architecture historiques dont les grandes heures datent des années 1920 et 1930. Sur ce dernier, défilaient les mannequins du couturier Paul Poiret. Ses espaces se révèlent au bout de ce serpentin géant, sigle-symbole de l’infini, conçu par le duo de l’Atelier Laps, et composé de fins bambous, cousus ensemble, contrecollés sur une structure de bois souple, plus de deux cents mètres guidant toute en souplesse le visiteur. En sublimant la matière, en la travaillant comme une sculpture, Amélie Lengrand et Sophie Paumelle pointent la responsabilité écologique de la production et démontrent que l’on peut utiliser des matériaux bio-sourcés ou recyclés. « Notre univers se retrouve dans l’emploi du papier, du textile, de la porcelaine… Nous utilisons la répétition, jouant sur la composition pour créer
des pièces qui s’inscrivent dans l’espace. Pensé comme un jeu de construction, le matériau est détourné, tressé, déformé, plié, découpé, agrafé jusqu’à en créer un motif. » Après des animaux géants en bois de cagette, des installations d’échelles en porcelaine ou de sculptures tressés de bois et chutes de cuir pour Hermès, des paravents pour le musée du Quai Branly-Jacques Chirac, le duo réalise ici leur œuvre la plus conséquente. « Une chose poétique qui évoque l’idée d’infini, de mouvement constant, en connexion avec les éléments. » Le symbole se retrouve dans le label édifié par le Printemps, avec l’agence indépendante Imagin’able, « Unis vers le beau responsable ». Les marques sont passées au crible de vingt-deux critères de la sauvegarde de la biodiversité aux droits des animaux en passant par des politiques sociales inclusives et équitables jusqu’à la protection des savoir-faire. Elles sont notées sur 100. « La meilleure note est attribuée à Veja », confie le directeur marketing Stéphane Roth. Sous « l’infini » de Laps, deux espaces, un dédié au surcyclage et aux ateliers-services de customisation, réparation, transformation et un consacré au vintage (années 1980/1990/2000) aux mains de la spécialiste Marie Blanchet. Pour celles et ceux qui visiteront ce repaire de la seconde main, des pièces iconiques sont à acquérir comme la saharienne première édition, les bijoux des défilés Jean Paul Gaultier, le tout présenté entre les douze mille oiseaux en origami de l’artiste Charles Kaisin, et le tapis de Jordane Saget en écho au mobile de Laps. Une recréation collective. Adresse page 208 17
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BOUQUET D’OBJETS La maison Louis Vuitton célèbre l’art de vivre à la française et choisit pour écrin à ses collections d’objets nomades ou
de jeux, pièces de prêt-à-porter et accessoires de sport ou de détente, le château de Fontainebleau. Un lieu de mémoire qui a conservé les strates et les empreintes du temps. L’âme voyageuse de Louis Vuitton marque une première escale et fait naturellement dialoguer avec les tapisseries de la manufacture des Gobelins, les lustres scintillants et les boiseries dorées à l’or fin, ses créations contemporaines. 1. Tabourets, design Atelier Oï, en composite d’aluminium gainé du cuir Nomade de la maison. 2. « Cocoon », design Fernando et Humberto Campana, fauteuil suspendu, coque en fibre de verre perforée, doublée de cuir de veau, lisse à l’extérieur et matelassé à l’intérieur. 3. « Anemona », design Atelier Biagetti, table en verre, la base en forme de vague est doublée de cuir Louis Vuitton. 4. « Blossom », design Tokujin Yoshioka, vases en verre de Murano, Louis Vuitton. ADR 19
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ODYSSÉE FUTURISTE 1. «Instrument pour Saint-Louis », 2011, par Atsunobu Kohira, sphère en cristal dont l’aiguille frotte l’intérieur sablé en émettant
une résonance, dans l’exposition« Sables brûlants», initiée par la Fondation d’entreprise Hermès, réunissant les huit plasticiens en résidence à Saint-Louis entre 2010 et 2019. Jusqu’au 13 décembre, musée du cristal Saint-Louis, à Saint-Louis-lès-Bitche. JR 2. «Crowded Elevator Chair», d’Andrés Reisinger, génie de la 3D, en tissu élastique et polystyrène EPS présenté à la galerie Nilufar Depot à Milan. 3. «Sangaku», design Elena Salmistraro, table basse, en acier et verre, 2150€, Driade. ADR 4. «Yasuke», par Studio BrichetZiegler, lampe en acier et aluminium, 978 €, DCW Éditions. 5. «Geometric Table», par Boris Klimek et Lenka Damová, lampe en Brokisglass, 1567€, Brokis. 6. «Lignage d’Hermès», par Studio Mumbai, table en pierre du Hainaut, taillée et ciselée à la main, prix sur demande, Hermès. 7. «Virginia», par Marie Michielssen, table en chêne issue d’une collection pensée selon les principes du Bauhaus, 9 950€, Serax. JR 20
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ciselé de 2,50 mètres de haut, coiffant le bar circulaire se hisse pour projeter une fresque de constellations astrales, au plafond. Ce rituel s’accompagne d’une composition musicale signée par le duo de DJs électro français Polo et Pan, d’une carte de cocktails et de tapas. JR 2. « Meditation Room », 2021, de l’artiste Pierre Bonnefille, installation éphémère au musée national des arts asiatiques Guimet, une pièce circulaire habillée de parois réalisées à partir de poudre de bronze couvertes d’or, réfléchissant la lumière et plongeant le visiteur dans un moment de contemplation, Pierre Bonnefille. 3. « Angelo M », tables d’appoint réalisées à la main de façon artisanale dans plusieurs qualités de marbre, prix sur demande, Alinea Design Objects. 4. « Alpha », design Martinelli Venezia, tables basses, en bois habillées de cuivre, prix sur demande, De Castelli. ADR 22
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ricain, dont les œuvres, en noir et blanc ou en couleur, font écho aux étés passés dans la ferme familiale dans les collines du Vermont, au nord-est des États-Unis. Une immersion dans la nature qui s’illustre par un univers surréaliste, jusqu’au 23 octobre, à la Galerie Les Filles du Calvaire. JR 2. «HiRay», design Ludovica + Roberto Palomba, collection En plein air, chaise en métal et coussin fabriqué à partir de bouteilles recyclées, prix sur demande, Kartell. 3. «Venus», par le plasticien Fabio Viale, une reproduction en marbre tatoué d’une sculpture antique, Fabio Viale. 4. Cuillères feuilles, design Virginie Boudsocq pour Olga Etc, en porcelaine, fait main, 30€ pièce, La Romaine Éditions. 5. «Arabesk», dessiné par Folke Jansson en 1955, fauteuil habillé d’un tissu «Tree of Life» par la créatrice Simone Guidarelli, 3977€, Matrix International. 6. «Hortensia», design Andrés Reisinger et Júlia Esqué, fauteuil-fleur réalisé à partir de 30000 pétales en tissu ou en cuir, prix sur demande, Moooi. 7. «Pensée», vase en porcelaine fait main, avec l’œil de Lina Cavalieri, 700€, Fornasetti sur Armara. ADR Adresses page 208 24
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NOIR ET BLANC 3.
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Jean Arp, 3 coloris, 2 862 €, Amini. 2. Tapis, design Josef Herman, peintre polonais-britannique, en laine filée à la main, 7 900 €, Christopher Farr. 3. « Flowers », design Harry Paul, en laine et soie, fabriqué et noué main au Népal, 2 tailles et 2 color is, 8 362 €, Liv ing Divani. 4. « Guna », design Chiara A ndreatt i, en f ils de poly propylène, 2 063 €, G er vasoni. 5. « Land of Confusion », design Giovanni Pagani, collection capsule Lay On You, en soie de bambou, réalisé à la main au Népal, 9 130 €, Giopagani. 6. « K intsugi », design Maison N° 20, en polyamide, tufté puis imprimé, 3 120 €, Roche Bobois. 32
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JOUER DE CONTRASTES 1. « Jean III », design Juma, en laine, noué main en Inde, un hommage au peintre et sculpteur
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L’ Œ I L D E PA N A M E
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SORTIR DU CADRE 1. « Mermaid », en soie botanique et Lurex, fabriqué au Portugal, Rug’Society chez Meillart. 2. « Concertina »,
design Deirdre Dyson, collection Paper & Stone, en laine et soie, réalisé sur mesure au Népal, 6 410 €, Deirdre Dyson. 3. « Losanghe », design Géraldine B. Prieur, en laine et Lurex, collection Dress Carpet, 650 €, Rouge Absolu. 4. « Himani », en laine, lin et soie, noué et cousu main au Népal, série limitée, prix sur demande, Baxter chez Silvera. 5. « Antropico Entropico », design Roberto Sironi, en laine et soie de bambou, fabriqué main au Népal, illustrant les éléments graphiques des images satellites, Nodus Rug. 6. « Lunar Addiction Square », design Studiopepe, en laine et lin, tissé à la main, 7 800 €, cc-tapis chez Amelie, Maison d’art. 7. « Obi », design Färg & Blanche, en laine et Tencel®, viscose naturelle, réalisé et teint à la main en Inde, 1 040 €, Asplund. ADR. Adresses page 208 34
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CARTE BLANCHE
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NOUER DES FILS ET DES LIENS PARTAGER UN SAVOIR-FAIRE, MULTIPLIER LES RENCONTRES ET LES ÉCHANGES, PROPOSER UNE NOUVELLE LECTURE DU TAPIS PERSAN… SI LA LIGNE NE VARIE PAS, ELLE S’INVENTE DES VARIATIONS. À L’OCCASION DES 20 ANS DE LA MAISON PARSUA, DIX DESIGNERS ONT RÉPONDU À L’INVITATION DE LA GALERIE CHEVALIER POUR DÉROULER LE FIL DE LA CRÉATION. PA R Julie Rebeyrol
Marie Berthouloux, Agustina Bottoni, Clément Brazille, Fabien Cappello, Guillaume Garnier et Florent Linker, Arthur Hoffner, Élodie Michaud et Rebecca Fezard, Azel Ait-Mokhtar, Charlotte Juillard, Alexandre Logé : la liste se veut volontairement exhaustive. Célébrer le vingtième anniversaire de la maison d’édition Parsua avec une collection de tapis réalisés par de jeunes créateurs, telle était l’intention de Céline Letessier et Amélie-Margot Chevalier, aux commandes de la Galerie Chevalier. L’idée d’amener des designers hors de leur cadre habituel les a guidées. Amélie-Margot Chevalier raconte: «Il était important pour nous que ces talents, qu’ils soient designers, créateurs textile ou plasticiens, n’aient encore jamais créé de tapis. Et si c’est avant tout une histoire de rencontres, de coups de cœur, c’est surtout la démarche écoresponsable qui était déjà au centre du travail de chacun d’entre eux qui nous a séduites. » En 2001, à la création de la marque de tapis Parsua, la Galerie Chevalier avait à l’esprit cette volonté du slow made. L’idée de miser sur le luxe et le développement durable pour concevoir des tapis persans contemporains, réalisés comme aux XVIIe et XVIIIe siècles, s’est traduite par un choix de laines locales filées artisanalement dans la vallée 38
du Chiraz, en Iran, des teintures naturelles, un nouage perpétuant les gestes séculaires, une patine à l’eau et au soleil, sans recours à des produits chimiques. Fruit d’un travail de plus de deux ans, entre la rencontre, les premières esquisses, les mises en couleur, les maquettes et le temps de production, ces tapis sont le reflet de leurs créateurs et des standards écologiques et éthiques de Parsua. Leur connaissance des matières et leur goût pour l’expérimentation les ont amenés à tirer le fil de l’histoire pour appréhender les savoir-faire ancestraux en les réinterprétant de manière contemporaine. Avec pour cahier des charges : les contraintes techniques, comme les dimensions préalablement définies, l’usage exclusif de la laine et du noué main, sans découpe ni relief. La carte blanche proposée par Parsua s’est G AL E R IE C H E VAL IE R transformée en de belles surfaces d’ex— pression : dix créations originales, ainsi que Exposition de tapis dix interprétations de modèles existants, Parsua, du 15 octobre qui rendent compte de la mémoire artiau 13 novembre. sanale et font vibrer la fibre émotionnelle. Adresses page 208
© TAPIS : VINCENT THIBERT. PORTRAITS : 1. AGUSTINA BOHTLINGK. 2. LOUISE DESNOS. 3. YANNICK LABROUSSE. 4. KEI HAKAMI.
La Galerie Chevalier, spécialisée en tapisseries anciennes et contemporaines, ainsi qu’en art textile, présente pour les 20 ans de la maison d’édition Parsua une collection de dix tapis imaginés par dix créateurs. Extraits choisis. 1. « Foliage », par Agustina Bottoni. 2. « Tapis-cine », par Arthur Hoffner. 3. « Terra », par Guillaume Garnier et Florent Linker. 4. « Vertigo », par Alexandre Logé. Tapis en laine filée, noués à la main en Iran, teintures naturelles, 3 x 2 m, aussi disponibles sur mesure, 7 900 €, Parsua à la Galerie Chevalier.
LE BEAU AURA TOUJOURS RAISON
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CARTE BLANCHE
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1. Tapis mural « Stoney Gems », de Deirdre Dyson, collection Paper & Stone 2021, réalisé sur mesure et qui peut être réinterprété avec Deirdre Dyson dans un autre format, d’autres couleurs 2. Œuvre en papier de Mathilde Nivet, créée spécialement pour l’exposition « Papier Muse ». 3. Mathilde Nivet, « paper artist ». 2. Interprétation en papier du tapis « Blue Stone », collection Paper & Stone par Mathilde Nivet. 5. Deirdre Dyson dans sa galerie, devant le tapis « Off Cuts ».
CORRESPONDANCE CRÉATIVE FIBRES TEXTILES, TRAME DU PAPIER. LADY DEIRDRE DYSON INVITE EN SA GALERIE GERMANOPRATINE LA « PAPER ARTIST » MATHILDE NIVET. LES TAPIS DE LA PREMIÈRE « PAPER AND STONE » DIALOGUENT AVEC LES RÉALISATIONS DE LA SECONDE, TOUTES EN FEUILLES PLIÉES, DÉCOUPÉES, FAÇONNÉES. IL EST QUESTION DE MESSAGE AMOUREUX ET D’ENVELOPPES NON ENVOYÉES. PA R Virginie Bertrand
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le caractère artisanal du processus de fabrication et l’extrême rigueur graphique et plastique, apprivoisant le temps long. Les scénographies de Mathilde Rivet demandent souvent des centaines d’heures de travail, à l’exemple des oiseaux aux plumes de papier pour Van Cleef & Arpels ou du cheval tout en roses pour Hermès. Ici, dans ce lieu qui évoque un ancien club de jazz de Saint-Germain-des-Prés, la présence des œuvres de Mathilde Nivet résulte du choix de Deirdre Dyson de lui offrir une totale carte blanche. Elle initie des conversations imaginaires entre les créations de chacune. Un fauteuil étire son assise en un long ruban de papier effleurant un tapis, des enveloppes fermées se suspendent sous les voûtes du sous-sol, une chaise attend son rendez-vous. Mais, déjà, le tapis « Love Letter » lui susurre qu’il sera manqué car il est celui d’un amour non désiré. Secrets d’alcôves entre les murs de pierre.
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« PAP E R MU S E »
— Exposition Deirdre Dyson x Mathilde Nivet, jusqu’au 9 décembre. Adresses page 208
© DR.
Peintre de formation, Lady Deirdre Dyson interprète sa palette riche de couleurs aux subtils gris et ses thèmes de prédilection en fils de soie de Chine, en laine du Tibet ou de Nouvelle-Zélande. Des artisans d’excellence au Népal et en Angleterre l’accompagnent dans ses recherches de la matière. Elle se joue des mats et des brillants, des différences de longueurs des brins, des techniques de tissage avec un champ de possibles infini entre la perfection du geste demandé et la richesse de plus de 5 000 teintes. La collection de cet hiver se nomme « Paper and Stone », entre la magie de la pierre, polie par le temps, caressée par les pas et les diverses expressions du papier, que l’on découpe, compose, juxtapose. Les sept tapis imaginés donnent l’illusion d’être en trois dimensions, rendant l’exactitude des pliages, des découpages, des ombres portées, des surfaces vibrantes. Elle partage avec Mathilde Nivet ce même intérêt pour
L’excellence du goût
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CARTE BLANCHE
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1. Vase en faïence, décoré par Laurence Kiberlain, écrivaine et dessinatrice qui collabore avec Laurence Mahéo et Stéphanie Bonvicini pour La Prestic Ouiston. 2. Laurence Mahéo, fondatrice de La Prestic Ouiston. 3. Plat en faïence, décoré par la créatrice de bijoux et de maroquinerie Yaz Bukey. 4. La créatrice de mode Julie de Libran. 5. Plateau de table en faïence, par Julie de Libran, habillé d’un tissu résille en lurex doré brodé de paillettes, piètements réalisés par Aurélien Raynaud, peintre et sculpteur.
ANNIVERSAIRE DE FAÏENCE Les multiples collaborations de la faïencerie, fondée en 1821 à Gien dans le Val de Loire, écrivent en creux l’histoire de cette maison labellisée Entreprise du patrimoine vivant. Aujourd’hui comme hier, chaque objet passe entre les mains d’artisans et de maîtres faïenciers qui perpétuent des savoir-faire. La première étape est la préparation de la pâte. La recette n’intègre pas moins de onze terres (argiles, sables et kaolins), broyées finement avec des galets venus de la mer du Nord. Des moules en plâtre, conçus à partir d’un moule-mère sculpté par un modeleur, sortent les pièces de formes. Une première cuisson de dix-huit heures, dans des fours-tunnels de 38 mètres de long, donne le biscuit qui sera ensuite plongé dans un bain d’émail avant une seconde cuisson de vingt-sept heures. Puis les pièces sont peintes à la main à l’atelier de décoration où officient une trentaine d’artisans. À l’occasion de la carte blanche pour les deux cents ans de la faïencerie, la créatrice de mode Yaz Bukey précise son intention : « Je voulais rendre hommage aux personnes qui aujourd’hui encore modèlent l’histoire de la manufacture. Ainsi, le prénom de chacune d’entre elles est inscrit sur le plat que j’ai imaginé. Je me suis également inspirée des gammes de 42
couleurs, comme le fameux “Bleu de Gien”, dont l’intensité varie en fonction du coup de pinceau de l’artiste, mais aussi des techniques, de l’artisanat, des outils et des matériaux. » La styliste Julie de Libran a imaginé un plat comme un plateau de table et l’a habillé d’un tissu résille en lurex doré brodé de paillettes irisées. Le trio de La Prestic Ouiston a multiplié les propositions : Laurence Kiberlain a interprété le vase comme une amphore sur laquelle elle a dessiné le souvenir d’un été, quand Laurence Mahéo et Stéphanie Bonvicini ont choisi de décorer chacune un plateau de table d’étoffes brodées ou de plaques émaillées. Cette année de célébration est également marquée par des rééditions ou des réinterprétations de pièces anciennes éditées en vingt exemplaires numérotés, à retrouver dans les boutiques Gien : le vase FA Ï E NC E R IE D E G IE N « Jardin de Kyoto », évocation des porce— laines asiatiques, la série décorative de Pièces uniques pour plaques gravées « Les naïades », inspirées le bicentenaire exposées de la mythologie grecque, ou encore le à son nouveau musée. service à thé « Tara » de Claude Bouchard. Adresses page 208
© 1, 3, 4, 5. VINCENT THIBERT. 2. LÉA CHAMBODUT.
POUR CÉLÉBRER LE BICENTENAIRE DE LA FAÏENCERIE DE GIEN, LES CRÉATRICES DE MODE JULIE DE LIBRAN, YAZ BUKEY ET LE TRIO LAURENCE MAHÉO, LAURENCE KIBERLAIN ET STÉPHANIE BONVICINI, RÉUNI SOUS LA MARQUE LA PRESTIC OUISTON, ONT RÉPONDU PA R Julie Rebeyrol. À CETTE CARTE BLANCHE CRÉATIVE AVEC TOUTE LA FANTAISIE QUI LES CARACTÉRISE. ESPRIT ET HUMOUR !
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1. 1. Tables, tabouret et banc en acier émaillé et hêtre, design Jacques Tissinier et fabrication Émaillerie Neuhaus, 1973. 2. Affiche « Lait interdit d’interdire », 2018, agence Rosapark. 3. Rééditions hypnotiques avec lampe métal « Élysée » dorée, design Mark Held, 220 € ; fauteuil « Apollo » beige en coton canva et structure métal, design Claude Courtecuisse, 450 € ; table bois et métal, design Jean-Pierre Garrault, 300 € ; au mur, tapis en laine, design Jean-Pierre Garrault, 350 €. 4. Table en métal, design Constance Guisset, 79 €. 5. Pichet en céramique, design Vincent Darré, 35 €. 6. Carafe en céramique, design Ionna Vautrin, 20 €. 7. Vase en céramique, design Ionna Vautrin, 30 €. 8. Lampe en céramique, design India Madhavi, 98 €. 9. Tabouret, design Gerard de Hoop, revisité en doré, 69 €. 10. Pichet en céramique, design DA/DA, 35 €. 11. Foulard en soie, design Marion Lesage, 49 €. 12. Foulard en soie, Ma poésie, 49 €. 13. Plat de service, D 37 cm, design Bela Silva, 25 €. Les rééditions seront disponibles dans 98 magasins en France.
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© 1. MAD, PARIS / JEAN THOLANCE © ADAGP, PARIS, 2021. 2. MAD, PARIS / JEAN THOLANCE. 3. KAREL BALAS. 4, 5, 6, 8, 9, 10, 11, 12, 13. SDP. 7. EUGÉNIA SIERKO.
MONOPRIX, DESIGNERS ET CRÉATEURS PARTAGENT UNE VISION LIBRE ET DÉCOMPLEXÉE, CIBLÉE SUR LES ÉMOTIONS ET L’APPROCHE SENSORIELLE. JOIE DU PARTAGE, DE LA FLEXIBILITÉ, DE L’EXPÉRIMENTATION, COMME AUTANT D’ASPIRATIONS À UNE SOCIÉTÉ ACTIVE, SE DONNANT LES MOYENS DE TRANSFORMER LES CHOSES, PLUS POSITIVE ET SÉDUISANTE, QUI SE PROJETTE VERS UN FUTUR DÉSIRABLE. PA R Sonia Lazzari
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PRISUNIC-MONOPRIX : COULEURS ET FORMES LIBRES Accompagnant le quotidien des Français depuis près de 90 ans, Prisunic et Monoprix ou les destins croisés du style. De l’engagement à offrir les articles courants aux prix les plus bas des débuts à l’essor du design, les trajectoires, toujours innovantes, se suivent pour se confondre en 1997. Si la première disparaît sous la bannière de la seconde, le «style Prisu», lui, ne manquera pas de fertiliser la nouvelle aventure commune. Ciselées en leur temps par Denise Fayolle, Andrée Putman et une nouvelle vague de designers – Terence Conran, Olivier Mourgue, Marc Held – les collections conjuguent design pointu et succès populaire, emmené par les premiers catalogues par correspondance. Synthèse efficace que reprend Monoprix depuis deux décennies, par le biais de collaborations avec les grands noms de la scène créative française et internationale. «Le design pour tous: de Prisunic à Monoprix», du 2 décembre 2021 au 15 mai 2022. MAD. 107, rue de Rivoli, 75001. Pop-up Prisunic, du 1er au 11 décembre. 5, rue Saint-Merri, 75004. Rééditions Monoprix, 150 objets iconiques, en boutique et monoprix.fr à partir du 1er décembre. 45
1. 2. 1. Ettore Sottsass(1917-2007), « Beverly », 1981. Meuble de rangement, de conservation, placage en laminé Print d’Abet Laminati. Structure en mutliplis, éclairage extérieur. Don de Strafor, 1999. 2. Page extraite du livre d’Ivan Mietton, Sottsass & Poltronova 1958-1974, éditions Skira, avec Ettore Sottsass sur une Superbox, en 1979. Ce meuble de rangement, « tour d’un autre monde » comme il le nommait, est posé sur un piédestral, lui conférant une autre dimendsion.
DANS LA TÊTE DE SOTTSASS L’ARCHITECTE-DESIGNER REVIENT SUR LE DEVANT DE LA SCÈNE AVEC AU CENTRE POMPIDOU L’EXPOSITION « L’OBJET MAGIQUE » ET LE LIVRE « SOTTSASS & POLTRONOVA ». AUJOURD’HUI PLUS QUE JAMAIS, FACE À L’IMPÉRATIF DE RÉINVENTION D’UN DESIGN DURABLE, CELUI QUI PA R Virginie Bertrand DONNA AUX OBJETS UNE CHARGE ÉMOTIONNELLE, RAPPELLE SON « PAYSAGE POUR UNE NOUVELLE PLANÈTE ».
Point d’orgue de l’exposition, la reconstitution de celle de 1969 du musée de Stockholm : « Miljö för en ny planet » – « Paysage pour une nouvelle planète » –, présente un ensemble historique de céramiques monumentales inspirées par le voyage en Inde d’Ettore Sottsass, au côté d’un grand mandala en néon. La notion de « design magique » s’impose avec fulgurance devant ces totems chamaniques. Ils jouxtent les « Superbox », toutes en géométries et motifs, conçues pour Poltronova en 1966. La juxtaposition donne presque à voir les rouages en marche des hémisphères droit et gauche du créateur. Si les premiers incitent à un exercice spirituel, les boîtes sont destinées à donner à chacun la possibilité d’imaginer son propre environnement, plus expressif, plus surprenant. Tout est dit, anticipant le projet Memphis lancé le 18 septembre 1981 à la galerie 46
Arc-74 de Milan, acte radical autant que libératoire d’une modernité lénifiante. Ettore Sottsass dira : « j’ai toujours pensé que le design commençait là où finissaient les processus rationnels et où débutaient ceux de la magie ». De ses premières « constructions spatiales » ou « objets architecturaux » de 1940, nourris des avant-gardes artistiques, en passant par les meubles-containers réalisés en 1972 à la demande du MoMA, ou la machine à écrire « Valentine » Olivetti, le parcours montre les processus de création. L’apothéose en est le lancement du groupe Memphis, revendiquant un autre rapport à l’industrie, réhabilitant le designer comme prescripteur et révolutionnant le design avec des pièces pop aux formes asymétriques, des couleurs vives et l’utilisation de matériaux tels que le stratifié. Ce langage iconoclaste déploie une nouvelle forme d’expression, toujours recherchée aujourd’hui.
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— «L’objet magique». Jusqu’au 3 janv. 2022. Centre Pompidou. Sottsass & Poltronova 1958-1974, d’Ivan Mietton, éd. Skira
© 1. ADAGP, PARIS 2021© CENTRE POMPIDOU, MNAM-CCI/SERVICE DE LA DOCUMENTATION PHOTOGRAPHIQUE DU MNAM/ DIST. RMN-GP. 2. SKIRA.
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1. « Stool Boudins » de Sabourin Costes, en résine colorée, présenté par Adorno. 2. Le duo Paola Sabourin et Zoé Costes. 3. Console-étagère alvéolaire « Crotto » de Thomas Defour pour 13 Desserts, en bois de peuplier cintré, laqué. Chaque pièce est unique et fabriquée en France. 4. Thomas Defour, directeur artistique de Superpoly cocréé avec Clément Rougelot. 5. Candélabres en céramique de Villa Arev pour French Cliché. 6. Gabrielle Thomassian, fondatrice de Villa Arev.
ETTORE SOTTSASS, INSTIGATEUR DU GROUPE MEMPHIS, PRATIQUAIT UN DESIGN LUDIQUE OFFRANT À CHACUN LA POSSIBILITÉ DE CRÉER SON PROPRE ENVIRONNEMENT. AUJOURD’HUI, UNE JEUNE GÉNÉRATION INVENTE DE NOUVELLES FORMES, ENVISAGE DE NOUVEAUX PA R Virginie Bertrand MATÉRIAUX, RECHERCHANT À DONNER AUX OBJETS UNE PART ÉMOTIONNELLE, CHÈRE AU CRÉATEUR ITALIEN.
Défrichage tous azimuts. Les designers à peine trentenaires, fraîchement sortis de l’ENSCI, de la Cambre, d’Eindhoven ou du Royal College of Art, posent les bases d’une autre création possible, éco-responsable, une version non punitive de l’écologie, et décomplexée, aux frontières du design, de l’artisanat, de l’art. Ils peuvent se mettre au vert s’affranchissant des capitales afin d’initier des réseaux de créateurs et d’artisans, à l’exemple de 13 Desserts basé à Hyères. Clément Rougelot cofondateur, rassemble sous ce drôle de nom « des talents partageant une esthétique commune, la Côte d’Azur. Ce parti pris nous permet d’explorer de nouvelles pistes de production, très locales et de répondre à une intention de consommation durable ». Thomas Defour, qui en fait partie, revendique « une approche postmoderne inspirée des grands maîtres italiens ». French Cliché lancé en 2020 par Emily Marant et Hugo Matha s’envisage à la fois comme une maison d’édition et une galerie nomade « au gré des foires d’art et de design, pour un nouvel art de vivre à la française ». Les candélabres totémiques de Villa Arev (soleil en arménien), marque modelée 48
par la céramiste Gabrielle Thomassian, dès son diplôme en poche de Central Saint Martin, sont déjà très identifiés car très graphiques comme les vases-bouées aux couleurs primaires de l’atelier Baptiste et Jaina, ou le paravent de Victor Cadène. Elle est portée par un bagage éclectique, des créations de Bernard Palissy à celles d’Ettore Sotsass ou de Marco Zanini du groupe Memphis. Emily Marant a l’œil affûté et son collectif prend vite de l’ampleur. Adorno, plateforme digitale de promotion et de vente, les rassemble presque tous. Lancée en 2017 par Kristian Snorre Andersen et Martin Clausen, elle donne aussi des rendez-vous physiques à visée internationale, pendant les Design Week. L’occasion était de découvrir à 1 3 D E S SE R T S l’Espace Commines à Paris le « tabouE T F R E N C H C L IC HÉ ret boudins » de Paola Sabourin et — Zoé Costes prônant « des objets et des En ligne sur les sites Studio environnements qui surprennent ». Un Marant et la galerie Adorno. petit air de Memphis, effectivement. Adresses page 208
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C’est un voyage à travers les projets et les continents, une odyssée qui raconte l’histoire haute en couleur de l’architecte et designer India Mahdavi, depuis l’ouverture de son studio en 2000. Miroir de son processus de création, cette monographie offre une perspective inédite sur la genèse de certaines de ses réalisations les plus emblématiques, tels le Café Français et le restaurant Le Germain (en photo) à Paris, l’hôtel du Cloître à Arles ou encore le restaurant The Gallery at Sketch à Londres, et présente meubles, luminaires et objets de décoration à travers un incroyable panorama d’esquisses et maquettes, associés à des projets signatures. Annexé à l’ouvrage, le portfolio de photographies personnelles prises en Iran et en Égypte donne à voir les sources d’inspiration qui nourrissent son imaginaire. India Mahdavi, par India Mahdavi, direction artistique Beda Achermann, 272 pages, 75 €, Éditions Chronicle Chroma.
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De Paris à Londres, de Tokyo à Shanghai, de l’hôtel Eden à Rome au Plaza Athénée à Paris… Ambassadeurs d’un art de vivre à la française, Bruno Moinard et Claire Bétaille signent des intérieurs haute couture, empruntant aux artisans un savoirfaire tourné vers l’excellence. Le duo raconte ici, du dessin initial jusqu’aux détails insoupçonnables, vingt-cinq ans de projets qui définissent leur style. Moinard Bétaille, par Bruno Moinard et Claire Bétaille, 196 pages, 1 500 ex., 50 €, Bruno Moinard éditions.
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Une présentation, à mi-chemin entre l’ouvrage de design et le livre d’art, de dix des plus beaux projets réalisés en France et à l’étranger par le duo d’architectes Patrick Gilles et Dorothée Boissier. Le réaménagement d’un hôtel particulier parisien, les effets de lumière de l’hôtel Mandarin Oriental à Marrakech, éclairé par les dessins solaires d’Henri Matisse, la création de mobilier sur mesure… À travers chacune de ces réalisations, ce sont toutes les sources d’inspiration, l’exécution précise et la fidélité aux artisans d’excellence, ou encore les cartes blanches données à des artistes qui investissent et transforment la perception d’espace, qui y sont dévoilés. Gilles & Boissier, textes de Pierre Léonforte, préface de Remo Ruffini, 224 pages, 55 €, Éditions Rizzoli. Adresses page 208 54
© ISABELLE STANISLAS : MATHIEU SALVAING. GILLES ET BOISSIER : AMBIANCE : JÉRÔME GALLAND. CHRISTIAN ASTUGUEVIEILLE. ADAGP, PARIS, 2021. COUVERTURE : DR.
Le premier ouvrage de l’architecte d’intérieur Isabelle Stanislas, qui célèbre les 20 ans de son agence, dévoile sa vision épurée du luxe. Cette monographie présente dix projets ancrés dans la recherche d’un équilibre entre respect du patrimoine et désir de modernité. Un travail mêlant aménagement, architecture et création de meubles sur mesure. Isabelle Stanislas : dessiner l’espace, créer l’émotion, préface d’Hervé Lemoine, photographies de Matthieu Salvaing, 240 pages, 55 € , éditions Rizzoli.
SIGNES DE VIE
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1. 70e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Création graphique à partir des trente articles de la Déclaration, exposition dans cent gares françaises, en 2018. 2. An American in Paris, affiche pour le théâtre du Châtelet à Paris, 2014. 3. Ces murs qui nous font signe, livre racontant la genèse du projet au Panthéon, en 2021, sur lequel mille plaques commémoratives de 1939-1945 ont été projetées. 4. Cinéma Le Balzac, Paris, logotype et identité visuelle, 2019. 5. Portrait de Philippe Apeloig.
CHORÉGRAPHIE GRAPHIQUE Composition au cordeau d’un alphabet expérimental, alternance des vides et des pleins, jeu de formes et contreformes, les affiches de Philippe Apeloig s’apparentent à des chorégraphies typographiques. Il évoque d’ailleurs la danse contemporaine quand il se remémore le rôle fondateur qu’a joué Total Design à Amsterdam, lors de son premier apprentissage, avant son intégration aux Arts Décoratifs de Paris. « J’ai été contaminé par les Néerlandais. Ils ont une culture du regard, picturale, nous avons celle de l’histoire, littéraire. J’ai découvert le mouvement De Stijl, une grille et une structure. » Ses créations en gardent une efficacité redoutable, qu’il amplifie en leur injectant un autre tempo, un autre phrasé. « Il faut cultiver les hasards, qui donnent le mouvement dans quelque chose de statique. » Ses logos, sans ambages ni superflu, dansent pourtant dans la rétine, comme le dernier qu’il vient de concevoir pour le cinéma Le Balzac ou encore celui du théâtre du Châtelet qu’il a « imaginé chantant en le segmentant en trois syllabes sur trois niveaux ». Ses travaux expriment ce savant équilibre entre rigueur et vigueur, du logo du musée Yves Saint Laurent à Marrakech à celui de 56
la Manufacture et Musée nationaux de Sèvres, en passant par celui du Domaine de Chaumont-sur-Loire. Ils sont tous des marqueurs dans la ville. Philippe Apeloig a réalisé un travail personnel sur les plaques commémoratives de la Seconde Guerre mondiale, présentes à Paris plus qu’ailleurs. Avec son équipe, il les a pistées, photographiées et recueillies dans un ouvrage, Enfants de Paris, 1939-1945. « Une création artistique sur la typographie populaire, vernaculaire, gravée à la main et un travail de mémoire. Aux yeux d’un typographe, la ville est parsemée de ces signes imperceptibles, qui lui donnent son identité, gravés dans l’épiderme de ses murs. » Il les a projetés sur les façades du Panthéon lors des Journées du patrimoine en 2021, « une transmission de l’histoire autrement ». Et PH I LIP P E A P E L O IG se scandalise devant la négligence affichée — des plaques aujourd’hui, « sans aucun souci Enfants de Paris, de la typographie, toujours plus bavardes. Nous 1939-1945, éditions e sommes presque au quart du XXI siècle, il faut Gallimard, 2018. ouvrir d’autres chantiers. » D’autres ballets ! Adresses page 208
© 1, 2, 3, 4. PHILIPPE APELOIG. 5. ALFREDO SALAZAR.
PLUSIEURS MUSÉES LUI ONT DÉCERNÉ DES RÉTROSPECTIVES À PARIS, AMSTERDAM, TOKYO, MADRID, MEXICO. QUAND IL NE S’EMPARE PAS DU PANTHÉON AVEC UNE INSTALLATION ARTISTIQUE : « CES MURS QUI NOUS FONT SIGNE ». PHILIPPE APELOIG PA R Virginie Bertrand EST UN ESTHÈTE DE LA TYPOGRAPHIE, QU’IL MET EN SCÈNE DANS LA VILLE COMME DANS LES LIVRES.
SIGNES DE VIE
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1. Le studio Des Signes, près de la place Monge. 2. Élise Muchir et Franklin Desclouds, fondateurs du studio en 2003. 3. Affiche de la Nuit blanche 2021. 4. Visuel « Opening », jeux de trames et de lettres déclinant le vert historique de la fondation, annonçant l’ouverture du lieu au rez-de-chaussée du siège de Pernod Ricard, The Island. 5. Façade de la Fondation Pernod Ricard traversée dans sa largeur de sa nouvelle identité visuelle, composée à partir d’un alphabet exclusif, le « Yellow ».
LA PLASTICITÉ DES LETTRES Rencontrés aux Arts Décoratifs, Élise Muchir et Franklin Desclouds ouvrent leur studio Des Signes en 2003, après avoir été formés par les maîtres en la matière, Ruedi Baur et Philippe Apeloig. Leur premier chantier est culturel, la BNF, s’ensuivent le château de Versailles, les Nuits blanches, la Fête de la musique, le Conservatoire de musique et de danse de Lyon, celui d’art dramatique de Paris… Dernier en date, révélé en octobre, celui de la nouvelle identité visuelle de la Fondation Ricard. Problématique ardue car, depuis vingt-deux ans, elle cultivait une position à part, indépendante, avec une programmation pointue mettant sur le devant de la scène de jeunes artistes. Elle intègre désormais les bureaux Pernod Ricard, dans un espace en rez-de-chaussée conçu par l’agence NeM. Élise Muchir et Franklin Desclouds doivent marquer, démarquer, son arrivée dans cette construction monumentale de Jacques Ferrier, nommée The Island. Ils imaginent le « Yellow », « alphabet géométrique, ne se prenant pas au sérieux avec ses lettres ouvertes, pas terminées, en mouvement, qui laissent passer la lumière. Il y a quelque chose de joyeux, elles emmènent par une énergie positive », en accord avec la mission de la fondation. Pour la Villa 58
Albertine inaugurée mi-octobre, dans la lignée de Médicis mais avec des emplacements démultipliés sur l’ensemble des États-Unis, leur propos doit signifier ce rayonnement géographique autant que son ouverture à quinze disciplines différentes. « La typographie devait faire un pas de côté, montrer la spécificité de cette villa-territoire et le processus de création même de l’artiste. En écho aux codes de la cartographie, nous avons utilisé un jeu de trames, créant une vibration dans les mises en pages. » Quant au musée Montblanc à Hambourg, la typographie élaborée évoque la trace spécifique laissée par la plume. Leur approche plastique des projets les entraîne vers l’univers de la mode : le logo de La Haute Couture Week, l’évolution de Cacharel 2.0, pour laquelle ils vont jusqu’à réaliser un motif typographique, un slam STUDIO DES SIGNES visuel : « …l’ingénieuse ingénue déambule. — Le génial ingénu évolue. Libres, natures, ils Livre de l’exposition suivent le flux des artères, captent les pulsations « Bonaventure», urbaines, impriment leurs rythmes, gagnés par Fondation Pernod Ricard. un sentiment de flow… » Des mots vivants ! Adresses page 208
© 1, 2, 3, 4. DES SIGNES. 5. FONDATION PERNOD RICARD. PHOTO : THOMAS LANNES.
DES ALPHABETS SUR MESURE POUR LES MARQUES, LEUR DONNANT FIÈRE ALLURE, DES LOGOTYPES COMME DES GRIFFES, DES AFFICHES EN FORMAT EXTRALARGE… LE DUO DU STUDIO DES SIGNES MULTIPLIE LES SIGNES SUR TOUS LES FRONTS : CACHAREL 2.0, PA R Virginie Bertrand LA FONDATION PERNOD RICARD, LA VILLA ALBERTINE, LE MUSÉE MONTBLANC, LA PLAGE DE MONACO…
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Il y a le sur-mesure standardisé… et il y a le sur-mesure Arthur Bonnet. Le vrai. Celui qui commence par une rencontre, votre rencontre avec votre concepteur-décorateur. Une personne aussi passionnée que créative, à qui vous allez confier vos idées, vos goûts, vos envies, vos besoins. Vous échangerez vos points de vue, il vous conseillera, vous proposera son regard de créatif, et à coup sûr, il vous étonnera. Ensemble, vous aurez conçu votre cuisine à vous et elle ne ressemblera à aucune autre. Pas même à une autre Arthur Bonnet. Le vrai sur-mesure se crée avec vous.
N O U V E L L E V A G U E - PHOTOS : ARTHUR BONNET / GRÉGORY VOIVENEL - PHOTOGRAPHIE RETOUCHÉE
arthur-bonnet.com
SIGNES DE VIE
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1. Le 22 septembre 2021, Civic City, initié par Ruedi et Vera Baur, a porté la parole du poète Édouard Glissant sur la promenade éponyme située sur les quais de Seine, lors de son inauguration, face au quai Aimé Césaire et coupée par la passerelle Léopold Sédar Senghor. Ce projet a été développé en collaboration avec l’Institut du Tout-Monde. 2. L’identité visuelle du musée Rodin réalisée par Integral Ruedi Baur. 3. Ruedi Baur, designer, chercheur, enseignant et auteur. 4. Bâche extérieure été 2019, avec « Le Penseur » en dix langues.
DESIGN SOCIÉTAL CHERCHEUR, ENSEIGNANT, AUTEUR, RUEDI BAUR PRATIQUE LE DESIGN RELATIONNEL, ACCOMPAGNANT LES MUTATIONS DE LA SOCIÉTÉ ET LES ENJEUX DES ESPACES CITADINS. SES TYPOGRAPHIES SONT MULTILINGUES, SES AFFICHES PERFORMATIVES, SON DESIGN ACTIVISTE, CIVIQUE, ÉCOLOGIQUE. SES SIGNALÉTIQUES GUIDENT VERS DE NOUVEAUX IMAGINAIRES, D’AUTRES PERSPECTIVES. PA R Virginie Bertrand
Manifestation sur les quais de Seine en l’honneur d’Édouard Glissant, poète-philosophe-penseur du « Tout-monde », dans lequel toutes les cultures et les langues sont mises en relation, s’influencent, se transforment. Soixante-sept illustrateurs essaimés dans chaque future gare du Grand Paris. Un immeuble à Sarcelles transformé en fabrique poétique… Ruedi Baur et sa femme Vera orchestrent trois structures à différentes portées afin d’être « moteurs » sur tous les fronts : Paris, Marseille, la prochaine Triennale de Milan. « Integral Ruedi Baur » orchestre le défi de la signalétique des futures gares du Grand Paris. Ce n’est pas la première fois qu’il la fomente en plusieurs langues et calligraphies, ici, ce sera le français, l’anglais, l’espagnol, l’arabe et le chinois qui s’entremêleront. On pense à la Cité universitaire internationale, dont le langage visuel est aussi riche que cette enceinte cosmopolite, avec une typographie polyglotte. Sur la base d’une police Newut conçue par André Baldinger, ce dernier introduit des caractères cyrilliques, grecs, chinois, indonésiens, arabes. Ruedi Baur greffe à cette typographie multilingue des gares à venir la dimension illustration qui « donnera 60
une nouvelle cartographie mentale, intégrant l’extérieur, en faisant une œuvre commune de 200 kilomètres de long, reliée au design du mobilier de Patrick Jouin ». Pour le 104, institution culturelle où les événements spontanés enrichissent sans cesse la programmation, Vera et lui dessinent à la main un fil rouge, « une ligne dansée » qu’ils font zigzaguer car « il ne s’agit pas d’être directif, mais d’inciter presque à se perdre » : « On n’est pas dans la séduction, on essaie d’éclairer. La typographie du 104 a cette radicalité que l’on revendique. » De la sérendipité dans la signalétique ! « Comme les images sont là pour ouvrir les imaginaires. » Avec leurs autres entités, Civic City et 10-milliards-humains, à la demande de l’association Pérou, ils rassemblent un architecte naval, des designers et quarante écoles internationales afin de concevoir un bateau pour SOS R UE D I B AU R Méditerranée. « C’est plus de 2 000 étudiants qui — se mettent au labeur sur la gestion de l’hospitalité. Et soudain le monde Il faut faire homologuer cette question par l’Unesco fut immobilisé, Nouvelles pour la prochaine COP. » Est-ce que le design Éditions Place, 2020. peut penser le futur ? Leur réponse est oui. Adresses page 208
© 1. JULIA REITZER. 2. RUEDI BAUR. 3. ÉMISSION DOMESTICA.4. AGENCE PHOTOGRAPHIQUE DU MUSÉE RODIN, JÉRÔME MANOUKIAN.
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LE MUSÉE
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1. Au nord de Milan, édifié sur le lieu de production du groupe Molteni, le Glass Cube conçu par l’architecte Ron Gilad abrite les pièces de design du Molteni Museum. 2, 3, 4. Point de départ des collections permanentes présentées au Molteni Museum, l’exposition célébrant les 80 ans de la manufacture, imaginée par le designer anglais
Jasper Morrison en 2015, dévoilait pour la première fois ces années d’expériences et d’innovations à travers des prototypes et des meubles des sociétés du groupe italien.
MÉMOIRE ET AVENIR La lumière est la « matière » subliminale qui façonne les espaces. Elle afflue depuis les fenêtres qui dessinent des contours presque invisibles au cube de verre imaginé par l’architecte et designer israélien Ron Gilad. Son nom, le Glass Cube, cristallise l’essence de ce projet : un bâtiment aux influences modernistes immergé dans la nature. Seule exception à la transparence, une cour, fermée de l’extérieur et vitrée à l’intérieur, qui prolonge la déambulation vers un jardin de sculptures, constitué de deux murs flottants. Aménagés par Ron Gilad, les espaces pouvant s’adapter à l’usage abritent les collections permanentes composées d’une cinquantaine de pièces de mobilier emblématiques et de prototypes originaux réalisés par les sociétés du groupe Molteni : Molteni&C, Dada, UniFor et Citterio. Bon nombre sont entrées dans l’histoire, comme la chaise « Milano » d’Aldo Rossi, la table « Less » imaginée à l’origine par Jean Nouvel pour la Fondation Cartier à Paris ou encore le système « Naos », une bibliothèque modulaire pensée par Pierluigi Cerri. D’autres racontent des histoires de femmes et d’hommes qui ont inventé, produit et construit des objets et fait perdurer la tradition de transmission d’un 64
savoir-faire. Le musée présente également des expositions temporaires autour de l’architecture, de la photographie et de l’art, et abrite une collection d’art contemporain. Les œuvres sélectionnées par Caroline Corbetta, reconnue pour son talent de « découvreuse », sont exposées aux côtés des grands classiques du design et de pièces inédites. Aussi conçu par Ron Gilad, le « Quality Hub » a été créé comme un atelier d’expériences pour les professionnels, permettant d’examiner de près les matériaux, les technologies et les instruments impliqués dans la conception d’une pièce de mobilier. L’entreprise familiale Molteni, fondée en 1934, s’est développée dans les années 1950, en collaborant avec des architectes et des designers tels que Luca Meda, Afra et Tobia Scarpa, Aldo Rossi, M OLT E N I MU S E U M et en rééditant des meubles dessinés par — Gio Ponti. Aujourd’hui, les projets de Musée hommage aux Patricia Urquiola, Renzo Piano, Norman maestri du design Foster, Vincent Van Duysen… prolongent et de l’artisanat italiens. l’héritage. Toujours entre présent et futur. Adresses page 208
© MAX ZAMBELLI
L’AVENIR DE L’UNE DES MAISONS LES PLUS INFLUENTES DE L’INDUSTRIE DU DESIGN ITALIEN EST AUSSI INSPIRANT QUE SON PASSÉ. INSTALLÉ SUR LE SITE DE LA MANUFACTURE MOLTENI, À GIUSSANO, ENTRE MILAN ET LE LAC DE CÔME, LE MOLTENI MUSEUM PREND SES QUARTIERS DANS LE GLASS CUBE, UN BÂTIMENT AUX INFLUENCES MODERNISTES SIGNÉ RON GILAD. PA R Julie Rebeyrol
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RENDEZ-VOUS
FIAC ET PLUS ENCORE LA FOIRE INTERNATIONALE DE L’ART CONTEMPORAIN SE DOUBLE D’UNE ÉDITION VIRTUELLE, PARALLÈLEMENT À SON INSTALLATION SUR LE CHAMP-DE-MARS. ELLE ESSAIME AUSSI DANS TOUT PARIS, DE LA PLACE VENDÔME AU JARDIN DES TUILERIES, DU MUSÉE PA R Virginie Bertrand DELACROIX AU LOUVRE, DE LA BOURSE DE COMMERCE-COLLECTION PINAULT AU CENTRE POMPIDOU.
« Nous l’avons voulu, avec mon équipe, non comme une Fiac de reprise après cette année 2020, mais dans une dimension au top du top, toujours plus riche, hybride, réelle dans ce nouveau lieu conçu par Jean-Michel Wilmotte, virtuelle avec 220 galeries au total, un programme Hors les Murs exceptionnel, allant des artistes les plus jeunes à un artiste historique, Alexander Calder. » Jennifer Flay, directrice de la Fiac, revendique l’ouverture démultipliée de cette foire qui attire les plus grandes galeries internationales mais qui ne se réserve pas aux grands collectionneurs. « On adore l’OVR – Online Viewing Rooms (ovr.fiac. com) - qui permet une couverture géographique plus grande, et sociologique, un public élargi qui peut découvrir des œuvres, par artistes mais aussi par prix, moins de mille euros par exemple, par date de création… les possibilités sont multiples et c’est gratuit ». La déambulation réelle se révèle aussi vaste, des 170 exposants du Grand Palais Éphémère aux vingt-cinq sculptures monumentales des Tuileries. La chouette, géante et protectrice, en hommage à la déesse Athéna de Lionel Sabatté (galerie Ceysson et Bénétière), les chimères de Steffan Rinck (Semiose) 66
peuplent le jardin dans lequel on peut voir aussi les empreintes de dinosaures d’Angelika Markel (Albarran Bourdais) non loin de la cabane en branches de Vincent Laval (Galerie Bertrand Grimont). La place Vendôme voit se poser « cette immense libellule de Calder dont le rouge se décroche sur cet écran minéral. Elle vient nous apporter sa beauté, sa magie. Cette œuvre n’avait pas été montrée depuis des décennies, elle est venue d’Australie par bateau, a été restaurée par la Fondation Calder, avec la galerie Gagosian ». Au musée Delacroix, c’est le jeune artiste Jean Claracq qui est invité à dialoguer avec le maître des lieux sur la thématique de la jeunesse. « De belles résonances, encore ». Sans omettre la Fiac Parades dédiée aux performances, les conférences, et toutes FI A C les autres manifestations qu’elle — entraîne dans son sillage : Jean-Michel Du 21 au 24 octobre. Othoniel au Petit Palais, l’exposition Grand Palais Éphémère « Quand la matière devient art » chez et Galerie Eiffel, Plateau Guerlain entre beaucoup d’autres. Joffre, 75007. fiac.com
© 2021 CALDER FOUNDATION, NEW YORK/ARTISTS RIGHTS SOCIETY (ARS), NEW YORK PHOTO: DARREN JAMES PHOTOGRAPHY.
Sur la place Vendôme, « Flying Dragon », 1975, stabile d’Alexander Calder, en tôle, vis et peinture. Mélangeant biomorphique et architectonique, cette œuvre illustre parfaitement le génie de Calder en termes de composition. Unissant lignes élégantes, formes simples et couleurs vibrantes, elle constitue une figure distinctive et évocatrice qui active l’espace autour d’elle. De par sa taille immense, elle procure aux spectateurs la sensation d’un être mystique empli d’une force légendaire.
© Peter Lippmann
Borgia www.baobabcollection.com
RENDEZ-VOUS
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1. Dora Maar, Jeune garçon au panier, Barcelone, 1932, tirage gélatino-argentique d’époque, 18,2 x 24 cm. Pour elle, la photographie de rue est un geste à portée sociale et politique. Courtesy Gilles Peyroulet & Cie, Paris. 2. Frida Orupabo, Sans titre, 2019, tirage d’art sur papier baryté Hahnemühle Photo Rag, 145 × 102,5 cm. Une artiste norvégienne-nigériane questionnant à travers le portrait l’héritage du colonialisme, le patriarcat, le genre. Courtesy Galerie Nordenhake Berlin/Stockholm/Mexico/Bâle.
REGARDS DE FEMMES Nathalie Herschdorfer, historienne de l’art spécialisée dans l’histoire de la photographie, directrice du musée des Beaux-Arts du Locle, en Suisse, professeur à l’ECAL de Lausanne, est la commissaire, « le capitaine » de ce voyage en trente escales. L’expédition proposée démarre en 1851 et se termine en 2021, partant des œuvres de la botaniste et pionnière anglaise Anna Atkins jusqu’à la série de portraits Naître et n’être rien, interrogeant les « invisibles », de l’autodidacte Mame-Diarra Niang. Naviguant à travers cent soixante-dix ans de photographie, l’itinéraire emprunte tous les continents, parmi les 147 galeries présentes sur Paris Photo dont 63 % sont étrangères, hors éditeurs de livres rares. On s’invite dans les cercles artistiques de l’entre-deux-guerres, en compagnie de Madame d’Ora, portraitiste autrichienne – de Gustav Klimt à Gabrielle Chanel – mais relatant aussi les atrocités de la guerre, ou de Dora Maar, toutes deux reléguées à la périphérie de l’histoire de la photographie, comme c’est le cas encore d’Anneliese Kretschmer qui était une artiste reconnue sur la scène artistique allemande à la fin des années 1920. On emprunte le sillage des mouvements féministes 68
des années 1970 avec entre autres, Orlan et son Nu descendant l’escalier datant de 1967. Un voile est aussi levé sur une génération de femmes qui ont marqué la photographie des années 1970 aux années 1990, de Miyako Ishiuchi à Sally Mann, en passant par des figures historiques éclipsées, comme la Finlandaise Sirkka-Liisa Konttinen qui a photographié sans filtre les quartiers ouvriers de Newcastle ou l’Américaine Deborah Turbeville dont le travail se résume trop souvent à ses photographies de mode. Les artistes contemporaines pratiquent également un art activiste. Plusieurs d’entre elles, telles Anastasia Samoylova et Almudena Romero, portent un regard sur la nature. D’autres, comme Dimakatso Mathopa, originaire d’Afrique du PAR I S P H OT O Sud, s’intéressent aux stéréotypes — et questionnent une histoire des Du 11 au 14 novembre images qui est imprégnée d’une Grand Palais Éphémère. vision du monde reflétant le système Champ de Mars, 7, av Loti, patriarcal. Des éclairages, bienvenus. 75007. parisphoto.com
© DORA MAAR. FRIDA ORUPABO.
PARIS PHOTO POURSUIT SON PARCOURS « ELLES », DÉBUTÉ EN 2019 À L’INITIATIVE DE LA FOIRE, DU MINISTÈRE DE LA CULTURE ET SOUTENUE PAR LE PROGRAMME « WOMEN IN MOTION » DE KERING. IL MET EN LUMIÈRE LES ARTISTES FEMMES, DANS LA PLURALITÉ DE LEURS REGARDS, EXPLORANT CE MÉDIUM, D’HIER À AUJOURD’HUI, À LA DÉCOUVERTE D’AUTRES IMAGINAIRES. PA R Virginie Bertrand
L’ E X P O
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1. « Pasiphaé », canapé, clin d’œil facétieux au stratagème imaginé par l’ingénieux Dédale pour faciliter l’accouplement de la reine volage avec son amant à cornes. Bronze patiné et broderie, Lesage Intérieurs, 2020, 8 ex. 2. « Le Supplice des Danaïdes », sculpture évoquant la condamnation des Danaïdes à remplir d’eau éternellement une jarre percée pour avoir assassiné leurs époux le jour de leurs noces. 3. « Virgile », bureau en hommage à la Grèce pastorale tout en empruntant au mobilier du XVIIIe siècle. Bronze patiné, 2020, 8 ex.
DIVINES FANTAISIES « Quand les Monuments Nationaux m’ont proposé une carte blanche dans un lieu historique, j’ai immédiatement pensé à la Villa Kérylos que je connais depuis plus de trente ans. L’intelligence de son instigateur, Théodore Reinach, un érudit philhellène du début du siècle, m’avait marquée. Au lieu de faire une maison grecque, il a interprété le passé – être vrai sans copier – lui conférant cette idée d’intemporalité. Car elle est pensée comme une œuvre d’art totale ». Hubert le Gall désire « profiter du lieu pour créer et non pour juste montrer des œuvres réalisées ». Canapé, secrétaire, bureau, chaise, candélabres, vases… L’ensemble de ses créations sont d’hallucinantes sculptures en regard de l’exceptionnelle richesse d’inspiration de cette demeure. « Chaque objet, va au-delà de la vérité de la fonction. De l’amplitude dans l’évasion. De la liberté dans les histoires ». « Dans ce panthéon nourri d’emprunts à Homère, Hésiode, Ovide ou Pindare, on croise ainsi des créatures chimériques comme des oiseaux fabuleux ; on entend le fracas des armes comme la voix enchanteresse des sirènes ; on sent palpiter l’âme héroïque d’Héraclès, d’Ulysse ou de Thésée ; on frémit devant les amours de Minos et de Pasiphaé. Car il y a de l’humour et de l’autodérision chez ce créateur », souligne l’historienne 70
Bérénice Geoffroy-Schneiter, auteur du catalogue de l’exposition. La banquette « Pasiphaé », du nom de l’épouse du roi Minos, évoque son accouplement avec le taureau blanc envoyé par Poséidon. Le Minotaure qui en naîtra insuffle sa puissance à un buffet monumental. Le siège « Pénélope » illustre la ruse ourdie par l’épouse d’Ulysse de son fil sans cesse tissé et détissé, son chien Argos lové sur l’assise, métamorphose du temps sans cesse recommencé. Un bureau en forme de chèvre broutant des feuilles d’acanthe rappelle la veine bucolique de la littérature gréco-romaine (Virgile, Longus) et la Grèce pastorale que le designer a connue quand il s’est installé à Paros il y a plusieurs années et dont il parle la langue. Rien dans cette épopée n’auH U B E R T L E G ALL rait pu se faire sans ses compagnons — de toujours : la fonderie Fusions de « Une Fantaisie grecque », Gourcuff et Jean-François Lesage « Une Galerie Avant-Scène, collaboration merveilleuse, au-delà de mes jusqu’au 30 novembre. espérances ». Sous les auspices des dieux. 4, place de l’Odéon, 75006.
© HUBERT LE GALL.
SUIVRE LE FIL D’ARIANE QU’HUBERT LE GALL DÉPLOIE ENTRE LA VILLA KÉRYLOS À BEAULIEU-SUR-MER INVESTIE CET ÉTÉ POUR Y FOMENTER PLUS DE TRENTE-CINQ PIÈCES ET LEUR PRÉSENTATION À LA GALERIE AVANT-SCÈNE EN CET AUTOMNE, C’EST EMPRUNTER LES PAS DE PA R Virginie Bertrand QUELQUES HÉROS DANS UNE INTERPRÉTATION FANTASQUE DE LA MYTHOLOGIE GRECQUE, PAR LE CRÉATEUR.
Grand Palais éphémère 11-14 NOV 2021 & ONLINE VIEWING ROOM 11-17 NOV 2021
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BARBARA MORGAN - MARTHA GRAHAM, AMERICAN DOCUMENT (TRIO), 1938, BARBARA AND WILLARD MORGAN PHOTOGRAPHS AND PAPERS, LIBRARY SPECIAL COLLECTIONS, CHARLES E. YOUNG RESEARCH LIBRARY, UCLA.
I N S TA N T S D ’ A R T
Nouvelles routes VOYAGES PAS TOUT À FAIT IMMOBILES, DANS LA TÊTE DES ARTISTES. PARTIR À LA DÉCOUVERTE DE LA JEUNE GÉNÉRATION, DES SCÈNES ARTISTIQUES LIBANAISE, IRANIENNE, JAPONAISE… VISITER DE NOUVELLES GALERIES. IL S’AGIT D’OUVRIR LES YEUX, GRAND. SE PERDRE DANS LE MIROITEMENT DES TAPISSERIES D’EL ANATSUI OU DANS L’ÂME PRIMITIVE D’OSSIP ZADKINE.
Virginie Bertrand
Tout juste diplômé des Beaux-Arts de Paris, Dhewadi Hadjab gagne tous les prix dont celui des Amis des Beaux-Arts et celui du Fonds de dotation Rubis Mécénat qui depuis dix ans donne carte blanche à un artiste au cœur de l’église Saint-Eustache. Deux toiles de plus de trois mètres de Dhewadi Hadjab aimantent l’observateur par leur perfection photographique, singulière, en opposition à l’inconfort de la posture du personnage peint. Une mise en péril préfigurant un état de grâce, la fragilité de l’incertitude précédant la création. Jusqu’au 12 décembre. Église Saint-Eustache, 146, rue Rambuteau, 75001. rubismecenat.fr 1. Dhewadi Hadjab, Dream dancing I, 2020, huile sur toile. La photographie précède l’acte de peindre pour l’artiste qui en accentue chaque détail, créant un univers en soi.
© DHEWADI HADJAB.
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instant. N°1 28 ans et des poussières
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I N S TA N T S D ’ A R T
instant. N°2 Direction Amérique latine Comment s’est traduit le modernisme d’après-guerre en Amérique Latine ? Spécialiste du mobilier d’architecte et aussi de cette période, François Laffanour partage sa passion, avec expertise et pédagogie. Il met en lumière trois grands noms, ayant chacun été à la fois designers et architectes, Luis Barragán, Oscar Niemeyer et Zanine Caldas. Mise en exergue d’une sensibilité architecturale propre à l’Amérique latine, résultat d’influences historiques et géographiques diverses. « Latin American Modernism : from architecture to design », jusqu’au 11 novembre. Laffanour Galerie Downtown. 18, rue de Seine, 75006. Tél. 01 46 33 82 41 et galeriedowntown.com
Ossip Zadkine face aux artistes de son siècle et des contemporains partagent une même recherche « d’une langue primitive » qui dirait une autre vérité du monde, au-delà des discours rationalistes, à travers une centaine d’œuvres. Des têtes sculptées libérées des apparences, reflets de l’âme d’Ossip Zadkine à celles de Marisa Merz, en passant par les corps érotiques d’Auguste Rodin, guerriers de Miriam Cahn, abstraits de Jean Arp, la quête du vrai lien au monde, le souffle créateur. «L’âme primitive», jusqu’au 27 février. Musée Zadkine, 100, rue d’Assas, 75006. Té. 01 55 42 77 20 et zadkine.paris.fr
instant. N°4 L’avenir de l’homme « Je suis un animal d’exception », « Je suis un cyborg », « Je suis un mutant », « Je suis un immortel»… Autant de chapitres élaborés par les scientifiques du Muséum d’Histoire naturelle accompagnés d’un comité d’experts croisant philosophes et anthropologues, sportifs et artistes, interrogent le devenir de l’homme en lien étroit avec celui de la planète. Un parcours démonstratif autant que réflexif, des contours de l’identité humaine du temps des origines à l’homme augmenté, questionne la frontière entre nature et culture et les limites d’une évolution transhumaniste. «Aux frontières de l’humain», jusqu’au 30 mai 2022. Musée de l’Homme. 17, place du Trocadéro, 75016. Tél. 01 44 05 72 72 et museedelhomme.fr 2. Luis Barragán, banc « Cuadra San Cristobal », circa 1968, Laffanour Galerie Downtown. 3. Ossip Zadkine, Tête aux yeux de plomb, pierre calcaire, 1919, 50 x 23 x 23 cm, legs de Valentine Prax, 1981, Paris. Musée Zadkine. 4. Marcus Coates, Kinship, installation explorant les relations physiques ou imaginaires entre l’homme et la nature. Elle met
en scène une famille, deux adultes et deux enfants, grandeur nature, mais hybridés avec des animaux, 2021. Production Muséum d’Histoire naturelle. Collection de l’artiste.
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© 2, 4. SDP. 3. INV. MZS 10 OSSIP ZADKINE. ADAGP, PARIS 2021. E. EMO/F. COCHENNEC/MUSÉE ZADKINE/PARIS MUSÉES.
instant. N°3 Plus près de l’âme
instant. N°5 Talents de demain
instant. N°6 Dialogue sur nature
instant. N°7 Table des matières
La bourse Révélation Emerige fête sa 8 e édition en exposant douze artistes sélectionnés parmi plus de mille dossiers sous le commissariat de Gaël Charbau, en charge aussi de la direction artistique du village olympique. Il nomme cette exposition de peintures, sculptures, vidéos, photographies : « Fire Places » et dit de cette génération « Par leurs feux esthétiques, critiques, politiques, poétiques qui réchauffent nos imaginaires, ils nous défendent d’envisager le monde de façon caricaturale ». Jusqu’au 14 novembre. Beaupassage. 16, boulevard Raspail, 75007. revelations-emerige.com
La nouvelle galerie Sinople de Julien Strypsteen et d’Éric-Sébastien Faure-Lagorce se pose à l’Hôtel de Retz. L’exposition inaugurale exprime leur approche transversale entre les beaux-arts, les arts décoratifs et leur passion pour la matière. Sur le thème Natures Mortes, pièces en verre, en céramique, en textile sont signées par des designers et des artistes : Hugo Hass, Atelier Polyhedre, Martine Rey, Gaspard Graulich, Aoiro… la partie Archives est mise en scène par le duo lauréat de la Design Parade, Edgar Jayet et Victor Fleury. Jusqu’au 13 novembre. Galerie Sinople. 9, rue Charlot, 75003. sinople.paris
Patricia Chicheportiche rassemble en ses lieux designers et artistes. Chacun a presque une matière de prédilection. L’Américain John Eric Byers est connu des musées du monde entier pour ses pièces de bois, Stéphane Léo se joue de la céramique et de la pâte de verre dans ses tables champignons hallucinogènes, Vincent Loiret compose des appliques en verre et métal, l’artiste philippin Rasco J tisse le fil d’acier galvanisé… Deux lieux pour la galerie 208, sur rendez-vous. 22, avenue Pierre 1er de Serbie et 198, avenue Victor Hugo, 75016. Tél. 01 42 50 30 27 et galerie208.com
instant. N°8 Au-delà de l’image
instant. N°9 Scène asiatique
La photographie, médium de la reproduction, du réel, et aussi de la sienne propre pouvant se démultiplier à l’infini ? Une question sur l’essence même de ce support : sa nature, son pouvoir et ses connivences avec les autres arts qui sont au centre des œuvres exposées, sélectionnées dans les collections du Centre Pompidou, mêlant des artistes historiques : de Man Ray à Timm Ulrichs, de Susan Meiselas à Eric Rondepierre… « L’image et son double », jusqu’au 13 décembre. Centre Pompidou, galerie de photographies. Place Georges Pompidou, 75004. Tél. 01 44 78 12 33 et centrepompidou.fr
Sous les auspices de l’anthropologue Anna L. Tsing – auteur de The Arts of Living on a damage Planet –, la foire Asia Now se tourne vers l’engagement et l’écologie avec des projets spéciaux d’expositions collectives dont les commissaires sont Nicolas Bourriaud, critique d’art, commissaire et Kathy Alliou en charge du département des œuvres des Beaux-Arts de Paris. Un focus aussi sur l’Iran à travers des galeries et la Benhoode Fondation, et un condensé des scènes multiples et plurielles de l’Asie. Asia Now, 7e édition, du 21 au 24 octobre. 9, avenue Hoche, 75008. asianowparis.com
5. Annabelle Agbo Godeau, Le chant du cygne, peinture, 2020. 6. Karen Gossart, « Jeux de courbes », l’Oseraie de l’île, vannerie d’osier, pièce unique. 7. Stefan Léo, « Golf Table Yellow », céramique modelée avec des balles de golf, plateau en pâte de verre avec inclusion de pétales. 8. Eric Rondepierre, Loupe/Dormeur Livre 8, tirage numérique couleur contrecollé sur aluminium, 1999- 2003, Donation de la Caisse des dépôts et consignations en 2006. 9. Freeda Miranda, céramique raku. Courtesy Louis & Sack Gallery.
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© 5, 7. SDP. 6. ANTHONY GIRARDI POUR SINOPLE. 8. COLLECTION CENTRE POMPIDOU, PARIS MUSÉE NATIONAL D’ART MODERNE - CENTRE DE CRÉATION INDUSTRIELLE. ADAGP, PARIS, 2021. CENTRE POMPIDOU, MNAM-CCI/GEORGES MEGUERDITCHIAN/DIST. RMN-GP. 9. LOUIS & SACK GALLERY.
I N S TA N T S D ’ A R T
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1. Intuitives, les nouvelles tables de cuisson FlexControl associent deux technologies exclusives : les zones de cuisson PowerFlex Plus et les capteurs TempControl. 2. La table de cuisson avec hotte intégrée réunit efficacité et design épuré, à fleur de plan. 3. Miele a créé son blog (cuisinezavecmiele.fr), qui illustre tout l’univers culinaire de la marque. 4. Alignement horizontal, grande surface en verre, poignée design, la nouvelle gamme Génération 7000 joue l’intégration optimale en cuisine.
Appareils de cuisson Génération 7000 de Miele
DESIGN ET DURABLE PRÉFÉRER LES CHOSES QUI DURENT, IMAGINER DES OBJETS QUI ACCOMPAGNENT LE QUOTIDIEN AUTANT QUE L’AVENIR, RESPECTER L’ENVIRONNEMENT, INNOVER POUR UN MONDE DURABLE… MIELE, LA MARQUE D’ÉLECTROMÉNAGER FIABLE, INDÉMODABLE, A TOUJOURS MISÉ SUR LE TEMPS LONG. LES TABLES DE CUISSON FLEXCONTROL ET 2-EN-1 DE LA GAMME GÉNÉRATION 7000 CULTIVENT CETTE RÈGLE D’OR.
À la recherche du temps long. Le temps n’a pas d’emprise sur l’électroménager Miele. De la conception à la fabrication, l’exigence est au cœur de sa recherche d’innovation. L’intemporalité du design permet à chaque produit de trouver sa place dans l’agencement d’aujourd’hui et de demain. Une philosophie en adéquation avec le choix de fabriquer ses propres composants, et qui va jusqu’à concevoir les machines qui fabriquent les machines. Combinant l’excellence artisanale et la précision industrielle, Miele consacre un tiers du temps du développement des produits à les tester, parfois jusqu’à 10000 heures. La durée de vie d’un appareil vise les vingt ans et les pièces détachées sont disponibles pendant au moins quinze ans. Le droit à la réparabilité et le recyclage appartiennent aux fondamentaux de la marque, et le métal des anciens appareils sert aux nouveaux. Cuisson nouvelle génération. Intelligents, les appareils de cuisson Miele sont conçus pour fonctionner les uns avec les autres. Les tables de cuisson à induction FlexControl associent deux technologies exclusives : PowerFlex Plus et TempControl. Modulables, les trois
zones de cuisson permettent flexibilité d’utilisation et montée en température rapide. Les récipients, jusqu’à cinq casseroles, poêles ou plats à rôtir, sont automatiquement détectés. Sur l’écran tactile, on peut visualiser leur position et les zones activées. Il orchestre températures, puissances et timers, et propose 23 programmes d’assistance culinaire en affichant les instructions de préparation. De même, les huit zones TempControl offrent la possibilité de choisir la température précise diffusée dans le récipient. Autre nouveauté, les tables de cuisson 2-en-1 avec hotte intégrée, à fleur de plan. Grâce à la fonction Con@ctivity, la table KMDA 7476 et la hotte communiquent entre elles. La puissance d’aspiration et les durées se sélectionnent rapidement et intuitivement. La commande ComfortSelect Plus permet d’agir sur toutes les zones de cuisson ainsi que sur la hotte, alors que la technologie TwinBooster, une exclusivité Miele, permet de réduire considérablement les temps d’ébullition. Côté entretien, la table de cuisson 2-en-1 est dotée d’un filtre à graisse métallique lavable au lavevaisselle. Une technologie en cohérence avec l’époque.
LE B L OG CU I SI N E Z AVE C MIE LE
— Informations sur les appareils de cuisson Miele, tutoriels d’entretien et d’utilisation, recettes de chefs. L’univers culinaire Miele est réuni sur le blog cuisinezavecmiele.fr
I N S TA N T S D ’ A R T
instant. N°10 Précieux Orient Plus de 500 pièces, bijoux et objets de la maison Cartier, associées à la collection de dessins, livres et photos de Louis Cartier, petit-fils du fondateur Louis-François Cartier, témoignent des influences des arts de l’Islam dès le début du XXe siècle. Au-delà des formes, des motifs, les savoir-faire des pays orientaux, leur travail des pierres, imprègnent les créations. L’épopée en Inde, en 1911, de Jacques Cartier, frère de Louis, est aussi racontée à travers ses rencontres avec les maharajahs et sa collecte de bijoux anciens. « Cartier et les arts de l’Islam », du 21 octobre 2021 au 20 février 2022. Musée des Arts Décoratifs. 107, rue de Rivoli, 75001. Tél. 01 44 55 57 50 et madparis.com
De l’indépendance du Liban en 1943, en passant par la guerre civile, jusqu’à l’explosion du port de Beyrouth, il y a un an, et la crise sociale, économique et politique actuelle, la vitalité créative des artistes modernes et contemporains n’a jamais fléchi. La force, l’énergie de cette scène culturelle montre sa résilience. À ceux reconnus internationalement, Shafic Abboud, Etel Adnan, Saliba Douaihy, se joint la nouvelle génération, Hala Matta, Zena Assi… Ils sont plus de cinquante à illuminer l’Institut du monde arabe. « Lumières du Liban », jusqu’au 2 janvier 2021. Place Mohammed V, 75005. Tél. 01 40 51 38 38 et imarabe.org
instant. N°12 Au fil de l’eau L’artiste ghanéen El Anatsui, l’un des créateurs africains contemporains les plus importants, 77 ans, Lion d’or à la Biennale de Venise 2015, investit la Conciergerie. Sous les voûtes de pierre, sa magie opère dans un parcours inspiré par l’eau, en écho à la Seine, au temps aussi dont ce lieu historique est témoin. Deux rivières le parcourent en de vibrantes d’images… Sur les murs, ses tapisseries de déchets sublimés miroitent. « Carte Blanche à El Anatsui : En quête de liberté », jusqu’au 14 novembre. 2, bd du Palais, 75001. Tél. 01 53 40 60 80 et paris-conciergerie.fr 10. Panneau de revêtement, Iran fin XIVe-XVe siècles, mosaïque de céramique, Paris, musée du Louvre, département des arts de l’Islam, dépôt du musée des Arts Décoratifs, Paris. 11. Abdul Rahman Katanani, Autoportrait et Ombre, 2020. Plaques de métal et de bois, 180 x 200 x 60 cm. Donation Claude et France Lemand. Institut du monde arabe. 12. El Anatsui, détail de l’installation, 2020. Les rivières d’El Anatsui faites de textiles et d’images vidéo traversent la Conciergerie.
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© 10. SDP. 11. 2010, MUSÉE DU LOUVRE/RAPHAËL CHIPAULT. 12. ERIC SANDER/CMN.
instant. N°11 Artistes de lumière
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1. Entièrement rénové par l’architecte d’intérieur Dominique Tosiani, le Spa Trocadéro, au cœur de Passy, décline les codes du bien-être naturel de la maison Phytomer. Dans le salon d’accueil, au bleu intense évoquant les racines bretonnes répond le parquet « Forêt » du designer Oscar Ono, qui apporte chaleur et distinction. 2. Atmosphère sereine et équipement de pointe – douche privative et sauna japonais – de « Cézembre » l’une des quatre cabines de soin du Spa Trocadéro.
Paris
LE BIEN-ÊTRE PAR LA MER
© PHYTOMER.
FORT D’UNE EXPÉRIENCE DE PLUS DE QUARANTE ANS, PHYTOMER DÉVELOPPE DES SOINS DE HAUTE QUALITÉ, REVITALISANTS ET ÉCO-RESPONSABLES. UNE COSMÉTIQUE MARINE PERFORMANTE À DÉCOUVRIR DANS LES PLUS BEAUX SPAS DU MONDE ENTIER. MASSAGES, SOINS DU VISAGE, RELAXATION : À PARIS, DEUX NOUVEAUX LIEUX INVITENT LES BIENFAITS DE LA MER EN VILLE.
Spa Étoile, le premier Phytomer Spa & Wellness parisien. Près des Champs-Élysées, le spa de deux cent cinquante mètres carrés a été pensé par Dominique Tosiani, designer du Phytomer Spa Émeraude de Saint-Malo, comme une invitation au voyage vers le littoral breton. Pierre, bois et bleu marine s’inscrivent dans un contexte parisien, porté par des moulures, une tapisserie baroque et des accessoires en laiton. Une atmosphère élégante entre un salon de détente et sept cabines de soin spacieuses où les Parisiens pourront bénéficier d’une expérience de soin sur mesure. Du « soin Visage Citadine », P HY T O MER S PA idéal pour les peaux déshydratées et ÉT O IL E agressées par la pollution, au « Rituel — d’Exception Étoile », qui marie soin 19, rue de Washington, du visage anti-âge et massage ré75008 Paris. énergisant, le spa propose une carte Tél. 01 42 89 65 55 ciblée sur les problématiques citadines. et spaphytomer.com
Spa Trocadéro, se ressourcer à Passy. Deuxième spa parisien, cette bulle de sérénité de cent vingt-cinq mètres carrés s’articule sur deux niveaux et quatre cabines de soin intimistes, et offre aussi un grand espace de conseil où découvrir les produits Phytomer. Rénové également par Dominique Tosiani, l’espace réinterprète les codes naturels et l’ancrage breton chers à Phytomer. Sa façade, bleu intense, invite à s’échapper vers le large, loin de l’effervescence de la ville. Le design intérieur reprend le même imaginaire marin, propice à la déconnexion. SaintMalo, Dinard, Cancale, Cézembre… P HY T OME R SPA Chacune des quatre cabines aux noms T R OC ADÉ RO emblématiques de la Côte d’Émeraude — conjugue équipements de pointe, 11, rue Benjamin atmosphère naturelle et une carte Franklin, 75116 Paris. de soins ciblée, dédiée à la revitaliTél. 01 45 25 79 87 sation de la peau et à la relaxation. et spaphytomer.com
AUBER VILLIE R S
LA B ORATOIRE D’ AR T M O DE R NE Sortir du cadre, casser les codes et inventer, tel était le leitmotiv des nombreux artistes latinoaméricains, pionniers de l’Abstraction géométrique, puis de l’art lumino-cinétique, qui s’installèrent dans le Paris des années 1940-1950. De l’audace, le collectionneur Jean Cherqui n’en manqua pas non plus en rassemblant quelque quatre mille œuvres de cette « niche » artistique, longtemps méconnue en France. Un audacieux pari aujourd’hui salué par des galeries et musées du monde entier. PA R
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Julie Daurel
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Nicolas Millet
LIGNES DE FORCE PAG E DE G A U C HE Jean Cherqui et son petit-fils Mathias Chetrit devant Illusory Perspectives, une installation commandée à Thomas Canto, suite à son exposition au Centre Pompidou, en 2016-2017. PAG E DE D RO I TE Une sculpture, 1972, de Rosette Bir, une artiste française dont Jean Cherqui a racheté le fonds d’atelier à sa mort, en 1992.
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AVAN T-GARDE LAT I NA PA GE DE GAUCH E 1, 4. Dans la collection lumino-cinétique de Jean Cherqui, des œuvres nées de l’imagination de Gyula Kosice, Martha Boto, Carlos Cruz-Díez, Frank Malina ou Alberto Biasi dans les années 1960. 2. Dans son bureau
de collectionneur, des pièces rares comme Cardinal, huile sur carton de Carmelo Arden Quin, Paris, 1949. 3. Avec Vidéo (en bas, à droite), l’artiste pionnier abolissait le cadre rectangulaire dès 1938, à Montevideo. PA GE DE D RO I TE Jean Cherqui et Colette, son épouse, sont
tombés amoureux de l’œuvre d’Arden Quin : « Enfin, l’essentiel pouvait être dit avec un alphabet relativement réduit parvenant à une géométrie épurée, sensible et ludique, un art sans effets, dont l’effet nous fut sidérant ». Au premier plan, une œuvre monumentale de Rosette Bir, 1971.
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ART E N RI C O C HE TS PAGE DE G A U C HE Des œuvres luminocinétiques des années 1950 et 1960 comme celles d’Hugo Demarco s’allument et s’éteignent en cliquetant comme des flippers. PAGE DE DR O ITE Autour du Vitamin bar, très 2001 : l’odyssée de l’espace, de James Irvine, les tunnels de lumières en Leds et miroirs de Falcone, nom d’artiste de Mathias Chétrit, un clin d’œil aux avions fabriqués dans les hangars à côté des laboratoires Cherqui.
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C OUP S DE CŒUR PA GE DE GAUCH E Dans l’ancien entrepôt des laboratoires Cherqui, s’est installé un dialogue permanent entre les œuvres collectionnées par son grand père et les créations de Mathias Chetrit, entre abstraction et figuration.
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PAGE DE D R OI T E 1. En bon entrepreneur, Jean Cherqui parle de « niche » pour définir le cœur de sa collection : l’abstraction géométrique d’Amérique latine et l’art lumino-cinétique. Mais il s’autorise 20 % de coups de cœur éclectiques comme pour Tensio Structure Modulaire, 1998,
de Giancarlo Caporicci, PVC et élastique. 2. Varietal Urbanus female, 2007, de Choe U-ram, une fleur métallique qui s’ouvre et dont on voit battre le cœur. 3. Supercordes, 2005, de Benoît Lemercier, sculpture en acier peint. 4 . Fractal flowers, 2004, installation de Miguel Chevalier.
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PL AN È TE LU MIÈ RE PAGE DE G A U C HE Jean Cherqui rencontre le Bolivien Gastón Ugalde à une Biennale de Venise et le persuade de réaliser cette accumulation de cinq mille ballons de foot en tissages traditionnels. PAGE DE DR O ITE Une œuvre de la Milanaise Grazia Varisco, pionnière de l’Op Art, présente, elle aussi, à Venise en 1964 et 1986.
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n 1967, Jean Cherqui est un scientifique, un pharmacologue accompli. C’est aussi un rapatrié d’Algérie, qui doit refaire sa vie à Paris à 40 ans passés . Et un collectionneur d’art éclectique, qui prend le chemin des galeries et musées parisiens, encouragé par son beau-frère, Lulu Seroussi, dont l’épouse Natalie vient d’ouvrir une galerie, rue Quincampoix. C’est elle qui lui fait découvrir l’Abstraction géométrique latino-américaine. Jean Cherqui a le déclic. Il sait que les tenants européens de ce courant, les Mondrian, Albers, Kandinsky ou Arp, sont déjà intouchables. Mais l’Abstraction géométrique latino-américaine reste accessible à un collectionneur privé, et Carmelo Arden Quin, créateur du mouvement Madí, vit à Paris. Quand ils se rencontrent, en 1977, c’est le coup de foudre. Rapidement intégré à l’avant-garde parisienne des années 1950, 90
l’artiste uruguayen a côtoyé Arp, Dewasne, Jacobsen, et surtout Picabia et Vantongerloo qui l’ont beaucoup inspiré. Jean Cherqui va frénétiquement collectionner son travail. Avant de s’intéresser à Gyula Kosice, l’autre grande figure Madí, puis aux pionniers latino-américains de l’Abstraction géométrique, comme de l’art lumino-cinétique, dont beaucoup sont à Paris depuis la fin des années 1940. Il multiplie les voyages en Argentine et au Chili, rencontre les spécialistes de « sa » niche, encore méconnue en France. Dans les années 1990, Jean Cherqui vend ses laboratoires, crée sa fondation : l’Institut Jean et Colette Cherqui, et installe ses collections dans les garages et les espaces de stockage qu’il a conservés à Aubervilliers. Une ancienne rampe de livraisons mène à ce qui pourrait être un appartement des années 1970, si une Ferrari customisée par José Franco n’était garée au milieu.
Joyeuse, frondeuse et hors cadre, la plus importante collection de tableaux de Carmelo Arden Quin est au mur. Il faudra attendre 2010, et l’exposition « Géométrie Hors Limites » à la Maison de l’Amérique latine, pour que les Parisiens découvrent cette collection et sa contribution à l’histoire de l’art du XXe siècle. Jean Cherqui a aujourd’hui 92 ans, et il se réjouit de voir « ses » artistes activement soutenus par les grandes galeries new-yorkaises et reconnus par les musées internationaux. Voir une œuvre d’Arden Quin lui ayant appartenu au côté des chefs-d’œuvre de Josef Albers et Mondrian à la Tate Modern l’enchante : « quelle joie de voir cette œuvre de notre petite niche entre ces deux monstres ! ». Mathias Chetrit, son petit-fils, l’a rejoint et fait souffler un vent nouveau sur la fondation. De son propre aveu, la démarche curatoriale et les conditions de conservation peuvent
faire tiquer certains conservateurs classiques. « Mais c’est le luxe d’une collection privée, dit-il. On vit avec ces œuvres, on les touche et je tiens à cette approche informelle. » Il n’est pas si loin le temps où il jouait à cache-cache au cœur de la collection, et ce n’est pas un hasard si lui aussi crée des œuvres-hommages aux pionniers de l’art lumino-cinétique. Mathias aimerait ouvrir la fondation à un public plus large. Il imagine des happenings avec d’autres galeries, des interventions d’artistes. En attendant, il reçoit surtout les galeristes et commissaires d’exposition intéressés par les œuvres dont son grand-père veut se séparer. Jean Cherqui vend pour mieux acheter, étoffer une collection qui compte cinq mille œuvres entre Paris, Londres, New York et Buenos Aires. Depuis douze ans, Mathias accompagne ce grand-père extraordinaire sur les salons du monde entier. Adresse page 208 91
M ON TPA RN A SS E
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VUE S UR J ARD IN PA GE DE GAUCH E Table en verre et métal chinée et chaises « Chubby » en plastique recyclé, édition Dirk van der Kooij, suspension « Nuvola » de Mario Bellini, réédition Nemo. La baie vitrée est encadrée de rideaux en tissu « Croisé
Collobrières », Pierre Frey. Sur la terrasse, tabouret « Marie » en béton, Serax, et chaise longue de Robert Mallet-Stevens, dessinée dans les années 1920 pour la Villa Noailles, réédition Habitat. PA GE D E D RO I TE Poufs « Vasarely », collection Mostly Sunny,
édition Sandrine Sarah Faivre. À droite, bibliothèque en métal, USM Haller. Sur la console murale, série Mass, d’Odd Matter, vase « Savoy » bleu d’Alvar Aalto, Iittala. Appliques « Mini Glo-ball », de Jasper Morrison, Flos. Au sol, calepinage existant en marbre veiné vert.
E N T O U T E T R A N S PA R E N C E L’architecte d’intérieur Sandrine Sarah Faivre réactualise les années 1980 d’un duplex en rez-de-chaussée. Opposée à l’idée d’affranchir les lieux de son orchestration originelle, elle travaille l’équilibre entre références postmodernes, signatures design et éditions sur-mesure, projetant cet appartement dans une épure intemporelle et très contemporaine. PA R
Caroline Clavier
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Philippe Garcia 93
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eux cent soixante mètres carrés répartis sur deux niveaux, plantaient ce duplex en rez-de-chaussée, dans un immeuble rythmé d’immenses baies vitrées de cinq mètres de haut, ouvertes sur un jardin privatif. Un fort potentiel marqué par le meilleur mais aussi les défauts des années 1980. Plutôt que de faire table rase en substituant aux éléments d’époque un vocabulaire différent, l’architecte Sandrine Sarah Faivre a choisi de réactualiser le genre dans une interprétation respectueuse et contemporaine. « Au départ le site m’a paru complexe, mais très vite je me suis sentie à l’aise avec l’idée de pouvoir m’exprimer sur cette toile de fond postmoderne. C’était un univers familier pour moi qui évoquait l’enfance mais aussi mes années d’école et ma passion pour des figures comme celle de Shiro Kuramata. Il y a dans les années 1980 une modernité fantasque, joyeuse, vivante, dont j’ai voulu tirer parti. L’exercice a par ailleurs été facilité par les interactions positives. Les propriétaires, des intellectuels sensibles à l’abstraction, n’ont pas suivi ma démarche, dans une simple adhésion esthétique ou formelle, mais principalement dans le souci d’interroger une époque-clé et de répondre à un courant. Ce qui a donné toute la force à cette rénovation », souligne Sandrine Sarah Faivre. Résultat, elle aborde les lieux « en augmentant l’existant ». Elle force le trait en revisitant les codes postmodernes, s’appuyant sur les traces : les couleurs pastel des textiles, des matériaux s’inspirent du sol en marbre d’origine, les tapis sur-mesure reprennent le motif terrazzo, des bandes rayées à l’horizontale redessinent les murs du bureau, le mobilier privilégie l’humour et la fantaisie des couleurs primaires et« vient comme broder le blanc ». L’évocation se poursuit, à nouveau, par la création d’un mur percé d’arches. Il reprend le goût des années 1980 qui détourne les archétypes de l’architecture classique ou antique « comme un collage théâtral qui bascule vers l’onirisme, cher à ce courant », explique-t-elle. La construction en béton armé du bâtiment rendant complexe le décloisonnement, Sandrine Sarah Faivre a préféré « remplir les vides » et séparer la salle à manger du séjour par ce geste. Une séquence qui enrichit les perspectives tout en cultivant l’épure. La balustrade en fer forgé de la mezzanine existante, malvenue dans ce décor, est remplacée par un mur en verre, un poteau traversant en béton armé se facette de miroirs pour disparaître. Au blanc des murs et des plafonds répondent la blancheur d’une bibliothèque USM, l’éclat du verre, le reflet des miroirs omniprésents. Plus loin, la suspension « Nuvola » de Mario Bellini flotte en apesanteur « comme une rêverie immatérielle », rapporte-t-elle. Diplômée d’architecture intérieure à l’École Boulle, celle qui défend l’éclectisme des propositions et le lien avec ses clients, souligne son attachement à ce projet. S’il reste différent de ses nombreuses collaborations, engagées depuis des années avec Tristan Auer, l’hôtel de Crillon, Cartier, Jaeger-LeCoultre et autres projets résidentiels, elle précise pour finir : « Il me ressemble ! ».
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P ON CT U ATI O N S C OULEU R S PAG E DE G AUC H E L’architecte Sandrine Sarah Faivre est assise sur un canapé « Bastiano » d’Afra et Tobia Scarpa, édition Gavina, 1968. Devant, tapis « Malabar » en laine et pouf « Vasarely », collection Mostly Sunny, les deux édition Sandrine Sarah Faivre.
Un module réversible en pouf ou table basse, une partie est tapissée, ici en tissu « Vidar 3 », Kvadrat. et l’autre en MDF laqué. À droite, portrait, école italienne du XVIe siècle, et tableau de Troy Henriksen. PA GE DE D RO IT E Dans le séjour, chaises « Locus Solus » de Gae Aulenti, rééditées par Exteta, et poufs
« Vasarely ». Sur l’un des modules, vases « Ruutu » de Ronan & Erwan Bouroullec, Iittala. Sur la petite armoire lorraine du XVIIIe, vases chinois en porcelaine de Canton et lithos d’Henri Matisse à côté d’un miroir « Zodiac » de Jean-Baptiste Fastrez, Moustache. Murs peints en « All White », Farrow & Ball.
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DOUBLE HAUTEUR Canapé « Bastiano » d’Afra et Tobia Scarpa, édition Gavina, 1968, à gauche, tableau de Troy Henriksen, lampadaire « Callimaco » d’Ettore Sottsass, Artemide, tableaux de Jean-Michel Jaudel, chaise « Locus Solus » de Gae Aulenti,
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rééditée par Exteta, vases « Ruutu » de Ronan & Erwan Bouroullec, Iittala, sur l’un des poufs « Vasarely », collection Mostly Sunny, et tapis « Malabar », les deux édition Sandrine Sarah Faivre. Sur l’armoire lorraine, vases chinois en porcelaine de Canton. Suspension
« Calderino » de Johanna Grawunder, Ivan Mietton/IMDA. Chaise longue de Robert Mallet-Stevens, réédition Habitat, miroir « Zodiac » de Jean-Baptiste Fastrez, Moustache. Rideaux en tissu « Croisé Collobrières », coloris Céleste, Pierre Frey.
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ESPACE OUVERT PAGE DE G A U C HE 1. Sur la mezzanine, le pilier a été habillé de miroirs. Lampadaire « Cheshire » de GamFratesi, Fontana Arte. 2 . Sur la table, vase « Bambu » d’Enzo Mari, Danese. Chaises « Chubby » de Dirk van
der Kooij. Sur la console d’Odd Matter, vases d’Alvar Aalto et de Ronan & Erwan Bouroullec, Iittala, et vase dit « sifflet» d’Ettore Sottsass, 2000, Habitat. 3 . Dans le bureau, sur le meuble « Componibili » d’Anna Castelli, Kartell, lampe « Tab » de Barber & Osgerby,
Flos. Repose-livres de Stefan Diez, collection Yard, Emu. 4. Meubles de cuisine en MDF laqué, plan de travail en pierre de lave émaillée et crédence en faïences, Ceramica. Banquette sur-mesure, tissu rayé « Carioca », C&C Milano. Applique et
plafonnier « Moni » d’Achille Castiglioni, Flos. Table « Air » en verre, Lago, chaises « Slick Slick » de Philippe Starck, XO. PA GE D E D R OIT E Dans le séjour, chaise « Locus Solus » de Gae Aulenti, Exteta, poufs « Vasarely »,
édition Sandrine Sarah Faivre, chaise longue de Robert Mallet-Stevens, Habitat, et miroir « Zodiac » de Jean-Baptiste Fastrez, Moustache. Dans la bibliothèque blanche modulaire en métal, USM Haller, lampe « L234-Bauhaus », Bleu Carmin.
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LUMIÈRE ET TRANSPARENCE PA GE DE GAUCH E La mezzanine est protégée par de grands panneaux de verre. Desserte, USM Haller, lampe « Bilia Mini » de Gio Ponti,
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lampadaire «Cheshire» de GamFratesi, les deux Fontana Arte, et lampe suspendue « OK » de Konstantin Grcic, Flos. Table « Tulip » d’Eero Saarinen, Knoll, chaises « Slick Slick » de Philippe Starck, XO, et tapis « Malabar » en
laine, édition Sandrine Sarah Faivre. PA GE D E D ROI T E Dans la chambre, tête de réalisée sur mesure en tissu « Expressionist », collection Vanguard, Arte. Lampes de chevet « Tab Floor », de
Barber & Osgerby, Flos. Chevet « Pawn » de Marie Michielssen, Serax. Sur la tête de lit, deux lampes « Bellhop » de Barber & Osgerby, Flos, et tableau, Der Blaue Reiter, chiné. Banc « Lobby », HK Living.
L ES A D RE S SE S D E SA ND R I NE S A RAH FA IV R E Pour ses belles trouvailles signées Maison Jansen, Joachim Franco Design. Pour chiner des pièces vintage Ikea, Harry Stayt. Pour chiner des pièces d’art de la table, @parisian_table. Pour ses créations murales et sa maîtrise des textures, Fanny Chaix-Bryan. Pour les fresques peintes d’Andrew Humke et les céramiques de Bella Hunt, Emmanuelle Luciani Southway Studio. Pour la robinetterie Vola et tout l’équipement de salle de bain, Sopha Industries. Pour ses matériaux de récupération, BCA. Adresses page 208
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AVE NU E F OC H SC ÉN OG RAPH IE PA GE DE GAUCH E Dans cet appartement retravaillé et scénographié par Jessica Barouch, la salle à manger s’ouvre sur une verrière. Sur la table entourée des chaises « C », ensemble vintage de Marcel Gascoin, coupelle de Bruno Gambone et céramique, Jaune de Chrome. Banc en bois de Pierre Chapo, et suspension « Taraxacum » d’Achille et Pier Giacomo Castiglioni, 1960, Flos. PA GE DE DR OITE Au-dessus de la cheminée, bas-relief d’Olivia Cognet en faïence, et sculpture de Pia Manu en métal, L’Éclaireur à Los Angeles, dans l’âtre, pièces de Floris Wubben. À gauche, fauteuil italien, 1940, tête en céramique de Laurent Dufour, et à droite, sculpture en bois de Ryosuke Yazaki. Canapé « NéoWall » de Piero Lissoni, Living Divani, sur la table basse en chêne, Studio Haos, carafe et verre soufflés à Biot par Olivia Cognet, et lampadaire « Abate » d’Afra et Tobia Scarpa, 1970, Ibis. Tapis, Codimat. Les plinthes et la cheminée sont en pierre Muschelkalk, marbrerie Van Den Weghe. L’ensemble des pièces, Galerie Jag.
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L E S E N S D E L ’I M M A T É R I E L L’univers de la curatrice et architecte d’intérieur Jessica Barouch est un voyage sensoriel, une traversée à fleur de peau où tout est matière. Ses artistes comme sa collection de mobilier et ses pièces uniques cultivent l’attraction tactile. Sa galerie, où elle présentait l’œuvre sculptée d’Olivia Cognet lors de la récente Paris Design Week, comme la scénographie de cet appartement, racontent l’approche sensible de ses décors. PA R
Caroline Clavier
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Philippe Garcia
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P UZZ LE EN CÉRA MI QUE Jessica Barouch à la Galerie Jag, devant un bas-relief d’Olivia Cognet en céramique, conçu sur mesure comme un puzzle dans son atelier de Vallauris. À gauche du canapé « Nativ » et de ses coussins « Baba », l’ensemble Emmanuelle Simon, lampe en céramique et pièces en terre égyptienne émaillée d’Olivia Cognet, table d’appoint en chêne, 1950, chinée et à droite, sculpture en bois de Ryosuke Yazaki. Sur le tapis de Mattia Bonetti en chanvre et laine, Codimat, table « Tiny Two » de Floris Wubben en céramique. L’ensemble des pièces, Galerie Jag.
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CÔTÉ G AL ERI E PA GE D E GAUCH E Dans la galerie, le mur du coin bureau est habillé de placards en chêne, dans la niche, vase d’Olivia Cognet en céramique. Chaises, design hollandais, 1930, et sur la table, design italien, 1970, plat de Michaël Verheyden. PA GE DE DR OITE 1. Toile de Camilla Reyman, et tapisserie d’Alexandra Mocanu. Vase de Floris Wubben. 2. Jessica Barouch devant un bureau italien, 1970, chiné. Plateau en chêne de Michaël Verheyden, carafe et verres soufflés d’Olivia Cognet et, à droite, vase en céramique de Floris Wubben. Sur le meuble, parmi les échantillons de matières, vase bleu de
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Yuko Nishikawa, lampe en bois et résine, design américain, 1950. Sur une étagère bas-relief d’Olivia Cognet et aquarelle rouge d’Hermentaire. 3. Devant un bureau de Josef Frank, chaises « 666 » de Jens Risom en cuir tressé, 1940, Knoll. Dessus, lampe et bas-relief d’Olivia Cognet, sculpture en bois de Ryosuke Yazaki, vase vert de Floris Wubben et vase parme de Yuko Nishikawa, et aquarelles d’Hermentaire. 4. Sur une des tables basses de Frédéric Imbert, collection Tribu, en béton blanc, bol bleu et vase blanc d’Olivia Cognet. Tabouret et chaise en bois de Goons. Sur le mur, tableau de Camilla Reyman. L’ensemble des pièces, Galerie Jag.
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ASS OC I AT I ONS CHO IS I ES PA GE DE GAUCH E Autour de la table, chaises « C » de Marcel Gascoin, suspension « Taraxacum » d’Achille et Pier Giacomo Castiglioni, 1960, Flos. Placards en laiton et crédence en marbre, Van Den Wheghe. PA GE DE DR OITE 1. Dans l’entrée, banc en pierre de lave de Frédéric Imbert et toile de Camille Reyman comme celle au-dessus du canapé. Rideaux en lin, Aleph Showroom. 2. Fauteuil et bureau de Pierre Jeanneret pour Chandigarh en Inde. Lampadaire « Abate » d’Afra et Tobia Scarpa, 1970. Applique, « Model 237/3 » de Gino Sarfatti, Arteluce. L’ensemble des pièces, Galerie Jag.
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u terme de « galerie » Jessica Barouch préfère celui de « boutique de collectionneuse ». La nuance pose naturellement la singularité de son univers. Et donc de fait, sa galerie, n’en est pas une. On y rentre comme dans une maison. L’intimité des lieux évoque un espace privé où se rassemblent sa famille d’artistes, de créateurs, de designers, et tous ceux avec qui l’histoire s’est construite. Une collection d’un autre genre, tissée par intuition et attachement. Jessica Barouch choisit essentiellement par pure émotion ou sur simple conviction. L’humanité fait la différence, mais aussi le fil conducteur de la matière et du tactile. Sur le mur, un bas-relief monumental en faïence brute comme un puzzle en céramique, pièce unique sur fond noir d’Olivia Cognet, une artiste dont elle présente l’œuvre sculptée mais aussi des vases, des lampes, des pièces d’art de la table. À côté, les meubles bruts du designer et sculpteur Frédéric Imbert, les formes organiques des totems de Floris Wubben ou celles en bois du Japonais Ryosuke Yazaki. Ici, tout est matière à réflexion, et le visiteur se glisse dans le décor comme un acteur à part entière. L’architecte d’intérieur et curatrice Jessica Barouch conçoit l’espace autour de ses collaborations artistiques. Elle invente des intérieurs où tout ne se révèle pas sur l’instant, mais
plutôt en apprivoisant l’espace et ses composants, à la manière d’une invitation sensorielle. Dans cet appartement où l’ensemble de la sélection est issu de la galerie, tout s’orchestre, se diffuse, dans une apparente neutralité. « Il fallait imaginer un lieu qui semble appartenir à celui qui y vit et gommer le geste de l’intervention », souligne-t-elle. D’où l’importance donnée aux pièces personnelles, aux palettes de camaïeux. Tout est nuances du sol au plafond, des meubles aux objets, jusqu’aux enduits. Une douceur presque onctueuse, moelleuse, qui ouvre la porte aux changements : « les compositions ne sont pas figées ou définitives, je n’aime pas l’idée d’un lieu qui ne permet pas d’évolutions ». Dans sa quête de capturer l’essence de l’immatériel et de donner forme au sensible, depuis deux ans, Jessica Barouch s’est associée avec le designer et architecte franco-italien, Francesco Balzano. Leur agence After Bach emprunte son nom à l’album du pianiste de jazz américain Brad Mehldau. Un écho à leur travail qu’ils traduisent en impressions « en musique et partitions, comme un refrain ou un répertoire de formes qui va et vient, se répète dans l’espace en mélodie harmonieuse ». Une signature, célébrée notamment dans la catégorie « Intérieur » par les ADC Awards 2020 – ArchiDesignclub Awards – de la meilleure boutique pour le chocolatier Damyel, avenue de Wagram, à Paris. 109
LE C HAM P DE S MAT I ÈRES PA GE DE GAUCH E Dans la salle de bain, vasque suspendue en marbre Breccia Viola, Van Den Wheghe, surmontée d’un miroir sur mesure et d’une applique en bronze et verre « Versailles », Astro. Vase rose de Yuko
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Nishikawa. Table « Tiny Two » de Floris Wubben. Les sols et les murs sont habillés d’un enduit Marmorino. PAGE DE D RO I T E Dans la chambre, tête de lit et sommier tapissés d’un tissu, Aleph Showroom, ainsi que les rideaux. Appliques à volet pivotant de
Charlotte Perriand, Nemo Lighting. Sur le chevet « Tiny Two », lampe en céramique noire, Gordon & Jane Martz. Tableau collage, 1950, chiné. Tapis de la collection The Jazz Age, La Manufacture Cogolin. L’ensemble des pièces, Galerie Jag.
LES AD R ESS ES D E J ESS I C A B AR OU C H
Pour ses artisans et sa sélection de verre soufflé, La Verrerie de Biot.
Pour sa sélection de tissus d’ameublement de créateurs et ses camaïeux aux couleurs de la nature, Aleph Showroom.
Pour son linge de maison Society Limonta, ses plaids et couvre-lits, Adele Shaw.
Pour la qualité de ses marbres découpés et travaillés en fonction du veinage, la marbrerie belge Van Den Wheghe.
Pour ses bouquets de saison composés à partir d’une fleur maîtresse, Castor Fleuriste.
— Adresses page 000
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C AR R EA U DU T EM PL E SPHÈRES EN LEI T MO TI V PAGE D E GAUCH E Au premier plan, miroir « Le Pull Down Check-Up » de Camille Ménard, Agnst Design. À l’arrière, le tandem d’Oda Space, Ève Ducroq et Arnaud Dollinger, lui est assis devant un bureau de direction « T95 » d’Osvaldo Borsani, Tecno, 1960, elle se tient près d’une table postmoderne
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d’Edward Geluk, Arco, 1980, et d’un fauteuil orange à structure chromée, non attribué, Italie 1970. PAGE DE D RO I T E Sur une coiffeuse recouverte en vinyle d’aspect galuchat, France 1960, deux vases en verre soufflé provenant de Roumanie, 1960, et une assiette d’InèsOlympe Mercadal, collection ChahutTumulte, IOM.
LA GRIFFE VINTAGE Reconnu pour leurs compositions cinématographiques, le tandem Ève Ducroq et Arnaud Dollinger quitte le marché Paul Bert et crée Oda Space. Même signature mais un nouveau lieu qui rassemble désormais espace de travail et showroom. Une initiative en accord avec l’activité de ces ensembliers-décorateurs-scénographes qui réinventent l’approche du décor et du design du XXe siècle. PA R
Caroline Clavier
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Nicolas Millet 113
TA PI S MURAL Dans le fond, un tapis, Desso, Hollande 1970, s’expose comme une tenture murale sur la bibliothèque où l’on retrouve différentes céramiques des années 1950, comme celle sur la table en verre attribuée à Pietro Chiesa, Fontana Arte, 1970. Au pied du sofa modulable en velours vert côtelé, non attribué, France 1970, lampe avec sept boules en opaline de Kaiser Lutschen, Allemagne 1950, à droite, fauteuil orange à structure chromée, non attribué, Italie 1970, et petite table postmoderne, Edward Geluk, Arco, 1980.
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C HAM BRE À PART PA GE DE GAUCH E Derrière le tabouret « Lucky Teeth », Agnst Design, coiffeuse et pouf recouverts en vinyle, France 1960, daybed, Allemagne 1970, et devant un panneau recouvert de papier peint « Aparté 01 », MériguetCarrère, lampe en marbre et nubuck, Italie 1970. PA GE DE DROITE 1. Sur une table « Alanda » de Paolo Piva, B&B Italia, 1980, céramique de Saint-Clément, 1950, service de table empilable « La Boule » d’Helen Von Boch, Villeroy & Boch, 1971, et lampe en aluminium plié, France 1970. 2. Lampe « Shogun » bleue de Mario Botta, Artemide, à côté, lampe en céramique de Manises, Espagne 1950, et derrière, vanity-case vintage, Gucci.
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près deux ans de scénographies décalées et remarquées au marché Paul Bert, le duo Ève Ducroq et Arnaud Dollinger gagne le cœur de Paris et jette l’ancre Cité Dupetit-Thouars. Même principe et même créativité qu’aux Puces, avec toujours l’intention de concevoir des décors éphémères à vendre, à s’inspirer. Réunir scénographie et bureaux dans une unité de lieu s’imposait dans leur volonté de faire valoir leurs activités plurielles. Avec pour credo l’idée de « cultiver la différence », la sélection vintage propose des pièces triées sur le volet, signées ou pas, l’essentiel étant leur pertinence. Pas d’icônes trop vues, l’objectif est de surprendre en illustrant la richesse du XXe siècle et la diversité de ses associations. « Nous cherchons à dévoiler des pièces qui échappent aux poncifs du mobilier Space Age des années 1970, déjà très référencés. L’idée est de faire redécouvrir des pièces parfois mal aimées pour leur excès décoratif, en les changeant de contexte, d’environnement, en créant des affinités inattendues avec d’autres générations d’objets, en travaillant des palettes de couleur sous haute tension. Nous voulons leur donner un lustre nouveau et une perception contemporaine », soulignent-ils. Résultat, l’humour, l’extrême, le kitsch et le folklore de ces époques se revitalisent au contact d’un nouveau tissu, d’un nouvel usage ou d’une association contrastée. Inventeur de style, la silhouette taillée dans le décor, le duo fusionnel formé par Ève et Arnaud peaufine son style dans le détail. Il joue sur les codes vintage, rappelant combien la chaleur, l’intimité, le confort ou les liens secrets des objets tissent la dimension sensible
d’un lieu. Coloristes éclairés, passionnés d’imprimés et de graphismes, ils osent les chocs de tonalités, les rapprochements inédits, soutenus par l’enseigne Mériguet-Carrère qui les accompagne en sélections de peintures et de papier peint. Le dernier décor d’Oda fait le choix inhabituel d’un espace frappé de blanc, traversé par un tapis bleu Klein simulant l’azur d’un couloir de nage. Autour, un tapis de l’enseigne Desso détourné en tenture murale, dans l’esprit Galaxy cher à Verner Panton, un miroir d’Agnst Design, créatrice prometteuse et lauréate du Prix Audi Talents 2019, avec une coiffeuse monumentale recouverte en vinyle d’aspect galuchat et un daybed imprimé fluorescent qui rappelle l’humeur festive des années 1970. La verve du cinéma italien des années 1950 et 1960 n’est jamais loin. Les films de Dino Risi, de Wim Wenders, les compositions futuristes de Blade Runner ont fait école et colorent l’esprit des lieux. Comme la cheminée à fronton et colonnes du décor d’origine de leur nouveau showroom qui semble émerger d’un carnet de croquis de l’architecte Aldo Rossi ou d’une peinture métaphysique de Giorgio De Chirico. L’esprit Oda affirme ici définitivement son style. Une signature repérée par le Bon Marché qui les a sollicités pour une sélection vintage. Plus récemment, ils ont créé le décor de la collection printemps-été 2021 de la marque de vêtements Sœur. Ils sont intervenus sur la campagne digitale du créateur de chaussures, Michel Vivien… Passant de la rénovation d’un appartement privé à des scénographies, Oda opère sur tous les fronts. Adresse page 208 117
IM P RE S S ION S FOR T E S PAG E D E GA UC H E Sur le plateau d’une table en verre attribuée à Pietro Chiesa, Fontana Arte, 1970, assiettes d’Inès-Olympe Mercadal, collection Chahut-Tumulte, IOM. PAG E D E D ROI TE Daybed, Allemagne, 1970, luminaire en marbre de Kaiser Lutschen, Allemagne 1960, et guéridon de Johnny
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Sørensen et Rud Thygesen pour Botium, 1980. Panneau recouvert de papier peint « Aparté 01 », Mériguet-Carrère, et rideau réalisé dans un tissu des années 1970. Sur le mur, applique sculpture en fonte d’aluminium de Frédéric Voilley, 1960, et sur le sol chaise noire « Vienna » de Rodney Kinsman, Bieffeplast, 1980, et tabouret « Lucky Teeth », Agnst Design.
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B E LV É D È R E C O U L E U R Espace libre, sans portes ni cloisons, traversant, cet ancien atelier d’artiste au pied de la Butte Montmartre invite le ciel et les toits de Paris dans ses murs. La décoratrice d’intérieur Sophie Erkelbout fait table rase, twiste la nostalgie et arrondit les angles. Lignes courbes aux accents pop signent désormais la ligne d’horizon de ce belvédère acidulé, et en apesanteur. PA R
Caroline Clavier
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Philippe Garcia
P O I NT DE VUE PAGE D E GAUCH E Dans le salon, canapé modulable vintage « Lola Carrera » de De Pas, D’Urbino et Lomazzi, 1970, Bruno Van Caelenberg, fauteuil pivotant « Swan » d’Arne Jacobsen, Fritz Hansen, et table basse ronde « Tulip » d’Eero Saarinen, Knoll, La Galerie du 20ème Siècle. Sur la terrasse, jardinière cône de Willy Guhl, en Eternit, 1950, Tom Allee. Coussin, Géraldine B. Prieur pour Rouge Absolu. Tapis vintage 1970, Oda Space. Lampadaire « Arco » d’Achille Castiglioni, Flos, Damien Barioz. Boîte en résine fractale verte, Fred Bordes. PAGE DE DR OI TE Tableau Divinité aztèque d’André Aleth Masson, La Galerie du 20ème Siècle. Murs peints en « Pure Grey 7-PG07 » finition satin, Ressource.
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ESPACE T RAVERSANT PA GE DE GAUCH E Dans le salon, côté verrière, canapé « PK 31 » en cuir, de Poul Kjaerholm pour Kold Christensen, Damien Barioz, il est encadré d’une paire de lampes ananas, 1970, Chez Johnny. Tables gigognes en marbre, table basse rétroéclairante au plateau en résine fractale, lustre de cinéma, 1960, appliques « Pan Opticon » de Bent Karlby pour Lyfa, et fauteuil « Mushroom » de Pierre Paulin, recouvert du tissu « Tonus 4 », Kvadrat, par le tapissier Ludovic Doussineau, l’ensemble La Galerie du 20ème Siècle. Fauteuil « Whist », d’Olivier Mourgue pour Airborne, Chez Johnny, et tapis vintage chiné, Desso. Sur le mur, décor ondulant, Galerie Modernité. Murs gris, « Pure Grey 7PG07 », et orange « Coraild’Oursin-IT11 », Ressource. PAGE DE DROI TE Dans la salle de bain, vasque « Bjhon » d’Angelo Mangiarotti, Agape, B’bath. Marches en mosaïques « Diva », Appiani, et sur les murs carrelage « Lane » de Barber & Osgerby, Mutina, les deux Carrément Victoire. Suspension en opaline colorée, années 1970, Didier Fernyhough.
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T OUCH ES AC ID ULÉ ES C I-CONT RE Devant, table en travertin de Giancarlo Piretti, plat en céramique d’André Aleth Masson et cendrier en travertin, au fond, cocotte en fonte de Raymond Loewy, Le Creuset, et chaises « Lafonda » de Charles et Ray Eames en fibre de verre, Herman Miller, l’ensemble La Galerie du 20ème Siècle. Chaise d’enfant jaune de Jean-Louis Avril, Marty L.A.C., Modernariato. Sur une table à gibier du
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XIXe, Isabelle Delahaye Antiquités, vase en opaline, Le Bazar Paul Bert. Au-dessus de l’évier, sérigraphie de Moolinex. Sur le plan de travail, pots en céramique de Pino Spagniolo, Sicart, 1960, tasse d’Enzo Bioli, Il Picchio, Modernariato, Au mur, litho de Geneviève Claisse, Isabelle Delahaye Antiquités. Suspensions, Didier Fernyhough et spots, Modular Lighting Instruments. Peinture « Curry-SL22 » de Sarah Lavoine et « Brillant White-Pop 0 », les deux Ressource.
C I-C ONT RE 1. Fauteuil « Mushroom » de Pierre Paulin, commode « DF 2000 » de Raymond Loewy pour Dounbisky Frères, et trois lithos Signes astrologiques de Kumi Sugai, l’ensemble La Galerie du 20ème Siècle. Vase de Roger Capron et céramiques, Basile Parello, daybed en Plexiglas fumé de Bernard Gauvin, Oda Space, et tapis vintage chiné, Desso.
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2 . Assiettes, 1970, sur une table en résine fractale, La Galerie du 20ème Siècle, boule en résine, Fred Bordes, et verres de Biot. 3 . Fauteuil « Swan » d’Arne Jacobsen, Fritz Hansen, et cheminée en Inox, 1970, Aurélien Serre. Mur peint en « Purple Pop-P008 », Ressource. 4 . Au pied de la cage d’escalier, fauteuil « Anneaux » de Maria Pergay, 1968, chiné.
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aune électrique, rouge vif, violet fluo, rose acidulé, la décoratrice d’intérieur Sophie Erkelbout aime la couleur franche et engagée. D’un mur à l’autre, du textile aux motifs, du canapé aux tables, le pigment circule et sature les volumes du sol au plafond. Des vertus de la couleur et de ses bienfaits elle peut débattre sans relâche : « l’énergie, la joie, la force, sa manière de structurer l’espace, de remplir l’air d’ondes vibratoires, tout est bon dans la couleur ! ». Sanglée dans son blouson Courrèges, jupe seventies et coupe au carré, Sophie Erkelbout a l’allure des années Pop. Celles des décennies 1950, 1960 et 1970 ont façonné son style, sa philosophie, son art de vivre mais aussi son travail. L’insouciance, la liberté des formes, la fluidité de la courbe, « une vraie madeleine de Proust » qui réveille la légèreté d’une époque où « le jeu et l’humour, du mobilier aux imprimés, de la décoration à l’architecture, étaient une affaire sérieuse ». La rénovation de cet atelier a suivi cet élan. Dernière demeure et lieu de travail du peintre, dessinateur et décorateur de théâtre Jean Dorville et de sa femme comédienne, l’héritage de ces lieux perchés au-dessus de Paris, coiffés d’un belvédère unique, est une véritable respiration, mais aussi une invitation à créer. Trois cent soixante degrés d’une vue panoramique traverse de part et d’autre le volume en duplex. À l’époque, l’espace cloisonné empêche d’en prendre la mesure. Dans ce Paris nostalgique de la Butte Montmartre,
la décoratrice d’intérieur ouvre en grand l’espace et laisse entrer l’horizon dans les murs. Pas de cloisons, pas de portes et un objectif : voir la tour Eiffel de partout y compris dans l’intimité de la douche. Résultat, le volume libéré tourne en rond autour de la cage d’escalier menant à un belvédère devenu chambre. Laquée en noir, sa surface miroir contraste avec le reste des murs traités en finition mate. Côté mobilier, le canapé, les tapis, les graphismes dessinent le mouvement, et accompagnent la circulation. Initiée par ses parents à « l’univers des salles des ventes en même temps qu’à la corde à sauter », elle connaît les Puces et les marchands comme sa poche. Des années de recherche lui donnent l’instinct du décor. Parmi ses lieux de chasse favoris, Les Puces du Design, WAYD (We Are Young Dealers) pour découvrir les jeunes marchands ou encore les déballages d’Undesignable Market Paris dans le Ve arrondissement, notamment pour ses exposants étrangers. Des événements que Sophie Erkelbout envisage comme des rendez-vous incontournables, soutenus par l’affinité complice de Jean-Yves Allemand, incollable sur Pierre Paulin ou Olivier Mourgue dans sa Galerie du 20ème Siècle, ou encore Fred Bordes présent aux Puces de Saint-Ouen, qu’elle visite pour sa vision personnelle des années 1970, son goût pour la résine fractale et ses livres. De vrais outils de références, précieuses sources d’information sur une époque qu’elle explore avec passion.
E N APE SAN T E U R PA GE DE G A U C HE La chambre est installée dans le belvédère, le lit est habillé d’un jeté de lit de Géraldine B. Prieur pour Rouge Absolu, au-dessus, une litho de Geneviève Claisse, Isabelle Delahaye Antiquités. PA GE DE DR O ITE Perchée en haut de la cage d’escalier, peinte en laque noire, la décoratrice d’intérieur Sophie Erkelbout.
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L ES A D RE S SE S D E S OP H IE ER KELBO U T Pour son univers minimaliste, les pièces de Georges Nelson et les luminaires de Gino Sarfatti, Galerie Christine Diegoni. Pour sa connaissance des designers français ou de l’artiste André Aleth Masson, Jean-Yves Allemand, La Galerie du 20ème Siècle. Pour ses tapisseries du XXe siècle, ses résines fractales et les bijoux de son épouse, Fred Bordes et Sophie Montabert. Pour les pièces de Boris Tabacoff et le travail cinétique de Julio Le Parc, le jeune marchand Basile Parello. Pour sa sélection de design Space Age, en luminaires et sofas, Peyrieux Design.
— Adresses page 208
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TRANSPARENCES PA GE D E GA UCH E La salle de bain est équipée d’une vasque « Bjhon » d’Angelo Mangiarotti, Agape, B’bath et d’une robinetterie, Boffi. Marches en mosaïques « Diva », Appiani, et sur les murs carrelage « Lane » de Barber & Osgerby, Mutina, les deux Carrément Victoire. Suspension en opaline, années 1970, Didier Fernyhough. Sur le mur, litho Signe astrologique de Sugai, La Galerie du 20ème Siècle. Pigeon en céramique de Jaime Hayon, Bosa, vase en céramique noire, Basile Parello, verre à brosse à dents de Murano. Étagère noire de Marcello Siard, Kartell, Modernariato. PAG E DE D ROITE Une verrière abrite un patio végétalisé, ce volume vitré fait office de séparation entre la salle de bain et le salon de l’ancien atelier, créant une enfilade en transparence. Sur la gauche, fauteuil noir « Whist » d’Olivier Mourgue, Chez Johnny, et fauteuil rouge « Mushroom » de Pierre Paulin, La Galerie du 20ème Siècle. Tapis vintage, Desso.
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MO NTRE S
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Julie Rebeyrol
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en couleur « Rainbow néon », mouvement quartz de haute précision, édition limitée à 1 255 pièces, Chanel Horlogerie.
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VARI ATI ON S EN VERT PAGE DE GAUCH E 1. « Aquanut 5168G », en or gris, bracelet « Tropical » en composite vert kaki, mouvement
à remontage automatique, Patek Philippe. 2. « Tank Must de Cartier », grand modèle, en acier et cuir, mouvement quartz, Cartier. 3. « Reverso Tribute
Green Acier », en acier et cuir de veau vert, mouvement à remontage manuel, réserve de marche de 42 h, étanche à 30 m, Jaeger-Lecoultre. 4. « Ma Première », en
acier et cuir de veau verni vert bouteille, mouvement quartz suisse, Poiray. PAG E D E D RO IT E 1. « H08 », en titane, bracelet Sangle,
mouvement à remontage automatique, Hermès. 2. « Octo Finissimo », en titane, bracelet en caoutchouc, mouvement à remontage automatique, étanche à 30 m, Bvlgari.
3. « BR 05 GMT », en acier poli satiné, mouvement à remontage automatique, avec second fuseau horaire sur 24 h et date, étanche à 100 m, Bell & Ross.
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EN COUL EUR 1. « Tambour Street Diver Neon Black », en acier inoxydable avec revêtement PVD noir, un procédé de métallisation, bracelet en caoutchouc interchangeable, mouvement automatique, étanche à 100 m, Louis Vuitton. 2. « Legend Diver », en acier et cuir, mouvement automatique, étanche à 300 m, Longines. 3. « Aquis Date Calibre 400 », en acier, lunette en céramique, bracelet en caoutchouc, mouvement à remontage automatique, calibre 400, Oris.
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CA LI B R ES RU TI L ANT S 1. « Yacht Timer Regatta Countdown », en acier, avec bracelet supplémentaire en caoutchouc, mouvement automatique avec compte à rebours, Frédérique Constant. 2. « Cap Camarat », en acier inoxydable, cadran bleu dégradé, mouvement quartz, étanche à 100 m, Michel Herbelin. 3. « Seamaster Diver 300 M », collection Jeux Olympiques de Tokyo
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2020, en acier, mouvement à remontage automatique avec échappement Co-Axial, étanche à 300 m, Omega. 4. « Tissot PR 100 Sport Chic Chronograph», en acier inoxydable, mouvement quartz de fabrication suisse, étanche à 100 m, Tissot. 5. « Captain Cook High-Tech Ceramic », en céramique haute technologie, bracelet en caoutchouc, mouvement automatique, Rado. Adresses page 208
5.
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PARIS-BORD EA U X
GÉO MÉ TRI E C OM POS ÉE Dans le grand salon traversant, day beds « Five to Nine », Studiopepe, Tacchini, tapis « Swarm », Marlène Huissoud, cc-tapis, table basse « Verre Particulier » Studiopepe, Baxter. Sur la droite, console « Silo » en pierre de lave, Hervé Langlais, lampadaire « Nastro », Studiopepe, Tooy. Au mur, Maxi Shapes (dessins, esquisses et collages) par Karine Pelloquin, coloris « Terre », Coutume {Studio}. Dans la même collection de peinture, teinte « Craie » finition velours sur les boiseries et sablée au mur, et la teinte « Bronze » finition sablée à l’arrière de l’arche. Pouf « Pastille », Studiopepe, Tacchini, tissus en velours, Dedar. Sur les stèles, chinées, coupe et nuages du céramiste Christian Bourcereau, comme la boîte en raku sur l’établi. Vase « Aqua Regis », Studiopepe, Tacchini.
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AV E N T U R E C O M M U N E Parisiens reconvertis, désormais acteurs influents sur la scène créative bordelaise, les décorateurs, galeristes, directeurs artistiques, Karine Pelloquin et Frédéric Aguiard, alias Coutume{Studio}, invitaient récemment dans leurs murs l’agence de design et d’architecture italienne Studiopepe. En réponse à la scénographie des lieux, la proposition du tandem milanais confrontait matières et design sculptural, dont certaines pièces étaient dévoilées en exclusivité. PA R
Caroline Clavier
PHOTOS
Nicolas Millet
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CÔT É VE RRI È RE PA G E DE GAUCH E Dans la partie verrière de l’hôtel particulier entièrement repensée, table « Jupiter » en travertin et chaise « Zephir », Studiopepe, Baxter. Sur la table, sculpture « Perdas Fittas », Studiopepe, Pretziada. Sur la table basse « Pluto », vases « Aqua Regis »
et « Venus », Studiopepe, Tacchini. Tapis « Primitive Weave », Chiara Andreatti, cc-tapis. Au-dessus du fauteuil « Pastille », Studiopepe, Tacchini, en velours, Dedar, et du fauteuil en bois brûlé du designer OWL, édition spéciale pour Coutume {Studio}, chandelier « Rise of flames », Frederik Roijé, potence
« Hanging Lamp N°4 », Muller Van Severen, Valerie Objects. Sculpture en pierre, chinée. PAG E D E D ROI T E Sur la console en onyx « Ritagli », Alimonti Milano, sculptures « Pablo » et « Dora », Tacchini, Studiopepe. Tapis mural avec miroir et Led « Talisman », cc-tapis, day bed « Five To Nine »
en lin, pouf « Pastille » et vase « Venus », Tacchini, tapis « Lunar Addiction », cc-tapis, table basse en travertin « Thalatha », Baxter. Les murs sont habillés des coloris « Lichen », finition velours pour les boiseries et finition sablée pour les murs, Coutume{Studio}.
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C ON T R A S T E D’ ÉP O QU ES PAG E DE G AUC H E Sur une toile de fond XIXe, le design pose de nouvelles perspectives. La table basse « Verre Particulier », Studiopepe, Baxter, est posée sur le tapis « Swarm », Marlène Huissoud, cc-tapis,
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à côté du day bed « Five To Nine » en cuir et de la table basse « Pluto », Studiopepe, Tacchini. PAG E D E D R OI TE Sur l’établi ancien, vases « Aqua Regis » et « Venus », Studiopepe, Tacchini, boîte en raku du céramiste Christian Bourcereau, vase terracotta et
coupe blanche, collection Cartocci, Paola Paronetto. Sur les stèles, coupe et nuage de Christian Bourcereau. Sur l’étagère, vase en terre de la céramiste Josette Burgaud. Au mur, peinture coloris « Bronze » finition sablée, Coutume{Studio}.
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TA N DEM D E S IG N PAG E DE GA UC H E Fondu dans le décor, le duo italien Studiopepe. Devant, Chiara Di Pinto est assise sur un fauteuil « Lazybones », Studiopepe, Baxter, et debout, Arianna Lelli Mami. Au mur, teinte « Lichen » finition sablée, et sur les boiseries finition velours, Coutume {Studio}. Devant, table basse « Verre Particulier », Studiopepe, Baxter. PAG E DE D ROI TE 1. De chaque côté de l’arche, appliques « God », Paul Matter,
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au sol, porte-encens « Censer », Apparatus Studio. Dans le salon, applique « Hanging Lamp N°4 », Muller Van Severen, Valerie Objects, chandelier en bois brûlé, Christian Caulas. 2. Fauteuil « Pastille », Studiopepe, Tacchini. Sur la table basse « Ritagli » en onyx, Studiopepe, Alimonti Milano, lampe « E63 », Umberto Riva, Tacchini, et tapis « Lunar Addiction », Studiopepe, cc-tapis. Sur la cheminée, sculpture « Perdas Fittas », Studiopepe, Pretziada, et lampe « Totem »
en aluminium du designer William Guillon. 3. Table basse « Verre Particulier » et fauteuils « Lazybones », Baxter, Studiopepe. À droite, au fond, console en bois de l’artiste Gibus. Composition murale Maxi Shapes réalisée par Karine Pelloquin. 4. Console « Silo » en pierre de lave du designer Hervé Langlais et lampes « Nastro », Studiopepe, Tooy.
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e leur vie parisienne et de leur expérience dans la mode, ils ont gardé le fil de la matière, du textile, du relief et de la lumière. Des impressions tactiles doublées d’une intuition qu’ils affûtent dans leurs projets d’architecture d’intérieur et de décoration. Un changement de cap initié il y a quelques années qui s’affirme dès l’ouverture de l’espace Coutume{Studio}, en écho à leur nouvelle vie. Au rez-de-chaussée d’un hôtel particulier en plein cœur de Bordeaux, le concept est posé au sein d’un showroomgalerie-boutique pensé comme une maison et un lieu d’échanges. Des fenêtres côté rue, une entrée sous un porche, une verrière côté cour, des volumes portés par un esprit évolutif plantent le décor de cet espace, à mi-chemin entre privé et public. Le terrain de jeu de Karine Pelloquin et Frédéric Aguiard recentre leurs priorités. Le désir de scénographier leurs choix design, de réunir petites et grandes créations, de faire vivre les couleurs de leur collection de peintures minérales s’accompagnent ici de la volonté de cultiver un art de vivre qu’ils n’envisagent pas sans les autres. Entre innovations et savoir-faire artisanal, le champ des possibles reste grand ouvert. Après avoir accueilli des artistes et des créateurs reconnus ou plus confidentiels, c’est désormais aux designers de s’inviter au sein de leurs sélections, en leur donnant carte blanche. L’agence milanaise Studiopepe se glissait ainsi dans le décor et dévoilait en exclusivité des créations d’éditeurs emblématiques italiens. Les pièces de Studiopepe optent, elles, pour l’onyx, le verre, la pierre, rejoignant le goût de la matière brute de ses hôtes. Du daybed à l’esprit Bauhaus « Five to Nine » de Tacchini à la console sculpture « Ritagli » d’Alimonti Milano ou au tapis mural « Talisman » de cc-tapis, la poésie des associations opérait. Un dialogue s’instaurait en écho aux compositions réalisées par Karine Pelloquin, inspirées des estampes de l’architecte-sculpteur Pierre Székely. Réalisées dans la gamme « Terre » des peintures Coutume{Studio}, ces puzzles graphiques dévoilaient les teintes de la palette nature. Cette scénographie réinventait les époques et le goût de la transversalité. Couleurs, lignes et textures réunissaient classicisme et modernité autour d’un langage commun. Adresses page 208
CL AI R-OB SC UR PAGE DE GAUCHE Entre ombre et lumière, les murs privilégient l’effet mystère. Canapé « Tactile », Vincenzo De Cotiis, Baxter. Table basse « Thalatha » en travertin, Baxter, sculpture « Pablo », Tacchini, à droite, table basse « Verre Particulier », Baxter,
Studiopepe. Applique « Flutter », Paul Matter. Peinture coloris « Lichen » finition velours pour les boiseries et sablée au mur, Coutume{Studio}.
Mandis. Peinture teinte « Grand Cerf » finition velours pour les boiseries et sablée pour les murs, Coutume{Studio}.
PA GE DE D RO I T E Applique « Éclipse » en laiton patiné, Coutume{Studio}, chaise « Nannai », Chiara Andreatti & Pierpaolo
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Utopia. Éric Jourdan Fabriqué en France
RENDEZ-VOUS WITH YOU : RENDEZ-VOUS AVEC VOUS
P L AN ÈTE D ESI G N P Ô L ES D E C RÉ ATI O N À gauche, l’emblématique Génie de la Liberté, d’Augustin Dumont. Autour de la place de la Bastille, galeries et showrooms étaient à l’heure de la Paris Design Week. À droite, Milan, Piazza del Duomo, la façade et l’enchevêtrement de câbles des tramways, interviennent comme une métaphore au croisement infini d’installations, de projets, d’idées…
PA R I S - M I L A N NOUVEL ÉLAN
© NATALIE BAETENS. NICOLAS MILLET.
S’immerger dans une mer de projets, plonger dans l’effervescence d’une création qui navigue entre mémoire constituante et avenir prospectif, tel était le rendez-vous de la rentrée. En septembre dernier, Il Salone del Mobile 2021 s’est transformé en Supersalone, réaffirmant la position de Milan et de sa foire dans le panorama du design, de la culture et de l’innovation. Fuorisalone a réinvesti les rues, les palais historiques, les cours de la ville, autour de projets foisonnants. Même dynamique à Paris et format réajusté, entre une session recentrée du salon Maison&Objet et une Paris Design Week devenant, elle, tentaculaire. Une superposition d’énergies, un large panorama de projets qui auront tendu le fil d’une création renouvelée entre les deux pôles d’attraction. Du chacun chez soi au design pour tous, le silence a fait place à un bouillonnement de possibles. Compétence, savoir-faire, audace, esprit collectif… s’immiscent dans les projets comme les valeurs absolues d’une transition. La planète design et ses acteurs font ainsi cause commune. Point de rupture ou de départ, les enjeux étaient au programme. Maria Porro, la présidente du Salone del Mobile soulignait : « Je crois que les situations d’urgence, parfois, pas toujours, sont des occasions pour expérimenter quelque chose d’inédit. Cette période que nous n’oublierons jamais porte aussi en elle de nouvelles réflexions. » CV et MD
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PL A NÈT E D ES I G N
C I- C O N TRE À Paris, Nicolas Ghesquière, directeur artistique des collections Femme de Louis Vuitton, explore l’imaginaire créatif du designer Fornasetti. L’occasion de plonger dans les archives foisonnantes et fantaisistes d’un génie visionnaire,en concertation avec Barnaba Fornasetti, directeur artistique de l’atelier Fornasetti. La collection Louis Vuitton x Fornasetti est disponible depuis août 2021.
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© SYLVIE BECQUET.
R E LE C TU R E S
P L AN ÈTE D ESI G N NÉOC L AS SI QUE C I-C ONT RE Le réalisme expressif des sculptures « Textile Ruins » de Sergio Roger. L’artiste revisite l’architecture et les bustes classiques en remplaçant la pierre ou le marbre par des lins anciens chinés qu’il modèle ou façonne. Colonnes, bustes et drapés, présentés à la Galerie Rossana Orlandi à Milan.
© SYLVIE BECQUET.
DURABLE ET DÉSIRABLE De situations complexes naissent des intentions fortes, des gestes qui feront la différence. La page blanche de la rentrée 2020 et le silence qui l’accompagnait, ont fait place à une écriture trempée dans l’encre de l’éco-conception. À Paris comme à Milan, autour de salons réduits mais ciblés, et de Design Weeks attractives, les projets conjuguaient installations et mises en perspective des nouveautés. Voir moins grand, mais plus loin, tel semblait être le mot d’ordre des deux séquences simultanées. PA R
Virginie Bertrand, Aurélie des Robert, Martine Duteil et Cécile Vaiarelli 151
P L AN ÈTE D ESI G N
PA GE DE GAUCH E À Milan, pour célébrer les 50 ans du canapé visionnaire « Super Pratone » dessiné dans les années 1970 par Ceretti, Derossi & Rosso pour Gufram, une installation gonflable sur le parcours 5VIE Design Week, s’érige sur la Piazza San Fedele. JA RD IN MANI FESTE PA GE DE DR OITE À Paris, « Land Full », est le jardin extraordinaire de Pierre-Alexandre Fillaire où les fleurs poussent dans des bouteilles en plastique, aux personnages anthropomorphiques de Renli Su, présenté au sein de 35/37. Un lieu manifeste, collectif, de la création de demain, engagé dans la lutte contre le réchauffement climatique, initié par Adrian Joffre, fondateur de Dover Street Market.
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© GUFRAM/ROBERTO CONTÉ.
ICÔN E
ue révèlent ces deux temps forts du design? L’un traditionnellement en septembre se déroule à Paris parallèlement au salon Maison&Objet. Du jamais vu, plus de 350 événements cette année, après une saison manquée, ont marqué une énergie retrouvée. L’autre à Milan, revêt un caractère exceptionnel, devançant son traditionnel rendez-vous d’avril 2022. Une même envie émerge, post-confinement, salvatrice. Les créateurs amplifient les démarches d’éco-conception déjà présentes, comme la capacité des objets à émouvoir, à raconter une histoire, à emmener ailleurs. Pièce unique, œuvre artisanale, forme ludique dopent l’imagination, et les maisons. Le design devient acteur de changements, habitat nomade, travail modulable, consommation engagée, fabrication zéro carbone. « Moins et mieux », résume Vincent Grégoire, directeur de l’agence de prospective Nelly Rodi. Il souligne l’affluence de matériaux alternatifs bio-sourcés, recyclés, upcyclés et parle « d’un développement désirable, qui crée une nouvelle appétence du grand public, plus de curiosité, moins d’impulsion, une exigence de sens, une satisfaction des sens ». De retour d’Italie, Philip Fimmano, directeur de création de l’agence prospective Trend Union de Li Edelkoort, retient « la mise en avant des matières présentées comme des œuvres d’art, le marbre, la pierre, la terre, l’omniprésence du fait main et de l’esprit de l’atelier, le renouveau du style Arts and Crafts passé au filtre de l’innovation croisant manuel et digital». Marques établies, jeunes maisons d’édition de mobilier, designers reconnus et émergents, tous défrichent d’autres pistes et prennent d’autres directions que l’on veut suivre. VB
© PIERRE-ALEXANDRE FILLAIRE & NUE PARIS.
ACTES VISIONNAIRES
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P L AN ÈTE D ESI G N
GRIFFES ET GREFFES LA M A I N QU I R A CON T E Hermès creuse son sillon et hisse la main de l’artisan et la matière au firmament de la création, avec une collection au design sensible. « Sillage », design Studio Mumbai, fauteuil en hêtre habillé de microfibres de cellulose issues de forêts labellisées FSC et coussins en cachemire, Hermès.
© SYLVIE BECQUET.
À Milan, invitation lancée aux designers pour Dior, célébration des savoir-faire par Hermès, dans une quête commune de création d’objets à supplément d’âme. Dior livre sa chaise fétiche médaillon style Louis XVI, assise des premiers défilés de Christian Dior, toujours indissociable de l’univers et des boutiques, à dix-sept talents du monde entier. Elle se donne à toutes les interprétations, signifiant son statut d’icône. Dans l’œil de Sam Baron, elle se démultiplie en banc et balancelle. Oki Sato du Studio Nendo l’extrapole en verre rose translucide, le créateur africain Atang Tshikare lui confère une part cosmique. Pour sa part, Hermès transcende aussi la matière par les mains de ses artisans ou de talents complices. Le Studio indien Mumbai de l’architecte Bijoy Jain façonne un fauteuil en papier dans un processus exploratoire alliant tradition et innovation, cher à la maison. L’Italien Gianpaolo Pagni déploie son trait sur plusieurs assiettes qui ensemble font œuvre de fresque. « Unlimited » !
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U NI VERS ELL E
© DIOR MAISON/AYESHA KAZIM.
« Dinaledi », la chaise de l’artiste Atang Tshikare, en cuir tanné vegan, fabriquée à la main par des femmes du peuple Xhosa, en Afrique du Sud. Elle est ornée
de symboles en perles sur l’assise du bois. Une des interprétations de la chaise médaillon de style Louis XVI, adoptée, en 1947, par Christian Dior, Dior Maison.
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P L AN ÈTE D ESI G N
L’ EA U FI GÉE PA GE DE GAUCH E 1, 2. « A’mare », du designer Jacopo Foggini, qui signe une nouvelle collection pour Edra, dans un registre encore plus innovant, l’idée étant de « solidifier » l’eau en objets précieux. Structures réalisées avec des bâtons en polycarbonate fabriqués à la main et associés à du verre. PI ÈCE S PHARES PAGE D E DROI TE Avec ArchivioUniFor, UniFor développe une
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collection de mobilier à partir d’archives historiques et de dessins originaux de grands architectes ayant tissé des liens étroits avec la maison. Ici, hommage à Aldo Rossi autour de quatre pièces phares qui expriment sa conception de l’ameublement comme une architecture intérieure. Chaises « Museo » et table « Consiglio », d’Aldo Rossi, dans une mise en scène signée Ron Gilad.
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© EDRA / ALESSANDRO MOGGI.
UNIVERS AQUATIQUE
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© UNIFOR/DSL STUDIO. STUDIO
P L AN ÈTE D ESI G N
FIBRES MARINES
« Sacco », le fameux fauteuil-poire, design Gatti, Paolini et Teodoro pour Zanotta, édité en 1968, devient pour son 50e anniversaire « Sacco Goes Green ». Réalisé avec des matériaux écologiques, et illustré de motifs conçus par Pierre Charpin, son enveloppe est en Econyl®, un fil de nylon recyclé provenant de filets de pêche et de déchets plastiques des fonds marins, alors que l’intérieur est rempli de microsphères BioFoam®, édition limitée, Zanotta.
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© ZANOTTA.
VE RS IO N G RE E N
Des reflets iridescents dans une monochromie azur… le bureau sculptural de Vincenzo De Cotiis évoque la surface faussement plane de la mer, une densité liquide. L’architecte-artiste italien présente à Milan ses dernières pièces « Inside Le Purisme » en écho au mouvement fondé par Le Corbusier en 1918. Il travaille la fibre de verre récupérée de bateaux en fin de vie comme il le ferait de la pierre, du bois, lui insufflant une sensualité constrastant avec le brutalisme des formes. De même, plastiques et filets de pêche extirpés des océans font l’objet d’un autre type de recyclage, industriel celui-là, transformant en fibres ces déchets toxiques. Ce tissu nommé Econyl® dessiné par Pierre Charpin, habille le « Sacco », assise anticonformiste conçue par Gatti, Paolini et Teodoro pour Zanotta en 1968. À l’intérieur, aussi, des microbilles BioFoam® biodégradables. L’horizon du futur s’éclaircit.
© COURTESY OF CARPENTERS WORKSHOP GALLERY.
MATIÈRE SUBLIMÉE Exposition « Inside Le Purisme » imaginée par Vincenzo de Cotiis à la Carpenters Workshop Gallery de Milan. Une pause hors du temps par la présentation de créations minimalistes. « DC2110B », 2021, table, édition de 20 ex. et « DC2113 », 2015, bureau, édition 20 ex., en fibre de verre recyclée, peints à la main par Vincenzo de Cotiis. « Selfreflect 66 », 2018, miroir, design Anton Hendrik Denys, en acier inoxydable poli.
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P L AN ÈTE D ESI G N
ÉCO-CONCEPTION EX EM P LA I R E PAG E D E G AU CHE « Up Chair », fauteuil de Gaetano Pesce dessiné en 1969 pour B&B Italia, ici en liège recyclé, édition spéciale, B&B Italia. EN G A G É PAG E D E DR OI T E 1. Le designer Noé Duchaufour-Lawrance dans l’atelier familial
NFCork à Faro avec qui il entreprend de travailler le liège calciné. 2, 4. La « Chaise Longue » est le premier objet dessiné par le designer. Elle est le point de départ de la collection Burn Cork, qui comprend sept pièces. 3. Blocs de liège aux strates allant des grains les plus gros à ceux les plus fins.
© B&B ITALIA
Quel est le matériau entièrement bio-sourcé, en direct de la nature, qui ne lui fera pas défaut par la suite, recyclable à l’infini ? Le liège. À Milan, l’iconique fauteuil « UP5_6 » imaginé en 1969 par Gaetano Pesce s’interprète aujourd’hui en liège sur l’impulsion de B&B Italia. Exemplaire unique mais symbolique de l’engagement de l’éditeur dans une production éco-responsable. À Paris, le designer Noé DuchaufourLawrance présente l’illustration d’une seconde vie du liège. « Tel un phénix, il renaît de ses cendres. Quand j’ai traversé la frontière Espagne-Portugal en 2017, je suis arrivé en plein milieu des incendies de forêts de chênes-lièges. Il fallait que je transforme ce moment ». Il a quitté Paris pour Lisbonne et a lancé son projet Made in Situ, l’alliance des savoir-faire ancestraux portugais et du design. Après la céramique noire « Barro Negro », il se consacre au liège et rencontre NFCork de Faro avec qui il pratique plusieurs expérimentations. Les blocs de liège modelés à la main sont ensuite taillés par des machines de pointe à la manufacture Granorte. Synergie de l’artisanat et de la technologie pour un futur écologique.
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© NUNOSOUSADIAS. PORTRAIT DE FILIPA-ALVES.
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M A NI FES T E
PÉR EN N E
PA GE DE G AUC HE Bibliothèque « Legend », dessinée par Christophe Delcourt dans le cadre du programme EcoDesign Bois Bourgogne organisé par le VIA. Premier produit éco-conçu par Roche Bobois, elle est réalisée en chêne, finition huilée, 5 550 €, Roche Bobois.
PAG E D E D ROIT E 1. « Ambrosiano », design by Mist-o, Tommaso Nani & Noa Ikeuchi pour Zanotta, table modulaire en matériaux garantissant sa longévité et son recyclage, prix sur demande, MY Design à Milan. 2. « Togo », design
Michel Ducaroy, ce canapé vintage, s’invente une deuxième vie en tissu PET recyclé de Kwadrat, remis à neuf dans la manufacture de Briord et vendu sur la plateforme en ligne, Ligne Roset. 3. « Africa », design Eugeni Quitllet pour Vondom Revolution, fauteuils réalisés à partir de plastique recyclé
de la mer Méditerranée, version mate 135 € et laquée 465 €, Vondom. 4. « Remind », design Eugeni Quitllet, chaise réalisée à partir de matériaux recyclés, 50 % de déchets postconsommation de plastiques et 50 % de déchets industriels de plastiques, soit en polypropylène recyclé, Pedrali à Milan.
© ROCHE BOBOIS.
P L AN ÈTE D ESI G N
© 1. ZANOTTA. 2. LIGNE ROSET. 3 VONDOM. 4. PEDRALI.
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NATURELLEMENT P IÈ CES UNI Q UE S 1. Dans la cour de la Bibliothèque historique de la Ville de Paris, le designer végétal Alexis Tricoire propose un focus sur l’environnement et la nature. L’occasion de revenir sur différentes installations comme « Nid aux œufs d’or » présentée à Chaumontsur-Loire, lors du Festival des Jardins. Une
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séquence où l’artiste valorise les déchets industriels issus du secteur de la brosserie en créant un mimétisme joyeux avec la nature. 2. « Emergence II », de l’architecte-designer Diane de Kergal, lampadaire réalisé avec la collaboration de vers à soie des Cévennes qui viennent tisser leur cocon autour du moulage qu’elle a initié, pied en branche
de tilleul, métal noir et Led, pièce unique, galerie Gosserez. 3. Sculpture d’usage, par le duo de Solum Lignum, imaginée à partir de chutes de bois, présenté à la Galerie Joseph lors de la Paris Design Week. 4. « Mätäs (Touffe) », design Matias Karsikas, œuvre en céramique et textile présentée à l’Institut Finlandais, lors de la Paris Design Week.
© 1. ALEXIS TRICOIRE. 2. GALERIE GOSSEREZ. 3. MARION SIMON LAFLEUR (SOLUM LIGNUM). 4. MATIAS KARSIKAS.
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À L’É TAT BRUT 1. 2.
1. « Beaver Side Table », design studio Front pour Moroso, collection Design by Nature, table inspirée d’un tronc rongé par un castor, tranches de contreplaqué de bouleau modélisées à l’aide d’une fraiseuse informatisée, édition limitée, prix sur demande, Moroso. 2. « Protoplasting Nature », design Marcin Rusak, armoire en végétaux pétrifiés dans du métal ou de la résine, présentée lors de l’exposition « Unnatural Practice », par Federica Sala. 3. « Wild Fibers Duchess », assise en rotin, par Aurélie Hoegy. Présentée lors de la 1re édition de GURU, salon spécialisé en Craft & Design contemporain, à Paris, Aurélie Hoegy et Galerie Xantico de Mexico.
© 1. MOROSO /ALESSANDRO PADERNI. 2. MARCIN RUSA /DSL STUDIO. 3. AURÉLIE HOEGY/BRUNO PELARIN.
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PA G E D E GA U C HE « Fragments », par Aurélien Veyrat, designer, et Lise Roussel, peintre. Une installation à la Tools Galerie, à Paris, qui met en avant la brique. Ces sculptures colonnes, rappellent les immenses carottages prélevés dans les sols et les différentes couches de sédimentation constituées au fil des millénaires. MAT IÈR E PR EM I ÈR E PA G E D E DR O IT E 1. L’exposition « Doppia Firma », à la fondation Michelangelo, à Milan, mettait en avant design et artisanat d’excellence avec Ugo La Pietra comme invité d’honneur.
2. Fontaine à eau d’intérieur, Petit h avec les poteries Ravel, en terre, cristal SaintLouis, et pièce d’orfèvrerie Puiforcat. 3. « Caementum », design Marco Merendi & Diego Vencato, tables d’appoint en béton avec des oxydes naturels, 2 tailles, 468 € et 765 €, Pedrali. 3. À Milan, Studio Terre, créé par Eva Noemi Marchetti, Francesca Guarnone et Riccardo Brunetti, cultive un artisanat imparfait. « Incontri », tapis en laine teintée et fils anciens, assises « Le Sedute » et « Carlo », accessoires «Le Crude» et «I Comari», le tout en terre crue, huile et cire naturelle.
Cette matière première, ancestrale, naturelle se prête à toutes les mains d’artistes, artisans, designers. Lise Roussel et Aurélien Veyrat, l’élèvent en colonnes totémiques dites « Fragments », vestiges géologiques, archéologiques et points d’élancement de nouvelles architectures. Alors que la Michelangelo Foundation for Creativity and Craftsmanship la donne en partage entre artisans et designers pour l’élaboration d’œuvres communes. Petit h prend la direction du Sud et des poteries Ravel, sur l’impulsion de son directeur de création Godefroy de Virieu, en vue d’imaginer, ensemble, des objets surréalistes croisant tradition et innovation. Le Studio Terre pratique, lui aussi, l’instinctif, modelant tout un salon avec assises et tables dont les conversations imaginaires parlent de slow design. « Dans notre vision, il y a un fort appel à la maison, à la tradition. Un retour aux racines. »
RETOUR À LA TERRE
© TOOLS GALERIE/AURÉLIEN VEYRAT & LISE ROUSSEL.
TO T EM S
© 1.DOPPIA FIRMA/LAILA POZZO. 2. HERMÈS. 3 PEDRALI.. 4. STUDIO TERRE / GUILIO GHERARDI.
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ESPRIT CRAFT
SLO W DE SI GN C I-CONT R E « 114 », par le duo Solum Lignum, luminaire en chêne et chêne ébonisé, 2020, réalisé à partir de chutes de bois, présenté à la galerie Joseph pendant la Paris Design Week.
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© MARIO SIMON LAFLEUR. © 1. CARL HANSEN & SØN. 2. ROCHE BOBOIS. 3. FLEXFORM. 4. GERVASONI.5. ARPER.6. DE PADOVA. 7. FRIGERIO. 8. LIGNE ROSET.
Le craft sans le folklore, dans une dimension spirituelle autant que formelle, que se réapproprie la jeune garde des designers. Le duo de l’atelier Solum Lignum (pays du bois), Anaïs Mroz et Simon Boullier, met sous cette appellation tout un écosystème, « inspirant, créatif », un style de vie autant qu’un mode de création, ou l’inverse. Le luminaire présenté lors de l’exposition « Demain plus beau » à la Paris Design Week, éclaire leur démarche. Ils intègrent dans leur processus créatif le temps long, dédié à l’observation de la nature, à la recherche, à la formulation. Un tempo qu’ils entendent partager avec artisans, architectes bienvenus dans leur nouvelle demeure au cœur de la forêt solognote.
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C I -C O NT R E 1. « CH25 », design Ilse Crawford x Hans J. Wegner, fauteuil, en chêne certifié FSC® et corde papier naturelle, 3 148 €, Carl Hansen & Søn. 2. « Pulp », design Eugeni Quittlet, bridge en hêtre laqué mat, multiplis, métal, et revêtements en tissu ou cuir, prix sur demande, Roche Bobois. 3. « Lee », design Antonio Citterio pour Flexform, fauteuil, en bois et paille des marais, 2 494 €, Silvera. 4. « Gray », design Paola Navone pour Gervasoni, en chêne, prix sur demande, Gervasoni.
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5. « Kata », design Altherr Désile Park pour Arper, en bois certifié FSC et fils de polyester, prix sur demande, Silvera. 6. « Sunset », design Time & Style, inspiré de la chaise de Børge Mogensen, en 1959, en chêne et cuir de vachette, 3 914 €, De Padova. 7. « Axel », design Umberto Asnago, table en frêne ou noyer Canaletto, prix sur demande, Frigerio. 8. « Nodum », design Guillaume Delvigne, table d’appoint, en noyer américain et acier laqué noir, 854 €, Ligne Roset.
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BELLES ASSISES FORM E L I BRE PA GE DE GAUCH E Dans la chapelle des Gobelins, présentation du mobilier « Dans un nuage de pixels » réalisé par Miguel Chevalier avec les designers A+A Cooren pour le Mobilier national pendant la Paris Design Week.
Dordoni pour Minotti, fauteuil en cuir, prix sur demande, Silvera. 4. « Softbay », design Giuseppe Viganò, en noyer Canaletto, contreplaqué de bouleau, sapin massif, sangles, mousse de polyuréthane et tissu, prix sur demande, Porada. 5. « Pavone », design Marc Ange, fauteuil en laiton et acier, pétales en laiton moulé rembourré, en cuir ou tissu, prix sur
demande, Visionnaire. 6. « Valmy », design Ramy Fischler, fauteuil, en acier laqué noir, fils d’acier, panneaux multiplis et tissu, 1 285 €, Ligne Roset. 7. « Nashville », design Bruno Moinard, fauteuil en bois, gainé de tissu jacquard à motif végétal, « Genoa », design Bruno Moinard, meuble avec patine « Rocher de lettré » et érable teinté, sur mesure, Bruno
Moinard Éditions. 8. « Barret », design Draga & Aurel pour Baxter, fauteuil sur base tournante, en Polimex, mousse de polyuréthane et cuir, prix sur demande, Silvera. 9. « Franck Club », design Piero Lissoni, fauteuils, en laiton ou en fer et revêtement en tissu ou cuir, prix sur demande, Porro.
© THIBAUT CHAPOTOT . 1. MOLTENI. 2. MATRIX INTERNATIONAL /SIMONE GUIDARELLI. 3. MINOTTI. 4, 9. PORADA. 5. VISIONNAIRE / MARC ANGE. 6. LIGNE ROSET. 7. BRUNO MOINARD ÉDITIONS. 8. BAXTER.
PA GE DE DROI TE 1. « Round D.154.5 », design Gio Ponti, fauteuil dessiné en
1954, prix sur demande Molteni chez RBC Mobilier. 2. « LC3 », design Le Corbusier, Pierre Jeanneret et Charlotte Perriand, collection Cassina i Maestri, fauteuil, modèle Durable développé par Cassina Lab, en nickel, coussins en fibre recyclée, mousse et acier provenant de ressources bio renouvelables, 7 270 €, Cassina. 3. « Belt », design Rodolfo
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P L AN ÈTE D ESI G N
COM P OS A BL E PAG E D E G A UC HE « Alcove Plus Work », par les frères Bouroullec pour Vitra à la Paris Design Week. Chaque alcôve est équipée d’une tablette intégrée servant de bureau, avec connexion électrique et informatique. Des écrans de séparation mobiles peuvent être fixés aux
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panneaux latéraux à l’aide de fermetures Éclair. Ils permettent d’augmenter la confidentialité, d’établir des schémas de circulation au sein du bureau. M OD UL AB LE PA G E D E DR OI TE USM cultive sa différence avec son système d’aménagement
fonctionnel USM Haller, dont la conception est basée sur un assemblage de tubes d’acier et de boules de connexion offrant des possibilités infinies. existe en 14 coloris de métal laqué. Configuration personnalisable et modulable, prix sur demande, USM.
© VITRA.
BULLES DE TRAVAIL
© USM.
JEU DE CONSTRUCTION « Nous ne faisons pas des best-sellers mais des longest-sellers. Ce sont la capacité du produit à évoluer et sa qualité intrinsèque qui le rendent durable. » Ronan et Erwan Bouroullec boostent leur « Alcove » de 2006, micro-architecture à haut dossier et panneaux latéraux surdimensionnés, propice à la réflexion, en l’augmentant d’autres parois avec zip et roulettes afin d’en décupler les usages. Murs nomades avec les « Dancing Wall » pour des pièces à dimensions variables, bureaux
élévateurs « Tyde 2 » afin de travailler assis ou debout… le Club Vitra s’adapte aux comportements. Quant à USM Haller, l’entreprise suisse en a fait la raison d’être de son système d’aménagement unique inventé en 1963, évoquant un réseau cellulaire, maillage d’intelligences. Un jeu de construction entre tubes métalliques, parois laquées et boules chromées, structure les espaces sans jamais les figer, aussi évolutifs que les perspectives d’un monde en mutation. 173
P L AN ÈTE D ESI G N 1. 2.
GAMME CHROMATIQUE 3. 4.
IN T EN S I TÉ COU LEUR
« Nymphéa », lampadaire en rotin et « Azalée », tapis réalisé pour la manufacture Pinton, collection Studio Chloé Nègre. 4. « Buthakaa », design Yann Le Coadic, collection Ehrero, fauteuil d’intérieur et d’extérieur, en aluminium, prix sur demande, Pouenat. © 1. PIERRE YOVANOVITCH / JEAN-PIERRE VAILLANCOURT. 2. ALCOVA-NILUFAR / MATTIAIOTTI. 3. CHLOÉ NÈGRE / HERVÉ GOLUZA. 4. POUENAT / JEAN-PIERRE VAILLANCOURT.
1. L’appartementgalerie de l’architecte d’intérieur Pierre Yovanovitch, est le repaire de sa propre collection de mobilier. Assiettes de Matthieu Cossé pour Pierre Yovanovitch, suspension « Lexie »,
lampe à poser « E.T » et tabourets « Alice », Pierre Yovanovitch Mobilier. 2. « Meisen », design Bethan Laura Wood, bureau en différentes couleurs de placage de bois de cellulose, pièce unique, prix sur demande, Nilufar. 3. « Matcha », fauteuil en tissu Le Manach,
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© 5, 8. ALPI / NILUFAR GALLERY / EMANUELE TORTORA. 6. © FLOS / MOLLY MOLLY PAR AMBRA CROCIANI. 7. ISSEY MIYAKE INC.
HA UT E T EN SI ON 5. « Sun-Ra Bird », design Nanda Vigo pour JCP Universe, lampe en métal et Led, prix sur demande, Nilufar Gallery. 6. « 265 Chromatica », réédition de Paolo Rizzatto de 1973, applique murale à Led,
en acier, prix sur demande, Flos. 7. « Im Men’s Painting Knit », collection exclusive d’Issey Miyake en collaboration avec Fabio Bellotti, présentée à Milan à l’exposition « In the Making », Issey Miyake. 8. « Daydream », design Objects of common
interest, étagères en métal peint avec surfaces magnétiques, collection « Brassless », présentée à Milan, dans le cadre de la plateforme de design Alcova et commissionnée par le Studio Vedèt, prix sur demande, Nilufar.
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P L AN ÈTE D ESI G N
UNI VERS SURRÉALI S TE Table « Naibu » et fauteuil « Daiku » en frêne teinté et lampes « Céleste » en verre de Murano, design Victoria Magniant, scénographiés en images par Zyva Studio.
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Victoria Magniant explore une croisée des chemins entre virtuel, imaginaire et réalité. À travers ses dernières créations présentées à la Galerie V lors de la Paris Design Week dans son exposition « Ici & ailleurs », elle rend hommage au monde onirique de Jean Arp, cofondateur du mouvement Dada et proche du surréalisme et à sa quête d’un monde habité de formes fluides où la légèreté est essentielle. Table, bureau, lit de repos, luminaires : les nouvelles silhouettes de Victoria Magniant prennent forme et fonction, et se lisent à travers une collection d’images 3D et de scénographies fantastiques réalisées en collaboration avec Zyva Studio. La question de la représentation de ce mobilier éco-conçu, le pouvoir des belles matières et des couleurs croisent un espace de liberté pour abolir les frontières de la perception. L’exposition met en scène des meubles en frêne et des lampes « Céleste » en verre de Murano dans une atmosphère teintée d’une aura voyageuse. « La 3D autorise toutes les illusions, comme celle de s’abstraire mentalement d’un espace urbain et de mettre en scène une notion de design qui croise rêve et évasion. » CV
© ZYVA STUDIO. PORTRAIT MARK EDEN SCHOOLEY.
MONDES FANTASMÉS
© PAUL ROUSTEAU.
P OÉT I QUE D U M E UB L E « Spire », design Hugo Drubay, bureau tripode en bois d’érable et de sycomore surmonté d’un vase en porcelaine avec finition or blanc. L’inspiration est la représentation sculpturale de l’environnement méditerranéen.
Hugo Drubay, remporte le Prix du Mobilier national de la Design Parade organisé par la Villa Noailles. S’ensuit une année de résidence au sein de l’institution et notamment de son atelier de recherche et de création Arc. Le jeune designer s’est formé auprès d’artistes, Loris Gréaud, en ligne directe de Pierre Huyghe et Philippe Parreno, et de Théo Mercier. « Je suis imprégné de leur démarche artistique. J’essaie de créer des liens fictionnels, des objets qui procurent une sensation poétique, une expérience un peu cinétique, contemplative, méditative. J’entends réveiller chez l’utilisateur une communion avec la nature. » Hugo Drubay emploie des logiciels théoriquement destinés aux jeux vidéos pour sculpter virtuellement ce bureau « Spire », inspiré des reliefs méditerranéens qui est taillé dans du bois d’érable et de sycomore par des bras robotisés. Puis il vient le retravailler à la main, avec un doreur pour une finition en or blanc et lui ajouter un soliflore en porcelaine, modelé en 3D d’après les mouvements de l’eau puis réalisé à la main. Enchanter le quotidien, telle est sa mission. Adresses page 208 177
MOSAÏQUE D’IDÉES
RECETTES TERRE-MIEL TA B L E D E S M AT I È R E S R E N O U V E L L E M E N T D E FA Ç A D E S ÉLECTRO VISIONNAIRE C U I S I N E - S P E C TA C L E VERT CHLOROPHYLLE
« Reflect », par Jean Nouvel, zoom sur une façade fabriquée à partir d’acier inoxydable ondulé, la surface brillante joue sur les reflets de lumière. Disponible en noir et en métal non traité, s’adapte aussi à la série de caissons « Metod » d’Ikea, réalisation sur mesure, prix sur demande, Reform.
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© REFORM
MAT I È RE À RÉFL EXI ON
AVE C G OÛT
TERRE-MIEL Mystérieuses alchimistes, championnes de la biodiversité, les abeilles transcendent le nectar des fleurs en miel. Miel des montagnes, des campagnes, de bitume… chaque provenance apporte son lot de parfums au cœur de l’assiette. De l’entrée au dessert, ces recettes sucrées-salées se marient à des pièces de céramiques venant renforcer notre goût toujours plus affirmé pour la nature. RECETTES
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Bérengère Abraham
PHOTOS
Valérie Lhomme
© STYLISME RECETTE BÉRENGÈRE ABRAHAM. PHOTO VALÉRIE LHOMME/CO
Nage de langouste et coquillages au sarrasin grillé, petits légumes et miel
E N OS MOS E PAG E D E G A UC H E Quand la nature fusionne, quand le contenant et le contenu se répondent, la terre et le miel se confondent en une savoureuse alchimie. Des recettes sucrées
salées servies dans les céramiques de Nathalie Sonnet. PA GE DE DR O ITE Des grès roux, blancs, noirs aux formes simples accueillent un velouté de châtaignes dans des céramiques de Cécile Cayrol.
© PAR JULIE CHANUT. STYLISME RECETTE BÉRENGÈRE ABRAHAM. PHOTO VALÉRIE LHOMME/CS
Velouté de châtaignes au miel de châtaignier corsé et copeaux de jambon grillés
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SUCRÉ - S ALÉ PA GE DE GAUCH E Présenté sur une planche en bois, un bar piqué aux rondelles de citron et miel de romarin, accompagnés de petits fenouils et de pommes de terre.
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PAGE DE D R OI T E La poularde laquée au miel et aux épices est servie avec des légumes-racines confits au miel, dans un plat en grès émaillé, Nathalie Sonnet. Couverts anciens chinés en brocante.
© PAR JULIE CHANUT. STYLISME RECETTE BÉRENGÈRE ABRAHAM. PHOTO VALÉRIE LHOMME/CS
Bar piqué aux fines rondelles de citron et miel de romarin, petits fenouils et pommes de terre
© STYLISME RECETTE BÉRENGÈRE ABRAHAM. PHOTO VALÉRIE LHOMME/CO
Poularde laquée, miel, épices et légumes racines confits au miel
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Espèce menacée, l’abeille disparaît. Et avec elle la pollinisation. Mise à mal par les pesticides et autres produits toxiques, les butineuses s’usent, s’éteignent et peinent à remplir une mission vitale à la nature et à sa biodiversité. Ambassadeurs d’une cause essentielle, les apiculteurs se font éclaireurs engagés défendant activement l’équilibre écologique sur tous les territoires. Produit naturel aux milles vertus, le miel rehausse les saveurs, amplifie le goût, attendrit les aliments, éteint l’acidité. Du miel de lavande avec des aubergines, du coulis de tomates, des poivrons rouges. Du miel toutes fleurs pour enrober des navets. Un soupçon de tilleul ou d’acacia pour exalter une courge en soupe. Du châtaignier pour attendrir et rendre savoureuses les volailles. À Noël, accompagner le foie gras d’un sirop de raisin au miel et à la fleur d’oranger… Des recettes qui viennent rejoindre, en toute cohérence et harmonie des pièces uniques travaillées par des céramistes comme Margot Lhomme (à Paris) qui pratique le tournage très fin pour des assiettes aux couleurs d’une grande subtilité, Cécile Cayrol (à Arles) qui comme Nathalie Sonnet (à Villerville) travaille le grès. Une association terre-miel, autour de variations sucrés-salées, pour mieux savourer les bienfaits d’une nature si précieuse. 184
D E S SE RT E N D OU C E UR PAG E D E G A UC H E Petits beignets napolitains au miellat corse et fruits confits. Dégusté depuis des millénaires, le miel est une saine alternative au sucre ! PAG E D E D R OI TE 1. Crèmes brûlées dans une céramique
de Nathalie Sonnet. 2. Chutney pour accompagner foie gras et fromages, cuillère en céramique, Margot Lhomme. 3. Pot de miel de Paris récolté sur les toits. 4. Salade de fruit et tuiles au miel dans une céramique de Cécile Cayrol. Recettes page 206 Adresses page 208
© PAR JULIE CHANUT. STYLISME RECETTE BÉRENGÈRE ABRAHAM. PHOTO VALÉRIE LHOMME/CS
Stufffoli, petits beignets napolitains glacés au miellat du maquis corse et fruits confits
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Chutney de mangue au miel et au safran Salade d’agrumes au miel de tamaris, amandes et tuiles au miel
© PAR JULIE CHANUT. STYLISME RECETTE BÉRENGÈRE ABRAHAM. PHOTO VALÉRIE LHOMME/CS/CO/CP
Crèmes brûlées au miel de sarrasin
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© ARCLINEA.
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I N SP I RAT I O N DOUCE MINÉRALITÉ PA GE DE GAUCH E « Thea », par Antonio Citterio, un projet de cuisine sans poignée qui joue sur la continuité de matière entre le plan de travail, finition Waterfall, et le panneau arrière
en quartz veiné mat, portes en Fenix NTM® blanc, un matériau innovant non poreux et résistant, réalisation sur mesure, prix sur demande, Arclinea. PAGE DE D R OI T E « Xila », par Luigi Massoni, un système
de cuisine modulaire en composite MDI Surrey, qui utilise un nouveau matériau résistant issu de minéraux recyclés, îlot table-snack en chêne fumé, plans de travail, panneaux et façades disponibles dans une large gamme de finitions. Au fond, le
système de bibliothèques murales « Antibes », design Piero Lissoni, permet diverses configurations, en plusieurs essences et finitions, prix sur demande, Boffi.
© BOFFI.
TABLE DES MATIÈRES Traiter la complexité d’un projet en cherchant à concilier la précision technique et la fonctionnalité, l’innovation des lignes et celle des matières. De ce principe naît une vision de la cuisine qui multiplie les propositions autour de blocs de pierre naturelle parfois suspendus, de fines feuilles de bois, de matériaux résistants, de métaux précieux… Autant d’associations qui guident les aménagements d’espaces et redéfinissent l’idée du sur-mesure. PA R
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© GABRIOTTI.
Essences précieuses, pierres naturelles ou composites novateurs issus du recyclage… Designers, artisans et fabricants mettent à l’honneur leur savoir-faire pour proposer de nouvelles associations de matériaux dans la cuisine. Présenté lors de la dernière Design Week à Milan, le projet signé par le spécialiste Modulnova oriente la recherche de style autour de la pierre. Le design ne se résume pas à une intention formelle. Grâce au développement et à l’utilisation de nouvelles technologies, ce matériau « lourd » a pu être transformé en matière allégée et façonnée comme de fines planches de roche naturelle pour s’adapter aux multiples réalisations des cuisines et plus particulièrement aux façades et portes de placards. Même prouesse technique autour du bois pour L’Atelier de Saint Paul qui a le goût, l’expérience et le savoir-faire des essences nobles. Au sein de la manufacture installée dans le sud de la France, les artisans parviennent à extraire des feuilles de bois d’une épaisseur de 2 à 3 mm pour réaliser des placages, dont la finition respecte le caractère naturel de l’essence, et qui pourront s’adapter à différentes applications, jusqu’au très grand format. Les nouveaux revêtements décoratifs en mélaminé chêne ou encore noyer proposés par Scavolini jouent sur les combinaisons inédites et les matières empruntées aux espaces industriels, comme l’acier patiné et le verre. Chez Boffi, c’est le nouveau composite MDI qui est au centre de la composition. Ce matériau issu de minéraux recyclés, spécialement développé pour le cuisiniste par l’expert des surfaces techniques et innovantes Inalco, a été choisi pour sa haute résistance, sa durabilité, son veinage et sa douceur au toucher qui imite celle d’une pierre naturellement polie, et permet de se plier à toutes les possibilités d’agencement et de compositions. Des exemples qui illustrent l’importance accordée au choix des matières dans les inspirations du moment.
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N OU VE L É QU ILIB RE « Blade Lab », îlots superposés en pierre Graphite Raw, avec système « Ghost » composé de colonnes « Blade » en métal, finition Anthracite Dust, portes en nid d’abeille en aluminium, éléments bas en marbre Graphite et vitrines « Float » avec cadre en fer Canon de fusil et porte en verre Bronze, sur mesure, prix sur demande, Modulnova.
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ÉBÉNISTERIE CONTEMPORAINE PAGE DE GAUCHE En prolongement de l’îlot central, avec plan de travail et évier en granite Noir absolu poli brillant, un panneau conçu dans le style Art déco, habillé en palissandre de Santos, finition verni mat, dissimule une porte coulissante et abrite un meuble intégrant sur toute la hauteur des rangements et de l’électroménager. Décollé du mur et du sol, il garde une ligne aérienne même avec sa taille surdimensionnée, configuration selon le projet, prix sur demande, L’Atelier de Saint Paul. PAGE DE DROITE 1. « b3 », îlot et rangée fonctionnelle, comprenant table de cuisson, point d’eau, avec façades sans poignée en Chêne gris-noir, plan de travail en Inox, plusieurs essences et finitions, sur mesure, prix sur demande, Bulthaup. 2. « Diesel Open Workshop », réalisé en collaboration avec Diesel, plans en Quartz Calipso, avec des plaques d’angle en métal sur les arêtes, associés à des façades en mélaminé Chêne Rayé et à des portes en verre Smoky Glass, structure plan petit-déjeuner en aluminium finition Bronze, sur mesure, prix sur demande, Scavolini chez Scavolini Store Paris. 3. « FENIX F-45 ultramat », en Fenix laque Noire mate, un matériau très résistant, nouvelle hauteur de 86 cm qui augmente le volume de rangement, habillage intérieur Gris Carbone avec range-couverts, compartiments, sets de tri sélectif…, sur mesure, prix sur demande, Leicht. 4. « Fine », façades en stratifié Noir Soie, cadre en aluminium, plan de travail en pierre naturelle Naturamia Calacatta Bohème de Levantina, façades en verre fumé avec cadre en aluminium noir, îlot prolongé d’un comptoir en Chêne naturel, sur mesure, prix sur demande, Santos chez Eba Haussmann.
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© NICOLAS MILLET.
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© 1. BULTHAUP. 2. SCAVOLINI. 3. LEICHT. 4. ÉLODIE GUTBOD.
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© SCAVOLINI.
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© 1. DADA. 2. ERNESTOMEDA.
ESPRIT INDUSTRIEL PA G E DE G A U C HE « Diesel Open Workshop », réalisé en collaboration avec Diesel, une inspiration industrielle misant sur les matériaux bruts, avec portes en mélaminé Noyer Garden et plan de travail en Corian Gravel, équipée du système d’étagères « Stock Rack », coloris Bronze, avec étagères en verre et meubles hauts aux portes en verre Ribbed Glass, sur mesure, prix sur demande, Scavolini chez Scavolini Store Paris. PA G E D E D R O I T E 1. « Intersection », par Vincent Van Duysen, une proposition où se croisent des compositions linéaires, en coin et en îlot, plan de travail en pierre naturelle Breccia Capraia, plusieurs essences de bois comme le chêne, l’orme ou le noyer, plusieurs finitions, sur mesure, prix sur demande, Dada. 2. « K-Lab », par Giuseppe Bavuso, une composition en chêne Nordic et aluminium, associée au système d’étagères en acier et verre « K-System mural » et à une étagère en aluminium « Order », plusieurs configurations, réalisation selon le projet, prix sur demande, Ernestomeda.
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« Néo Classique », îlot et composition linéaire avec façades sans poignée en mélaminé brillant, coloris Ardoise métallisé doré, crédence et plan de travail en stratifié, décor Bois cannelle, îlot avec plaque à découper en granit noir, sur mesure, prix sur demande, Arthur Bonnet. Adresses page 208
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© STUDIO GARNIER.
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NOUVELLES FORMULES Mettre au point un système de customisation permettant de transformer les cuisines Ikea avec des façades personnalisables. Tel est l’enjeu des propositions de designers, d’éditeurs et de fabricants qui reformulent l’existant en évitant le déjà-vu. Pour exemples, les nouvelles collections « Wood » de l’éditeur suédois Superfront et « Reflect », une cuisine signée par l’architecte Jean Nouvel pour le Danois Reform. PA R
Julie Rebeyrol
RENOUVELLEMENT DE FAÇADES PAG E D E GAU CH E « Vertical », collection Wood, coloris Umber Wood, façades en placage de bois de frêne, s’adapte aux structures de cuisine « Metod » et « Faktum » d’Ikea, avec ou sans rainures verticales, existe en 6 coloris, prix selon l’agencement, Superfront. PAG E D E D RO ITE « Reflect », design Jean Nouvel, façades monochromes en acier inoxydable, s’adaptent aux réalisations du studio de création de l’éditeur danois comme aux caissons de la série « Metod » d’Ikea, disponibles en noir et en métal non traité, existent avec ou sans stries verticales, prix selon projet, Reform.
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© MIKE KARLSSON LUNDGREN
C’est un travail de façade derrière lequel se cache une véritable émulation créative. Penser la cuisine comme un atelier du faire autour des structures de la série « Metod » d’Ikea, l’idée faisait son chemin dans bien des esprits. De nouveaux éditeurs et fabricants se sont emparés du sujet, comme les Français Plum ou Bocklip, avec à leur catalogue des façades, portes, tiroirs, plinthes et poignées qui s’adaptent aux structures du géant suédois, dans une large palette de matériaux, coloris et finitions. Parmi les précurseurs, Reform, qui élargit son répertoire de collaborations avec des collections imaginées par Muller Van Severen, Note Design Studio, Norm Architects ou Aspekt Office. Il présente aujourd’hui la cuisine « Reflect » signée par l’architecte Jean Nouvel. Fabriquées à partir d’acier inoxydable robuste et ondulé, les façades sont rehaussées d’arêtes verticales qui réfléchissent la lumière. Pour l’éditeur Superfront, l’idée est aussi de privilégier une démarche éco-responsable. « Nous concevons toujours avec la durabilité à l’esprit, que ce soit en créant un design qui encourage le recyclage des cuisines Ikea, qui existent déjà dans des millions d’intérieurs, ou par l’utilisation consciente de matériaux qui durent dans le temps. En privilégiant, par exemple, le plaqué bois, qui constitue une alternative aux essences tropicales », explique Monica Born, cofondatrice de Superfront. Autant de propositions circulaires et durables qui ouvrent les portes de la cuisine, mais aussi de la salle de bain, du dressing, et des meubles de rangement. Adresses page 208
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© REFORM
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« Bespoke », une réalisation réunissant un réfrigérateur, un congélateur et un combiné avec portes sur-mesure et personnalisables, une collection pouvant s’intégrer dans toutes les cuisines, façades interchangeables en Platinium Inox et Glam Navy, 8 coloris et 2 finitions, plusieurs configurations, 387 L, 323 L et 344 L, à partir de 729 €, Samsung.
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© SAMSUNG.
COM BI NAI SO NS MULT IP LES
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ÉLECTRO VISIONNAIRE Des matériaux les plus élaborés aux appareils dotés de technologies très performantes, en passant par des façades personnalisables, fonctionnalité et esthétique fusionnent dans ce haut lieu de convivialité. Tables de cuisson avec hotte intégrée à fleur de plan, fours vapeur ou appareils de froid encastrables ont trouvé toute leur place dans notre quotidien. PA R
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© 1. V-ZUG. 2. SIEMENS. 3. MIELE. 4. GAGGENAU.
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© SUB-ZERO.
M I N I M A L I S M E PA G E D E G A U C H E 1. « CombiSteamer V6000 45 AutoDoor », collection Excellence Line, fours à vapeur en acier, avec porte Miroir Platinium, 4 290 € pièce, associés à l’appareil pour le café « Coffee Center V6000 45 », 2 790 €, V-Zug. 2. « GlassdraftAir », hotte intégrée à la table de cuisson, avec vitre rétro-éclairée se déployant lors de son utilisation, technologie Air Guidé conduisant odeurs et vapeurs vers la zone d’extraction, 2 399 €, Siemens. 3. « KMDA 7476 FR OU FL », table de cuisson vitrocéramique avec hotte intégrée à fleur de plan, cadre en Inox, 4 zones de cuisson ou 2 espaces modulables PowerFlex XL, 4 modes d’aspiration dont 1 booster régulant le flux en fonction de la cuisson, 3 504 €, Miele. 4. « Vario Cooling Série 200 », une collection d’appareils encastrables comprenant un réfrigérateur et un congélateur, porte-bouteilles en érable massif, compartiments profilés aluminium, clayettes en verre, éclairage Led, sur mesure, prix sur demande, Gaggenau. PAG E DE D R OI TE « ICBP RO4850G », réfrigérateur et congélateur en acier, avec porte vitrée anti-UV, températures au degré près, zone haute humidité Bio-Fresh en tiroir pour conserver fruits et légumes, 566 L et 363 L, 32 760 €, Sub-Zero. Adresses page 208
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THÉÂTRAL « Mobalpa x Vincent Darré », par Vincent Darré, une réalisation, composée d’un îlot avec arches en relief, de meubles hauts au fronton triangulaire, d’étagères déstructurées, façades coloris Gaïa en laque « L9.55.25 », Sikkens, aménagements
sur-mesure coloris Fenix Rosso Jaïpur, Rose tamaris et Vert sauge, plan de travail octogonal en quartz Origins Vanilla noir brillant, poignées en métal finition laiton, plusieurs configurations et finitions, prix sur demande, Mobalpa. Mobilier, Maison Vincent Darré.
Un vert vif et des finitions en marbre noir, un îlot octogonal pensé comme une scène ouverte,une construction murale qui se dresse comme un chapiteau… Illustration de sa truculente créativité, le projet sur mesure imaginé par Vincent Darré, et réalisé par Mobalpa, est à l’image du designer-architecte d’intérieur : théâtral ! Lever de rideau sur une cuisine-spectacle, saupoudrée de surréalisme et de style Memphis. Le tout à la sauce Darré. PA R
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© MOBALPA.
CUISINE-SPECTACLE
Apposer des arches en relief sur le devant de l’îlot pour créer une arcade graphique, ajouter un panneau sur les meubles hauts en forme de fronton, réaliser des découpes ciselées sur les colonnes de chaque côté, concevoir des poignées spécifiques, habiller la crédence et les soubassements d’un miroir… L’intention n’est surtout pas conventionnelle. Sorti tout droit de l’imagination de Vincent Darré et réalisé par Mobalpa, ce projet de cuisine met en scène une expérience de personnalisation et de composition qui fait bouger les lignes. Sophie Renou-Vachet, responsable Service agencement et design commercial chez Mobalpa explique: «En donnant carte blanche à Vincent Darré, nous avons voulu montrer que tout est possible. Nous avons adapté ses croquis au détail près, de la forme de découpe particulière
des panneaux à la poignée en forme de main façonnée spécialement pour ce projet, en passant par l’assemblage de trois plans de travail en quartz finition marbre noir pour former un îlot octogonal. Aucune concession sur le style, seules les contraintes techniques, comme l’intégration d’appareils électroménagers par exemple la hotte ou le four, cachés dans les rangements, ont guidé l’implantation.» Une belle démonstration de l’expérience du sur-mesure et de l’aménagement d’espace par le fabricant qui réalise tous ses projets dans son usine de Haute-Savoie, depuis plus de soixante-dix ans. Un savoir-faire auquel, le designer-architecte d’intérieur, passionné d’arts décoratifs, est très attaché. Également dessiné par Vincent Darré, le papier peint, esquissé comme une perspective pour prolonger le décor, est aussi réalisable sur demande. Adresse page 208
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VERT CHLOROPHYLLE La couleur s’invite dans le décor, les usages, les modes de vie. Tendre ou vitaminée, elle s’illustre à travers une recherche de vie plus saine. Encyclopédie de l’alimentation durable, potager d’intérieur, livre de pâtisseries aux allures d’herbier… prônent le vert nature. PAR Aurélie des Robert et Julie Rebeyrol
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PROGRAMME NATURE 1, 2. À la manière d’un herbier à feuilleter, le livre de la pâtissière Claire Damon prend des allures de planches illustrées. Les
recettes, classées par saison, invitent à respecter le cycle de la nature. Ici, la tarte aux figues L’Isle, extraite Des gâteaux & des saisons, photos Philippe Vaurès Santamaria, Ducasse Édition. MD 3. Potager d’intérieur en métal et verre, par Pininfarina, permettant grâce à une technologie reproduisant le climat idéal, d’avoir à portée de main herbes aromatiques ou salades, La Grangette. 4. Encyclopédie de l’alimentation durable, par Marie-Laure Frechet, Bérengère Abraham et Valérie Lhomme, une invitation à se tourner vers une cuisine vertueuse en 100 recettes, 35 €, Flammarion. 5. «9090», par Richard Sapper, cafetière espresso en acier, compatible avec la cuisson par induction, réédition pour le 100e anniversaire de l’enseigne, à partir de 175€, Alessi. JR 6. «Silent», par Big-Game, chaise en frêne, 695€, Valérie Objects. 7. «Mabo», assiette, fabriquée à partir de déchets en plastique, 99 € les 6 pièces, ecoBirdy. ADR Adresses page 208 204
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7.
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RECETTES
Terre-miel RECETTES
1.
Bérengère Abraham
2.
1. Nage de langouste et coquillages au sarrasin grillé, petits légumes et miel Pour 4 personnes Préparation 30 min. Cuisson 50 min. 4 queues de langoustes décortiquées, 250 g de tellines, 250 g de coques, 200 g de petites palourdes, 2 oignons frais, 2 bottes de petites carottes, 2 carottes, 2 branches de céleri, 1 oignon, 50 g de sarrasin, 2 c. à soupe d’huile d’olive, 2 c. à soupe de miel de sarrasin, fleur de sel, poivre du moulin. Faites bouillir 3 litres d’eau. Dans une casserole, faites griller le sarrasin, réservez- en 2 c. à soupe puis ajoutez l’eau bouillante et laissez infuser 30 min. Rincez les coquillages à l’eau claire, puis égouttez-les et mettez-les dans une cocotte. Placez sur feu doux, couvrez et laissez les coquillages s’ouvrir pendant quelques minutes. Récupérez l’eau de cuisson ; filtrez-la. Épluchez les 2 carottes et coupez-les en gros morceaux. Émincez et ciselez 1 oignon. Lavez le céleri et coupez-le en morceaux. Faites revenir ces légumes dans un filet d’huile d’olive, puis ajoutez le jus des coquillages et l’eau infusée au sarrasin préalablement filtrée. Laissez mijoter pendant 35 min, puis filtrez le bouillon obtenu. Épluchez les petites carottes et émincez l’oignon restant. Faites revenir l’oignon dans un filet d’huile d’olive, ajoutez le bouillon filtré, les petites carottes et faites cuire le tout pendant 15 min à feu moyen. Ajoutez alors les queues de langoustes et la moitié du miel et faites cuire 5 min. Répartissez les coquillages dans des assiettes creuses, ajoutez une queue de langouste par personne, quelques carottes, puis versez par-dessus le bouillon très chaud. Salez, poivrez, parsemez de graines de sarrasin, et arrosez d’un filet de miel. 2. Velouté de châtaignes au miel de châtaignier et copeaux de jambon grillés Pour 4 personnes Préparation 20 min. Cuisson 40 min. 400 g de châtaignes cuites à l’étouffée, 1 oignon, 2 c. à soupe de miel de châtaignier, 2 c. à soupe de crème fraîche épaisse, 1 c. à soupe d’huile d’olive, 4 belles tranches de jambon ibérique, 1,5 l de bouillon de volaille, quelques jeunes pousses pour le décor, fleur de sel et poivre du moulin. Épluchez et émincez l’oignon. Faites-le revenir dans un filet d’huile d’olive puis
206
PHOTOS
Valérie Lhomme
3.
ajoutez les châtaignes, mélangez bien et couvrez-les de bouillon. Ajoutez le miel et couvrez. Laissez cuire 40 min à feu doux. Mixez finement en ajoutant la crème épaisse, salez, poivrez. Coupez le jambon en petits morceaux puis faites-les griller à sec dans une poêle. Répartissez la soupe dans des bols puis ajoutez les copeaux de jambon par-dessus, poivrez, arrosez d’un filet d’huile d’olive et de miel puis parsemez de quelques jeunes pousses. 3. Poularde laquée, miel, épices et légumes racines confits au miel Pour 4 personnes Préparation 30 min. Cuisson 1 h 30. 1 belle poularde du Patis, 4 c. à soupe de miel de ronce , 4 gousses d’ail, 2 bottes de carottes multicolores, 4 panais fins, 6 petits oignons grelot, 1 petite truffe, 2 c. à soupe d’huile d’olive, fleur de sel, poivre du moulin. Épluchez les carottes et les panais et coupez-les en deux dans la longueur. Épluchez les oignons et coupez-les en deux également. Salez, poivrez l’intérieur de la poularde ; déposez-la dans un plat de cuisson, puis répartissez autour les carottes, les panais, les oignons et les gousses d’ail en chemise. Arrosez le tout d’huile d’olive, puis de miel. Salez, poivrez et enfournez à four froid. Allumez le four à 190 °C, puis laissez cuire 1 h 30 environ en arrosant régulièrement la poularde et les légumes avec le jus de cuisson miellé. À la fin de la cuisson, râpez la truffe en fines tranches et parsemez-en la poularde. 4. Bar piqué aux fines rondelles de citron et miel de romarin, fenouil et petites pommes de terre Pour 4 personnes Préparation 35 min. Cuisson 45 min. 1 beau bar de ligne de 1,5 kg environ, 1 douzaine de fines tranches de pancetta, 2 citrons de Menton bio, quelques branches de thym citron, 1 kg de petites pommes de terre de Camargue, 2 fenouils, 3 clémentines, 4 c. à soupe de miel de romarin, 2 c. à soupe d’huile d’olive, fleur de sel et poivre du moulin. Préchauffez le four à 180 °C. Lavez et séchez les légumes. Coupez les fenouils en lamelles et les petites pommes de terre en deux. Lavez, séchez les clémentines et coupez-les en quartiers avec la peau. Déposez tous les légumes sur une
4.
5.
tôle de cuisson, salez, poivrez, arrosez de miel et d’huile d’olive puis enfournez-les pour 20 min. Pendant ce temps, rincez le poisson qui aura été gratté et vidé par votre poissonnier. À l’aide d’un couteau bien aiguisé, dessinez des entailles sur le poisson. Lavez, séchez le citron et coupez-le en fines tranches. Dans chaque entaille placez une tranche de pancetta et une tranche de citron. Placez les branches de thym citron dans le ventre du poisson avec le reste de rondelles de citron. Déposez le poisson dans un plat de cuisson, salez, poivrez puis arrosez généreusement avec le reste de miel et d’huile d’olive. Ajoutez le poisson dans le four avec les légumes, montez le four à 200 °C et poursuivez la cuisson pendant 25 min en arrosant et retournant les légumes régulièrement. 5. Crèmes brûlées au miel de sarrasin Pour 4 personnes Préparation 15 min. Cuisson 50 min à 1 h. Réfrigération 3 h. 25 cl de crème liquide, 25 cl de lait, 5 jaunes d’œuf, 70 g de miel de sarrasin, cassonade. Préchauffez le four à 110 °C. Faites chauffer la crème et le lait avec le miel. Fouettez les jaunes d’œuf et versez-y le liquide tiède. Fouettez bien. Remplissez des ramequins avec la préparation. Faites cuire de 50 min à 1 h. Les crèmes ne doivent pas dorer et être encore tremblotantes. Placez-les ensuite 3 h au frais. Avant de servir, poudrez chaque crème avec de la cassonade, puis faites caraméliser la surface à l’aide d’un petit chalumeau de cuisine. 6. Stuffoli, petits beignets napolitains glacés au miellat du maquis corse et fruits confits Pour 6 personnes Préparation 45 min. Réfrigération 2 h. Cuisson 15 min. Réfrigération 1 h. 230 g de farine, 2 œufs, 40 g de sucre blond, 40 g de beurre demi-sel, 1 c. à soupe de marsala, 1 pincée de levure chimique, le zeste d’1 citron bio, 200 g de miellat du maquis, quelques fruits confits pour le décor. Préparez les petits beignets. Mélangez la farine avec le sucre, la levure et le zeste de citron finement râpé. Fouettez les œufs avec le beurre ramolli puis ajoutez le marsala. Mélangez les 2 préparations et travaillez la pâte jusqu’à ce qu’elle
6.
soit lisse et homogène. Enveloppez-la dans du film alimentaire et réfrigérez-la pour 2 h. Sortez la pâte et détaillez-la en petites boules. Faites chauffer un bain d’huile et faites-y cuire les boules petit à petit puis égouttez-les sur du papier absorbant quand elles sont bien dorées et gonflées. Faites chauffer le miel puis ajoutez-y les beignets refroidis et mélangez très délicatement. Déposez les boulettes ainsi enrobées sur un plat de service en formant une petite pyramide. Parsemez de petits dés de fruits confits et réservez au moins 1 h à température ambiante avant de déguster. Salade d’agrumes au miel de tamaris, amandes et tuiles au miel Pour 4 personnes Préparation 30 min. Repos 30 min. Cuisson 10 min. 8 oranges de table, 2 citrons, 1 bergamote, le jus de 1 pamplemousse, 1 c. à soupe d’eau de fleur d’oranger, 2 c. à soupe de miel de tamaris, 50 g d’amandes effilées grillées. Pour les tuiles. 75 g de sucre glace, 75 g de miel de tamaris, 70 g de farine, 60 g de beurre demi-sel fondu, 3 blancs d’œuf. Pour les tuiles, mélangez le sucre glace avec le miel et le beurre fondu. Détendez rapidement les blancs d’œuf avec une fourchette puis ajoutez-les dans la préparation précédente. Ajoutez la farine et mélangez bien. Laissez reposer 30 min à température ambiante. Préchauffez le four à 180 °C. Sur une plaque de cuisson couverte de papier sulfurisé, dessinez des cercles très fins avec le dos d’une cuillère. Enfournez pour quelques minutes jusqu’à ce que les tuiles soient dorées sur les bords. À la sortie du four, laissez-les reposer 1 min puis décollez-les et posez-les sur un rouleau à pâtisserie pour leur donner une jolie forme, laissez refroidir. Épluchez les oranges et citrons à vif puis coupez-les en fines tranches. Mélangez les tranches dans un saladier. Dans une casserole, mélangez le jus de pamplemousse avec les zestes de bergamote, l’eau de fleur d’oranger et le miel. Placez sur feu moyen et portez à ébullition. Au moment de servir, répartissez les fruits coupés dans 4 coupelles, parsemez-les d’amandes effilées et arrosez-les du jus chaud. Servez avec les tuiles refroidies.
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