AFRIQUE
LI YONG Directeur général de l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI).
TRANSFORMER LES DÉFIS EN OPPORTUNITÉS : LE DÉVELOPPEMENT INDUSTRIEL DE L’AFRIQUE DANS LA QUATRIÈME RÉVOLUTION INDUSTRIELLE LORSQUE LES DIRIGEANTS MONDIAUX SE SONT RÉUNIS À NEW YORK POUR LA 70E SESSION DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE EN 2016 ET ONT PROCLAMÉ LA PÉRIODE 2016-2025 TROISIÈME DÉCENNIE DU DÉVELOPPEMENT INDUSTRIEL DE L’AFRIQUE (IDDA III), ILS ONT RÉAFFIRMÉ L’IMPORTANCE DE L’INDUSTRIALISATION DANS LE CADRE DES EFFORTS FOURNIS PAR L’AFRIQUE EN VUE D’UNE CROISSANCE ÉCONOMIQUE SOUTENUE, INCLUSIVE ET DURABLE ET D’UN DÉVELOPPEMENT ACCÉLÉRÉ.
D
e grands changements se sont produits dans cette région depuis le lancement de cette Décennie et l’appel lancé à l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI) pour élaborer et mener la mise en œuvre de l’IDDA III avec nos partenaires, la Commission de l’Union africaine, le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique et la Commission économique pour l’Afrique. Le PIB collectif du continent devrait s’élever à 2,6 billions de dollars et les dépenses de consommation à 1,4 billion de dollars en 2020. Il est également estimé que 50% des Africains habiteront en ville d’ici 2030. Ces chiffres reflètent des perspectives impressionnantes dans le continent où la moyenne d’âge est la plus faible. La transformation numérique se développe également – la Banque mondiale a estimé que la transformation numérique permettra de faire
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augmenter la croissance en Afrique de près de 2 points de pourcentage par an et réduira la pauvreté de près de 1 point de pourcentage en Afrique subsaharienne. L’impact des technologies numériques sur le développement socio-économique est en train d’être exploité et a conduit à la création de nombreuses start-ups et centres technologiques en Afrique. La Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), la plus grande zone de libre-échange quant au nombre de pays participants, devrait entraîner une augmentation des exportations, une plus grande valeur ajoutée dans l’industrie manufacturière et les services, et la création d’opportunités commerciales intra-africaines plus diversifiées avec des avantages pour les petites et moyennes entreprises en Afrique. Bien que les taux de croissance en Afrique n’aient toujours pas atteint les
7% nécessaires pour sortir la population de la pauvreté, l’optimisme vis-à-vis du continent africain prévaut. L’extrême pauvreté en Afrique a commencé à diminuer, et, si cette tendance se poursuit, le nombre d’Africains vivant dans l’extrême pauvreté devrait diminuer de 45 millions de personnes d’ici 2030. Le rapide déploiement de technologies de pointe dans le cadre de la quatrième révolution industrielle offre un appui supplémentaire à la transformation du secteur manufacturier en Afrique. L’Organisation des Nations unies pour le développement industriel estime qu’il est essentiel que l’Afrique soit prête à relever les défis de la numérisation et à saisir les opportunités offertes par la quatrième révolution industrielle dans la poursuite d’un développement industriel inclusif et durable (ISID, selon l’acronyme en anglais) afin de remplir les objectifs de l’agenda 2030 pour le