La Principauté Mars 2023

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des Finances et de l'Économie

Mars 2023 Le premier journal d'actualité de Monaco www.laprincipaute.net © Photo DirCom / Michael Alesi ☞ ECONOMIE • POURQUOI LA FINANCE DURABLE EST-ELLE AUJOURD'HUI NÉCESSAIRE ? • PAGE 8 La Pr inc ipau t é€ 2 Année XXIII • Numéro 225 • Mensuel édité par Global Media Associates Sas • Gérant de la publication Roberto Volponi • Rédaction et administration : “ Le Beausoleil de Monaco ” 6, Boulevard de la Turbie 06240 Beausoleil • Tél. +33 09.50.79.90.84 • Fax (+33) 09.55.79.90.84 • Siège Social : Piazza Caduti della Montagnola 48 00142 Rome • Tél./Fax (+39) 06.23.31.52.15 • Bureau de Milan : Tél./Fax (+39) 02.70.03.01.42 • Numéro de Commission Paritaire : 0522 U 81608 • Dépôt légal à parution • Imprimé sur papier spécial en Union Européenne • Concessionnaire général de publicité Global Media Associates Sas - Section Publicité • Abonnements : annuel (soit 11 numéros) €20 ; hors Monaco et France +50% • S’adresser à Global Media Associates - Bureau Abonnements ou à http://www.laprincipaute.net/abonnez-vous.html
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Dossier Spécial
es objec tifs seront atteints dans les délais" Jean Castellini, Ministre
L'épouvantail
liste grise

Moneyval : l’épée de Damoclès

terrorisme Le

Le 23 janvier dernier, le rapport Moneyval a été un coup de tonnerre dans un ciel menaçant. Le Gouvernement a accusé le coup. Se retrouver sous le statut de « suivi renforcé » n’est pas une bonne nouvelle. Le délai d’un an pour se mettre en conformité avec les recommandations signifie également une forte pression sur Monaco. La présentation par l’Exécutif au Conseil National d’une avalanche de lois à voter d’urgence au dernier moment a souvent été interprétée comme le signe d’une fébrilité. Les élus de la précédente législature avaient d’ailleurs - derrière le président de la Commission de Législation Thomas Brezzo - manifesté leur mécontentement face a une méthode et des délais leur interdisant une étude approfondie et sereine des textes proposés. Le Conseil National a voté cinq textes de loi en décembre 2022. Ces textes portaient notamment sur la « saisie et la confiscation des instruments et des produits du crime », « la lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme, et la corruption », et « la modification du code de procédure pénale concernant l’entraide judiciaire internationale ». Le but était d’éviter ce qui est advenu. Un rapport qui n’est pas bon. Un rapport qui tout en reconnaissant les efforts de Monaco juge que le pays n’en fait pas assez et doit augmenter et accélérer ses mises en conformité. Le risque est bien sûr de se retrouver sur une liste grise avec prise en compte de cette inscription par d’autres organisations européennes et internationales plus contraignantes encore que l’émanation Moneyval du Conseil de l’Europe.

g L'épouvantail de la liste grise

Le 24 septembre 2009, la Principauté était parvenue à sortir de la liste grise dressée par l’Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE). Cette liste concernait les pays dits « non coopératifs ». Le G20 avait placé Monaco sur la liste grise des paradis fiscaux en avril 2009. Moneyval étudiera à nouveau le cas de Monaco en décembre 2024. Le Gouvernement a bien senti le danger aussi il a sonné la mobilisation générale. Il explique que la multiplication et la complexification des textes et des normes a

L'EDITORIAL

DOSSIER

provoqué un retard en raison de la gestion prioritaire de la crise du Covid. La demande de mise à niveau n’est pas contestée mais demande des moyens accrus. Une mise à niveau non contestée par l’Exécutif, même si dans l’opinion publique, Il y a deux sentiments. Celui que le Gouvernement a été pris de court. Le sentiment aussi d’une suspicion injuste et structurelle sur Monaco qui n’en ferait jamais assez pour les donneurs de leçons européens.

g Que reproche Moneyval ?

Le 23 janvier 2023, Moneyval, le Comité d’experts du Conseil de l’Europe sur l’évaluation des mesures de lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme, a placé Monaco en procédure de « suivi renforcé ». Le groupe d’experts évoque un manque dans « la compréhension des risques de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme, la coopération internationale, l’application de mesures préventives de blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme par le secteur privé, l’utilisation du renseignement financier et la mise en œuvre des sanctions financières ciblées des Nations Unies contre le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive ». Le rapport de Moneyval réclame donc des « améliorations majeures « à propos de la transparence des personnes morales, mais aussi pour les enquêtes et les poursuites en ce qui concerne le financement du terrorisme. Il demande également des « améliorations fondamentales », afin de renforcer « l’efficacité de la supervision, des enquêtes et des poursuites en matière de blanchiment de capitaux et de la confiscation des produits du crime ». Il est clair aussi que l’on reproche à Monaco le nombre faible de condamnations effectives par rapport aux poursuites. Une sorte de laxisme sinon de complaisance est évoquée entre les lignes. « Ce qui constitue une lacune importante au vu du statut de place financière qu’occupe Monaco... Au cours de la période de référence, quatre condamnations définitives pour blanchiment de capitaux ont été prononcées. Cela demeure faible au vu du nombre de poursuites, mais également au vu du taux de condamnation qui est également préoccupant, avec environ un tiers de poursuites seulement ayant abouti à une condamnation. » Quant aux sanctions, elles sont « proportionnées », mais ne sont pas « efficaces ou dissuasives, et n’ont jamais été exécutées, à une exception près »

g Le Gouvernement sonne la mobilisation

« Le coup passa si près que le chapeau tomba » comme le dirait le poéte. Le Gouvernement s’est avéré alors plus que réactif : « Les prochains mois vont nous permettre de renforcer nos mesures, et nous serons prêts pour l’échéance de mars 2024. » promet le Conseiller-Ministre pour l’Economie et les Finances, Jean Castellini. Le Gouvernement indique « sa pleine adhésion aux recommandations formulées dans ce document, et affirme que l’Etat de Monaco est déterminé à les mettre en œuvre rapidement ». Le Ministre

Le risque de « liaisons dangereuses » entre Monaco et l’Europe

Il y a désormais 14 ans, à la suite du G20 de Londres, la Principauté de Monaco s’était engagée dans un effort remarquable de transparence fiscale qui lui avait permis de quitter – non sans difficulté - la célèbre « liste grise » des pays non coopératifs élaborée par l’OCDE. Aujourd’hui, le rapport Moneyval - diffusé quelques jours avant la fin de la campagne électorale - a fait réapparaître l’épouvantail d’un possible retour dans cette fameuse liste. Fin 2022, le Gouvernement semblait avoir pressenti ce danger, faisant voter dans la foulée un tas de lois concernant justement le renforcement des contrôles sur la provenance des capitaux d’origine douteuse qui puissent être l’objet de soupçon de blanchiment. Bien évidemment, cela n’a pas été jugé suffisant pour les experts Moneyval… L’argument récurrent invoqué par le passé tel que « Monaco n’en fait jamais assez » est ponctuellement revenu en coulisses, mais d’autre part personne ne peut s’étonner qu’il y ait une attention toute particulière envers un micro-Etat avec l’une des plus hautes concentrations de richesse de la planète et par conséquent aussi d’établissements financiers ! Le Gouvernement s’est immédiatement mobilisé, en créant un Comité de suivi « ad hoc » et a voulu rassurer : tout serait fait dans les temps prévus pour rentrer dans les standards européens. Il s’agit pour l’instant seulement d’une sonnette d’alarme qui - toutefois - doit faire réfléchir sur la bonne gestion des relations avec les différentes institutions de l'Europe. Car Monaco est une « petite pierre » nichée en plein cœur de l’Europe et non pas une minuscule île perdue au milieu de l’océan dont l’attractivité n’est pas forcément liée à son image. Au contraire, pour sa collocation géographique et historique, Monaco a tout intérêt à sauvegarder à tout prix l’intégrité de son image, en chassant tous les soupçons qui pourraient - à tort ou à raison – la menacer. Son image est indissolublement liée à son attractivité, qui – au-delà de toute hypocrisie – est une attractivité principalement due à son régime fiscal. Il ne faut pas oublier que l’immobilier, le luxe, l’hôtellerie ne sont qu’une conséquence naturelle d’une fiscalité quasi-inexistante, capable d’attirer des richesses provenant de l’extérieur. Une fiscalité très avantageuse mais tout à fait légitime qui - précisément à cause de cela - se doit aussi de s’obliger à être la plus transparente possible, notamment vis-à-vis de ses voisins européens. Car c’est le bien le plus précieux et - par conséquent - celui qu’il faut défendre vraiment, car ce n’est pas une variable indépendante mais elle relève toute ou en partie aussi des régimes fiscaux des autres pays… Pour ce faire, vaut-il mieux choisir une politique de bras de fer avec l’Europe ou plutôt collaborer étroitement - à tout niveau - et améliorer des relations qui pourraient s’abimer et risqueraient de devenir dangereuses ?

A la lumière de tout ça, l’interlocution avec Moneyval s’insère pleinement dans un contexte plus général qui implique, dans une vision plus globale, les relations avec l’Union européenne. Les négociations toujours en cours représentent en quelque sorte un baromètre assez significatif. Lors de la dernière mini-campagne électorale, une opposition trop faible pour avoir la moindre incidence sur le résultat final - entre propositions un peu naïves et parfois folkloriques - a eu au moins le mérite de soulever timidement la question fiscale, que la majorité dans la continuité semble vouloir exorciser, ne figurant nulle part sur son agenda. Une majorité - irritée par son exclusion du Comité de suivi susmentionné – renforcée par les anciens opposants bien intégrés - à moins à en juger par la sage distribution des postes – et bien soudée derrière d’insurmontables lignes rouges, qui ont donné le ton à toute sa campagne électorale, en perpétuant aussi l’impasse des négociations. Une impasse que seulement le Palais semble vouloir finalement débloquer, à travers la nomination d’une nouvelle négociatrice qui devrait donner à ce dossier une impulsion renouvelée pour aboutir (ou pas ?) à un accord avant la fin de l’année, quand Monaco devra avoir rempli ses « devoirs » vis-à-vis de Moneyval et du Conseil de l’Europe, comme il n’y a pas de raison de douter…

2 N° 225 • Mars 2023
DOSSIER SPECIAL
Le Comité d’experts sur l’évaluation des mesures de lutte contre le blanchiment et le financement du

Damoclès de la liste grise...

a placé Monaco en procédure de « suivi renforcé » et accordé un délai d'un an pour la mise en conformité avec ses recommandations

L’AMAF en première ligne pour remplir les demandes

L’Association Monégasque des Activités Financières (AMAF) se trouve au cœur de l'action et des réflexions en ce qui concerne les réformes nécessaires au développement de la Place financière. Aujourd’hui, la Place financière monégasque peut s'enorgueillir d'un réseau très étoffé, s'articulant autour d’une trentaine de banques de plein exercice, et d’une soixantaine de sociétés de gestion de portefeuille et de fonds.

g Une nouvelle certification

d’Etat, Pierre Dartout, estime que cette « exemplarité dans la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme est essentielle pour Monaco en termes de raison d’être et d’attractivité. Nous allons donc poursuivre et amplifier notre action. La Principauté a les capacités et les ressources pour atteindre le meilleur niveau. » Le Gouvernement Princier exprime sa pleine adhésion aux recommandations, déterminé à les mettre en œuvre. Il note également que ce rapport reconnaît les progrès significatifs et les efforts déployés par les autorités monégasques, qui ont permis des améliorations importantes dans ce domaine. Pierre Dartout, Ministre d’Etat, déclare : «… en ligne avec la vision du Prince Albert II qui veut que Monaco soit exemplaire en matière d’éthique, de transparence et de lutte contre le blanchiment, la Principauté est déterminée à poursuivre la mise en œuvre des recommandations de Moneyval afin d’être en conformité avec les normes internationales les plus exigeantes au terme de la période de suivi de douze mois ». Jean Castellini, Ministre des Finances et de l’Economie, précise : « Les prochains mois vont nous permettre de renforcer nos mesures et nous serons prêts pour l’échéance de Mars 2024. Le Gouvernement a mis en place un Comité de suivi chargé de l’adoption des recommandations du rapport, et il sera par ailleurs accompagné par des experts réputés et expérimentés tout au long du processus ».

g Le rôle du Conseil national

La composition annoncée du Comité de suivi a cependant surpris les élus : « Le Conseil National rappelle qu’il s’est fortement mobilisé durant cinq ans et notamment en 2022, en votant de nombreux textes transmis selon le communiqué dans des délais intolérables par le Gouvernement. Prenant toujours ses responsabilités, le Conseil National, par l’intense travail des élus et des permanents, a tenu pour l’image de la Principauté, à amener ces projets de loi au vote en séance publique dans des délais particulièrement réduits. Ceci a abouti par exemple au vote de cinq textes le 30 novembre dernier, avant l’adoption du rapport d’évaluation de Moneyval. Le Conseil National a pris connaissance avec étonnement de la nouvelle composition du Comité de Coordination et de Suivi de la stratégie nationale de lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et de la prolifé-

Dans le cadre de la lutte contre le blanchiment, le financement du terrorisme et la corruption, une nouvelle certification a été instituée à Monaco à l’initiative de l’AMAF, alors que la Principauté a été placée en procédure de « suivi renforcé » par Moneyval, l’organe de contrôle financier du Conseil de l’Europe. Avec près d’une centaine de membres (banques, sociétés financières et de gestion de portefeuille et de fonds), l'AMAF fédère l'ensemble des établissements de la Place, entretient un dialogue permanent tant avec les partenaires sociaux qu'avec les principaux acteurs économiques et constitue l'interlocuteur privilégié des autorités monégasques pour tout ce qui a trait à la profession.

g Assurer de bonnes pratiques dans les activités financières

Cette certification aura pour fonction de « s’assurer de la parfaite connaissance des textes et des bonnes pratiques correspondantes par les équipes en charge de ces questions au sein de l’ensemble des établissements bancaires et sociétés de gestion de la place monégasque », explique l’AMAF dans un communiqué. Cette décision fait suite à l’Ordonnance souveraine n° 9223 d’avril 2022 qui enjoint l’AMAF à organiser des sessions de formation en matière de lutte contre le blanchiment, le financement du terrorisme et la corruption. Un examen de connaissance sera réalisé à l’issue de ces sessions de formation, qui aboutira à la délivrance d’une certification professionnelle par l’AMAF et le Service d’Information et de Contrôle sur les Circuits Financiers (SICCFIN). Dans ce même communiqué, l’AMAF indique que « la formation de cette première promotion a été assurée par Auriga Legal Services, sous l’égide de l’AMAF et du SICCFIN ».

g Une "volonté de la profession de se montrer exemplaire"

Cette formation a débuté le 21 novembre 2022, et s’est achevée par un examen de contrôle le 16 janvier 2023. La liste des 40 retenus de cette promotion de certification sera publiée au Journal Officiel de Monaco. Selon Étienne Franzi, président de l’AMAF (photo) « Cette nouvelle certification, dont on ne trouve l’équivalent ni en France, ni en Suisse, témoigne une fois de plus de la volonté de la profession de se montrer exemplaire en ce domaine, et de sa détermination à pleinement satisfaire, aux côtés des autorités monégasques, aux recommandations de Moneyval. Dans le cadre des négociations avec l’Union européenne, il conviendrait, d’ailleurs, de veiller au maintien de ce régime qui, comme l’indiquait fort pertinemment dans une récente interview le Haut-Commissaire aux affaires européennes, Isabelle Costa, constitue un élément important de la sécurité de Monaco et donc de son attractivité et de celle de la Place. Cela dit, je ne doute pas que la Principauté saura répondre aux demandes de Moneyval dans les délais impartis." (P.Z.)

ration des armes de destruction massive et la corruption, selon l’Ordonnance Souveraine n°9.729 en date du 1er février, parue ce jour au Journal Officiel de Monaco. En effet, sans que le Conseil National soit suffisamment informé en amont par le Gouvernement, il apparaît dans la composition de ce Comité que notre institution n’est plus représentée que dans le cadre du

second collège, au même rang que les organisations professionnelles monégasques participantes. » Il y aura sans doute une adaptation dans le respect du partenariat institutionnel plus que jamais nécessaire face aux défis européens, le rapport du Conseil de l’Europe comme les négociations d’associations en cours avec l’Union européenne.

3 N° 225 • Mars 2023
terrorisme
© Photo CMB LE RAPPORT MONEYVAL
REACTIONS

"Nous aurions peut-être pu éviter le suivi renforcé"

g Monsieur Brezzo, vous avez vivement reproché au Gouvernement des dépôts de loi en nombre et au dernier moment dégradant l’étude des textes par le Conseil National. Diriez-vous que cette saturation a été provoquée par la crainte de ne pas être en conformité avec les demandes de Moneyval à la veille d’une nouvelle estimation ?

Thomas Brezzo* : "La contrainte du vote de ces Projets de Loi par le Conseil National résultait effectivement de l’adoption du rapport d’évaluation par le comité d’experts Moneyval qui s’est tenue le 8 décembre 2022. En revanche, si l’étude des deux projets de Loi sur l’enquête préliminaire et l’instruction était en cours, deux nouveaux projets de Loi portant sur l’entraide pénale internationale et les saisies et les confiscations des produits du crime ont été déposés sur le bureau de l’Assemblée début novembre 2022, soit 4 semaines environ avant leur adoption. Or, ces projets de Loi avaient été annoncés par le Gouvernement au mois de décembre 2020. Il aura donc fallu 2 ans au Gouvernement pour nous transmettre ces deux textes alors qu’il était parfaitement informé de la nécessité d’adopter ces textes avant la fin 2022. Cette méthode est clairement peu respectueuse de l’assemblée."

g Si les efforts de Monaco ont été reconnus, la Principauté se retrouve tout de même sous le régime du « suivi renforcé » : en avez-vous été surpris ?

TB : "Absolument pas. Depuis l’adoption de la Loi n° 1.462 en juin 2018, je n’ai pas manqué de tirer la sonnette d’alarme et de souligner lors des différentes séances publiques législatives et budgétaires, les difficultés rencontrées par les professionnels concernés que nous avions pu constater : manque d’effectifs au SICCFIN, retard dans la transmission des rapports de contrôle du Service aux assujettis, l’absence de moyen de la CERC, le retard dans la mise en œuvre du dispositif LCB/FT notamment en ce qui concerne le registre des bénéficiaires effectifs et le registre des trust, l’absence de guides pratiques à l’attention des professionnels. Au final, tous ces points ont été mis en exergue dans le cadre du rapport Moneyval."

g Était-il possible de répondre aux demandes connues en temps et heure ?

TB : "Il aurait été difficile de répondre à toutes les recommandations du premier coup. Mais si le Gouvernement avait réellement pris la mesure du problème bien plus tôt, nous aurions peut-être pu éviter le suivi renforcé."

g Le Gouvernement a depuis sonné la mobilisation générale pour éviter de se retrouver - dans moins d’un an - sur une funeste liste grise. Le pari peut-il être gagné, et quel doit être le rôle du Conseil National ?

TB : "La tâche s’annonce particulièrement ardue tant le retard accumulé est important. De son côté, le Conseil National sera assurément saisi de nouveaux projets de Loi qu’il devra adopter dans les plus brefs délais et nous répondrons présent ainsi que nous l’avons fait depuis 2018 chaque fois que nous avons été saisis de textes en la matière."

g Les exigences de Moneyval sont-elles fondées et adaptées à notre place financière ? Se mettre en conformité totale cela va-t-il augmenter notre réputation et notre attractivité, ou nous désavantager, par rapport à certaines places internationales concurrentes moins contraintes ?

TB : "Malheureusement, je pense que Monaco souffre d’une réputation mal fondée de paradis fiscal où le blanchiment irait bon train. De ce fait, je crains que les exigences envers la Principauté soient plus sensibles. On le voit déjà sur certains aspects du rapport où les évaluateurs ont considéré que certaines recommandations n’étaient pas mises en œuvre alors que notre législation sur ces différents points est plus sévères que dans les pays voisins. Malheureusement, ce sont les professionnels qui en pâtissent injustement et d’un certain point de vue, l’attractivité de notre place financière."

* Président de la Commision Législation du Conseil National

Ce qu'est Moneyval et comment il fonctionne

Créé en 1997, Moneyval est un organe de suivi permanent du Conseil de l’Europe chargé d’apprécier la conformité aux principales normes internationales en matière de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, et d’apprécier l’efficacité de l’application de ces normes, ainsi que de faire des recommandations aux pays membres concernant les améliorations nécessaires à leurs systèmes. A travers un processus d'évaluation mutuelle et un suivi régulier de ses rapports, Moneyval vise à améliorer et perfectionner les capacités des autorités nationales. Le Conseil de l’UE vient de mettre à jour la liste noire et la liste grise des pays considérés comme des paradis fiscaux. Comme chaque année à deux périodes différentes (février et octobre) le Conseil de l’Union Européenne révise la liste noire et la liste grise des « paradis fiscaux ». La liste noire comporte aujourd’hui 12 pays ou territoires. Y ont été ajoutés : Anguilla, les Bahamas et les îles Turks and Caïcos qui, au précédent recensement des paradis fiscaux, faisaient partie de la liste grise. La liste grise comprend 22 territoires. Il s’agit des États qui se sont engagés à mettre en œuvre des principes de bonne gouvernance fiscale et ont entamé des réformes en ce sens. Ont été retirés de la liste grise précédente (24 février 2022) les Bermudes et la Tunisie. Y ont été ajoutés l’Arménie et l’Eswatini (pour ceux qui l’ignorent l’Eswatini est un petit pays d’Afrique comptant 1,2 million d’habitants et qui avant s’appelait le Swaziland). En publiant ces deux listes, l’objectif global de l’Union Européenne consiste à améliorer la bonne gouvernance en matière fiscale à l’échelle mondiale et à veiller à ce que les partenaires internationaux de l’UE respectent les mêmes normes que les États membres. La liste est le fruit d’un processus rigoureux de sélection et de dialogue avec les pays non-membres de l’Union Européenne, en vue de les évaluer

à l’aune des critères convenus en matière de bonne gouvernance. Ces critères ont trait à la transparence fiscale, à l’équité fiscale, à la mise en œuvre des mesures BEPS (mesures d’impositions et de transferts des bénéfices) et aux critères de substance de l’OCDE pour les pays exonérés d’impôts.

g L'instauration du Comité de suivi à Monaco

Le Comité de coordination et de suivi de la stratégie nationale de lutte contre le blanchiment de capitaux, du financement du terrorisme et de la prolifération des armes de destruction massive a été instauré à Monaco par l’Ordonnance Souveraine n°9.729 du 1er février 2023. A son agenda du 16 février figuraient notamment les points suivants : 1. L’adoption du plan de travail détaillé 2023 du Comité ; 2. Le programme de campagne d’information pour le secteur privé « AML Tuesday Webinars » ; 3. La mise à jour de la Stratégie Nationale 2022-2024, et la révision du Plan d’action national qui l’accompagne. L’installation de ce Comité fait suite aux recommandations du rapport Moneyval demandant aux autorités monégasques de s’assurer que le dit Comité « soit une plate-forme efficace de coopération pour toutes les autorités compétentes et soit doté des moyens nécessaires pour mener efficacement sa mission ». Le Gouvernement princier souligne, ainsi que les évaluateurs l’ont relevé, qu’un Comité de coordination instauré par l’OS n°8.964 du 6 décembre 2021 existe déjà, mais qu’il convient de renforcer ses attributions et de lui conférer un rôle central dans la détermination des orientations et actions à entreprendre dans les domaines relevant de sa compétence, en vue de renforcer encore davantage les dispositifs monégasques de lutte contre la criminalité financière. (P.Z.)

4 N° 225 • Mars 2023 DOSSIER
© Photo CN
LA FICHE
SPECIAL
DOSSIER

"Le défi est réel, mais tout est en place pour mener à bien ce projet"

g Monsieur le Conseiller-Ministre, quel dispositif mettez-vous en place pour répondre dans le délai nécessaire aux demandes du dernier rapport Moneyval ?

Jean Castellini* : "L’organisation mise en place aujourd’hui s’appuie sur une « task-force » qui agit en mode projet, avec une répartition claire des tâches et un calendrier précis. La stratégie se traduit par une coordination opérationnelle étroite au niveau national, conjuguée à un plan d’actions propre à chaque Département, Direction ou Service concerné. Ces plans d’ores et déjà établis sont en cours de mise en œuvre. La stratégie de la Principauté est supervisée au plus haut niveau du Gouvernement Princier. Le Comité de coordination et de suivi de la stratégie nationale est placé sous la présidence du Ministre d’Etat. Ce comité bénéficie du concours de conseils et d’experts internationaux. J’assurerai en ma qualité de Conseiller de Gouvernement - Ministre de l’Economie et des Finances le pilotage opérationnel et la mise en œuvre des recommandations du rapport Moneyval. "

g Avez-vous été surpris par la décision de mise de Monaco en suivi renforcé pendant un an ?

JC : "Tout pays évalué par Moneyval fait l’objet d’un suivi. Lorsqu’il est « renforcé », le pays est tenu de mettre en œuvre les actions recommandées par les évaluateurs dans un délai d’une année tout en rendant compte des progrès réalisés (contre trois ans pour ceux soumis à un suivi régulier). La Principauté de Monaco dispose donc de 12 mois pour déployer les actions recommandées. Elle devra présenter son rapport de suivi en mars 2024. La période de suivi renforcé est une procédure assez communément appliquée. A titre d’illustration, plus de 50 % des membres du Comité Moneyval y sont soumis."

g Avez-vous été pris par le temps - comme le vote en urgence de certaines lois fin 2022 en a donné l’impression - provoquant même une tension avec le Conseil National ?

JC : "Comme tous les pays, la Principauté est confrontée au fait que les tendances et typologies de blanchiment de capitaux évoluent rapidement. Les standards internationaux sont en perpétuelle évolution. La cadence est telle qu’il convient de mener régulièrement des réformes législatives et réglementaires. Un certain nombre d’entre elles ont en effet déjà fait l’objet d’un vote par le Conseil National en novembre 2022, notamment dans des domaines aussi importants que l’entraide judiciaire internationale, la saisie et la confiscation des instruments et produits du crime. D’autres textes seront très bientôt soumis à l’examen et au vote des élus dans le cadre de la session de printemps qui s’ouvre en avril prochain."

g Monaco cependant n’a cessé de faire des efforts, ce qui est reconnu par le rapport... Qu’est-ce qui manque encore pour donner entière satisfaction ?

JC : "Dans leur rapport sur Monaco, les évaluateurs ont notamment attiré l’attention sur : - l’importance de mieux cibler la supervision LCB/FT du secteur privé en se fondant sur l’approche par les risques, et de poursuivre les efforts en matière de sanction administrative ; - l’intérêt à d’exploiter davantage les renseignements financiers pour augmenter le nombre d’enquêtes, de poursuites et de condamnations pour blanchiment de capitaux ; - l’indispensable alignement des pratiques en matière de confiscation des avoirs ou des produits des infractions avec celles prises en matière de saisie. Le rapport reconnaît en revanche « le travail considérable entrepris par Monaco dans l’identification des risques de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme », et la capacité de la cellule de renseignement financier monégasque (SICCFIN) « à produire des analyses de haute qualité ». Par ailleurs, les besoins en matière de collecte de données, d’outils et de compétences sont sans cesse plus pointus et plus importants. Ces exigences accrues ont pu logiquement ralentir et retarder le processus de mise en conformité du dispositif national de lutte contre le BC/FT et avoir des répercussions sur son efficacité. Concernant Monaco, ce n’est pas un dysfonctionnement global du dispositif LCB/FT national, mais l’addition de points d’observations sur différents aspects pris dans leur globalité qui est en cause. Je veux souligner qu’aucune affaire en matière de blanchiment ou de financement du terrorisme ayant eu un quelconque retentissement ces dernières années n’a concerné ou impliqué la Principauté."

g Eviter de se retrouver sur une liste grise paraît prioritaire pour notre image et notre réputation. Cette normalisation, si elle est réussie, sera-telle, selon vous - gommant certaines spécificités - un handicap ou au contraire un plus pour l’attractivité de notre place financière ?

JC : "Le défi est réel, mais tout est en place pour mener à bien ce projet essentiel pour la Principauté. Des ressources et compétences additionnelles sont mobilisées, la dynamique est engagée, la motivation des équipes est forte, et tous feront en sorte que les objectifs soient atteints dans les délais prescrits. Une chose est cependant certaine : la conformité aux meilleurs standards internationaux est forcément un avantage, pas un handicap, pour une place bancaire et financière comme Monaco. Cela fait partie de la feuille de route que le Souverain a, dès Son Avènement, fixée pour Son Pays."

* Conseiller de Gouvernement - Ministre des Finances et de l'Économie

5 N° 225 • Mars 2023
LE RAPPORT MONEYVAL © Photo DirCom Michael Alesi

Brigitte Boccone-Pagès

La présidente : "L’Union nationale est en marche, dans l’unité des institutions

POLITIQUE

Les premiers pas d’une législature sont toujours importants. Le ton est donné et les priorités sont fixées. La composition des commissions comme leur intitulé donne le tempo du programme législatif dans son partenariat institutionnel avec le Gouvernement. Cette rentrée n’a pas dérogé à la règle. Plusieurs points sont à remarquer. Tout d’abord pour la première fois une femme est présidente suite au vote des Monégasques en faveur de la liste qu’elle menait. Brigitte Boccone Pagès était donc légitimement émue et fiére. « Aujourd’hui, après avoir été élue par mes collègues pour la première fois le 6 octobre dernier, je deviens la première femme à présider le Conseil National suite aux élections nationales. » Ces élections ont une particularité forte. Certes, il y avait deux listes mais une seule a obtenu des élus, la totalité de ses candidats. Cela ne s’était pas produit depuis 25 ans. Pas de liste unique et pas non plus de liste uniforme puisque toutes les sensibilités représentées dans l’assemblée précédente se sont retrouvées dans le cartel L’Union. « L’union nationale est le résultat des urnes cette fois, et non plus seulement le fait de rapprochements responsables et utiles au pays », a souligné la présidente. Ce résultat incontestable s’est traduit cependant par une baisse de la participation de près de 13 points. Curieusement la liste battue - « Nouvelles idées pour Monaco » - n’a jamais remis en cause la légitimité des vainqueurs. En revanche, Horizon Monaco - qui n’a pas présenté de candidats ! - dans un communiqué relativise le résultat, insiste sur les abstentions, et fait appel à plus de proportionnelle pour rendre incontournable la représentation des minorités en lice. La présidente a voulu étouffer dans l’œuf tout faux procès en légitimité. « Permettez-moi à ce stade un rappel à ceux qui voudraient remettre en cause la légitimité du scrutin du 5 février dernier. Vous connaissez mon franc parler, vous savez que je ne suis pas du genre à me laisser faire ou à me faire critiquer sans réagir. Je dis à ceux qui s’amusent avec les chiffres d’une participation meilleure qu’attendue dans le contexte électoral que nous avons connu, à ceux qui n’ont que l’aigreur comme moteur, que nul n’empêche les compatriotes de se présenter aux élections démocratiques de leur pays. Encore faut-il en avoir le courage et un début de légitimité pour oser franchir le pas. » D’autres à ses côtés font remarquer que jamais des élus n’ont obtenu autant de suffrages, ce qui est aussi vrai que la baisse non négligeable - tout de même - de la participation... Quant à la vivacité de l’Union Nationale, elle a été mise en avant dès le début de la législature. Le geste le plus fort a été la nomination à la vice-présidence de Jean-Louis Grinda (voir encadré), chef de file d’un parti de l’ancienne

PERSONNAGE

minorité parlementaire. L’un de ses proches, Christophe Brico, prend d’ailleurs logiquement sa suite à la Commission de suivi du Fonds de Réserve. Béatrice Fresko-Rolfo, elle tête de liste d’Horizon Monaco lors des élections précédentes, va assumer la présidence de la délégation monégasque à l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe.

Surprise : Jean-Louis Grinda à la vice-présidence

Le nouveau parlement a un nouveau vice-président. Il s’agit de Jean-Louis Grinda. C’est la logique de la stratégie de L’Union, semblerait-il : il remplace étonnamment Balthazar Seydoux qui redevient simple conseiller national, sans positionnement spécifique... Certes, Jean-Louis Grinda est un personnage notable à Monaco où il est reconnu pour divers talents. Une présence indiscutable avec des interventions toujours remarquées. De 2018 à 2023, il a été Président de la Commission pour le suivi du Fonds de Réserve Constitutionnel et la Modernisation des Comptes Publics avec le mouvement politique intitulé « Union Monégasque ». Il a été la tête de file de ce parti actif dans les minorités parlementaires, qui - comme Béatrice Fresko-Rolfo - a décidé de rejoindre L’Union derrière Brigitte Boccone-Pagès... Il est élu en 2013 conseiller national et à la Présidence de la Commission Environnement et Qualité de Vie. Réélu en 2018, il est nommé à la Présidence de la Commission pour le suivi du Fonds de Réserve Constitutionnel et la Modernisation des Comptes Publics. Particulièrement investi sur les avancées sociétales, il est à l’origine, notamment, de l’élaboration des lois sur le contrat de vie commune (CVC) et sur la dépénalisation de l’interruption volontaire de grossesse (IVG).

g Un homme politique, mais pas seulement...

Mais il n’est pas qu’un personnage politique. D’abord diplômé d’une licence en sciences économiques à l’université de Paris II, Jean-Louis Grinda a ensuite consacré sa carrière à l’Opéra. Une passion familiale, un univers dans lequel il baigne depuis son enfance. Son talent artistique et managérial ont fait de lui un Directeur d’Opéra, d’abord au Grand Théâtre de Reims en 1986, à l’Opéra Royal de Wallonie à Liège en 1996, à l’Opéra de Monte-Carlo à partir de 2007 (et ce pendant plus de 15 ans) et enfin, aux Chorégies d’Orange depuis 2016. Jean-Louis Grinda s’essaie également, avec réussite, en tant que metteur en scène. Il a depuis réalisé plus de 40 opéras et comédies musicales à l’étranger. Ainsi, Jean-Louis Grinda est devenu le nouveau numéro 2 de cette nouvelle législature. On peut lui faire confiance pour imposer sa marque et son style sans jamais renoncer à des différences dans le respect de la cohésion souhaitée par la présidente. Il sera une aiguillon, c’est sans doute d’ailleurs ce qui est attendu de lui, au-delà de sa participation aux avancées du programme législatif qu’il a défendu pendant toute la campagne électorale. (P.Z.)

6 N° 225 • Mars 2023
POLITIQUE & SOCIETE
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prend les commandes

institutions et dans l’esprit d’un partenariat institutionnel entre le Gouvernement et le Conseil National"

au pluriel, l’autre à l’urbanisme durable et aux grands travaux… Comme nous l’avions déjà indiqué à de nombreuses reprises à la fin du mandat précédent, il est grand temps de sortir du temps des études pour passer à l’action et au temps des décisions structurantes pour notre pays. Il en va de notre attractivité, notamment sur le plan professionnel, pour continuer d’attirer les salariés dont nous avons besoin pour faire vivre notre économie. »

g Les relations institutionnelles

La Présidente ne pouvait pas ignorer bien sûr les rapports institutionnels : « L’Union nationale est en marche, dans l’unité des institutions et dans l’esprit d’un partenariat institutionnel entre le Gouvernement et le Conseil National. Être partenaires nécessite de la loyauté, dans les deux sens. Je le souhaite ardemment pour que notre relation institutionnelle, Monsieur le Ministre, soit sans cesse au beau fixe. » La réponse du Ministre d’Etat à Madame Boccone-Pagès a été aussi aimable que détaillée avec déjà des indications sur l’état d’esprit du Gouvernement comme sur sa volonté de garder l’initiative dans certains domaines de sa compétence tout en respectant le partenariat institutionnel. De l’avis général chacun a pris ses marques dans une volonté de dialogue. Mais c’est une nouvelle assemblée qui est au côté du gouvernement. Elle représente toutes les sensibilités politiques majeures, c’était son but, avec un score indiscutable dans une participation en baisse avec une seule liste représentée ce qui l’oblige au respect de la diversité des sensibilités. Le respect des relations institutionnelles, le respect du vote des monégasques, le respect des spécificités dont la priorité nationale : le respect est bien le mot clé de ce début de législature...

La liste des présidents des 12 commissions

Les Conseillères Nationales et les Conseillers Nationaux, réunis en Commission Plénière d’Étude au lendemain de l’installation du nouveau Conseil National, ont élu les présidents de commissions permanentes et spéciales, et désigné les représentants de l’Assemblée dans les divers groupes de travail mixte avec le Gouvernement.*

g Le défi européen

L’Europe s’annonce comme le grand défi de la législature : au-delà de Moneyval et du Conseil de l’Europe, se poursuivent les négociations sur l’éventuelle association avec l’Union Européenne. « Préserver notre modèle économique et social, voici l’une des missions essentielles de notre Assemblée, au moment où nous suivons autant que nous le pouvons, l’évolution de la négociation d’un éventuel accord d’association avec l’Union Européenne. Nous serons là pour que Monaco ne courbe pas l’échine, nous serons là pour protéger notre communauté nationale de toute atteinte à ce qui fait son ADN, nous serons là pour défendre pied à pied chaque élément constitutif de notre modèle économique et social, ce modèle envié de beaucoup, et forcément parfois incompris. Les lignes rouges ont été rappelées à plusieurs reprises par le Prince Souverain. Le Conseil National sera à Ses côtés pour les défendre. Les Monégasques comptent sur nous pour défendre la priorité nationale, la libre installation pour les Nationaux et leur accès aux professions réglementées. Ils nous demandent de préserver notre modèle économique et social avancé. Nous devons tenir nos positions pour qu’aucun accord qui serait de nature à attaquer ce modèle ne fasse l’objet d’une éventuelle autorisation de ratification par le Conseil National. Autrement dit, c’est en amont que nous devons agir. Je ne veux pas croire que le Gouvernement pourrait nous déposer un projet de loi non conforme à cette préservation indispensable », martèle la présidente.

g Le message des commissions

La composition des commissions a apporté des précisions. Fabrice Notari reste à l’international renforcé par le très déterminé Régis Bergonzi, lui, au suivi des négociations européennes. Les femmes montent en puissance dans les présidences et les responsabilités Elles seront à la manœuvre pour la qualité de la vie, le logement, la jeunesse et le sport, comme dans la Commission de la Famille et de l’Egalité dénomination nouvelle proposée par la présidente. Il faut noter aussi la reconnaissance du travail de Franck Julien qui va présider la commission majeure pour les relations avec le gouvernement et les débats budgétaires, la Commission de l’Economie et des Finances. Il laisse la numérique - qu’il a porté précédemment - au nouvel élu Nicolas Croesi. Un point important est celui de la qualité de la vie : « La mobilité sera donc au cœur de notre action, comme le développement harmonieux et efficace de l’urbanisme dans notre pays. C’est la raison pour laquelle la Commission de l’environnement et de la qualité de vie se verra soutenue désormais, si vous en êtes d’accord mes chers collègues, par deux vice-présidences : l’une consacrée aux mobilités

g Commission des Finances et de l’Économie Nationale

Président : Franck JULIEN

Vice-Présidente pour le commerce et l’attractivité : Corinne BERTANI

Vice-Président pour les entreprises et l’innovation : Roland MOUFLARD

g Commission des Intérêts Sociaux et des Affaires Diverses

Président : Franck LOBONO

g Commission de Législation

Président : Thomas BREZZO

g Commission des Relations Extérieures

Président : Fabrice NOTARI

g Commission de l’Éducation, de la Jeunesse et des Sports

Présidente : Mathilde LE CLERC

g Commission du Logement

Présidente : Maryse BATTAGLIA

g Commission des Droits de la Famille et de l’Égalité

Présidente : Christine PASQUIER-CIULLA

g Commission de la Culture et du Patrimoine

Président : Guillaume ROSE

g Commission Environnement et Qualité de vie

Présidente : Nathalie AMORATTI-BLANC

Vice-Présidente pour les mobilités : Karen ALIPRENDI

Vice-Présidente pour l’urbanisme durable et les grands travaux : Jade AUREGLIA

g Commission pour le Développement du Numérique

Président : Nicolas CROESI

g Commission pour le suivi de la Négociation avec l’Union Européenne

Président : Régis BERGONZI

g Commission pour le suivi du Fonds de Réserve Constitutionnel et la Modernisation des Comptes Publics

Président : Christophe BRICO

* Toutes les présidences de commissions et les postes de délégués ont été votés à l’unanimité des 24 Conseillers Nationaux.

7 N° 225 • Mars 2023 Boccone-Pagès
INSTALLATION DU NOUVEAU PARLEMENT
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ORGANIGRAMME

Qu’est-ce que la finance durable ECONOMIE & FINANCE

La finance durable est un terme générique qui désigne des pratiques qui prennent en compte des critères « extra-financiers », en plus de critères financiers, dans l'analyse, la sélection et la gestion des investissements. La SFDR ou « Sustainable Finance Disclosure Regulation», considère un investissement comme durable s’il a une activité économique qui contribue à un objectif environnemental ou social. C’est également le cas si l’investissement favorise le capital humain ou des communautés économiquement ou socialement défavorisées. Il ne doit pas causer de préjudice important à aucun de ces objectifs et doit s’appliquer selon les pratiques de bonne gouvernance. Par exemple, Les indicateurs de PAI (Principal Adverse Impacts, appelées principales incidences négatives) servent à démontrer l’absence de préjudice significatif et comprennent un minimum de 16 indicateurs dont au moins 9 environnementaux et 5 sociaux.

ECONOMIE

g Pourquoi la finance durable est-elle aujourd'hui nécessaire ?

La finance durable permet de donner du sens à ses investissements en favorisant notamment la transition vers une économie bas-carbone, en investissant dans des projets écologiques et en soutenant des entreprises responsables. L’investissement ESG peut avoir plusieurs avantages : gérer les risques, générer plus de performance et avoir un impact positif.

g Qu’est-ce qu’un fonds à impact ?

Les fonds à impact sont des fonds d’investissement orientés vers des causes sociales et environnementales. La réglementation SFDR encadre la finance durable et les fonds à impact en Europe. Elle est entrée en vigueur en mars 2021 et inclus les fameux articles 8 et 9 qui statuent sur la divulgation des informations relatives au financement durable. Les gestionnaires d’actifs se doivent donc de divulguer un certain nombre de paramètres environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). Ils doivent également publier les caractéristiques et les objectifs de durabilité de leurs fonds.

g Quelles spécificités différencient les fonds article 8 et article 9 ?

Les fonds de l’article 8 ou « verts clairs » utilisent des critères de durabilité dans leur processus d’investissement. Ils utilisent des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) pour écarter ou sélectionner des investissements, parallèlement à leurs analyses financières et de marché existantes. Les fonds de l’article 9 ou « verts foncés » ont un objectif de durabilité pour leurs investissements, en plus d’intégrer les critères ESG, et étudient réellement leur impact. Ces fonds visent donc à avoir une incidence réelle positive sur l’environnement. La réglementation étant récente, elle semble ne pas avoir été comprise de la même manière par les différentes sociétés de gestion. Les fonds article 8 ne pratiquent pas tous l’exclusion. D’autres appliquent des thèmes durables tels que la diversité des genres, le changement climatique, la perte de la biodiversité, ou la gestion de l’eau.

g Les labels

Il est probable que les entreprises et les fonds devront se conformer à un nombre croissant d'exigences en matière de classification des produits au cours des prochaines années, jusqu'à ce qu'un label écologique européen entre en vigueur. Il existe déjà quelques labels « verts » en Europe, notamment le « Nordic Swan » (basée en Suède et créé en 1989), le « Luxflag » (créé en 2011 au Luxembourg). Pour qu’un fonds soit labelisé « LuxFlag », il doit : 1. Investir au moins 75% de son portefeuille dans des secteurs liés à l'environnement. 2.Incorporer des considérations ESG dans le processus de décision d'investissement. 3.Chercher à délivrer un retour sur investissement.

g Contexte actuel

Au 31 décembre 2022, la masse sous gestion des fonds classés articles 8 ou articles 9 s’élevait à 4’600 milliards d’euros et représentait 55% des fonds réglementés en Europe

Les sociétés des gestion européennes, soucieuses d’offrir des produits labélisés « green » à leur clientèle attirée par la finance durable, ont parfois classifié leurs fonds « article 9 », à tort, et se voient aujourd’hui dans l’obligation de rebrousser chemin et de reclassifier leur fonds « article 8 ».

g Conclusion

Les investisseurs sont de plus en plus soucieux de l’impact que peuvent avoir leurs investissements et la réglementation tend à leur apporter l’information nécessaire pour les conforter dans leurs choix. La gestion ESG est un sujet en constante évolution, et les instances dirigeantes tentent de répondre aux demandes de clarification afin d’éviter le « green washing » et de ne pas limiter l’investissement durable à un argument marketing. Le mouvement vers les fonds à impact semble bien amorcé. Il ne reste plus qu’à tendre vers plus de transparence pour permettre de différencier les stratégies de durabilité et leur impact réel.

8 N° 225 • Mars 2023
* Analyste financier indépendant spécialisé dans la sélection de fonds. tcrovetto@tcsf.mc / 06 80 86 83 11
Source Morningstar

Printemps des Arts n°2 signé Mantovani

ACTUALITE

Chaque année à l’arrivée du Printemps quelques 300 artistes sont invités, une trentaine de concerts donnés, plus de 10.000 spectateurs et une centaine de journalistes accrédités : presse écrite, audiovisuelle et internationale. Le compositeur et Chef d’orchestre, Bruno Mantovani, dévoile les grands moments de sa 2ème édition à la tête de cet événement pluriculturel, créé dans les années 70, qui se déroulera du 8 mars au 2 avril 2023… g Bruno Mantovani commente l’affiche 2023 « Lors de cette édition nous recevrons Michel Dalberto, monument du piano français et le quatuor Diotima, formation reconnue comme l’une des meilleures du genre, qui auront carte blanche au festival. La musique américaine sera à l’honneur dans sa diversité esthétique, de Charles Ives à Steve Reich en passant par un hommage au trompettiste de jazz Chet Baker. Des formations aussi prestigieuses que l’Orchestre de la BBC ou l’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo et des solistes de renom comme Philippe Bernold ou Thomas Ospital proposeront des oeuvres allant de la musique ancienne jusqu’à la création contemporaine. La peinture de Robert Guinan, la poésie d’Anna Akhmatova et de Maya Angelou, les textes de Pierre Michon (recité par Laurent Stocker), le cinéma de Man Ray, dialogueront avec les univers sonores les plus divers. Avant et après-concerts seront l’occasion d’échanger avec le public et de poursuivre la réflexion sur la question de l’évolution stylistique des compositeurs initiée lors de la précédente édition… ». g La philosophie de la formule : « Ma fin est mon commencement » - Opus 2

L’accroche « Ma fin est mon commencement » : Opus 2 pose la question de l’évolution stylistique elle trouvera des réponses chez des compositeurs qui ont été peu joués dans l’histoire récente du Festival. Nous aurons l’opportunité d’écouter l’intégrale de l’oeuvre pour violoncelle et piano de Gabriel Fauré par Aurélien et Denis Pascal, les dix Sonates pour piano signées Alexandre Scriabine par Varduhi Yeritsyan ou de voyager a travers l’immense corpus pianistique de Franz Schubert avec Michel Dalberto, artiste a qui sera consacrée une carte blanche.

g La musique américaine, invitée spéciale du Festival…

L’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo donnera la monumentale Troisième Symphonie d’Aaron Copland sous la direction de Case Scaglione alors que l’ensemble TM+ réunira dans un même concert deux créateurs aux langages diamétralement opposés : Elliott Carter et Steve Reich dont on pourra entendre le chef-d’oeuvre City Life. Un hommage sera rendu au plus français des trompettistes : Chet Baker.

g Concert d’ouverture le mercredi 8 mars à 20h à l’Auditorium Rainier III

Au programme des oeuvres de Steve Reich, César Franck, Anton Bruckner. Au piano : Michel Dallberto, aux percussions : Julien Bourgeois et Bruno Mantovani. A la direction de l’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo son Chef en titre : la Maestro Kazuki Yamada. Concert de clôture : dimanche 2 avril à 18h dans l’enceinte du Musée Océanographique. A l’affiche : le Quatuor Diotima, dans des œuvres de György : Quatuor à cordes N° 2 ; Bela Bartok : Quatuor à cordes N° 1 en la mineur. op 7 ; Steve Reich : Different train. La soirée sera suivie du traditionnel cocktail de Clôture… (Navettes gratuites reliant les Communes de la ligne Nice-Menton aux lieux des concerts)

g Programmation complète et inscription sur : www.printempsdesarts.mc ou à la billetterie de l’Opéra de Monte-Carlo

Un mois d'avril littéraire à Monaco !

Le mois d’avril fait la part belle à la page culturelle et particulièrement à la page littéraire à Monaco. Il y a le salon du livre et une conférence autour de la Francophonie. La 12éme édition du salon du livre, les 15 et 16 avril prochain, se tiendra pour la deuxième année dans le cadre très adapté du Grimaldi Forum.150 auteurs, un gros chiffre pour un salon, ont répondu à l’appel d’Yvette Gazza-Cellario présidente historique de cette manifestation dans l’activité culturelle des Rencontres littéraires Fabien Boisson. Les auteurs sont très variés et nombre d’entre eux sont connus et reconnus des lecteurs. Ces lecteurs apprécient aussi la forte présence dans ce salon - maintenant reconnu au-delà des frontières de Monaco - de plumes locales qui côtoient les plus grands.- Bernard Werber- Pierre AssoulineMemona Hitterman- Jean-Louis Debré- Emmanuelle Seigner. Le 3 avril une autre manifestation mettra le livre à l’honneur co-organisée par le Comité d’entraide des Français de Monaco de la dynamique Michelle Mauduit et de la section monégasque de l’Union de la presse francophone, l’événement mettra en lumière l’écriture francophone au féminin. L’invitée de cette conférence au Théâtre des variétés sera la présidente du Parlement des femmes écrivains francophones : Fawzia Zouari (photo). Essayiste et romancière tunisienne, Fawzia Zouari est née dans le Nord-Ouest de la Tunisie et vit à Paris depuis 1979. Docteur en littérature comparée (Sorbonne Nouvelle), elle a travaillé à l'Institut du monde arabe avant d'intégrer le journal Jeune Afrique. À son actif une vingtaine de romans et essais dont La Caravane des chimères (1990), Ce pays dont je meurs (1999), La Retournée (2002), Le Voile islamique (2002), La deuxième épouse (2006), Je ne suis pas Diam’s (2015), Le Corps de ma mère (2016), Molière et Shéhérazade (2019), Valentine d'Arabie (2020), Par le fil je t'ai cousue (2022). Fawzia Zouari a reçu plusieurs distinctions dont le Prix des cinq continents de la francophonie, le Grand Prix littéraire de Provence et le Comar d’Or de Tunisie. En 2019 elle est faite Chevalier de l'Ordre des Arts et des Lettres de la République Française. Un beau mois pour les amis du livre et de la littérature française et francophone à Monaco. (P.Z.)

☞ Beausoleil : 24ème Festival de Musique de chambre au Centre Culturel Prince Jacques du 4 au 25 mars. Au programme une large palette de compositeurs de musique de chambre : Mozart, Haydn, Beethoven, Schubert, Debussy, Ravel à l'honneur, inter- prétés par des artistes internationaux. Concert exceptionnel vendredi 17 mars avec l’Or- chestre Symphonique de San Remo dirigé par le Chef d’orchestre Giancarlo de Lorenzo, les artistes invités : Claudia Angélica (photo), Machuca, Michel Bourdoncle et Mathis Cathignol.

☞ Monaco : Présentation à la presse dans les salons du Monte-Carlo Bay : David Massey, Directeur du tournoi, a dévoilé les grandes lignes de la 116ème édition du Rolex Monte- Carlo qui se déroulera du 8 au 16 avril, présidé par Mlle Mélanie-Antoinette de Massy. Après avoir présenté une brève rétrospective de l’édi- tion 2022 marquée par la deuxième victoire consécutive de Stefanos Tsitsipás. David Massey a annoncé que le coup d’envoi devrait être donné par le tenant du titre, lors d’un tirage au sort à l’Hôtel Hermitage, le vendredi 7 avril à 17h. Site officiel www.rolexmontecarlomasters.mc

☞ Monaco : 50ème anniversaire de la mort de Dino Buzzati : la Dante rend hommage à l’écrivain, journaliste, peintre « subtil enquê- teurs d’âmes ». L’acteur, metteur en scène Gioele Dix fait revivre Buzzati à travers « La course derrière le vent : Dino Buzzati ou l’enchantement du monde » qu’il a écrit et inter- prète. Un voyage théâtral grâce auquel, Gioele Dix parle (aussi) de lui-même, de ses goûts, de ses angoisses, de son impatience comique, avec l’ironie et le goût du paradoxe auxquels il a habitué son public. Sur scène avec lui Valentina Cardinali - Spectacle En Italien- Mercredi 1er mars au Théâtre ses Variétés.

☞ Cap d'Ail : 22ème Bourse Philatélique, numis- matique, cartophile et placomusophile le dimanche 5 mars de 9 h à 17 h, avec le concours de l’asso- ciation des cartophiles de Monaco. Un univers empreint d’histoire invitant les amateurs et grands collectionneurs à se réunir à la base nautique : pièces, cartes postales, et autres plaques de muse- let. À cette occasion, découverte de l’exposition sur le Prince Albert Ier, présentée par l’association cartophile de Monaco. Renseignements Bureau d’information touristique de Cap d’Ail au 04 93 78 02 33.

☞ Monaco : Du 29 janvier au 5 février, Jean- Christophe Maillot s'est rendu en Suisse pour une édition du Prix de Lausanne. L'institution, qui a fêté cette année ses 50 ans, a désigné le Chorégraphe-Directeur des Ballets de Monte-Carlo

Président du Jury. Dans le cadre du prestigieux

Gala des Étoiles l'Étoile Olga Smirnova a inter- prété un pas de deux, extrait de son ballet « Casse Noisette » (2013) - Carlo. Kitzuki Matsuyama, jeune danseur japonais, vient de rejoindre la Compagnie. Kitzuki a dansé deux ans au ABC- TOKYO. Il a suivi sa formation à l'ABS-TOKYO puis à l'Académie du Ballet National de Vienne.

☞ Monaco : Depuis 2014, la Direction des Affaires Maritimes (DAM), la Direction de l’Environnement (DE) et la Société d’Exploi- tation des Ports de Monaco (SEPM) font appel à la société Ecocéan pour installer des « Biohut » dans les ports de la Principauté : le procédé permet de protéger les larves des prédateurs qui ont ainsi plus de chance de survivre et de contri- buer à l’accroissement des populations adultes. Une efficacité attestée par les rapports biannuel de la société BIOTOPE qui ont relevé la présence de 416 poissons de 12 espèces différentes et d’une faune développée et variée. Un partenariat, renouvelé pour quatre ans.

☞ Monaco : Sous l’impulsion de André J. Campana, Adjoint au Maire et Délégué au Jardin Exotique, la Mairie propose des ateliers de compositions de plantes succulentes au sein de la Boutique (le jardin étant fermé pour travaux) du lundi au vendredi à 10h et 14h. Ces ateliers sont à destination de tous (les enfants de - de 7 ans doivent être accompagnés) au tarif de 10€ (hors pot et plantes succulentes), sur réservation obligatoire (Les participants sont invités à venir munis de leur pot). Le cas échéant, il demeure possible d’en acheter sur place. A travers ce nouveau projet, l’Institution Communale confirme une fois encore sa volonté de transmettre le savoir-faire de ses équipes au plus grand nombre. Réservations : +377 93.15.29.80

☞ Monaco : Dans le cadre de l’opération #8MarsMonaco, le Comité pour la promotion et la protection des droits des femmes, en collabo- ration avec la Direction de l’Education Nationale de la Jeunesse et des Sports :100 enfants de classes de CE1 ont participé à la création d’une œuvre collective de l’artiste Mr One Teas por- tant sur la thématique : « Les femmes et le sport vus par le prisme de la nouvelle généra- tion ». L’opération #8MarsMonaco sera également visible sur les réseaux sociaux et en ville, notamment à proximité du Stade Louis II.

☞ Monaco : Le jeudi 2 février 2023, l’Accord

RAMOGE a tenu la 55ème réunion de sa Commission. Celle-ci était présidée par Isabelle Rosabrunetto, Directeur Général du Département des Relations Extérieures et de la Coopération. Au terme de la réunion, Isabelle Rosabrunetto, Présidente de la Commission, a tenu à rendre hommage au Secrétaire Exécutif de l’Accord, Mme Anne Vissio, dont c’était la dernière participation es-qualité et a transmis la Présidence à S.E. M. Laurent Stefanini, Ambassadeur de France à Monaco, pour le nouveau biennium. M. Pierre Bouchet de la délégation monégasque a pris la Présidence du Comité Technique, suc- cédant à Mme Tiziana Chieruzzi de la délégation italienne.

☞ Monaco : Le bao-pao® installé à l’Acadé- mie Rainier III*… Le Maire, son Adjoint Karyn Ardisson Salopek, Déléguée à l’Aca- démie Rainier III, son Directeur, Jade Sapolin, a accueilli Hervé Colozier et son épouse pour une réception en l’honneur de leur don d’un bao-pao® à l’établissement. Cet instrument d’expression musicale révo- lutionnaire est accessible aux personnes possédant une faible capa- cité de mouvement afin de faciliter leur apprentissage de la musique.

* Baguette Assistée par Ordinateur / P.A.O. : association la Puce À l’Oreille (du nom de l’association marseillaise qui diffuse l’instrument). Le bao-pao® a été conçu par Jean Schmutz, ingénieur et éducateur spécialisé. Plus d’infos : www.bao-pao.com Renseignements sur le parcours adapté : Académie Rainier III – tél. (+377) 93 15 28 91

10 N° 225 • Mars 2023
✲ MONACO ET ALENTOURS ✲ La Monaco Run - organisée par la Fédération Monégasque d’Athlétisme - le samedi 11 février a célébré sa 13ème édition : 170 coureurs - dont une trentaine de l’école d’Athlétisme de l’AS Monaco - ont participé aux traditionnels 1 000 m sur le Port Hercule. L’épreuve phare de la compétition, le 5 km Herculis, a vu le triomphe du Français Jimmy Gressier qui a battu le record d'Europe du 5 km en 13'12'' ! © Photo DR L'ACTUALITE Copyright © 2023 Global Media Associates Sas - Piazzale Caduti della Montagnola 48 - 00142 Rome Mensuel édité par GLOBAL MEDIA ASSOCIATES Sas Rédaction : “Le Beausoleil de Monaco” 6, bd de la Turbie 06240 Beausoleil Tél. +33 09.50.79.90.84 Fax +33 09.55.79.90.84 email laprincipaute@yahoo.fr http://www.laprincipaute.net Directeur de Publication Roberto Volponi Rédacteur en Chef Patrice Zehr Rédacteur en Chef Adjoint Pierre-Yves Reichenecker Avec la collaboration de Lisa Arquette Amanda Coutelle Pierre Dévoluy Pascale Marcaggi Andrea Noviello Pierre-Alain Martini Alan Parker-Jones Photos Direction Communication Claudia Albuquerque Thierry Carpico Murielle Gander Cransac Philippe Lombard Projet graphique GMA Studio Design Relations Publiques Mary Coles Promotion & Publicité Chantal Garry Dessinateur Jean-Jacques Beltramo Diffusion Monaco & PACA SEC Cour Anc. Gare SNCF Impression Tipografia San Giuseppe Taggia (IM) N° de Commission Paritaire : 0522U81608 La photographie du mois
LIVRE
SALON DU
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Solange Podell et Marlon Brando

Une lettre restée secrète enflamme les enchères. Ecrite à la photographe Solange Podell, qui l’a conservée précieusement à Monaco jusqu’à son décès en 2020, cette missive a réapparu aux États-Unis il y a quelques semaines sur le site RR Auction (NDLR).

« Chère Solange

Afin que tu ne me considères pas comme un total mufle, je t’écris cette lettre pour t’expliquer qu’en raison d’un tempérament frivole, instable et inconstant, je ne souhaite pas t’humilier et dégrader tes sentiments et te voir seulement en fonction de mes humeurs... »

Ainsi commence une lettre de rupture, restée confidentielle jusqu’ici, et rédigée en 1949 à New York. Après une romance qui s’étiole et qui s’envole, c’est la mise aux enchères de cette missive qui s’envole aux États-Unis en février 2023, atteignant la somme de 8000$. La raison d’un tel engouement ? Elle fut écrite de la main d’une des icônes du cinéma les plus emblématiques des années 50. Le lien entre cette lettre rédigée à New York et Monaco ? Elle fut adressée à Solange Podell, disparue le 3 mars 2020, et bien connue à Monaco pour avoir été photographe officielle pour le Tourisme de la Principauté durant la décennie 70, à la demande de la Princesse Grace. Avant de s’installer sur le Rocher, Solange eut une vie d’artiste. Ses pas de danseuse, traçant le chemin de ses rêves d’actrice, finissent par fouler le Sunset Boulevard en 1947. Ne trouvant pas de rôle, elle quitte Hollywood avec en ligne de mire Broadway. Sur les conseils de son professeur d’art dramatique, Solange vient applaudir cet artiste qui commence à faire parler de lui sur les planches new-yorkaises. « - Il t’aidera, a-t-on dit à Solange. Il te sera de bon conseil. » Le jeune acteur joue sur scène dans l’une des pièces phares des productions américaines, dirigée par Elia Kazan. Les critiques dithyrambiques vont l’élire l’acteur le plus prometteur de Broadway pour son rôle au théâtre dans Un tramway nommé désir de Tennessee Williams. Il est séduisant. Il s’appelle Marlon Brando. Le cinéma n’a pas encore capturé son image, ce qui ne saurait tarder. En attendant, les deux tourtereaux se voient régulièrement.

Tende et Limone mieux reliées

Al’initiative de la Région Sud, la navette ferroviaire reliant Tende à Limone (Italie) est pérennisée. Six allers-retours quotidiens seront mis en place par la société transalpine Trenitalia jusqu’à la fin du mois d’avril. « Mieux coordonner les services de transports ferroviaires transfrontaliers et transrégionaux », tel était l’objectif de réunion drivée par la Région Sud zn décembre dernier à Nice. Une réunion à laquelle ont participé les trois vice-présidents de Ligurie, du Piémont et de Provence-Alpes-Côte d’Azur pour évoquer notamment la ligne ferroviaire de la vallée de la Roya, « tant du point de vue de l’amélioration des infrastructures que du développement des services ». Concrètement, cette rencontre a permis de fixer le renouvellement de la navette mise en place entre Tende et Limone. Drivée par l’opérateur italien Trenitalia, cette dernière réalisera six allers-retours quotidiens, soit 12 navettes par jour. Gratuit pour les usagers, le dispositif est pris en charge par la Région Sud et la Région du Piémont à hauteur de 50% chacun, soit 700.000 €. Le dispositif doit permettre de « faciliter l’acheminement des collégiens français pour pratiquer le ski à Limone, et celui du personnel italien pour se rendre à l’hôpital de Tende ». Les navettes cesseront normalement leur activité fin avril, date prévue de la réouverture du tunnel entre les deux pays.

Brando étudie ses scènes, s’enfouit dans ses personnages de théâtre, lit les scripts qu’on lui propose, répète. Quelquefois sans échanger beaucoup de paroles, Solange à ses côtés. Le silence laisse parfois place au rythme hypnotique des percussions lorsque Marlon apporte son ensemble de bongos au restaurant. Ce sont des balades dans la campagne du New Jersey, sur la moto de Marlon, Solange calée à l’arrière, enserrant la taille du futur jeune premier. L’année 1949 voit une page se tourner sous la forme d’une lettre de rupture. Les sirènes du cinéma appellent Brando à l’autre bout du pays. Il crèvera bientôt l’écran dans l’adaptation cinématographique de la pièce. Brando ne cède pas qu’aux sirènes d’Hollywood mais aussi au chant de celles qui, nombreuses, hantent ses nuits

« …Accepte s’il te plait cette lettre avec un cœur ouvert car elle est écrite avec la plus grande sincérité. Je suis désolé de ne pas avoir fait plus d’efforts pour être moins indulgent avec moi-même et ainsi un peu plus compatible. Mes intentions étaient entièrement scrupuleuses mais mes émotions malheureusement instables. Je me souviendrai de toi avec une tendre considération et gratitude. Quand nous nous verrons en France (peut-être en octobre) je suis certain que mon comportement sera un peu plus adulte.

Avec tendresse, Marlon »

Ainsi se termine la lettre d’un « homme nommé désir » et réputé pour ses nombreuses conquêtes. Cette lettre figure dans « Mademoiselle Trystram », la biographie dédiée à Solange Podell, sortie en 2016, et dans laquelle Brando fait l’objet d’un chapitre. Solange, bien que détaillant de nombreuses anecdotes sur sa complicité avec celui qui deviendrait un mythe, était néanmoins restée toujours très évasive quant à la nature de cette relation qu’elle qualifiait de « forte amitié ». Par respect, sa biographie la relatait ainsi, faisant l’impasse sur une pourtant évidente romance. Cette lettre, témoin d’une lointaine épopée romantique à New York, et gardée précieusement secrète pendant sept décennies à Monaco, affole la toile en ce début d’année, et, après avoir enflammé deux cœurs, enflamme les enchères et l’imagination, levant ainsi un pan inconnu de la vie de Brando. Peut-être pouvons-nous lire entre ces lignes, les mots, somme toute encore assez respectueux, d’un homme qui pourtant n’eut pas la réputation d’être toujours un tendre avec les femmes…

* Ecrivain, auteur d une biographie de Solange Podell intitulée Mademoiselle Trystram

11 N° 225 • Mars 2023
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B.Hamilton, autorisation S.Podell
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TRANSPORT

Au jour le jour chez Les Muses

Juin, Nicolas Kaczorowski, Ludovic Laroche, Etienne Launay, une troupe (d’où le changement de lieu) mise en scène par Jean-Laurent Silvi, signée Julien Lefebvre. L’histoire : au début du XXème siècle, l’Express d’Orient (futur Orient-Express) quitte la Turquie, déchirée par une guerre civile. A bord, on s’affaire pour satisfaire des passagers hauts en couleur comme Miss Cartmoor « la Sarah Bernhardt de Buffalo ». Policier oblige, on ne vous en dira pas plus ! A travers la presse : « Un suspens « so british » servi par une troupe complice. On rit beaucoup. » (Le Figaro) « Pistes, fausses pistes, rebondissements, l’aventure est menée à vive allure. Pas question de rater le train ! » (Le Canard enchaîné) - « C’est comme jouer au Cluedo avec de vrais personnages. Jubilatoire. » (Atlantico) (Dimanche 19 Mars à 15h30 - Théâtre des Variétés - Eventuelle séance supplémentaire à 18h00 - Tout public 1h35)

CULTURE

spectacles variés à l’affiche du mois de mars, et selon la profession de foi de la comédienne directrice du lieu : des œuvres classiques, contemporaines, teintées d’esprit, des spectacles musicaux, comiques mais toujours de bon goût… g Ma Vie en aparté : Théâtre contemporain Ecriture et mise en scène Gil Galliot, avec Bérengère Dautun et Clara Symchowicz. : Edwige, professeur de théâtre dirige une jeune comédienne dans « Phèdre ». On comprend très vite que cette héroïne a eu une implication dans la vie d’Edwige et que de ce secret il lui faudra se délivrer. Dans un jeu de miroir permanent les actrices naviguent entre réalité et fiction qui parfois n’ont plus de frontières. Le mot d’Anthéa : « Quelle fierté de recevoir une si grande comédienne que Bérengère Dautun ! Si j’aime tant cette pièce, c’est qu’elle est un hymne au Théâtre, aux comédiens. Elle est faite de passion, d’un zeste de master class, d’une pincée de suspens et d’un grand amour de la vie. Tour à tour intéressés, émus, amusés vous le serez en découvrant combien les leçons de théâtre peuvent être aussi utiles à la scène qu’à la ville ». (Jeudi 9, Vendredi 10 et Samedi 11 à 20h30, Dimanche 12 mars à 16h30 - 13/14 ans - 1h15)

Quatre

g La Contrebasse : Jean-Jacques Vanier seul en scène… Suite au triomphe de L’envol du pingouin le comédien est de retour chez Les Muses… Peu avant le succès mondial de son roman Le Parfum , Patrick Süskind avait écrit cette pièce : un musicien anonyme, contrebassiste dans un orchestre, attend la représentation, seul avec son instrument, ses rêves, ses frustrations artistiques et amoureuses, amplifiées par la pratique de la musique. Chef-d’œuvre d’humour grinçant, La Contrebasse, mise en scène de Gil Galliot, est le portrait d’un être humain dans ses grandeurs et ses petitesses, aux prises avec la machinerie sociale ici symbolisée par la hiérarchie de l’orchestre, lié à son instrument par une intime relation faite d’amour et de haine. C’est cette relation unique qui, au travers de la musique, parvient à le rattacher au monde. Le mot d’Anthéa :« Jean-Jacques Vanier donne à ce personnage toutes les émotions plurielles qui en constituent la profondeur et l’humanité. De la trempe des très grands humoristes comme Desproges, Devos ou Fernand Raynaud mais aussi des plus grands comédiens comme Buster Keaton ou Bourvil, Jean-Jacques nous offre un plaisir rare. » (Jeudi 23, Vendredi 24 et Samedi 25 à 20h30, Dimanche 26 Mars à 16h30 - A partir de 12 ans - 1h20)

g Les Voyageurs du crime : exceptionnellement au Théâtre des Variétés

Un voyage plutôt mouvementé en compagnie de Stéphanie Bassibey, Marjorie dubus, Céline Duhamel, Jérôme Fremy-Paquatte, Pierre-Arnaud

g L’Avare pour la Célébration des 400 ans de Molière : version Commedia dell’Arte ! Le choix d’Anthéa Sogno s’est porté sur l’Avare dans une mise en scène d’Alain Bertrand avec la collaboration de Carlo Boso: une adaptation dans le style commedia dell’arte avec chants, danses, pantomime, jeu avec le public. Ce sacré Harpagon tout en méprisant les désirs de ceux qui l’entourent, jusqu’à ses propres enfants, pense pouvoir s’acheter une douceur conjugale pour ses vieux jours. Harpagon, Frosine, Valère, font le délice des acteurs pour illustrer le sujet de l’argent, mais aussi de l’intolérance, du profit sans limite : en somme, toute la modernité de Molière est concentrée dans cet archétype de l’avare… La presse en a parlé : « Les applaudissements

Clotilde Courau en scène au TPG

Sur les planches du Théâtre Princesse Grace, en mars : Clotilde Courau, Gérard Darmon, Max Boubil, Guillaume de Tonquédec, Camille Aguilar, mais aussi mi-mars : Evelyne Buyle et Olivier Sitruk dans la pièce d’Oscar Wilde « L’importance d’être constant ». Le Théâtre Princesse Grace accueille le Festival Printemps des Arts de Monte-Carlo, le jeudi 30 mars avec « Rimbaud le fils » texte de Pierre Michon, une lecture-concert avec Laurent Stocke, récitant, Sociétaire de la Comédie Française et Camille Taver, pianiste improvisateur.

g Clotilde Courau dans « Une situation délicate » : une comédie d’Alan Ayckbourn Alan Ayckbourn, auteur anglais serait le plus joué dans son pays après Shakespeare (Bizarre ! Bizarre !), fait vivre ce chassé-croisé amoureux « férocement » drôle :.Tout commence sur le quai d’une station du RER B. Un jeune couple s’embrasse ardemment : Nicolas (Max Boublil) est si fou de Julie (Élodie Navarre) qu’il désire l’épouser sans plus attendre, mais Julie a un petit souci : elle a un amant pas ordinaire puisqu’il a vingt ans de plus qu’elle : Philippe (Gérard Darmon) marié à Marianne, une femme charmante (ClotildeCourau). « Sur le quai de la gare, Julie dit à Nicolas qu’elle doit rendre visite à ses parents à Bures-sur-Yvette. Un pieux mensonge… Quant à Gérard Darmon, il est plein d’autodérision dans ses bottes de jardinier amateur, boulevardier à souhait dans le rôle du vieil amant largué et du mari confondu ». Une adptation écrite dans les années 60, mise à la sauce parisienne de Gérald Sibleyras, (Mardi 21 mars à 20h)

g Après le triomphe de « La Garçonnière » : place à « Times Square » !

Le comédien Guillaume de Tonquédec retrouve le metteur en scène José Paul pour une pièce taillée à sa démesure, une soirée newyorkaise à la fois drôle et touchante. Un professeur d’art dramatique, qui a eu son heure de gloire mais qui désormais affectionne trop le whisky, va devoir coacher une actrice débutante qui rêve de décrocher le rôle principal de Roméo et Juliette. Deux mondes vont s’affronter, une jeune actrice pleine d’espoir et un comédien désabusé... Par son écriture le dramaturge Clément Koch nous plonge avec dans les secrets de fabrication du métier d’acteur. Le mot de l’auteur, Clément Koch : « J’ai voulu poser une histoire non pas d’acteurs, comme certains l’ont dit, mais de frères. Une relation, malgré l’usure du temps, forte et passionnelle que j’ai souhaité inscrire, dissimuler même, dans le rocambolesque d’une leçon magistrale de théâtre qui vous surprendra, je

» (Deux représentations : mardi 7 et mercredi 8 mars à 20h).

témoignent du bonheur ressenti par le public unanime. » (La Montagne) - « Jubilatoire. Fidèle à Molière, la compagnie Alain Bertrand réussit ce tour de force de nous faire rire d’un vieillard odieux, rongé par une pathologie qui désorganise sa propre famille : l’obsession de l’argent. Elle présente un spectacle qui a absolument tout pour plaire. Parents, amenez-y vos enfants. Enfants, amenez-y vos parents. » (Midi Libre). (Jeudi 30, Vendredi 31 Mars, Samedi 1er à 20h30 et Dimanche 2 Avril à 16h30 (A partir de 8 ans - 1h40) g Réservations : 45 boulevard du Jardin Exotique +377 97 98 10 93

SERIE

Haut les cœurs !

Les chroniques de St Mary est une série incroyable dans laquelle on plonge immédiatement et la tête la première. Tome après tome, on suit les aventures de Max et des équipes de St Mary sans jamais se lasser. Mieux encore, Jody Taylor réussi à apporter toujours plus de profondeur au récit, sans jamais s’essouffler. Dans ce dixième tome, intitulé Haut les cœurs !, on oscille entre le 16e siècle, le futur et le Crétacé. Emouvant et bien ficelé, on ne peut qu’attendre la suite… Avec impatience. Le livre 11 parait ce mois de mars. Ne le ratez pas. Dans ce dixième tome, il s’agit de sauver St Mary. C'est-à-dire mettre un terme aux vilenies de Clive Ronan, celui qui veut la peau de l’Institut et de la directrice du département d’Histoire, Madeleine Maxwell alias Max. Et Max c’est un tempérament. Casse cou version bulldozer … consommatrice de thé en quantité industrielle. Elle est anglaise n’est-ce pas ! g On n’étudie pas l’histoire, on la visite et c’est passionnant Comme d’habitude Jodi Taylor nous a concocté un thriller spatio temporel qui nous fait tourner les pages, sans interruption. Et le talent de l’auteure est de rendre crédible les aventures de ces historiens, chercheurs et techniciens qui voyagent dans le temps grâce à des capsules venues tout droit du futur. Ici, on n’étudie pas l’Histoire, on la visite. Et –je vous l’ai dit plus haut- on y plonge !Et en repensant à mes années de lycée, je me dis que j’aurais adoré avoir un prof d’histoire comme Jodi ! Elle est vive, intelligente et drôle. Passionnante. En cours d’anglais – au lycée toujours - j’apprenais « my taylor is rich ». Cette Taylor là elle est « magnificent ». (P.Y.R.)

g Les chroniques de St Mary. Livre 10 « Haut les cœurs ! ». Jodi Taylor. Editions Hervé Chopin. Traduit de l’anglais par Cindy Colin Kapen. 477 pages. 16 €

12 N° 225 • Mars 2023
CULTURE
ART &
(A.C.) g Renseignements complémentaires et location : Théâtre Princesse Grace. 12, Avenue d’Ostende. Tél. : 00 377 93 25 32 27
l’espère…
PROGRAMME © Photo Bernard Richebe Jean-Jacques Vanier © Photo DR © Photos TDR
par Viviane Le Ray

FPP : un siècle de diffusion culturelle

La saison 2023-2024 des Conférences de la Fondation

Prince Pierre célèbre un bel anniversaire : un siècle de diffusion culturelle en Principauté, telle que l’avait initié le Prince Pierre, qui souhaitait offrir à ses compatriotes la parole des meilleurs esprits de son temps. L’édition anniversaire met à l’honneur des personnalités emblématiques de la Fondation Prince Pierre de Monaco pour ses rendez-vous du lundi au Théâtre des Variétés.

g Avant-propos de La Princesse de Hanovre…

« Quand mon Grand-Père, le Prince Pierre, fonda à Monaco en 1924 la Société des Conférences, Je ne sais s’il imaginait qu’elle atteindrait vaillamment sa 100ème édition. C’est cette année chose faite, avec une proposition enrichie pour fêter ce bel anniversaire. Le Prince était un homme de son temps, passionné par les expressions artistiques les plus actuelles et par ceux qui en étaient les acteurs. Pendant près de quarante ans, il en fut le moteur. À sa disparition, mon Père, le Prince Rainier, créait la Fondation Prince Pierre pour célébrer sa mémoire et continuer son oeuvre. L’un et l’autre souhaitaient partager leur estime et leur amitié pour les créateurs. C’est ce que J’ai à coeur aujourd’hui de poursuivre. En forme de remerciement, au nom de nous tous, cette saison leur est dédiée. » (La Princesse de Hanovre).

g Les invités de la saison 2023-2024

Le lundi 16 janvier, l’Académicien Français Dany Lafferière, membre du Conseil littéraire de la Fondation Prince Pierre depuis 2011 ouvrait la saison sur le thème Le racisme en Amérique, et signait son dernier livre : Petit traité du racisme en Amérique, son 36ème ouvrage qui vient de paraître chez Grasset ; en partenariat avec l’Institut audiovisuel, lui succédait le comédien Bruno Podalydès, interrogé par Jacques Kermabon, critique de cinéma, puis Philippe Rahm sur le thème Architecture climatique

g Les prochains conférenciers attendus

Le lundi 6 mars la Fondation recevra Georges Vigarello : thème de la conférence Le corps et ses cultures : les surprises d’un parcours. Né à Monaco, Georges Vigarello est un historien français spécialiste de l’histoire de l’hygiène, de la santé, des pratiques corporelles et des représentations du corps,.il est l’auteur d’Histoire de la beauté, le corps et l’art d’embellir, de la Renaissance à nos jours, Seuil (2007), La robe, une histoire culturelle, Seuil (2017). Dernier ouvrage : Une histoire des lointains entre réel et imaginaire (Seuil (2022). Lundi 17 avril : l’Académicien Jean-Marie Rouart (photo) : membre du Conseil littéraire de la Fondation Prince Pierre depuis 2000. Thème abordé : Les écrivains répondent à notre aspiration profonde à la justice. Un sujet cher à l’écrivain qui mène un combat acharné pour la vérité dans l’affaire Omar Raddad…Le journaliste-écrivian, est l’auteur d’une trentaine d’ouvrages dont Avant-guerre, Prix Renaudot. Lundi 24 avril : Julian Anderson évoquera La composition musicale comme carrefour culturel. Julian Anderson est membre du Conseil musical depuis 2007, Conseil qu’il préside depuis l’an dernier. En clôture, le Lundi 5 juin, Barbara Cassin, Médaille d’or du CNRS, membre de l’Académie française, est philologue et philosophe. Spécialiste de la Grèce ancienne, Dernières publications : Ce que peuvent les mots. Philosophistiser - Col. Bouquins (2022), Les Maisons de la sagesse-Traduire, une nouvelle aventure, avec Danièle Wozny - Bayard (2021). g Les Conférences ont lieu le lundi à 18h30 au Théâtre des Variétés - Entrée libre- Réservation vivement conseillée Tél. : (+ 377) 98 98 85 15

HOMMAGE

Expo et livre pour célébrer Gainsbourg

Unlivre d'humeur et d'humour par l’un de nos meilleurs hommes d’esprit, dédié à ceux qui ont envie d'en savoir un peu plus sur l'Académie française. Ce petit livre délicieux, illustration de l'Académie, avait été publié en 2009 de façon anonyme, le malicieux « un des quarante » préférant laisser planer le doute quant à son identité. Avec l'accord de ses enfants, ce carnet est aujourd'hui réédité et révèle le nom de son illustre auteur : Jean Dutourd.

L’auteur y décrit l'histoire, les us et coutumes, les arcanes et les moments savoureux de cette Académie selon lui, « le club le plus sélect et le plus fermé du monde, et cela dure depuis bientôt quatre cents ans. La Révolution elle-même, qui s'est acharnée si rageusement à effacer toute trace de l'Ancien Régime, n'est pas venue à bout de ce roc ».

« L’Académie par un des 40 » - Jean Dutourd (Cherche-Midi)

Vienne ! La ville a survécu à toutes les modes et exhale un parfum subtil : la civilisation. Les merveilleux cafés, véritables institutions commémorant, à leur façon, les deux sièges des Turcs aux XVIe et XVIIe siècles ; les musées aux fabuleuses collections ; la plus grande salle de bal d'Europe et les écoles où l'on enseigne toujours la valse en habit et robe longue ; l'Art Nouveau qui fait sécession avant 1900 pour que les inspirations de Gustav Klimt, d'Otto Wagner et de Joseph Hoffmann puissent éclore ; les églises baroques dont les vitraux ont vibré au génie des plus grands musiciens, de Haydn à Mahler… Avec son talent de conteur, Jean des Cars entraîne le lecteur dans une flânerie historique mais aussi divertissante

« Le Roman de Vienne » - Jean des Cars (Edition Litos)

Le livre facétieux de l’un de nos meilleurs comédiens : Patrick Chesnais, qui déploie avec verve les variations de l'art de s'excuser. Ou pas ! « J'ai eu envie d'écrire des lettres à des personnes que j'aime ou que j'ai aimées. Très vite, ces missives sont devenues, je m'en suis rendu compte, des lettres d'excuses. J'y ai mis en lumière mes lâchetés, mes oublis, mes à-peu-près, mes sorties de route, mes exagérations, tout ce qui m'empêche d'être un homme parfait, que je ne serai jamais parce que c'est impossible. (…) Quand on a commencé à s'excuser, on ne s'arrête plus. (…) Mais, je peux bien vous l'avouer, quand je me suis excusé dans ma vie, c'était une façon polie de dire que, finalement, je n'avais pas tort. À vous de voir... » S’excuser sans s’excuser tout en s’excusant : tout un art !

« Lettres d’excuses » - Patrick Chesnais (L’Archipel)

Exposition

jusqu’au 8 mai au Centre Pompidou à Paris, intitulée « Le mot exact » et un beau livre : une nouvelle édition enrichie de nouveaux manuscrits publiée à l’occasion de l’ouverture prochaine de la Maison Gainsbourg, rue de Verneuil : « Sans technique, un don n’est rien qu’une sale manie », chantait Georges Brassens. Serge Gainsbourg qui aimait faire croire qu’il « balançait ses lyrics » avec facilité ne le savait que trop. En témoignent ici les fac-similés de ses manuscrits, raturés, corrigés, pleins de biffures, découverts en grande partie par Charlotte Gainsbourg rue de Verneuil.

g Transformation en musée...

C’est à l’occasion de la transformation de cette maison mythique en musée qu’ont été récemment retrouvés de nouveaux manuscrits de chansons comme Les P’tits Papiers, La Gadoue, Il s’appelle Reviens, L’Ami Caouette, Overseas Telegram, Love on the Beat, Dis-lui toi que je t’aime viennent compléter les brouillons de chansons mythiques comme Je t’aime… moi non plus, La Javanaise, Initials B.B. ou L’Homme à tête de chou… Remettant inlassablement sur le métier le matériau de sa création, la plume Sergent-major de Gainsbourg dévoile la fabrique de chansons mythiques qu’il a composées pour lui même ou pour d’autres. Ouvrage somme pour oeuvre monument, ponctué d’extraits de scénarios, de partitions annotées, de pages de roman, d’aphorismes, d’oeuvres de jeunesse, de rares dessins, de reproductions de ses agendas Hermès où les séances d’enregistrement côtoient des recettes de cuisine… ce livre est un objet collector, une mine où fourmillent rimes complexes, jeux de mots, doubles sens, licences poétiques et érotiques. (P.A.M.) g "Les petits papiers de Serge Gainsbourg". Laurent Balandras. Editions textuel. 528 pages, 400 pages manuscrites en fac-similés. 59 €

Le jardin du Luxembourg est pour Philippe Cassard, grand pianiste classique international et producteur d’émissions à France-Musique, le point de départ d’une rêverie à la Debussy qui retraverserait « par petites touches » toute sa vie. Des figures majeures et des lieux apparaissent : Vladimir Horowitz,, Natalie Dessay. Besançon, sa ville natale où il donna un récital en soliste à l’âge de huit ans, Chaux-les-Passavant, le village de son père, mais aussi Vienne, Dublin, Paris. Un délicieux voyage qui part du merveilleux jardin s’envole dans les plis de la mémoire, et y revient. Une lecture sensible, poétique et musicale à l’heure de l’ouverture du Printemps des Arts !

« Par petites touches » - Philippe Cassard (Mercure de France)

40 Ans de déjeuners secrets avec Jean d'Ormesson, Jacques Chirac, François Mitterrand... Maurice Beaudoin, célèbre critique gastronomique vous invite à sa table pour partager ses souvenirs (disons de suite que la modestie n’est pas son fort… ». De Johnny, Alain Ducasse, en passant par la création du Figaro Magazine, à la série « Florence Arthaud et les filles sur un bateau », la rivalité entre Robert Hersant et la famille Dassault, au gré des plats l’auteur parfois « mauvaise langue », parfois « encenseur » (doux euphémisme!) nous apprend que le vin coule à flots à la table du candidat VGE au point de rendre l'issue du dîner incertaine, que Marguerite Duras se réconciliera avec lui chez Le Duc, et que c'est lui qui établira la carte des desserts de Joël Robuchon pour l'ouverture de l'Atelier Saint-Germain. Un ouvrage mi figue mi raisin en somme !

« La France à ma table » - Maurice Beaudoin (Plon)

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Effeuillage littéraire... par Viviane Le Ray © Photo Maurice Rougemont

Le Monaco Age Oncologie

Gériatres, oncologues et personnels soignants… plus de 600 spécialistes se réunissent les 23 et 24 mars prochains à Monaco, dans le cadre du Monaco Age Oncologie*. Ils vont aborder les problématiques complexes de la prise en charge et du traitement, des patients âgés atteints de cancer. Il s’agit d’un enjeu majeur pour nos sociétés : 60% des personnes touchées par un type de cancer ont plus de 65 ans. Près de 2 cancers sur 3 surviennent chez des individus de plus de 75 ans. Ces chiffres sont à mettre en corrélation avec celui du vieillissement de la population : dans l’Union Européenne, un habitant sur cinq a plus de 65 ans. Entretien avec le Dr Rabia Boulahssass, gériatre et responsable de l’unité fonctionnelle de coordination en oncogériatrie au CHU de Nice, membre du comité d’organisation du Monaco Age Oncologie..

g Comment évolue la recherche sur les cancers gériatriques ?

ECOLOGIE

g Pourquoi les cancers se développent-ils dans des proportions importantes au-delà de 65 ans ?

RabiaBoulahssass:"Ilexisteunlienentrecancérogénèseetâge.Lescellulesducorpssedivisent pour le réparer en remplaçant des cellules endommagées ou mortes. À chaque division il peut survenir un risque d’erreur donc un risque de développer un cancer. Heureusement à tout âge, le corps dispose de mécanismes pour lutter contre ce phénomène. Mais ces mécanismes s’altèrent en vieillissant et ceci peut ouvrir la voie aux dysfonctionnements. Il existe également d’autres facteurs favorables aux développements de cancers comme la durée d’exposition à des perturbateurs environnementaux : une personne confrontée au tabagisme pendant quelques années est forcément moins exposée qu’une personne qui y est confrontée pendant 30 ans par exemple."

g Les cancers gériatriques sont donc des pathologies de plus en plus importantes ?

RB : "Oui. Il faut tenir compte d’un paramètre simple, la France fait face à un vieillissement de sa population. Plus on vieillit, plus l’augmentation de l’incidence des maladies chroniques et des cancers progresse. Plus de 60 % des nouveaux cas de cancers apparaissent à partir de 65 ans. Cette progression sera non seulement une constante à l’avenir, mais aussi proportionnelle au vieillissement de la population. Ceci représente donc un enjeu et un défi en termes de santé publique.".

g Si de manière générale le développement de cancers est lié à une problématique de déclin physique, global et progressif, existe-t-il d’autres facteurs ?

RB : "Les facteurs environnementaux sont des facteurs très importants. Mais nous pouvons lutter contre ceux-ci. Nous savons que la sédentarité et le manque d’activité physique sont des éléments qui favorisent le surpoids et l'obésité. 8 à 17% des français souffrent d’obésité et 30% sont en surpoids, ceci favorise la survenue de certains cancers comme par exemple le cancer de l’utérus, de l’œsophage et dans une moindre mesure le cancer du sein chez la femme ménopausée ou du côlon. L’activité physique en général améliore la santé et permet d’améliorer le pronostic des cancers du sein, colorectaux, de la prostate et les récidives de certains cancers."

g Lutter efficacement contre les cancers passe aussi par le dépistage. À de quel âge convient-il d’entrer dans ce cycle ?

RB : "Il faut se faire dépister. Les campagnes nationales débutent à partir de 50 ans pour certaines pathologies telles que les cancers du sein et du côlon par exemple. Cependant pour ces cancers celacesseà74ans.Comptetenudesnouvellesdonnéesdémographiques,onpourraits’interroger sur la possibilité de repousser la limite du dépistage organisé, mais en fait, il faut raisonnablement proposer aux personnes âgées un dépistage individuel en fonction de leurs états de santé."

ENVIRONNEMENT

RB : "Les évolutions sont constantes et il existe de nombreuses initiatives pour des essais cliniques sur des sujets âgés, le développement de projets de recherche en oncogériatrie, notamment pour trouver des thérapies adaptées et bien tolérées par les patients. L’intergroupe GERICO-DIALOG, labelliséparL’institutnationalducancer(l’INCA) en partenariatavecnotresociétésavanted’oncogériatrie (la SOFOG) a pour but de coordonner, innover et faciliter la recherche dans le domaine de l’oncogériatrie. La recherche en oncogériatrie en France est donc en marche !"

g Quels sont aujourd’hui les points sur lesquels mettre davantage l’accent dans la stratégie de lutte contre les cancers gériatriques ?

RB : "Il faut lutter contre les inégalités à travers une accessibilité aux soins. Chacun doit pouvoir avoir accès aux soins et avoir accès aux soins à proximité de chez lui. Dans cette optique, le numérique est aussi un élément fondamental pour organiser un suivi efficace à travers les liens entre les partenaires qui prennent en charge les patients. Enfin, il y a le dépistage des fragilités pour aider à adapter et graduer la prise en charge thérapeutique en fonction des besoins et de la capacité à tolérer le traitement. Pour un même cancer, les soins peuvent varier en fonction du patient et de son état général. Il s’agit d’une médecine de précision qui se base sur l’innovation thérapeutique, l’accompagnement tout au long du traitement et la qualité de l’organisation autour du patient pour sa prise en charge."

g Pourquoi le Monaco Age Oncologie est un rendez-vous important ?

RB : "Il permet aux médecins de partager les innovations et surtout d’échanger leurs expériences. Lenomgénériqued’uncancerrecouvredescentainesderéalitésdifférentesentermesd’évolution de la maladie, de réactions au traitement, de modalités de prise en charge. Il est essentiel d’échanger sur ces points pour s’inspirer de solutions efficientes ou d’idées C’est aussi un espace dans lequel se crée du lien, germe de nouveaux projets de recherche, conçus entre les leaders d’une thématique donnée."

* Rendez-vous biannuel tenu en alternance avec la biennale de cancérologie

Coup de "chaud" pour Antarctica : -10 degrés !

Cela peut paraître étonnant : prendre un coup de chaud quand le mercure affiche -10°C. Soit 10 degrés sous zéro !

Fin 2022, et alors qu’un nouvel été débutait dans l’hémisphère sud, l’équipe Venturi a opéré des améliorations sur le premier véhicule électrique à chenilles de l’histoire du continent blanc. Ces interventions étaient nécessaires dans la mesure où le véhicule a initialement été pensé pour fonctionner à -50°C, températures atteintes durant l’hiver austral, alors qu’en été le mercure oscille plutôt aux alentours -10°C.

g Le premier engin électrique d’exploration polaire

VenturiAntarctica,lepremierenginélectrique d’exploration polaire, est rattaché à la station Princess Elisabeth Antarctica depuis décembre 2021. Pour sa deuxième année d’exploitation, des améliorations techniques ont été apportées à cette machine unique au monde. Cet engin éco-responsable, en adéquation avec la vision et l’approche environnementale de la station, a permisderéaliserdesmissionsscientifiquesenlimitantaumaximumtouteperturbation pour l'écosystème. Première modification apportée à l’Antarctica : le remplace-

ment des barbotins (les roues dentées entraînant les chenilles) car, lors du premier été, il est apparu qu’une masse non-négligeable de neige adhérait à ces pièces, s’agglomérait puis se solidifiait générant alors des vibrations. Comme les précédents, les nouveaux barbotins ont été conçus par le département R&D de Venturi à Monaco. Toujours dans une optique d’amélioration du confort,c’estl’aérationdel’habitaclequiaété repensée. Deux entrées d’air sur la face avant,associéesàunsystèmedeventilation, permettent de faire baisser la température quand soleil et systèmes électroniques de puissance influent sur celle-ci. La troisième modification porte, précisément, sur les systèmes électroniques de puissance disposés sous le plancher de l’Antarctica. Eux aussi nécessitaient un refroidissement optimisé. Pour ce faire, des entrées et sorties d’air ont été ajoutées respectivement à l’avant et à l’arrière du véhicule. Après un premier été où le Venturi Antarctica a parcouru 500 kilomètres, il poursuit en ce moment l’accompagnement des scientifiques sur le terrain pour des missions de 40 kilomètres maximum, la consistance de la neige ayant une incidence sur l’autonomie. C’est d’ailleurs sur ce point que porteront les prochaines évolutions. (P.A.M.)

14 N° 225 • Mars 2023
SANTE & ENVIRONNEMENT
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SPORT & LOISIRS

AS Monaco : adieu aux Coupes

C’est une déception qui a été ressentie comme un gâchis. Monaco a été éliminée de la Coupe d'Europe comme de la Coupe de France. Nouvelle séance de tirs au but manquée pour les Monégasques. Après celle perdue en Coupe de France face à Rodez début janvier, Monaco a de nouveau échoué dans l'exercice lors du barrage retour de la Ligue Europa face à Leverkusen. Vainqueurs au match aller (3-2), les joueurs de la Principauté ont été dominés mais ont arraché les prolongations en fin de rencontre par l'intermédiaire d'Embolo. Pourtant, les Monégasques avaient gagné leur match aller à l’extérieur. Avalés dans l’entrejeu par le Bayer qui a su profiter des espaces laissés par la défense pour se créer de multiples occasions et tirer 17 fois au but Monaco a cru quelques instants à la qualification, après que le coaching gagnant de Clément avec l’entrée d’Emboloo ait permis aux monégasques de revenir au score sur l’ensemble des deux matchs, mais le but d’Edan Diop a été refusé, le ballon étant sorti hors de la ligne de touche sur le centre à l’origine de la reprise du jeune français. L’ASM est donc évincée de toutes les compétitions à élimination directe. Les deux fois à domicile, les deux fois aux tirs au but, contre Rodez et Leverkusen. Sur les réseaux sociaux, le club du Rocher subit les foudres de ses supporters, et de ses détracteurs.

g Mauvaise soirée pour les clubs français...

C’est peu de dire que la soirée a été mauvaise pour le foot français. Ils étaient encore trois clubs français en lice en Ligue Europa, jeudi à 18h45. Sur le coup de 23h, plus aucun représentant du football tricolore ne faisait le fier. Le FC Nantes, le Stade Rennaisetl'ASMonacoonttoustroisétééliminésenbarragesdelapetitesœurdelaLigue des champions, laissant le football français orphelin de tout représentant pour la phase à élimination directe. L’échec est d’autant plus frappant pour Monaco que l’équipe réalise un parcours admirable en championnat de France. C’est la fin d’une période d’invincibilité intervenue a quelques jours du derby Monaco-Nice. Ce que tout le monde se demande c’est si cette défaite entraînant d’immenses regrets sera un tournant ou un simple revers international. C’est la première fois que Monaco ayant gagné le match aller à l’extérieur est éliminéàdomicile.C’estlapremièrefoisqueNicegagneàMonacodepuislongtemps.Tout le monde attend de son entraîneur Philippe Clément (photo) une remobilisation de ses troupes en pensant au positif. Un positif enthousiasmant depuis la reprise en championnat où Monaco semblait accroître ses ambitions au moins de podium. D’où la déclaration de l’entraîneur : « Les circonstances n'ont pas tourné en notre faveur. C'était un match équilibré. Leverkusen a maîtrisé la première mi-temps. Ensuite, on est bien revenu. On a été supérieurs physiquement et mentalement, notamment lors des 30 dernières minutes. Il a manqué peu de choses. Je suis déçu, comme tous ceux qui aiment Monaco. Mais je suis plus fier que déçu. À la fin du match, j'ai dit la vérité comme toujours aux joueurs ».

DISPARITION

g Championnat : l’équipe à battre S'il y a bien une équipe à battre en ce moment, c'est l'AS Monaco. Les niçois le savaient. En effet, le club de la Principauté était en pleine ascension et n'a perdu qu'une seule fois depuis le début de l'année 2023. L’ASM restait sur cinq victoires de rang. Pour continuer, le technicien belge souhaite que son équipe s'inspire dans l'état d'esprit des plus grandes écuries européennes en n'omettant pas de citer au passage le Real Madrid : "On a travaillé très fort avec le département performance, ces derniers mois pour avoir la capacité d'enchaîner les matchs aujourd'hui. C'est aussi un état d'esprit. Il y a beaucoup de défis devant nous. Je vois de plus en plus des joueurs prêts à les relever, beaucoup plus de gagnants. L'état d'esprit des joueurs a beaucoup changé. Axel Disasi (double buteur au match aller au BayArena) en est un exemple. Il y a beaucoup plus de leadership sur le terrain. On voit une équipe qui progresse de plus en plus. L'idée est de devenir une équipe comme le Real Madrid, c'est pour moi le meilleur exemple. C'est une équipe qui a beaucoup d'expérience sur le terrain. Les plus anciens peuvent aider les plus jeunes joueurs dans les situations difficiles. Je vois ça de plus en plus chez nous", a-t-il déclaré, des propos rapportés par RMC Sport. Apparemment l’AS Monaco est rattrapée par une réalité bien moins enthousiasmante. Les deux derniers résultats ont retardé cette espérance et l’esprit conquérant des monégasques en a pris un coup. Il faut donc repartir de plus belle, l’ascension fragilisée a besoin d’un véritable rebond...

Lepionnier du turbo en F1

«Legrand blond » n’est plus. Jean-Pierre Jabouille a tiré sa révérence. L’ancien pilote français de la fin des années 70 avait 80 ans. En 1974, il dispute son premier GP de F1, à Dijon, sur une Iso-Marlboro d’un certain Frank Williams, mais ne parvient pas à se qualifier. L’année suivante, il intègre l’écurie Tyrrell pour encore une seule course, toujours au Grand Prix de France, délocalisé sur le circuit PaulRicard au Castellet. Il pilote la 3e voiture aux côtés du Sudafricain Jody Scheckter et de Patrick Depailler. Il termine à une honorable 12e place. Jean-Pierre Jabouille revient sur le devant de la scène en 1978 et pas n’importe où. Avec la Renault-Elf turbo, surnommée « Yellow Tea Pot » (la théière jaune, en raison de la fumée blanche qu’elle dégageait trop souvent en rentrant aux stands !), il marque ses quatre premiers points sur le circuit de Watkins Glen aux Etats-Unis.

g La consécration

SPORT

L’année suivante est enfin celle de la consécration. C’est devant le public dijonnais que le pilote gagne le GP de France, le 1er juillet 1979, devant Gilles Villeneuve et René Arnoux, son coéquipier. Jabouille récidive l’année suivante à Zolder en Autriche, dans une saison 1980 où il signe six pôle-positions.

Lors de cette même saison, il est victime d’un grave accident à Montréal, dont il ressort avec des fractures aux jambes ! JeanPierre Jabouille dispute par la suite trois courses sous la livrée Ligier mais ce n’est plus comme avant. Il met un terme à sa carrière en Formule 1 en milieu de saison 1981. Son palmarès ne ressemble à aucun autre, avec 49 grand-prix disputés et seulement trois arrivées dans les points, mais deux victoires ! Dont la première de Renault. Et l’avènement du turbo ! (A.P.J.)

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Photo : la bouille à Jabouille à Monaco en 1978. 2° temps, et 4 tours de retard à l’arrivée. De quoi faire grise mine (Photo de Solange Podell)
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