CONCLUSION Participer à l’élaboration de l’Acte d’engagement de la Stratégie urbaine bas carbone de la ville de Lille a été une réelle chance pour moi. Ce fut une expérience singulière qui m’a permis de comprendre les enjeux et impacts politiques et économiques de la transition écologique dans les villes. Le domaine public est souvent peu évoqué lors des possibilités de carrières de l’ingénieur. Pour ma part, j’ai toujours eu l’ambition de mettre mon diplôme au service de la transition écologique de notre pays, c’est d’ailleurs pourquoi j’ai décidé de réaliser ce stage de fin d’étude dans une instance politisée engagée dans les enjeux bas-carbone. Lors de ce stage, j’ai pu mesurer à quel point la ville de Lille pouvait avoir un impact extrêmement important sur le contexte d’urgence climatique qui pèse sur ses habitants. J’ai pu observer à travers l’Acte d’engagement le pouvoir que détient la ville pour accélérer les mesures et lutter efficacement contre les changements climatiques. Il m’a semblé que leur rôle dans la transition vers la ville bas-carbone est aujourd’hui primordial. Notons aussi que l’opinion politique des lillois a aussi eu un rôle important dans ces décisions ; avec de plus en plus de citoyens engagés dans la transition écologique, la Mairie est indirectement poussée à adapter son programme politique pour prendre en compte les initiatives citoyennes. La ville de Lille encourage donc aujourd’hui les acteurs locaux à se mobiliser et à respecter de nouvelles façons d’aménager et de construire la ville, c’est d’ailleurs le but de l’Acte d’engagement. Malgré cela, j’ai aussi pu noter que la dimension politisée de cet Acte pouvait aussi représenter un frein à l’évolution des pratiques. Dans ce contexte, le rôle du chargé de mission est d’allier des objectifs politiques avec des enjeux techniques. La difficulté ici est de pousser l’ambition sans pour autant perdre l’engagement politique initial, ni l’adhésion des acteurs du territoire Je pense personnellement que l’engagement aurait pu aller plus loin, qu’il aurait pu pousser les curseurs vers des exigences plus strictes, allant au-delà de ce que l’on observe déjà dans de nombreuses opérations. C’est ici sûrement la relation forte entre la ville de Lille et ses opérateurs qui a limité certaines prérogatives favorisant parfois les promoteurs, aménageurs, bailleurs à défaut d’engagements qui auraient pu avoir plus de poids. En effet, ces acteurs en plus de contribuer largement au développement économique de la ville, permettent de proposer une offre de logements soutenue et de dynamiser la Ville. Mais ce n’est pas un problème unique à la ville de Lille, le recul incessant de la finalisation de la RE 2020 montre une fois de plus que l’économie et les entreprises sont désireuses de gagner du temps face aux changements sous prétexte que la transition va trop vite. Malheureusement, d’après le rapport du GIEC de 2018, si rien n’est fait pour atténuer les changements climatiques, l’année 2030 sera considérée comme un point de non-retour rendant la situation irréversible. Il est donc nécessaire que, malgré l’inquiétude des professionnels sur la RE 2020 ou sur l’Acte d’engagement de la ville, les exigences sur les projets puissent rapidement évoluer et monter en puissance pour aller vers une ville décarbonnée.
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