Dossier
Une génération plus digitale La next gen’ est une génération bien ancrée dans son époque. Une époque où tout va très vite et où les nouvelles préoccupations environnementales et sociales occupent une place prépondérante, particulièrement lorsqu’il est question d’investir de l’argent. Elle se démarque également par sa forte appétence pour les nouvelles technologies et le digital, avec lesquelles elle a grandi. «Le digital constitue d’ailleurs un moyen de créer une proximité avec la next gen’. Il faut aussi garder en mémoire le fait que les millennials ont souvent constitué leur patrimoine d’une manière et à une vitesse différentes de celles des générations précédentes», explique Georg Joucken. L’étude Wealth and 24
PRIVATE BANKING AVRIL 2022
Marielle Voisin
En 2025, 75 % des actifs à investir seront détenus par les millennials, ces personnes nées entre 1980 et 2000. Quelle légitimité la banque privée a-t-elle encore aujourd’hui face aux besoins de cette nouvelle clientèle exigeante et dans un cadre de marchés de plus en plus concurrentiel ?
C’est le transfert de fortune intergénérationnel le plus important de l’Histoire qui est en train de se jouer sous nos yeux. Les baby-boomers, nés entre 1946 et 1964, s’apprêtent en effet à léguer à la génération future, celle des millennials, la richesse accumulée durant cette période dorée du capitalisme. Cette « nouvelle génération », qui concentre à elle seule plus de la moitié des actifs à investir, détiendra, d’ici 2025, 75% de cette richesse. Neuf millionnaires sur dix seront issus de cette génération Y, celle des millennials. D’ici moins de 25 ans, 36.000 milliards de dollars pourraient ainsi passer d’une génération à l’autre. Pour la banque privée, l’enjeu est donc de taille : il faut parvenir à attirer, mais aussi à fidéliser, cette nouvelle clientèle, toujours attentive à la rentabilité de ses investissements, mais aussi plus exigeante et exprimant de nouveaux besoins en termes de gestion financière. « Nous savons, par exemple, que 90 % des millennials consultent leur smartphone dans les 15 minutes qui suivent leur réveil. Ou que 88 % d’entre eux effectuent leurs opérations bancaires en ligne. Dans ce contexte, l’un des plus grands défis qui se posent à nous est de reconsidérer l’approche utilisée jusqu’à présent avec la génération de leurs parents, explique Georg Joucken, head of private banking au sein de Banque Raiffeisen. Tout l’enjeu est d’être capable d’entrer en interaction avec cette nouvelle génération qui a de nouvelles attentes et préoccupations, puis de l’intéresser. Il faut leur proposer de nouveaux canaux de communication et adapter l’offre de produits et services, tout en tenant compte du fait qu’ils ont une certaine défiance vis-à-vis de certaines institutions. Concernant les questions financières, ils sont sans doute la génération la moins expérimentée. Mais ils accordent néanmoins beaucoup de confiance à la technologie qui les accompagne tout au long de leur journée. Il est donc impératif de leur proposer non seulement des produits financiers adaptés à leurs attentes, mais aussi des conseils personnalisés ainsi que des outils et des canaux de communication qui leur correspondent. »
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Les millennials, un défi majeur pour les banques