Paperjam Plus - Private Banking

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Dossier

À l’ère du toutnumérique, quel avenir pour la banque privée ? Comme d’autres avant lui, le métier de la banque privée connaît d’importants bouleversements induits par l’évolution technologique. Ses acteurs traditionnels doivent aujourd’hui composer avec l’émergence de nouveaux acteurs et appré­ hen­der la possibilité que des géants du numérique viennent empiéter sur leurs plates-bandes. Mais, surtout, il leur faut parvenir à répondre plus efficacement aux attentes et aspirations d’une nouvelle génération de clients, au risque d’être « disruptés ».

L’EXPLOITATION D’UNE BANQUE EXCLUSIVEMENT NUMÉRIQUE SE HEURTE À DE NOMBREUX OBSTACLES La question sur les challenges a été posée à des dirigeants qui ont répondu avec 5 ou plus sur une échelle de 1 à 7 (1 = pas un défi ; 7 = très difficile). Source

World Fintech Report 2021

Cannibalisation non stratégique

Manque de soutien de la société mère

Friction culturelle

Marché saturé

Proposition faible

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PRIVATE BANKING AVRIL 2022

43 %

47 %

48 %

52 %

55 %

La technologie transforme en profondeur nos vies et, avec elles, de nombreuses activités. La technologie relègue régulièrement à l’oubli (ou presque) des pratiques que l’on pensait pourtant indéfiniment acquises. On ne compte plus le nombre de géants, références dans leur domaine, désormais oubliés parce qu’ils ne sont pas parvenus à évoluer avec la technologie. Les métiers de la gestion de fortune, toutefois, semblent avoir jusqu’ici été épargnés par ce phénomène de «disruption» qui a affecté de nombreux autres secteurs. La menace n’est cependant pas inexistante et continue de couver. Les acteurs traditionnels auraient même de bonnes raisons de s’inquiéter. L’influence des big tech Au cœur du World Wealth Report 2020 de ­Capgemini, une donnée interpelle. La société a pris le temps d’interroger une clientèle très fortunée – HNWI – à travers le monde, notamment sur son intérêt à recourir à des offres portées par les big tech dans le domaine de la gestion de fortune. En janvier et février 2020, par exemple, 93% des personnes fortunées en Asie-Pacifique, hors Japon, ont déclaré qu’elles envisageraient de devenir clientes d’un service de gestion de fortune porté par Google, Apple, Facebook, Amazon ou Alibaba… Qu’en est-il en Europe ? La proportion de clients enclins à s’orienter vers ces acteurs technologiques pour leur confier tout ou une partie de leur patrimoine est moindre. Elle est toutefois de 78 %. «Au quotidien, les clients sont habitués aux expériences de consommation que proposent ces grands acteurs technologiques, avec, notamment, un haut niveau de personnalisation dans les recommandations d’achat formulées. Il n’est pas étonnant qu’ils aspirent aujourd’hui à un niveau de service similaire pour ce qui est de la gestion patrimoniale », commente Ananda Kautz, head of innovation, digital banking and payments au sein de l’ABBL. Les attentes de la clientèle des services de wealth management évoluent. À l’heure où s’opère la plus grande transmission patrimoniale de tous les temps, l’enjeu est de parvenir à satisfaire une nouvelle génération. Rien n’est moins évident. « Cette génération a grandi avec le numérique, est ouverte aux nouvelles technologies qui émergent et connaît très bien les acteurs des big tech, sans nourrir la même aversion que ses aînées à leur égard. L’enjeu est grand, dès lors, pour les acteurs existants, pour parvenir à répondre à ces nouvelles attentes. C’est un sujet qui, aujourd’hui, apparaît comme extrêmement sensible », analyse Jérôme Verony, research and strategy manager au sein de la ­Luxembourg House of Financial Technology (Lhoft). Cette fondation à l’initiative des secteurs public et privé a pour mission d’encourager l’innovation technologique et la numérisation du secteur des services financiers luxembourgeois,


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