ELECTROVISION
DANS CETTE ÉDITION
Merckx Elektro: « Nous voulons continuer d'offrir le meilleur service à nos clients »
L’importance de la cogénération dans la transition énergétique
Quelles sont les principales tendances dans les tableaux de répartition ?
Qualité de l’alimentation à haute fréquence et supraharmoniques : mesurer, c’est savoir
Nelectra, Fédération pour le secteur de l’electro, Stationlei 78 1/1, 1800 Vilvoorde / Mensuel (6 x an)trente-quatrième année / Bureau de dépot 2030 Antwerpen X / P2A9571 − avril 2023 –2
LE MENSUEL POUR LE SECTEUR DE L'ELECTRO
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À votre tour, lecteurs !
Ce n’est pas un hasard si cette page des « réflexions de Viviane » est presque vide. C'est une représentation visuelle de la pénurie de nouvelle main-d'œuvre dans notre secteur. Nous n'avons pas de quoi remplir tous les postes - et cette page.
En effet, nous déplorons un manque de techniciens qualifiés, et l’expertise de nos nouveaux arrivants laisse à désirer. Travailler à l'approfondissement des compétences et connaissances de nos professionnels, et rendre nos métiers techniques plus attrayants n'est plus une option, mais une nécessité. À nous, et à nos partenaires d'agir pour remplir cette page.
D'autres pages blanches seront très bientôt remplies, mais de mémorandums politiques cette fois, à l'approche des élections.
Nous n'y arriverons pas sans vous, chers lecteurs, et nos autres partenaires. Pour une fois, ce ne sont donc pas « les réflexions de Viviane », mais « les réflexions du lecteur ÉlectroVision » ! Au plaisir de lire vos propositions constructives.
Une réflexion à partager ?
Viviane Camphyn
viviane.camphyn@nelectra.be
LES RÉFLEXIONS DE VIVIANE 3
Magazine d’information pour les professionnels du secteur de l’électro. ElectroVision/ElektroVisie a un tirage de 8.019 exemplaires. ElectroVision est un mensuel publié par Nelectra asbl : Nationaal Verbond van Zelfstandige Elektriciens en Handelaars in Elektrische Toestellen, Stationlei 78 boîte 1/1, 1800 Vilvoorde BE 0410 342 662 RPM Bruxelles · T: 02 550 17 11, info@nelectra.be, www.nelectra.be/fr/home
comité de rédaction Viviane Camphyn, Dirk Van Steenlandt, Eric Claus, Ludo Holemans, Frank Vanlangendonck, Rudy Van den Bergh, Danny Hermans, Linda Claeys, Fallon Declerck, Els Heyrman
Rédacteur-en-chef Els Heyrman 02 550 17 21 els.heyrman@nelectra.be
régie publicitaire
TREVI · Kelly Vander Haeghen
Meerlaan 9 · 9620 Zottegem 09 326 74 51 kelly@trevi-regie.be
reportages Linda Claeys linda.claeys@nelectra.be
éditeur responsable
Viviane Camphyn
Stationlei 78 1/1 · 1800 Vilvoorde 02 550 17 11
traduction Akira Translations translations@akiratranslations.be
Les articles et les annonces paraîssent sous la responsabilité de leurs auteurs et annonceurs. La réproduction des articles est autorisée après autorisation écrite de l’éditeur.
Membre de l’Union des Editeurs de la Presse Périodique
imprimerie
Bredero Graphics administration
Nadia Van Nuffel · 02 550 17 17 nadia.vannuffel@nelectra.be
Marian Hemerijckx · 02 550 17 18 marian.hemerijckx@nelectra.be
cover Pat Verbruggen
Nelectra utilise vos données personnelles à des fins de gestion de ses membres et prospects. Si vous ne souhaitez pas que vos données soient utilisées à ces fins, il vous suffit de nous le signaler par courriel à l’adresse info@nelectra.be. Vous pouvez consulter et faire modifier vos données sur simple demande, avec preuve de votre identité, auprès de Nelectra, Stationlei 78 bus 1/1, 1800 Vilvoorde, ou via info@nelectra.be. Pour toute question ou plainte relative au traitement des données, vous pouvez directement vous adresser à l’Autorité de protection des données. Vous trouverez notre politique générale en matière de protection de la vie privée sur notre site web www.nelectra.be. Vos données nous sont peut-être parvenues via une base de données externe. Vous pouvez obtenir de plus amples informations sur simple demande.
4 SOMMAIRE
“Quel est le taux de TVA qui s'applique à l'installation d'une station de recharge ?” 8
La personne derrière Geert Maenhout (Managing Director de GPC Europe) 31 22 Quelles sont les principales tendances dans les tableaux de répartition ?
3 Les réflexions de Viviane À votre tour, lecteurs !
6 3e génération chez Merckx Elektro : « Nous voulons continuer d'offrir le meilleur service à nos clients »
8 Nelectra vous informe
8 Allô Nelectra?
10 À l’écoute du secteur
12 Nouvelles sectorielles
13 Europe
L'abandon des gaz fluorés doit accélére
14 “Alia Security Day: une source d’informations dans un marché qui évolue rapidement”
16 Énergies renouvelables
L’importance de la cogénération dans la transition énergétique
20 Dossier tableaux de répartition
20 Informations techniques: quelles conditions doit remplir un tableau de répartition électrique ?
22 Quelles sont les principales tendances ?
23 Informations techniques
23 Câbles électriques et résistance au feu : de quoi devez-vous tenir compte ?
26 Le courant continu, un nouveau défi pour l’électricien
28 Qualité de l’alimentation à haute fréquence et supraharmoniques : mesurer, c’est savoir
31 8 questions à Geert Maenhout
(Managing Director de GPC Europe)
SOMMAIRE 5 14
“Alia Security Day : une source d’informations dans un marché qui évolue rapidement”
3e génération chez Merckx Elektro: « Nous voulons
Le nom « Merckx Elektro » est une évidence à Bornem dans la région. Cela fait trois générations que ce commerce est connu pour être le magasin de référence pour tous les appareils électroménagers, associés à un service après-vente fiable dans son propre atelier de réparation. Et c'est cette 3e génération, par le biais d'Annelies Merckx et Nico Pauwels, qui nous a accueillis.
C'est en 2000 déjà que Nico Pauwels a rejoint le commerce, alors encore aux mains des parents d'Annelies. Après une carrière de caméraman à la télévision régionale de Flandre orientale, où il était souvent sur la route avec moi, il a commencé à travailler comme réparateur dans le magasin. « J'ai de toute manière beaucoup d'affinités avec la technique, mais réparer des appareils était quelque chose d'assez neuf pour moi. Et j'ai eu la chance de pouvoir apprendre énormément du père d'Annelies, Benny Merckx. »
Annelies n'a rejoint le commerce qu'en 2009 : « J'étais une assistante sociale motivée dans les soins à domicile. Et bien que j'aie grandi dans le magasin de mes parents, je n'avais jamais imaginé le reprendre… Mais les choses ont tourné autrement. » Ensemble, ils ont profondément transformé Elektro Merckx. Le magasin était devenu trop petit. Il a donc déménagé : « Nous avons transformé de fond en comble l'entreprise du père de Nico, qui était forgeron, pour en faire un magasin flambant neuf, un atelier de réparation et un espace de stockage, » raconte Annelies.
L'été dernier, ils ont fait face à un défi de taille et ont dû adapter leur fonctionnement à cause de la maladie de longue durée d'un réparateur sous contrat. Depuis, Merckx Elektro limite le nombre de marques réparées. De plus, la zone de livraison ou réparation à domicile a été limitée à Bornem, Sint-Amands, Puurs et Temse. « C'est dommage de devoir réduire la voilure, » conclut Annelies, « mais pour nous, il est crucial (comme pour les générations précédentes) de continuer d'offrir le meilleur service à nos clients. »
6 NELECTRA REND VISITE À SES MEMBRES
Els Heyrman
Pat Verbruggen
continuer d'offrir le meilleur service à nos clients »
NELECTRA REND VISITE À SES MEMBRES 7
Allô Nelectra ?
En tant que membre de Nelectra, vous pouvez toujours vous adresser à nos conseillers pour leur poser vos questions d’ordre juridique, technique, social, fiscal... Voici quelques questions intéressantes que nous avons relevées au cours des mois écoulés.
Quand peut-il y avoir deux embouts par borne ?
En fait, des embouts de câblage doivent toujours être pressés sur des fils souples. Donc pas uniquement avec des bornes à visser, mais aussi avec des bornes à enfichage direct. Malheureusement, il n'est parfois pas possible d'insérer un double embout ou deux simples dans une même borne.
Commençons par voir ce qu'en disent le RGIE et les normes :
RGIE Section 5.2.6. Connexions
• Sous-section 5.2.6.1. Généralités
Les connexions pour jonctions, raccordements ou dérivations sont exécutées conformément aux règles de l’art dans des tableaux de répartition et de manœuvre, boîtes de jonction ou de dérivation, aux bornes des interrupteurs, des prises de courant ou dans les pavillons de volume suffisant des appareils d’éclairage suspendu. Si nous parlons de règles de l'art, il nous faut aller voir les normes. Le fabricant d'un composant électrique devra déterminer dans ses informations techniques comment il applique ces normes et fournir les informations nécessaires dans les instructions livrées.
• Sous-section 5.3.5.5.e
Il s'agit du principe général
La liaison électrique entre le dispositif de protection à courant différentiel-résiduel d'une part et le ou les
dispositifs de protection contre les surintensités situés immédiatement en aval, d'autre part, est réalisée au moyen d'éléments conducteurs rigides. Cette liaison réalisée au moyen de conducteurs souples est également admise pour autant que les brins de chaque extrémité soient solidarisés soit par un embout serti à l'aide d’un outil approprié, soit au moyen de tout autre dispositif assurant un résultat au moins équivalent.
Que dit la norme EN-IEC 61439 ?
La norme EN-IEC 61439 est la norme relative aux appareillages basse tension et systèmes de répartition. Elle se compose de plusieurs volets. Au point 8.6.3, voici ce que nous retrouvons : « De manière générale, un seul conducteur doit être raccordé à une borne ; le raccordement de deux ou plusieurs conducteurs sur une borne n’est autorisé que lorsque les bornes ont été conçues à cette fin ».
Donc, lorsque nous analysons le RGIE et la norme, il ne peut y avoir qu'un seul embout par borne, sauf si le fabricant indique que les bornes du composant conviennent pour deux fils. Ce sont les spécifications techniques du composant qui stipulent si c'est le cas. Il va de soi que les prescriptions du fabricant doivent être respectées à la lettre. Le fabricant peut par exemple dire que l’application est autorisée si les fils sont de même diamètre, réalisés à partir du même matériau, ne dépassent pas le diamètre maximal et s’ils sont placés à côté l’un de l’autre et non l’un sur l’autre dans le contacteur.
Il est aussi conseillé de suivre scrupuleusement le manuel du fabricant pour les embouts de câblage et bornes à enfichage direct, car il est par exemple interdit d'utiliser des embouts avec certains types de bornes. Vous devez donc considérer les instructions du fabricant comme les règles de l'art pour son produit.
Attention à la norme EN-IEC 60204 pour les tableaux de commande ! Ils utilisent là des embouts de câblage où deux fils souples peuvent entrer pour résoudre le problème de deux fils par borne. (FS)
Quel est le taux de TVA qui s'applique à l'installation d'une station de recharge ?
Le terme station de recharge s'applique à la fois aux bornes de recharge ancrées dans le sol et aux points de recharge qui sont généralement fixés au mur d'un bâtiment. Quand la station de recharge est installée en Belgique, la TVA belge s'applique dessus, en principe au taux de TVA normal de 21 %. La livraison d'une station de recharge, sans installation, est aussi toujours soumise à
Contactez notre conseiller Nelectra pour tout complément d’information :
Freddy Steenackers freddy.steenackers@nelectra.be 02/ 550.17.23
Fallon Declerck fallon.declerck@nelectra.be 02/550.17.14
8 NELECTRA VOUS INFORME
ce taux standard de 21 % de TVA. Cependant, en cas d'installation dans un logement privé, le taux de TVA réduit de 6 % peut être utilisé, dans certaines conditions, pour des travaux immobiliers ou assimilés. L'habitation doit ainsi avoir au moins 10 ans d'ancienneté, être utilisée soit exclusivement, soit à titre principal comme logement privé et les travaux doivent avoir trait à l'habitation propre. Concrètement, l'on considère que c'est le cas et que l'on peut donc recourir au taux réduit de 6 % de TVA si la station de recharge est installée :
• dans le logement privé proprement dit ou sur sa façade extérieure, ou • dans ou au niveau de la façade du garage ou carport de l'habitant du logement privé, en ce compris des box de garage privatifs d'immeubles à appartements et des emplacements privatifs dans ou sous un immeuble à appartements, pour autant que l'appartement correspondant serve de logement privé, ou
• au niveau de la voie d'accès qui relie la voie publique au garage qui fait partie de l'habitation propre ou à l'accès principal au logement ou au bâtiment, ou
• sur la terrasse extérieure qui fait partie de l'habitation parce qu'elle la jouxte.
Cette exception doit faire l'objet d'une interprétation stricte ! Cela signifie que lorsque la station de recharge est installée à un autre endroit, le taux réduit de TVA ne peut être appliqué. C'est par conséquent le taux normal de 21 % qui s'applique lors de l'installation d'une station de recharge dans le jardin ou au niveau d'une place de parking à côté de l'allée ou devant le bâtiment. Le taux standard est aussi d'application, par exemple, si la borne est placée dans un box de garage qui ne fait pas partie du logement privé de l'habitant (par exemple quand l'habitant d'un logement privé ne dispose pas de son propre garage mais achète un box à proximité).
Quand l'installation d'une station de recharge est facturée à un client assujetti à la TVA, la facture doit être établie en autoliquidation sous le régime du cocontractant(*). Dans ce cas, le client acquitte la TVA via sa propre déclaration TVA et peut la récupérer en fonction de l'usage professionnel. L'autoliquidation ne vaut pas que pour la livraison et l'installation de la station de recharge, mais s'applique également à l'entretien et aux services accessoires (p. ex. l'accès à une plateforme numérique), à condition que le tout soit intégré dans un seul et même contrat auquel chaque facture fait référence.
Pour en savoir plus et pour des exemples, nous vous renvoyons à la « Circulaire 2021/C/113 concernant l'installation de stations de recharge destinées aux véhicules électriques ainsi que les livraisons et prestations de services relatives à ces stations de recharge. » (FD)
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Nelectra passe au crible la proposition de réforme fiscale
Le ministre fédéral des Finances, Vincent Van Peteghem, a récemment présenté ses plans pour la première phase d’une réforme fiscale plus large. Ce projet compte une vingtaine de mesures, correspondant à un glissement fiscal de 6 milliards d’euros. Il repose sur plusieurs principes de base : les charges sur le travail doivent baisser, les impôts sur le patrimoine doivent augmenter, la compétitivité des entreprises est préservée et la fiscalité plus verte, plus saine et plus simple. Ce qui mène à une liste importante de mesures, dont certaines pourraient être en vigueur dès 2024.
Cette proposition doit encore être discutée au gouvernement et peut encore être modifiée, mais Nelectra entrevoit déjà deux éléments essentiels : le maintien d’un taux de TVA réduit pour les travaux de rénovation et l’introduction d’un taux réduit pour la réparation d’appareils électriques.
Maintien du taux de TVA réduit pour les travaux de rénovation
Dans le plan de réforme fiscale, les taux de TVA réduits actuels de 6 % et 12 % disparaissent et sont remplacés par un nouveau taux unique de 9 %. Cette harmonisation a pour but une simplification. Toutefois, il y aura beaucoup plus de biens et services qui connaîtront une hausse de TVA de 6 % à 9 % que de choses qui baisseront de 12 % à 9 %. Parmi ces augmentations, l’actuel taux réduit pour les travaux de rénovation dans des logements privés de plus de 10 ans, qui est certes maintenu, mais passe de 6 % à 9 %. Pour Nelectra, c’est incompréhensible ! Cela va à l’encontre des obligations toujours plus strictes en matière de rénovation énergétique qu’introduisent les pouvoirs publics et des investissements pour économie d’énergie stimulés par de nombreux subsides et primes. Nelectra s’inquiète surtout que cette hausse de TVA ne rende ces travaux encore plus inaccessibles pour bon nombre de ménages, alors que la forte hausse des prix des matériaux et des coûts salariaux dans le secteur affecte déjà les coûts de rénovation. Nous craignons que cela ne menace de freiner la vague de rénovations et la transition énergétique, pourtant indispensables pour atteindre les ambitions climatiques de 2050.
Nelectra exige le maintien du taux de TVA réduit des rénovations à 6 %, comme prévu pour des services publics comme l’électricité, le gaz, l’eau et la chaleur, destinés à un usage domestique.
Bon à savoir : les permis d’environnement ainsi que les contrats validés en 2023 devraient être soumis au taux de 6 % jusqu’à leur fin.
La baisse temporaire de TVA pour la démolition-reconstruction de l’habitation propre et unique passe également de 6 % à 9 %, mais prend un caractère définitif. Bien entendu, cela reste mieux que le taux standard de 21 % qui aurait normalement dû s’appliquer à nouveau après l’échéance prévue de cette mesure, le 31/12/2023.
Introduction d’un taux de TVA réduit pour la réparation d’appareils électriques
Dans le cadre de l’économie circulaire, Nelectra plaide depuis bien longtemps en faveur de ce taux réduit. Un sujet abordé avec le ministre compétent des Finances, mais aussi l’objet de discussions avec le cabinet de la Secrétaire d’État à la Protection des consommateurs. Pour pouvoir adapter en ce sens la législation belge en matière de TVA et rendre cela possible, tous deux ont cependant soulevé la nécessité de modifier la réglementation européenne d’abord. La directive européenne sur la TVA dresse en effet la liste des produits et services pour lesquels les États membres peuvent réduire la TVA, et la réparation d’appareils électriques n’en faisait jusque récemment pas partie. Pour ce dossier, nous avons collaboré avec nos collègues d’Unizo et de SMEunited, le groupement d’intérêt européen, pour faire avancer les choses à ce niveau ensemble. Et ça a payé ! Une modification de la directive européenne sur la TVA est récemment entrée en vigueur ; elle permet dorénavant aux États membres d’appliquer un taux réduit à la réparation d’« appareils ménagers ». Nelectra estime que l’absence de taux de TVA réduit pour la réparation d’appareils électroménagers dans le projet fiscal sur la table est une occasion manquée et espère encore son intégration dans cette première phase de la réforme.
10 NELECTRA VOUS INFORME À
l’écoute
du secteur
Harmonisation des pensions complémentaires pour les ouvriers et les employés
Situation actuelle : Depuis des années, notre régime sectoriel social de pension prévoit une pension complémentaire en plus de la pension légale normale pour tous les ouvriers qui relèvent de la sous-commission paritaire 149.01 pour les électriciens. Ils se constituent ces droits tout au long de leur carrière grâce à une contribution de l’employeur à hauteur de 2,10 % de la rémunération brute annuelle.
Pour les employés de notre secteur de l’électro, un tel plan de pension complémentaire sectoriel (PCS) n’existe pas encore. Bien entendu, les entreprises peuvent elles-mêmes prévoir un plan de pension complémentaire pour leurs employés.
À l’avenir : Le législateur a déjà décidé que les différences en matière de pensions complémentaires entre ouvriers et employés doivent être éliminées. À cette fin, depuis 2015, une période de transition (dite « période de standstill ») a été introduite, interdisant en principe l’ajout de toute nouvelle différence de traitement entre ouvriers et employés en la matière.
Les secteurs ont jusqu’au 1er janvier 2027 pour déposer des CCT sectorielles, l’objectif étant d’éliminer totalement les différences de traitement entre ouvriers et employés pour le 1er janvier 2030. Cela signifie que nous aussi, dans notre secteur, devons aller dans ce sens et (pour éviter que nos entreprises ne soient obligées de l’organiser de leur propre initiative) élaborer un plan de pension complémentaire sectoriel (PCS) pour les employés. Il s’agit d’une matière complexe, qui exige aussi l’assentiment des différentes commissions paritaires dont relèvent ces employés (notamment la CP 200 pour les employés et la CP 201 pour le commerce de détail indépendant).
Nelectra se dévoue pleinement à cet exercice d’harmonisation, de concert avec les autres partenaires sociaux de la sous-commission paritaire 149.01. L’intention est de pouvoir franchir la première étape du processus d’harmonisation le 1er janvier 2024 afin que les employés de la CP 200 puissent aussi adhérer au PCS. Le secteur de l’électro deviendra ainsi le premier, outre le secteur de la construction (CP124), à en fixer le cadre.
Bien entendu, Nelectra veille à ce que l’impact pour ses
employeurs soit le plus limité possible !
Ainsi, nous faisons en sorte que la prime annuelle temporaire de 1,1 % que vous payez pour vos employés (CP 200) puisse être convertie et utilisée pour financer leur PCS afin de vous éviter des frais supplémentaires.
Les employeurs qui ont déjà un plan de pension complémentaire pour leurs employés pourront (sous certaines conditions) demander à être exclus du champ d’application du PCS.
Dès que possible (et avant l’été 2023), Nelectra informera ses membres plus en détail. D’ici là, nous vous renvoyons à notre conseil précédent, à savoir de ne pas vous précipiter et d’attendre des actions du secteur avant de procéder à des changements pour votre entreprise !
Les entreprises et employeurs qui ont des questions à ce sujet peuvent toujours contacter Nelectra à l’adresse info@nelectra.be ou au 02/550.17.11.
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NELECTRA VOUS INFORME 11
Royal Crown célèbre ses 25 ans
Récemment, Royal Crown a enfin pu célébrer son jubilé d’argent en présence de 300 clients et fournisseurs. L'anniversaire-clé ayant été repoussé à deux reprises, à cause du Covid-19, le groupe a depuis déjà soufflé sa 27e bougie.
Le fondateur Luc Rombouts a été mis à l’honneur pendant la cérémonie et nos invités ont pu profiter d’un excellent catering, ainsi que d’un passionnant discours de Rik Vera, expert renommé en sales marketing et change management.
Rexel Belgique certifié Top Employer
Le mardi 17 janvier 2023, Rexel Belgique a été reconnu Top Employer 2023 pour la seconde fois lors d'un événement virtuel organisé par le Top Employers Institute. Les entreprises qui reçoivent cette certification s'engagent à offrir à leurs employés le meilleur environnement de travail possible grâce à des pratiques RH innovantes. Ils placent l'implication, l'engagement et le bien-être des employés au centre de leurs efforts.
plus de 600 pratiques. Le programme a certifié et reconnu 2052 Top Employers dans 121 pays/régions sur cinq continents. Pierre Benoit, CEO de Rexel Benelux, Nordics, Australie/ Nouvelle-Zélande et Johan Naessens, HR Director chez Rexel Belgique : "À l'heure où la "guerre des talents" prévaut, il est très difficile d'attirer et de garder les bons profils. C'est pourquoi nous avons des projets concrets, comme la création d’une Rexel School en 2023, dans laquelle nous fournirons, par exemple, aux personnes ayant moins de connaissances en électricité une formation continue. Cela nous permettra de recruter et de garder des employés motivés qui partagent notre philosophie d'entreprise."
Plus d'informations : www.rexel.be/jobs
Notez déjà InterSolution 2024 dans votre agenda.
Le programme du Top Employers Institute certifie les organisations sur base de la participation à leur HR Best Practices Survey et à ses résultats. L'enquête porte sur 10 sujets couvrant
InterSolution 2023 vient tout juste de se clôturer que nous avons déjà hâte d'être à la prochaine édition ! Les principaux acteurs de l’industrie solaire seront en effet de retour en janvier 2024 pour présenter les nouveautés de l’année au Flanders Expo de Gand. La 12e édition de InterSolution se déroulera le mercredi 17 et le jeudi 18 janvier 2024 (nocturne jusqu’à 20 h mercredi). Info : www.intersolution.be
12 NOUVELLES SECTORIELLES
L'abandon des gaz fluorés doit accélérer
L'an dernier, la Commission européenne a publié sa proposition de cartographie et de limitation de l'usage des gaz fluorés. Ce projet de règlement s'inscrit dans le cadre plus large du Green Deal européen, qui a défini l'ambition de faire de l'Europe le premier continent neutre en carbone d'ici 2050.
En 2022, les gaz fluorés représentaient environ 2,5 % du total des émissions de gaz à effet de serre, mais leur part a doublé entre 1990 et 2014, contrairement à d'autres gaz. En 2014, lorsque l'UE a proposé son premier règlement relatif aux gaz fluorés, la finalité était de supprimer progressivement les gaz les plus nocifs (les HFC) sur la base d'un système de quotas. Ces quotas diminuent d'année en année, avec pour objectif final l'abandon total.
Mais cette suppression progressive doit aller plus vite que prévu initialement. En effet, le règlement actuel sur les gaz fluorés ne suffit pas à respecter les accords conclus au niveau mondial ; les émissions de ces gaz doivent donc être réduites au maximum. La Commission européenne veut y parvenir de 2 manières. D'une part, en diminuant le recours à ces gaz fluorés, d'autre part en limitant les fuites (pendant la production, des réparations…). Plus spécifiquement, le règlement entend régler une série de points.
1. Des règles en matière de confinement (prévention des émissions, contrôle et détection des fuites, récupération) des gaz fluorés. Les règles sont imposées à tous les acteurs concernés, soit autant la production que le transport, le stockage… De plus, des exigences sont imposées en termes de certification et de formation, notamment aux personnes qui procèdent à l'installation, à la maintenance ou à la réparation d'appareils contenant des gaz fluorés.
2. La proposition introduit également des restrictions au niveau de la mise sur le marché de gaz fluorés (et d'équipements qui en utilisent). Point important pour le secteur, l'introduction d'une obligation d'étiquetage, entre autres pour les appareils réfrigérants, pompes à chaleur et équipements de climatisation,avant de pouvoir les vendre sur le marché intérieur européen. Cette
étiquette doit mentionner que l'appareil contient des gaz fluorés et lesquels, le pourcentage de fuite établi par des essais…
3. Un plan de réduction est aussi prévu pour la production et la mise sur le marché des HFC. Les modalités précises de réduction progressive font partie du débat entre la Commission européenne et le Parlement européen. Le Parlement veut une sortie plus rapide que la Commission.
4. Pour l'importation et l'exportation, les gaz fluorés ne pourront également être vendus qu'après transmission à la douane d'une autorisation valide. C'est l'importateur qui en porte la responsabilité.
5. Enfin, des obligations de reporting sont imposées aux producteurs, aux importateurs de gaz en vrac et destiné à remplir des appareils, aux exportateurs… qui ont produit, exporté ou importé plus de 100 tonnes (en équivalent CO2) de gaz fluorés ou HFC. La Commission européenne déterminera ultérieurement dans des décisions d'exécution ce qui devra être précisément repris dans ces rapports.
La proposition de la Commission européenne est toutefois toujours en discussion et la position du Parlement européen n'a pas encore été formellement arrêtée. Comme c'est généralement le cas pour la législation en matière de climat et d'environnement, le Parlement européen veut aller un peu plus loin que la proposition de la Commission européenne. Lorsque les positions seront toutes connues, le Parlement négociera avec la Commission et le Conseil pour aboutir à un texte final. Nous y reviendrons certainement dès que celui-ci sera concret.
Que sont les gaz fluorés et où les trouve-t-on ?
Les gaz à effet de serre fluorés ou gaz F regroupent différents types de gaz : HFC (hydrofluorocarbures), PFC (perfluorocarbures) et SF6 (hexafluorure de soufre). Parmi les gaz fluorés, ce sont les hydrofluorocarbures (HFC) qui ont le plus gros impact sur le climat. On retrouve des gaz fluorés dans presque toutes les installations de réfrigération : du simple réfrigérateur ou surgélateur aux systèmes de climatisation, de réfrigération et de pompes à chaleur professionnels en passant par la climatisation automobile.
EUROPE 13
Thomas Pirard Conseiller européen Unizo
« Alia Security Day : une source d’informations dans un marché qui évolue rapidement »
L’Alia Security Day s’est tenu le 15 février dernier, lors du salon New Security (Brabanthal, Louvain). Le sujet de cette édition nous préoccupe tous : la sensibilisation à la sécurité. Comment s’armer contre la cybercriminalité croissante à une époque où les technologies évoluent rapidement ? Sans oublier l’intelligence artificielle, un phénomène assez récent. Nous avons demandé au président d’Alia Security, Olivier Snauwaert, comment il a vécu ce grand jour du secteur de la sécurité.
ÉlectroVision (EV) : Que retenez-vous de cette édition du Security Day ?
Olivier Snauwaert (OS) : C’est l’occasion d’informer toutes les parties concernées par la sécurité de la situation actuelle, des évolutions et de la législation sur le plan de la sécurité électronique. Et une fois de plus, ce fut une réussite.
EV : Le thème central était « Security awareness, are we futureproof ? » Que répondez-vous à cette question ?
Le président d’Alia Security, Olivier Snauwaert a ouvert l’Alia Security Day par un discours où il n’a pas juste évoqué la principale préoccupation du secteur ; il avait également des nouvelles pleines d’espoir : « J’enfonce une porte ouverte en disant qu’à notre époque, trouver de nouveaux collaborateurs n’est pas simple. La pénurie de personnel est toujours plus aiguë et pour beaucoup d’entreprises, assurer les formations en interne reste souvent la seule solution. Pour soutenir les entreprises dans cette tâche, Alia Security a collaboré l’an dernier avec Volta et le VDAB autour d’un premier job day pour les techniciens de sécurité. Nos entreprises ont pu y rencontrer des chercheurs d’emploi peu expérimentés, mais intéressés le secteur de la sécurité.
La collaboration avec le VDAB inclut également une formation (de quelques semaines) de monteur en installations électriques, pour permettre au chercheur d’emploi d’acquérir les bases. Bases qu’il peut approfondir lors d’une IBO (Individuele Beroepsopleiding ou formation professionnelle individuelle, un programme de la Région flamande), à l’issue de laquelle l’entreprise peut l’engager. À Schoten, un projet pilote vise (si tout se passe bien) à étendre le concept à d’autres régions. Pour le moment, une personne s’est déjà vu proposer un contrat fixe. »
Notre secteur connaît bien des changements législatifs et technologiques. De bonnes sources d’informations sont donc essentielles, comme nous avons pu l’apprendre des installateurs présents, qui ont également souligné l’importance qu’elles viennent d’Alia Security, pour ses membres. D’ailleurs, le comité est ouvert à toute personne qui voudrait le rejoindre et participer à la réflexion sur l’avenir de notre secteur.
OS : Cette année, nous voulions attirer l’attention sur les évolutions de la sécurité électronique, les nouveaux produits, les nouvelles technologies, les nouvelles tendances, mais aussi sur les menaces et la cybercriminalité, qui ne sont pas en reste.
EV : Quelles sont les tendances importantes dans le secteur de la sécurité ?
OS : L’intelligence artificielle est omniprésente et toujours plus performante, bien utile pour une détection et des données plus pointues.
Linda Claeys
New Security : un salon professionnel complet
New Security, le salon professionnel de la prévention d’intrusion, de la prévention incendie, du contrôle d’accès, de la vidéosurveillance, de la cybersécurité et du monitoring, a su mettre tant les organisateurs que les visiteurs et les exposants de bonne humeur. « New Security est un salon complet, tous les ingrédients sont réunis : de nombreux exposants aux produits techniques, des visiteurs impliqués, des conférences passionnantes, le tout dans un cadre agréable, » résume Filip Cossement de FCO Media, l’organisateur.
Le salon a commencé sur les chapeaux de roues, avec déjà plus de 1 000 visiteurs le mercredi pour l’Alia Security Day. Le jeudi fut, comme à l’accoutumée, légèrement plus calme, mais tout aussi intéressant. À l’issue de cette édition, les organisateurs peuvent s’enorgueillir d’un bilan solide avec 1 650 visiteurs, dont 70 % d’installateurs et 30 % de représentants des pouvoirs publics, de consultants et d’utilisateurs finaux professionnels. La prochaine édition de New Security est prévue en 2025. Dates à venir.
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L’importance de la cogénération dans la transition énergétique
Les temps sont durs dans le secteur de l’énergie. De nombreux facteurs, au premier rang desquels les turbulences géopolitiques, ont entraîné une hausse substantielle des prix de l’électricité et du gaz. Le calme semble être revenu sur les marchés de l’énergie, mais les prix restent historiquement hauts et le marché très nerveux. Dans l’arène politique, on ressent le besoin d’intervenir et de rassurer les gens. La facture des particuliers doit rapidement baisser et pour alléger cette pression, il faut débloquer très vite des budgets supplémentaires. Dans ce but, on envisage la taxation des surprofits du secteur énergétique ou encore la suppression des mesures d’aide. La cogénération (ou CHP pour Combined Heat and Power) est également visée. La technologie de la cogénération est souvent associée au gaz naturel qui est actuellement perçu comme une source d’énergie avec laquelle il faut prendre ses distances. Mais la cogénération, c’est tellement plus que cela...
ronnement, car elle rejette moins de gaz à effet de serre et permet ainsi de lutter contre le réchauffement de la Terre.
Il s’agit d’une technologie durable qui devient de plus en plus intéressante pour la transition énergétique, en raison de la génération efficace d’énergie et de la réduction des émissions de CO2 qu’elle permet. Un système de cogénération produit à la fois de l’électricité et de la chaleur grâce à la combustion de carburant : gaz naturel, biomasse, biométhane ou même hydrogène.
La chaleur libérée par la production d’électricité est ensuite réutilisée pour d’autres applications, notamment le chauffage de bâtiments ou l’alimentation de procédés industriels. On réduit ainsi la perte d’énergie et les sources d’énergie disponibles sont utilisées de manière plus efficiente. Les formes d’énergie fossiles, tout comme les énergies renouvelables, sont précieuses, et disponibles en quantités limitées. Il est donc crucial de les exploiter de la manière la plus efficace possible. Un exemple : il n’est pas énergétiquement rentable de brûler du biogaz dans une voiture quand on peut en retirer 4 fois plus d’énergie en générant à la fois du courant et de la chaleur.
De plus, la cogénération permet une réduction des émissions de CO2 vu qu’elle nécessite moins de carburant pour générer la même quantité d’énergie. C’est donc une technologie bonne pour l’envi-
Une centrale électrique classique utilise un vecteur énergétique seulement dans le but de produire de l’électricité. Une centrale au gaz moderne peut ainsi atteindre un rendement de 60 %. C’est en soi spectaculaire, mais cela signifie toutefois que 40 % de l’énergie est perdue sous forme de chaleur. Par ailleurs, cette électricité doit être transportée jusqu’à
l’utilisateur et une partie de celle-ci est alors perdue lors de son acheminement par le réseau électrique. Un système de cogénération place localement un vecteur énergétique pour produire à la fois de l’électricité et de la chaleur. De cette manière, on peut obtenir un bien meilleur rendement total : théoriquement jusqu’à 100 % et parfois même un petit peu plus.
Par exemple : un bâtiment a besoin de 60 unités de chaleur et de 30 unités d’électricité (voir schéma ci-dessus). Si l’on souhaite couvrir les besoins en chaleur de ce bâtiment au moyen d’un système de cogénération disposant d’un rendement électrique de 30 % et d’un rendement thermique de 90 %, 100 unités de carburant sont donc nécessaires. Si l’on présuppose qu’en cas de production séparée, la production électrique atteint un rendement de 50 % et la production de chaleur (la chaudière) atteint un rendement de 90 %, 127 unités de carburant sont alors nécessaires. Cela représente 27 unités de plus que dans la configuration d’une cogénération. En comparaison avec un système de production séparé, la cogénération permet une économie d’énergie primaire relative (RPE) de 27 unités ou bien de 21 %.
16 ÉNERGIES RENOUVELABLES
La cogénération, qu’est-ce que c’est exactement ?
30 électricité 60 chaleur 50 % 90 %
Les deux dernières années, COGEN Vlaanderen a recherché, aux côtés de Fluxys, Gas.be et de l’UGent, comment utiliser l’hydrogène dans le cadre de la micro-cogénération avec pile à combustible pour fournir du courant et de la chaleur aux foyers. Selon leurs recherches, c’est une piste très prometteuse. En plus d’utiliser l’énergie de l’hydrogène au maximum de son potentiel, ce système comporte d’autres avantages. Les froides journées d’hiver augmentent fortement la tension sur le système électrique, surtout dans un contexte où l’on mise essentiellement sur les pompes à chaleur. Les pompes à chaleur ne produisent que de la chaleur et utilisent donc beaucoup de courant simultanément les jours de grand froid. En revanche, un système de micro-cogénération avec pile à combustion fournit non seulement de la chaleur, mais éga-
lement de l’électricité. Ce qui veut donc dire que le réseau électrique n’est pas soumis à une tension supplémentaire et reçoit même du soutien. Ce système exploite ainsi efficacement l’hydrogène et participe à la sécurité d’approvisionnement.
De plus, il existe une complémentarité entre le photovoltaïque et la micro-cogénération avec pile à combustible lorsqu’ils sont rattachés à une pompe à chaleur et que l’énergie excédentaire peut être réinjectée dans le réseau local. Lorsque l’installation photovoltaïque fournit suffisamment d’électricité - comme pendant les mois d’été - elle peut alimenter la pompe à chaleur et un système de micro-cogénération décentralisé avec pile à combustion peut prendre le relais quand le soleil vient à manquer.
En guise d’exemple, les profils de production d’énergie de l’année 2018 sont représentés dans la figure 41 lors de l’implémentation d’un système de micro-cogénération avec pile à combustion (0,71
kWe) et en complément : - de panneaux photovoltaïques 3 kWp - d’une pompe à chaleur avec une puissance électrique de 0,71 kWe et un COP moyen de 3,246.
Au total, on constate une réduction des heures de fonctionnement de la pile à combustion d’environ 2 700 h/an pour 2018, une production électrique de 1 935 kWh/an et une consommation totale de gaz (pour production de chaleur) de 5 750 kWh/an.
Cette étude montre que la cogénération pourrait connaître une application plus large que celles des dispositifs déjà utilisés dans l’industrie ou dans le secteur tertiaire (comme les hôpitaux ou les piscines). La technologie de la cogénération a désormais de plus en plus souvent sa place dans des dispositifs de chauffage réduits, car le surcoût de la pompe à chaleur, de plus en plus utilisée en guise d’alternative, par rapport à la chaudière classique au gaz n’existe plus. Actuellement, les unités de cogénération décentralisées belges fournissent 2500 MWe (en comparaison : le réacteur nucléaire de Doel 4 a une puissance de 1000 MWe). Il ne s’agit donc pas d’une niche, mais d’une technologie bien au point et bien établie, qui peut tout à fait servir d’alternative aux centrales électriques classiques et aux dispositifs de chauffage tels que les chaudières ou
ÉNERGIES RENOUVELABLES 17
La cogénération n’est plus seulement réservée à l’industrie lourde
les pompes à chaleur.
Le CHP n’est pas une niche, mais bien une technologie au point et bien établie qui peut tout à fait servir d’alternative pour les centrales électriques classiques et les dispositifs de chauffage tels que les chaudières ou les pompes à chaleur.
Production d’électricité [kWh/jour]
Prod. photovoltaïque kWh/j
Figure 41 Complémentarité système de micro-cogénération – photovoltaïque – pompe à chaleur : profils de production d’électricité (kWh/jour) grâce au photovoltaïque (en bleu) d’une capacité de 3 kWp et avec le soutien d’un système de micro-cogénération avec pile à combustion (en orange) pour l’année 2018
Prod. pile à combustion kWh/j
Retrouvez l’étude ici :
Politique énergétique durable
Le Trias Energetica est un modèle bien connu, utilisé pour établir une stratégie énergétique durable. Ce modèle est composé de trois étapes visant à utiliser l’énergie de façon plus efficace et plus durable : réduction de la consommation énergétique, utilisation de sources d’énergie durables et optimisation énergétique des combustibles (fossiles). C’est une méthodologie avec laquelle la cogénération prend toute sa valeur.
La première étape du Trias Energetica consiste en une réduction de la consommation énergétique. C’est par exemple rendu possible grâce à l’isolation des bâtiments, la transition vers un éclairage et un équipement économes en électricité et la suppression d’éclairage et de chauffage superflus. En économisant l’énergie, on réduit la demande en énergie et
certains frais. L’énergie la plus verte est celle que l’on ne consomme pas. Lors de la deuxième étape, on regarde s’il est possible d’avoir recours à des énergies renouvelables (comme l’énergie solaire ou éolienne et la biomasse). De cette manière, on décarbone la production d’énergie et on réduit la consommation de combustibles fossiles. Et enfin, la dernière étape met l’accent sur l’utilisation de procédés de transformation à haut rendement énergétique comme la cogénération. Avec un haut rendement énergétique lors de la conversion d’énergie primaire en énergie finale, les sources d’énergie sont utilisées de manière plus efficiente et les émissions de CO2 et autres substances néfastes sont réduites.
roule à l’électricité et si on chauffe uniquement les bâtiments avec des pompes à chaleur, des problèmes peuvent survenir par grand froid. Toutes ces pompes à chaleur fonctionnent alors en continu et à plein régime, ce qui cause bien souvent la mise en marche immédiate d’une résistance chauffante en guise de soutien. Nombre de pompes à chaleur ne sont en effet pas dimensionnées pour les froids extrêmes et possèdent des résistances intégrées qui servent de soutien lors de circonstances exceptionnelles. Cela veut dire que la demande en électricité atteint un pic colossal en cas de conditions météorologiques extrêmes. Il convient d’adapter le système électrique.
Il est essentiel de ne pas perdre la cogénération de vue. Dans la transition énergétique, on mise d’une part énormément sur l’électrification, car l’électricité est un vecteur énergétique très efficient pour de nombreuses applications. D’autre part, cette électrification augmente bien entendu fortement la tension sur le système électrique. Si on
Du côté de la production, les centrales nécessaires doivent pouvoir être mises en marche, et le réseau doit également être en capacité de supporter le pic. Concrètement, il s’agit d’investissements massifs certainement pas rentables pour de l’équipement à peine utilisé. En revanche, si l’on prend en compte la cogénération dans cette optimisation, l’équation semble déjà beaucoup plus réaliste. Dans ces circonstances extrêmes, ce même système de cogénération fournit non seulement une partie des besoins de chaleur, mais aussi du courant électrique nécessaire pour les pompes à chaleur et il permet également d’éviter la sollicitation excessive du réseau électrique.
La cogénération consiste en une utilisation efficace des vecteurs énergétiques Chaque jour, COGEN Vlaanderen y travaille avec sérieux et passion.
Kris Voorspools (directeur de COGEN Vlaanderen)
ÉTAPE 3
La cogénération : une étape indispensable dans la transition énergétique.
18 ÉNERGIES RENOUVELABLES
ÉTAPE1 Limitezla consommation énergétique. Isolation, appareils économesen électricité, éclairage,etc.
ÉTAPE2 Utilisezles énergies renouvelables
Solaire, éolien, biomasse,etc.
Procédés de transformation à haut rendement énergétique
Utilisez efficacement les sources d’énergie Cogénération
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Au-delà de la connexion, avec une configuration simple et flexible. Idéalement adaptés à tout type d'installation dans des environnements commerciaux et industriels, les tableaux de sous-distribution d'énergie System pro E® simplifient la configuration grâce à leur système modulaire flexible. La gamme comprend des armoires murales et au sol en tôle d'acier, offrant des degrés de protection contre la poussière et l'eau allant jusqu'à IP43 et IP55. Un aménagement intérieur commun et des jeux de barres permettent d'intégrer facilement tous les types d'appareils électriques basse tension d'ABB, pour réaliser des tableaux de distribution jusqu'à 630A. Les tableaux de distribution secondaires d'énergie System pro E® maximisent la flexibilité, offrent 20 % d'espace de câblage supplémentaire, nécessitent 30 % de stock en moins et permettent de gagner jusqu'à 40 % de temps d'assemblage.
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EUROPA 19
Quelles conditions doit remplir un tableau de répartition électrique ?
Le tableau de répartition est le cœur de l’installation électrique. C’est lui qui fournit du courant à chaque consommateur. Il est dès lors essentiel qu’il soit adapté et bien dimensionné par rapport aux besoins de l’installation électrique.
En Belgique, une installation électrique basse tension doit respecter le RGIE (Livre 1). Seules des machines, appareils et câbles électriques sûrs peuvent être employés dans une installation électrique. Cela signifie qu’ils doivent être construits selon les règles de l’art. De plus, ils ne peuvent mettre en péril (en cas d’installation et d’entretien corrects et d’application conforme à leur destination) ni la sécurité des personnes, ni la préservation des biens. Le matériel électrique doit respecter les normes et directives européennes.
La norme pour les tableaux de répartition électriques
La norme européenne relative aux tableaux électriques est l’EN 61439 (ensembles d’appareillage à basse tension) et compte plusieurs subdivisions :
EN 61439-1 : Règles générales
EN 61439-2 : Ensembles d’appareillage de puissance
EN 61439-3 : Tableaux de répartition destinés à être utilisés par des personnes ordinaires
EN 61439-4 : Exigences particulières pour ensembles de chantiers
EN 61439-5 : Ensembles pour réseaux de distribution publique
EN 61439-6 : Systèmes de canalisation préfabriquée
EN 61439-7 : Ensembles pour installations publiques particulières telles que les marinas, les terrains de camping, les marchés et les emplacements analogues et pour bornes de charge de véhicules électriques
Tableaux de répartition pour installations domestiques et assimilées
Les tableaux de répartition pour installations domestiques et assimilées sont des tableaux construits selon l’EN 61439-3 : tableaux de répartition destinés à être utilisés par des personnes ordinaires. Ils s’agit des tableaux de répartition qui ont en principe une enveloppe en matériau isolant et sont en pratique qualifiés de « classe II ».
Nous connaissons la classe II par le matériel électrique de classe II. Il s’agit de matériel électrique muni par le fabricant
1. Rail de terre jaune/vert - IPXX-B
2. Rail DIN
3. Paroi arrière du tableau de répartition
4. Enveloppe du tableau de répartition – IP2X-C
5. Vis de fixation isolantes
6. Porte du tableau de répartition
20 INFORMATIONS TECHNIQUES
d’une meilleure isolation, qui de ce fait ne doit pas être relié à la terre par le biais d’un conducteur de protection dans le cadre d’un contact indirect.
Bien que tous deux soient pourvus du symbole du « double carré », il existe tout de même une différence notable : - un appareil électrique de classe II (sèche-cheveux, aspirateur, taille-haie, foreuse…) est équipé d’un conducteur à 2 fils et d’une prise électrique SANS mise à la terre.
- un tableau de répartition électrique de classe II est muni d’un câble d’alimentation AVEC mise à la terre et la mise à la terre est reliée aux prises de courant qui en partent et aux appareils branchés.
Officiellement, selon la norme relative aux tableaux de répartition, on ne parle donc pas de « classe II », mais d’« isolation totale ».
Conditions concernant les tableaux de répartition de classe II selon la norme
Une protection par « isolation totale » est nécessaire et la protection contre les contacts indirects par « isolation totale » doit satisfaire les conditions suivantes :
- Le matériel doit être complètement entouré par de la matière isolante. L’enveloppe doit être pourvue du marquage ci-dessous, qui doit être visible de l’extérieur.
- L’enveloppe ne peut être interrompue à aucun endroit par des éléments conducteurs susceptibles d’amener une tension de défaut en dehors de celle-ci.
- Quand le tableau de répartition est en état de marche et raccordé à l’alimentation, l’enveloppe doit entourer toutes les parties actives, tous les éléments conducteurs susceptibles d’être touchés et tous les câbles relevant de la mise à la terre de protection, de manière à ce qu’ils ne puissent pas être touchés. La protection à l’intérieur est au minimum IPXX-C.
- Les éléments conducteurs susceptibles d’être touchés à l’intérieur du tableau de répartition ne peuvent être reliés à la mise à la terre de protection.
- Si des portes ou couvercles d’enveloppes peuvent être ouverts sans outils ni clés, un obstacle en matériau isolant doit être présent pour protéger des contacts involontaires. Cet obstacle ne peut être enlevé.
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INFORMATIONS TECHNIQUES 21
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Quelles sont les principales tendances dans les tableaux de répartition ?
Plusieurs fabricants sont très occupés à renouveler leurs boîtiers de répartition afin de vous offrir, en tant qu'installateur, les bons produits sur ce marché qui évolue rapidement, où énergies renouvelables et économies d'énergie font la pluie et le beau temps. Économiser du temps et de l'argent reste toujours une plus-value. Nous avons demandé à quelques spécialistes les changements qu'ils ont détectés récemment sur le marché.
(Danny Van Baelen, business development manager chez Rexel)
« Le réchauffement climatique. Il est déjà en cours depuis un moment et, ces dernières années, il est aussi effectivement à notre agenda politique. Nous réduisons les émissions de CO2 en consommant notre énergie le plus efficacement possible (l'énergie la plus verte est celle qu'on ne consomme pas) et en produisant l'énergie dont nous avons besoin le plus écologiquement possible. Saviez-vous que 30 % de la demande énergétique totale provient des bâtiments ?
Ces dernières années, nous voyons dans ce segment une volonté énorme d'exploiter cette énergie le plus efficacement possible. Grâce à l'électrification et au pilotage poussé des consommateurs.
(Frederik
Van Hecke, product manager chez Cebeo)
« Mesurer, c'est savoir. Et dresser l'inventaire des consommateurs dans une installation devient la clé pour demain. Par ailleurs, les prix de l'électricité sont faramineux, et comme la consommation continue d'augmenter constamment, le monitoring d'assez grandes installations devient très rentable. C'est pourquoi des systèmes de supervision, petits et grands, servent d'outil pour tout cartographier. Les tableaux de répartition modernes sont une sorte de mécano, avec le gros avantage que l'installateur n'a plus rien à faire lui-même. Pour ainsi dire, il peut composer un tableau avec un nombre limité d'outils, sans rien devoir faire ou percer. Il gagne ainsi vraiment beaucoup de temps et d'argent. Le câblage de tels tableaux est généralement réalisé avec des répartiteurs de rangée montés juste au-dessus du rail DIN : un système plugand-play qui fait gagner énormément de temps. »
Pour pouvoir gérer tous les consommateurs désirés, il faut bien plus de câbles qu'auparavant. Ceux-ci aboutissent tous dans le coffret électrique, avec la protection nécessaire. La tendance est donc aux armoires électriques nécessitant de plus en plus de gestion des câbles. Prévoir de l'espace et l'utiliser efficacement est donc un indispensable.
Chez Rexel, nous voyons que Schneider Electric mise déjà là-dessus depuis quelques années, dans son assortiment à la fois résidentiel, tertiaire et industriel. Ils se distinguent par 2 grandes évolutions en matière d'innovation. D'une part avec la gamme Resi9 XE, un système révolutionnaire qui requiert moins de câblage et permet donc de travailler de manière plus sûre et plus rapide. Pour cela, les rails DIN ont été adaptés, mais toutes les armoires résidentielles de Schneider Electric aussi, pour pouvoir y placer le système XE.
D'autre part, Schneider Electric développe aussi depuis des années des solutions IoT intensives. EcostruXure Power, la plateforme IoT sur 3 niveaux, illustre parfaitement ce choix technologique, et les derniers développements
pour les armoires et boîtiers n'échappent pas non plus à cette tendance. Désormais, les armoires de commande sont connectées via internet ou via une passerelle sans fil qui y est intégrée. Il suffit de créer un réseau Lora local et de transmettre les informations en 4G dans le cloud. Cette connectivité permet de configurer différents composants de l'armoire, de contrôler la présence de tension, de mesurer et suivre la consommation électrique ainsi que de recevoir des alarmes, par exemple si un incendie est détecté, avant que les dommages ne soient trop importants. Chaque application a sa solution propre, avec une attention particulière consacrée à la robustesse des produits. À côté des PrismaSeT G (jusqu'à 630 A) et PrismaSeT P (jusqu'à 4000 A), il existe pour les applications industrielles une toute nouvelle armoire PrismaSeT HD, plus robuste. Celle-ci est installée dans des environnements plus exigeants. Pour être complet, je mentionne aussi les développements dans la gamme Thalassa, pour des solutions à la fois pour les véhicules électriques et le photovoltaïque. »
La robuste armoire PrismaSeT HD pour les environnements plus exigeants.
22 TABLEAUX DE RÉPARTITION
« Gagner du temps et de l'argent »
« Il faut plus de gestion des câbles »
Linda Claeys Rexel Belgium
Câbles électriques et résistance au feu : de quoi devez-vous tenir compte ?
Les câbles électriques jouent un rôle essentiel dans les installations électriques des logements, des bureaux et de l’industrie. En tant que moyen de transport de l’énergie électrique, ils relient les sources d’alimentation aux différents consommateurs branchés, via des dispositifs de sécurité et de commande.
Quelles normes européennes doivent respecter les câbles électriques ? En voici un récapitulatif :
EN50575: Câbles pour applications générales dans les ouvrages de construction soumis aux exigences de réaction au feu.
EN50577: Câbles électriques - Essai de résistance au feu des câbles électriques non protégés (Classification P)
EN13501-2: Classement au feu des produits et éléments de construction - Partie 2 : Classement à partir des données d’essais de résistance au feu à l’exclusion des produits utilisés dans les systèmes de ventilation
INFORMATIONS TECHNIQUES 23
Réaction au feu des câbles électriques
Les câbles électriques doivent respecter la sous-section 4.3.3.4. Sur le plan de la réaction au feu, il y a 2 paramètres :
- Réaction primaire au feu - Feu (F) : anciennement F1 et F2, désormais Eca et Cca
- Réaction secondaire au feu – Fumée (S) : anciennement SA/SD, désormais a1/a2/a3 et s1/s2/s3
Sur le plan de la résistance au feu, il y a un seul paramètre :
- FR : anciennement, mais toujours aujourd’hui (provisoirement) FR1 (maintien d’isolation) et FR2 (maintien de fonction).
Un câble électrique possédant une résistance au feu DOIT également respecter les conditions en matière de réaction au feu.
Résistance au feu des câbles électriques
La résistance au feu caractérise la capacité d’un conducteur ou câble isolé à continuer de fonctionner dans un foyer d’incendie. Cette catégorie se divise en deux sous-catégories :
- FR1 : se rapporte aux essais qui permettent d’évaluer le maintien des fonctions électriques dans des conditions de laboratoire (conducteur ou câble isolé testé individuellement).
- FR2 : se rapporte à un essai qui permet d’évaluer la durée pendant laquelle le maintien des fonctions électriques est assuré (conducteur ou câble isolé testé avec système de support et fixation).
Malentendu entre maintien d’isolation et maintien de fonction
Maintien d’isolation
Auparavant, les câbles électriques étaient classés d’une autre manière, par exemple Rf 1h. Cela a changé entre-temps pour devenir, par exemple, E60. Et il y a pas mal de malentendus ici autour en termes de signification. Voici donc encore quelques explications : la notion de maintien d’isolation (= durée pendant laquelle l’isolant autour du conducteur résiste à la température) est testée par le fabricant. Les indications E30, E60, E90,… ne
représentent donc pas le maintien de fonction pendant un certain nombre de minutes, mais le « temps d’action des flammes » (Flame Exposure).
Ce « temps d’action des flammes » est un critère d’essai dans les normes applicables. Dans ce cadre, des morceaux de câble sont exposés aux flammes directes, à une température constante d’au moins 750 °C, pendant une période déterminée. Pendant ce temps, le dispositif de sécurité (fusible-disjoncteur automatique) des câbles en question ne peut pas disjoncter. Cet essai du test de « maintien d’isolation » n’est pas interchangeable avec la notion de maintien de fonction.
Maintien de fonction
Pour évaluer le maintien de fonction de l’installation câblée, un câble électrique avec maintien d’isolation va être placé dans un système de support (chemin de câbles, système de suspension, ancrages, boulons…) et exposé pendant un temps bien déterminé aux flammes directes, à une température constante d’au moins 750 °C.
Si les câbles électriques avec maintien d’isolation, combinés au système de support, ont passé le test, cela sera à l’avenir représenté par une lettre et un temps correspondant en minutes : P30, P60, P90…
24 INFORMATIONS TECHNIQUES
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Le courant continu, un nouveau défi pour l’électricien
Les électriciens rencontrent de plus en plus de circuits en courant continu dans les installations. Il s’agit en général d’applications de recharge en basse tension, comme des prises USB. Mais à l’avenir, les installations à haute tension de courant continu vont devenir de plus en plus fréquentes. Le courant continu se comporte différemment du courant alternatif, il présente d’autres risques mais aussi de nombreux avantages. Nous les abordons dans cet article.
Une page d’histoire
Au XIXe siècle déjà, nous avons connu une première « rivalité » entre le courant continu et le courant alternatif, et plus précisément entre Nikola Tesla et Thomas Edison. Si Edison était un self-made man, Tesla avait étudié les mathématiques, la physique et la mécanique. L’invention la plus connue d’Edison est sans doute l’ampoule électrique, tandis que Tesla est célèbre pour la bobine de Tesla.
Les premiers réseaux de distribution aux États-Unis étaient des réseaux locaux en courant continu. Avec l’augmentation des distances sur lesquelles l’énergie devait être transportée, il a évidemment fallu utiliser une tension aussi élevée que possible et un courant aussi faible que possible afin de limiter les pertes dues à la résistance. Un appareil stationnaire simple, le transformateur, permet de baisser ou d’augmenter la tension d’un courant alternatif avec un rendement élevé. Avec une configuration de réseau de distribution partant d’une grande centrale vers les consommateurs (éloignés de cette centrale), le courant alternatif l’a évidemment emporté sur le courant continu. Pour les systèmes de propulsion également, un courant alternatif triphasé est avantageux. Il permet en effet de générer facilement un champ tournant dans un moteur, ou encore de construire un moteur asynchrone robuste sans balais ni collecteurs.
Aujourd’hui
Dans les bâtiments, nous connaissons actuellement une transition énergétique électrique avec une production locale au moyen d’installations photovoltaïques (Building-integrated PV et Building-added PV), un stockage local sur batteries, une consommation locale accrue comme les applications informatiques, les pompes à chaleur et les véhicules électriques. Tout cela aboutit à un plus grand confort et à une meilleure qualité de vie. On utilise également de plus en plus d’appareils intelligents et l’Internet des objets (IoT). Les composants électroniques de ces appareils fonctionnent sur courant continu. Dans une lampe à LED également, le courant AC est converti en DC. Les composants électroniques de puissance actuellement disponibles permettent en outre de modifier de manière fiable et
efficiente le niveau de courant continu et de créer une liaison entre AC et DC, même en haute tension, comme sur les câbles sous-marins porteurs d’un courant continu en haute tension. Pour éviter notamment les pertes dans les transformateurs entre DC et AC et inversement, on commence à voir réapparaître des installations DC avec alimentations et consommateurs DC.
À l’heure actuelle, il n’existe toutefois pas de niveau de tension normalisé avec tolérances correspondantes pour le courant continu. Les centres de données utilisent du courant 380 VDC, tandis que d’autres applications privilégient 350 VDC.
Sécurité des installations DC
Les installations électriques doivent être sûres pour les personnes, les animaux et les biens. Les exigences à respecter par les installations à basse et très basse tension figurent au Livre 1 du RGIE. Étant donné que les installations AC ont servi de point de référence, un groupe de travail du RGIE est en train de préparer une révision relative aux installations DC. Ce groupe de travail s’attachera plus particulièrement à réexaminer les systèmes de réseau, en partant d’un réseau DC à 2 conducteurs en ligne (L- et L+) ou 2 conducteurs en ligne et 1 conducteur central (conducteur M). Outre le conducteur PEN, on envisage également un conducteur PEL et un conducteur PEM dans le cas des réseaux TN-C.
Un courant continu sans ondulation pourrait bien être plus sûr pour les personnes, comme en témoigne la tension limite conventionnelle absolue (TLCA), c’est-à-dire la tension qu’une personne peut supporter sans limite de temps pour une résistance donnée du corps humain, qui dépend principalement de l’humidité de la peau, indiquée par un code BB. La valeur TLCA du courant continu sans ondulation est double de celle du courant alternatif pour un code BB donné. Cette différence est liée au fait qu’une fréquence de résonance du cœur humain est de 50 Hz.
Interrompre un courant continu au moyen d’un commutateur traditionnel est toutefois nettement plus difficile qu’inter-
26 INFORMATIONS TECHNIQUES
rompre un courant alternatif avec la même valeur RMS. Dans le cas d’un courant continu, il n’existe pas de passage à zéro de la tension, de sorte que le champ électrique entre les contacts ouvrants ne passe pas par zéro. En conséquence, l’arc entre les contacts ouvrants est plus difficile à éliminer. La polarité joue en outre un rôle important dans la connexion, étant donné que l’arc est poussé vers la chambre d’extinction en cas de connexion correcte mais pas dans le cas contraire, ce qui entraîne un risque d’endommager le commutateur et, dans le pire des cas, de provoquer un incendie. Tous ces problèmes pourrait être résolus par l’emploi de composants électroniques de puissance permettant de ramener très rapidement le courant continu à zéro. Le Livre 1 du RGIE et les normes internationales stipulent cependant que les dispositifs à semi-conducteurs ne peuvent pas être utilisés à des fins de séparation.
Les commutateurs, différentiels, automates et prises de courant pour le courant continu ne peuvent donc pas être utilisés sans modification dans un réseau à courant continu. Une vraie histoire de l’œuf et de la poule... Heureusement, plusieurs commissions internationales de normalisation travaillent à plein régime sur des prescriptions qui seraient acceptées dans le monde entier dans ce domaine, des normes pour l’équipement DC. Plusieurs fabricants proposent déjà du matériel d’installation pour courant continu dans leur gamme. Des automates sont déjà disponibles sur le marché. Des différentiels arriveront bientôt sur la marché, étant donné que la norme IEC 60755-1 General safety requirements for residual current operated protective devices - Part 1: Residual current operated protective devices for DC systems recent (24/10/2022) a été publiée. Le courant continu va ainsi pouvoir faire son entrée dans les installations domestiques.
Le problème de l’œuf et de la poule se pose également pour les appareils d’utilisation dans les installations DC. Ici aussi, il faut attendre une normalisation des niveaux de tension et des
normes pour les appareils. Les appareils d’utilisation monophasés avec à l’entrée un pont redresseur simple, comme les lampes à LED, peuvent être utilisés tels quels dans une installation DC pour autant que la tension de l’installation DC ne soit pas supérieure à la tension de claquage de deux diodes polarisées inverses en série.
Communication entre appareils intelligents
Un autre avantage fréquemment évoqué dans le cadre des réseaux DC est l’absence d’harmonique, qui fait que ces réseaux conviennent à la Power Line Communication. En effet, l’absence d’harmonique évite les perturbations/interférences avec les signaux de communications envoyés via le câble d’alimentation. Cela permet une communication non perturbée et fiable entre les appareils branchés sur le réseau DC, pour obtenir par exemple une tension de réseau stable. L’absence d’harmonique sur les réseaux DC n’est cependant pas toujours garantie étant donné que l’activation/la désactivation soudaine d’un gros consommateur provoque de toute façon une ondulation de tension temporaire.
Conclusion
Le courant continu est plus présent que jamais sur notre marché, et le nombre d’installations à courant continu va continuer d’augmenter, surtout après l’adoption des réglementations nécessaires pour les réaliser de manière sûre conformément au Livre 1 du RGIE et aux règles de l’art, c’est-à-dire les normes en l’état. Il faudra en outre prévoir les formations nécessaires pour permettre aux installateurs d’acquérir les connaissances nécessaires pour réaliser correctement ces installations.
Danny Hermans (VOLTA)
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Qualité de l’alimentation à haute fréquence et supraharmoniques : mesurer, c’est savoir
Le comportement des supraharmoniques est analysé sur la base de mesures. Comprendre ces supraharmoniques ne demande pas uniquement la compréhension des mécanismes à leur origine, mais aussi des appareils de mesure adaptés.
Le comportement capacitif du réseau d’énergie moderne
Le réseau est résistif-inductif. C’est en tout cas ce qui nous est enseigné. Le courant circule en circuit fermé et ce circuit est généralement formé de deux conducteurs dans un câble ou un conduit. Les conducteurs ont une résistance, qui dépend de la fréquence, en raison de l’effet de peau. Ensemble, ces deux conducteurs constituent une boucle, qui est en principe une bobine à air d’une seule spire. Donc, le courant d’un câble est confronté à une inductivité à côté de la résistance. À cause de la résistance des conducteurs et de l’inductivité de la boucle formée par les deux conducteurs, le réseau doit être considéré comme résistif-inductif. Au début du réseau se trouve un transformateur, qui est aussi résolument inductif. Mais ce comportement est d’application à 50 Hz et aux harmoniques à basse fréquence. Dans la plage de fréquences des supraharmoniques, le comportement capacitif (parasitaire) est bien plus important. Des filtres CEM sont présents dans presque tous les appareils. Ces filtres contiennent des condensateurs entre tous les conducteurs actifs ainsi qu’entre un conducteur actif et la référence (mise à la terre de protection ou fonctionnelle). Les condensateurs entre conducteurs actifs ont des valeurs typiques autour de 1 µF. À 50 Hz, cela représente une impédance de ou 3,1 kΩ. À 50 kHz, cette impédance est 1000 fois moindre et, par conséquent, faiblement ohmique. L’impédance du réseau, en revanche, est résistive-inductive. L’ampleur de cette impédance dépend fortement du réseau, mais il y a ici aussi quelques indications à 50 Hz. L’IEC TR60725 fixe l’impédance de référence pour les applications en dessous de 16 A à 0,4 Ω et 0,8 mH. À 50 kHz, la part inductive représente déjà une impédance de 250 Ω. L’impédance totale perçue par un consommateur raccordé varie par conséquent beaucoup dans le temps et dépend fortement des consommateurs activés.
Cause des supraharmoniques
Les supraharmoniques sont provoquées par la chute de tension sur l’impédance du réseau, comme en discutait l’article
du numéro précédent d’ÉlectroVision. Plus l’impédance du réseau est élevée, plus cette chute de tension sera grande au niveau du PCC (point of common coupling ou point commun de raccord), les supraharmoniques de tension mesurées étant de ce fait plus hautes. Ces harmoniques de tension en viennent à toucher les bornes d’autres consommateurs, suscitant là aussi un courant supraharmonique. Examinons ce comportement de plus près en nous basant sur des mesures (fig. 1). Un convertisseur de commutation (appareil 1) est raccordé à un réseau ayant une impédance Zrés. L’appareil contient un pont redresseur et un condensateur de filtrage et d’amortissement dans le circuit DC. Le transistor du circuit active et désactive uniquement une résistance de charge d’une fréquence de 16 kHz. Le comportement de cet appareil est très comparable aux alimentations à découpage de votre téléviseur ou ordinateur portable, par exemple. L’appareil 2 est constitué d’un filtre CEM, qui est également présent dans de nombreux appareils. Le condensateur qui se trouve entre conducteur de phase et conducteur neutre affiche 1 µF. Pendant les mesures, 4 grandeurs sont mesurées simultanément : la tension urés, le courant dans le réseau i, le courant i1 vers l’appareil 1 et le courant i2 vers l’appareil 2. La tension est mesurée à l’aide d’une sonde différentielle (largeur de bande DC jusqu’à 25 MHz), les intensités à l’aide de sondes ampèremétriques (largeur de bande DC jusqu’à 100 MHz).
Émission primaire
L’émission primaire comprend les supraharmoniques provoquées par l’appareil même sur le réseau. Pour en faire la mesure, seul l’appareil 1 est mis sous tension, l’appareil 2 est déconnecté du réseau. La fig. 2 montre la tension du réseau mesurée urés, sous la forme à la fois d’un signal dans le temps
Fig. 1 Configuration d’essai
1 2.π.f.C 28 INFORMATIONS TECHNIQUES
et dans le domaine des fréquences. Le courant i1 est présenté en dessous. L’harmonique de tension mesurée à 16 kHz a une valeur RMS de 507 mV. Le courant absorbé s’élève à 36,6 mA. Les multiples de la fréquence de commutation (32 kHz, 48 kHz…) se retrouvent aussi dans le spectre tant de tension que d’intensité.
Émission secondaire
Tant l’appareil 1 que l’appareil 2 sont à présent raccordés dans la configuration de mesure de la fig. 1. La supraharmonique de 16 kHz monte à 60 mA. Le courant dans l’appareil 2, qui n’est qu’un filtre CEM sans aucun élément commutant, affiche également une composante spectrale de 72 mA à 16 kHz. Ce courant est nommé émission secondaire, soit une supraharmonique mesurée aux bornes d’un appareil (2), mais générée par un appareil voisin (1). La présence du condensateur a fait baisser le courant vers le réseau de 14 mA.
Ce comportement peut également être modélisé par le biais d’une injection de courant harmonique. L’appareil 1 peut être considéré comme une source de supraharmoniques. Ce courant peut aller vers le réseau ou vers l’appareil 2. Vu que l’impédance du réseau est supérieure à celle de l’appareil 2, le courant préfère s’écouler vers l’appareil 2.
Le comportement supraharmonique n’est, par conséquent, pas uniquement variable dans le temps, mais également très dépendant de la topologie d’un appareil et du caractère (résistif, inductif ou capacitif) des appareils voisins connectés. La fig. 3 présente aussi la mesure de tension. En raccordant l’appareil 2, capacitif, l’harmonique de tension baisse de 504 mV à 191 mV. Nous voyons ici deux résultats conflictuels. L’ajout d’un appareil au comportement capacitif améliore la qualité de la tension. C’est logique, car c’est le condensateur de l’appareil 2 plutôt que le réseau qui délivre l’ondulation de courant. Ce qui réduit la variation de tension sur l’impédance du réseau. D’un autre côté, le courant haute fréquence augmente dans le réseau basse tension, évolution moins favorable dans le domaine des interférences électromagnétiques.
Mesure des supraharmoniques
Des méthodes de mesure standardisées sont importantes pour permettre à différents acteurs d’accomplir des mesures de la même manière, même s’il n’existe pas de méthode standard à l’heure actuelle. Les supraharmoniques sont présentées dans le domaine des fréquences, car, dans le domaine temporel, elles sont soit invisibles, soit uniquement visibles comme une bande de bruit superposée au courant fondamental. En matière de qualité d’alimentation, c’est une mesure de tension
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Fig. 2 Mesure de l’émission primaire
qui est réalisée, mais pour mesurer les interférences (émissions) d’appareils, c’est au contraire l’intensité de courant qu’il faut mesurer. Une fréquence de commutation prend rarement la forme d’une fréquence unique, mais plutôt d’une multiplicité de bandes latérales (fig. 3). Dans bien des cas, le comportement des supraharmoniques n’est pas stable. La fréquence de commutation peut varier en fonction du temps, par exemple à cause d’un circuit de régulation de courant. Ce qui résulte également en une bande de fréquences au lieu d’une fréquence de commutation spécifique. Pour ce qui est de la qualité de l’alimentation, nous recourons aux appareils de mesure et techniques proposés dans l’EN61000-4-30, annexe C (méthodes de mesure de la qualité de l’alimentation). La valeur RMS de l’harmonique de tension y fait l’objet d’une mesure et l’on vise une mesure plus indicative que précise. C’est la raison pour laquelle la mesure est réalisée avec une résolution limitée en termes de fréquence, à savoir avec des intervalles de 200 Hz et 2 kHz, et que les valeurs sont moyennées sur 1 minute. En matière de mesures d’émission des appareils, il n’y a pas encore de méthode standardisée actuellement. Veuillez vous référer à ce sujet à l’EN55016 et à la norme relative aux communications sur courant porteur, l’EN55065.
Un dernier aspect est le choix du bon transducteur pour mesurer tant la tension que le courant. La largeur de bande et la plage de mesure ont de l’importance lors de ce choix. Les pinces multimètres classiques ne conviennent pas pour cette mesure, car leur plage de fréquences est limitée à 10 kHz, voire moins. Les sondes ampèremétriques passives à haute fréquence et les bobines de Rogowski sont par contre utilisables et ont une plage de fréquences qui va loin dans la zone des
MHz. L’inconvénient de ces transducteurs est leur incapacité à mesurer un courant DC. Un avantage est néanmoins que le diamètre du conducteur objet de la mesure peut être grand, ce qui permet éventuellement de l’enrouler plusieurs fois à travers le transducteur pour ainsi accroître la sensibilité de la mesure. Les sondes ampèremétriques à haute fréquence sont passives et peuvent être raccordées directement à un oscilloscope ou analyseur ; les bobines de Rogowski requièrent une alimentation à part. La plage de fréquences de la sonde ampèremétrique active s’étend du courant continu à quelques dizaines de MHz, mais avec ce type de sondes, le prix augmente rapidement. En ce qui concerne la mesure de tension, il faut une entrée ou sonde différentielle pour assurer une isolation galvanique avec l’oscilloscope. Ces sondes ont pour la plupart une atténuation raisonnable (1/100 ou 1/200), car la tension intégrale est également mesurée. L’expérience nous apprend que, malgré l’atténuation, une telle sonde suffit pour visualiser les supraharmoniques dans la tension.
Conclusion
Les supraharmoniques passent principalement dans le réseau basse tension, entre les appareils et dans les maisons voisines, par exemple. Le comportement dépend fortement de l’impédance à la fois du réseau et des appareils ; il est favorisé par les condensateurs des filtres CEM. Des harmoniques peuvent être mesurées tant au niveau de la tension que du courant. Pour identifier des problèmes, une mesure de tension indicative suffit généralement.
Prof. Jos Knockaert
Le Prof. Jos Knockaert est associé à l’Université de Gand, campus de Courtrai – Groupe de recherche Lemcko, et il est spécialisé dans la CEM, l’électronique de puissance et les machines
Pour de plus amples informations, voir
Fig. 3 Émissions primaire et secondaire
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La personne derrière...
Sur cette page, nous souhaitons poser quelques questions moins courantes à des personnes connues et moins connues du secteur de l’électro. Des questions personnelles, pour dévoiler la personne qui se cache derrière le professionnel. Ce mois-ci, c’est au tour de Geert Maenhout (Managing Director de GPC Europe).
Comment vous reposez-vous ?
En cuisinant. Ça ne m’arrive pas souvent car c’est généralement mon épouse qui cuisine, mais j’adore concocter de délicieux petits plats, tranquillement. Ça peut être un couscous royal, aussi bien qu’une simple sauce spaghetti.
Quel est votre plat préféré ?
Je suis amateur de bonne chère et j’apprécie beaucoup de choses. Mais je dois dire qu’au restaurant, je commande régulièrement un steak tartare ou un osso buco.
Comment aimez-vous passer votre temps libre ?
Quand j’en ai, j’aime me reposer. Loin de tout. C’est une manière de faire contrepoids à ma vie professionnelle extrêmement chargée. C’est d’ailleurs pour ça que je passe plusieurs week-ends par an dans les Ardennes. Pour me détendre en pleine nature. Sinon, avec mon épouse, nous partons en voyage deux à trois fois par an. Souvent à Tenerife. De nouveau, pour le calme, mais aussi pour le climat. Même si j’apprécie la tranquillité pendant mes vacances, je reste toujours en contact avec l’entreprise. Je suis tout, en coulisse, et je lis régulièrement mes mails. De cette manière, ma boîte mail est bien rangée quand je rentre.
Que vouliez-vous faire plus tard, lorsque vous étiez petit ?
Comme beaucoup d’autres garçons : pilote d’avion. Et c’est un métier qui me fascine toujours aujourd’hui. Malheureusement, mes parents n’avaient pas les moyens de me payer ce genre d’études.
Selon vous, qu’est-ce qui vous caractérise le mieux ?
J’aime l’organisation, la ponctualité et la précision. J’ai également demandé à mon épouse ce qu’elle en pense mon épouse et elle a laissé échapper le mot « perfectionniste » (rire).
Quelle est votre devise dans la vie ?
Quand travailler devient du travail, c’est qu’il est temps d’arrêter.
Je travaille beaucoup, mais comme je le fais avec plaisir, je ne le ressens pas comme du « travail ». Et ça me rend vraiment heureux, car je me rends compte que je le dois non seulement à moi-même, mais aussi à mon entourage.
De quelle réalisation êtes-vous fier ?
Je travaille depuis plus de 13 ans chez GPC Europe et j’ai connu toutes sortes de hauts et de bas dans le secteur des énergies renouvelables. Je suis donc très fier de la croissance et de l’évolution de cette entreprise. C’est une belle réussite, à laquelle mes collègues et moi-même avons contribué, malgré les embûches. GPC Europe est une entreprise en bonne santé, bien ancrée dans le marché, et je n’y suis pas pour rien.
Imaginez que vous soyez obligé de changer de travail demain : que feriez-vous ?
Je resterais en tout cas dans le même secteur : les énergies renouvelables. Il y a des nouveautés chaque jour dans ce marché en pleine évolution et je trouve ça passionnant.
8 QUESTIONS À 31
Geert Maenhout (Managing Director GPC Europe)
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