146e ANNÉE
® SINCE 1876
La nuit, certaines montres s’allument, elles prolongent les luminosités de l’existence. Ces resplendissements nocturnes sont un art. L’entreprise suisse Billight et ses artistes sont passés maîtres dans les opérations minutieuses et créatives qui transforment les gardiens du temps, leurs index, leurs aiguilles et parfois même certains de leur reliefs en repères lumineux…
JSH.SWISS 2022 #01 SPECIAL EPHJ MOTEUR / MATIÈRES MÉTIERS / MARCHÉS ISSN 1422-9323 ABO CHF 18.76 / AN CHF 14.60 | € 12,91
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EDITORIAL Marques, ©David Olifson
les aveux salutaires...
Il n’y a aucun mal à l’avouer, les marques, mêmes celles qui semblent avoir intégré le plus d’opérations à l’interne, ne fabriquent pas tout toutes seules. Elles s’appuient constamment sur le tissu de la cotraitance. Dans l’horlogerie, tout le monde le sait et au dehors, cela commence aussi circuler. Et plus les discours marketing tentent de convaincre du contraire, plus l’information paraît suspecte. Il vole en effet dans l’atmosphère du consumérisme actuel, comme une espèce d’aspiration irrationnelle aux transparences. Il n’y a donc aucune honte à en faire l’aveu. Comme expliquer par exemple qu’une marque horlogère qui s’inscrit dans la pérennité se doit d’entretenir «à double» une toile de compétences externes. Une fois instruit, n’importe quel client le comprend et n’en nourrit que plus d’admiration pour le produit qu’il achète. Car ce concept de «prévoyance industrielle» rassure sur la durabilité des entreprises, sur le maintien de leurs flux par n’importe quel temps. Et quand bien même s’agirait-il d’aller trouver à l’externe plus qualifié que soi, aux yeux de l’acheteur, l’aveu n’a rien de dégradant. Du côté fournisseurs, la chose est entendue. Ils savent qu’ils joueront toujours ce rôle de tampon. Certains en font même un territoire de prospection. Car une fois dans leurs murs, les marques découvrent soudain des ressources insoupçonnées. Mieux, elles réalisent que certaines longueurs d’avances sont difficilement rat-
trapables. Le salon EPHJ existe depuis 20 ans notamment en raison de ce genre de réalités. Ce regain de transparence est inéluctable. Ne soyons pas dupes pour autant. Si les grandes Manufactures emboîtent le pas aux labels indépendants et citent aujourd’hui plus généreusement leurs sources, ce n’est pas par seule grandeur d’âme. J’y vois en tous cas deux raisons plus ‘mercantiles’: la première est que plus une enseigne gagne en internationalité, plus elle a besoin de revendiquer la dimension terroir de ses racines. Et ses racines prolifèrent chez les cotraitants, rarement conscients de leur vrai pouvoir, facilement grisés d’être mis en lumière. L’autre raison est de pouvoir disposer d’un levier de plus pour négocier les prix. Le droit d’être cité devient dès lors monnaie d’échange, il se traduit par des rabais… Qu’importe les motivations, plus les marques révèlent leurs dépendances au tissu industriel suisse, plus elles titillent la désidérabilité chez leurs clients, elles pimentent leurs désirs. Surtout, elles gagnent en ‘croustillance’. Car les accros comme les novices ont aujourd’hui l’âme à fouiner. Ils sont en quête d’expériences. Dans leur besoin de reconnaissance, ils resteront à jamais flattés d’avoir été mis dans la confidence.
Joël A. Grandjean Rédacteur en chef
#JournalSuisseHorlogerie JSH 2022 / #01
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Moments
EPHJ,
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du 6 au 9 juin 2023
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#JournalSuisseHorlogerie JSH 2022 / #01
Joyeux Anniversaire!
«20 années au service de l’industrie de la haute précision»
À 20 ans, tout est possible. On est jeune et plein d’énergie. On a gagné en expérience et en maturité, les idées ont eu le temps de se peaufiner, les objectifs se sont clarifiés. Pour un salon, 20 ans, c’est aussi un gage de reconnaissance, l’évidence d’un concept bien pensé qui a fait ses preuves et qui, sachant évoluer, grandir, mûrir, continue de représenter une solution incontournable pour les exposants et les visiteurs qui ont besoin de faire des affaires et ceux à la recherche de solutions techniques. EPHJ tient de ces deux dimensions, ayant su mettre en valeur avant l’heure les synergies et passerelles existantes entre les différents secteurs de la haute précision (horlogerie-joaillerie, microtechnique et medtech) et, au travers des échanges réguliers avec les entreprises qui y participent, de l’évolution de leurs besoins, du suivi des tendances du marché, le Salon a continué d’être cet espace convivial et générateur d’opportunités. Une vingtaine d’entreprises, parmi les 92 premières, fêteront leur 20ème participation continue au Salon en même temps que le salon soufflera ses 20 bougies. JSH/Rédaction www.EPHJ.ch
«EPHJ a démontré l’incontournable nécessité des salons BtoB» témoigne Alexandre Catton, directeur EPHJ. «Résilience... Le mot était sur toutes les lèvres. Lors de la dernière édition du Salon EPHJ, en septembre 2021, alors que se dessinait la sortie du tunnel, un grand nombre des acteurs de la haute précision ont expérimenté, depuis, une forte reprise».
#JournalSuisseHorlogerie JSH 2022 / #01
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JSH 2022 / #01 JSH® Magazine Réservé aux personnels de l’horlogerie et à quelques aficionados, cette publication est soutenue par JSH Archives & Patrimoine, une association à but non-lucratif créée pour faire revivre le plus ancien magazine horloger, le Journal Suisse d’Horlogerie fondé en 1876, et pour digitaliser l’ensemble de ses archives (1876-2002). Organe officiel de l’association JSH Archives & Patrimoine 5, Etienne-Dumont, Case Postale CH-1211 Genève 3 www.journal-suisse-horlogerie.swiss Editeur & rédacteur en chef Joël A. Grandjean, journaliste RP jag@jsh.swiss +41 76 328 03 79 |+41 44 586 79 27 Journalistes Emmanuel Alder, journaliste / TàG+41 emmanuel.alder@gmail.com Ollivier Broto, journaliste, expert horlogerie / TàG+41 obroto@tagpress41.info Vincent Daveau, horloger, journaliste, historien, rédacteur en chef adjoint Swiss-Watch-Passport.ch v.horloger@orange.fr Albert-J. de Buttes-LaCôte journaliste, reporter / TàG+41 ajdlc@tagpress41.info Isabelle Guignet, Rédactrice en chef Sur La Terre isabelle@surlaterre.ch Henri-Maxime Khedoud, journaliste RP, hmkhedoud@gmail.com Paul O’Neil, Journaliste onepau@gmail.com Kenan Tegin, auteur tegin.kenan@bluewin.ch Lee Warrien, rédacteur / TàG Press +41 lwarrien@tagpress41.info Contributions, expertises Alexandre Catton, André Colard, Olivier Saenger, Philippe Perret du Cray Audrey Humbert Expert en horlogerie, spécialiste de montres de collection humbertaudrey@yahoo.fr Fabrice Mugnier & Suzanne Wettstein Fondateurs de Watchprint, éditeurs Libraires de l’Horlogerie. Anciens éditeurs du Journal Suisse d’Horlogerie - JSH info@watchprint.com Me Marc-Christian Perronnet, avocat conseil en propriété intellectuelle mc@perronnet.law Laurent Sage, analyste, expert de l’horlosphère conférencier et coach d’équipes LaurentSage@WATCHFURTHER.onmicrosoft.com Patrick Wehrli, content creator pw@watchestv.com
Agences de presse TàG Press +41, Agence de presse Etienne-Dumont 5, CP 1211 Genève 3 www.tagpress41.info ProWatCH Savoirs & Horlogers Suisses www.prowatch.ch Photographes, crédits photos DR / Photos libres de droits Fournies par marques et entreprises citées David Olifson – copyrights cités sur les pages
146e ANNÉE
® SINCE 1876
Service de traductions St-LuSwiss, Shaniah Asha Gibson, présidente st.luswiss@gmail.com La une du Journal Suisse d’Horlogerie fondé en 1876.
Remerciements Guy Laurent Ballif, André Colard, Imed Hajam, Marco Gabella, Shaniah Asha Gibson, Alain et Olivier Guttly, Bernard Marendaz, Olivier Saenger, Alexandre Takàcs Spéciales dédicaces Dave-William, Ralf-Arnaud, Manon, Zoé Marie de l’Isle Demille, Peter G. Rebeiz
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Maquette originale Copyrights et droits d’auteur Bernard Marendaz Sur autorisation spéciale, cession à Joël A. Grandjean b.marendaz@optiproduction.com Press design et mise en page Gael Lugaz / Brandlift, graphisme, press design hello@brandlift.ch
Moments
Impression NEXE Impressions Bureau Genève james@nexeimpressions.com Partenariats, Relations Publiques Association JSH, Archives & Patrimoine adv-pr@jsh.swiss Philippe Perret du Cray (PPDC) Secrétaire Général ppdc@jsh.swiss Informatique & Solutions Online Alexandre Takàcs a@atc.ch Abonnements & Soutiens abo@jsh.swiss CHF/18.76/an presidence@jsh.swiss Compte CHF CCP 15-269360-9 IBAN CH84 0900 0000 1526 9360 9 BIC/SWIFT POFICHBEXXX
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Swiss-Watch-Passports.ch Une reprise partielle des contenus journalistique de JSH® Magazine est publiée également en anglais sur le magazine horloger en ligne www.Swiss-Watch-Passport.ch
16, 18, 20 36, 42, 58
L’écho des fabriques Des news, de l’ombre à la lumière
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Billight La nuit, la lumière du temps
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TSM, post jubilé
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Marché des machines
Starrag à Vuadens, Recomatic Bula, Lasea
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Observatoire
Vincent Daveau, humeur
90
Prix Gaïa
Anthony G. Randall
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Mythes & Légendes Kenan Tegin, Breguet et l’Empire ottoman
98
Livres d’horlogerie Watchprint, livres en séries
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#JournalSuisseHorlogerie JSH 2022 / #01
Expresso avec
EPHJ 20ème, les fondateurs
Prix du numéro numéro ISBN-ISSN 1422-9323 CHF 14.60 / EUR 12.91 Abonnement annuel CHF 18.76 ©JSH® Marque déposée La reproduction même partielle des articles, photos et illustrations parus dans JSH® #JournalSuisseHorlogerie est encouragée sous toutes ses formes, éditoriales ou électroniques, sous réserve de citation de la source et d’un message d’information. redaction@jsh.swiss
Edito Veux et aveux salutaires
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Si seulement cette couverture pouvait, la nuit tombée, éclairer la bibliothèque… Le rêve est suggéré lorsqu’on revient d’une visite au cœur de la PME Billight. Difficile de se représenter que de ces environs de l’aéroport genevois part la majeure partie des garde-temps suisses et même d’ailleurs, dotés d’une capacité intrigante. Celle de s’allumer dès que la lumière s’éteint, comme pour rendre éternels, les moments lumineux.
Carte blanche Requiem pour un bon
Moteur
Métiers
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Mille et une couronnes
60 Les relèves
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Famille et indépendance
66 Cluster
Dossier de Marton Radkai
Dubois Dépraz, 120 ans
Next Gen’ et apprenants
L’électronique suisse s’organise
32 Jubilé, le Witschi 34 Concepto s’agrandit 36 La lune bleue HYT à Vallorbes
Matières 44 Les NFT, nouveau matériau Journaliste féru d’algorithmes Paul O’Neil, 1er reporter métavers 52 Perles industrielles
Marché 76 Futur du SAV
Par l’historien journaliste Vincent Daveau
86
SSC, bientôt 100 ans
Inscription au congrès 2022
FEMTOPrint, JTTI, Froidevaux, Altair Consulting
#JSH1876 #JournalSuisseHorlogerie ABO@JSH.SWISS JSH® Magazine, prochaine parution Fin 2022 abonnement CHF 18.76*/an abo@jsh.swiss | donations presidence@jsh.swiss *1876, année de création du Journal Suisse d’Horlogerie
UNE SYMPHONIE DE SAVOIR-FAIRE Dubois & Dépraz SA Grand-Rue 12 CH – 1345 Le Lieu +41 (0)21 841 15 51 info@dubois-depraz.ch www.dubois-depraz.ch
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Expresso avec André Colard et Olivier Saenger Fondateurs du salon EPHJ, 20 ans Propos recueillis par Joël A. Grandjean
Discrets, peu enclins à passer sur les devants de la scène, ces deux-là sont pourtant des figures capitales de l’univers des expositions. Il faut parfois les brusquer un peu pour les interviewer. Sans être du sérail, comprenez qu’ils n’appartenaient ni l’un ni l’autre au secteur de l’événementiel, André Colard et Olivier Saenger ont créé en 20 ans le Salon International de la Haute Précision. Incontournable, le plus grand salon professionnel annuel de Suisse.
dit notre disparition. C’était très mal connaitre le marché et le positionnement du Salon. Pour l’avenir, nous avons actuellement une équipe, bien rodée qui prépare le Salon et qui, le moment venu, saura continuer sans nous. Mais ce n’est pas demain…
En additionnant leurs compétences, en y ajoutant une dose de vision et d’éthique, ils sont parvenus à ériger dans le calendrier annuel, une manifestation qui est à l’horlogerie et aux microtechniques, ce que le salon des tissus est à la mode, haute-couture et prêt-à-porter inclus. L’excellence y est exposée, en mode convivial, non seulement dans ce qu’elle a de rare et de manuel, mais également dans sa dimension industrielle.
Dès le début, les marques horlogères sont interdites au Salon. Qu’avez-vous contre elles?
Pour deux «serial entrepreneurs», le salon est-il juste un business de plus?
C’est une occupation à part entière depuis le début et qui, de plus, a pris beaucoup d’ampleur. Pour réussir, il faut se donner à fond, penser et vivre Salon. 20 ans après le lancement d’EPHJ, nous continuons sans cesse à chercher comment l’améliorer et donner toujours plus satisfaction aux exposants et aux visiteurs.
On avait prédit votre disparition, sous prétexte de limite d’âge. Après vous le déluge?
Il fut une époque où certains ont voulu nous concurrencer, ont souhaité et pré-
Nous n’avons strictement rien contre elles, bien au contraire! Ce n’est ni l’esprit ni l’essence du Salon qui est réservé à l’environnement professionnel, en amont et en aval du produit fini. Les marques ont leurs propres salons, elles sont nos visiteurs, elles viennent à EPHJ rencontrer leurs fournisseurs. Nous avons avec elles d’excellentes relations très conviviales.
De 92 exposants à plus de 800 en 20 ans, quand cela s’arrêtera-t-il?
Cela fait déjà depuis 2015 que nous avons atteint cette taille et qu’ensuite, nous avons délibérément choisi de plafonner le nombre de stands et d’exposants afin de conserver une unité de lieu, sur un seul niveau, et un salon très aéré que chacun apprécie.
Où sont les présidents de la Confédération à l’heure du couper du ruban?
des fleurons de l’industrie suisse, ils sont, la plupart du temps, empêchés de venir, à mi-juin, par la tenue de la session d’été des Chambres fédérales. Mis à part Monsieur Johann Schneider-Ammann qui, en entrepreneur et industriel avisé, a voulu venir inaugurer le Salon, s’y promener en prenant tout son temps et, à l’issue de sa visite, a tweeté qu’il avait été «au paradis».
Pourquoi êtes-vous si discrets, qu’avez-vous à cacher?
Évidemment, rien à cacher. Mais le Salon a été fondé pour mettre en avant nos exposants, et mettre en lumière leurs multiples professions et leurs savoir-faire. Ce sont eux que les visiteurs viennent rencontrer; les organisateurs ne sont là que pour améliorer sans cesse cette mise en valeur...
Il paraît que vous avez un ‘faible’ pour les écoles, la relève?
C’est à travers les élèves, les apprentis, que l’on peut assurer la pérennité des métiers et de toute la profession. Ils représentent l’avenir. Nous leur donnons l’opportunité de rencontrer concrètement les activités pouvant les intéresser ainsi que leurs futurs employeurs. n www.ephj.ch
Tout en soutenant par le cœur et l’esprit le Salon qui est totalement représentatif #JournalSuisseHorlogerie JSH 2022 / #01
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MOMENTS
Chez Bergeon une certaine Madame Presto Par Lee Warrien / TàG Press +41
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ntimement associée à cette enseigne fondée en 1791, cette petite «pince enleveuse» d’aiguilles, de chaussées ou de roues entraîneuses, ultra résistante et manufacturée à l’interne, se destine aux manipulations fines des montres. Une bien belle pièce, esthétique et fonctionnelle, baptisée «outil presto». Bergeon, de l’outil iconique à la Manufacture
Comme plus d’une centaine de références jamais copiées ou égalées parmi les 15’000 que produit ou distribue Bergeon, ce presto est synonyme d’une inventivité permanente qui, forte de ses racines ancrées dans l’histoire des horlogers et de leurs besoins en outils, se met aujourd’hui au service des personnalisations: plus de 5000 clients dans un marché de 120 pays, dont 300 partenaires et cotraitants. Surtout, le référent conseil des plus grandes marques, des indépendants, la réponse ultime à la maxime des maximes horlogères, le «faire mieux que nécessaire». Coffret Bergeon: les marques adorent le personnaliser, les passionnés et collectionneurs se l’arrachent…
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#JournalSuisseHorlogerie JSH 2022 / #01
A l’interne, parmi les 70 collaborateurs, c’est le nom d’emprunt donné à cette collègue qui, par son habileté et son savoir-faire, donne un petit coup de patte manuel à cet outil Bergeon mythique. La seule en Suisse? Nous sommes en périphérie de La Chauxde-Fonds, dans ce nouvel espace de près de 4’000 mètres carrés qui s’inscrit dans ce complexe sociétal baptisé «Les industriels des Sentiers». En investissant ce lieu dès 2018, mieux en l’initiant, l’entreprise locloise fondée en 1791 est passée de l’ère quincaillière ultra achalandée à celle de la Manufacture Swiss Made. High-tech et innovation, l’état d’esprit permanent
Faut-il rappeler que tout horloger, dans l’apprentissage de son art, consacre sa première année à fabriquer les outils qui lui permettront de réaliser des garde-temps? Bergeon, qui continue à encourager concrètement les écoles d’horlogerie, est ainsi imprégnée, du haut de ses 230 ans, de toute l’histoire de l’horlogerie. La fabrique à outils tutoie à la fois la high-tech, les rangées de CNC ou de décolleteuses monstres, la science des assembleurs comme celle de la logistique. Sans parler du maintien des savoir-faire ancestraux, ces fondamentaux qui donnent encore du sens et de la rutilance à d’anciennes machines, particulièrement désirables, toujours en état de marche. A première vue, le show-room est peuplé d’outils iconiques dont les designs réussis démontrent la puissance esthétique de la fonction. Il est aussi une incitation aux imaginations et élans personnalisateurs, une tendance aujourd’hui perceptible au sein des marques. Il ouvre enfin la poursuite de la visite dans des étages où il fait bon vivre. Comprenez qu’on y professe une parité quasi historique, surtout le Fair Pay, l’égalité salariale homme-femme. Également une conscience toujours plus accrue en matière d’environnement.
Outil Presto, un must sur tous les établis d’horloger Durabilité et perspectives
Du côté des outils et de la dizaine de matériaux dont ils sont issus, Bergeon se situe dans une dimension tellement anti «obsolescence programmée» que son expansion relève de l’exploit. Et les perspectives d’essor de l’entreprise, de la marque Bergeon devrais-je dire, sont encore légion. D’autant que les canaux online permettent à la «passion outillage» d’atteindre aujourd’hui, par contagion, les particuliers du monde. Sans compter qu’à l’EPHJ, d’autres secteurs de la microtechnique ou du médical pourraient bien regarder avec envie du côté de l’Allée des Défricheurs… n www.bergeon.swiss
MOMENTS
Prestige: Orkos, la micro-serrure brevetée des fermoirs
EPHJ 2022: espace Start-up. En grec, Orkos signifie ‘serment’. Et la clef qui s’invite aujourd’hui à la table des attentions réservées aux montres, est pleine d’engagements. Pluggée dans sa serrure, au revers d’un fermoir de bracelet Rolex ou de quelque autre marque, elle se transmet à la descendance, tel un acte de transmission. Enclenchable à l’envi, le système se manipule avec désir, plaisir, tant sa conception micromécanique est en phase avec les valeurs qu’il protège. D’ailleurs, son brevet protège et célèbre une ingéniosité qui, grâce aux compétences techniques de Bruno Herbet (HB Créations à la Vallée de Joux) pourrait s’adapter à toute forme existante de fermoir, toute forme de finitions, et emprunter la voie des volumes en matière de production. C’est-à-dire qu’elle ajoute à la fiabilité d’un bracelet réalisé dans les règles de l’art, déjà doté d’un fermoir sécure et éprouvé, un degré supplémentaire de protection. De quoi pouvoir pratiquer en toute tranquillité des sports d’extérieur tels que voile sportive, yachting, jet ski, ski ou alpinisme… Un supplément de protection également fort judicieux lorsque les vigilances naturelles baissent la garde, dans des lieux de loisir et de promiscuité
où la ruse et le vol à l’astuce sévissent. A l’origine d’Orkos Safety Watch System, société domiciliée à Marseille, Sébastien Buonomo entouré de la crème du Swiss made. Cette technologie brevetée s’adresse autant aux particuliers qu’aux fabricants de bracelets, qu’aux marques horlogères désireuses d’apporter une plus-value innovante et utile à leurs fermoirs ainsi qu’une option d’actualité à leurs clients._LW/TàG n https://orkos-watches.com
Palme d’or à Cannes, l’éthique jusqu’au bout des feuilles
Un quart de siècle scelle les liens enviés de Chopard avec le Festival de Cannes. L’occasion d’être, aux bras, doigts, cous et gorges les plus ‘paparizzités’ de la planète star, une vitrine des savoir-faire horlogers et joailliers de la marque. Un véhicule communicationnel de l’excellence du Swiss made, de l’éthique aussi puisque cette palme, comme tout or issu de la fonderie maison, répond aux critères du respect des êtres humains et de la nature. En marge des salles de visionnage, des montés de marches, des suites du Marinez, des modèles de la collection Red Carpet et des soirées mondaines érigées en roof top, les ateliers de haute joaillerie ajoutent à leur actif un sertissage jubilaire de diamants. Le tout fait main et posé non plus sur un coussin de cristal de roche mais sur un socle en quartz rose. _JAG n
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#JournalSuisseHorlogerie JSH 2022 / #01
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Horopedia, glossaire visuel titanesque
Des vidéos qui cumulent le million de vues et bien plus encore! Voici plus de dix ans que Marc André Deschoux alias MAD, nous balance ses «Viva Watchmaking» sur sa chaîne WATCHESTV. Cette figure incontournable et particulièrement généreuse du streaming mondial enclenche à l’EPHJ 2022 une vitesse supplémentaire. Riche d’archives composées de centaines de téraoctets d’images vidéos, il entraîne son équipe dans un glossaire vidéo et lance la fondation Horopedia. Une structure qui, sous le signe de la «transmission des savoirs», chapeautera l’oeuvre d’une vie. Et qui permettra au savoir universel d’avoir accès à des définitions visuelles. Des mots, des gestes, du talent et des expertises montrées et expliquées à l’image. Bref, un dico vidéo de tout ce que l’humanité doit retenir de l’histoire horlogère. Bon vent! _Patrick Wehrli & JAG n www.watchestv.com
L’hybride et le débridé
HybriDeCo, une collection de traitements sélectifs de Positive Coating, combine les techniques pour que les aspects obtenus soient bicolores et multicolores. Cette récente famille ajoute de nouveaux champs de possibles, de personnalisations. La société de La Chaux-de-Fonds, qui maîtrise les arts de l’épargne, de l’ablation ou des dépôts de couleurs, parvient ainsi à stimuler les créativités du secteur. Car elle introduit dans le décor la rayure large, fine, horizontale ou verticale. Des rayures qui jouent de leurs épaisseurs, de leurs rythmes et de leurs couleurs. Omniprésentes chez les grands créateurs, elles sont marinières chez Jean-Paul Gauthier, colorées chez Paul Smith, zigzags chez Missoni. Elles soulignent l’élégance distinguée du blazer anglais, elles traversent décontractées le polo marin. En plus des rayures, HybriDeCo, c’est aussi la possibilité de pouvoir mixer les techniques pour enfanter une infinité de décors géométriques: grâce aux jeux des contrastes entre couleurs et rendus du substrat ou du revêtement, le design horloger peut, même à l’intérieur d’un garde-temps, exprimer des motifs hypnotiques, des vertiges cinétiques issus d’illusions optiques. _AJdBLC/TàG n www.positivecoating.ch
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#JournalSuisseHorlogerie JSH 2022 / #01
Moteur Photo de fond. Une couronne de la marque Dubois & Fils fondée en 1785
Le règne de la couronne
Usinées chez Dornier SA au Locle, quelques couronnes de la prochaine AstroLUNA de Vincenterra.
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#JournalSuisseHorlogerie JSH 2022 / #01
Définition et histoire La couronne est à l’horlogerie ce que la baguette du chef d’orchestre est à la musique classique! On la considère comme un acquis. En réalité, elle est relativement récente. Selon le glossaire FHH, «la couronne de remontoir est un bouton de formes variées, moletée ou cannelée que l’on saisit entre le pouce et l’index pour remonter la montre. Certaines couronnes incluent un poussoir mobile pour déclencher le mécanisme du chronographe, ou le couvercle d’une boîte savonnette. Sa première application avec remontage et mise à l’heure a été trouvée sur une montre de John Arnold en 1820. Elle fut perfectionnée par la maison Breguet pour des montres miniatures vers 1832, et en 1838 fut brevetée par la maison Louis Audemars du Brassus. En 1844, Adrien Philippe perfectionna et breveta la variante qui allait être la plus utilisée de la couronne, sans mécanisme de décliquetage du remontoir et du pignon coulant. En 1847, Charles-Antoine LeCoultre invente son système de remontage par couronne avec mise à l’heure par poussoir latéral et bascule.» En 1863, Adrien Philippe, l’associé de Norbert de Patek considéré comme l’inventeur du système de remontage moderne le plus utilisé encore aujourd’hui, publia à Genève et Paris un ouvrage fondamental intitulé «Les Montres sans Clef, se remontant et se mettant à l’Heure sans Clef». Un dossier signé Marton Radkai, rédacteur en chef de l’ouvrage américain référence Wristwatch Annual, fidèle contributeur du Journal Suisse d’Horlogerie. Ce journaliste pur jus, indépendant jusqu’au bout de la plume, cultive également en anglais et allemand des talents de traducteur spécialisé ou de voix radiophonique Joël A. Grandjean
Couronne gravée délicieusement vintage. Détail de la Level One, le premier gardetemps signé Nicolas Commergnat. Les collectionneurs sont déjà dans les starting-blocks.
#JournalSuisseHorlogerie JSH 2022 / #01
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Couronne,
la fonction aux mille visages
Par Marton Radkai
L
es couronnes que nous connaissons aujourd’hui sont le résultat de plus d’un siècle d’améliorations minutieuses. Parcours historique ponctué d’un florilège d’interprétations…
Les premiers modèles de couronne étaient loin de ressembler à ce que l’on connaît aujourd’hui. Héritées des montres de poche, les couronnes n’ont rien perdu de leur mission: protéger le mouvement, augmenter sa longévité.
De l’apparition à démocratisation Utilisée sur les montres de plongée «BuShipsS» (en référence au bureau étasunien de la marine, l’United States Navy’s Bureau of Ships, BuShips) des années 1940, la couronne de style «canteen» apparait pour la première fois sur les montres de poche «Voyageurs » dans la seconde moitié du XIXe siècle. Ce système comportait une sorte de bouchon à vis fixé au boîtier par une petite chaîne.
Sur cette Anomimo vintage, la couronne, posée à 12h, se voit dissimulée par le bracelet
Système de protège-couronne breveté par Panerai en 1956. Il fait partie du code identitaire de la marque
Cette fois, les cannelures de la couronne servent de décor à la lunette de cette Tutima
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C’est à la même époque que la couronne vissée a été mise au point et utilisée sur un certain nombre de montres de poche, avec un certain succès commercial. En fin de compte, c’est une jeune marque dynamique appelée Rolex qui l’a popularisée dans le cadre de l’emblématique Rolex Oyster en 1926. L’Oyster était une montre à remontage manuel avec une couronne vissée, ce qui soumettait ce petit composant à une usure rapide. Mais Rolex a poursuivi ses travaux de recherche et développement et a rapidement résolu le problème en développant le mouvement à remontage automatique Rolex Perpetual en 1931. D’autres horlogers étaient peu enclins à l’idée d’abandonner la montre à remontage manuel. Panerai a été le premier à relever le défi avec son protège-couronne à levier à came, breveté en 1956.
Deux types de couronnes Il existe deux types fondamentaux de couronnes: la couronne étanche à la poussière ou à l’eau et la couronne vissée. La couronne étanche à la poussière est généralement utilisée sur les montres à remontage ma-
Un mot sur l’entretien La couronne est l’une des pièces les plus sollicitées de votre montre. Toute la maintenance dépend de la fréquence d’utilisation des couronnes ou des environnements auxquels elles se frottent au cours de leur vie. On peut supposer que les joints devraient être contrôlés chaque année. Pour les couronnes vissées en particulier, il est important de vérifier qu’elles restent ouvertes à faible pression et fermées à la profondeur nominale de la montre. L’un des paradoxes de la couronne est qu’elle est étanche à une pression élevée tout en demeurant vulnérable à une humidité dans vos tâches quotidiennes. La résistance à basse pression des couronnes vissées protège la montre des agressions normales des environnements à forte humidité.
Assemblage d’une couronne et de sa tige chez A. Lange & Söhne. Collection Saxonia
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nuel et sur les montres dont les exigences en matière d’étanchéité sont minimales. Ce type de couronne est principalement identifiable par le fait qu’elle est poussée dans sa position étanche. En d’autres termes, elle ne s’attache pas mécaniquement au boîtier.
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Délicate opération de vissage de la roue de la couronne Cela dit, la couronne étanche à la poussière peut se targuer d’une étanchéité respectable lorsqu’elle est combinée à une série de joints. En général, ces couronnes ne conviennent pas aux montres de plongée, car la couronne n’est pas verrouillée dans une position fixe. Parmi les montres les plus connues dotées d’une couronne étanche à la poussière sont l’Omega Speedmaster Moonwatch, la Piaget Altiplano ultra-mince à remontage manuel et la série 5 de Seiko. Outre la couronne à levier à came mentionnée ci-dessus, la couronne vissée ou vissée vers le bas est la norme pour les montres de plongée certifiées. Elle tire son nom du fait que la couronne se visse sur le corps du boîtier pour former un joint solide contre les éléments. Ces couronnes offrent un niveau d’étanchéité respectable, entre trente et cinquante mètres, même lorsqu’elles sont déverrouillées. Une exception remarquable (à surtout ne pas tenter tout seul) est la couronne Rolex Triplock, une construction qui a été testée à 200 mètres avec la couronne en position ouverte. Avec la couronne en position verrouillée, cette montre peut résister à des profondeurs qui dépassent de très loin l’endurance humaine. TOOLS & EQUIPMENTS MADE FOR WATCHMAKING & MICROTECHNOLOGY
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Benoît Mintiens, designer fondateur de la marque Ressence, explore le rêve d’une montre sans couronne, l’e-Crown
Il arrive que la couronne prête aussi ses minuscules surfaces au talent du sertisseur
Le kif du plongeur La couronne vissée existe en deux versions: débrayable et non débrayable. Si vous avez déjà possédé une variété de montres de plongée dotées de mouvements automatiques avec possibilité de remontage manuel, vous êtes certainement familier avec ces deux types. Les couronnes non débrayables continuent à remonter le mouvement lorsque la couronne est vissée. Selon le couple nécessaire pour remonter le mouvement, cela peut entraîner un «retour» du mouvement vers la couronne lorsqu’elle est vissée dans sa position verrouillée. La couronne débrayable, comme son nom l’indique, permet à la couronne de se désengager du mouvement lorsqu’elle est vissée sur le boîtier. De cette façon, le verrouillage de la couronne sur le boîtier se fait sans effort et en douceur.
Interprétation libre d’une couronne selon David Candaux de l’AHCI pour sa référence 1740
Ces deux types de couronnes sont utilisés à des fins différentes. D’une manière générale, les couronnes non débrayables sont choisies lorsqu’un système particulièrement robuste est requis. Les couronnes débrayables sont utilisées pour offrir une sensation et une exécution plus raffinées pour une montre. Créer une couronne débrayable avec la même robustesse qu’une couronne non débrayable exige une expertise en métallurgie et un contrôle de qualité rigoureux. Ceci est dû à l’énorme friction qui peut s’accumuler entre les pièces d’une couronne débrayable. En outre, le ressort enfermé dans la couronne peut être soumis à une énorme torsion, entraînant parfois une défaillance en cas de mauvaise fabrication.
Jean-Marc Wiederrecht d’Agenhor, pour la vente caritative Only Watch, semble avoir transformé sa pièce unique en une couronne qui devient le garde-temps. WOW.
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Indicateur de position de la couronne, une attention micromécanique signée Vacheron Constantin sur sa référence 57260, l’une des montres les plus compliquées au monde Quand la couronne chang de visage. Détail d’une Memento Mori Carpe Noctem signée Daniel Strom
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Cabochon précieux sur la tête d’une couronne Perrelet
Outre les deux couronnes mentionnées ci-dessus, de nombreuses variantes existent pour les montres. Les couronnes sont également utilisées pour faire tourner les lunettes. D’aucuns incorporent même un poussoir pour activer les fonctions du chronographe. Parmi les développements les plus significatifs de ces dernières années, il y a le système de poussoir magnétique de Breitling pour les chronographes et la couronne de compression de Jaeger-LeCoultre. Le premier confère à la montre chronographe une étanchéité suffisante pour permettre l’utilisation du chronographe sous l’eau. La seconde permet aux utilisateurs d’ouvrir et de fermer rapidement la couronne sans avoir à se préoccuper du filetage croisé de l’ensemble couronne-tube. n
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Fidèle à l’EPHJ,
Dubois Dépraz
Propos recueillis par Joël A. Grandjean
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u fait, connaissez-vous par leur prénom chacun de vos 340 collaborateurs?
Malheureusement pas! Mais je connais les prénoms des 36 cadres de l’entreprise, ce qui est important pour avoir avec eux une certaine proximité lors de nos échanges.
Votre longévité familiale placée sous le signe de l’indépendance est-elle ponctuée de pièces exceptionnelles? Disposez-vous d’un espace Musée?
Non, même si nous possédons quelques montres d’horlogers célèbres qui ont marqué l’histoire de la Vallée de Joux. Quant aux réalisations techniques les plus emblématiques de notre savoir-faire, elles ont été réalisées spécifiquement pour des marques clientes. Nous n’avons généralement donc pas le «produit fini » pour s’en souvenir. Pour les développements moins exclusifs, tels les fameux calibres 11 et 12, et plein d’autres encore, nous possédons certaines montres de ces marques qui ont indirectement écrit l’histoire de Dubois Dépraz.
La célébration du 120ème anniversaire de ce fleuron industriel fondé en 1901 à la Vallée de Joux, a été repoussée de douze mois, contrainte de la pandémie oblige. Rencontre avec Pierre Dubois, quatrième génération. Où se trouvent-elles?
Dans des coffres-forts ou…. à nos poignets!
Les Combiers (habitants de la Vallée de Joux) savent-il que vous êtes d’origine neuchâteloise?
Ils le savent probablement de manière intuitive, le patronyme «Dubois» étant très fréquent dans le Canton de Neuchâtel. Il fut porté par quelques personnalités bien connues du monde politique ou sportif…
Si vous deviez choisir une ville inhabituelle à ajouter aux disques d’une complication «heure universelle», quelle serait-elle?
Ce serait une région, la Toscane, un espace de bonheur et de plaisirs épicuriens. Ce fut la destination de mon voyage de noces il y a 36 ans!
Depuis leur implication dans la naissance du fameux calibre 11, votre père et Jack Heuer se sont-il revus?
Tous deux se sont côtoyés durant de nombreuses années au cours de leur vie professionnelle. Il y a trois ans, j’ai voulu les réunir dans le cadre du 50ème anniversaire du Calibre 11. Hélas, suite à un problème de santé, mon père n’a malheureusement pas pu participer à l’événement. Ces retrouvailles sont reportées à plus tard, car ils sont toujours jeunes!
L’excellence horlogère peut-elle être industrielle?
Une rencontre entre Gérald Dubois et Jack Heuer? Les deux acteurs qui ont permis le calibre 11 pourraient se revoir.
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Oui, incontestablement. Pensez à la plus grande marque horlogère du monde, quelqu’un pourrait-il contester qu’elle soit au faîte de l’excellence? La robustesse des processus, la répétabilité, et la fiabilité qui en découle, c’est une forme d’excellence. n
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Prochain ‘must-have’ de tout établi horloger? Le ProofMaster contrôle l’étanchéité avec un cycle de fermeture et de contrôle entièrement automatique
Jubilé: Witschi,
l’institution pleine d’avenir
Par Emmanuel Alder / TàG Press +41
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n dit d’une marque qu’elle est lexicalisée lorsqu’on l’utilise pour désigner un usage courant ou un type générique d’objets. De l’appellation phare à l’écosystème Rares sont les noms propres déposés qui, comme Frigidaire, Scotch, Escalator ou Botox ont muté, par un rare phénomène d’antonomase, pour devenir communs. Ainsi, en horlogerie, lorsqu’on parle de «passer sa montre au Witschi», on fait indiscutablement allusion aux fameux tests de précision en vigueur, et ce quelle que soit la marque utilisée. Dès lors, il conviendrait que tout utilisateur puisse également entrer dans l’écosystème Witschi. Comprenez que l’entreprise est la seule à offrir toute la gamme de produits en la matière et qu’elle offre ainsi la certitude qu’un appareil s’adapte à un autre et que tous les besoins de mesure sont couverts. Avec enthousiasme, Daniel Hug, le directeur technique s’exclame: «Nous pouvons tirer de notre passé des enseignements sur notre avenir, car indépendamment de la technologie ou de la vitesse de l’innovation, ce sont toujours des personnes qui exercent leur métier avec enthousiasme.» L’innovation en continu Le ton est donné du côté de Büren an der
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Paul Witschi, en 1947, mettait au point les meilleurs appareils de mesure pour l’horlogerie du monde. 75 ans après, l’entreprise n’aura jamais été autant synonyme de fiabilité innovante. Son nom est aujourd’hui générique. Aare, cette commune du canton de Berne située dans l’arrondissement du Seeland, où en 1952, le fondateur, un ingénieur mécanicien EPF, déménageait de son garage originel de Gerlafingen. Déjà à cette époque, son effectif passait de 5 collaborateurs aux presque 70 qu’elle compte aujourd’hui, à la Bahnhofstrasse où elle s’est ancrée dès 1988. Tandis qu’en 1977 la Witschi Electronic s’impose avec le premier appa-
Valeurs durables Capable de surseoir seule à ses velléités d’investissements, Witschi Electronic qui vient de revoir entièrement son site internet, s’investit discrètement sur le terrain de l’éthique environnementale. Peu à peu, elle a couvert à 50% ses besoins en électricité grâce aux cellules photovoltaïques de ses toits. Puis elle a institutionnalisé l’installation sur ses parkings de bornes de recharge pour les véhicules électriques. Un état d’esprit et un engagement «en faveur du bien-être de notre clientèle, de notre image d’employeur attractif et de l’équité envers tous nos partenaires commerciaux», comme le souligne Andreas Bläsi, directeur général.
reil de contrôle pour les montres à quartz, elle continue de compter parmi les principaux fabricants d’appareils de contrôle de montres. Notamment, cinq ans après, avec la commercialisation du premier appareil de contrôle d’étanchéité.
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En 1947, Paul Witschi louait un garage à Gerlafingen où il bricolait des appareils de mesure. 75 plus tard, son nom rime avec fleuron suisse de la précision horlogère
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De manière constante, avec cette assise qui caractérise ceux qui font, construisent, innovent, perfectionnent sans cesse et parfois oublient de le rappeler, l’entreprise, transmise en 2006 par les descendants Witschi entre les mains de deux membres de l’ancienne direction, Andreas Bläsi et Daniel Hug, poursuit sa quête d’excellence. Sous les signes du Swiss made et d’une farouche indépendance. Tandis qu’elle remporte à l’EPHJ en 2017 le premier prix du concours d’innovation, elle œuvre à l’implémentation sur les marchés de deux autres incontournables de l’appareillage horloger: le ProofMaster pour l’étanchéité contrôlée et le Wisioscope, une unité de mesure des montres mécaniques qui combine l’acoustique et l’optique. n
Iconique et primé, le Wisioscope combine l’acoustique et l’optique pour mesurer les montres mécaniques. Witschi Electronic travaille au développement d’un cloud tout en mettant sur le marché des solutions d’appareils de mesure sans fil et compatibles iOS www.witschi.com
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Concepto Manufacture,
agrandissement et records Par Albert-J. de Buttes-LaCôte
L’horloge ancienne monumentale qui accueille le visiteur annonce la couleur. Sans pour autant dévoiler l’actualité: une extension de plus de 1800 mètres carrés et un record Bulgari qui fait le buzz dans le monde entier.
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alérien Jaquet, d’abord micro-mécanicien avant de devenir constructeur horloger, me sert de guide. Difficile de le détourner, le temps d’une visite, de ses ateliers, de ses équipes, de ses dossiers. Difficile aussi de le faire parler, lui qui, en coulisses, cultive cette discrétion chère au tissu de la cotraitance.
Valérien Jaquet, un «motoriste» qui cumule les records, les talking pieces ainsi que, grâce à sa maîtrise des assortiments, les productions en séries. Indépendance, familiale, fleuron du Swiss made.
Encore mieux recevoir les marques
Somme toute assez jeune, l’entreprise Concepto qu’il a fondée en 2006 est enracinée dans l’histoire horlogère. En témoignent
Le tourbillon Derrick des Ateliers Louis Moinet
Bulgari Octo Finissimo Ultra, la montre la plus fine du monde en 2022. Impossible même d’envisager une couronne... Et pourtant, une réserve de marche de 60 heures et, cette plaque NFT incitatrice à quitter la réalité non augmentée pour le métavers
deux constructeurs, ils sont aujourd’hui 130 collaborateurs.
les innombrables clins d’œil historiques disséminés le long du parcours. Ici, un ancien établi satiné par le temps, là d’antiques machines, parfois plus que centenaires, dont l’état de conservation et de brillance tranche parfois avec l’esthétique
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contemporaine où elles sont exposées. Témoins d’une expérience riche, validée par le temps, ces perles muséales sanctifient l’inspiration dynamique, vivifiante qui se dégage de cette ruche à talents: des quatre du départ, deux horlogers et
L’annexe fraîchement agrandie n’est pas visible depuis la route qui relie le Jura et Bienne à cette entrée de La Chaux-deFonds. Par exemple, cette immense salle de conférence, généreuse en espaces tapissés de méga écrans plats. Elle jouxte une cafétéria flambant neuve, destinée certes avant tout aux collaborateurs, mais également, grâce à son concept privatisable, aux prestigieux visiteurs clients. Ils y jouiront désormais, via les attentions d’un chef maison, des prolongements gastronomiques de séances. Efficace! Une manière smart d’éviter les inexorables interruptions, ces moments où les concentrations bouillantes sont spoliées par la circulation des cartes
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l’interne, on parle de fabrication GFX, pour Grand Flux (les volumes, les séries), et de HDG, pour Haut de Gamme, soit pour les Tourbillons, les Répétitions Minute et pour tout ce que la galaxie horlogère recèle de ‘talking pieces’ ou de records à célébrer ou à inventer.
D’anciennes machines rutilantes donnent à créativité débordante actuelle de Concepto de précieuses racines historiques. Tel ce rabot pour tailler les dentures de roues (année 1796) de menus ou les honorables escapades vers les tables environnantes. Fini donc le dictat des heures de repas qui stoppe les élans, qui casse l’ambiance.
«Déverminer» les circuits, l’ingénierie de l’efficience
La créativité, issue d’échanges fructueux, reste le carburant principal de Concepto. Certains débarquent avec, clairement, des desiderata précis assortis à une quête de faisabilité. D’autres cherchent l’exclusivité, le rare. Tous se laissent embarquer par des voyages fous, des challenges inouïs. Les coffres de cette fabrique en regorgent. Ils sont devenus d’autant plus accessibles que Valérien Jaquet a rendu ultra fluide les flux qui relient les savoirs de l’imagerie virtuelle au bureau technique et au bureau des méthodes. Ces fameux aller-retours qui, lorsqu’ils sont à ce point raccourcis, facilitent les prises de décision, les mises en production. Tout va très vite, de plus en plus vite. Valérien Jaquet parle de vitesse éclair. Il utilise le mot «déverminer» (soit enlever le ver) à propos de tous ces potentiels couacs qui habituellement guettent les étapes du process. Il les prévoit, les neutralise. Loin de la vision théorique, il s’agit d’une réelle ingénierie de l’efficience. Une compression de délais alimentée par le jus de l’expérience. Au-delà des pièces phare qui font couler l’encre médiatique - qui peut savoir qu’elles proviennent parfois de ces ateliers - il y a cette goutte d’huile organisationnelle qui lubrifie le rouage de la production. Utile
autant aux grandes séries et aux volumes qu’à la culture particulière des pièces uniques et des micro-séries.
Records médiatiques et science des séries
A citer les quelques marques qui affichent publiquement leurs sources (voir l’encadré), on peut aisément comprendre les deux piliers d’activité de la Manufacture. A
Tendance: des marques qui citent Concepto Breitling, Bulgari, Graff, Hublot, Jacob & Co, Kerbedanz, Louis Moinet, Porsche Design, Rebellion Timepieces, Sinn...
Des records? Parmi ceux qui ont le droit d’être cités, il y eut cette cage de tourbillon XXL réservée à Kerbedanz pour son modèle Maximus, détenteur du record du tourbillon le plus grand du monde. JSH Magazine, détenteur du titre de «plus ancien média horloger de Suisse», en avait fait sa Cover lors de sa relance à l’EPHJ 2019. Puis, durant les expositions horlogères d’avril 2022, c’est le 8ème record de Bulgari qui a fait les unes des médias mondiaux, grâce à la formidable force de frappe de JeanChristophe Babin et de ses équipes à Neuchâtel. A noter que pour la première fois, la marque, pourtant particulièrement bien dotée en matière de lieux manufacturiers, a fait le pas de citer Concepto, et même de s’en réclamer. n www.conceptowatch.ch
En tout 6000 mètres carrés: 1400 ont déjà été ajoutés aux 4200 existants, 400 supplémentaires sont en travaux.
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Dans les entrailles de la Lune Bleue En engageant au sein de Tec Group l’horloger Eric Coudray et Paul Clémenti, deux prix Gaïa, le bouillant Arnaud Faivre fait entrer les fluides de HYT dans ses ateliers. Le Calibre 601-MO, 41 rubis, en sort. Tour en backstage. Par Lee Warrien / TàG Press +41 News Agency
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a sortie de la Moon Runner, version Supernova Blue, a déjà fait son buzz aux salons horlogers de mars-avril 2022 à Genève: le retour de HYT, la nomination comme CEO de Davide Cerrato, de superbes visuels et une créativité ‘out of the box’. Si la lune toute en volume et inhabituellement installée au centre de la pièce a fait parler d’elle, en coulisses, le tissu de la cotraitance a aussi joué son rôle: comprimer les délais, retrousser les manches, repousser les possibles. Du fluide dans les mécanismes? L’eau, le fluide, hormis dans les clepsydres des tout débuts de la mesure du temps, reste l’ennemi juré des horlogers et de leurs calibres mécaniques. Un jour, HYT est arrivée, seule marque d’horlogerie d’excellence autant atypique que ludique, capable de maîtriser une technologie disruptive, la mécafluidique. Il s’agit, sur la base des travaux de l’inventeur Lucien Vouillamoz, d’opposer deux fluides non miscibles (qui ne se mélangent pas) de couleurs distinctes, afin de créer, grâce à leurs tracés circulaires qu’une pression constante via deux «soufflets» leur impose, une nouvelle manière de lire l’heure. Et ça tombe bien, puisque Éric Coudray et Paul Clémenti, deux génies inclassables, sont un peu comme les fluides du calibre 601-MO: ils n’hésitent pas à s’invectiver, à s’opposer, à se défier. Toujours dans le sens de stimuler l’inventivité. Heureusement, leurs échauffements sont toujours au service du «mieux que nécessaire».
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MOTEUR «La technologie méca-fluidique est une expression nouvelle de la science et de la recherche, mises au service de la belle horlogerie» Sous la direction de Purtec «Crazy Movements» (Tec Group à Vallorbes), Éric Coudray, père entre autres d’une nouvelle race de tourbillons, les gyrotourbillons et les sphérillons, a conçu le 601-MO, le mouvement à remontage manuel qui habite la Moon Runner: 41 rubis, 72 heures de réserve de marche, une fréquence de 28’800 alternance par heure, soit 4 Hertz. Pour le reste, en marge de finitions et d’une esthétique ultimes, mariant des satinages élégants ou des surfaces traitées au laser et par microbillage, il y a ces deux disques indicateurs en titane mentionnant les jours et les mois, en plus des indications horaires précisées par une aiguille courant sur une graduation spécifique avec un minuteur de 5 en 5, en plus aussi des heures rétrogrades matérialisées par le système fluidique.
La came synchronisatrice Inventée par Eric Coudray, cette came permet une synchronisation parfaite entre l’heure fluide et l’heure mécanique. Pour permettre la liaison entre ces deux univers au sein d’un si petit espace, le mouvement dispose d’un levier surdimensionné, baptisé «palpeur». Il fonctionne comme un pont car il permet de faire le lien avec le fonctionnement de la came. Laquelle transforme un mouvement circulaire en mouvement rectiligne. Le tout mu par deux soufflets reconnaissables qui servent à réguler le déplacement des deux liquides: chaque avancée d’une minute correspond à une compression d’1,5 micron. n www.purtec-movements.com
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Sous la loupe Luminescence horlogère Matériau magique Billight utilise pour la luminescence un composé à base de SLN. Non radioactif et inoffensif, il a besoin de lumière ultraviolette, naturelle ou artificielle qui, absorbée par les cadrans, les lunettes de montres, les tours d’heures, les index et les aiguilles, charge une sorte de «batterie de lumière». Une charge que le SLN restitue sous forme d’énergie lumineuse...
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Billight, et la lumière fut… «C’est la nuit qu’il est beau de croire à la lumière» disait l’écrivain, dramaturge et essayiste français Edmond Rostand (18681918). Si cet adage devait être un jour affilié à une marque, Billight en serait toute désignée. Car, en tant que spécialiste de la révélation dans le noir des secrets des garde-temps, elle se dresse en digne représentante de la luminescence dans le monde de l’horlogerie. Installée sur la commune de Satigny, non loin des beaux quartiers dédiés à l’horlogerie à Genève et dans l’arc jurassien, l’entreprise rayonne de jour comme de nuit. Fondée en 1992 par Georges-André Leschot, homme précurseur et visionnaire, elle célèbre aujourd’hui ses trente ans d’existence avec, à son actif, un joli palmarès: pas moins de trois cent clients fidèles dont les groupes LVMH et Richemont, dont de nombreuses marques indépendantes. Surtout, elle traite plusieurs milliers de cadrans par mois! De quoi rendre étincelants des myriades de poignets! L’innovation offre un nouveau champ des possibles à Billight: avec le développement in house de la technologie des SLN Blocs, il lui est possible aujourd’hui de fabriquer des éléments tridimensionnels, ce qui lance une série de nouveaux défis aux designers de l’horlogerie, aux marques qui ne s’imposent aucune limite. L’avenir se veut brillant chez Billight, portrait. Isabelle Guignet Rédactrice en chef Sur La Terre
Le Swiss Super-LumiNova® Dans l’histoire de l’horlogerie, les premiers éléments étaient, dès le début du vingtième siècle, des solutions radioactives nocives à base de radium. Aujourd’hui le secteur dispose de mélanges céramiques respectueux de l’environnement. Ils sont utilisés par l’un des principaux fournisseurs en matière luminescente, la PME Billight.
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SOUS LA LOUPE
Monia Ghrissi,
portrait d’une femme entrepreneure Par Isabelle Guignet, rédactrice en chef de «Sur La Terre»
Celle qui adolescente n’avait peur de rien et un grand désir d’apprendre, dirige aujourd’hui une entreprise pionnière dans le monde de l’horlogerie, pour ce qui est de la mise en lumière du temps plongé dans l’obscurité…
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orsque sa voix chante les vertus de l’entreprise, il n’y a pas de doute, Monia Ghrissi en est bien la CEO. Bienveillance, innovation, intégrité, elle récite ces mots avec sincérité. Celle qui a d’abord été gestionnaire de fortune, gestionnaire d’entreprise, directrice financière puis finalement CEO, ne fait pas mystère de son incessante soif d’apprendre, de son goût extrême pour les challenges. Des valeurs qu’elle partage avec ses collaboratrices et collaborateurs. «Les années d’expérience, la précision et la qualité du travail fourni par nos collaborateurs font la renommée de Billight», explique Monia Ghrissi, Directrice générale de la société genevoise depuis 2019. Elle voit en cette perle industrielle appartenant au tissu de la cotraitance, une entité phare de la luminescence dans l’horlogerie mondiale. Une pionnière aussi en matière de moulages, avec la maîtrise des capsules et des blocs Billight 3D, avec aussi son adresse à apposer son Swiss SuperLuminova sur des
Bureau Technique & Méthodes En étroite collaboration avec le service Recherche & Développement de Billight, le bureau Technique & Méthodes intervient en amont de tout projet. Il définit un processus de création à la hauteur des enjeux. Parce que comprendre la demande et y donner un sens sont essentiels pour Billight.
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réhauts par exemple, ou par décalque, sur toutes formes et natures de surfaces de cadran. Un travail salué par la fidélité des plus prestigieuses marques horlogères qui y font appel. Intelligence collective de mise Innovante, humaine, exigeante…, tels sont les valeurs et le savoir-faire qu’elle ne cesse d’insuffler à l’ensemble des collaborateurs de Billight, pour la plupart féminins, puisque l’entreprise compte 70% de femmes. Des personnes dont la maîtrise à toutes et à tous allie minutie, rigueur et précision. Une belle démonstration d’esprit
SOUS LA LOUPE
«L’ouverture d’esprit, la créativité et le goût des challenges sont les prérequis demandés à nos collaborateurs» d’équipe qui fonctionne sereinement. Et du haut de ses quarante-deux ans, la directrice générale de Billight perçoit aisément l’importance, pour un ouvrage mené à bien, d’un cadre de travail empli de bienveillance. D’ailleurs, dans ses propos, la dimension humaine et l’importance du travail d’équipe sont les points capitaux qu’elle aime à souligner. Sans omettre l’intégrité.
Pose traditionnelle, manuelle et stylographiée Au nombre des fondamentaux de l’art horloger Swiss Made, il y a la haute-précision et le savoir-faire de l’expérience. Billight, en maîtrisant la pose manuelle stylographiée de son mélange luminescent Swiss LumiNova sur les cadrans et les aiguilles de montres, s’inscrit dans cette tradition horlogère d’excellence.
L’entreprise Billight compte aujourd’hui 25 collaborateurs: «Les personnes qui m’ont précédée à la tête de l’entreprise, tout comme chaque collaborateur, ont toutes amené quelque chose de fort à Billight. Aujourd’hui, après trente années d’existence, nous usons tous à l’interne d’une intelligence collective afin d’apporter de l’innovation, et de perpétuer la renommée de Billight», confie-t-elle avec reconnaissance. Aucune formation spécifique n’est demandée, seuls l’ouverture d’esprit, la créativité et le goût des challenges sont les prérequis demandés. Ce qui lui procure de la force Être à la tête d’une entreprise demande évidemment de l’expérience, mais surtout une intelligence sociale, de l’empathie, et beaucoup de force. La sienne, elle la puise dans l’amour que ses enfants lui portent. Jour après jour elle les voit grandir et en prend soin, et cependant, ce sont eux qui lui donnent l’impulsion et le tempo d’un travail intelligemment accompli avec humanité au sein de Billight. Non loin de sa progéniture, elle aime écrire au milieu des
Capsules, la spécificité C’est une spécialité Billight: l’encapsulage de la matière luminescente – le Swiss SuperLumiNova– selon un procédé exclusif, grâce à des outils spécialement conçus par la société. Il s’agit d’un savoir-faire unique et breveté qui, devenu incontournable dans l’horlogerie, participe à la renommée de l’entreprise. oiseaux, en pleine nature, pour se rappeler que la vie est tout simplement magnifique. «Je souhaite croquer la vie à pleines dents, continuer à nourrir mon esprit tout en relevant de nouveaux challenges», avoue-t-elle. Cette promesse, elle compte bien la tenir. En famille comme au sein de l’entreprise. n www.billight.ch
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MOMENTS
JSH Rédaction
Nathalie, l’anglage et la loupe
JSH, le Journal Suisse d’Horlogerie, lui consacrait en 2014 une double page en hommage à sa maîtrise de l’anglage main. Aujourd’hui, en marge de cet artisanat d’art qui réclame une patience infinie dotée d’une bonne vue, Nathalie JeanLouis est partout. Grâce à ses loupes d’horloger devenues des «must have», grâce à cette marque «Watchmaking Tools Art» qu’elle vient de lancer. Elle saupoudre ainsi les établis expérimentés, les salles d’expositions, les alcôves à collectionneurs. Et via son site officiel, peut rêver d’une clientèle mondiale d’amoureux des montres ou des bijoux. En revisitant la célèbre loupe aux temps de la couleur et de la légèreté, elle fait souffler sur le secteur un vent bienvenu de fantaisie.. _JAG n www.watchmakingtoolsart.com
Jura Timing, le temps des performances
Motivés par le sport et la haute-technologie, Damien Tiefenauer et Simon Oestreicher ont repris l’association Jura Timing. Ancrée dans le paysage sportif régional, cette société de chronométrage répond aux attentes d’organisateurs en quête de professionnalisme, de regain d’attractivité et d’une touche organisationnelle en matière de comptage, de vérification, de validation des temps. Missionnaires de la précision suisse, ces pros quantifient la performance et, signe qu’ils ont la légitimité du berceau du chronométrage, arborent dans leur logo, un hommage à l’antenne du mont Chasseral. Équipements et gestion des temps... _JAG. n www.juratiming.ch
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#JournalSuisseHorlogerie JSH 2022 / #01
«Jamais Sans Mon JSH», l’album qui monte
Né presque par hasard au sortir de quelques posts pris sur le vif, l’album qui répond à l’hashtag #JamaisSansMonJSH regroupe une sacrée collection d’acteurs de l’horlogerie en train de lire leur magazine. Et l’équipe, menée par Philippe Perret du Cray, partenaire du magazine et secrétaire général de l’Association JSH Archives & Patrimoine, s’est prise au jeu. Elle s’engage, autant que faire se peut, à publier sur ses réseaux les instantanés reçus. Dont ces deux qui nous font prendre de la hauteur. Le premier s’appelle Stéphane Geay: pilote de Falcon, baroudeur patenté et peut-être futur inventeur horloger (il a l’idée d’une complication qui titille les motoristes), il s’est fait tirer le portrait par son copilote, dans son appareil quelque part au-dessus de l’Éthiopie. Le deuxième, c’est le boss de l’EPHJ himself, Alexandre Catton. Il a été surpris sur les sommets enneigés du monde en flagrant délit de lecture JSH. Merci! La récolte bat son plein. ppdc@journal-suissehorlogerie.swiss. _AJdBLC/TàG n
MOMENTS
Caresser le verre et faire un vœu
A la manière de la lampe à huile qui, à peine effleurée, libère un génie prêt à exaucer vos vœux, le verre utilisé en première mondiale sur le trublion des Tourbillons, le Chapitre 4.1 The Veblen Dilemma de Ba111od, dispose de caractéristiques magiques. Le caresser à distance d’un centimètre, et c’est une à plusieurs infos qui en jaillit. Ici une carte de visite qu’il suffit d’enregistrer dans son téléphone, là un message «privé» destiné au détenteur de la montre. Enfin, une donnée légale sur l’authenticité de la pièce et sur l’identité de son propriétaire. Grâce à l’entreprise suisse pionnière STISS (Swiss Technology Inside Smart Sapphire), l’ID Glass est né. Concrètement, la technologie se compose d’un tag NFC (communication sans contact entre 2 appareils en champ proche) inséré dans la glace saphir. Invisible! Lorsque la montre est scannée par un Android ou un iOS, la voici qui transmet, via un url dynamique, les messages que sa puce aura emmagasinés. _Ollivier Broto/TàG n www.stiss.ch
Laboratoire Dubois, 45 ans
La Chaux-de-Fonds. Encore souvent surpris à parcourir les mètres carrés de son entreprise fondée en 1977, le prix Gaïa Henri Dubois distille depuis sa retraite active, ce petit supplément d’âme des débuts. Depuis 10 ans, son fils Patrick en assure la présidence et Mirko Kipfer la direction, dès 2020. Rarement entreprise n’aura à ce point rempli des missions au service d’un secteur tout entier. Des expertises, des tests à dimension confédérale, puisque c’est l’État qui délivre les accréditations. En constant développement, elle vient de créer un département dédié à la microtechnique et à la bijouterie, tout en poursuivant la modernisation de ses infrastructures. Fautil rappeler qu’au milieu des tests et analyses que réalise plus d’une trentaine de collaborateurs, le Laboratoire Dubois reste synonyme du Chronofiable? C’est l’un des tests de l’horlogerie les plus générateurs de valeur ajoutée puisque les marques s’en réclament lorsqu’il s’agit de satisfaire leurs clients avertis, souvent des collectionneurs. n www.laboratoiredubois.ch
#JournalSuisseHorlogerie Printemps 2020
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Matières
Folies
immatérielles
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Un glossaire, avant tout Tout article sérieux sur les NFT et les crypto-monnaies doit commencer par une définition précise. Je n’avais jamais entendu le mot «fongible» avant l’arrivée des NFT, mais Google m’informe sur ses origines au 17ème siècle déjà. Ainsi, lorsque vous voulez vous plonger dans le monde de la «DeFi», ou finance décentralisée, il est préférable de disposer d’un glossaire spécifique. Fongible: Dérivé du latin ‘fungibilis’, un objet fongible est celui qui peut être remplacé par son pendant identique. C’est donc tout le contraire du concept des NFT puisque ces jetons non fongibles sont uniques et ne peuvent être remplacés. Token: Si le concept de fongibilité est clair le token (ou jeton) est à l’origine d’une grande partie de la confusion qui entoure les NFT, car il ne s’agit rien de plus qu’un code crypté sur un grand livre numérique immuable, également appelé blockchain. Blockchain: un grand livre immuable qui est inviolable et permet d’enregistrer des transactions sans crainte de modification. Jumeau numérique: version numérique d’un objet physique hébergée sur une blockchain et pouvant donc être authentifiée. Prix plancher: le prix le plus bas auquel vous pouvez acquérir un NFT dans un projet spécifique. Dans le projet DWISS, par
exemple, le prix plancher est de 0,1 ETH (Ether), ce qui équivaut approximativement à 250 dollars américains. Gaz: le coût de la frappe (création) d’un NFT ou de la réalisation d’une transaction sur la blockchain Ethereum. Hash: un tableau de bits d’une taille fixe qui stocke les données dans un code crypté. Métavers: un monde de réalité virtuelle dont les habitants peuvent interagir comme ils le feraient dans le monde réel. Exploitation minière: le processus de création d’une unité de crypto-monnaie. Monnaie: le processus de création d’un NFT. NFT: un jeton non fongible est un certificat ou un contrat sécurisé prouvant la propriété d’une propriété intellectuelle numérique. Phygital: l’incarnation physique d’une création numérique (le contraire d’un jumeau numérique).
Paul O’Neil, Journaliste
Paul O’Neil passe cinq ans dans le département communication d’Omega et deux ans dans un rôle similaire chez Wyler Genève avant de se consacrer au suivi de l’industrie horlogère dans sa globalité, d’abord deux ans en tant que Managing Editor chez Europa Star Magazine et ensuite plus de cinq ans en tant que rédacteur en chef du site Worldtempus. Aujourd’hui il est le responsable Communication et Marketing de Eurovision Services, une filiale créée en 2019 de l’Union Européenne de Radio-Télévision (UER). Son violon d’Ingres secret, les algorithmes!
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Les inscriptions sont ouvertes !
MATIÈRES
Soyons phygitaux:
Web3 et NFT
Par Paul O’Neil, ancien rédacteur en chef de Worldtempus.com
L
e concept d’une blockchain est simple, il s’agit d’une chaîne de blocs. Chaque bloc contient un hash, une empreinte numérique ou un identifiant unique, un ou plusieurs enregistrements de transactions et, surtout, le hash du bloc précédent. C’est ce qui rend la blockchain immuable. Comme chaque bloc contient un lien vers le bloc précédent, toute altération de la blockchain serait clairement visible. Il n’existe pas de blockchain unique. En fait, il en existe des centaines, voire des milliers, car la blockchain n’a pas nécessairement besoin d’être publique. Il existe des
NTF, jetons et fongibles font désormais partie de notre vocabulaire. A condition de bien comprendre le sens de chaque terme. Quelques acteurs de l’horlogerie ont pris le train en marche. Décodage. frameworks open source qui permettent à quiconque de créer sa propre blockchain. Ils peuvent être utilisés par les entreprises pour héberger des grands livres partagés avec des autorisations et des contrats intelligents, des services financiers à la gestion de la chaîne d’approvisionnement et des soins de santé aux médias et au divertissement. La blockchain, une carte d’identité numérique? Les blockchains peuvent également être utilisées pour l’authentification, comme l’ont déjà démontré deux noms de l’indus-
trie horlogère, à l’instar de Nicolas Commergnat, un horloger qui s’occupe de ces montres rares qui finissent par passer sous le marteau des commissaires-priseurs de Phillips, après quoi elles seront rarement - voire jamais - revues en public. Ce-dernier a compilé une base de données de ces garde-temps. Les détails qu’il a minutieusement enregistrés pour chaque montre, y compris les scans 3D qui peuvent montrer des détails jusqu’à l’épaisseur du matériau luminescent sur une aiguille, sont stockés sur une blockchain comme une carte d’identité numérique qui peut prouver irrévocablement l’authenticité de la montre.
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MATIÈRES
Vincent Perriard, fin connaisseur de montres, pour avoir occupé de hauts postes chez Audemars Piguet, Concord et HYT, est cofondateur de la fondation à but non lucratif ORIGYN, qui affirme être la seule plateforme de certification conçue pour prouver l’authenticité d’une montre (ou de tout article de luxe) en utilisant les informations biométriques de l’article lui-même. La plateforme est basée sur une blockchain, des NFT et le concept de «jumeaux numériques», mais dans ce cas, le jumeau numérique est lié à des caractéristiques uniques de la montre compilées à l’aide de techniques avancées de vision par ordinateur. Vérifier l’authenticité d’une montre est aussi simple que d’en prendre une photo avec son smartphone.
Déjà famillier de la blockchain depuis 2020 avec son système d’ultra traçabilité, Loïc Florentin entraîne sa marque Le Rhöne de manière inédite dans l’aventure NFT. «Cette montre existe d’abord en tant que NFT. Une fois le NFT acquis, les amateurs de crypto-monnaies et les collectionneurs décideront de l’avenir du garde-temps dans les 12 mois suivant l’achat. Avec le savoir-faire complice de Art Setting SA, la Hedönia Destiny (41 mm de diamètre), aura 150 diamants baguettes sur son boîtier or blanc 18c, 208 sur le cadran, 14 sur la couronne et pas moins de 516 sur le bracelet! A suivre...
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La question climatique L’impact environnemental de la blockchain et des crypto-monnaies fait l’objet d’un vaste débat, alimenté par certaines des estimations stupéfiantes de l’énergie qu’elles consomment. L’ajout d’un nouveau bloc à la chaîne de blocs exige des utilisateurs qu’ils résolvent des énigmes complexes sous forme de «preuves de travail», ce qui nécessite une puissance de calcul considérable et, par conséquent, beaucoup d’énergie. Digiconomist.net, un site web dédié à la recherche sur la durabilité des crypto-monnaies et des blockchains, estime l’empreinte carbone d’une seule transaction Ethereum à un peu plus de 150 kilogrammes, ce qui équivaut à 334 314 transactions Visa ou à passer 25’140 heures sur YouTube. Son empreinte carbone annualisée est équivalente à celle d’un pays européen de taille modérée.
MATIÈRES
Le token n’est qu’une preuve de propriété de l’actif numérique L’idée d’unicité Comme avec une blockchain, n’importe qui peut créer un NFT. Et comme ce NFT n’est qu’une preuve de propriété d’un actif numérique, il peut être attaché à presque tout. La légende de l’industrie Jean-Claude Biver a vendu un NFT qui est la preuve de la propriété d’une photo numérique d’un prototype de Big Bang dans sa collection personnelle. Il ne fait aucun doute que cette montre a une signification tellement personnelle pour lui qu’il ne la vendra jamais. Mais la vente d’un NFT lié à une photo de la montre lui permet de partager ce sentiment de propriété. Cela permet également d’aborder les aspects des NFT qui les lient étroitement au monde des montres. Certains des projets NFT les plus réussis, comme le Bored Ape Yacht Club, fonctionnent sur les mêmes thèmes que ceux que l’on retrouve dans l’industrie horlogère, ce qui pourrait expliquer pourquoi les marques de montres sont si désireuses de les adopter. Premièrement, il y a l’idée d’unicité, le NFT étant l’équivalent numérique d’une montre à pièce unique. Deuxièmement, il y a le statut, le propriétaire de la montre la plus chère jamais vendue aux enchères (une Patek Philippe Grandmaster Chime vendue par Christie’s en 2019 pour 31 millions de dollars) ayant les mêmes droits de frimer que le propriétaire de la Beeple NFT vendue l’année dernière par Christie’s pour la somme vertigineuse de 69 millions de dollars. Et enfin, la communauté, car il existe des groupes de collectionneurs de NFTs tout comme il existe des clubs de collectionneurs de montres. De plus, il y a toujours l’espoir que le bien rare d’une personne, qu’il soit numérique ou physique, prenne de la valeur avec le temps.
Transposer nos goûts et les modes Louis Moinet et DWISS sont deux exemples récents de marques horlogères qui ont adopté les NFT en utilisant deux approches différentes. Louis Moinet a lancé une collection de 1 000 NFT inspirée de la collection Space Revolution de la marque. Chaque jeton comprend une vidéo en 3D de la montre correspondante, un filtre Snapchat
exclusif et un visage Apple Watch, ce qui vous donne l’option plutôt alambiquée de porter une réplique numérique d’une montre physique sur une montre numérique, soit l’antithèse même de la haute horlogerie. Plus de la moitié de ces jetons ont été vendus lors de la vente aux enchères initiale, le reste étant disponible sur la plateforme d’échange OpenSea. Avec un prix plancher de 0,2 ETH (Ethereum coins) qui équivaut à plus de 500 dollars, ces jetons sont plus chers que de nombreuses montres dites entrée de gamme. Il s’agit toutefois du coût des transactions avec les NFT car il couvre le coût de la puissance de calcul nécessaire pour frapper un NFT et traiter la transaction.
MATIÈRES
DWISS a adopté une approche différente en créant des montres sur mesure qui pourront être portées par les avatars qui occuperont le métavers, la théorie étant que nous voudrons transposer nos goûts et les modes du monde physique au monde numérique. Avec 10 000 NFT DWISS disponibles, la marque exploite le potentiel du monde cryptographique pour former des communautés. Les gens collectionnent les NFTs tout comme ils collectionnent les montres, et DWISS vise à rassembler ces collectionneurs dans le monde numérique sous l’égide du «DWISS Watch Design Club» pour développer ensemble une future montre physique. (Lire encadré) Aucun droit sur les jetons Les NFT commencent-ils à être attrayants? N’oubliez pas le terme «jeton». Un NFT ne vous donne pas automatiquement de droits de propriété intellectuelle sur votre acquisition. Le jeton n’est qu’une preuve de propriété de l’actif numérique. Il ne signifie
Le NFT n’est qu’une preuve de propriété d’un actif numérique pas que vous avez le droit de reproduire ou de distribuer ce que vous avez acquis. Pour la même raison, vous ne pouvez pas créer un NFT en utilisant la propriété intellectuelle d’un autre. En outre, dans le cas de la photo de la montre de Jean-Claude Biver, un NFT n’empêchera personne de copier la photo. Néanmoins, les NFT présentent quelques avantages par rapport à leurs originaux physiques. S’Il est possible d’acheter de nombreuses fausses Rolex, il est impossible de falsifier un NFT. Grâce aux contrats intelligents qui peuvent être intégrés à la blockchain, les NFT peuvent
également être programmés pour verser au propriétaire de l’actif physique des redevances sur toute transaction future du NFT. Mais dans quelle mesure ces NFT sontils non fongibles? Et jusqu’à quel point le «Web 3» que cette technologie est censée sous-tendre est-il décentralisé? Une récente vente de NFTs visait à répondre à cette question, plutôt qu’à rapporter à son créateur une somme d’argent ridicule. Moxie Marlinspike, fondateur du service de messagerie cryptée Signal, a créé un NFT qui changeait d’apparence en fonction de
Succès: en 7 minutes seulement, Les Ateliers Louis Moinet, en collaboration avec Exclusible et Tafi, ont vendus 1000 NFT. Jean-Marie Schaller fait office de pionnier.
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MATIÈRES
Première mondiale dans le métavers? Entretien avec Rafael Miranda, fondateur de DWISS Pour la première fois et sans doute en exclusivité mondiale pour le Journal Suisse de l’Horlogerie, j’ai réalisé cet entretien avec Rafael Miranda dans le métavers, assis à une table de bureau dans l’usine numérique de la marque, avec ses salles de réunion, ses bancs d’horlogers et sa cuisine pour le personnel.
Paul O’Neil: Pouvez-vous expliquer l’idée derrière vos NFT? Rafael Miranda: J’ai pris quatre éléments clés de nos montres - le boîtier, le cadran, la lunette et le bracelet et j’en ai fait des versions numériques dans différents matériaux, de l’acier inoxydable traditionnel à des matériaux plus exotiques et, bien sûr, avec un soupçon de diamants. Il existe 150 configurations possibles, et lorsque les jetons seront frappés, un algorithme composera les motifs de chaque montre NFT. Je peux attribuer une valeur de rareté à chaque élément, mais c’est finalement l’algorithme qui déterminera le design final des 10’000 NFT.
Quel sera le prix de vos NFT et comment le déterminez-vous? Le prix plancher est de 0,1 ETH (environ 250 $). Il est important de trouver un équilibre qui rende les NFT accessibles sans éroder la valeur de la marque. Tout le monde paiera le même prix, mais ne connaîtra pas le design de la montre avant que son NFT ne soit frappé. Ainsi, si vous avez la chance d’obtenir l’une des montres les plus rares, vous pourrez peut-être revendre votre NFT à profit sur des places de marché telles qu’OpenSea.
la personne qui l’ouvrait, affichant un émoji caca si vous l’achetiez et l’ouvriez sur un ordinateur. OpenSea, l’une des principales places de marché pour les NFT, a retiré ce jeton particulier de sa plateforme après quelques jours, prouvant ainsi que «DeFi» n’est pas si décentralisé que cela. Peut-être que «autorégulation» serait plus idoine? n
Quels avantages obtenez-vous avec vos NFT? J’offre 500’000 dollars US en cadeaux, dont 100 NFT et 100 montres DWISS Swiss Made pour encourager les gens à s’inscrire sur le serveur Discord de DWISS. Chaque fois que le serveur Discord atteindra un objectif prédéterminé, il déclenchera un cadeau spécifique. Après la frappe de la monnaie, nous distribuerons également 200 montres aux détenteurs de NFT. Ces derniers auront également droit à une remise de 50 % sur nos montres, ce qui équivaut au coût initial du NFT. Les personnes déjà actives dans le métavers sur des plateformes telles que Decentraland et Second Life pourront demander des versions compatibles de leur montre NFT pour que leurs avatars les portent.
Votre public cible pour les NFT est-il le même que pour vos montres? Non. Les clients de nos montres ont plus de 30 ans, alors que ceux des NFT seront beaucoup plus jeunes. Je pense que les NFT sont un excellent moyen de les habituer à l’idée de porter une montre, que ce soit dans la vie réelle ou dans le métavers.
Les blockchains peuvent également être utilisées pour l’authentification #JournalSuisseHorlogerie JSH 2022 / #01
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MATIÈRES
FEMTOprint embarquement pour la magie alvéolaire Joël A. Grandjean
«C
e traitement est une alternative aux colorations des nuances de bleu, de vert ou aux multi-couleurs appliquées dernièrement, pour donner cet effet dynamique, de mouvement, et vif…» précise Giulia Bottarini, business developer.
Inimaginable il n’y a pas si longtemps Créer des pièces de nouvelle génération, c’est dans l’ADN technologique de FEMTOprint. Sortir des sentiers battus, telle est sa mission face à des clients qui rêvent de cadrans toujours plus audacieux, de couleurs et de formes toujours plus osées. Soudain, la «structure alvéolaire» dévoilée en 2021, stimule la créativité en matière de revêtement de surface. Car, pour les arts décoratifs propres à l’horlogerie d’excellence, cette manière de structurer la surface permet de guider la lumière et de générer, en fonction de l’angle, des effets iridescents. Une magie où l’intensité de la couleur change, où la lumière, selon la manière dont elle est guidée, s’amuse à surprendre. Qu’il s’agisse de géométries rondes, carrées, allongées ou rectangulaires, ou de mix entre elles, l’effet escompté est d’attirer l’attention, ce qui est à l’origine le rôle des pièces d’exception: pouvoir, de façon alternée, disposer de zones transparentes, de motifs gravés dans le volume même de la pièce, cadrans, aiguilles ou autres composants. Ce qui est bien pratique pour apposer le logo d’une Maison horlogère, des chiffres ou des écritures, sans jamais faire de compromis avec la qualité optique des surfaces.
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La deux fois lauréate du Grand Prix des Exposants de l’EPHJ maîtrise un traitement alternatif aux couleurs du moment: cadrans toujours plus audacieux, marques toujours plus portées sur les couleurs, les formes.
Ce traitement peut être adapté à toutes formes de géométries: rondes, carrées, allongées, rectangulaires, un mix entre elles… Son effet, pensé pour des pièces d’exception qui désirent attirer, peut être combiné avec d’autres options. On peut jouer ainsi sur les nuances de la transparence, sa plus ou moins accentuation, jouer avec les dépositions à coloration variable, foncées ou miroir. Mieux encore: «Nous pouvons aussi réaliser des canaux enterrés en monolithique pour l’injection de liquides, par exemple du SuperLuminova» s’enthousiasme Giulia Bottarini depuis Muzzano, dans le canton du Tessin. Ce qui mène aux constructions 3D, aux géométries complexes avec chanfreins, plans inclinés, surfaces polies ou mates, rondes ou à angles vifs. «En travaillant avec une structure à trous passants (coniques ou complètement verticaux), de style membrane, ce traitement peut offrir d’autres effets esthétiques très intéressants» ajoute-t-elle.
L’impression soustractive, la réponse 3D FEMTOPrint est une entreprise suisse innovante en phase avec le développement et la fabrication de micro-dispositifs 3D de haute précision. En 2021 à l’EPHJ, son cœur technologique battra encore plus fort. Fondée sur le principe de la structuration au laser dans le volume et gravure chimique, autrement dit le principe d’une véritable impression 3D soustractive, la PME continue d’apporter ses réponses autant au prototypage rapide qu’à la production en série à l’échelle wafer. Et le besoin est dans l’air: miniaturisation, précision micrométrique, conception de formes libres et intégration de fonctionnalités micro-fluidiques, micromécanique et micro-optique dans des composants monolithiques à très haute valeur esthétique ajoutée. n https://www.femtoprint.ch
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JTTI, des tisserands et des marques Par Laurent Sage, analyste, expert de l’horlosphère conférencier et coach d’équipes
Groupe industriel créé il y a 50 ans, JTTI est spécialisé dans l’extrusion de fil, le tissage de sangles, l’injection, le surmoulage ainsi que la transformation et la confection textile. Rencontre avec Guillaume Dromel, son DG.
«N
ous partons de la matière première, nous fabriquons nos propres fils, nous tissons et nous confectionnons à partir de fibres synthétiques ou naturelles telles que la laine ou le lin», introduit notre interlocuteur. La fibre du luxe Tisserand implanté au cœur du bassin du textile français, à coté de Saint-Etienne, l’entreprise doit lutter contre la concurrence asiatique, féroce. Elle intègre très vite un maximum de savoir-faire et de métiers, jusqu’à la confection, comme c’est le cas pour les bracelets de montre ou la maroquinerie. «Sollicités par une marque, nous avons commencé à travailler pour le luxe dans les années 80. Devancer les attentes des clients, créer des bandoulières complexes, aux couleurs inédites…» commente Guillaume Dromel qui, en se prêtant à cet article, entend rendre hommage à son mentor, feu Jean-Luc Tschirky. C’était, lorsqu’il était encore chez Cartier, son vice-président en charge du manufacturing. «Je lui dois énormément, il était doté d’une vision industrielle et d’une humanité exceptionnelles. Deux de ses enseignements guident encore mon quotidien: ‘tenir le couteau par le manche’ et ‘rester les doigts dans la prise’» se souvient-il. Il poursuit: «Désormais, quand une marque souhaite une matière, un touché, un design, elle nous contacte. Anticiper, sentir les tendances et y répondre avec une dimension technique forte est resté notre fil conducteur».
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Franck Janisset (g) et Guillaume Dromel, respectivement Président fondateur de JTTI Group et CEO: «Avec et pour les marques, nous travaillons les qualités organoleptiques des bracelets, en développant des matériaux et des procédés capables d’impressionner un récepteur sensoriel: vue, toucher, bruit, parfum… »
«Nous sommes un laboratoire d’idées qui veut s’imposer sur le registre du développement durable, de la sobriété énergétique et de consommation» Laurent Sage: Quelle est votre vision d’un cotraitant du luxe? Guillaume Dromel: c’est très enrichissant de travailler pour plusieurs marques car
on a les échos de nombreux marchés, concernant de multiples produits. C’est différent quand on travaille en fabrication au sein d’une seule marque. Grâce à cela, nous avons un temps d’avance en termes d’agilité, de réactivité, de flexibilité, d’innovation. Une marque dira-t-elle un jour ‘mes bracelets sont des JTTI’? Peut-être, je l’espère. Dans tous les cas, il s’agit d’être en mesure de montrer qu’il y a quelqu’un, ‘de belles mains’ derrière le luxe. La fabrication de spécialités est essentielle au luxe: ‘je ne sais pas faire des plumes, je m’adresse à un plumassier. Pour des sangles, je m’adresse à un sangliste’.
MATIÈRES
Parcours de Guillaume Dromel Du luxe en grandes maisons à la cotraitance Jeune ingénieur entré en maroquinerie chez Louis Vuitton où il finit directeur de production et développement d’un site, il rejoint Cartier. Il y relève l’ambitieuse mission «from Marsh to Market» que lui lance le CEO. Il s’agit de maîtriser la ‘supply chain’ du bracelet alligator, puisque le groupe Richemont en est le premier consommateur.
Fondateur de l’Atelier du Bracelet et de ses «strapbars» inédits «Sourcer des œufs, créer une tannerie à Meyrin, déposer des brevets, révolutionner la fabrication grâce à la digitalisation, puis, de New-York à Dubaï en passant par Genève, implanter dans les boutiques des ateliers éphémères avec mise en scène de la découpe laser, impression 3D, tradition du travail manuel du cuir. Telle était cette incroyable aventure d’une start-up de 25 passionnés qui, face aux clients, avait pour projet la démonstration des savoir-faire traditionnels alliés aux procédés ultramodernes, au service du bracelet.»
«Du côté du gain plutôt que du côté du coût»
dits, simples d’usage et quasi-universels. Dans la même veine, nous travaillons à la conception et l’usage de fibres synthétiques biosourcées, antibactériennes… De plus, nous sommes ‘animal free’, ce qui est un grand avantage aujourd’hui.
Directeur Retail pour Cartier Amérique Latine et Caraïbes, il se forge une conviction globale: les gens passionnés veulent savoir ‘comment c’est fait’. En maroquinerie, horlogerie, bijoux et haute-joaillerie, le client apprécie qu’on lui parle métiers, belles mains, pas seulement de com’ et d’image. Il intègre JTTI comme Directeur Général. «Le manufacturing et les gens qui y contribuent – les artisans – peuvent être encore plus mis en avant» affirme-t-il.
Autre élément qui nous est spécifique: les maisons de luxe ont parfois du mal à transmettre la notion de terroir à leurs clients. Leur proposer des produits et des services alliant savoir-faire et traçabilité géographique fait sens. D’après vous, quel sera le bracelet du futur? Il sera en tissu, lavable, recyclable et recyclé et, qui plus est, personnalisable! Et interchangeable! Nous sommes en train de passer d’un produit à un service, embellir la montre, en adapter la couleur à sa tenue… Nous finalisons donc la mise au point de bracelets interchangeables totalement iné-
Et du côté des process de fabrication? Nous recyclons tous nos déchets ‘in house’, ce qui évite les transports inutiles et permet une traçabilité totale. Face aux quantités astronomiques des synthétiques usagés, nous savons que le plastique recyclé, c’est vertueux, que l’équation écologique est bonne. Nous avons donc développé une gamme complète de fibres synthétiques recyclées. Pour chaque produit, au choix du client, nous pouvons proposer du GRS (Global Recycling Standard). Une suggestion? Qu’une marque courageuse dise un jour à son client: au bout de deux ans, un bracelet de montre porté est fini. Venez en boutique, nous vous le changerons pour 50 % du prix initial et nous recyclerons le vôtre, comme pour le verre. Ce serait gagné! n www.jtti.com #JournalSuisseHorlogerie JSH 2022 / #01
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MATIÈRES
A Saint-Imier,
l’acier du groupe Froidevaux Par Joël A. Grandjean
Son acier CDH20.20 relargue si peu de Nickel qu’il ne peut être allergène. Quand il s’agit de partager son savoir de sidérurgiste, Henri Machwirth mélange à ses compétences pointues une sacrée dose de passion. Rencontre.
A
Étampage et découpage, deux aciers génériques Ainsi sont nés deux aciers, le SP360 et le SP390D, respectivement dédiés à l’étampage et au découpage. L’étampeur, fort de ses frappes répétées sur des plaques reconnaissables qu’il faut impérativement plier et auxquelles il faut imposer par la force la forme désirée, a besoin d’un acier particulier. Un matériau qui, après polissage, sera tantôt boîte, carrure, lunette voire composant de calibre. Bref, une matière de base qui réponde aux exigences de la frappe. Le SP360 s’adresse donc à lui, spécifiquement. Quant à ceux qui pratiquent le découpage, ils réclament une composition d’acier disposant d’une aptitude optimale à être emboutie, donc pouvant durcir au trempage afin d’offrir une résistance mécanique plus grande. C’est donc aussi chez FCDH Aciers SA, une société du groupe Froidevaux active dans la vente et le développement d’aciers fins, que la solution se trouve, via le SP390D.
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Le sans-Nickel homologué par les grandes marques Voici pour l’entrée en matière. La suite est quasi nulle en Nickel, ce fameux métal toxique traqué par les normes REACH ou les ordonnances fédérales en raison de ses risques allergiques. Il se nomme le CDH20.20. Protégé comme marque déposée, il va plus loin que les tolérances normées qui distinguent l’acier en permanence en contact avec la peau humaine (le fond d’un garde-temps par exemple), et celui qui l’est plus occasionnellement (comme la boîte et ses déclinaisons d’habillage). Car cette trouvaille d’équilibre est issue de ferrailles sélectionnées pour leur pureté. Jouissant d’une polissabilité maximale,
ce «20 sur 20» de la science métallurgique joue les héros en matière de résistance à la corrosion. En effet, plus l’acier est «propre», moins la corrosion peut s’y développer puisque celle-ci utilise les imperfections de la matière pour gagner du terrain. L’ère du sans plomb Henri Machwirth vous parle, simplement. Il sait rendre accessible au béotien que je suis des notions pourtant pointues. On a l’impression de toucher du doigt la complexité de son domaine. Il s’épanche aussi, lorsqu’il évoque sa quête du moment, à savoir l’éradication
©Photos TheNakedWatchmaker (Peter Speake)
u pays du fer, chaque sidérurgiste y va de son dosage et dépose un nom d’alliage. Comme pour marquer son territoire, faire la différence. Seulement voilà, à force d’analyser leurs compositions, celui qui fit ses classes à Ugine Savoie, berceau aciériste européen, s’est mis en tête qu’il restait à inventer des génériques. Un peu comme le fait un groupe pharmaceutique, détenteur d’un blockbuster, pour rendre plus accessible une molécule éprouvée.
Laboratoire d’expertises pour toute la Suisse Nouvelle prestation au sein de FCDH Aciers, ce laboratoire d’analyses métallurgiques met à disposition un métallographe. En parallèle, les duromètres renseignent sur l’indice de dureté de toute forme de matériau, quel que soit son traitement thermique. Enfin, sous la forme d’un «petit pistolet», un spectromètre portable permet d’analyser immédiatement la nature d’un produit, quelle que soit sa nuance. En y projetant des rayons X, pour simplifier, l’appareil puise dans sa base de données de plus de 12’000 références et indique avec précision toute composition métallique. Des données qui englobent notamment ces cinq familles les plus utilisées, le fer, le cuivre, l’aluminium, le titane ou le maillechort... _JAG
du plomb. Un plomb dangereux, désormais mondialement interdit. Un plomb pourtant si prisé en horlogerie pour tous les services rendus. Car l’ajouter à de l’acier, parfois mêlé avec du souffre, favorise la fragmentation des copeaux. Et lorsque les copeaux sont moins «collants», lorsqu’ils ne s’agglutinent pas autours des outils, les cadences d’usinage sont plus rapides et donc les rendements meilleurs. Trouvera-t-il la formule que tout son secteur est en train de chercher? L’espoir est permis. Nul doute qu’au salon EPHJ 2022, les professionnels de passage tenteront de lui tirer les vers du nez. Alors, pour les détourner des secrets bien gardés, il les invitera à faire usage de son tout nouveau laboratoire d’analyses. Pourquoi pas en leur offrant, à même les allées de l’exposition, une petite démonstration de son spectromètre portable... n www.fcdhaciers.ch
GROH + RIPP OHG Stand J64
MATIÈRES
Gelsight, la capture des surfaces en mode portable Issu directement du MIT, aujourd’hui utilisé dans les industries de pointe comme la balistique et les polices scientifiques américaines, le scanner de surfaces Gelsight risque fort, avec sa valise portable et ses rendus 3D, de booster tous les créatifs de l’horlogerie.
Par Joël A. Grandjean
C
et indispensable équipement déjà implanté en aéronautique, permet surtout de gagner du temps précieux dans la prise de décision. Facilement utilisable pour positionner la membrane sur n’importe quelle surface, le gel permet de transmettre à l’écran, et donc à l’ordinateur qui y est relié, toutes les informations permettant une modélisation. Par exemple, au dos d’un garde-temps, un relief, une armoirie, une gravure. C’est précis au point que même une texture de tissu peut être calculée, voire une empreinte digitale! On peut donc s’en servir pour valider la qualité de surface d’objets imprimés en 3D, voire évaluer la porosité et la densité des grains, et enfin, pour obtenir une ébauche en pré-gravure avant que la patte humaine n’y exerce son talent. Du coup, deux solutions. La première, on se déplace ou on déplace Emeric Lignier et Paul-Henri Tinguely d’Altair-Consulting pour, après quelques dizaines de minutes, obtenir une acquisition permettant de réaliser une sortie d’une imprimante 3D maison. En un éclair, la modélisation d’un décor, sa traduction en langage STL est possible. L’autre solution consiste à acquérir cette technologie, histoire de l’avoir sous le coude. Une mallette que la société de Plan-Les-Ouates est la seule à distribuer en Suisse. n
www.altair-consulting.com
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Metalizz, rendre conductible la matière 3D Les pièces qui s’impriment en 3D ont parfois un inconvénient: la non-conductibilité du matériau et donc, son besoin de n’être qu’une étape avant un prototypage en laiton par exemple. Qui, après une poignée de semaines, peut s’avérer ne pas correspondre aux attentes. Alors, tout repart au point de départ, c’est à dire là où se fabriquent les outillages. Et si, grâce à cette technologie qui consiste à précipiter de l’argent sur les surfaces de la pièce fraîchement imprimée, jusqu’à l’imprégnation, on gagnait en agilité? Si on faisait non seulement l’économie de trois jours de galvano à faible courant, mais on s’offrait en plus une première approche de la métallisation? La pré-galvano est née. Elle s’ajoute aux compétences d’Altair tout en rassasiant l’impatience légitime des créateurs, tout en leur permettant même de s’offrir avant l’heure, le sacré shooting qui fait craquer les décideurs...
A gauche, la bague modélisée en 3D, à droite, sa réalisation finale. De plus en plus de précision dans les détails…
La formation, sur des machines toujours plus performantes Au cœur des branches horlogère et joaillière, Altair Consulting s’est fait une réputation non seulement en réalisant sur demande d’incroyables impressions 3D, mais aussi en équipant en machines le marché des créatifs. Les avoir dans un atelier, à portée de décision, c’est un gain assuré d’efficience. Désormais, ces machines P4K, dont la dernière génération vient de débarquer, viennent aussi de simplifier leur nom. Elles s’appellent ETEC (et non plus EnvisionTEC), elles sont toujours plus performantes, plus ouvertes à l’évolution des résines... Sans rien perdre de leur solidité toute germanique et de leur légendaire fiabilité. Et puisque ces incontournables outils se généralisent, Altair Consulting propose aujourd’hui des sessions de formation. Qui, soit dans leur environnement spacieux soit sur les lieux de leur future utilisation, vont encore plus loin que l’accompagnement normal offert à toute nouvelle installation.
Métiers
La relève
@watch_it_with_amandine (Instagram) Parce qu’elle est connue de la rédaction depuis toute petite, parce que son élan a l’avantage d’être contagieux, le magazine horloger bilingue Swiss Watch Passport (by JSH) lui ouvre ses colonnes. Sous le titre de «Tekitoi», elle y publiera ses interviews. Tout en continuant de construire son rêve et... de faire assidument ses devoirs!
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Amandine, l’après génération Z débarque Phénomène! Elle a 11 ans, elle fait le buzz mondialement sur le web horloger. Amandine incarne avec fraîcheur et enthousiasme tout ce que les marques rêvent d’avoir comme saine incarnation de leurs images. Depuis l’âge de 8 ans, elle répond «horlogère-designer chez Bulgari» à la question de savoir quel sera son métier. De la détermination, un charisme désarmant, elle incarne malgré elle la relève des métiers de l’horlogerie. Sur sa page Instagram (protégée bien sûr par les yeux parentaux), elle commente ses expériences horlogères avec une scotchante maturité. C’est savoureux, naïvement touchant, surtout d’une déconcertante justesse. Simplement, elle dit ce qu’elle en pense, ce qu’elle aime. Bourreau de travail, connu du secteur pour son omniprésence bonhomme et efficace dans les médias horlogers depuis plus de 20 ans, son papa est avant tout un passionné-partageur de virus. Il l’entraîne dans les événements du secteur. Comme leur passage aux Geneva Watch Days 2021, le jour d’un panel regroupant quelques femmesfigures-en-vue: Amandine désire recevoir les meilleurs conseils pour pouvoir exaucer son vœu, son père ose la question. Médusée, la modératrice l’embarque sur scène, lui tend le micro... Soudain, elle est repérée par la star des ventes aux enchères, Aurel Bacs. Le temps d’une vidéo balancée sur les circuits de Philipps, il lui cède son siège de Commissaire Priseur, la laisse commenter les pièces les plus rarissimes et médiatiques de la saison. Premier buzz. Puis, entre sa première interview et son énième post sur Insta, elle est surprise par la caméra des Australiens de Time & Tide en train de négocier sa Moonswatch. Le phénomène Amandine est né, il dépasse les frontières. Joël A. Grandjean
Sous l’œil détecteur de pépites d’Aurel Bacs, de Phillips, Amandine affirme sur sur son profil: «J’aime les montres depuis que j’ai 5 ans et j’aimerais devenir horlogère-designer… je ne suis pas X, Y ou Z… je suis la NEXT Gen’ »
😍⌚️😍
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MÉTIERS
Relèves:
les apprenants sortent de l’ombre
Par Joël A. Grandjean
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errière la magie, derrière le rêve, il y a des personnes, en chair et en os. Mais les marques, détentrice de leurs idées et de leurs dépôts en propriété intellectuelle, garantes des emplois de leurs collaborateurs, n’avaient pas besoin ni parfois envie de s’épancher trop longuement sur ce qui se passe dans leurs coulisses. Ainsi, et la coutume perdure, certains contrats de confidentialité donnent le vertige tant ils sont épais.
Les CV de João Domingues et de Christophe Racheter n’auraient jamais rêvé mieux. Car si les marques osent de plus en plus citer leurs cotraitants, Ferdinand Berthoud et Tavannes Watch Company ont été plus loin… Florin Niculescu, propriétaire de Tavannes Watch Co, réputé accessible et grand partageur de passion, n’a eu aucune hésitation. Il a révélé au grand jour l’intervention de cet élève à l’origine d’une collection, la Buggy. Ainsi, João Domingues, élève a à la Haute-Ecole Arc à Neuchâtel a vu un simple projet scolaire non pas devenir
une note mais une réalité. Le pitch était de «moderniser une montre traditionnelle afin d’en faire une montre pour aventuriers». Domicilié au Val-de-Ruz, l’étudiant s’est inspiré de l’armature d’un buggy, genre de véhicules tout-terrain arborant une armature protectrice en guise d’habitable. Et puisqu’il manquait encore trop d’éléments purement
Florin Niculescu, sans hésiter Maximilian Büsser, en mettant en avant ses «friends» de la même manière qu’un rappeur s’entoure de featurings, semble avoir ouvert une brèche. Désormais, d’autant qu’elles n’en sortent jamais affaiblies, les marques s’inscrivent de plus en plus dans ce genre de transparence. Après tout, tout se sait aujourd’hui via la non-étanchéité des réseaux. De plus, les marques en ont désormais la certitude: le client final appelle de ses vœux toute connaissance «de l’intérieur».
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MÉTIERS
horlogers, l’entreprise lui a proposée d’en faire un travail de Bachelor. Dès lors, la collection vit sur les marchés et s’est même offert récemment un bain de sable du côté du Paris-Dakar.
avoir consacré sa vie à l’expérimentation et à la transmission de son savoir par la publication de nombreux ouvrages spécialisés ainsi que par la formation d’apprentis.
Sur les traces du Maître Berthoud Du côté de Ferdinand Berthoud qui, tout se référant à l’une des figures les plus attachantes de l’histoire horlogère de Fleurier, le fondateur Karl-Friedrich Scheufele, par ailleurs co-Président de la maison Chopard, s’impose indiscutablement comme une marque de chronométrie fine. Familier dans son leadership à l’humanisation des projets, il marche dans les traces de Ferdinand Berthoud (1727-1807) reconnu pour
Ainsi, le Chronomètre FB RSM présenté lors du Watches & Wonder 2022, s’inscrit dans une tradition qui autorise un jeune horloger de l’école supérieure du Canton de Neuchâtel de participer au développement du mouvement dans le cadre de son travail de diplôme. Et pas n’importe quel calibre puisque le FB-T. FC-RSM, régulateur à tourbillon et transmission par fusée-chaîne, intègre pour la première fois deux complications appré-
Ruches de talents et nouvelles collègues Symboles ‘armoiriques’ de la Ville de La Chaux-de-Fonds, les abeilles ont aussi débarqué du côté de la Gainerie Vaudaux et de son Atelier Genevois qui, à sa manière, est déjà une ruche de talents en pleine effervescence, œuvrant à la réalisation de pièces uniques ou de petites et moyennes séries. Avec, comme assise matérielle, le cuir, les tissus exclusifs, les métaux nobles, les matériaux modernes et innovants ainsi que… les bois précieux. D’ailleurs c’est aussi en bois qu’est construite la ruche qui abrite les protégées de Bee4You, le nouveau voisin de la Gainerie, une structure qui protège ces travailleuses hors pair. A l’horizon de ce rapprochement, du miel Vaudaux. Car les nouvelles collaboratrices, vives et déterminées, ont déjà commencé à butiner avec ardeur les fleurs et les arbres alentours. _Marie Demille www.vaudaux-ge.com
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MÉTIERS
ciées des collectionneurs avertis: une seconde morte indépendante visible côté cadran ainsi qu’un mécanisme de stop seconde. Cette complication a donc été élaborée avec le concours de Christophe Racheter qui y a consacré son mémoire de fin d’études. «Il a ainsi réuni dans son travail l’historique des horloges à seconde morte, l’identification des brevets, et le développement de la complication pour le calibre Tourbillon Régulateur à Force Constante qui devait l’accueillir» éclaire le service de presse. Il fallait aussi que cette construction complexe puisse se loger dans des dimensions données, celle d’un calibre qui ne devait rien perdre de ses performances chronométriques suite à son passage obligé au COSC. n
SIMPLE CONVIVIAL SANS FIL LE NOUVEAU CHRONOMASTER® AIR AVEC LE NOUVEAU TERMINAL WITSCHI.
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MÉTIERS
SEC le cluster suisse de l’électronique R
egroupement d’entreprises en vue! Le Swiss Electronics Cluster (SEC) était attendu, il aura son siège encore en 2022 à Neuchâtel. Y seront aussi bienvenues les entreprises horlogères actives dans la fabrication de montres connectées comme dans celle de composants pour des géants tels qu’Apple. CAPQUA, FSRM et GESO, les trois initiants Placé sur le signe de la complémentarité et d’une union qui fait la force, le SEC, «initie un cercle vertueux et une chaîne de valeur entre les acteurs membres» explique Pierre Rogé, l’un des trois co-
fondateurs. «Il réunit leurs compétences et leurs réseaux complémentaires, il initie un cercle vertueux». L’homme, un professionnel des certifications, intègrera à la nouvelle structure le seul centre de certification IPC accrédité en Suisse, la plaçant directement sur la même orbite que les plus de 3’000 entités qui sont affiliées à cette association professionnelle créée en 1957 aux Etats-
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Appel aux métiers de l’électronique et aux medtech: lancée par trois acteurs majeurs et institutionnels, cette plateforme professe la valorisation des personnels, la mise en réseau des compétences et… l’excellence suisse. Unis. Une organisation professionnelle qui normalise (certifie) non pas une société mais des femmes et des hommes dans leurs gestes, leurs performances ainsi que leurs aptitudes à exercer dans ‘les règles de l’art’. Nul étonnement, dès qu’il s’agit de formation, de transmission des savoirs ou d’encouragements à la perfectibilité continue, de trouver au board initiant du nouveau cluster, la très active Fondation de droit privé FSRM. Fondée en 1978 à l’initiative de la Confédération, de 11 cantons, 3 villes, 12 associations et 24 entreprises, cette structure dispose, hormis de locaux dédiés à la formation continue, d’une réputation d’assise et d’utilité publique: «Nous nous investissons dans toutes formes d’initiatives permettant de valoriser et d’encourager le développement de la microtechnique et des activités économiques qui en découlent» rappelle son directeur Philippe Fischer.
©Ted Byrne, 2018
Par Joël A. Grandjean / JSH® Magazine
Et d’ajouter, en conformité avec la charte fondatrice: «Nous veillons à rester aux
avant-postes de l’actualité scientifique et économique afin d’identifier les thématiques à la pointe de la technique et de les inclure dans nos offres de formation.» Enfin, en attendant en marge de tous les acteurs impliqués dans l’Assemblée Générale constitutrice, place au troisième initiant du SEC. Olivier de Loriol, président du
GESO (Groupement électronique de Suisse occidentale), implique cette institution fondée en 1975 à Lausanne qui soutient l’entreprise dans la technique-technologique, la productique-logistique ainsi que l’économique-management. Trois pôles porteurs de préoccupation. Olivier de Loriol: «Nos membres sont actifs dans le développement et l’application de savoir-faire et de produits à partir de métiers comme l’électronique, l’automation
MÉTIERS
et l’informatique industrielle, les capteurs, l’instrumentation, la microélectronique et les microsystèmes. Le GESO agit en faveur de l’entreprise, de l’entrepreneur et des personnes actives dans ces branches de notre économie».
L’excellence Swiss made Outre le fait qu’un référentiel tel qu’une accréditation IPC peut mener à de nouveaux marchés, que des secteurs tels que l’aéronautique l’exige en amont de toute commande et que les medtech s’en réclament, la nécessité de regrouper un maximum d’acteurs de l’électronique correspond à une posture de perfectibilité. Il semble que dans l’univers de la carte-mère, le Swiss made dispose déjà d’une réputation d’excellence. n www.s-e-c.org
Moments TSM
jubilé
www.tsm.ch/100/ Tel un rétroviseur qui rappelle au conducteur d’où il vient, sans pour autant jamais le dérouter, le site officiel doté d’un «slash» /100, regorge de faits historiques, de dates clefs. Une bien belle manière de garder le cap sur les futures destinations.
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Plus de 100 ans de valeurs d’avenir En 1921, le 21 septembre, ils étaient 17 fabricants parmi l’élite horlogère à fonder une mutuelle dont la mission était d’assurer les exportations mondiales des montres, tandis que l’après-guerre mondiale laissait place à la croissance. Cette compagnie d’assurance, qui vient de fêter son premier siècle, est donc une institution. Elle dispose d’un «parfum corporatiste» puisque sa fondation émane du Syndicat patronal des producteurs de la montre de la métropole horlogère d’alors. Au fil du siècle et en opérant toujours depuis La Chaux-de-Fonds, son siège, TSM a progressivement étendu ses services à toute l’industrie horlogère et aux branches qui lui sont liées machines, instruments, bijouterie. Aujourd’hui, une soixantaine de collaborateurs, répartis entre le siège et les bureaux de Genève, Lausanne et Zurich, entretiennent la particularité identitaire de cette compagnie intimement liée à la sécurisation d’objets précieux. Toujours assureur spécialiste des transports, TSM a su trouver, dès 1955 où elle s’est ouverte à des clients non-horlogers, des compagnies partenaires de renom, des voies et des clientèles nouvelles, notamment dans l’univers des véhicules de collection, dans le périmètre pointu des risques spéciaux ainsi qu’en terme humain avec l’assistance à la personne. Son renforcement Outre-Sarine s’accentue, sous la houlette de Martin Geser, successeur depuis 2020 d’Edouard Fragnière, alors aux commandes durant plus de 40 ans. A l’ère digitale, jamais les valeurs originelles de cet assureur pas comme les autres n’auront eu à ce point des opportunités d’expansion. _AJdBLC/JSH www.tsm.ch
Martin Geser, directeur général: «Face aux défis de la digitalisation des métiers de la diversification, nous avons pour objectif d’assurer la pérennité de nos activités et d’offrir à nos clients une valeur ajoutée tangible en simplifiant davantage les processus, y compris leur numérisation».
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MOMENTS
Starrag à Vuadens:
les coulisses d’une première mondiale
Par Joël A. Grandjean / Rédacteur en Chef
Avant sa mise sur le marché, la révolutionnaire 191 Neo s’est offert une phase de validation grandeur nature. Del West a joué le jeu, pour le bénéfice de tout le secteur. Son rôle caché dans l’aventure.
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ouvenez-vous, c’était au printemps 2022. Starrag à Vuadens orchestrait une première mondiale, le lancement de son nouveau centre d’usinage multifonctions Bumotec 191 Neo.
Hommes et machines, la génération 4.0 Avant le jour J, pour que ce monstre ingénieux s’inscrive dans la réalité du marché, quelle meilleure option que de l’installer chez un acteur? «On s’est senti honoré, on s’est pris au jeu. C’est un ‘boost’ de motivation pour nos équipes qui ont mis du leur pour que cette machine soit au top» relève Olivier Conne, directeur général de Del West Europe. Il a alors réfléchi, pour cette phase de test, au spectre d’utilisations le plus représentatif. «Les différents types d’usinage, les fraisages particuliers, l’attention mise au niveau du déchargement et même le comportement des pièces dans des usinages à grande vitesse», explique-t-il. Entre les deux sociétés géographiquement proches, les fréquents allers-retours ont permis au fabricant de machines d’affiner les améliorations IHM, l’Interface Homme-Machine: rendre l’usage le plus intuitif possible, grâce à des simplifications de langage portant sur l’évidence d’images et de graphiques, sur leur côté plus explicite, plus accessible. Une maîtrise augmentée des données traitées et transportées puisque ces machines conçues pour être autonomes jour et nuit, pour recevoir des instructions même à distance, sont clairement aujourd’hui dans l’ère du 4.0.
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Le nouveau centre d’usinage multifonctions Bumotec 191 Neo, la «solution de précision aux 12 visages» «Plus besoin de se confronter à une arborescence imbuvable» résume Jérôme Zbinden, responsable R&D chez Starrag tandis qu’Olivier Conne précise: «Nous avons pu passer en revue, au-delà des fonctions de base, tous les détails à l’origine de micro-ajustements, pour donner encore plus de valeur à la machine dans sa facilité d’utilisation et son efficacité». En découle une meilleure compréhension de la machine, également pour ceux qui l’approchent de manière occasionnelle, comme les acteurs de la maintenance, ou ceux qui, depuis leurs cockpits managériaux, doivent réguler autant les commandes que les taux d’occupation.
Choisir le meilleur convoyeur Ce qui frappe chez Del West Europe SA à Roche, c’est la multiplicité des matériaux usinés. Et pas seulement pour l’horlogerie, puisque que cet acteur leader de l’usinage sévit dans d’autres secteurs microtechniques. «Il est vrai que du côté des aciers, nous usinons plus d’une quinzaine d’alliages, ne serait-ce qu’avec nos clients dans la F1. Il y aussi les titanes, les aluminiums qu’on voit plus rarement dans l’horlogerie, sans parler de tous les autres matériaux…» confirme Olivier Conne.
MOMENTS
Approuvée par l’utilisateur, visible à l’EPHJ Préinstaller chez un client une unité d’usinage aussi disruptive que la 191 Neo, est un luxe. Starrag Vuadens, déjà réputée pour concevoir et fabriquer des machines fiables, acquiert grâce à Del West Europe SA un supplément d’expertises. Ainsi challengés, mesurés, les talents s’additionnent. De tels tests préalables ‘grandeur nature’ ancrent la nouveauté dans la réalité fonctionnelle vraie. Pour le bien du marché tout entier. C’est le «Battle Tested» de l’usinage s’amuse à imager Olivier Conne en clin d’œil au langage militaire. Cela conforte le fabricant dans ses choix stratégiques. Cela l’incite à continuer à tendre l’oreille du côté de Del West, en prévision des inévitables évolutions que la machine connaîtra dans le futur.
Un convoyeur adapté à toute typologie de copeaux, grâce à la multiplicité des matériaux usinés chez Del West Europe
Interface Homme-Machine (IHM), en quête d’intuitif grâce à plus d’images, de graphiques. Déconcertante de facilité d’usage Or, lorsqu’il y a génération de copeaux, il est précieux de pouvoir en observer les comportements qui sont propres à chaque matériau. Pour les métaux précieux par exemple, outre qu’ils doivent aussi être exfiltrés de la zone d’usinage, il faut qu’ils soient récupérables à plus de 99%. Grâce à cette confrontation d’expertises, Starrag a mieux pu s’orienter
dans la conception d’un convoyeur convenant à toute typologie de copeaux, qu’il s’agisse de pelotes ou de microéléments à filtrer. Et prévenir tout risque d’obstruction des tuyaux d’arrosage de l’huile comme toute entrave des cycles en circuit fermé. n www.starrag.com / www.delwest.ch
MOMENTS
Deux anniversaires chez Groupe Recomatic
du soleil et des promesses d’avenir
Par Joël A. Grandjean / Rédacteur en Chef
Sur les toits des 9’500 m2 de cette PME de plus de 100 collaborateurs, des panneaux solaires reflètent les lustres de deux anniversaires capitaux. L’excellence des machines, depuis l’Ajoie jusqu’au bout de l’Europe.
S
ur les trois marques développées par ce groupe familial ancré dans les hauteurs du village de Courtedoux depuis 1966, BULA fête ses 70 ans et RECO ses 60. A ces 130 années d’excellence en matière de fabrication de machines s’ajoutent les connexions de SWIS (SwissSurface.ch SA), un nom à la pointe de l’innovation en matière de polissage électrochimique, en charge notamment de la distribution de la marque barcelonaise GPAINNOVA.
Christophe et Philippe Rérat Surtout, il y a ici l’âme familiale des Rérat, Christophe et Philippe, les deux fils du fondateur Charles qui, en 1962 avec son cousin Martin, créait le petit atelier des débuts. Ensemble, ils ont repris le bateau en 2002 et, tout récemment, offrent un bâtiment supplémentaire dédié à centraliser en soussol l’énorme stock, à tripler la surface de montage des machines et à disposer d’un espace spécifique pour la R&D. «L’histoire a commencé avec Recomatic SA, dont l’activité principale était la terminaison dans l’horlogerie, donc des machines industrielles qui servent à affiner l’état de la surface sur des boîtes de montres», répondait Christophe Rérat aux questions de Clément Charles du Journal de l’Ajoie. Et d’ajouter: «Au fil des années, avec la reprise de l’entreprise par Philippe et moi, on a décidé aussi de compléter la gamme avec le rachat de la société Bula Technologie SA qui était basée à Henniez, dans le canton de Fribourg, pour élargir notre offre dans les machines de polissage. SwissSurface. ch SA (SWIS) est née un peu plus tard:
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#JournalSuisseHorlogerie JSH 2022 / #01
Face à la conquête de nouveaux marchés en Europe, l’équipe dirigeante célèbre les deux anniversaires (g-dr): Benjamin Chapuis (membre du conseil d’administration des sociétés du Groupe Recomatic), Béatrice Bula (direction, administratrice), Christophe Rérat (direction générale administrateur), Olivier Wieland (direction administrateur), Philippe Rérat (direction générale administrateur)
Ces bâtiments responsables recouverts de panneaux solaires abritent plus d’une centaine de collaborateurs dans 9’500 mètres carrés en faisant de la veille technologique sur le marché, nous nous sommes rendus compte que certaines industries avaient des besoins que nous ne pouvions pas remplir avec nos systèmes mécaniques.» Côté valeurs éthiques Recomatic SA baigne, depuis 2016 où son bâtiment répondait déjà aux normes Minergie, dans une quête incessante pour le
respect de l’environnement. Aussi pour la responsabilité sociale au cœur d’une région qui, grande pourvoyeuse en savoir-faire et compétences spécifiques, perpétue la tradition jurassienne de l’industrie des machines notamment via son histoire liée à l’École des Métiers Techniques de Porrentruy. Ainsi, le groupe recrute régulièrement, afin de garantir les forces qualifiées de demain, de plus en plus d’apprentis polymécaniciens.
MOMENTS
Tout en développant les métiers d’automaticien et de logisticien. Au cœur de son tissu, il joue donc un rôle capital dans le cœur des familles locales, qu’elles lui soient de près ou de loin liées. En relisant ces lignes, avant de les transmettre aux lecteurs de JHS, une vidéo passe en boucle. Tournées par un drone, ses images, dans lesquelles se dresse la silhouette d’un Christophe Rérat face aux promesses d’avenir et d’expansion vers l’Europe, balaient les espoirs de toute une région, de tout un secteur. L’excellence à perte de vue, comme ces cellules photovoltaïques qui s’inscrivent dans une saine durabilité. Du concret, de l’assise, de la détermination. De la présence aussi, dans les salons, comme à l’EPHJ. Bref, tout ce qui caractérise ce fameux esprit jurassien qui n’en finit pas d’accompagner l’horlogerie Swiss Made dans ce qu’elle a de différent, de vrai. n www.grouperecomatic.ch
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MOMENTS
LASEA neo,
nouvelle station de micro-usinage
Par Henri-Maxime Khedoud, journaliste
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epuis la Belgique où ses 110 collaborateurs ont déjà installé plus de 1500 machines, des systèmes et des lignes de production, cette société est un des leaders mondiaux en micro-usinage laser. Elle dispose d’une antenne biennoise en plus de ses bureaux à Mons (Belgique), à Bordeaux et à San Diego.
Intelligence augmentée
Son actualité est marquée par l’arrivée d’une petite merveille de machine apte à multiplier la productivité par un facteur 10! Notamment via l’intégration de plusieurs têtes scanners. Quant à la tête de trépanation elle améliore la qualité de découpe (flancs droits). Construite sur une structure en marbre qui assoit sa stabilité thermique, elle est la garante d’une planéité optimale. Jouant l’ergonomie idéale, cette unité propose un écran tactile de contrôle grand format directement intégré sur sa porte de chargement, laquelle se déplace dans un mouvement de rotation qui fait face à l’opérateur en toutes circonstances. Deux caméras permettent de visualiser la production et pourquoi pas, d’enregistrer le flux vidéo destiné à vérifier, après coup, que la
Gravure blanche obtenue par micro-usinage laser
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#JournalSuisseHorlogerie JSH 2022 / #01
C’est à l’EPHJ 2022 que cette machine laser de haute précision entend capter l’attention des horlogers et de leurs cotraitants. Montée sur une structure de marbre, elle est deux fois plus compacte et cinq fois plus puissante que ses homologues... production s’est déroulée sans encombre. Six autres caméras embarquées dans la machine, permettent d’observer en temps réel les pièces à usiner tout en renseignant l’utilisateur sur la taille du faisceau laser et sur sa position. On peut parler d’autofocus et de reconnaissance de forme en ce qui concerne le placement automatique de l’usinage à l’endroit voulu. Une intelligence qui pousse à la précision optimale.
L’horlogerie, et plus si entente
Et en fonction des pièces à charger dans la machine, la LASEA neo se décline en plusieurs versions, conservant toujours son éclairage général ainsi que sa buse d’extraction de fumées destinées propice à se connecter à un extracteur déporté. Idéale pour l’usinage et la décoration de composants d’un mouvement: roues, ponts, rubis, ressort et platine. Parfaite aussi pour manufacturer les éléments de l’habillage: aiguilles, cadrans, lunettes. Déjà implantée dans en terres horlogères, notamment dans le top 3 horloger, LASEA est également présente dans la pharma, le médical et même au sein de quelques grands noms
Compacte, ergonomique, la LASEA neo démultiplie les cadences
de la Silicon Valley. D’où sa légitime présence à Palexpo, dans cet EPHJ qui fête ses 20 ans et qui a su s’ouvrir, en prolongement de l’horlogerie joaillerie, aux autres microtechniques et aux Medtech. n www.lasea.com
Issue de la station de microusinage laser LASEA neo, la découpe d’un composant de calibre horloger, perçage, taillage, et anglage…
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quel futur? Légende de la grande photo: Situé sur le passage des réparations ordonnées par l’un des leaders mondiaux des ventes aux enchères horlogères, Nicolas Commergnat (Alliance Sàrl) répare et entretient les pièces les plus légendaires du marché. Au carrefour de tout ce que la planète fourniture compte d’acteurs disséminés, il est au courant du cours des composants via son site Watch-Spare.com. Sa montre éponyme serait en préparation, dans le plus grand secret. Sa vision, un garde-temps réparable dans 50 ans ou plus.
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Dossier JSH: repenser l’avenir du service après-vente horloger Dans un milieu où l’essentiel de la communication est tourné vers la présentation des nouveautés horlogères, la question se pose aujourd’hui de savoir ce qu’offrent les marques de montres en matière de service après-vente. L’occasion d’un petit tour d’horizon sur les offres d’hier et d’aujourd’hui, mais également sur les actions menées ou à entreprendre par les marques pour répondre aux besoins des consommateurs d’entretenir leurs acquisitions ou de les faire réparer en cas d’accident. Au moment de l’achat ou de la présentation d’une montre, personne ne se pose la question de savoir quelles sont les moyens mis en œuvre par les marques pour garantir le service après-vente. Pourquoi s’en soucier puisque l’objet est neuf et bien conçu, au moins en apparence. Beaucoup de marques ont éludé le problème en prétextant que les acheteurs de garde-temps sont des personnes averties des choses de l’horlogerie et donc consciente qu’elles ont en main un instrument mécanique robuste et fragile à la fois. Fautes de questions concernant le suivi des montres par les entreprises éditrices, cette partie pourtant essentielle du métier horloger est restée depuis 30 ans la grande oubliée des médias. Pourtant, avec la progressive disparition des services après-vente multimarques et plus encore des horlogers indépendants capables de réviser des instruments anciens ou modernes, se pose tout de même la question de savoir à qui confier une montre dont le fonctionnement devient erratique. Vincent Daveau, journaliste et horloger, historien
Vincent Daveau: «La prolifération d’augmentations des délais de garantie élude le problème: les réparateurs expérimentés sont en voie de disparition et ce sont les marques ellesmêmes qui ont mené la guerre aux fournituristes. Dommage, d’autant que le vrai horloger, face au client qui ne se doute pas qu’il est inutile et pathétique de lui mentir, sait distinguer le dégât dû à un accident ou à une chute et celui provenant de l’usure.»
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SAV horloger,
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Vincent Daveau journaliste et horloger
«Une absence de vision concernant l’avenir du SAV peut-elle occasionner suffisamment de dégât d’image et entacher irrémédiablement la perception générale du luxe horloger et du Swiss made?»
T
elle est la question cruciale posée par JSH. La réponse pourrait passer, après analyse, par une interpellation, une incitation à la prise de conscience. L’entretien, d’hier à aujourd’hui Jusqu’à peu près l’an 2000, l’entretien des montres après la vente était confié au bon soin d’horlogers indépendants ou à des sociétés regroupant des artisans dont le rôle était de se charger, en accord avec les marques, des révisions et de réparations de leurs instruments. Avant la grande crise horlogère des années 1980, les distributeurs des garde-temps mécaniques, tous pratiquement formés au métier, ou même des horlogers diplômés, savaient entretenir les instruments qu’ils distribuaient et pouvaient les réparer eux-mêmes voire confier cette tâche à un ouvrier travaillant en boutique et rémunéré pour son labeur. Ainsi, toute ville d’envergure avait son distributeur de composants, ses boutiquiers spécialisés, le plus souvent réunis dans un même quartier afin d’offrir aux artisans les meilleurs services et l’accessibilité aux outillages, verres, cadrans, aiguilles, ainsi qu’aux composants essentiels. Les plus éloignés des grandes métropoles se faisaient envoyer les composants par les services postaux et parfois même des calibres mécaniques complets comme le proposait Jaeger-LeCoultre pour son mouvement Duoplan. Restait alors aux boutiquiers à remplacer la pièce ou le mouvement défaillant par celle ou celui reçu en échange standard puis, quand cela était économiquement rentable, à retourner
L’étanchéité des montres réparées est testée dans des cuves hyperbares développées par la marque. ©Rolex/Denis Hayoun l’accidenté à la manufacture afin qu’il y soit réparé. L’immobilisation du produit était alors de courte durée et la facture d’entretien raisonnable. En effet, à l’époque, il était habituel d’établir un prix à l’heure pour les travaux exceptionnels et ou à l’opération comme le font aujourd’hui les mécaniciens automobiles.
«L’immobilisation du produit était de courte durée et la facture raisonnable»
Évidemment, les révisions n’étaient pas toujours faites avec le soin que l’on serait en droit d’attendre car, à l’époque, la montre mécanique était un bien de consommation comme un autre et traitée comme tel. L’essentiel en ces temps-là était d’avoir des réglages précis et des interventions rapides que les horlogers avaient pris l’habitude d’indiquer en gravant sur le fond de la montre avec l’année selon un code leur étant propre. Interchangeabilité: le futur d’hier Comme il existait dans le passé un nombre incalculable de montres et de calibres dif-
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férents, les entreprises avaient pris soin d’établir un catalogue des pièces interchangeables entre-elles. Autrement dit, avec ces documents, il était possible aux réparateurs de trouver des pièces d’une marque X susceptibles de correspondre à celles d’une entreprise Y, moyennant quelques modifications mineures. Devenus très rares de nos jours, ces classeurs de pièces adaptables font le bonheur des rhabilleurs qui en ont encore. Car, le problème de la disponibilité des composants anciens est devenu un mal chronique pour les artisans.
être devenus obsolètes. De fait, aujourd’hui, pour une montre sauvée, bien souvent une autre est transformée en pièces détachées. Aussi, est-il courant de dire dans le métier que pour 100 pièces d’un même modèle, environ 10 % d’entre-elles disparaissent chaque année après l’arrêt de la production (perte, vol, casse et/ou utilisation en pièces de remplacement). Car, il ne faut pas se leurrer, les composants à remplacer sur les pièces anciennes sont toujours plus ou moins les mêmes. Et, une fois ceux-ci utilisés, le calibre devient pratiquement inutile.
La crise des années 1980 a entrainé la disparition des montres, mais aussi des composants de remplacement qui semblaient
Cela a poussé des artisans à refaire des montres complètes un peu rares à partir de composants de services après-vente.
Ces pièces «Frankenstein» ont été absorbées par le marché car les amateurs, et parfois même les professionnels, sont incapables de savoir si tout est bien d’origine. Ainsi, on sait quantité des Chronographes Oyster Perpetual Cosmographes Daytona manuels de chez Rolex avoir été restaurés avec des composants venant de calibres extraits de chronographes Yema des «Seventies», parce que ces deux marques partageaient le même calibre Valjoux devenu introuvable. Dans le même esprit, des Reverso historiques être réparées avec des mouvements Tavannes extraits de montres moins célèbres au motif qu’elles partageaient le même cœur.
Après avoir remonté le cadran sur le mouvement, l’horloger chasse les aiguilles à la main, une à une. ©Rolex/Denis Hayoun
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destinées à assurer l’entretien de la pièce en question. Pareille option rassurait les consommateurs toujours inquiets à l’idée de pouvoir transmettre leur montre.
Le mouvement, encore surmonté du cadran et des aiguilles, est retiré du boîtier. ©Rolex/Denis Hayoun On retiendra donc que pour être certain de conserver son intégrité à une montre ancienne, le mieux est soit de ne jamais la porter, soit d’être incroyablement soigneux. Et les quelques heureux collectionneurs ayant dans leurs coffres des pièces neuves de stock doivent avoir à l’esprit que leur valeur devrait selon toute logique être entre cinq et dix fois supérieure à celles ayant déjà eu une vie bien remplie, car elles seules offrent la garantie de ne pas avoir été bidouillées au fil des ans. Ne pas faire se répéter les erreurs du passé Inutile de le répéter, faire réparer dans les règles de l’art une montre ancienne des années 1900 à 1970 relève de la gageure. Avec le temps, il devient de plus en plus compliqué, voire impossible de trouver un horloger suffisamment qualifié pour s’attaquer à une montre rare et compliquée. Et quand il en existe, il arrive de plus en plus souvent qu’il soit dans l’impossibilité de réparer la référence faute de pouvoir disposer des composants d’origine pour les modèles les plus convoités, et parfois même pour ceux qui le sont moins. Alors, face à l’engouement pour la mécanique horlogère, certains réparateurs peu scrupuleux tentent le diable jusqu’à faire des modifications irréversibles pour redonner vie à des pièces ravagées ayant une grande valeur.
Pourtant, pour éviter cela, des marques ont proposées dans le passé des solutions maintenant oubliée par la plupart des acteurs du marché. Ainsi, dans les années 1950-1970, certains acteurs pragmatiques spécialisés dans la fabrication de chronomètres sportifs, faisaient usiner un espace dans la platine de l’instrument qui, muni d’un capot, permettait d’y placer: un axe de balancier, quelques rubis et des vis de remplacement. Inutile dès lors à l’horloger de perdre du temps à commander ces éléments les plus fragiles. Grâce à cette banque «embarquée» de pièces de rechange, l’homme de l’art pouvait remettre en état la pièce rapidement pour une somme modique.
«Aménager dans la montre un espace pouvant contenir des pièces de rechange» Aujourd’hui, cette façon de faire pourrait avoir du sens, vu l’espace laissé libre dans la plupart des boîtiers des montres. Une marque pourrait reprendre cette idée et enfermer un ou deux composants fragiles pour garantir aux futurs propriétaires de pouvoir faire réparer leur montre, même si la société éditrice venait à disparaître et, avec elle, le lot des pièces détachées
En vérité, certaines maisons indépendantes ont eu une idée un peu similaire. Pour garantir à leurs acheteurs de pouvoir disposer d’un capital de composants, ils ont fait déposer en banque ou chez un notaire pour chaque montre vendue, un mouvement de rechange complet. Charge pour les clients, après l’éventuelle disparition de l’entreprise éditrice, de récupérer cet élément de secours pour remplacer le cœur défaillant. Si l’idée est bonne, elle demeure compliquée à mettre en œuvre car il suffit qu’un propriétaire omette de transmettre à l’acheteur de sa montre qu’il dispose en banque d’un capital de composants, pour que l’opération perde tout son sens. Les Services après-vente en question On l’aura compris, il n’y a pas de solution miracle avec le SAV. Mais comment y en aurait-il, puisque depuis le retour de l’horlogerie mécanique sur le devant de la scène, personne, sauf sans doute Rolex, se pose vraiment la question de l’amélioration de ce service. Une des façons d’éluder le problème est de proposer des garanties étendues dans le temps. Et elles croissent à mesure qu’augmentent les montres. A croire qu’il existe un lien de causalité entre les deux. On ne le rappellera jamais assez, mais la garantie, quelle que soit sa durée, est destinée à protéger le consommateur d’un vice de fabrication et non d’une panne liée à un usage excessif ou d’un accident domestique. Inutile de mentir une fois en face de l’horloger. Il sait repérer un accident lié à une chute ou détecter l’usure. Maintenant, si la garantie n’assure pas de la gratuité de l’intervention, elle assure au consommateur moyennant finance, de pouvoir disposer des pièces destinées à la réparation, au moins 20 ans après l’arrêt du produit. C’est déjà ça, mais impose de plus en plus souvent de devoir passer par la marque et d’accepter leurs tarifs de réparation. Comme certains passionnés le disent: les tarifs de révision augmentent et les dé#JournalSuisseHorlogerie JSH 2022 / #01
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lais d’interventions s’allongent. Ils suivent la courbe de progression de l’inflation du prix des montres qui est tout à fait différente de celle du coût de la vie (sauf depuis peu) et les délais croissent parce qu’il est rare que le service du SAV connaisse un accroissement de son personnel. Au final, face à des tarifs souvent considérés comme prohibitifs et avoisinant le 1/10ème du prix de la montre neuve en boutique, les propriétaires affolés repoussent au maximum les révisions. Comme le disait un patron de marque ayant le sens de l’humour: «se rendre chez l’horloger demande la même préparation psychologique que d’aller chez son chirurgien-dentiste. On sait que cela va coûter cher et faire mal parce que, toute proportion gardée, on s’y prend toujours trop tard».
«Éluder le problème en proposant des garanties étendues dans le temps» Mais le système ne va pas changer de sitôt car les marques de montres suisses possèdent une exemption en matière industrielle. Contrairement au secteur automobile, elles ne sont pas tenues de fournir aux réparateurs indépendants diplômés d’écoles reconnues, les composants des montres portant leur signature. Autrement dit, un horloger indépendant ne peut en aucun cas espérer réparer les montres de marques sans leur accord préalable. Des maisons spécialisées comme Bucherer et certains grands magasins diffusant de nombreuses marques font exception à la règle. Toutefois, les marques leurs imposent des contraintes. Ainsi, les distributeurs ayant la chance de pouvoir vendre les montres portant la signature de la manufacture Rolex doivent disposer dans leur espace de vente d’au moins un horloger agréé par la marque (il gère près de 50% des petits soucis rencontrés par les consommateurs dans des délais très raisonnables). Dans le même esprit, les marques
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des grands groupes de luxe comme Richemont, disposent de plateformes où sont centralisées et les réparations et ces dernières réparties en fonction des compétences de leurs employés. Aussi, souvent et elles ne s’en cachent pas, les boutiques se contentent de collationner les réparations avant de les envoyer dans les ateliers des marques concernées tout en ne manquant pas de percevoir une marge pour avoir effectué l’opération.
ne s’interrogeant pas sur l’avenir de son achat. Dans ce contexte de monopole, pas question de discuter les prix, de revenir sur un devis et d’espérer voir sa montre réparée ou révisée dans des délais raisonnables (moins de 15 jours). Les tarifs sont fixés par les marques à l’avance et les délais d’intervention dépassent souvent l’entendement (pour certaines références anciennes, il n’a pas été rare de constater des délais d’immobilisation avoisinant une bonne année).
Pour les amateurs désireux de faire appel aux services d’un horloger, commence alors un parcours du combattant où toutes les relations sont pratiquement dématérialisées et où le consommateur devient le prisonnier d’un système qu’il a tacitement accepté en
Face à ces différents couacs de SAV, on comprend mieux pourquoi Rolex attire à elle plus de 25% des consommateurs de montres suisses en général et plus de 70 % de ceux achetant une montre à plus de 7000 euros. A ce prix-là, chacun est en
Une fois les composants nettoyés et séchés, l’horloger réassemble le mouvement. Ici, la pose de l’ancre
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droit d’attendre un service haut de gamme. La concurrence devrait y réfléchir car, à prix égal, elle n’offre pas les mêmes services. Et un service ça n’a pas de prix au monde de l’image perçue. L’avenir des matériaux futuristes Une des qualités appréciées des montres mécaniques classiques est leur faculté à pouvoir être pratiquement réparées sans limite de temps. Avec un peu d’outillage, du talent et une somme d’argent raisonnable, un horloger peut refaire n’importe quelle partie d’une montre et lui redonner vie. Cette assertion est valable pour les merveilles donnant l’heure qui ont été créées entre le XVIème siècle et les années 2000. Après cette date, le problème de l’entretien et de la réparation se pose pour une partie des pièces dont les calibres emportent des composants issus de technologies nécessitant de faire appel à des usines complètes pour être réalisés. Pour être clair, et même si la technologie évolue, il sera toujours possible à des artisans doués de refaire un spiral en acier Nivarox à partir de celui d’une montre de petit prix et d’apparier le nouveau au balancier conservé comme on le fait pour des montres de poche de collection. Par contre, la chose devient strictement impossible pour des pièces équipées de spiraux en silicium (sauf une série de montres Patek Philippe des débuts où il était encore possible de faire marche arrière et de revenir à un spiral classique sans modifications majeures). Il est probable que des artisans doués parviendront tout de même à trouver un stratagème, grâce à des technologies d’impression 3D. Mais nous n’en sommes pas encore là et rien ne garantit pareille possibilité. Il en va de même pour les boîtiers en céramique ou en carbone dont la durée de vie est assurément limitée dans le temps en raison de leur sensibilité aux UV. Quid de leur remplacement, une fois les références sorties de collections depuis 20 ans? Si aujourd’hui, tous ces objets désirables sont réparables, le seront-ils encore dans une génération? On parle d’écologie, de
L’étanchéité de chaque montre est testée individuellement préservation des richesses et d’entretien pour éviter l’obsolescence programmée. Or, même dans le métier et par petites touches, cette obsolescence gagne en raison de la volonté des entreprises de maîtriser toute la chaîne de distribution des produits, de la fabrication à l’entretien. Maisons et groupes horlogers, réagissez! Ne l’oublions pas, dans l’horlogerie comme en automobile, que vienne à manquer un
composant et c’est l’ensemble de la production qui cesse. Vienne à manquer une pièce essentielle à l’entretien d’une montre et celle-ci devient un bijou inanimé totalement inutile. Autrement dit d’être ce que l’on imagine être une parcelle d’éternité. La récente remise en cause de cette idée fondatrice par les actuels propriétaires des manufactures pourrait, un jour, faire basculer le marché pour finalement le faire disparaître faute #JournalSuisseHorlogerie JSH 2022 / #01
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«On sait ces merveilles appréciées non plus pour leur faculté à donner l’heure, mais pour leur capacité à conserver l’idée d’une permanence» d’avoir su entretenir la magie de l’éternelle jeunesse. Que celui qui a des oreilles entende disait il y a un peu plus de 2000 ans un prophète conscient de la vacuité du temps…n
Après emboîtage du mouvement, la montre est testée dans différentes positions; il s’agit de s’assurer de ses performances chronométriques
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Wostep, l’école qui rayonne encore dans le monde Présidé par Patrick Jaton et dirigée par Johann Kunz-Fernandez, le Wostep fondé en 1966 (soit 90 ans après l’arrivée du Journal Suisse d’Horlogerie, JSH), a pour vocation de former des horlogers en provenance du monde entier. A but nonlucratif, soutenue par les grandes marques en quête d’excellence, cette institution rayonne dans l’univers mondial du SAV pour avoir formé en plusieurs langues talents venus d’ailleurs. En 2010, instauration d’une montre école.
Moments SSC,
bientôt 100 ans
28-29 septembre 2022, s’inscrire au Congrès International de Chronométrie Thème: «Entre rêves, réalités et nécessités, comment l’horlogerie ajuste son amplitude sans perdre ses repères?» Lieu: SwissTech Convention Center (site de l’EPFL), ou online.
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Devenir membre, l’évidence Chaque trois ans, la fameuse Journée Internationale de Chronométrie s’étale sur deux jours et devient Congrès. Tous les trois ans aussi, le Bureau qui dirige la SSC, la Société Suisse de Chronométrie, change de région. Fondée en 1924, cette vénérable institution n’aura jamais été aussi vigousse. C’est peut-être la seule plateforme de connaissance et de réseautage qui parvient encore à briser les frontières de l’individualisme ambiant qui nuit aux avancées communes, aux partages qui édifient l’ensemble. Avec ses presque 1500 membres, dont les cotisations et les inscriptions aux événements sont souvent encouragées par les employeurs, la SSC joue un rôle fédérateur et d’utilité publique. Autant au monde de l’innovation que dans celui de la formation. Car s’il est une tribune où les marques, même celles réputées hermétiques, dévoilent leurs avancées et baissent la garde en matière d’autisme concurrentiel, c’est bien la scène du SwissTech Convention Center. Là trouvent en effet refuge, depuis quelques années, plus de 800 participants aux Journées Internationales ou au Congrès International de Chronométrie. Ils en ressortent édifiés, régénérés. Tous les départements sensibles en sont, R&D, direction, production, normes, tests… S’y échange des informations pointues, secrets de fabriques, astuces ingénieuses, démonstrations d’avancées utiles à la branche. Tournée vers l’avenir, avec de plus en plus de jeunes générations qui adhèrent, ébahies, à une telle concentration de savoirs transversaux, la SSC chapeaute également le dernier concours de réglage. Surtout, et chaque membre peut y avoir accès avec des conditions favorables, elle distille d’inestimables trésors via sa base historique de données. _JAG/JSH www.ssc.ch/adhesion
Michel Fazzone, président de la SSC Élu de 2021-2023, il est aussi le directeur de la Manufacture Jaeger-LeCoultre à la Vallée de Joux. Il a constitué son propre bureau, commission scientifique, trésorier, secrétaire à partir d’un bénévolat combier de forces vives. Il nommera le président qui, en 2024, aura la charge de célébrer le centenaire.
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OB S ER ERV VAT ATO OIRE
Écologie horlogère,
éthique en toc
Par Vincent Daveau
P
L’écologie émerge comme enjeu économique. Bien des marques horlogères virent au rouge alors qu’elles passaient naturellement au vert. A force de faire se confondre les préoccupations des consommateurs avec leurs intérêts…
etit récapitulatif d’une tendance frisant le greenwashing!
Il y a 20 ans, l’axe de communication préféré des marques de luxe tournait autour des actions de charité. Aujourd’hui, confrontée à une nouvelle tendance portée par une rhétorique centrée sur le dérèglement climatique, la pollution des océans par les plastiques et la neutralité carbone, l’écologie semble devoir concerner tous les acteurs de l’économie de marché. Cet engouement, matérialisé assez tôt chez certaines marques concentrées sur une écologie de proximité, s’est étendu à la sauvegarde de la planète grâce à une communication plus large, centrée autour des principes d’éco-responsabilité et de traçabilité. Depuis peu et comme les résistants de la dernière heure, tout le monde se veut attentif à la bonne santé de la planète. Pourtant, il y a peu encore, seules quelques marques étaient très impliquées dans le domaine et faisaient de la préservation de l’environnement leur fonds de commerce. On pense à Rolex, marque souvent en avance sur la tendance, à Blancpain et à son lien avec les abysses. Avant les années 2017, période où l’intérêt écologique des marques était encore balbutiant, certaines – et elles se reconnaîtront – faisaient en parallèle aussi, l’apologie de la vitesse, des grosses voitures, des gros yachts et envoyaient des tombereaux de journalistes en avion à l’autre bout du monde pour le lancement de produits qui, on l’oublie trop souvent, sont parmi les instruments mécaniques les plus écologiques qui soient. Voilà qui est incongru!
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Vincent Daveau. Certainement la plume journalistique francophone la plus publiée. A l’heure de ces lignes il peaufine la rédaction d’un ouvrage consacré à un grand horloger du passé. A la fois historien et journaliste, horloger féru de restauration de pièces anciennes et de développements de calibres ou de complications, il est aussi collectionneur. Pilier de l’équipe journalistique de JSH Magazine, rédacteur en chef adjoint du Swiss Watch Passort (by JSH), sa prose sévit dans de nombreux autres médias. Conférencier à ses heures.
MOMENTS
L’écologie à la loupe Mais qu’à cela ne tienne! Depuis plusieurs années, on voit fleurir sur les nouvelles usines qui ont coûté fort cher et dont le mode de construction n’est pas toujours super écologique, des panneaux solaires et différents éléments permettant de réduire leur impact carbone. Mais à quoi cela sert-il sinon à «laver plus vert» puisque l’électricité qu’elles emploient est l’une des plus neutre en carbone d’Europe et produite à 66% par des énergies renouvelables en partie maîtrisables (hydro-électrique majoritairement et éolienne). Au cœur même des manufactures, l’écologie est partout même si le but initial n’est pas de rendre le monde plus vert. Initialement instauré par souci d’économie, le recyclage des matériaux (métal, air et lubrifiants) est aujourd’hui présenté pratiquement comme un acte citoyen. Mieux, même si cela contribue aussi à faire des économies et à communiquer, certaines usines réutilisent la chaleur produite par les machines pour chauffer les bâtiments. Tout cela pour produire des garde-temps fondamentalement écologiques puisque pensés dans les moindres détails pour durer le plus longtemps, mais aussi être durablement réparables. Dans une montre de qualité, le plastique est rare et souvent limité aux écrins ou au bracelet. Difficile de faire plus «green» en
matière de produit mécanique. Mais attention, l’arbre ne doit pas cacher la forêt et cette campagne écologique fait abstraction de réalités au quotidien. En effet, les maisons font attention à leur émission carbone, et même si certaines d’entre-elles affrètent des bus pour faire venir leur personnel sur site, (Jaeger-LeCoultre ou IWC), l’immense majorité des employés vient encore en voiture au travail et souvent de loin, attirés qu’ils sont par des salaires élevés. Et peu sont équipés de voitures propulsées par des énergies vertes… Faire savoir et savoir-faire Dans ce monde du luxe, un peu d’éthique ne nuit pas, mais il ne faut pas en faire trop non plus au risque de perdre toute crédibilité. Face aux extrémistes de l’inclusif et de l’écologie utilisant les réseaux sociaux comme un moyen de pression, les marques multiplient les actions ou les labels pour faire la preuve de leur implication en matière d’éthique et d’éco-responsabilité. Chopard a été précurseur dans le secteur avec son «or sourcé», mais ce métal étant aussi le plus surveillé au monde alors à quoi cela sert-il sinon à donner bonne conscience aux consommateurs ignares des choses de l’industrie. Quelle utilité de communiquer autour de cadrans ou de boîtiers de montres réalisés en plastique de filets de pêche recyclés, quand on sait que seulement quelques
centaines de kilogrammes de cette matière qui a coûté très cher en énergie à recycler et à faire voyager seront utilisées. A rien, de toute évidence, mais cela rassure le consommateur qui peut se sentir un acteur du combat pour la protection de la planète comme il se sent un héros quand il porte une montre d’aventurier. Vous allez dire que tout cela a quelque chose d’un peu puéril. C’est vrai, mais dans ce monde bien vert, chacun trouve sa cause. Et quand elle est complexe à inscrire dans le cahier des charges de l’entreprise, il suffit, pour faire bonne figure, de passer sur les montres concernées un bracelet réalisé en épluchures de pommes (la part de colle pas bio est importante), en papier (comme celui des marques de Jeans dont on sait la production très polluante) ou en caoutchouc recyclé. Évidemment, tout cela est fort bien. Seulement dans cet océan de bonnes intentions qui sont une parcelle de ce qu’il reste à faire, il faut tout de même retenir que nous consommons cent pour cent de ce que peut produire la planète en huit mois et que les marques horlogères écologiquement impliquées vendent 62% de leurs créations en Asie et plus particulièrement en Chine continentale, partie du monde aujourd’hui considérée comme la plus grande pollueuse de la planète. A chacun son combat! n
TheRightPlace.ch @TRP, Textes & Relations, Productions relations publiques, be@therightplace.ch ge +41 76 328 03 79 | zh 41 44 586 79 27 | us +1 (310) 598-7728 #JournalSuisseHorlogerie Printemps 2020
#JournalSuisseHorlogerie JSH 2022 / #01
MOMENTS
PRIX GAÏA
L’horlogerie scientifique selon Anthony G. Randall Par Audrey Humbert* / Expert en horlogerie, spécialiste de montres de collection
Anthony G. Randall est l’archétype de l’horloger scientifique. Il débute sa carrière par des recherches pour l’amélioration du mécanisme à force constante déposé par Theurillat pour finalement consacrer sa vie à l’amélioration de la chronométrie.
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lors que je consultais les livres de la Bibliothèques J.C. Sabrier, un terme a retenu toute mon attention. Un spiral en verre. Intriguée par ce que j’avais lu, j’ai interrogé François-Paul Journe à ce sujet. Un spiral en verre? Bien sûr que ça existe. Anthony G. Randall est le dernier horloger à maîtriser cette technique. C’est ainsi que j’ai ressenti l’envie soudaine de rencontrer Monsieur Randall. Ma curiosité fut satisfaite à peine quelques mois plus tard alors que j’eus l’opportunité de visiter l’atelier de cet horloger d’origine anglaise et établi en Suisse depuis 2009. Prédisposition et études de l’horlogerie Il avait commencé à s’intéresser à l’horlogerie dès son plus jeune âge. Démonter et réparer montres et horloges était son passe-temps préféré. Malgré un diplôme en physique obtenu en 1960 à l’Université de Manchester et un premier emploi à la
Anthony G. Randall reçoit son Gaïa en 2003
Cambridge Scientific Instrument Company, sa passion pour l’horlogerie l’emportera. Il décide de suivre les cours par correspondance du British Horological Institute dont il obtient le titre de Fellow (compagnon) en 1963. Puis, il se rendra en Suisse pour poursuivre ses études, au Technicum de La Chaux-d-Fonds. C’est à ce moment qu’il fera des rencontres qui auront une grande influence sur le restant de sa vie.
Mécanisme de Xavier Theurillat
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La première, Jean-Claude Theurillat, également élève au Technicum mais aussi fils de Xavier Theurillat. Ce dernier est l’inventeur du mécanisme à force constante avec dégagement et impulsion constants que devait présenter Jean-Claude pour son projet d’étude et qui avait suscité l’intérêt
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Le fameux garde-temps H4 de John Harrison
Reconstruction du mécanisme du garde-temps H4 de John Harrison Outre les recherches qu’il a poursuivies sur la force constante, il réalise la reconstruction du mécanisme du garde-temps H4 de l’horloger anglais John Harrison (1693-1776). Anthony G. Randall l’adapte sons forme d’une pendulette huit jours afin d’en mettre en évidence le mécanisme exceptionnel, mais aussi d’en faciliter l’analyse des propriétés et de sa précision. A noter qu’il a respecté scrupuleusement les dimensions des éléments essentiels de la pièce initiale pour cet exercice.
Spiral en verre
d’Anthony. La deuxième, la sœur de JeanClaude, qui est aujourd’hui son épouse et qui l’a accompagné dans toute sa carrière horlogère. Une méthodologie scientifique Anthony G. Randall est l’archétype de l’horloger scientifique. Il a débuté sa carrière par des recherches pour améliorer le mécanisme à force constante déposé par Theurillat pour finalement consacrer sa vie à l’amélioration de la chronométrie. Sa rigueur l’a conduit, étape par étape, vers la fabrication d’un graal horloger.
Il partage avec François-Paul Journe cette approche rigoureuse et rationnelle. La méthode est basée sur la même volonté de produire les instruments de mesure les plus précis qui soient. Ce qui le distingue de FrançoisPaul, c’est l’orientation qu’il a suivie afin de partager son savoir-faire. Alors que FrançoisPaul le fait à travers une marque déposée, Anthony consacre de nombreuses heures à enrichir la littérature horlogère. Cet enrichissement est mutuel comme il le constate lui-même. La rédaction des catalogues des collections horlogères du Time Museum et du British Museum lui a permis d’étudier en
Reconstruction exacte du mécanisme H4 dans une pendulette Anthony G. Randall
MOMENTS Il tient des relevés quotidiens pour toutes les pièces d’observation de son atelier. Le degré de précision de ses créations, il le compare avec celui de l’horlogerie astronomique, rien de moins. C’est afin d’améliorer encore le mécanisme à force constante qu’il se penche sur la question du spiral en verre. Grâce au spiral en verre, il va apporter une solution au problème d’aimantation du spiral métallique. Au-delà de l’amélioration technique majeure, le résultat est splendide. Une oeuvre de toute beauté.
Audrey Humbert: «Une œuvre à découvrir!» Il faut également mentionner quelques-unes de ses créations d’exception - en format montre de poche telles qu’un Tourbillon réalisé en 1967, suivi d’une montre qui ne se remonte qu’une fois par année. En 1978, il brevète (GB2027232) le premier tourbillon à deux axes: le Double-Tourbillon. En résumé, Anthony G. Randall est un horloger d’une autre sphère. Celui que les passionnés veulent rencontrer à tout prix. Quelques lignes ne suffisent pas à décrire ses travaux. C’est une chance de le rencontrer mais il est absolument indispensable de voir ses œuvres afin d’en comprendre l’ampleur, d’en percevoir toute la beauté et d’entrevoir la méthodologie rigoureuse qu’il applique dans ses recherches. Sa production est estimée à une quinzaine de pièces au total dont quelques pièces signées soit «La Chaux-de-Fonds», soit «Birmingham». Ce n’est pas étonnant que François-Paul Journe n’estime aucun autre horloger encore vivant autant qu’Anthony G. Randall qui lui porte son admiration en retour. Qu’en est-il de la relève? Qui pourra succéder à cette génération d’horlogers passionnés qui s’est forgée en restaurant des pièces d’horlogerie remarquables, qui s’est inspirée des travaux de leurs prédécesseurs afin de repousser encore les limites de la précision de l’horlogerie mécanique! L’horlogerie scientifique sera-telle encore une discipline maitresse dans les prochaines décennies!»
profondeur ces deux collections. Il partage régulièrement le résultat de ses recherches à la fois techniques et historiques à travers des articles et des conférences élaborées. Et dès qu’il en a l’occasion, il entreprend des restaurations qui lui permettent à chaque fois d’affiner ses connaissances. Mécanisme à force constante et spiral en verre Le mécanisme de Xavier Theurillat, enregistré le 15 avril 1961 sous le numéro de brevet 353 679, était particulièrement intéressant. Son échappement se composait de deux roues de même dimension (même nombre de dents) et chacune étant contrôlée par une ancre.
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Ce mécanisme délivrait effectivement une force constante mais il restait un problème résiduel: l’utilisation d’huile sur les palettes. Afin de remédier à cela, Anthony, en collaboration avec son beau-père, développe une alternative sur le même principe mais adapté avec un échappement à détente. Or le système initial avançait par demi pas. Dans le système avec échappement à détente, l’horloger modifie les dimensions des deux roues afin de permettre à la roue de 7 tentes (la roue de remontoir) d’avancer par demi pas, alors que celle de 14 dents (la roue d’échappement) avance par pas entiers. Tel un véritable scientifique, Anthony conduit ses recherches méthodiquement.
Pour approcher la perfection horlogère, ses pendulettes de voyage sont dotées d’un ressort de barillet Tensator dont les solutions sont très répandues dans les applications de la vie courante (enroulement du fil de l’aspirateur par exemple). Ce dispositif - selon lui, sousutilisé en horlogerie - remplace la fusée pour fournir une force motrice stable et constante. Autre fait remarquable: il a intégré un filtre à poussière au niveau du trou de remontage afin d’empêcher l’introduction d’impuretés dans le mouvement! n {*} Article courtoisement extrait du FP Journal (FPJourne.com)
Distinctions de Anthony Randall Tout comme François-Paul Journe en 1994, Anthony G. Randall a reçu le Prix Gaïa. Il a été récompensé en 2003 pour «son parcours exceptionnel de restaurateur, constructeur, et concepteur de mouvements d’horlogerie, d’inventeur et d’innovateur et enfin d’auteur de nombreuses études historique et techniques». 1983 - Médaille Victor Kullberg, Guilde des Horlogers de Stockholm 1985 - Certificat d’excellence de la Clockmakers Company de Londres 1991 - Barrett Medal du British Horological Institute 2007 - Tompion Gold Medal de la Clockmakers Company de Londres 2009 - Prix du Meilleur Horloger, Grand Prix d’Horlogerie de Genève 2012-2015 - Président du British Horological Institute 2018, 2019 - Membre du Jury pour le Prix Gaïa, MIH, La Chaux-de-Fonds
La quatrième pendulette est également assemblée avec un spiral en verre mais l’échappement est une variante des précédentes. Il s’agit d’une autre proposition du brevet déposé par Xavier Theurillat. Ici, l’échappement se compose d’une roue d’échappement de 14 dents (identique à l’exécution précédente), associée à une seconde roue dentée et pignon à la place de la roue à 7 dents. Le plus grand nombre de dents permet une forte démultiplication: le but est d’atténuer le choc des dents de la roue d’échappement contre le plateau d’impulsion. L’impact fait trembler le spiral, ce qui peut produire des perturbations.
Pendulette de voyage avec balancier Guillaume et spiral cylindrique en acier, pour faire la comparaison avec le système ci-dessus, avec le spiral en verre. Les résultats des deux systèmes sont semblables pour autant que la pièce ne soit pas exposée à des sources d’aimantation.
Description de quatre pendulettes de voyage à force constante par Anthony G. Randall
Pendulette de voyage avec échappement à force constante, spiral cylindrique en verre, et balancier approprié. En effet, ce dernier se doit d’être différent quand il est associé à un spiral en verre plutôt qu’en acier, car le verre et l’acier réagissent aux températures d’une façon totalement opposée. (Pour trouver un autre exemple de spiral en verre, voir le chronomètre de Dent dans la collection du Time Museum).
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Prototype de mécanisme à force constante de Xavier Theurillat, avec balancier et spiral Hamilton. La boîte a été rendue étanche, mais à part le filtre à poussière au niveau du trou de remontage qui permet à la pièce de ‘respirer’. Note. La pendulette est accompagnée d’un relevé de résultats complet depuis la première mise en marche vers 1973, y compris la différence avec l’horloge atomique qui lui donne les variations de marche d’un jour à l’autre.
watchprint com publications on jewellery and watches
WATCH STORIES / HISTOIRES DE MONTRES
A Moon Watch Story – Navitimer Story – The epic saga of the Breitling The extraordinary destiny of the Omega chronograph (EN/FR/DE/JP/CN) Speedmaster (EN/FR)
watchprint.com : éditeur libraire de l’horlogerie
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CULTURE
Watches & Wonders 2022, les Best Sellers Quatre ouvrages se sont particulièrement bien vendus sur l’espace Librairie Watchprint pendant Watches & Wonders 2022. Deux d’entre eux, ce n’est pas un hasard, ont été publiés par un grand collectionneur. Par Fabrice Mugnier, éditeur et libraire Vice-Président de JSH Archives & Patrimoine
C
e grand passionné d’horlogerie, c’est Auro Montanari alias John Golberger. Et quand c’est un collectionneur qui écrit un livre, j’aime à le dire souvent, il va nous expliquer ou nous montrer ce qui le fait vibrer bien mieux que pourrait le faire le département marketing d’une marque horlogère! Patek Philippe Steel Watches Dans son livre l’auteur dévoile une partie de sa collection et de celles de ses amis. Son fil rouge? Uniquement des montres en acier. Il donne ainsi à ce métal une valeur bien supérieure à celle d’autres métaux dit «précieux». Puis, dans son ouvrage Time to Race, ce même John Golberger suit une toute autre logique afin de faire découvrir aux lecteurs quel pilote a porté quelle montre. Ce livre connaît un énorme succès au point qu’un deuxième tome est prévu pour l’automne 2022, recensant d’autres pilotes. Patek Phillipe Steel Watches par John Golberger, 440 pages, 32 X 25 cm, CHF 290.Time to Race, Watches and Speed. Stories of Men and Machines par Cesare Maria Mannucci et John Goldberger 496 pages, 31 X 25 cm, CHF 175.Tudor Anthology Cette marque fait partie de celles qui, auprès des collectionneurs, ont le vent en poupe ces dernières années. L’un d’entre eux, Alberto Isnardi, publie ce livre assez technique et bien structuré. Il renseigne son lecteur sur la rareté de certains modèles à
Incontournable comptoir de la culture horlogère, la librairie Watchprint fondée par Fabrice Mugnier (dr) et Suzanne Wettstein dispose online de plus de 800 références littéraires. Distributrice de JSH Magazine, elle reste dans les salons horlogers le point de ralliement des passionnés. De passage, le grand collectionneur Claude Sfeir (g), membre du Jury du GPHG.
l’aide de petites icônes qui n’indiquent pas explicitement un prix. Tudor Anthology par Alberto Isnardi 344 pages, 31.5 X 25.5 cm, CHF 250.Magie des Montres Enfin, ce livre signé Louis Nardin a un véritable carton durant le Salon. Rien d’étonnant puisqu’il s’agit du premier livre que toute personne qui commence à s’intéres-
ser à l’horlogerie doit se procurer. L’ouvrage explique en effet d’une manière simple et compréhensible en quoi ces petits objets si précieux, sont fascinants et passionnants. La Magie des Montres, découvrir simplement l’horlogerie par Louis Nardin, 224 pages, 21 X 14 cm, CHF 40.- n www.watchprint.com
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Mythes & Légendes
Breguet et l’Empire ottoman, une histoire d’amour Par Kenan Tegin*
En 1813, Breguet envoie au Sultan Mahmoud II une magnifique pendule sympathique valant 35’000 francs de l’époque. Retour sur un étonnant lien affectif qui perdure encore aujourd’hui entre la marque et le marché turc.
D
ans un article précédent, j’évoquais l’importance de la mesure du temps et de l’astrologie dans la culture islamique. Il est en effet essentiel de fixer avec exactitude l’heure des cinq prières journalières de l’islam. Au 19ème siècle, l’astronomie ayant ses limites, l’horlogerie mécanique connaît donc un véritable engouement chez les Ottomans. Il est dès lors fréquent, peut-être le sujet d’un prochain article, de croiser à Constantinople des horlogers genevois de confession protestante qui fabriquent montres et horloges tout en remplissant leurs devoirs missionnaires.
L’horloger et Monsieur l’Ambassadeur
Elle remontent au début du 19ème siècle, les relations commerciales entre AbrahamLouis Breguet et l’Empire Ottoman, entre cette grande maison d’horlogerie française et la «Sublime Porte». C’est le nom donné
Portrait du Sultan Mahmud II, réformateur et esthète, mort jeune de la tuberculose en 1839, après avoir réorganisé son Empire en s’inspirant de l’Occident
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Pendule Sympathique Breguet offerte au Sultan Mahmoud encore visible à Istanbul
Au cœur du Palais de Topkapi, le musée d’horlogerie d’Istanbul
à l’une des entrées du Palais de Topkapi, siège du pouvoir de l’Empire ottoman. Et puisque par définition, le commerce ne connaît ni frontières ni continent trop éloigné, Abraham-Louis Breguet s’intéresse au lointain marché ottoman d’autant que, pendant les guerres napoléoniennes, les frontières avec l’Angleterre, la Russie et l’Espagne sont fermées. Pour y développer ses affaires, il a un atout: sa longue amitié avec l’ambassadeur de la «Sublime Porte» à Paris, Esseid Ali Effendi.
souvent finalisés par l’achat de plusieurs pendules, de montres, ainsi que de baromètres. Ali Effendi, qui connaît l’esthétique ottomane, joue même parfois les stylistes: il oriente Breguet pour s’introduire sur les marchés d’Orient. Il le conseille, le dirige vers les cadrans émaillés blancs et, pour les montres de poche richement décorées, vers les doubles boîtiers également émaillés, vers le choix des pierres précieuses. Il lui suggère les couleurs vives, comme des rouges et des variétés de verts.
Client assidu, ce-dernier achète en 1801 une pendule après avoir acquis en 1799 une montre à répétition minutes. Lorsqu’il retourne chez lui en 1802, Esseid Ali Effendi ne perd pas contact avec l’horloger, comme en témoigne une abondante correspondance entre les deux hommes. Des écrits
Un style qui plaît
Abraham-Louis Breguet, dès 1803, abandonne donc son style néo-classique pour séduire les Ottomans. Il dote ses cadrans de chiffres turcs, se détourne des chiffres romains et s’en remet aux cadraniers genevois pour la réalisation de ses cadrans.
MOMENTS *Kenan Tegin, l’impacteur Il lance en 1993 pour le groupe Ringier avec le soussigné qui était alors son collaborateur, les magazines Montre Passion, Uhren Welt, puis le prix Montre de l’Année. Transmettrice du virus horloger, sa célèbre rubrique Mythes & Légendes revit dans JSH Magazine. Avis aux passionnés, sa superbe collection est à vendre. Même si les histoires qu’elle renferme sont loin d’avoir dit leur dernier mot. _JAG
Entre les deux empires, les affaires se développent favorablement. Les riches et les élites ottomanes achètent beaucoup de montres et de pendules. Jusqu’en 1820, ce sont au minimum huit pièces importantes par année qui sont exportées vers Istanbul. Les Français réalisent l’importance de cette clientèle au point que Breguet décide Abraham-Louis Breguet (17471823), horloger et physicien français d’origine neuchâteloise
Aimée du Buc de Rivery, Sultane Nakchidil d’origine martiniquaise
d’envoyer sur place un horloger de confiance comme intermédiaire. Celui-ci conseille, vend et, de temps en temps, mets la main à la pâte pour l’entretien sur place des pièces.
Cadeau impérial
A la même époque, motivé par Napoléon, le Gouvernement français décide d’offrir un cadeau prestigieux au jeune Sultan turc Mahmoud II, en l’honneur de son avènement. Ce jeune monarque arrive au pouvoir en 1808. Il aime le style occidental, affectionne les uniformes à la française. Ce n’est guère étonnant puisque sa mère, la sultane validé (Reine Mère) Nakchidil, est d’origine française. Elle s’appelle Aimée de Buc de Rivery et est la fille de nobles planteurs martiniquais. Touché par la magnifique Pendule Sympathique que la France lui envoie, Mahmoud II décrète que la maison Breguet sera responsable exclusive de l’entretien des multiples pendules du Palais de Topkapi. Quant à la pièce exceptionnelle, elle peut toujours être 1 admirée au Musée d’Horlogerie du Palais, au milieu d’environ 15 autres réalisations admirables de Breguet. 1 Reste que l’amour des Turcs pour les réalisations de la marque Breguet résiste au
Breguet ref. No 2952 - Montre à répétition des quarts faite pour le marché turc, double boîte d’or émaillé, lunettes ornées d’émail flinqué rouge à décor paillonné (…); cadran émail avec chiffres turcs, échappement à cylindre de rubis, sonnerie sur ressorttimbre. Ømm 47. Envoyée le 4 mars 1817 à M. Leroy, agent de Breguet à Istanbul. temps. Sa compréhension de l’art et son intégration de l’esthétique ottomane font d’elle encore aujourd’hui une marque très recherchée par de nombreux collectionneurs turcs. Le regretté Nicolas Hayek Senior, ancien Président-co-fondateur du Swatch Group, appréciait beaucoup les Breguet de type «oriental». Il en achetait souvent aux enchères, lui qui était d’origine libanaise… n
WatCH Café WatCH Café Maison de l’Horlogerie, Genève Maison de l’Horlogerie, Genève #TheWatchPlace2Be #TheWatchPlace2Be
24, 24, ruerue duduCendrier EntréeRue Rue Kléberg Cendrier Entrée Kléberg 1201 Genève Genève 1201 Un événement ProWaCH Savoirs et Culture Horlogers suisses initié
Un événement ProWaCH Savoirs et Culture Horlogers suisses initié par Alain Guttly et Joël A.Grandjean (presidence@prowatch.ch) par Alain Guttly et Joël A.Grandjean (presidence@prowatch.ch)
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CARTE BLANCHE
Vécu:
talent et maltraitances, l’indépendance
Auteur anonyme connu de la rédaction*
S’
’il se créait une «Ligue de Défense des Talents Horlogers», JSH s’en ferait l’organe officiel! L’auteur nous interpelle. Dans son ‘Requiem pour un bon’, il est question de «souffrances, d’obéissances, de sous-traitances, de cotraitances…». Bref d’une vie attaquée de toute part: fâcheux concours de circonstance, pandémie, instabilité géopolitique… Extraits choisis.
Sans ressources clients, quid de 40 ans de passion et de dévouement? «Je vous envoie cet article un rien pamphlétaire, afférent aux heures de gloire de nos beaux métiers qui à ce jour n’ont plus aucunes reconnaissances, quant aux écoles dont nous devions être diplômés pour accéder au «Graal» des professions horlogères de haute qualité. Des mots décousus, pour tenter de remettre l’horloge dans son clocher, le clocher et son horloge au-dessus de l’église, l’église au milieu du village puis le village au centre de nos «pseudo capitales» actuelles. Au nom de votre respect du savoir-faire, de l’humain, pourriez-vous dire à vos lecteurs les vraies réalités, blessantes et troublantes, qui «pourrissent» et désobligent nos belles œuvres horlogères? Sans jouer la victime ni le misérabilisme, je vais dignement vous parler de mon parcours. Le but? Motiver les jeunes dans ce qu’ils peuvent faire ou ne pas faire.» «Je ne vais pas me plaindre. J’ai eu une enfance dorée. Mon père était «riche». Promoteur immobilier réputé, il m’a coupé les vivres et m’a renié quatre ans car, à l’aube de mes 18 ans, j’ai tout plaqué pour pren-
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Quand le tissu va mal, la toile qui est en danger! Touchante, remuante, cette lettre SOS est parvenue à notre rédaction: cri du cœur, souffrance sincère en provenance d’un grand talent. Un sertisseur, un as de la pierre précieuse. Contact sur demande. dre mon envol vers un destin qui me semblait naturel: ma passion pour la joaillerie et l’horlogerie, histoire de soigner la sclérose de ma fibre artistique. Aujourd’hui, je «fête» mes quarante ans de métier, bornés de joies, de déceptions, de désillusions mais… d’aventures! Arrivé à Paris en septembre 1982 après y avoir trouvé un maître d’apprentissage, j’ai suivi l’école du Louvre. Waow, j’en suis sorti «premier de promotion» en 1986! Mon père fut enfin si fier, convaincu que j’avais trouvé ma voie. Puis, après 18 années passées à Cannes, j’ai rencontré en Suisse une fée: une directrice des ressources humaines qui, séduite par mon cursus, m’a signé. Et n’a jamais cessé par la suite de me suivre et de me conseiller.» «Aujourd’hui, anéanti et usé, je suis fatigué... Concrètement, le contexte postCovid et guerre à nos portes attaque méchamment les travailleurs indépendants. Je suis passé de mi 2018 jusqu’à février 2020 du «carton plein», rempli de commandes de sertissages pour de très prestigieuses enseignes, de fournitures de pierres et de retailles pour ajustages à, début mars 2020, l’inquiétude suprême. Un tsunami économique où les clients habituels et nouveaux jouent la prudence, suspendent les commandes, promettent de vous revenir rapidement. Puis, pour la plupart, optent pour des solutions d’internalisation et se passent de leurs cotraitants indépendants, pourtant fidèles.»
«La jachère de mon bureau et de mon atelier survivra-t-elle à la fin des APG? A l’heure où les mesures restrictives ont été levées et permettent enfin de revivre intellectuellement, il reste les dommages collatéraux. Pour moi, c’est mal tombé. J’étais sur ma lancée, avec de beaux projets, des développements prometteurs sur trois ans. Tout à été suspendu puis définitivement supprimé. Tandis qu’à 55 ans je nage dans le grand bain des compétences, trois ans plus tard mon statut a viré». «Certes, je n’ai pas dit mon dernier mot, contrairement à ma vieille voiture qui voudrait rendre l’âme. Face à la danse lugubre des loyers, des primes, des arrangements de paiements, le jonglage permanent entre les tracas administratifs et tout ce qui va avec les vraies descentes aux enfers, il arrive que je n’aie plus la force de lutter. Alors je vous écris et vous demande: 40 ans de passion et de dévouement pour en arriver là? Avezvous une idée, une solution? Je suis humblement preneur, c’est urgent!» n *Nous vous mettrons en contact sur demande.
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