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Depuis quelques années, les ratios s’améliorent dans le réseau Renault Trucks.
ANALYSE DES BILANS DES CONCESSIONNAIRES ‘TRUCK’
RETOUR À LA NORMALE… AVANT LE COVID Dvaient les concessionnaires belges juste
ans quel état (financier s’entend) se trou-
avant que se déclenche la crise économique du coronavirus ? Plutôt bien, si l’on en juge leurs bilans 2019, mais avec tout de même un feu qui est passé à l’orange du côté de l’EBITDA. Claude Yvens - claude.yvens@transportmedia.
Après une année 2018 paradoxale (le chiffre d’affaires avait beaucoup moins progressé que la courbe des immatriculations), les bilans 2019 laissent apparaître un retour à la normale : le chiffre d’affaires des concessionnaires ‘truck’ a suivi à peu près la même évolution que les ventes de poids lourds, avec une petite ‘prime’ que l’on peut attribuer à une indexation des prix. Rétrospectivement, on ne peut donc que penser qu’en 2018, on s’était un peu ‘acheté des parts de marché’. Le marché de 2019 a donc été nettement plus sain. PLUS OU MOINS DE REMISES Si l’on ventile ces chiffres par marque, on s’aperçoit de quelques différences notables. Les deux marques qui ont connu la plus forte progression de leur part de marché en 2019 (Mercedes-Benz et Scania) ne voient pas le chiffre d’affaires de leurs concessionnaires évoluer dans la même mesure. A l’opposé, Iveco avait vu ses parts de marché reculer en gamme lourde en attendant l’arrivée du S-Way, mais le chiffre d’affaires moyen de
ses concessionnaires indépendants a tout de même progressé de 4 %. Ils peuvent dire une fois de plus ‘merci’ au Daily, mais ces chiffres montrent aussi que l’on n’a pas accordé autant de remises chez le constructeur italien que chez Scania, par exemple. Entre ces deux extrêmes, les quatre autres marques ont un profil assez similaire : l’indice ‘prix et services’ (qui représente la différence entre l’évolution des immatriculations et du chiffre d’affaires) correspond grosso modo à une indexation chez les deux marques de Volvo Group, chez DAF et, dans une moindre mesure, chez MAN. PRODUCTIVITÉ EN HAUSSE Autre constat paradoxal : la création moyenne de valeur ajoutée a été nettement supérieure à la création de chiffre d’affaires. Si les réseaux ont dû vendre à moindre marge, ils ont aussi généré plus de valeur ajoutée avec leur propre personnel. Cette tendance se traduit par une nouvelle progression significative de la productivité par personne employée : la plupart des marques se trouvent ici dans une fourchette comprise entre + 3 et + 4,2 %, avec deux exceptions notables : Scania (+ 1,4 % seulement) et Mercedes-Benz, où la productivité a chuté de 3,8 %. Le fort impact de l’activité ‘VP’ nous empêche cependant de comparer des pommes avec des pommes. Si l’on se penche sur les effectifs, on constate qu’ils ont connu une forte progression en 2019 : + 8 % après les 3 % de plus enregistrés
en 2017 et 2018. Ce sont des augmentations beaucoup plus nettes que dans le secteur du transport routier, par exemple. Elles trahissent peut-être la nécessité pour les concessionnaires d’engager de nouveaux profils pour mettre en place les nouveaux services exigés par les constructeurs et/ou pour anticiper l’arrivée des nouvelles propulsions alternatives. On détient peut-être une partie de l’explication avec ce qu’il se passe chez MercedesBenz, où le volume du personnel a bondi de plus de 16 %. Or, tant en voitures particuliers qu’en utilitaires légers, l’électrification est déjà largement en marche. A contrario, les effectifs n’ont presque pas bougé chez DAF (+ 0,47 %), Scania (-0,814 %) et Volvo Trucks (-0,54 %). En fin de compte, le bénéfice global dégagé par l’ensemble des concessionnaires poids lourds de Belgique a reculé de 13,8 %. Il s’agit bien entendu d’une moyenne, car on note des différences très significatives entre Mercedes-Benz (chute du bénéfice moyen de 44,06 %) et MAN (progression du bénéfice moyen de 43,96 %). Les réseaux Renault Trucks (+ 12,11 %) et Scania (+ 19,71 %) sortent aussi gagnants de l’exercice 2019, tandis que le bénéfice moyen stagne chez Iveco et Volvo Trucks et recule de 14,35 % chez DAF Trucks. On note à peu près la même tendance au niveau de l’EBITDA, un ratio pour lequel le réseau MAN a nettement mieux tiré son épingle du jeu que la concurrence.
