SCIENCE
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DIMENSIONS 2 2021 | SCIENCE
Douleurs dorsales: le principal problème des hygiénistes dentaires Entre 70 et 85 % des adultes (selon la source) souffrent de maux de dos une ou plusieurs fois au cours de leur vie. La plupart d’entre eux sont inoffensifs et non spécifiques, c’est-àdire qu’ils ne peuvent être attribués à aucune cause particulière et, dans la plupart des cas, disparaissent en quelques semaines. Cependant, ils peuvent aussi se reproduire, devenir chroniques et entraîner des limitations.
Raymond Denzler dipl. physiothérapeute Zurich
Dans le cadre de mon travail de physiothéra peute spécialisé dans la colonne vertébrale et l’ergonomie, je vois des hygiénistes dentaires et des médecins-dentistes qui se plaignent de façon similaire de leur charge de travail. Comme je le constate souvent, les causes non spéci fiques incluent les tensions musculaires. Les autres (15 %) ont une cause spécifique, comme une hernie discale ou une sténose spinale ou nerveuse. Elles peuvent provenir de l’usure et des calcifications de la colonne vertébrale si elles rétrécissent les voies nerveuses quelque part, exerçant une pression sur le nerf. En général, le mal de dos est la plainte musculosquelettique la plus courante. Cependant, je constate que certaines professions sont plus touchées que d’autres, comme dans les profes sions où une charge statique doit être mainte nue pendant une longue période, telle que celle d’hygiéniste dentaire et de médecin-dentiste. En outre, ces spécialistes doivent parfois se mettre dans des positions très imparfaites et moins qu’idéales et les tenir afin de pouvoir traiter cer taines zones de manière adéquate, ce qui est inévitable dans cette profession. Certains patients ou patientes font même état de douleurs si intenses qu’ils/elles craignent de ne plus pouvoir exercer leur profession. Le mal de dos est la cause la plus fréquente d’incapa cité de travail, ce qui a également d’énormes conséquences économiques. J’ai remarqué que tous ceux que j’ai personnelle ment aidés jusqu’à présent sont vraiment atta chés à leur profession, ne peuvent pas s’imagi ner faire autre chose et veulent absolument continuer à l’exercer. La prévention ou l’inter vention précoce en cas de troubles sont d’autant plus importantes. Beaucoup de ces profession nels arrivent tout simplement trop tard, ce qui
rend la réhabilitation nettement plus difficile, mais pas impossible. Comme dans tous les do maines, il faut accepter qu’il existe des consti tutions très différentes et que, par conséquent, tout le monde ne réagit pas de la même manière aux tensions qui se présentent. Il n’y a donc qu’un dénominateur commun limité et chaque personne doit être examinée et soignée indivi duellement. Pour pouvoir estimer le stress et comprendre un changement de comportement, il faut d’abord répéter certaines connaissances / règles élémen taires. Quelques informations sur l’anatomie La colonne vertébrale Peu de gens savent pourquoi on dit que la co lonne vertébrale a trois régions. Cependant, un examen plus approfondi de la colonne vertébrale révèle la raison de cette division, car la construc tion des vertèbres est différente dans les régions lombaire, thoracique et cervicale (ill. 1). La colonne lombaire, avec ses grandes articulations facettaires, est principalement conçue pour la flexion et l’extension et elle est très limitée pour les mouvements de rotation ou de torsion. C’est l’une des raisons pour lesquelles la plupart des maux de dos se produisent dans la région lom baire en raison des forces de cisaillement. Dans la colonne thoracique Supprimer (BWS), les seg ments sont superposés comme des tuiles, ce qui permet un bon mouvement dans tous les axes (sans côtes limitant le mouvement, nous pour rions tourner beaucoup plus loin). La construc tion de la colonne cervicale reprend d’une cer taine manière la forme de la colonne thoracique, mais sa structure diffère encore nettement. Les hautes cervicales, c’est-à-dire les deux vertèbres supérieures, représentent 50 % de l’amplitude