Terre-net Le Magazine n°95

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N° 95 - NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2021 - 7 €

FONGICIDES

Combiner les leviers pour optimiser l’efficacité

Bien vendre sa récolte

MOISSONNEUSE-BATTEUSE

GÉNÉTIQUE

L’entretenir pour éviter les tracas Le maïs, une plante star

ISSN 2112-6690

DÉCRYPTAGE

nt ine contie Ce magaz ugmentée té a de la réali


98%

des utilisateurs vont réutiliser InatreqTM active en 2022*.

Protecteur par Nature FONGICIDE

De votre terre

De votre avenir

Une solution d’origine naturelle produite par la simple fermentation d’une bactérie.

Un nouveau mode d’action en céréales qui permet une meilleure gestion des résistances.

De votre temps

De votre rendement

Une fenêtre d’application plus large donc plus de jours pour traiter.

Un gain de rendement jusqu’à + 9 qx/ha**.

InatreqTM active : Nom de marque de la substance active fenpicoxamide, fabriquée et brevetée par Corteva Agriscience France SAS, approuvée dans le cadre du Règlement (CE) N°1107/2009. Responsable de la mise en marché: Dow AgroSciences Distribution S.A.S, 1 bis avenue du 8 mai 1945, Bâtiment Equinoxe II, 78280 Guyancourt. N° d’agrément ®TM Marques déposées, Corteva Agriscience et ses sociétés PA00272 : Distribution de produits phytopharmaceutiques à des utilisateurs professionnels. affiliées. © 2021, Corteva. Avant toute utilisation, assurez-vous que celle-ci est indispensable. Privilégiez chaque fois que possible les méthodes alternatives et les produits présentant le risque le plus faible pour la santé humaine et animale et pour l’environnement, conformément aux principes de la protection intégrée, consultez http://agriculture.gouv.fr/ecophyto. Pour les usages autorisés, doses, conditions et restrictions d’emploi : se référer à l’étiquette des produits et/ou sur www.phytodata.com. *

Enquête réalisée par Datagri pour Corteva en septembre 2021 Avec InatreqTM active + partenaire par rapport à la référence du marché sur septoriose et rouilles. (Base 10 essais Corteva de 2017 à 2019)

**

Visitez www.corteva.fr ™ ® Marques déposées de Corteva Agriscience et de ses sociétés affiliées © 2021 Corteva

PRODUITS POUR LES PROFESSIONNELS : UTILISEZ LES PRODUITS PHYTOPHARMACEUTIQUES AVEC PRÉCAUTION. AVA N T T O U T E U T I L I S AT I O N , L I S E Z Lʼ É T I Q U E T T E E T L E S I N F O R M AT I O N S C O N C E R N A N T L E P R O D U I T.

novembre 2021

Attention. H410 - Très toxique pour les organismes aquatiques, entraîne des effets néfastes à long terme.


ÉDITO

Par SÉBASTIEN DUQUEF sduquef@terre-net-media.fr

Revue éditée par : MEDIA DATA SERVICES

Avenue des Censives - TILLE BP 50333 60026 BEAUVAIS Cedex - Tél. : 03 44 06 84 84 www.terre-net.fr et www.web-agri.fr www.facebook.com/terrenet Twitter : @TerrenetFR Linkedin : Terre-net Média

ÉDITEUR DÉLÉGUÉ

CIP Médias - 8, cité Paradis 75493 PARIS CEDEX 10 Tél. : 01 53 33 82 20 Media Data Services et CIP Médias sont des filiales du groupe NGPA, dirigé par Hervé NOIRET

RÉDACTION

redaction@terre-net.fr Éditeur du pôle agriculture : Éric MAERTEN Éditeur adjoint du pôle agriculture : Pierre BOITEAU Rédacteur en chef Terre-net : Arnaud CARPON Rédacteur en chef adjoint Terre-net Le Magazine : Sébastien DUQUEF Secrétaire de rédaction : Adélaïde BEAUDOING-NEGRO Journalistes : Amélie BACHELET (rédactrice en chef adjointe Terre-net), Céline CLÉMENT (installation-transmission), Sophie GUYOMARD (cultures), Delphine JEANNE (économie et politique), Laure SAUVAGE (marchés), Delphine SCOHY (rédactrice en chef Web-agri) A participé à ce numéro : Antoine HUMEAU

INFOGRAPHIE, FABRICATION

Conception graphique et maquettiste principale : Nathalie JACQUEMIN-MURTIN Responsable fabrication : Vincent TROPAMER assisté de Florian SANDOZ

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Votre contact p.nom@gfa.fr (ex : Albert Dupuy > a.dupuy) Directeur commercial : Luc FAURE Directeur commercial adjoint : Christophe CASANOVA Directeurs de clientèle : Isabelle BEAUDOIN, Solène DOMEON, Gaëlle FOUCART, Lara JABBAR, Anne LECA, François LHOMER, Ugo RHLIOUCH, Laurence SYLLA, Paul TURRILLOT Exécution : Olivier DUMEY, Meriem BOUBRIT, Meliha ELMAS

BASES DE DONNÉES & MARKETING DIRECT

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MÉDIA DATA SERVICES

SAS au capital de 1 500 000 € 829 606 599 RCS BEAUVAIS Pour Groupe ISA, Gérard JULIEN, directeur de la publication, Hervé NOIRET, directeur général NGPA

Des solutions éphémères tant la nature s’adapte

L

a situation sanitaire qui déboussole la planète actuellement souligne bien l’importance d’utiliser les moyens de lutte à bon escient. Il semble d’un coup si facile, pour un agent pathogène, de développer des résistances ou de muter pour créer un nouveau « variant ». Bien sûr, l’homme a une extraordinaire capacité à rebondir et trouver des solutions. Mais les produits performants ont tous leur limite en termes d’eicacité… Le consommateur a déclaré la guerre aux produits phytosanitaires, la réglementation devient tellement dure qu’homologuer une nouvelle substance relève du parcours du combattant. Ne faites pas n’importe quoi pour préserver le potentiel d’eicacité ! L’éventail de solutions est large de nos jours, alternez les armes pour lutter eicacement en préservant la performance de chacune d’entre elles. Ayez en tête que si la pression fongicide afecte les molécules agissant sur un seul pathogène, des résistances apparaissent. Usez de diférents moyens pour rendre le contournement de résistance plus diicile et donc, plus long. Et là, tous les experts seront d’accord ! En outre, moins recourir à la chimie, combiner les solutions de biocontrôle, les résistances variétales, l’agronomie, les outils d’aide à la décision ou encore l’alternance des substances actives aidera la profession à redorer son blason auprès du public. Autant varier les leviers à actionner et reconquérir en même temps le cœur de la population. C’est bien là l’idée du dossier de ce numéro. Dernier argument : la santé inancière de votre exploitation agricole. Elle devrait aussitôt s’en ressentir. Alors que le prix des engrais explose, moins traiter n’est pas une option qui doit être écartée, en vue d’améliorer le revenu de votre travail. Moins traiter, c’est efectivement conforter sa marge à l’hectare. Sans compter que limiter sa dépendance envers l’industrie des agrofournitures rend les structures plus fortes pour traverser les éventuelles perturbations sur les marchés mondiaux et les incidents climatiques, dont la fréquence augmente. Bonne lecture ! Sébastien Duquef

Imprimé par Imprimerie LÉONCE DEPREZ ZI « Le Moulin » 62620 RUITZ N° 95 – novembre-décembre 2021 Dépôt légal : à parution - Diffusion : 70 000 exemplaires Crédits photos de la couverture : Luc Tiffay/Terre-Net Media/ Adobe Stock Soucieux de la préservation de l’environnement, Terre-net Média sélectionne des fournisseurs engagés dans une démarche environnementale. Ce magazine est imprimé sur du papier 100 % certifié PEFC issu de forêts gérées durablement. Les encres utilisées sont végétales. Tous les produits qui ont servi à la réalisation de ce magazine ont été recyclés ou retraités conformément à la certification IMPRIM’VERT. Origine du papier : Suisse - Taux de fibres recyclées : 52 % Certification : 2015-PEFC-SXM-117 « Eutrophisation » : Ptot 0,006 kg/t Éthique1 Annonceurs & Agences Remise des certificats d'envois postaux

Éthique2 Lecteurs Pas de publi-information dissimulée

NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2021 /

LE MAGAZINE / 3


SOMMAIRE N° 95 Novembre-décembre 2021

P. 9 Adoptez la réalité augmentée !

Mode d’emploi

REPÈRES 6 Bon à savoir 8 Agenda 9 Adoptez la réalité augmentée !

Mode d’emploi 10 Décryptage : les conseils pour bien vendre sa récolte

10

TENEZ-VOUS PRÊT Moissonneuse-batteuse : bien l’hiverner et l’entretenir pour éviter les tracas 20 Les robots trouveront-ils une place dans les exploitations céréalières ?

ADOBE STOCK

12 TEMPS FORT

12 TERRE-NET MÉDIA

DOSSIER 22 Fongicides : combiner les leviers

pour optimiser l’eicacité des produits

PARTAGE D’EXPÉRIENCE

BRÈVES DES CHAMPS 40 En photos : un vent de nouveautés

Agritechnica soule dans la plaine

ANTOINE HUMEAU

Comment le progrès génétique a-t-il fait du maïs une plante star ? 38 Désherbage mécanique : l’essor du matériel de précision se heurte au coût élevé de l’investissement

20 22

ANTOINE HUMEAU

32 TEMPS FORT

32

42 Les semis de blé vont bon train

sur Facebook met le feu aux discussions ADOBE STOCK

45 Éclairage : « En France, les unités

de fabrication d’engrais tournent » 46 Des couverts végétaux pour faire face

au changement climatique 48 Shopping

46

ANNONCES D'OCCASION 49 Sélections de matériels

Est joint à ce numéro, sur une partie de la diffusion, un encart Agram.

4/

LE MAGAZINE / NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2021

ADOBE STOCK

de seconde main

38

ANTOINE HUMEAU

44 Engrais azotés : la lambée des prix


PUBLI-COMMUNIQUÉ

Et si vous produisiez du gaz vert ? Valorisation de vos déchets, source de revenus complémentaires, création d’emplois locaux, production d’un engrais naturel (digestat), le gaz vert représente de véritables opportunités pour le monde agricole. De plus, de nouveaux mécanismes de financement sont en cours d’élaboration pour renforcer la rentabilité des projets. LE GAZ VERT MADE IN FRANCE

Avec 333 sites de méthanisation en novembre 2021 qui injectent dans le réseau, le gaz vert est déjà une réalité en France et se développe très rapidement (plus de 1 000 projets en cours). 90% des gisements disponibles pour produire le biométhane proviennent des agriculteurs. Le saviez-vous ? 80% des exploitations agricoles sont situées à moins de 10km d’un réseau de gaz existant. Terre agricole, la France dispose donc d’un excellent potentiel pour atteindre l’ambition d’injecter 30% de gaz vert dans les réseaux à moyen terme.

UNE ÉNERGIE 100 % RENOUVELABLE Le gaz vert, appelé aussi biométhane, est produit à partir de la dégradation des déchets organiques : effluents d’élevage, résidus de cultures, biodéchets, déchets agroalimentaires ou industriels. La décomposition de ces matières devient alors une vraie ressource puisqu’elle produit du biogaz qui, une fois épuré, devient du biométhane. Le gaz vert a les mêmes propriétés que le gaz naturel. Il peut donc être injecté très facilement dans le réseau de distribution de gaz existant et être utilisé pour le chauffage, l’eau chaude, la cuisson et même comme carburant avec le BioGNV.

de réduire l’utilisation d’engrais chimiques et contribue au retour au sol des matières organiques. Un éleveur de porcs de la ChapelleJanson l’affirme : « Avec un cours du porc très fluctuant, la méthanisation est une bonne façon de se diversifier. C’est une activité complémentaire de l’élevage et des cultures. Notre lisier est disponible sur place pour alimenter l’unité de méthanisation. Le digestat produit est aussi très intéressant pour les cultures, puisqu’il vient remplacer l’engrais minéral. Cela représente une économie non négligeable de l’ordre de 30 000 € par an pour nos exploitations. »

UN ATOUT POUR LE MONDE AGRICOLE La méthanisation est un levier pour une agriculture durable et pérenne économiquement, avec un impact environnemental positif en contribuant à la réduction des gaz à effet de serre (GES) et à la préservation de la biodiversité. En plus du gaz vert, les méthaniseurs produisent du digestat, un engrais organique très intéressant qui permet aux agriculteurs

« Cela représente une économie non négligeable de l’ordre de 30 000 € par an pour nos exploitations. »

COMMENT GRDF VOUS ACCOMPAGNE ? Principal gestionnaire du réseau de distribution de gaz en France, GRDF travaille à faciliter l’injection de gaz renouvelable dans le réseau de distribution. À ce titre, GRDF accompagne les porteurs de projet de méthanisation pour mener à bien chaque étape, de l’estimation des possibilités de production au pilotage du réseau.

Sur notre plateforme dédiée vous pouvez dès à présent : • Evaluer la faisabilité de votre projet • Visiter l’une des unités de méthanisation • Suivre l’actualité du biométhane • Échanger avec la communauté en posant vos questions sur le forum • Accéder à un carnet d’adresses de prestataires pour avancer sur votre projet.

Rendez-vous sur projet-methanisation.grdf.fr


REPÈRES Bon à savoir

Par la rédaction redaction@terre-net-media.fr

ÉNERGIE ALTERNATIVE

100 M£ ont été investis dans le projet de moteur à hydrogène de JCB.

JCB a levé le voile sur son chargeur télescopique fonctionnant à l’hydrogène. Précédemment, il avait présenté un prototype de chargeuse-pelleteuse. Son projet de motorisation à hydrogène représente 100 M£. 150 ingénieurs ont planché sur son développement, avec pour objectif de commercialiser les premières machines d’ici in 2022. La gamme des matériels à hydrogène du constructeur britannique a été présentée en « zone verte » lors de la COP 26, à Glasgow, en Écosse. Celle-ci a réuni les dirigeants du monde entier dans le but de réduire les émissions de gaz à efet de serre à l’échelle globale. La présence de la marque concordait avec la volonté des gouvernements de soutenir la production, la distribution et l’utilisation de l’hydrogène en vue de réduire les émissions de CO2. Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, soutient vivement le projet : « L’hydrogène pourrait nous aider à atteindre rapidement les objectifs […] pour lutter contre le changement climatique, créer de nouveaux emplois et attirer de nouveaux investissements. » Lord Bamford, président de JCB, souligne également « la nécessité de trouver des solutions alternatives au diesel, diférentes de l’électricité » qui, selon lui « n’est pas suisamment universelle et ne pourra alimenter que des machines compactes ».

JCB

JCB industrialise son moteur à hydrogène

FUTURE LAB

KRONE

KRONE INVESTIT 20 M€ DANS LA R&D À LINGEN

1,27 Mt 6/

LE MAGAZINE / NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2021

Krone a officiellement ouvert son centre de validation technologique de pointe baptisé « Future Lab » sur le site de Lingen, à 30 km de l’usine de Spelle, en Allemagne. 30 salariés y travaillent. Il devrait permettre de contrôler et tester non seulement les machines agricoles et les véhicules industriels de la marque, mais aussi certains composants de fournisseurs avant de les intégrer aux matériels du catalogue. Le nouveau centre aura aussi la capacité de tester différentes innovations, du type conduite autonome. Il accueille trois bancs d’essai, sans compter les bancs de validation de la précision des composants, les dispositifs de tests électroniques et logiciels. L’installation prévoit même des systèmes automatisés pour valider les scénarios d’essais. Le dernier banc d’essai installé est destiné aux simulations routières. Le X-Poster est capable de reproduire l’équivalent d’un million de kilomètres en seulement quelques semaines.

C’est la quantité de blé, à 12,5 % de protéines, que l’agence d’État d’achat de céréales en Arabie saoudite, le Sago, a annoncé avoir achetée le 1er novembre, pour livraison de janvier à avril 2022 au prix moyen de 377,54 $/t. Le volume surprend mais s’explique par les revenus générés par la hausse des cours du pétrole, qui donnent au pays un pouvoir d’achat important. L’estimation de l’USDA (département de l’Agriculture des États-Unis) prévoyait un total de 3 Mt de blé sur la campagne 2021-2022, le chiffre en est à 2,7 Mt.


LEXION 7000-8000 L’hybride, un capital assuré.

B

D

A

C F E

APS SYNFLOW HYBRID

A

APS SYNFLOW HYBRID. Le battage selon CLAAS. Grâce à son batteur accompagné de ses rotors, le concept unique APS SYNFLOW HYBRID permet de récolter plus efficacement quels que soient les volumes de paille et les conditions de récolte. Un coût de mécanisation compétitif : les machines de récolte CLAAS bénéficient du plus faible coût de mécanisation à l’hectare. Le concept hybride, à performances équivalente n’a pas besoin de mobiliser autant de puissance qu’une machine non conventionnelle avec de simples rotors. Choisir une CLAAS, c’est avoir son capital assuré. Les moissonneusesbatteuses CLAAS sont celles qui bénéficient d’une valeur de revente la plus élevée, même après plusieurs années d’utilisation*. Choisir une CLAAS, c’est choisir une valeur résiduelle plus élevée. * Entraid, La Moissonneuse batteuse aux Rayons X (JUILLET 2019).

#passion #revolution #LEXION Pour en savoir plus, contactez votre concessionnaire CLAAS, ou rendez-vous sur claas.fr

Une surface de séparation forcée jusqu’à 2 fois plus grande que ses concurrentes, toujours inégalée depuis 25 ans

B

2 rotors jusqu’à 1250 Tr.min pour la séparation résidudelle.

C

Flux de récolte le plus rapide du marché grâce à l’APS.

D

Nouveau système 4D unique sur le marché vous offrant une répartition homogène dans le caisson, jusqu’à 15% de performances supplémentaires dans les devers.

E

Concept hybride permettant de limiter la consommation de GNR et limitant donc le besoin de puissance.

F

26% d’augmentation du diamètre batteur et 56% d’augmentation du diamètre tire paille pour un débit supérieur de 10%.


REPÈRES Bon à savoir

AGENDA

AUTOCONSTRUCTION

25 et 26 janvier 2022

Jérôme a fabriqué son outil pour semer en direct

AGRIPARTNER

Polyculteur-éleveur installé en CharenteMaritime, Jérôme a entrepris en mars 2021 la fabrication de son semoir. Technicien dans l’âme, il a planché pendant six mois pour mettre sur pied son engin avant de le tester au champ. L’agriculteur comptait sur sa Cuma pour investir dans un appareil capable de gérer le semis direct, mais l’idée n’a pas fait l’unanimité. Il a donc opté pour l’autoconstruction

et s’est aussitôt lancé dans le projet. Objectif : être capable de semer les couverts végétaux en direct et de semer ses parcelles de blé. Le châssis compte quatre poutres espacées de 70 cm. L’intervalle interrangs est de 15,5 cm et l’outil mesure 5 m de large. Question poids, notre homme estime sa construction à 2 t, idéal pour limiter le tassement du sol. Les dents en spire carrée bénéicient de socs étroits avec des plaquettes carbure, dont le rôle est de créer de la terre ine. Côté stabilité, six roues gèrent la profondeur de travail et la jauge indique le niveau pour gagner en précision lors des réglages. Six mois après le premier coup de disqueuse, l’outil était opérationnel. En août dernier, 45 ha de couverts végétaux ont d’ailleurs été semés grâce à lui.

Phloème 2022, à la Cité des sciences et de l’industrie à Paris (75) www.arvalisinstitutduvegetal.fr

26 février au 6 mars 2022 Salon de l’Agriculture au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris (75) www.salon-agriculture.com

27 février au 5 mars 2022 Agritechnica, à Hanovre (Allemagne) www.agritechnica.com/en

10 au 12 juin 2022 Terres en fête à Tilloy-lesMofflaines (62) https://terres-en-fete.com

15 et 16 juin 2022 Salon Lin’Ovation, à Crosville-la-Vieille (27) www.lin-ovation.com

28 juin au 1er juillet 2022 Plant BioProtech 2022 à Reims (512) https://plant-bioprotech-2022. b2match.io

6 au 10 novembre 2022 Sima, au parc des expositions de Paris Nord-Villepinte (93) www.simaonline.com

LA CITATION

Je crois profondément au dialogue avec tous et au rôle des syndicats. Mais un leader syndical ne peut pas appeler ou justiier une action illégale ; ce n’est pas acceptable dans une démocratie, et ne le sera jamais. JULIEN DENORMANDIE, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, le 7 novembre 2021

PRIX DU GNR

LA FNEDT DEMANDE LE REMBOURSEMENT ANTICIPÉ DE LA TICPE

ADOBE STOCK

L’inflation du prix du GNR a des conséquences non négligeables sur les trésoreries. En pleine période de récolte, de semis et au début des travaux d’hiver, c’est un coup dur pour les entrepreneurs, qui ont demandé au ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation « de déclencher le remboursement anticipé de la TICPE dès le 1er janvier 2022 sur les consommations de carburant 2021 », indique Gérard Napias, président de la FNEDT. Le carburant compte parmi les trois postes de charge les plus élevés, avec le matériel et la main-d’œuvre. « La fluctuation de son coût ne peut pas être répercutée sur le prix des prestations déjà conclues », ajoute Gérard Napias. 8/

LE MAGAZINE / NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2021


NOUVELLE PAC

ADOBE STOCK

LUTTE CONTRE LE MAL-ÊTRE DES AGRICULTEURS

Le Parlement européen donne son feu vert

Présenté le 23 novembre au ministère de l’Agriculture, le plan d’action pour lutter contre la surmortalité par suicide dans le monde agricole est globalement salué. La FNSEA, JA, les Chambres et la MSA soulignent un certain nombre d’avancées. Pour Solidarités Paysans, en revanche, la question des responsabilités collectives des difficultés n’est pas réglée. Les organisations se félicitent des mesures destinées à créer les passerelles manquantes entre les différentes initiatives. « Il faut que dans chaque ferme de France, les agriculteurs sachent où s'adresser en cas de besoin », rappellent-elles, satisfaites également d’une remise en chantier de « ce qui ne marchait pas [simplification de l’aide à la relance de l’exploitation agricole Area, possibilité d’accompagnement devant les tribunaux des agriculteurs en procédure individuelle par des représentants associatifs et syndicaux…] » et du renforcement d’Agri’écoute.

Le Parlement européen a adopté le 23 novembre la nouvelle Politique agricole commune (Pac), destinée à « verdir » l’a griculture, malgré l’opposition des écologistes et d’une partie de la gauche qui ne la jugent pas à la hauteur des ambitions environnementales de l’UE. Les eurodéputés, réunis en session plénière à Strasbourg, se sont prononcés sur trois textes la régissant, approuvés respectivement à 452 voix (178 contre, 57 abstentions), 485 voix (142 contre et 61 abstentions) et 487 voix (130 contre et 71 abstentions). Le groupe des Verts a voté contre ces trois textes, de même qu’une partie des Sociaux-démocrates (S&D) et la majorité de la GUE (gauche radicale). Cette Pac s’appliquera à partir de janvier 2023.

ADOBE STOCK

UN PLAN D’ACTION GLOBALEMENT SALUÉ

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LE MAGAZINE / 9


REPÈRES Décryptage

ADOBE STOCK

Pour vendre à un bon prix, deux éléments-clés sont à considérer : les coûts de production de l’exploitation et les tendances du marché.

STRATÉGIE DE COMMERCIALISATION

Les conseils pour bien vendre sa récolte Bien vendre sa récolte ne s’improvise pas ! Calculer son coût de production, suivre les marchés, anticiper, s’organiser… le directeur de la start-up Captain Farmer, Sébastien Poncelet, liste les incontournables d’une commercialisation réussie.

1

Choisir qui commercialise Premier incontournable, selon Sébastien Poncelet, directeur de Captain Farmer : être au clair sur ses attentes et choisir son mode de commercialisation. Autrement dit, souhaitez-vous gérer vous-même la vente de la récolte ou préférez-vous déléguer cette tâche à votre coopérative ou négociant ? Vaut-il mieux vendre au prix de marché ou au prix moyen de 10 /

LE MAGAZINE / NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2021

campagne ? Si vous choisissez d’être acteur de votre commercialisation, « il faut s’en donner les moyens : un budget pour les outils d’aide à la décision, du temps, de l’information voire de l’abonnement pour être épaulé », indique Sébastien Poncelet.

2

Calculer ses coûts de production Connaître son coût de production est une étape cruciale

pour ixer ses objectifs de vente. Car « un bon prix, c’est un prix qui couvre toutes les charges et dégage un revenu minimum ! » relève Sébastien Poncelet. Le calculer peut se révéler ardu et nécessite parfois un appui. « En polyculture-élevage ou en cultures industrielles, entrer dans la comptabilité analytique peut s’avérer diicile, notamment pour savoir où afecter les charges de structure, par exemple », illustre-t-il.


Par LAURE SAUVAGE lsauvage@terre-net-media.f

4

Préparer et suivre rigoureusement Établir un plan de commercialisation est essentiel, c’està-dire déinir « quelle part on souhaite vendre avant la récolte, à la récolte, à l’automne et en deuxième partie de campagne. Sans oublier d’ajuster sa stratégie au il des ventes », détaille Sébastien Poncelet. Et pour cela, répondre aux questions suivantes est indispensable : - Combien ai-je vendu, combien me reste-t-il à vendre ? - Quel est mon taux de couverture ? - Suis-je en retard ou non dans mes ventes ? Le directeur argumente : « Entre le commerce international et la météo, le marché des grains est plein de hasards. On ne doit pas y ajouter le hasard d’une mauvaise organisation ou d’une impréparation ! Préparer toute sa commercialisation à travers un plan d’action permet de réagir très rapidement. »

5

Identifier les contraintes et s’y préparer « S’il y a des contraintes de trésorerie, des moments où il faut rentrer du cash pour payer les factures, c’est six mois avant qu’il faut le prévoir ! » exhorte l’analyste. Là aussi, il incite à l’anticipation et conseille d’établir

CE QU’ILS EN PENSENT

SÉBASTIEN PONCELET

Sébastien Poncelet, directeur de Captain Farmer

« Les repères volent en éclat cette année »

« Le calcul des coûts de production est d’autant plus important cette année que les repères volent en éclats avec l’explosion du prix de l’engrais et l’augmentation des autres postes de charges – main-d’œuvre, prix du matériel et du carburant. On approche souvent les coûts de production de façon empirique, en se disant “par rapport aux dernières années, je sais que je dois vendre à peu près à tant pour bien m’en sortir”. Mais quand tous les postes de charges bougent, les producteurs doivent mener un gros travail d’actualisation, reprendre la calculatrice, refaire leurs budgets, réévaluer leurs coûts de production pour se rendre compte de ce qu’est un bon prix de vente. »

Arnaud Petit, polyculteur-éleveur à Vançais (Deux-Sèvres) ARNAUD PETIT

3

Avoir une vision des tendances du marché Maîtriser la réalité économique de son exploitation n’est que le premier pilier, il faut l’associer au suivi des marchés. « Déclencher toutes ses ventes dès lors que l’on se dégage un revenu de base serait réducteur : on se coupe des hausses dans les années très haussières et on ne met pas d’argent de côté pour passer les années de crise où le coût de production n’est pas couvert », développe l’expert. Si l’actualité quotidienne des marchés a son intérêt, il insiste sur l’importance de l’expertise : « Pour réussir sa commercialisation, il faut un décryptage approfondi, des scénarios, des mises en perspective qui permettent de pondérer l’actualité et des avis sur les tendances de fond. »

« Vu le contexte, nous avons vendu à prix ferme »

« Nous avons produit cette année 352 t de blé, dont 30 % vendus avant la récolte à 170 €/t puis 180 €/t. Nous avons ensuite vendu 35 % post-récolte, à prix ferme vu le contexte, à 230 €/t. Ce qui m’a décidé à vendre à ce moment-là, c’est un léger repli des cours et l’inquiétude de ne pas savoir si les prix allaient se maintenir tout au long de la campagne. 35 % restent à commercialiser. Pour la récolte n+1, je garderai la même stratégie si le contexte reste à la hausse : profiter des prix. Si les tendances sont plus dans la moyenne ou incertaines, je repartirai sur une stratégie standard avec au moins une partie acompte, pour apporter de la trésorerie et pour sécuriser un prix minimal. »

Connaître son coût de production est une étape cruciale pour ixer ses objectifs de vente un plan de trésorerie en amont de la commercialisation, ainsi qu’un plan de logistique : « Si on produit 800 t de blé mais que la structure permet de n’en stocker que 500, il faut s’interroger six mois avant sur ce que vont devenir les 300 t restantes ! »

6

Connaître et maîtriser les outils à disposition Deux choix s’ofrent à vous si vous utilisez des outils de couverture pour les récoltes : se tourner vers ceux proposés par la coopérative ou s’ouvrir un compte « marché à terme » en propre. « Les options sont un levier très intéressant, à la fois en termes de performance et de sécurisation », note

Sébastien Poncelet. À condition de se poser en amont les bonnes questions : sais-je utiliser ces outils ? Comment puis-je y accéder ? Quel budget leur accorder ?

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Bien choisir ses partenaires commerciaux La relation commerciale avec ceux qui seront chargés d’écouler la marchandise doit être limpide, tant en termes de sécurité de paiement que de conditions de réception de la récolte (barèmes de réfaction, clauses contractuelles…). « N’oublions pas qu’un bon prix, c’est le prix auquel on est payé », conclut l’expert. ■ NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2021 /

LE MAGAZINE / 11


TENEZ-VOUS PRÊT Machinisme

Par SÉBASTIENPar DUQUEF NOM sduquef@terre-net-media.fr mail

MOISSONNEUSE-BATTEUSE

Bien l’hiverner et l’entretenir pour une moisson sans tracas En vidéo, les conseils de Frédéric Parfait, directeur technique de la Somat (réseau de concessions Massey Ferguson dans la Somme et l'Oise).

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Pour éviter la panne en pleine récolte, mieux vaut réviser sa machine en amont, durant la morte-saison, qui offre en outre des tarifs plus avantageux.

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Les meilleures technologies au service de la précision Avant d’hiverner ou de démarrer la nouvelle saison, la moissonneuse-batteuse doit avoir été nettoyée et révisée. Privilégiez l’hiver pour les interventions mécaniques et profitez des tarifs de morte-saison. Outre la facture qui diminue, c’est une solution intéressante pour récolter sans embûche.

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Machine rangée sale = nid à rongeurs Avant de penser mécanique, bien nettoyer l’équipement demeure indispensable. Première chose à supprimer : la poussière et le grain restés dans les recoins. Toutes les trappes doivent être ouvertes. Un compresseur de chantier permettra de souler les dépôts de façon optimale. La taille des engins actuels impose d’en avoir un sous le pied et ce type de matériel est accessible en location pour un budget raisonnable. Votre machine appréciera à coup sûr de ne pas se transformer en garde-manger ou en nid à rongeurs, attirés par la germination des résidus de récolte… Votre facture, par ailleurs, ne s’en portera que mieux. Imaginez, une fois le stock alimentaire épuisé, les bestioles qui s’attaquent au circuit électronique ! À ce sujet, débrancher la batterie est conseillé, ain d’éviter tout court-circuit. Proitez-en pour la stocker dans un local tempéré, elle se conservera d’autant mieux. Elle peut également être raccordée à un dispositif de maintien de charge

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ien que la moisson semble encore loin, il est temps de penser à la révision et de proiter de la période plus creuse pour bénéficier des conditions de morte-saison. En efet, ceux qui conient l’entretien de leur belle aux ateliers de la concession ont avantage à le faire au moment où ils sont moins remplis. L’heure de main-d’œuvre est souvent moins chère, les mécaniciens souhaitant lisser leurs pics d’activité. Résultat : moins de stress et une facture plus légère, d’autant que les constructeurs aichent aussi des rabais sur les pièces détachées, ce qui leur évite d’être en lux tendu quelques semaines avant le début de la moisson. « Qu’il s’agisse de couper, battre ou séparer la paille du grain et nettoyer celui-ci… chaque étape est importante alors mieux vaut ne rien négliger et contrôler chaque organe de votre machine. Il y va de son eicacité et autant dire que vu le montant de l’investissement pour s’offrir une moissonneuse-batteuse, mieux vaut ne pas réduire son débit de chantier ni mettre la sécurité des opérateurs en danger », indique Frédéric Parfait, directeur technique de la Somat, réseau de concessions Massey Ferguson dans la Somme et l'Oise.


TENEZ-VOUS PRÊT Machinisme pour éviter une mauvaise surprise lors de la remise en service. Un bon nettoyage en fin de campagne permet en outre de détecter d’éventuels défauts masqués par la saleté. Réviser l’hiver pour récolter sans incident Certains constructeurs affirment que 95 % des outils révisés l’hiver gèrent la récolte sans incident. Avant la reprise, prévoyez une journée de préparation. Après le remisage, les moissonneuses-batteuses doivent faire l’objet de vérifications minutieuses et de réglages de base – retendre les courroies, graisser les roulements, remplacer le filtre à air,

vidanger l’huile moteur… Un conseil : lors du graissage, si vous remarquez un graisseur plus difficile à remplir, démontez-le, car il est probablement bouché. En clair, même si la moissonneuse-batteuse n’est pas l’équipement qui tourne le plus parmi ceux du parc matériels, elle travaille le plus souvent en conditions extrêmes (poussières, chaleur…), alors ne rien négliger reste la meilleure assurance pour une récolte sereine. Pensez, notamment, à nettoyer le filtre à air du moteur. Objectif : éviter l’accumulation de poussières et de fragments de paille. S’il est trop sale, remplacez-le. Toujours côté filtre,

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Après avoir éliminé toute trace de paille, de poussière et de grain, ouvrez les trappes pour l’hivernage de la machine.

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L’état des poulies et des courroies doit être scruté minutieusement, ainsi que la tension de ces dernières.

celui de l’habitacle joue un rôle important question confort et évite à la climatisation de surchauffer. Côté moteur, vérifiez si la vidange doit être faite. Mieux vaut l’anticiper pour ne pas devoir stopper l’engin en plein rush. Autre organe

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Avant d’être mise au repos, la moissonneuse-batteuse doit être vidée complètement. Les techniciens conseillent d’ouvrir toutes les trappes (pied d’élévateur, bac à pierres, vis à grains et à otons…) puis de faire tourner l’engin. La plupart du grain restant devrait s’échapper. Faire varier la vitesse de rotation des éléments facilitera l’opération. Pour le soufflage, mieux vaut intervenir de haut en bas, en démarrant par le compartiment moteur et la trémie. Au préalable, les grilles de la table de nettoyage auront été démontées, afin de permettre de descendre souffler la zone à l’aide d’un compresseur de chantier. Songez aussi à nettoyer derrière les variateurs. La poussière s’y accumule et risque de gêner l’ouverture/fermeture complète du dispositif. Surtout, évitez un nettoyage à l’eau avant l’hiver, et encore plus au jet à haute pression. Autre outil indispensable : la pompe à graisse. Avant une longue période d’inactivité, graisser les arbres est important. Une fois le tour effectué, pensez à remettre la machine en route et à actionner tous les organes afin de bien répartir la substance. Demandez à une autre personne de vous aider à faire le tour pour écouter si des sons suspects existent. Remettre l’engin au ralenti permettra de bien localiser l’origine d’un bruit éventuel. Si besoin, contactez le concessionnaire de la marque pour un diagnostic approfondi.

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Nettoyer sa machine pour éviter qu’elle se transforme en gardemanger ou en nid à rongeurs… c’est sûr, elle appréciera ! à surveiller : le radiateur. Il doit rester propre pour que la température du moteur ne grimpe pas. Contrôler l’intérieur de la machine Pour contrôler l’intérieur de la machine, démontez les grilles et ouvrez toutes les trappes de visite. L’accès en sera facilité. Certains agriculteurs séparent carrément le convoyeur du reste de l’engin. Côté batteur, les battes sont à vériier, et à remplacer en cas d’usure trop prononcée (toujours par paire). Le batteur est un organe équilibré. Pour préserver sa durée de vie, contrôlez la présence des cales d’équilibrage. S’il en manque, faites calibrer le dispositif par un spécialiste. Côté variateurs, même chose. Assurez-vous de leur bon fonctionnement pour éviter les mauvaises surprises le jour J. La tension des courroies et des chaînes doit être correcte. Ni bridées, ni trop lâches ! En cas d’usure, procédez aussitôt à leur remplacement. Lubriiez les chaînes pour préserver leur longévité et empêcher qu’elles grippent. Bien souvent, les poulies constituent des nids à poussière qu’il faut nettoyer quotidiennement ain de limiter le risque d’incendie. 16 /

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Contrôler le serrage des roues au moins une fois par an et quelques heures après chaque démontage est important.

Proitez-en pour vous assurer de la présence d’un extincteur. Un hors d’usage ne vous sera d’aucune utilité en cas de départ de feu ! Il doit donc être régulièrement contrôlé par un spécialiste. Faire remplir la cuve de GNR Pour que la moissonneuse-batteuse ne vous fasse pas le coup de la panne au moment le plus inopportun, pensez à faire le plein de GNR (gazole non routier). Proitez-en aussi pour graisser et huiler les éléments qui le nécessitent. Le temps de travail est un des indicateurs permettant de savoir quand entretenir les diférents composants. Plus celui-ci augmente, plus il y aura de vériications, de nettoyage, de lubriications de certaines pièces (charnières, verrou, axes, raccords…) et de changements à efectuer. Pour savoir quand réaliser l’entretien et dans quelles conditions, référez-vous au manuel fournit par le constructeur. Diférents organes sont à protéger, comme les couteaux, les doigts du rabatteur ou encore les chaînes. Pour les raccords électriques, des produits spéciaux de protection existent. Quant aux


articulations du hache-paille, elles doivent être graissées. Sont à entretenir également les cosses, qui doivent être enduites de vaseline pour un contact optimal. Vérifier le serrage des roues L’entretien de votre moissonneuse-batteuse n’est donc pas à faire au hasard, le check-up doit être complet et un nouveau nettoyage pourra s’avérer nécessaire la moisson venue. En outre, chaque jour, soulage, graissage et vérification de la pression des pneus et de l’état des chaînes et pignons devront se retrouver au programme. Au niveau des roues, autre point important : le contrôle du serrage des goujons. Aucune pièce ne doit être négligée. Faites également tourner le batteur, cela permettra de voir comment il fonctionne et de détecter d’éventuelles anomalies. Le b.a.-ba : vériier les niveaux de luide (huile moteur, huile hydraulique, liquide de refroidissement…). N’oubliez pas de contrôler aussi la barre de coupe. Des sections peuvent avoir été cassées la saison précédente, elles devront être remplacées.

Penser à l’éclairage En ce qui concerne l’éclairage, il est conseillé de vériier chaque feu. Tous sont importants. Non seulement pour bien voir lorsqu’on travaille de nuit, mais aussi pour circuler sur route sans problème. Commencez par transformer l’engin en « sapin de noël », vous repérerez plus aisément les ampoules défectueuses. Toujours côté confort, si vous préférez ne pas croupir sous la chaleur dans la cabine, le contrôle du circuit de climatisation peut s’avérer chose utile. Prévoir le nettoyage complet. Pour finir, ajoutons que le type de local où votre moissonneuse-batteuse est stockée joue un rôle important, il est préférable qu’il soit le plus possible protégé de la pluie. Entretenir son moteur Entretenir le moteur est primordial pour conserver ses performances. Les motorisations ont gagné en iabilité… à condition de respecter les contrôles réguliers. La lubriication fait partie des points primordiaux. Si l’huile sert à limiter les frottements

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D’après deux sondages réalisés sur Terrenet, plus de 47 % des agriculteurs sont propriétaires et 6,4 % copropriétaires de leur moissonneuse-batteuse, et l’amortissent totalement avant de réinvestir. Les exploitants non-propriétaires font appel en grande partie à des entrepreneurs. Dans un autre sondage, 44,1 % des exploitants propriétaires conservent leur machine plus de dix ans et 15 % entre cinq et dix ans. Un amortissement total – sept ans en moyenne – est donc privilégié avant de réinvestir. Seulement 3 % réinvestissent entre la deuxième et la cinquième année de récolte, et 2,1 % tous les deux ans, voire moins.

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TENEZ-VOUS PRÊT Machinisme

La maintenance prédictive s’appuie sur les données des capteurs connectés pour détecter une anomalie avant que l’engin soit en panne. Ce qui limite le coût de l’intervention.

entre les organes, elle assure aussi deux autres rôles : le refroidissement et le nettoyage du moteur. Deux tâches qu’elle accomplira avec moins d’eicacité au fur et à mesure que son âge avancera. D’où la nécessité de respecter les périodicités de vidange. D’autant que plus les moteurs sont vieux, plus la fonction de nettoyage s’avère essentielle, car les particules de métal et autres suies à éliminer deviennent nombreuses. En ce qui concerne le refroidissement, l’objectif est de limiter l’échaufement du moteur à des températures qui ne l’endommageront pas. Le maintien à une valeur optimale est gage de longévité. Surveillez le niveau du liquide de refroidissement, sans oublier de contrôler au passage l’absence de fuite sur le circuit, qui, naturellement, diminuerait la capacité de refroidissement. Avec le temps, le liquide va se souiller. D’où la nécessité de le vidanger tous les deux ans environ. Avant l’hiver, vériier la concentration du luide semble judicieux, elle indique son pouvoir antigel. Autre point à contrôler : l’alimentation en carburant et en air. Les iltres doivent être propres et changés régulièrement. Ils peuvent causer une perte de puissance allant de 10 à 20 %. Démonter le 18 /

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MAINTENANCE PRÉDICTIVE, QUÈSACO ? La maintenance prédictive, ou maintenance prévisionnelle, se base sur les faits ainsi que sur une observation méthodique et assidue des équipements et de leurs données. En surveillant et en analysant l’évolution d’une machine ou d’un composant, il est possible d’anticiper et de programmer une intervention au moment le plus approprié : ni trop tôt (pour réduire les coûts), ni trop tard (pour éviter les pannes). Si certaines méthodes nécessitant l’intervention et l’expertise de l’homme sont utilisées depuis longtemps, l’arrivée des capteurs connectés a amplifié le développement de la maintenance prévisionnelle. Les capteurs des machines transmettent les informations directement sur l’ordinateur du concessionnaire du moment que l’agriculteur donne son accord. Celui-ci détecte donc une usure anormale et peut intervenir avant la panne.

iltre à air et le tapoter ou le souler de l’intérieur vers l’extérieur ne prend que quelques minutes… et aussitôt, la consommation de carburant diminuera ! Les performances du circuit d’injection peuvent également être vériiées. Évidemment, l’exercice demande des compétences particulières, donc laissez faire un professionnel ! Si le iltre à carburant s’encrasse régulièrement, vidanger le circuit est peut-être nécessaire, les dépôts contenus dans le gazole inissant par s’accumuler. ■


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Les robots trouveront-ils une place dans les exploitations céréalières ? Qu’ils s’appellent Senti V, Robotti ou AgBot, ils ont constitué l’une des attractions majeures lors du dernier salon Innov-Agri. Les robots ont pour mission d’aider le chef d’exploitation dans ses prises de décision et surtout, d’alléger son travail. Mais des freins subsistent avant qu’ils n’investissent les fermes…

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e plus petit des robots en démonstration à Innov-Agri s’appelait « Senti V ». Une étrange bestiole de 15 kg et 50 cm de large, munie de deux caméras et deux grandes roues constituées de douze bâtons métalliques. Son travail consiste à arpenter la parcelle, la scanner et repérer la présence d’insectes, d’adventices ou de maladies pour créer une carte intraparcellaire géolocalisant les bio-agresseurs. Sans oublier de suivre les besoins nutritionnels et hydriques de la culture, et d’évaluer le potentiel de rendement ; des informations indispensables pour diagnostiquer précocement les maladies et ainsi localiser les interventions. Senti V peut parcourir jusqu’à 20 ha/jour grâce à son autonomie de dix heures,

selon Meropy, la start-up grenobloise qui l’a conçu. Sur du blé, l’engin doit arpenter la parcelle tous les cinq à dix jours jusqu’à ce que le blé soit au stade cassant. Bref, de quoi séduire les agriculteurs, mais pas certain que pour 5 000 €/an, beaucoup d’exploitations sautent le pas… Les clients devraient plutôt être les entreprises de travaux agricoles (ETA), les coops et les structures expérimentales. Précis au centimètre L’A gBot est sans doute celui qui offre le plus de quoi faire rêver. Ce petit tracteur autonome à chenilles, guidé par GPS RTK, promet de réaliser tous les travaux du sol à précision centimétrique. Il sufit d’y atteler un outil compatible Isobus. À la livraison, le constructeur paramètre

ANTOINE HUMEAU

Le coût des machines autonomes constitue le principal frein à leur développement. Cet AgBot de la start-up AgXeed sera commercialisé autour de 250 000 €.


170 000 € le porte-outil Autre porte-outil autonome : le Robotti, développé par le Danois AgroIntelli. Il promet les mêmes services que le précédent robot, à l’exception du labour et de la pulvérisation. L’engin bénéficie d’un moteur de chaque côté, pour permettre d’atteler l’outil au centre. Côté autonomie, le constructeur annonce entre seize

MEROPY

Senti V promet gain de temps et aide à la décision au chef d’exploitation. Il arpente les parcelles pour y détecter tous les pathogènes et permettre à l’agriculteur d’intervenir plus rapidement.

Robotti, déjà commercialisé, limite le tassement du sol grâce à son poids modeste. Il peut travailler pendant 16 à 20 h en autonomie grâce à sa faible consommation de carburant.

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les données parcellaires (périmètre, obstacles) et l’a griculteur n’a plus qu’à lui indiquer la tâche à efectuer. À 10 km/h, le robot enchaîne jusqu’à 50 ha par jour. Son réservoir contient 350 L de carburant, soit une autonomie de vingt heures à 70 % de sa puissance moteur. La marque, AgXeed (Pays-Bas), vise plutôt les exploitations céréalières de plus de 250 ha et les exploitations bio produisant des cultures à haute valeur ajoutée. Pour l’heure, seul le prototype existe, mais la version commerciale devrait être proposée dans les prochains mois, autour de 250 000 €. Sous le capot, les 160 ch suiront-ils pour des travaux tels que le labour ? Des essais devraient être menés pour vériier si ses capacités permettent de labourer en bonnes conditions. Autre bémol : impossible de circuler sur la route, il faut le transporter d’une parcelle à l’autre grâce à un tracteur classique.

Impossible de circuler sur la route, un tracteur classique est nécessaire

et vingt heures. Avantage : sa répartition des charges qui limite le tassement du sol et son poids cinq fois inférieur à celui d’un modèle traditionnel. Le Robotti est déjà commercialisé et 17 unités ont été vendues en Europe. Mais son prix de 170 000 € pourrait être dissuasif… Autre frein : la réglementation. Actuellement, travailler au champ en autonomie est possible, mais les fabricants préconisent la présence d’un opérateur à proximité. La directive machine est en cours de toilettage et certains craignent que sa prochaine version n’impose la présence obligatoire à proximité d’un engin pour intervenir à tout moment. Le robot perdrait alors tout son intérêt. Comme pour la voiture autonome, la question de la sécurité n’est pas anodine. « En l’état actuel, impossible de garantir que le robot évite un accident, admet l’enseignant-chercheur en agronomie Davide Rizzo. Mais ce n’est que le début de la robotique. » Sans compter que pour convaincre les agriculteurs, il faudra des références agronomiques précises et des indicateurs sur le retour sur investissement. Sans négliger la partie SAV. « Le maillage territorial devra être aussi dense que pour les autres matériels et des techniciens spéciiques devront être recrutés », ajoute Davide Rizzo. ■ NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2021 /

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Réduire les traitements fongicides de synthèse c’est possible, et c’est même nécessaire si l’on veut préserver leur eicacité, car des souches résistantes apparaissent dès lors qu’on en emploie un eicace. La solution pour y parvenir : combiner de multiples leviers.

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DOSSIER

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FONGICIDES

COMBINER LES LEVIERS POUR OPTIMISER L’EFFICACITÉ DES PRODUITS


DOSSIER FONGICIDES

Par ANTOINE HUMEAU redaction@terre-net-media.fr

C

ette année, le nombre de passages fongicides sur céréales – 1,9 en moyenne en France – était l’un des plus bas des quinze dernières années. Les chifres présentés début novembre par Arvalis-Institut du végétal, qui rassemblent les résultats des 23 partenaires du réseau Performance, montrent aussi que « la progression de la résistance des souches de champignons aux fongicides invite plus que jamais à combiner tous les leviers » : agronomie, génétique, outils d’aide à la décision, alternance de produits et biocontrôle. En efet, dès lors que la pression fongicide est eicace, des mutations génétiques peuvent être sélectionnées. Et « lorsque cette pression afecte les molécules agissant sur un seul site d’action exprimé par un seul gène, des souches résistantes peuvent apparaître », explique Jérôme hibierge, ingénieur en protection intégrée des cultures chez Arvalis-Institut du végétal. En clair, utiliser de façon répétée et intensive la même substance conduit à sélectionner des maladies et organismes qui acceptent cette pression et donc à développer la résistance. Dans une note commune, l’Inrae, Arvalis-Institut du végétal et l’Anses ont dressé un état des lieux des résistances actuelles. Deux éléments ressortent. D’une part, une baisse des phénotypes de type TriMR, c’est-à-dire des souches moyennement résistantes aux triazoles. D’autre part, une progression continue des TriHR, c’est-à-dire des souches devenues très résistantes à au moins un triazole. Cette hausse est continue depuis plus de dix ans que ces souches sont recherchées. On observe également une progression des souches CarR, résistant spéciiquement aux SDHI, depuis qu’elles ont été détectées il y a quatre ans. Parmi elles, certaines sont hautement résistantes à ces substances fongicides, elles ont été discriminées par une dose de produit plus importante. Mesures prophylactiques Éviter l’apparition de souches résistantes aux maladies, c’est là l’une des principales raisons de réduire l’IFT. « Les méthodes de lutte sont encore

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La réduction des traitements doit s’envisager par la combinaison de multiples leviers : rotations, choix variétal, observations…

efficaces, mais il convient d’a lterner différents modes d’action et matières actives au il des protections pour ne pas exercer une sélection unique », suggère l’ingénieur d’Arvalis-Institut du végétal. Il faut aussi combiner, au sein d’une même date d’intervention et au cours du cycle de la céréale, des molécules ayant des modes d’action diférents. Protéger sa culture doit s’appréhender en commençant par des mesures prophylactiques, visant à limiter l’impact des maladies. Cela passe d’a bord par un choix génétique. Il s’a git d’opter pour des variétés peu sensibles aux maladies fongiques en priorisant la tolérance aux maladies ayant le plus d’impact sur le rendement ou sur la qualité sanitaire. Des variétés résistantes à la septoriose existent, elles sont de plus en plus utilisées, atteignant 60 % des surfaces actuelles. Celles notées 6,5 ou plus par Arvalis-Institut du végétal permettent de se passer de protection au T1. Un bémol toutefois : trois grandes variétés résistantes représentent à elles seules un tiers du marché. « Le souci est donc de préserver la tolérance de ces variétés et de contrer l’émergence de maladies résistantes », signale Jérôme hibierge. Par ailleurs, les variétés résistant à plusieurs maladies à la fois sont beaucoup plus rares. « Il faut préserver la résistance variétale, reprend-il. On connaît par exemple des cas de contournement de résistance par des races de rouille qui se sont à


BENOÎT FOUCAULT

L'AVIS DE L'EXPERT

Benoît Foucault, technicien à la chambre d’agriculture des Pays de la Loire et animateur d’un groupe Dephy

ANTOINE HUMEAU

« Savoir identiier les maladies, ne pas s’inquiéter à la moindre tache »

Nouvel ARTEC

En neuf ans, les agriculteurs du groupe Dephy qu’encadre Benoît Foucault ont réduit leur IFT de 30 % environ et ne traitent qu’à 53 % de la dose indiquée. En fongicides, l’indice est passé de 1,43 à 0,69. Premier levier activé : la place de la céréale dans la rotation. « Changer les précédents avant les blés peut réduire la pression des maladies », constate Benoît Foucault. Les agriculteurs, ici, sont en polyculture-élevage, ce qui leur offre plus de possibilités de diversification. Autre levier activé : le choix des variétés. « Une fois qu’on a choisi une variété résistante – Absalon ou Fructidor le plus souvent –, il faut faire confiance et donc ne pas sortir le pulvé à la moindre alerte. Le blé se défend. S’il y a 15 % ou 20 % de taches, on ne traite en général qu’une seule fois, au stade de la dernière feuille étalée, indique l’ingénieur agronome. Il faut aller voir ses champs et savoir identifier les maladies, c’est essentiel. »

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DOSSIER

ANTOINE HUMEAU

FONGICIDES

adaptées. » Apprendre à protéger les gènes de résistance est donc essentiel pour maintenir le cap vers moins de fongicides. Dates de semis Autres mesures prophylactiques : les dates de semis et les durées de rotation. L’agriculteur doit s’adapter à des dates de semis un peu étalées, selon le moment où ses terres sont libérées pour y implanter ses céréales. Ce qui peut décaler le cycle de la céréale et limiter l’impact, la nuisibilité voire l’installation de la maladie. « Sur des variétés sensibles, la maladie peut être moins importante en décalant la date de semis, mais ce qui est plus problématique, c’est que ce décalage, eicace dans certaines situations, peut diminuer le potentiel de rendement de la parcelle », nuance Jérôme hibierge. Arvalis-Institut du végétal l’a testé sur trois sites. Avec une date de semis décalée de trente jours, la perte de rendement à la récolte s’établissait à quatre quintaux (101 vs 105). Ce levier doit donc être utilisé avec précaution. Par ailleurs, diversifier autant que possible les variétés à l’échelle de l’exploitation, de la microrégion et d’une année sur l’autre est important. Ceci ain de « favoriser la durabilité des résistances génétiques et opposer des barrières à la dispersion des résistances aux fongicides ». Le choix doit se faire aussi en fonction des débouchés (panification, alimentation du bétail…). Les mesures prophylactiques passent également, lorsque c’est possible, par des pratiques de 26 /

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Décaler les dates de semis sur l’exploitation peut limiter l’impact, la nuisibilité voire l’installation de la maladie. Attention, toutefois, aux éventuelles pertes de rendement.

destruction de l’inoculum maladie, par de l’enfouissement de résidus. Une fois ces mesures prises, la protection passe par une méthode de diagnostic pour observer la pression résiduelle des bioagresseurs sur les cultures et proportionner du biocontrôle. Du nouveau en biocontrôle Les solutions de biocontrôle se comptaient jusque-là sur les doigts d’une seule main. Désormais, une nouvelle alternative à la chimie émerge, le phosphonate de potassium, pour lutter contre la septoriose. Il vient d’obtenir son AMM et sera tout prochainement commercialisé sous le nom de « Pygmalion » par la société De Sangosse. Il revendique une double activité d’efet direct sur la maladie et d’induction via la plante d’un mécanisme à

50 %

En 2020, l’Europe a décidé de frapper fort et de viser une réduction de 50 % de l’utilisation et du risque de pesticides d’ici à 2030. L’agriculture biologique devrait représenter 25 % des terres cultivées, contre 7,5 % en 2018. La diminution drastique du recours aux produits phytosanitaires est donc au programme. De quoi faire rêver le consommateur soucieux de sa santé. Côté industriels et agriculteurs, la filière s’organise pour trouver des alternatives sans diminuer la quantité de nourriture.


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* Enquête réalisée en juin 2021 auprès de 121 agriculteurs utilisateurs de REVYSTAR® XL BASF France SAS - Division Agro – 21, chemin de la Sauvegarde – 69134 Ecully Cedex. Agrément n° IF02022 - Distribution de produits phytopharmaceutiques à des utilisateurs professionnels. Revystar® XL : AMM n° 2190686. Composition : 100 g/L méfentrifluconazole (nom d’usage : Revysol®) + 50 g/L fluxapyroxad (nom d’usage Xemium®). Détenteur d’homologation : BASF. ® Marque déposée BASF. Avant toute utilisation, assurez-vous que celle-ci est indispensable. Privilégiez chaque fois que possible les méthodes alternatives et les produits présentant le risque le plus faible pour la santé humaine et animale et pour l’environnement, conformément aux principes de la protection intégrée, consultez http://agriculture.gouv.fr/ecophyto. Usages, doses conditions et restrictions d’emploi : se référer à l’étiquette du produit et/ou www.agro.basf.fr et/ou www.phytodata.com. Septembre 2021.

Revystar® XL : SGH07, SGH09 - ATTENTION - H302 : Nocif en cas d’ingestion - H315 : Provoque une irritation cutanée - H317 : Peut provoquer une allergie cutanée - H319 : Provoque une sévère irritation des yeux - H332 : Nocif par inhalation - H335 : Peut irriter les voies respiratoires - H362 : Peut être nocif pour les bébés nourris au lait maternel - H411 : Toxique pour les organismes aquatiques, entraîne des effets néfastes à long terme - EUH401 : Respectez les instructions d’utilisation pour éviter les risques pour la santé humaine et l’environnement.


DOSSIER FONGICIDES

« Lorsque la pression fongicide afecte les molécules agissant sur un seul site d’action exprimé par un seul gène, des souches résistantes peuvent apparaître » JÉRÔME THIBIERGE, ingénieur en protection intégrée des cultures chez Arvalis-Institut du végétal

de défense à la maladie. Il pourra notamment se positionner en premier passage, sur des situations nécessitant d’intervenir tôt mais plutôt sur des variétés assez résistantes. Il devrait se combiner à du soufre, mais « rien n’empêchera de l’associer également à un composant chimique, s’il le fallait », précise l’expert d’Arvalis-Institut du végétal. Il s’utilisera à 2 L/ha et pourrait être commercialisé à un prix se situant autour de 20 à 25 €/ha. Le succès de ce produit reposera sur l’équilibre entre son coût et son eicacité. « Il a une place sur le marché à se trouver, il a un rôle à jouer, il faut l’encourager », estime Jérôme hibierge. En dehors du phosphonate de potassium, les solutions de biocontrôle (substances naturelles d’origine minérale ou animale, métabolites ou inoculum de microorganismes) semblent rencontrer

Choisir des variétés peu sensibles aux maladies doit se faire en priorisant la résistance aux maladies ayant le plus d’impact sur le rendement ou sur la qualité sanitaire, ou permettant de réduire l’usage de fongicides.

L'AVIS DE L'AGRICULTEUR

SYLVAIN TABART

Sylvain Tabart, agriculteur en polycultureélevage à Arzal (56)

« C’est possible de faire du sans fongi »

La diminution des traitements fongicides a été progressive, au Gaec du Pont-Milain. « Au départ c’était deux traitements, maintenant, c’est un seul voire pas du tout s’il n’y a pas de pression », indique Sylvain Tabart, agriculteur en polyculture-élevage. Il se dit que « c’est possible de faire du sans fongi. » Quand il traite, c’est tôt le matin, sans aucun vent, sans rosée et sans se précipiter. « La dernière feuille étalée doit être sur l’ensemble des plants », précise-t-il. Ce qui l’a surtout fait progresser, c’est le choix variétal. Il opte pour des variétés résistantes à la septoriose « et si possible à la rouille jaune ». Les semis n’ont pas lieu avant le 20 octobre. « On essaye de différer autant que possible pour avoir une levée plus tardive et réduire les risques, dans l’idéal, si le tracteur peut passer, on sème entre le 5 et le 10 novembre. Quand on réduit les doses, il faut toujours être vigilant sur l’état sanitaire de la plante, cela demande d’être attentif », prévient l’agriculteur breton, qui veille aussi à ce que ses rendements ne déclinent pas.

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LE MAGAZINE / NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2021

un succès mitigé. « Le bilan oblige à reconnaître que le passage au champ représente un cap diicile pour les solutions de biocontrôle », euphémise Arvalis-Institut du végétal, qui a testé 66 formulations au cours des cinq dernières années. Des traitements chimiques seulement si nécessaire Lorsque la lutte avec des méthodes conventionnelles est nécessaire, utiliser les matières actives ayant le moins d’efets non intentionnels s’avère souhaitable. Le nombre d’applications avec des substances actives de la même famille au cours d’une même campagne doit être limité, et le cumule de deux traitements avec la même molécule, évité. L’utilisation des inhibiteurs de la succinate de déshydrogénase (SDHI) et des inhibiteurs de cytochrome b, notamment, doit être restreinte à une seule application par campagne, sur blé comme sur orge. Les modes d’action doivent également être diversiiés en alternant ou associant les substances actives dans les programmes de traitement. Lorsque c’est possible et utile, recourir, par exemple, aux fongicides multisites (soufre, folpel), moins susceptibles de sélectionner des populations résistantes, en particulier sur la septoriose. Arvalis-Institut du végétal a comparé diférentes stratégies de protection des cultures. « Nous sommes convaincus que l’on pourra d’autant mieux se dispenser des premières interventions que l’on disposera de solutions eicaces sur le T2 permettant de


ANTOINE HUMEAU

maîtriser un faible niveau de maladies que l’on aurait éventuellement laissées s’installer », résume Jérôme hibierge. Les interventions doivent être positionnées en fonction du développement des maladies. Les agriculteurs adaptent en général leurs pratiques au contexte de l’année. C’est ce qui ressort des panels ou des enquêtes de cultures. « Ils proportionnent leur protection fongicide à la pression qu’ils pressentent par l’observation de leurs cultures ou le contexte météo », remarque l’ingénieur spécialiste des maladies des céréales à paille. Moins traiter, c’est conforter sa marge Dans le Morbihan, Clarisse Boisselie, ingénieur à la chambre d’agriculture de Bretagne, anime un groupe Dephy ferme Écophyto d’une douzaine d’éleveurs. Ils ont des surfaces de 60 à 200 ha et, en douze ans, les progrès ont été signiicatifs. La réduction d’IFT hors herbicides atteint 70 % en moyenne et plusieurs membres font désormais parfois des impasses sur certaines cultures. « À chacun sa stratégie et ses objectifs, mais les impasses ne se décrètent pas, met en garde la technicienne. Il faut s’y préparer à

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DOSSIER FONGICIDES VRAI ou FAUX ➜ Le mancozèbe est la matière active la plus utilisée en France. FAUX Le mancozèbe, fongicide utilisé principalement pour lutter contre le mildiou (sur le blé, les pommes de terre…), est la troisième substance active la plus utilisée dans l’UE, derrière le glyphosate et le prosulfocarbe. ➜ En 2019, l’Anses a identifié l’époxiconazole comme un perturbateur endocrinien. VRAI L’époxiconazole est une substance active fongicide qui était utilisée sur une part importante des surfaces cultivées en France, notamment en traitement des betteraves et des parties aériennes des céréales.

ANTOINE HUMEAU

➜ Le phosphonate de potassium est considéré comme une solution de biocontrôle. VRAI La substance d’origine naturelle vient d’obtenir son AMM en France pour lutter contre la septoriose du blé et le mildiou de la pomme de terre. Sur blé, là où un T1 est nécessaire, et sur variétés résistantes à la rouille jaune, elle permet d’envisager sereinement, en association avec du soufre, un T1 100 % biocontrôle.

sur le long terme, démarrer la réduction pas à pas et activer les diférents leviers pour assurer un système robuste. » Il faut également se ixer des objectifs et adapter sa stratégie en fonction. Ces objectifs peuvent être le rendement (ici, globalement, ils n’ont pas décroché), le volume ou encore les marges. Moins traiter, c’est souvent conforter sa marge. « Lorsque l’agriculteur n’a pas de maladie qui se déclare, c’est très vraisemblablement là qu’il va accéder à des rendements élevés avec des coûts de protection les plus faibles et donc, par voie de conséquence, dégager les meilleurs revenus, estime Jérôme Thibierge. La marge brute sous-tend à bien proportionner l’usage de fongicides. » De moins en moins de molécules Diversiier les solutions vise à minimiser les risques de développement de résistance, mais c’est aussi l’occasion de se préparer à la disparition de certaines molécules. Face aux exigences de santé et 30 /

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Blé traité au phosphonate de potassium. La solution de biocontrôle vient d’être homologuée pour lutter contre la septoriose et pourra se positionner en premier passage, en alternative à la chimie.

➜ Pour éviter le contournement d’une résistance, il convient d’actionner différents leviers. VRAI Les chiffres diffusés par Arvalis-Institut du végétal montrent que la progression de la résistance des souches de champignons aux fongicides invite à combiner tous les leviers : agronomie, génétique, outils d’aide à la décision, alternance de produits et biocontrôle.

d’environnement, les critères d’innocuité des produits sont pris en compte au moment de l’AMM. Or, celle-ci a une durée de validité limitée et n’est pas renouvelée pour certains fongicides. Deux substances actives sont par exemple interdites depuis cette année : le mancozèbe (troisième substance active la plus utilisée après le glyphosate et le prosulfocarbe) et le thiophanate-methyle. En 2022, deux autres arrivent au terme de leur autorisation, le cyproconazole (premier semestre) et le prochloraze ( in d’année). Cela pourrait limiter le choix d’alternance et de mixage les solutions. En 2023, le tébuconazole sera sur la sellette du renouvellement. Le rythme d’apparition de nouvelles substances actives est inférieur à celui des interdictions. « Lorsqu’on cherche à alterner les matières actives et à les diversiier pour échapper à la sélection de souches de variétés résistantes, le choix des possibles se réduit », observe Jérôme hibierge. ■


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PARTAGE D'EXPÉRIENCE Culture

Par ANTOINE HUMEAU Par NOM redaction@terre-net-media.fr mail

GÉNÉTIQUE

Comment le maïs est-il devenu une plante star ?

Davantage d’explications dans la vidéo du CNRS. 32 /

LE MAGAZINE / NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2021

ADOBE STOCK

Depuis une trentaine d’années, les progrès génétiques en maïs ont permis de gagner annuellement plus d’un quintal par hectare. Face au changement climatique, la recherche a désormais de nouveaux défis : stabilité des rendements, tolérance aux températures extrêmes, valorisation de l’azote et vigueur au départ.


C

à l’Union française des semenciers (UFS). Cela montre l’extraordinaire évolution à la fois en matière de rendement et de résistance aux stress hydrique et thermique. » Alain Charcosset constate pour sa part : « En conditions de stress hydrique, le diférentiel de rendement entre les variétés d’aujourd’hui et celles d’il y a vingt ans est du même ordre qu’en conditions optimales. » Les progrès génétiques se sont également traduits par une meilleure tolérance aux maladies. Xavier hévenot salue notamment « l’énorme travail réalisé depuis vingt ans » sur la résistance à l’helminthosporiose. « Les utilisations de fongicides sont devenues exceptionnelles grâce au gain génétique, indique-t-il. Le maïs est l’espèce qui a le plus faible IFT en grandes cultures. »

ette année, sur ses parcelles non irriguées de CastaignosSouslens (Landes), Daniel Peyraube a « dépassé les 120125 q ». Rien à voir avec ce que faisait son père. « Quand il atteignait les 85-90 q, c’était déjà le bout du monde ! Il n’a jamais fait 100 q ! » assure le président de l’Association générale des producteurs de maïs (AGPM). La génétique y est pour beaucoup. La hausse des rendements est d’ailleurs le principal objectif des sélectionneurs. Alors que la progression du rendement national tend à se tasser depuis les années 2000, le progrès génétique sur ce caractère reste soutenu, avec des pentes de 1 à 1,4 q/ha/an en maïs grain et 0,13 à 0,18 t/ha/an en maïs fourrage, selon une étude conduite par Arvalis-Institut du végétal. Pour améliorer le potentiel de rendement, les semenciers ont mis au point des variétés permettant d’augmenter la densité de culture. « Ce fut un grand pas de franchi après l’hybridation, observe Jean Beigbeder, ancien responsable sélection maïs chez Syngenta et désormais vice-président de Pro-maïs, association pour l’étude et l’amélioration du maïs. Aujourd’hui, toutes les variétés sont adaptées aux semis haute densité. »

Digestibilité et qualité nutritionnelle En ce qui concerne la qualité nutritionnelle, en maïs fourrage, la pente de progrès génétique en valeur énergétique exprimée par les unités fourragères laitières (UFL) par kilo de matière sèche est estimée de 0,02 à 0,04 UFL/kg MS/an pour l’ensemble des variétés expérimentées, selon une étude d’Arvalis-Institut du végétal. « On est resté sur une plante spécialisée en production d’énergie. On n’a pas réussi la diversiication de l’amidon », constate Jean Beigbeder. « Beaucoup de travail a été fait sur la qualité nutritionnelle aussi bien en maïs grain qu’en maïs fourrage », tempère Xavier hévenot. Gilbert Michel, éleveur laitier en Normandie, constate une évolution de la qualité de son ensilage tant sur la digestibilité qu’au niveau de son potentiel énergétique. « Si on avait un mauvais maïs, explique-t-il, on verrait immédiatement l’efet, l’acidose et donc la baisse de production laitière. » Avoir un meilleur maïs permet de mieux valoriser l’herbe, assure l’administrateur de l’AGPM : « Ça peut sembler paradoxal, mais plus le maïs est de qualité, plus on peut faire consommer de l’herbe à nos vaches. » Si la génétique ne semble pas avoir permis de gain sur la protéine, Laurent Guerreiro, président du comité obtention de la section maïs de l’UFS, préfère voir le verre à moitié plein : « Normalement, quand on augmente le rendement, on dilue la protéine, or nous avons réussi à ne pas dégrader la quantité et la à

ADOBE STOCK

Stress biotique et abiotique Autre progrès génétique : l’aptitude des cultures à s’adapter à des contraintes nouvelles comme les stress biotiques (bioagresseurs, maladies) ou abiotiques (déficits hydriques, températures extrêmes). Les variétés modernes sont « plus tolérantes à la sécheresse que les anciennes et le maïs est la plante la moins traitée », soutient Jean Beigbeder. « On a pu arriver aujourd’hui à produire en sec autant qu’il y a vingt ans avec irrigation, se félicite Xavier hévenot, président de la section maïs et sorgho

ANTOINE HUMEAU

Précocité Les sélectionneurs se sont aussi attachés à travailler sur la précocité, premier facteur d’adaptation à l’environnement. « Par le passé, plus les variétés étaient tardives, plus il y avait de rendements, or aujourd’hui ce n’est plus le cas, constate Daniel Peyraube sur son exploitation du Sud-Ouest. Quand j’ai débuté dans les années 1990, on pouvait récolter jusqu’à Noël. Aujourd’hui, ça se termine début novembre en maïs grain. » Il sème autour du 10 avril alors qu’à son installation, ce n’était pas avant début mai. « Globalement, on a gagné environ trois semaines depuis ces vingt ou trente dernières années », conirme Alain Charcosset, directeur de recherche maïs à l’Inrae. Les progrès génétiques se sont traduits par un « ajustement du cycle de la plante » : la durée semis-loraison s’est allongée, compensée par un dessèchement du grain plus rapide, ce qui fait que la durée semis-récolte est restée la même. En conditions optimales, une loraison plus tardive permet l’augmentation du nombre de feuilles, donc « potentiellement une meilleure interception de la lumière, et donc plus de rendement et une modiication du positionnement des feuilles au niveau de l’épi », résume l’expert. Le gain de vitesse de dessiccation, quant à lui, peut avoir l’efet bénéique de réduire les coûts de séchage. Daniel Peyraube dit avoir diminué de cinq à six points d’humidité à la récolte. Autre avantage pour lui : « Quand on récolte un grain plus sec, il est entier, alors qu’à 35 d’humidité, il y a beaucoup de brisures et un maïs broyé par la moissonneuse, ça ne m’intéresse pas pour mes animaux. »

Avec le progrès génétique, la durée semis-floraison s’est allongée, compensée par un dessèchement du grain plus rapide, ce qui fait que la durée semis-récolte est restée la même.

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En une trentaine d’années, les rendements ont augmenté en moyenne de 1 à 1,4 q/ha/an en maïs grain et de 0,13 à 0,18 t/ha/an en maïs fourrage en environnement constant.

XAVIER THÉVENOT, président de la section maïs de l’Union française des semenciers

qualité de protéines. » La sélection génétique aurait aussi permis de gagner en digestibilité, en maïs grain comme en fourrage. Adaptation au changement climatique De nombreux déis restent à relever, à commencer par l’adaptation au changement climatique. « Aujourd’hui, on a des accidents climatiques en in de cycle, des forts coups de vent. Il faut trouver des variétés résistantes à cela », indique Valérie Uyttewaal, experte de l’évaluation des variétés de l’espèce maïs au Geves. Beaucoup de sélectionneurs placent donc encore la verse au sein de leurs grands axes de recherche. Les progrès génétiques ont été « extrêmement signiicatifs jusqu’aux années 2000 sur la tenue de tige, observe Nathalie Mangel, responsable de l’évaluation variétale des maïs en post-inscription chez Arvalis-Institut du végétal. Aujourd’hui, les niveaux de résistance à la verse sont très bons, et diiciles à dépasser. » Mais le critère de bonne tenue de tige reste primordial lors du choix des variétés. L’adaptation au changement climatique, c’est aussi améliorer l’eicience de l’eau, c’est-à-dire le ratio entre les rendements à produire et la quantité d’eau à consommer. C’est également la tolérance au stress hydrique, sujet prépondérant, ou encore aux températures extrêmes : fortes chaleurs l’été au moment des loraisons, fraîcheur au printemps juste après les semis. « Il s’agit de trouver comment contourner le problème, explique Valérie Uyttewaal. Cela passe notamment par la vigueur au démarrage. Plus la variété se développe vite, plus elle sortira rapidement de cette phase critique de sensibilité 34 /

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au froid et aux attaques de ravageurs en début de cycle. » Améliorer la vigueur au départ semble un déi d’autant plus important que les agriculteurs souhaitent implanter leurs maïs de plus en plus tôt. Conirmation sur le terrain avec Gilles Crocq, consultant cultures et fourrages à Seenovia, qui constate quelques craintes chez les exploitants qu’il accompagne : « Ils aimeraient bien semer plus tôt pour esquiver les risques de déicit hydrique, mais plus on sème tôt, plus on augmente le risque de pression des ravageurs, donc ils hésitent de plus en plus à anticiper leurs semis. » Vers plus de stabilité de rendements Les avancées concernant le rendement seront-elles désormais plus diiciles ? « Factuellement, le progrès génétique continue à peu à

L'AVIS DE L'AGRICULTEUR

Gilbert Michel, éleveur à Saint-Georges-de-Bohons (50) GILBERT MICHEL

« Produire autant en sec aujourd’hui qu’il y a vingt ans en culture irriguée est possible grâce au progrès génétique »

ANTOINE HUMEAU

PARTAGE D’EXPÉRIENCE Culture

« Sur la tenue à la verse, il y a eu une évolution notoire »

« Du temps de mes parents, on avait des maïs ligneux, difficiles à ensiler et à ingérer, se rappelle Gilbert Michel. Ils étaient couchés au moindre vent alors qu’aujourd’hui, ils tiennent. Il y a eu une évolution notoire sur la tenue à la verse. » L’éleveur laitier est installé depuis 1990 en Gaec trois associés entre Saint-Lô et Cherbourg. Ici, les pluies sont régulières et le soleil brille moins souvent que dans le Sud-Ouest. Aujourd’hui, l’obligation d’implanter des couverts hivernaux lui impose de décaler ses semis d’un mois, vers la mi-mai. « Cela nous a obligés à choisir des variétés plus tardives mais typées grain pour améliorer la qualité énergétique de la plante », indique-t-il. Grâce aux progrès génétiques, il parvient à maintenir « des rendements exceptionnels », autour de 16 t à l’hectare en moyenne.


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L’avis du chef-produit maïs denté RÉMY MERCERON KWS INTELIGENS est une variété flexible. Selon le potentiel de la parcelle, en plus d’ajuster son nombre de grains par m2, elle bénéficie surtout d’un gros PMG (toujours supérieur à 400 g) qui lui permet d’atteindre de très hauts niveaux de rendement. Son excellente tenue de tige et sa fin de cycle très saine sécurisent la récolte. En 2020, cela se traduit par un gain de 4,8 q/ha par rapport à la moyenne des essais avec une très grande régularité, sur toutes les régions.

Adaptation par TYPE DE SOL Rendement de KWS INTELIGENS en % de la moyenne des essais 107,2

Argilo-Calcaire Limon Argile Sable Graviers

105,6 103,3 104,3 102,7

Adaptation par POTENTIEL Rendement de KWS INTELIGENS en % de la moyenne des essais

101,8

%

< 90 q/ha

102,5

%

103,6

90-110 q/ha

%

103,8

110-140 q/ha

%

>140 q/ha

Adaptation par DENSITÉ

KWS INTELIGENS | Maïs denté - G4 inscription France 2020 (105,8 % des témoins*) *Tableau consultable sur www.kws.fr

Rendement en q/ha

Performance de KWS INTELIGENS en fonction de la densité et du potentiel 180 Potentiel très élevé Potentiel élevé Potentiel bas Moyenne

160 140 120 100 80 60

75

90

95

Densité (plantes /ha x1000)

Source : base de données KWS 2019-2020 | 205 essais


PARTAGE D’EXPÉRIENCE Culture

près au même rythme qu’il y a vingt ans, explique Alain Charcosset, mais avec un investissement plus important et des méthodes plus eicaces. Davantage de variétés sont évaluées, en utilisant la sélection génomique. » Laurent Guerreiro estime quant à lui qu’aujourd’hui, « l’inscription au catalogue se fait plutôt sur une image Formule 1, c’est-à-dire sur les rendements maximaux. Maintenant, il nous faut aller développer un nouveau champ d’inscription sur des variétés qui auront un potentiel peut-être légèrement inférieur, mais avec une stabilité de rendements d’une année sur l’autre, parce que l’agriculteur préfère miser plutôt sur la sécurité, avoir un maïs résilient ». Les variétés de maïs de demain devront donc s’adapter à des conditions météo diverses, cet aspect est décidément récurrent. Depuis le début de l’année, le Geves, qui a pour mission d’expertiser les variétés avant leur inscription au catalogue, a instauré un bonus à la stabilité pour le sorgho. « On regarde comment se comportent les variétés en conditions diiciles, et même si elles ont un rendement inférieur aux copines en conditions optimisées, on va

L'AVIS DE L'EXPERT

GILLES CROCQ

Gilles Crocq, consultant cultures et fourrages chez Seenovia

« De bons rendements malgré les aléas climatiques »

« Les progrès génétiques sont marqués essentiellement sur les rendements, constate Gilles Crocq, spécialiste culture et fourrages chez l’entreprise de conseil en élevage Seenovia. On arrive malgré tout à sécuriser les stocks quels que soient les années et les aléas météo. » Autre progrès constaté, la digestibilité des maïs. « Il y a eu une amélioration de la valorisation par les animaux, liée principalement à une meilleure assimilation de l’amidon », précise-t-il. Le maïs est aujourd’hui « victime de son succès », sa part dans les rations n’a fait que progresser, observe le conseiller technique : « La part de maïs dans la surface fourragère augmente toujours dans les élevages spécialisés lait, et dans le même temps, il faut limiter les intrants, notamment phyto… un sacré défi ! »

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ANTOINE HUMEAU

ANTOINE HUMEAU

L’amélioration de l’efficience de l’eau dans le cycle de culture du maïs fait partie des axes de recherche.

Après s’être concentrée sur l’amidon, la recherche pourrait s’intéresser à la teneur en protéines.

les favoriser, appliquer un petit bonus à leur cotation », explique Valérie Uyttewaal. Voilà qui pourrait s’appliquer au maïs. Il s’agirait de garantir à l’agriculteur que la variété qu’il a choisie ait à peu près le même comportement selon que les conditions soient très favorables ou limitantes. « Il s’agit d’un facteur qui a toujours un peu intéressé, mais évaluer la stabilité est compliqué. C’est un sujet de méthodologie que l’on fait avancer », précise l’experte du Geves. Teneurs en protéines du maïs Il semble y avoir également des attentes sur la teneur en protéines. « Pendant longtemps, c’est surtout l’amidon qui était recherché ; les protéines et l’huile ont été laissées de côté. Mais il y a eu des programmes très intéressants aux États-Unis pour faire du maïs à 25 % de protéines (contre 10 à 11 %), on en est donc capable aujourd’hui », remarque Alain Charcosset. « Après une phase de méthodologie, on pourrait mettre en place un protocole d’évaluation et des analyses conduisant à la publication du taux de protéines dans les variétés. C’est un sujet qui va être remis sur le haut de la pile », conirme Valérie Uyttewaal. Les semenciers, de leur côté, aspirent surtout à un allègement des contraintes réglementaires. « On souhaite un cadre en Europe qui soit adapté », soupire le président de la section maïs de l’UFS qui juge « très diicile de faire de la recherche en France ». ■


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Par ANTOINE HUMEAU redaction@terre-net-media.fr

PARTAGE D’EXPÉRIENCE Cultures

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Plus de 40 000 € d’investissement sont nécessaires pour le guidage, rentabilisés à partir de 150 à 200 ha.

DÉSHERBAGE MÉCANIQUE

L’essor du matériel de précision se heurte au coût élevé de l’investissement Rapidité, confort de travail, précision… les arguments en faveur du désherbage mécanique autoguidé du maïs ne manquent pas, pour les agriculteurs bio. Mais ils ne font pas toujours le poids face au coût élevé. En Cuma, un tel investissement peut pourtant être pertinent. Tour d’horizon en Maine-et-Loire.

S

ur son exploitation bio de SaintGeorges-sur-Layon (Maine-etLoire), Manuel Boche est ravi de pouvoir souler un peu. Ses 15 ha de maïs et 5 ha de sorgho, il les a implantés au semoir Monosem six rangs autoguidé avec correction RTK. Et côté désherbage, le système GPS a suivi la ligne. « Même avec 20 ha à biner, pas besoin de rester concentré sur le rang ! Un vrai confort de travail et en prime, moins de pieds cassés », se réjouit-il. Grâce à la précision du signal RTK, le producteur ne passe pas deux fois au même 38 /

LE MAGAZINE / NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2021

endroit et n’oublie pas de zone. Les huit agriculteurs de la Cuma, dont six en bio, utilisent la barre de guidage RTK. « C’est essentiellement sur la précision du travail que l’on gagne, argumente son associé Jean-François Perdriau. Là où on était à 10 cm du pied de chaque côté, aujourd’hui c’est entre 2 et 5 cm. » Le débit de chantier augmente. « On double pratiquement la vitesse d’avancement, soutient Alexis Cochereau, animateur à l’Union des Cuma d’Angers. Si le maïs est au stade 3-4 feuilles, on roule à 5 km/h. Au-delà, la vitesse atteint

8 à 9 km/h, sans avoir besoin de se retourner tout le temps. » Évidemment, on ne bine le maïs avec le système RTK qu’à condition qu’il ait été semé de cette manière. Seul impératif : biner le maïs avec un outil ayant le même nombre de rangs que le semoir. À Saint-Macaire-du-Bois, également dans le Maine-et-Loire, Tony Godineau est adepte du guidage de précision RTK depuis une quinzaine d’années. Sur son exploitation de 380 ha en grandes cultures, il désherbe avec un débit de chantier de 4 à 10 ha/h. « La première année, on a


économisé entre 5 et 7 % de temps de travail et de carburant », indique-t-il. En outre, la bineuse travaille même en luminosité réduite, ce qui augmente l’amplitude horaire. Un argument qui n’est pas anodin lors d’un investissement en Cuma, car tout le monde en a besoin au même moment.

CONSEILS : SUR QUELLE CULTURE PASSER AU DÉSHERBAGE MÉCANIQUE ? Désherber mécaniquement implique d’entrer dans une démarche globale de réduction de l’enherbement : diversification de la rotation, jeu sur le travail du sol ou gestion de l’interculture avec des couverts étouffants et des faux-semis. Il faut prendre en compte que le passage des outils peut occasionner des pertes, et donc majorer la densité de semis de 5 à 10 % (selon l’espèce et l’agressivité de l’intervention) afin de compenser. Les cultures sarclées de printemps ont été les premières à revoir les bineuses. Elles sont idéales pour débuter la pratique. Maïs, tournesol ou betterave sont semés à des écartements suffisants pour laisser passer sans encombre les dents de l’outil. Le binage en interrangs est maintenant bien maîtrisé et de plus en plus sophistiqué, les outils s’intéressent au travail sur le rang. Attention, car certaines espèces, telles que l’orge de printemps, sont encore fragiles au moment des interventions. Le colza, quoique implanté à l’automne, se prête bien au binage lorsque l’interrangs est d’au moins 45 cm. Pour les autres cultures d’automne, et plus particulièrement les céréales, le binage se révèle plus compliqué mais reste envisageable. Avec un interrangs de 15 à 25 cm et un système de guidage, intervenir sans endommager la culture est possible.

200 ha de maïs désherbés mécaniquement Acheter un matériel de précision semble n’être possible que collectivement. « En Cuma, c’est envisageable pour des éleveurs bio », remarque Élisabeth Cocaud, chargée de mission agriculture biologique à la chambre d’agriculture des Pays de la Loire. « C’est aussi une manière d’attirer les jeunes ! » glisse Alexis Cochereau. À la Cuma de Saint-Georges-sur-Layon, le système RTK a coûté 12 000 €, et la bineuse rotative. Montant total : 72 000 €, dont 40 % n’étaient pas là pour augmenter la surface, presque autant. Le PCAE en a subven- pris en charge par le PCAE et 10 000 € issus la machine ne serait pas rentable », assuretionné 40 %. Le coût hectare n’a pas été d’une subvention du syndicat. « C’est com- t-il. Pas facile de convaincre. « Le pulvécalculé, mais chez Tony Godineau, il pliqué de rentabiliser ces outils-là. Sans les risateur avance à 10 km/h et travaille sur serait autour de 20 €. L’agricul24 m de large ; la bineuse avance à teur désherbe 200 ha de maïs en 8 km/h et sur 5 ou 6 m seulement », mécanique, et fait même de la explique Alexis Cochereau. Et surprestation de services pour des tout, le coût est prohibitif. « Pour collègues. De quoi amortir davanune bineuse 12 rangs équipée de tage le coût de l’investissement. caméras, on atteint 40 000 €, la Grâce à la correction du RTK, la caméra, c’est la moitié du prix de bineuse suit au centimètre près l’outil », constate le technicien de les lignes de semis enregistrées l’Union des Cuma. ALEXIS COCHEREAU, animateur à l’Union des Cuma d’Angers par le semoir. Le prix des matériels de désherÀ la Cuma de l’Espoir, à Angrie bage de précision aurait lambé (Maine-et-Loire), le choix s’est également aides, nous aurions opté pour un modèle depuis quelques mois, « + 15 à + 25 % depuis porté sur du matériel de désherbage de basique », admet Frédéric Robert, un des le début de l’année », s’indigne Frédéric précision, une bineuse six rangs équipée administrateurs. L’an dernier, la bineuse Robert. « Le prix des bineuses aurait doude caméra et palpeurs, herse étrille et houe a désherbé 375 ha. « Si les conventionnels blé en quelques années », conirme Alexis Cochereau. La solution RTK coûte moins cher que la bineuse équipée de caméra, mais le même tracteur au semis et au binage est indispensable. Pas très pratique. Cependant, ceux qui y goûtent ne reviennent pas en arrière. À la Cuma de Saint-Georges-sur-Layon, on songe déjà à l’étape suivante, à savoir acheter une bineuse à caméra et la coupler au guidage RTK. Objectif : se rapprocher davantage du pied de maïs. Manuel Boche a fait les comptes : « Sur la bineuse autoguidée à plus de 40 000 €, nous serions maxi cinq ou six adhérents. Il faudrait au moins 150 à 200 ha engagés. » « En bio, les parcelles doivent être propres », justiie Jean-François Perdriau. « Et pas sûr que le désherbage de précision augmente le rendement à la in », regrette Un clic sur l’écran suffit pour que l’ensemble tracteur/bineuse emprunte le chemin du semoir, Manuel Boche. ■ au centimètre près.

ANTOINE HUMEAU

« Pour une bineuse 12 rangs équipée de caméras, on atteint 40 000 € ; la caméra, c’est la moitié du prix de l’outil »

NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2021 /

LE MAGAZINE / 39


BRÈVES DES CHAMPS En photos

Par SÉBASTIEN DUQUEF sduquef@terre-net-media.fr

Agribumper AGRIBUMPER

La marque lance son dispositif anti-encastrement, une barre avant renforçant la visibilité des tracteurs par tous les temps et la sécurité des automobilistes.

AGROÉQUIPEMENT

Un vent de nouveautés Agritechnica soule dans la plaine

Alors qu’Agritechnica, le salon du machinisme de Hanovre, en Allemagne, se profile, les constructeurs lèvent déjà le voile sur les nouveautés qui seront exposées sur les stands : des tracteurs conformes au Stage V, pour la plupart des constructeurs, et des innovations pour répondre à l’évolution des pratiques côté équipementiers.

JCB

Väderstad

Le constructeur affirme son engagement envers l’avenir en fabriquant un moteur à hydrogène, le combustible « 0 émission » capable de réduire celles de CO2. 40 /

LE MAGAZINE / NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2021

VÄDERSTAD

JCB

Inspire et Tempo L Central Fill, les deux nouveaux semoirs entrés au catalogue, allient grande capacité de trémie, débit de chantier élevé et précision de semis. La marque est donc armée pour battre son propre record du monde !


Lemken

TERRE-NET MÉDIA

Le Kompact-Solitair tire sa révérence et laisse place au Solitair DT, avec une trémie compartimentée de 3 400 ou 5 100 L de capacité.

JOHN DEERE

John Deere La dernière génération de tracteurs 6R embarque davantage de technologies et des réglages ultra-simplifiés pour rendre les machines plus faciles à utiliser.

Case IH

CASE IH

La gamme des Puma 140 à 175 tire profit du retour terrain des agriculteurs ayant testé la gamme à châssis long, celle des Puma de 185 à 240 ch lancée en 2021.

Deutz-Fahr

DEUTZ-FAHR

Des modèles d’entrée de gamme économiques, les séries 4E et 5D Keyline, viennent compléter la gamme de machines Stage V.

CLAAS

Claas Les tracteurs de la gamme Axion bénéficient désormais du châssis long grâce à l’empattement de 2,98 m du modèle 800. NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2021 /

LE MAGAZINE / 41


Par SÉBASTIEN DUQUEF sduquef@terre-net-media.fr

BRÈVES DES CHAMPS Online LA REVUE DES RÉSEAUX

Les semis de blé vont bon train sur Facebook Quelle que soit la couleur du tracteur ou de l’outil, les attelages de semis et de préparation du sol sont de sortie sur les réseaux sociaux. Chacun affiche sa méthode, son matériel et croise les doigts pour que la météo soit clémente jusqu’au bout. Objectif commun : faire du bon boulot pour ne pas entamer le potentiel de rendement dès l’implantation.

42 /

LE MAGAZINE / NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2021


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Par CÉLINE CLÉMENT ceclement@terre-net-media.fr

BRÈVES DES CHAMPS Paroles de lecteurs

Engrais azotés

La lambée des prix met le feu aux discussions ! Le prix des engrais azotés flambe et les lecteurs de Terre-net s’échauffent ! Ils craignent une envolée de leurs charges, annulant les effets de la hausse du cours des céréales et des oléagineux. Tous cherchent des explications à une telle situation. Nanard 3 : « Ce qu’on gagne en plus grâce aux prix plus élevés des céréales et oléagineux, on va le dépenser en engrais ! »

Chris calcule : « + 50 % pour le prix des engrais (soit 400 €/t, contre 280 l’année dernière), le GNR ce matin à 1,02 € TTC (0,75 € il y a un an), le tourteau de soja à 420 €/t (350 €/t l’hiver dernier), rien que sur ces trois postes, ça me fait 10 000 € de charges en plus… »

MacArthur74 : « Le prix de l’engrais azoté “Apex” du groupe Roullier, à Saint-Malo, ne doit pas être loin des 1 000 € la tonne… Y a-t-il des agriculteurs dans nos campagnes pour acheter des engrais aussi chers ? »

comme ça, on va se retrouver comme l’Allemagne de 1919 !!! »

Non : « [...] Faire monter le prix des engrais pour baisser la consommation. On y est. Prochaine pénurie, ce sera sur les semences de pois et de luzerne… »

« Engrais, GNR, tourteaux de soja = 10 000 € de charges en plus ! » CHRIS CALCULE

Pas17 : « Azote trop cher = pas de blé en 2022 = pas de pain, point ! »

No : « Au moins, il n’y aura pas besoin de faire de déclaration de flux d’azote cette année ! »

Gibero : « Ça finira bien par baisser. La vraie interrogation est de savoir quand et combien de temps va durer cette envolée du prix des engrais. Une certitude : les amplitudes, soit à la hausse soit à la baisse, seront de plus en plus grandes et fréquentes. »

Bouillon : « Tout ce que l’on achète flambe, c’est de l’hyper inflation !! Si cela continue 44 /

LE MAGAZINE / NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2021

vieille Europe, qui a fermé toutes ses industries et ses mines/gisements sous les injonctions conjointes des mondialistes et des écolos, qui va se retrouver chocolat ! [...] »

Maxens : « On va bientôt entendre qu’il faut relocaliser les usines de production d’ammonitrate en France, comme les masques chirurgicaux… Non, je rigole, aucune chance, les bobos écolos préfèrent importer ! »

Chumi79 : « Passez en agriculture bio ! »

El rama : « Ça ne change rien. La flambée de l’ammonitrate entraîne les matières organiques utilisées en bio dans son sillage. Et en AB comme en conventionnel, pas d’azote, pas de rendement pour les cultures ! »

Pipo1er : « [...] Chez nous, il y a encore un peu de liquidité pour acheter des engrais, mais dans les pays de l’Est, style Ukraine, qu’en sera-t-il ? Et quel impact, notamment, sur leur production de céréales pour 2022 ? »

Réaliste : « Les usines d’engrais et les gisements de gaz sont dans ces pays. En plus, leurs structures agricoles géantes sont bien plus utilisatrices de produits financiers pour couvrir les risques appros et ont des trésoreries pleines à craquer. C’est plutôt la

Hivertus : « Il serait plus qu’urgent de passer par des alternatives plus écologiques et naturelles que de rester sur de la chimie irraisonnée importée massivement. Cette chimie produit des résidus qui polluent gravement la terre et les produits récoltés. [...] »

Jean : « Les “alternatives plus écologiques” vont suivre la même tendance, avec une assimilation plus faible en général, alors pas sûr au final que l’unité N soit moins chère ! [...] » ■

«


Par LAURE SAUVAGE lsauvage@terre-net-media.fr

BRÈVES DES CHAMPS Éclairage FERTILISATION AZOTÉE

« En France, les unités de fabrication d’engrais tournent » L’Union des industries de la fertilisation annonce tout mettre en œuvre pour assurer sur cette campagne une fourniture en ammonitrate équivalente à celle de 2020-2021. Côté prix, la situation pourrait demeurer tendue d’ici à la fin de l’hiver. fabrication d’engrais simples tournent, soit avec de l’ammoniac produit en France, soit avec de l’ammoniac importé, rassure Renaud Bernardi, président de l’Unifa. Il existe quelques problématiques d’acheminement, mais pas de fermeture d’usine sur le sol français. »

de la campagne 2020-2021, soit 10,9 millions de tonnes d’engrais et amendements, dont 5,4 d’engrais simples azotés. Mais si la disponibilité est là en ammonitrate, cela ne représente que 60 % des engrais azotés consommés en France. Les 40 % restants, soit l’urée et la solution azotée, sont largement importés et donc soumis à des « logistiques maritimes aléatoires ». Or « au moment des deuxième et troisième apports, les agriculteurs ont besoin d’une mise à disposition et d’une logistique qui permettent de livrer dans un délai court. Là, on n’a pas toutes les certitudes », prévient Renaud Bernardi. En ce qui concerne l’évolution des prix, « d’ici la fin de l’hiver, la situation risque de rester tendue », mais elle pourrait s’améliorer, car « les stocks sont en train de se remplir et la situation géopolitique semble se détendre », ajoute le président de l’Unifa. « On est malheureusement dépendants du gaz naturel, rappelle-t-il, et c’est cet élément qui va mener le marché des engrais azotés. »

« D’ici la in de l’hiver, la situation risque de rester tendue » RENAUD BERNARDI, président de l’Unifa

Fournir les agriculteurs français Les producteurs de fertilisants insistent sur « la volonté de toute la profession de fournir les agriculteurs français » en ammonitrate, et maintiennent pour 2021-2022 des objectifs de fourniture équivalents à ceux Les producteurs de fertilisants pensent pouvoir fournir aux agriculteurs autant d’ammonitrate qu’en 2020-2021.

ADOBE STOCK

«P

our l’instant, l’objectif, c’est d’éviter les arrêts d’usines et la catastrophe économique pour les agriculteurs. » Ce sont les mots de Florence Nys, déléguée générale de l’Union des industries de la fertilisation (Unifa), qui rassemble 36 producteurs de fertilisants et amendements minéraux, organo-minéraux, organiques et biostimulants. À l’occasion d’un point presse, le sujet de la lambée des prix des engrais azotés a évidemment tenu le haut de l’aiche. Les engrais azotés sont produits à partir d’ammoniac, lui-même issu du gaz naturel. L’explosion des coûts du gaz a provoqué par ricochet celle du prix des engrais, « multiplié par deux par rapport aux références historiques ». La question de la disponibilité est elle aussi sur toutes les lèvres. Si la production d’ammoniac est à l’arrêt dans certaines unités européennes, parce qu’il est devenu moins cher d’en importer, « en France les cinq unités de

Autonomie et décarbonation Dans un marché mondialisé propice à une volatilité importante des prix, l’Unifa indique qu’elle travaille sur des projets à long terme pour « ne pas subir », « s’affranchir de cette dépendance » aux pays tiers et « pérenniser une industrie locale » de production d’engrais. La ilière recherche notamment des alternatives à l’utilisation de gaz naturel importé. Il s’agirait de produire de l’ammoniac bascarbone puis de l’ammoniac vert, à partir d’hydrogène et non plus de méthane. Une façon, aussi, de décarboner la production. « La technologie est là », avance Florence Nys, mais ce travail fait face à plusieurs inconnues, notamment inancières. ■ NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2021 /

LE MAGAZINE / 45


Par ÉMILIE DURAND redaction@terre-net-media.fr

BRÈVES DES CHAMPS Le saviez-vous ? ENVIRONNEMENT

Des couverts végétaux pour faire face au changement climatique Les couverts végétaux sont de plus en plus prisés par les agriculteurs. Ils rendent des services environnementaux non négligeables et protègent les sols face à une météo plus capricieuse du fait du changement climatique. semer tôt pour faire de la biomasse à l’automne, ou alors juste après la moisson pour ne pas perdre l’eau, précieuse. Le choix du moment du semis est important, car la température du sol monte vite et peut être un inhibiteur de la germination. Semer à la volée est possible, mais plus aléatoire qu’à la moissonneuse-batteuse. Il s’agit d’être attentif non seulement au semis, comme pour une culture, mais aussi à la fertilité du sol et aux choix variétaux. Semer à la volée des graines exceptionnelles ne sert à rien. L’agriculteur évoque également la question des associations de cultures, pouvant mêler jusqu’à 10 ou 12 plantes. « Le mélange est plus fort que la chimie », continue-t-il.

ADOBE STOCK

« Le graal reste la couverture permanente », souligne Frédéric Thomas, agriculteur dans le centre de la France.

«A

vec les couverts végétaux, l’idée est de remplacer l’acier [des outils agricoles, NDLR] par les racines, explique Frédéric Thomas, agriculteur dans le centre de la France, lors d’une conférence au salon Tech&Bio. Plus le travail est profond, plus l’impact est fort sur le sol. Avec la chaleur, cela a un efet létal sur l’activité biologique. Il peut y avoir jusqu’à 20 °C d’écart entre un sol non couvert et un sol couvert. » Or le changement climatique entraîne des périodes particulièrement chaudes ainsi que de fortes pluies, ayant des conséquences sur les sols. « Couvrir n’est pas souhaitable mais indispensable », airmet-il avec conviction, citant une meilleure structure des sols grâce aux couverts végétaux, un relais de pollinisation pour les abeilles, une meilleure gestion du salissement et même des économies de carburant. Lui-même ne déchaume plus et fait aussi pâturer ses couverts au printemps dans un système qu’il qualiie de « broutecrottes » ou « broute-bouse ». « Les animaux sont des brasseurs de fertilité », témoigne-t-il. Réussir le semis des couverts végétaux Mais pour obtenir tous les bénéices des couverts végétaux, il faut en réussir le semis. « Déjà, il faut arrêter de penser cipan [culture intermédiaire piège à nitrate, NDLR], piéger le nitrate n’a pas d’intérêt, conserver l’azote oui ! » indique Frédéric homas. Il faut aussi 46 /

LE MAGAZINE / NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2021

Gérer le développement du couvert permanent Le graal, c'est la couverture permanente, pour Frédéric homas. « Pas besoin de l’implanter tous les ans », souligne Mathieu Marguerie, ingénieur régional chez Arvalis-Institut du végétal. Il cite le sainfoin ou la luzerne. La diiculté reste la gestion du couvert. S’il est trop développé, il aura beaucoup d’impact sur la culture. La luzerne est un très bon moyen pour couvrir les sols l’été, mais « il faudra l’afaiblir en broyant ou en tondant », reprend Mathieu Marguerie. Au bout de quelques années, associée à une céréale, elle apporte de l’engrais et les rendements s’améliorent. ■

L’AVIS DE L’EXPERT

Amélie Carrière, animatrice ilière bio chez Arvalis-Institut du végétal « Face au changement climatique, plusieurs leviers existent en agriculture biologique, mais le tout premier est bien l’anticipation, car il n’existe pas de levier immédiat ou correctif. Il s’agit donc de travailler sur la résilience globale du système afin d’être capable d’encaisser une à deux années de pertes. Dans tous les cas, la résilience ne garantit pas une sécurité totale. Établir une diversité cultivée à différentes échelles s’avère donc intéressant : intraparcellaire avec des associations d’espèces, entre parcelles et sur un territoire. La fertilité d’un sol tout comme la mise en place d’un couvert permanent permettent aussi de rendre un système plus résilient. En parallèle, concilier moindre travail du sol et agriculture biologique, par exemple, se révèle parfois difficile. L’arrivée de bioagresseurs, issue de la conjonction des trois facteurs que sont la population, l’état de la culture et le climat, reste également très compliquée à prévoir. »


«

Fiers d’être l’ambassadeur « d’une culture créatrice de valeur ajoutée

A l’issue d’une campagne de production de maïs record en matière de rendement et suite au congrès national du maïs qui a réuni près de 500 personnes à Tours in novembre, Daniel Peyraube, Président de l’AGPM airme sa détermination au service de tous les maïsiculteurs français.

© AGPM-GIE

La campagne de production de maïs s’achève avec un record de rendement estimé en moyenne à 11 tonnes / hectare. Ce beau résultat démontre la performance de la plante maïs dès lors que cette dernière parvient à couvrir ses besoins en eau. Les pluies de l’été, si elles ont pu contrarier les vacanciers, ont été un atout que le maïs a su valoriser ! Et pourtant cette campagne a eu son lot de diicultés : le froid, les ravageurs et le défaut d’approvisionnement en gaz pour sécher les maïs dans certaines régions qui ont vécu entre temps un calvaire logistique. L’action de l’AGPM et de ses partenaires auprès des services de l’État a permis malgré tout de trouver des solutions. Le congrès du maïs a permis de mesurer le chemin parcouru au cours de ces derniers mois. Certains obstacles semblaient infranchissables. Je pense en particulier à la réforme de la PAC, dont la première version imposait une rotation stricte à la parcelle qui aurait été fatale à de nombreuses exploitations spécialisées en maïs. Grâce à une mobilisation sans relâche de l’AGPM aux côtés de ses partenaires, la mesure de rotation a été aménagée et devrait in ine préserver nos territoires maïsicoles et, plus largement, les pratiques agricoles locales vertueuses. Au-delà, les revenus ont été consolidés par le maintien des aides directes et la transition – encore et toujours demandée aux agriculteurs - devrait être soutenable grâce à un écorégime accessible et tenant compte des spéciicités de la culture.

En matière de gestion des risques, un nouveau cap est en passe d’être franchi. Cela fait des années que l’AGPM demande une refonte des dispositifs assurantiels. Nous y sommes presque, mais à condition de mettre pleinement en place le règlement OMNIBUS. Nous y veillons en particulier à la veille de la présentation du projet de loi porté par le Député Descrozaille. Et dans le même temps, nous nous mobilisons sur l’accès à l’eau qui est, et sera de plus en plus, la première des assurances récoltes dans le contexte de changement climatique. C’est pourquoi l’AGPM est partie prenante du Varenne de l’eau pour que la future politique de l’eau soit ambitieuse en matière de création de ressources hydriques. Bien entendu, nous ne pouvons qu’être satisfaits des cours actuels du maïs, mais ils témoignent d’une volatilité non maîtrisable et déstabilisatrice. La vraie valeur du maïs, c’est son rôle économique et social insoupçonné grâce à sa transformation en produits de qualité. Volailles, œufs, canards gras, produits laitiers, carburants, gel hydroalcoolique,… chaque tonne de maïs transformée dans nos régions crée nettement plus de valeur au sein de nos ilières. Et tout cela en stockant du carbone ! Collectivement, soyons iers d’être à l’origine d’une culture créatrice de valeur ajoutée dans nos territoires et prête pour relever les déis qui nous font face.


Par SÉBASTIEN DUQUEF sduquef@terre-net-media.fr

BRÈVES DES CHAMPS Shopping DÉSHERBAGE MÉCANIQUE

Destinée au désherbage, la herse étrille de précision Pressius de Carré peut intervenir sur la plupart des cultures, même en buttes, et à diférents stades. À éviter cependant : une utilisation dans les prairies. Son châssis rigide bénéficie de six rangées de dents, disposées de façon à éliminer un maximum d’adventices sans risque de bourrage. Chaque dent est reliée grâce au système d’accroche en composite,

résistant à la chaleur et aux UV. La pression au sol se règle hydrauliquement. L’angle de la pointe casse la croûte de battance et éjecte l’adventice sur le terrain pour que les racines soient à l’air libre. Les roues de jauge sont ixées à l’avant et à l’arrière de la herse, ce qui permet de travailler avec le troisième point en position libre. Les premiers exemplaires, de 3 à 15 m de large, seront disponibles dès la saison 2022.

MASSEY FERGUSON

GROUPE KVERNELAND

UN MODÈLE 210 CH AJOUTÉ À LA GAMME MF 7S

Du nouveau pour Agritechnica 2022

Massey Ferguson étoffe sa gamme MF 7S par le haut avec un cinquième modèle. Le MF 7S.210 embarque le moteur Agco Power de 6,6 L de cylindrée, développant 210 ch et 860 Nm de couple. S’y ajoute une surpuissance de 10 ch. L’engin bénéficie de la transmission à variation continue Dyna-VT de série et est légèrement plus compact que ses grands frères de la série MF 8S grâce à son empattement de 2,88 m, contre 3,05 m pour un MF 8S.205. Point de vue performances, le relevage avant soulève jusqu’à 4 t et celui arrière jusqu’à 9,6 t. Le poids total autorisé en charge est de 14 t, là où le poids total autorisé roulant culmine à 44 t.

KVERNELAND

MASSEY FERGUSON

CARRÉ

Carré lance sa herse étrille de précision Pressius

Kverneland a dévoilé ses nouveautés lors de l’inauguration du nouveau siège social de sa iliale française installé à Marigny-les-Usages, dans le Loiret. Plusieurs catégories d’outils sont concernées : la fenaison, le travail du sol et la pulvérisation. Deux objectifs : répondre aux demandes des agriculteurs et s’adapter aux enjeux de protection de l’environnement. La technologie Spotspray, notamment, disponible sur la gamme de pulvérisateurs iXtrack T4 et T6, de 27 à 40 m de largeur, gère l’application de produits buse par buse, avec un espacement de 25 cm entre chacune. De quoi abaisser la hauteur de travail, limiter la dérive et protéger l’environnement.

Textos ➜ Marché : la Chine incite ses agriculteurs à produire du blé Mi-octobre, la Chine a relevé le prix minimal d’achat du blé. Le gouvernement achète le blé aux agriculteurs au prix minimal lorsque les prix sur le marché chutent en dessous de ce niveau plancher. La valeur est fixée à 2 300 yuans la tonne pour 2022 (soit 311 €/t), contre 2 260 yuans/t (306 €/t) en 2021. ➜ Cop 26 : quelle place a tenu l’agriculture dans les débats sur le climat ? Si la Cop 26 s’est conclue sur un bilan mitigé, avec des mesures qui ne permettront pas de limiter à 1,5 °C le réchauffement climatique, plusieurs avancées ont été actées concernant les énergies renouvelables, la volonté 48 /

LE MAGAZINE / NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2021

Par la rédaction redaction@terre-net.fr

d’arrêter le charbon entre 2030 et 2040, ou les efforts pour atteindre la neutralité carbone. Plusieurs décisions concernent l’agriculture, comme l’objectif de réduire de 30 % les émissions de méthane d’ici 2030, un engagement signé par plus de 100 pays dont les États-Unis et l’Union européenne. Or, le secteur de l’élevage constitue l’une des principales sources d’émissions de ce gaz à effet de serre, en raison de la fermentation entérique lors de la digestion des ruminants. ➜ Compétitivité et innovation : le PIA4 accompagne la troisième révolution agricole 877,50 M€ seront déployés sur cinq ans dans le cadre du quatrième Programme d’investissements d’avenir (PIA4). Un premier volet, à 428 M€, vise à développer

des solutions innovantes « au service de la résilience et de la compétitivité du monde agricole, et de l’industrie agro-alimentaire dans la transition agroécologique ». Le second, doté de 449,50 M€, est consacré aux solutions « pour une alimentation plus durable et favorable à la santé ». ➜ Élection présidentielle : les clivages se feront autour du modèle agricole À moins de six mois de l’échéance, les débats sont d’ores et déjà très clivants. Trois grandes thématiques devraient porter la campagne : le bilan du président sortant, qui sera probablement candidat à sa réélection, les enjeux identitaires au sens large du terme, et la peur instrumentalisée sur un certain nombre de sujets, comme, pour le domaine agricole, les pesticides.


Jérome GOEURIOT - E-mail : jerome-goeuriot@cheval-sa.com

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