Par LAURE SAUVAGE lsauvage@terre-net-media.fr
BRÈVES DES CHAMPS Éclairage FERTILISATION AZOTÉE
« En France, les unités de fabrication d’engrais tournent » L’Union des industries de la fertilisation annonce tout mettre en œuvre pour assurer sur cette campagne une fourniture en ammonitrate équivalente à celle de 2020-2021. Côté prix, la situation pourrait demeurer tendue d’ici à la fin de l’hiver. fabrication d’engrais simples tournent, soit avec de l’ammoniac produit en France, soit avec de l’ammoniac importé, rassure Renaud Bernardi, président de l’Unifa. Il existe quelques problématiques d’acheminement, mais pas de fermeture d’usine sur le sol français. »
de la campagne 2020-2021, soit 10,9 millions de tonnes d’engrais et amendements, dont 5,4 d’engrais simples azotés. Mais si la disponibilité est là en ammonitrate, cela ne représente que 60 % des engrais azotés consommés en France. Les 40 % restants, soit l’urée et la solution azotée, sont largement importés et donc soumis à des « logistiques maritimes aléatoires ». Or « au moment des deuxième et troisième apports, les agriculteurs ont besoin d’une mise à disposition et d’une logistique qui permettent de livrer dans un délai court. Là, on n’a pas toutes les certitudes », prévient Renaud Bernardi. En ce qui concerne l’évolution des prix, « d’ici la fin de l’hiver, la situation risque de rester tendue », mais elle pourrait s’améliorer, car « les stocks sont en train de se remplir et la situation géopolitique semble se détendre », ajoute le président de l’Unifa. « On est malheureusement dépendants du gaz naturel, rappelle-t-il, et c’est cet élément qui va mener le marché des engrais azotés. »
« D’ici la in de l’hiver, la situation risque de rester tendue » RENAUD BERNARDI, président de l’Unifa
Fournir les agriculteurs français Les producteurs de fertilisants insistent sur « la volonté de toute la profession de fournir les agriculteurs français » en ammonitrate, et maintiennent pour 2021-2022 des objectifs de fourniture équivalents à ceux Les producteurs de fertilisants pensent pouvoir fournir aux agriculteurs autant d’ammonitrate qu’en 2020-2021.
ADOBE STOCK
«P
our l’instant, l’objectif, c’est d’éviter les arrêts d’usines et la catastrophe économique pour les agriculteurs. » Ce sont les mots de Florence Nys, déléguée générale de l’Union des industries de la fertilisation (Unifa), qui rassemble 36 producteurs de fertilisants et amendements minéraux, organo-minéraux, organiques et biostimulants. À l’occasion d’un point presse, le sujet de la lambée des prix des engrais azotés a évidemment tenu le haut de l’aiche. Les engrais azotés sont produits à partir d’ammoniac, lui-même issu du gaz naturel. L’explosion des coûts du gaz a provoqué par ricochet celle du prix des engrais, « multiplié par deux par rapport aux références historiques ». La question de la disponibilité est elle aussi sur toutes les lèvres. Si la production d’ammoniac est à l’arrêt dans certaines unités européennes, parce qu’il est devenu moins cher d’en importer, « en France les cinq unités de
Autonomie et décarbonation Dans un marché mondialisé propice à une volatilité importante des prix, l’Unifa indique qu’elle travaille sur des projets à long terme pour « ne pas subir », « s’affranchir de cette dépendance » aux pays tiers et « pérenniser une industrie locale » de production d’engrais. La ilière recherche notamment des alternatives à l’utilisation de gaz naturel importé. Il s’agirait de produire de l’ammoniac bascarbone puis de l’ammoniac vert, à partir d’hydrogène et non plus de méthane. Une façon, aussi, de décarboner la production. « La technologie est là », avance Florence Nys, mais ce travail fait face à plusieurs inconnues, notamment inancières. ■ NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2021 /
LE MAGAZINE / 45