Magazine de l'ACS 304

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AUTO ACS | 304

DANS LE RÉTRO

Marc Antiglio : «Deux passions parallèles» Champion suisse de vitesse en 1970 sur Alpine, l’ingénieur fribourgeois a aussi fondé les Chemins de fer du Kaeserberg, un projet unique en Suisse par son envergure Par Mario Luini

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photo ARC

ans de travaux ! Ce seul chiffre suffirait à situer l’importance des Chemins de fer du Kaeserberg, inaugurés en 2009. Surtout lorsqu’on sait qu’il s’agit d’une extraordinaire maquette – géante, on peut bien l’admettre – de trains miniatures. On s’y croirait : l’initiateur de ce projet fou, unique en Suisse, n’est autre que Marc Antiglio, champion de Suisse 1970 de vitesse. Ingénieur en génie civil, entrepreneur, l’homme est un perfectionniste, amoureux – pour ne pas dire maniaque

Une belle brochette de grands pilotes romands du début des années 70 : de g. à dr. Bernard Chenevière, André Wicky, Claude Haldi et Marc Antiglio.

– de la précision, comme tout bon pilote. En 13 ans d’exploitation, quelque 180 000 visiteurs sont venus admirer l’œuvre d’une vie. «Et quasiment 30 % reviennent deux, trois ou quatre fois, avec des amis ou de la famille, même de l’étranger», relève non sans fierté l’ancien pilote. «Et c’est plutôt rare…» ACS : Comment peut-on aimer à la fois l’automobile et le train ? Marc Antiglio : Ma passion pour les trains est antérieure à celle de l’auto, elle remonte à l’arbre de Noël. C’était

24 Heures du Mans 1971, Marc Antiglio (à dr.) penché sur la Porsche 911 Carrera RS de Bernard Chenevière – Bjoern Waldegaard.

le cadeau classique de l’époque. Je suis passé à la voiture plus tard, quand j’ai eu mon permis de conduire, et j’ai dû arrêter le train. J’y suis revenu après, quand j’ai arrêté de courir. N’est-ce pas antinomique, d’un côté la liberté presque totale d’aller où on veut, quand on veut, de l’autre la rigidité d’un trajet sur voies fixes, à horaires déterminés, dans un véhicule conduit par un inconnu, et avec des compagnons de voyage qu’on n’a pas choisis ? Je ne me suis jamais posé la question sous cet angle ! Pour moi, les deux passions étaient parallèles, mais pas pratiquées en même temps. Il n’y a jamais eu de confrontation. Le point commun entre le train et la voiture, c’est la mécanique. On avait un gros atelier mécanique à l’entreprise familiale, pour l’entretien des machines de chantiers, et j’y passais du temps. Comment s’est développée cette passion ? Tout gamin déjà, je me suis mis très vite à construire des maquettes pour faire rouler mes trains. Le galetas de la maison de mes parents était mon royaume. Adulte, quand j’ai habité ma propre maison, j’ai commencé une nouvelle maquette. On était un petit groupe de six


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