Et Ailleurs ? Des mosaïques végétales fragiles et instables
Le climat méditerranéen est présent dans cinq régions du monde (Méditerranée, Californie, Chili, Afrique du Sud et Australie méridionale). Ces régions peu étendues en latitude, ont en commun de faire la transition entre le domaine tempéré et le domaine tropical ainsi que les nombreuses affinités en terme de végétation. Ces lieux sont des sources d’inspiration pour comprendre comment les paysages porquerollais pourraient s’adapter face au changement climatique. Il s’agit aussi de cas d’études intéressants pour initier une réflexion prospective.
En 1902, des incendies ont ravagé 8000 ha de ce massif. Ils ont eu des conséquences dramatiques sur le couvert végétal. Soumise ensuite à la récurrence des incendies, à l’intensité des défrichements et du surpâturage, la végétation n’a jamais été capable de retrouver une dynamique progressive, sans pouvoir évoluer à nouveau vers une forêt. On observe alors un maquis arboré élevé, dans lequel les végétaux atteignent 3 m de hauteur. Dans les stations où subsiste un maquis arboré très dense, la strate haute est essentiellement formée de chênes lièges ou d’oléastres, auxquels s’ajoutent quelques lentisques et filaires de grande taille. Lorsque la dégradation est plus forte, la végétation prend la forme d’un maquis peu dense de 1 à 1,5 m de hauteur, à base de calycotomes, de cistes et de genévrier. Les stades de dégradation les plus poussés aboutissent à des maquis bas touffus .
Tout d’abord, nous nous intéresserons au massif de Mogods en Tunisie septentrionale, composé de milieux fragiles soumis aux aléas. Ensuite, nous verrons l’exemple du chaparral californien, qui est un territoire situé en zone semi-aride marqué par la forte présence du maquis méditerranéen.
Le massif des Mogods
Le massif de Mogods est situé en bordure du littoral nord de la Tunisie. Actuellement, la Tunisie connaît un apport pluviométrique inégalement réparti dans l’espace et dans le temps, caractérisé par une grande variabilité des quantités annuelles reçues, de l’intensité et du régime saisonnier. Cette situation pourrait s’apparenter à ce que connaîtra l’île de Porquerolles dans quelques années. Le maquis, formation arbustive dense, occupe une grande partie du massif. On retrouve différentes formations forestières composé de chêne kermès, du chêne liège, et de l’olivier et du lentisque.
Un paradis déjà perdu ?
Limite de l’étude
La récurrence à venir des incendies, liés aux sécheresses plus intenses, entraînera peut-être sur l’île cette forme de dégradation du milieu forestier, qui fragmentera les espaces boisés. Cependant, les incendies ne sont pas l’unique raison de la dégradation des paysages des Mogods. L’agriculture et le défrichement jouent aussi un rôle important, qui ne sont pas des dynamiques actuellement présentes à Porquerolles. Verrons-nous une telle dégradation du cœur boisé de l’île à l’avenir ?
128
Et ailleurs ?