SPORT & SANTÉ
UNE APPROCHE GLOBALE DE LA PRATIQUE D’ACTIVITÉ PHYSIQUE ET SPORTIVE
POUR AMÉLIORER LA SANTÉ DES FRANÇAIS
D
PAR LE MINISTÈRE CHARGÉ DES SPORTS
ans ce contexte, la promotion du sport-santé est devenue un enjeu majeur de santé publique. Afin d’apporter des réponses concrètes, la France s’est dotée d’une Stratégie Nationale Sport Santé (SNSS) 2019-2024. Cette politique interministérielle, co-pilotée par le ministère chargé des Sports et le ministère des Solidarités et de la Santé, a pour objectif à travers ses 26 actions d’améliorer l’état de santé de la population en favorisant l’activité physique et sportive (APS) de chacun, au quotidien, avec ou sans pathologie. Il s’agit particulièrement de renforcer les modalités d’accès aux APS de populations ciblées, notamment les publics scolaires et étudiants et d’instaurer auprès de la population générale le principe d’un parcours d’activité physique comme élément essentiel du quotidien. La notion de sport-santé recouvre « la pratique d’activités physiques ou sportives qui contribuent au bien-être et à la santé du pratiquant conformément à la définition de la santé par l’OMS » (Ministère chargé des Sports). Les effets bénéfiques du sport sur la santé sont étudiés depuis les années 1950. Il est désormais bien établi que le sport-santé permet d’améliorer l’espérance et la qualité de vie, à tous les âges de la vie (ANSES, 2016 ; INSERM, 2008, 2019). De même, ces dernières années, de nombreuses études ont prouvé les bienfaits d’une pratique physique et sportive régulière sur la santé, y compris chez les personnes atteintes d’une pathologie chronique (INSERM, 2019). Le sport-santé constitue donc un outil majeur tant en prévention primaire, secondaire que tertiaire.
28
LES ACTIONS PHARES DE LA STRATÉGIE NATIONALE SPORT SANTÉ 2019-2024 Les actions phares de la SNSS 2019-2024 s’inscrivent dans une approche globale s’articulant autour de 4 axes : ➧ La promotion de la santé et du bien-être par l’activité physique et sportive. L’enjeu consiste à encourager la pratique d’une activité physique et sportive à tous les âges de la vie, de manière régulière, durable et adaptée, et de lutter contre les comportements sédentaires dans la vie quotidienne ; ➧ Le développement et le recours à l’activité physique adaptée (APA) à des fins thérapeutiques. Le but est de faire reconnaître le rôle majeur de l’APA dans un parcours de soins pour le traitement des maladies chroniques et des affections de longue durée ; ➧ La protection de la santé des sportifs et le renforcement de la sécurité des pratiquants ; ➧ Le renforcement et la diffusion des connaissances. Les bienfaits de l’activité physique et sportive pour la santé sont prouvés. Il s’agit aujourd’hui d’en faire la promotion auprès du grand public, des acteurs institutionnels et privés concernés. L’ensemble des actions déployées pour la mise en œuvre de ces 4 axes a pour objet d’accroître la pratique d’activité physique et sportive des Français et s’inscrit dans une perspective d’héritage pour les Jeux olympiques et paralympiques 2024. Augmenter la pratique d’APS des jeunes, une priorité absolue La réussite scolaire, l’intégration sociale et la qualité de vie sont significativement liées à la pratique d’une activité physique et sportive régulière chez les enfants (Lambourne et al., 2011; Donnelly et al., 2016). Or, seule la moitié des garçons et un tiers des filles ont une activité physique suffisante (étude Santé publique France). La pratique d’activités physiques et sportives (APS) des jeunes a connu une diminution sensible ces 20 dernières années (impact de l’évolution des modes de vie et notamment de l’exposition aux écrans). Aujourd’hui, seuls 5 à 9 % des enfants pratiquent 1 heure d’activité physique et sportive quotidienne recommandée. Cette inactivité s’accompagne d’une augmentation de la sédentarité dès le plus jeune âge dont les effets délétères sur la santé (18 % des adolescents en classe de troisième sont en surcharge pondérale et 5 % sont obèses) et sur la réussite scolaire sont démontrés. Ainsi, JEUNESSE SANTÉ DOCDUSPORT.COM
© SHUTTERSTOCK.COM
En France, selon la tranche d’âge et le sexe, entre 31 % et 81 % de la population est considérée comme insuffisamment active (Guthold et al., 2018, 2020) ; entre 1971 et 2011, les adolescents ont perdu 25 % de leurs capacités physiques ! Chaque année, environ 8,7 % des décès en France seraient dus à cette inactivité physique (Lee et al., 2012) et les temps sédentaires vont en s’accroissant.