Jeunesse Santé

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2021

JEUNESSE Santé LE SPORT,

C’EST BON POUR LE MORAL DE NOS ENFANTS

docdusport.com DOULEURS DE CROISSANCE,

LE SPORT CHEZ LE JEUNE DIABÉTIQUE

PAS DE DRAME !

SURPOIDS

MARTIN FOURCADE

LE SPORT PEUT AIDER

ROXANA MARACINEANU : « FACILITER L’ACCÈS AU SPORT À L’ÉCOLE EST STRATÉGIQUE »

« TOUT CE QUE JE SAIS FAIRE, C’EST GRÂCE AU SPORT »

COMMENT FAIRE DE VOS ENFANTS

NUMÉRO RÉALISÉ EN PARTENARIAT AVEC

DES ADULTES SPORTIFS ?



2021

JEUNESSE Santé DOULEURS DE CROISSANCE,

PAS DE DRAME !

LE SPORT CHEZ LE JEUNE DIABÉTIQUE

SURPOIDS

MARTIN FOURCADE

LE SPORT PEUT AIDER

« TOUT CE QUE JE SAIS FAIRE, C’EST GRÂCE AU SPORT »

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COMMENT FAIRE DE VOS ENFANTS

DES ADULTES SPORTIFS ?

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ROXANA MARACINEANU : «FACILITER L’ACCÈS AU SPORT À L’ÉCOLE EST STRATÉGIQUE.»

NUMÉRO RÉALISÉ EN PARTENARIAT AVEC

NOS EXPERTS

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LE SPORT,

C’EST BON POUR LE MORAL DE NOS ENFANTS

JEUNESSE Santé 15/01/2021 12:22

2021

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Docteur Stéphane CASCUA

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Triathlète adepte du cardio-training et de la musculation. Médecin du sport, traumatologue du sport et nutritionniste du sport. Diplômé en entraînement du sportif Rédacteur en chef

DOC DU SPORT EST UNE PUBLICATION DE MÉDIATHLÈTE

294, avenue de la Capelette 13010 Marseille Tél. 09 51 92 77 12 RCS Marseille 844 467 506 au capital de 1000 € E-Mail : contact@docdusport.com ISSN 2649-6615 Directeur de la publication : docteur Bruno Emram Rédacteur en chef : docteur Stéphane Cascua Rédactrice en chef adjointe : Anne Odru Directrice de la publicité et du développement : Muriel Hatem Chef de projet : Juliette Raudrant

Anne ODRU

Comité de rédaction :

docteur Stéphane Cascua, docteur Linh Vu Ngoc Huyen, Alexandre Lejeune, Anne Odru, Baptiste Depois Les articles ont été rédigés par le ministère chargé des Sports avec le concours de : Yvonig FOUCAUD – Conseiller technique national, Fédération Française d’Aviron Richard OZWALD – Directeur technique national, Fédération Française de Danse Aziz CHLIEH – Pôle ressources national sports de nature (PRN SN) Maxime LEBLANC, Samuel SOUFFOY, Stéphane ZIMMER Pôle ressources national sport-innovations (PRN SI) Marie MULLOT, Antoine NOËL-RACINE, Jacques BIGOT Pôle ressources national sport-santé-bien-être (PRN SSBE) Véronique MARTIN, Thomas LETAPISSIER, Amandine SINGLA Mission sport et développement durable, Direction des sports Virginie JOUVE, Pierre OLLIVIER - Bureau de la sécurité des publics et des pratiquants (DS3A), Direction des sports Ludivine GONDRAN, Pierre-Emmanuel PANIER, Christèle GAUTIER – Bureau de l’élaboration des politiques publiques du sport (DS1A), Direction des sports Correctrice : Anne Vialletet Les news du Doc : Anne Odru Webmaster : Grégory Herlez Conception réalisation : Lilou Larché

Groupe Concordances Rue Denis-Papin - Zi « La Molière » 36100 Issoudun Dépôt légal à parution Aucun article publié dans ce magazine ne peut être reproduit sous forme d’imprimé, photocopie, microfilm ou par tout autre procédé sans autorisation expresse des auteurs et de l’éditeur. Les articles de ce magazine sont rédigés sous la responsabilité de leurs auteurs et reflètent leurs opinions. Ils n’engagent en aucune façon la société éditrice. Les articles sont des articles de fond.

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Golfeur et cycliste. Président honoraire de la Société française de traumatologie du sport (SFTS) Président du Syndicat national des Médecins du Sport - Santé (SNMS Santé)

Muriel HATEM

Triathlète aventurière. Journaliste de sport et sportive, formation universitaire en sciences de la nature et de la vie Rédactrice en chef adjointe

Triathlète, marathonienne Directrice de la publicité et du développement

Docteur Bruno EMRAM

Docteur Dany-Michel MARCADET

Triathlète, Ironman, boxeur. Médecin ORL et médecin de la plongée Directeur de publication

Golfeur, voile en compétition. Consultant FFT et FFG Cardiologue du sport

Mikael BETTAN Coureur de demi-fond et de trail, également triathlète, golfeur et footballeur. D.U. podologie du sport. Membre ANPS Expert Préférences motrices Volodalen

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Grégory HERLEZ

Ancien pratiquant de raids, cycliste amateur et passionné de courses d’obstacles Diététicien nutritionniste, consultant et conférencier

Runner et ultra-trailer Community Manager

R E JOIG N E Z L A C OM M U NAU T É

Docteur Marc ROZENBLAT

Instructeur de plongée et de Krav Maga Médecin traumatologue du sport

Charles-Antoine WINTER

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JEUNESSE Santé

NUMÉRO RÉALISÉ EN PARTENARIAT AVEC LE MINISTÈRE CHARGÉ DES SPORTS ET LE CREPS ÎLE-DE-FRANCE

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6 PSYCHOLOGIE Le sport, c’est bon pour le moral de nos enfants 10 INTERVIEW Roxana Maracineanu : « Faciliter l’accès au sport à l’école est stratégique. » 14 PATHOLOGIE Le sport chez le jeune diabétique 18 SANTÉ Surpoids, le sport peut aider ! 22 ÉCLAIRAGE Le Savoir Rouler à Vélo 24 ENTRAÎNEMENT Sortir dans la nature, c’est vital ! 28 SPORT SANTÉ Le Sport & Santé, une approche globale de la pratique d’activité physique et sportive pour améliorer la santé des Français 32 DÉCOUVERTE De l’urbanité au programme des Jeux Olympiques et Paralympiques 2024 : le breaking comme nouvelle pratique 34 LES NEWS DU DOC 35 TÉMOIGNAGE Martin Fourcade : « Tout ce que je sais faire, c’est grâce au sport. » 36 FOCUS La pratique d’une ASP pour les personnes avec TSA, c’est capital ! 38 MISE AU POINT Comment faire de vos enfants des adultes sportifs ? 42 CONSEIL Sport de haut niveau chez les enfants, comment être bien encadré ? 44 TECHNOLOGIE Sport et innovations technologiques : une nouvelle alliance pour lutter contre la sédentarité 46 BLESSURE Douleurs de croissance, pas de drame ! 51 RENCONTRE Marie-Amélie Le Fur : « Le seul échec est de ne pas essayer. » 52 PNEUMOLOGIE Sport et asthme chez les jeunes : un duo gagnant 54 PÉDAGOGIE Prévention des noyades et développement de l’aisance aquatique JEUNESSE SANTÉ DOCDUSPORT.COM


ÉDITO

Chères lectrices, chers lecteurs, Les différentes institutions, françaises, européennes et mondiales, insistent sur le fait que l’activité physique intervient à tous les niveaux : dans la prévention de la survenue de certaines maladies chroniques (prévention primaire) mais également pour ralentir l’évolution des pathologies à un stade précoce et dans la prise en charge thérapeutique en permettant de réduire les complications, invalidités ou rechutes consécutives à la maladie (préventions secondaire et tertiaire).

C’est ainsi que la Stratégie nationale Sport-Santé 2019-2024, initiée avec le ministère des Solidarités et de la Santé, porte l’ambition de faire reconnaître pleinement l’activité physique et sportive comme facteur de santé physique et morale. La santé des jeunes est tout particulièrement une urgence nationale. La sédentarité a des conséquences particulièrement graves sur leur santé, sur leur confiance en eux et leurs capacités d’apprentissage. Développer et encourager chez les jeunes la pratique d’une activité physique et sportive, régulière, durable et adaptée est notre premier objectif. C’est ainsi que nous ferons bouger les lignes, pour l’avenir et le bien-être de tous, à tous les âges de la vie. JEAN-MICHEL BLANQUER, MINISTRE DE L’ÉDUCATION NATIONALE, DE LA JEUNESSE ET DES SPORTS

© DR

C’est dans cette dynamique, avec la conviction que la pratique des activités physiques et sportives (APS) pour la santé relève de l’intérêt général et la volonté de développer une culture du Sport Santé en réponse aux besoins de tous, que le ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports a fait de cet objectif un axe prioritaire de son action. L’ambition est de promouvoir l’activité physique et sportive comme un élément déterminant en matière de santé et de bien-être, pour toutes et tous, tout au long de la vie. Nous répondrons ainsi à deux problématiques : celle de l’inactivité physique et de la

sédentarité, la première cause de mortalité évitable, d’une part, et celle des inégalités dans l’accès aux activités physiques et sportives en favorisant l’accès de toutes et tous sur l’ensemble du territoire d’autre part.

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PSYCHOLOGIE

LE SPORT, C’EST BON POUR LE MORAL DE NOS ENFANTS

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Pendant le confinement, l’impossibilité de pratiquer librement a plongé les familles dans des états émotionnels qui posent question. Alors, quelle est l’influence psychologique du sport sur nos enfants ? PAR ALEXANDRE LEJEUNE, PSYCHOLOGUE DU SPORT

Le confinement fut le révélateur des bienfaits du sport pour le moral. En son absence, bon nombre d’enfants ont souffert d’états de manque, de troubles de l’humeur et du sommeil, d’un désinvestissement progressif ou d’un réinvestissement pulsionnel. Nous savons, puisque nous le ressentons, ce que le sport nous apporte mais quels en sont les bénéfices et parfois les risques pour nos enfants ?

LE SPORT, C’EST BON POUR LA SANTÉ… MENTALE ! Il est d’usage de considérer que le sport a par essence des effets positifs sur la santé en générale et sur celle de nos enfants. Bien sûr, à l’évocation du mot « santé », on pense immédiatement au corps et à l’impact positif d’une pratique régulière : régulation du poids, prévention des risques cardio-vasculaires, bon développement de l’appareil locomoteur… Alors, oui nous pourrions dresser une énième liste sur les bienfaits d’une pratique régulière sur le corps humain, ou bien argumenter que le sport contribue activement au bon développement du cerveau et des habiletés motrices de l’enfant mais j’aimerais surtout attirer votre attention sur le sport en tant que vecteur d’équilibre affectif et psychologique, car c’est bien de l’équilibre psychique de ces sportifs en herbe qu’il est question ici.

UN BON TERRAIN DE JEU POUR PRENDRE CONFIANCE EN EUX

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Le sport offre un véritable étayage narcissique pour les plus jeunes débutants. D’abord, grâce aux encouragements et aux renforcements positifs d’éducateurs bienveillants, figures expertes de leur nouveau terrain de jeu dont la voix portera parfois plus que celle bien connue des parents. Il suffit de se déplacer au bord des terrains d’entraînements des plus petits et de tendre l’oreille pour entendre à quel point ils peuvent s’appuyer sur les valorisations de leurs petites avancées et le soutien sans failles apporté à leurs tentatives infructueuses. Ce sera sans doute moins le cas en grandissant mais nous y reviendrons plus tard. Ensuite, le monde sportif (comme celui de l’art) offre à l’enfant

la possibilité de choisir son premier véritable espace personnel, dans lequel il pourra s’exprimer et s’épanouir hors du système familial. C’est dire l’importance pour nous, parents, de prendre conscience que ce choix lui appartient ! Cet espace, puisque choisi et non contraint (au contraire de l’école), lui offre par conséquent une toute nouvelle manière de mettre au travail plusieurs aspects psychiques tels que le rapport aux règles, la concentration, la rigueur et la conviction qu’un résultat peut être obtenu après un effort. C’est aussi en cela qu’il sera plus à même de rencontrer davantage de succès, qui alimenteront son estime de soi.

QUE LA FORCE SOIT AVEC EUX ! Combien d’enfants aujourd’hui sont arbitrairement diagnostiqués hyperactifs par leur enseignant d’école primaire ? Combien d’entre nous ont eu sur leur bulletin scolaire « doit canaliser son énergie » ? Certes, mais comment faire ? À la manière d’« apprentis Jedi », nous devons apprendre tout au long de la vie à mieux nous connaître, à maîtriser cette énergie qui bouillonne à l’intérieur et à réguler nos émotions pour adapter nos comportements. Quel meilleur apprentissage que la pratique sportive, au travers d’une dépense énergétique qui cherche à se coupler à la focalisation de l’attention et la recherche du geste juste ? Cette quête permanente du bon équilibre leur offre un cadre dans lequel ils peuvent essayer, réussir, échouer, recommencer, pour que de « jeunes padawans » ils puissent devenir « Jedi ».

UN BON REMÈDE CONTRE L’ANXIÉTÉ… Le sport représente en effet une parade efficace contre les troubles anxieux et les accès dépressifs, qui n’attendent pas notre majorité pour se manifester. Les endorphines libérées par le cerveau pendant l’effort aident à améliorer l’humeur, le niveau d’énergie et le sommeil. Et lorsque l’on a des adolescents à la maison, c’est bon à savoir ! L’adolescence constitue un temps de crise, de restructuration psychique : la sexualisation des relations, les modifications pulsionnelles, les changements liés au corps, le flottement identitaire et le rejet des premières figures d’identification sont autant de perturbations qui déstabilisent les ados. En surgissent parfois de nombreux questionnements existentiels qui peuvent provoquer une anxiété importante chez eux. Le sport offre effectivement, là encore, un espace à soi dans lequel se réfugier et qui l’aidera à supporter les contraintes imposées par l’école et la famille. La possibilité de stopper la pensée pendant un court instant, dans une période où les questionnements affluent sans cesse, est une bouffée d’oxygène précieuse qu’il faut savourer.

LA PRATIQUE RÉGULIÈRE DU SPORT AUGMENTE LA TAILLE DE L’HIPPOCAMPE, FONCTION D’APPRENTISSAGE ET DE LA MÉMOIRE. JEUNESSE SANTÉ DOCDUSPORT.COM

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PSYCHOLOGIE C’EST LE SEUL MOMENT DE LA JOURNÉE OÙ JE NE PENSE À RIEN LE SPORT CRÉE DU LIEN ! Je ne parle pas seulement des nouvelles rencontres plus nombreuses. Le sport ouvre là aussi le champ des possibles, en donnant à ces jeunes, parfois inhibés par la pression sociale de la rencontre, la possibilité de se défaire du « je ne sais pas quoi dire », en se centrant sur une tâche à accomplir en commun. Il s’agit là d’une occasion en or pour ces pratiquants, de se lier d’amitié et de booster le sentiment d’appartenance à un groupe. À l’adolescence, cette dimension prend encore plus de sens, à une période où le besoin se ressent de mettre à distance les modèles parentaux, au profit d’autres figures d’identification (le groupe d’amis, l’entraîneur…). Nombre de jeunes athlètes que j’ai vus, au cours de cette période de crise sanitaire, ont confié que la seule chose qui les faisait supporter cette période anxiogène était la perspective de retrouver les copains à l’entraînement. L’intensité de l’émotion vécue en commun dans le sport, qu’elle soit positive ou négative d’ailleurs, est une parade incroyable contre le sentiment de solitude.

ATTENTION À L’ENJEU PLUS FORT QUE LE JEU ! Après tant d’éloges, il me semble essentiel d’attirer votre attention sur la nécessité d’y apporter de la nuance. S’il paraît évident que les bienfaits de la pratique sportive ne souffrent d’aucune contestation possible, la manière de pratiquer, elle, sera à surveiller de près si l’on veut préserver ces bienfaits. En grandissant, le jeune pratiquant oubliera bien souvent ce qui était à l’origine de son plaisir, de sa motivation, bref de sa raison d’être, un sportif. Il oubliera et on ne l’aidera pas à s’en souvenir. Nous tous (parents, entraîneurs…), toujours plus englués par cette dynamique puissante de recherche de performance et des bénéfices secondaires qu’il/on pourrait en tirer. Il est parfois très loin le cadre bienveillant et soutenant, décrit plus tôt, proposés aux jeunes débutants. Et alors que la pratique sportive demeurera toujours potentiellement porteuse de confiance, d’équilibre et de bien-être, notre investissement sportif, lui, est source de risques majeurs pour la santé mentale. Ainsi, nombre d’arguments cités plus haut ne s’appliquent qu’à

la condition d’une pratique sportive modérée et sont sérieusement mis à mal lorsque l’on bascule dans une pratique intensive. Toute la difficulté pour nous sera de rester vigilants, pour que ce qui s’apparente au début à un rêve, à soutenir et encourager, ne se transforme pas en une pratique obsessionnelle délétère qui laisse des traces. La pratique sportive de haut-niveau nous demandera alors de rester encore plus vigilants pour préserver l’équilibre psychique de nos futurs champions. À la question « peut-on être heureux, équilibrés, épanouis et faire du haut-niveau ? », je réponds oui, mais il y aura des risques et il faudra être là pour les aider à les éviter et les surmonter. Nombreuses sont les dérives qui s’y forment : surentraînement, désocialisation progressive, conduites addictives, troubles du comportement alimentaire, accès dépressifs, troubles anxieux, harcèlement moral, abus sexuels… sont autant de symptômes que l’on peut rencontrer et dont il faudra protéger nos jeunes pratiquants. Comment ? Par un suivi médical et/ou psychologique régulier déjà. Et ce que nous pouvons faire en tant que parents / entraîneurs ? ✱

Le terme de crise est utilisé ici dans une conception psychodynamique, en tant que « point de bifurcation dans un continuum d’existence » (Crocq, 1991, p.35).

EN BREF

Le sport regorge de valeurs, de sources d’apprentissages transposables à notre vie quotidienne. C’est une histoire, pleine de péripéties et de rebondissements, qui s’écrit au long cours et dans laquelle les protagonistes noueront des liens, se découvriront, se redécouvriront et vivront sans doute certaines de leurs plus belles émotions et de leurs plus beaux moments. Et si la pratique ne souffre selon moi d’aucun bémol à apporter, les manières de pratiquer et de faire pratiquer, elles, sont primordiales et essentielles si l’on veut en préserver tous les bienfaits. La gestion des émotions et la maîtrise de soi dans les sports de combat, la gestion de la frustration dans les sports de raquette et le golf, la résistance à la douleur dans les salles de gym et les studios de danse, le goût de l’effort dans les bassins de natation, le kayak et sur les pistes d’athlétisme ou de cyclisme, le sentiment de coopération et de solidarité sur les terrains de hand, basket et foot… sont autant de raisons de foncer pour leur prendre une licence à la rentrée prochaine (s’ils sont demandeurs bien sûr). Et si votre enfant se révèle très bon, on garde un œil ouvert et une oreille attentive…

LES ENFANTS QUI PRATIQUENT RÉGULIÈREMENT ONT EN MOYENNE UN NIVEAU D’ESTIME DE SOI PLUS ÉLEVÉ. 8

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Le poney bon pour l'enfant Le poney est le partenaire idéal de votre enfant. Venir au poney-club est un grand moment de plaisir pour lui, une occasion de se faire des amis et un lieu de sociabilisation. Un bel investissement pour tout parent à la recherche d’un sport éducatif pour son enfant. DE MULTIPLES BIENFAITS

APPRENDRE EN S’AMUSANT

Développe la motricité et l’équilibre L'équitation est un sport qui développe la motricité, la souplesse et la coordination. A poney, l’enfant apprend à se situer dans l’espace et à coordonner ses mouvements en souplesse. Il prend conscience de son corps et de ses émotions. Et parce que diriger un poney demande de la précision et de la concentration, l’enfant se redresse pour regarder au loin ce qui lui permet de trouver son équilibre tout en musclant son dos et sa ceinture abdominale.

© Création FFE. Photos : FFE/EB/MGPY Photography

Développe l'autonomie Monter à poney amène à prendre confiance dans ses capacités et devenir autonome. La pédagogie centrée sur la réussite de l'enfant favorise l'épanouissement et la confiance en soi. L’équitation lui permet d’établir une relation privilégiée avec l’animal et développe son sens des responsabilités. Quotidiennement pris en charge par ses parents, au poney-club, c’est l’enfant qui veille au bien-être de son poney. Convient à tous L'équitation permet de se ressourcer en changeant d'univers, en contact avec l'animal et la nature. Elle canalise les enfants énergiques et désinhibe les plus timides.

Pédagogie par le jeu Les enseignants proposent aux enfants cavaliers de courtes séances autour du jeu. Elles cultivent l'imaginaire de l'enfant, les encouragent et les valorisent. Dans le jeu l'enfant prend du plaisir, il a envie de réussir. Il maîtrise ses appréhensions. Passion partagée Au poney-club, les enfants se font des amis. Dans le cadre de la pratique collective, l’enfant s’auto-évalue et trouve naturellement sa place dans le groupe. L'accessibilité de l'activité permet de pratiquer à tout âge, et en famille. Les clubs proposent des disciplines d'équipe qui permettent aux enfants mais aussi aux plus grands de tisser des liens. Le poney, un éducateur Dans un poney-club, l'enfant fait des rencontres dans un nouvel environnement qui nourrit son évolution. Il y développe ses qualités d’observation, d’analyse, d’intuition, de patience, de compréhension et de communication. Bienveillant La relation de l'enfant avec le poney apporte un équilibre. Des relations de complicité, d'affection, d'attention et de respect s'installent progressivement. Alors, plus une minute à perdre. En famille, venez découvrir les bienfaits de l’équitation !

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INTERVIEW

FACILITER L’ACCÈS AU SPORT À L’ÉCOLE EST STRATÉGIQUE. Plus de sport à l’école fait partie des 4 priorités du ministère. Quelles sont les actions mises en place à ce sujet ? Mon ambition est d’inscrire un rituel sportif dans la vie de chaque individu et ce, dès le plus jeune âge. C’est ainsi que la pratique d’une activité physique et sportive pourra s’ancrer durablement dans notre quotidien. Une pratique régulière est essentielle pour le bien-être psychique et physique, c’est aussi, et la crise sanitaire nous le rappelle avec force, un atout majeur pour préserver sa santé. C’est pourquoi, avec Jean-Michel Blanquer, nous portons avec conviction le déploiement du savoir nager et du savoir rouler dès le primaire ou encore l’installation des 30 minutes d’activité physique quotidienne à l’école déjà mise en œuvre dans plusieurs académies. La création d’un enseignement de spécialité « sport » au baccalauréat dès 2021 participe de la même démarche : reconnaître et changer la place du sport dans notre société. 10

@ MINISTÈRE DES SPORTS

ROXANA MARACINEANU L’horizon de Paris 2024 nous offre une formidable opportunité de monter en puissance sur ce registre. Faire de la France une nation plus sportive sera, à mes yeux, le plus bel héritage des Jeux Olympiques et Paralympiques. Quels sont vos objectifs ? Les 30 minutes d’activité physique quotidiennes sont déjà expérimentées dans plusieurs académies et notamment dans celle de Créteil. Les réformes prioritaires que sont le Savoir Rouler à Vélo et l’Aisance Aquatique sont déjà bien engagées. L’objectif est de toucher à terme toute une classe d’âge chaque année. Ces initiatives sont destinées à renforcer l’activité physique et sportive des jeunes dans le temps scolaire mais aussi de garantir aux enfants l’acquisition de fondamentaux. C’est aussi un enjeu de sécurité ; il s’agit de leur donner des compétences pour qu’ils soient autonomes et en sécurité dans une piscine ou à vélo. Pouvez-vous nous présenter le Pass’Sport qui doit favoriser la pratique du sport chez les jeunes ? Dès le printemps, le ministère chargé des Sports a anticipé l’impact de la crise sanitaire sur le nombre de licences dans les clubs sportifs. Nous avons donc planché sur des mesures de relance de l’activité sportive, surtout pour les personnes les plus fragiles. C’est cette réflexion menée avec le mouvement sportif qui a conduit au concept du Pass’Sport. Une aide financière à la JEUNESSE SANTÉ DOCDUSPORT.COM


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INTERVIEW prise de licence dans un club sportif prioritairement axée vers les jeunes dont les familles n’ont pas les moyens de payer une adhésion à une association sportive, notamment dans les quartiers prioritaires de la politique de la Ville. Le Président de la République a annoncé qu’une enveloppe de 100 millions d’euros y serait consacrée dès 2021. C’est un acte très fort qui démontre bien l’utilité sociale du sport et la considération pour le monde sportif.

Quelle doit être la place du sport dans les écoles ? Notre volonté est de renforcer la place de la pratique sportive dans le temps scolaire. Il est important que les heures d’EPS puissent avoir toute leur place dans les activités des élèves. En outre, le mouvement sportif peut avoir un rôle déterminant pour venir en soutien aux enseignants. En intégrant 30 minutes d’activité physique par jour au primaire, on crée une nouvelle dynamique dans le temps de l’élève pour l’encourager à bouger plus. Mais le véritable enjeu à mes yeux est de considérer la pratique sportive comme un des supports pédagogiques. Nous l’avons fait à l’occasion du Tour de France 2020 de manière originale : dans les villes traversées par le Tour, nous avons mobilisé les clubs de la fédération de cyclisme pour enseigner le savoir rouler dans les écoles et dans la même semaine, les professeurs se sont servis du Tour et du cyclisme pour enseigner la géographie, les mathématiques… C’est plus ludique et tout aussi efficace du point de vue pédagogique. On peut dupliquer l’expérience avec la pratique de la natation qui permet par exemple d’expérimenter la poussée d’Archimède. Hormis l’école, par quels biais souhaitez-vous rendre le sport accessible aux jeunes ? Faciliter l’accès au sport à l’école est stratégique car cela permet à tout enfant, quelle que soit son origine sociale, de bénéficier de ces apprentissages. Notre objectif avec Jean-Michel Blanquer est de favoriser les passerelles entre le monde scolaire ou périscolaire avec le monde associatif qui accueille 16 millions d’adhérents dont 9 millions de mineurs. 32 fédérations sportives ont déjà signé des conventions avec l’Éducation nationale pour favoriser et accompagner l’organisation d’activités sportives au sein de l’école et dans le cadre des différents dispositifs ouverts dans les temps scolaire et périscolaire, et ainsi faire découvrir leurs disciplines aux élèves. C’est une démarche vertueuse qui favorise l’égalité d’accès au sport pour tous et permet de capter de nouveaux licenciés pour les associations. Pour encourager ce mouvement, j’ai la volonté d’accorder des financements dédiés aux fédérations et 12

@ MINISTÈRE DES SPORTS

Quel accompagnement souhaitez-vous apporter aux jeunes ? Aujourd’hui, il existe une véritable piste de progrès pour faciliter le parcours scolaire et universitaire des jeunes sportifs. Quand on fait du sport de manière intensive, qu’on se destine au haut niveau, l’école doit pouvoir s’adapter au rythme des entraînements et des compétitions, proposer des alternatives pour garantir un suivi scolaire de qualité sans renoncer à sa passion. Certains établissements le font déjà et nos CREPS sont dans cette logique mais il nous faut accélérer le mouvement. Le comité de pilotage dédié installé par Jean-Michel Blanquer et moi-même a aussi cette ambition, mieux accompagner nos sportifs dans leur parcours sportif et de vie.

associations motivées à intervenir dans le champ scolaire. L’autre priorité est de vitaminer l’offre sportive dans les quartiers les plus défavorisés. Dans les QPV, nous investissons déjà fortement sur la création et la rénovation d’équipements sportifs, nous finançons des emplois sportifs associatifs mais nous devons aller encore plus loin car le sport est un véritable tremplin pour l’intégration sociale. Au total, en 2020, 75 millions d’euros ont été investis par le ministère dans les quartiers. Et nous allons continuer. Sport et éducation doivent-ils être indissociables ? Un éducateur sportif est avant tout un éducateur. Aux côtés de l’école, le monde sportif a la mission de forger des citoyens épanouis, éclairés et autonomes. En rapprochant le ministère des Sports de celui de l’Éducation nationale, notamment à travers une intégration très étroite des services, nous affirmons très clairement la mission éducative du sport. Dans sa pratique sportive, on apprend évidemment une discipline, ses codes et sa philosophie mais on apprend surtout la règle, le dépassement de soi, la tolérance, le respect de l’autre. Je suis très attachée à la notion de progrès véhiculée par le sport qui est transposable au milieu scolaire mais aussi à l’échelle de chaque individu. ✱ JEUNESSE SANTÉ DOCDUSPORT.COM



PATHOLOGIE

LE SPORT

En 2015 (source : Ameli), dernier recensement en date, ce ne sont pas moins de 3,7 millions de Français qui sont touchés par un diabète. Parmi eux, se trouve Hakaroa Vallée, 16 ans. La découverte de cette maladie l’a amené à réaliser des projets sportifs pour sensibiliser le grand public sur le sujet. Loin des clichés autour de l’incompatibilité du diabète et du sport de haut niveau, le jeune sportif en a fait un atout. Dans notre interview, il fait part de son parcours et de ses ambitions. PAR LE DOCTEUR LINH VU NGOC, CHEF DU SERVICE MÉDICAL DU CREPS ÎLE-DE-FRANCE

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QU’EST-CE QUE LE DIABÈTE ? Le diabète désigne une maladie métabolique auto-immune chronique qui touche la régulation des glucides, communément appelés « sucres ». Le glycogène, glucide complexe, est un des carburants essentiels de notre organisme. Il est stocké principalement dans le foie et dans les muscles. Tous les organes de notre corps l’utilisent mais le cerveau et les muscles en sont les plus gros consommateurs. Dès que l’on pratique une activité physique ou intellectuelle, notre organisme va avoir besoin de la juste quantité de glycogène. Le rôle du pancréas est complexe car, au-delà de permettre la digestion des graisses, il fabrique également une hormone essentielle appelée « insuline » qui permet de réguler le taux de glucide dans le sang (0.7 à 1g/L). Selon les moments de la journée, du type d’aliments ou boissons ingérés, de l’activité physique ou intellectuelle, ce taux de glucide va varier. On parle d’« hyperglycémie » quand il est trop élevé et d’« hypoglycémie » quand il est trop bas. Lorsque le pancréas ne sécrète plus d’insuline, on parle de diabète de type 1 dit « insulino-dépendant ». Il touche 10 % des diabétiques. Une (ou plusieurs injections) JEUNESSE SANTÉ DOCDUSPORT.COM

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CHEZ LE JEUNE DIABÉTIQUE


sous-cutanée d’insuline quotidienne sera nécessaire pour combler le défaut de production du pancréas. Si le pancréas sécrète de l’insuline, mais en quantité insuffisante, on parle de diabète de type 2. Un traitement médicamenteux antidiabétique oral sera alors nécessaire pour stimuler le pancréas. Il arrive parfois qu’il faille tout de même donner un coup de pouce au pancréas avec des petites doses d’insuline en complément du traitement médicamenteux ; on parle d’insulino-requérance.

LE SPORT, PARTIE INTÉGRANTE DU TRAITEMENT CONTRE LE DIABÈTE

« Bouger pour aller mieux » pourrait être le leitmotiv de chaque diabétique ! Il est prouvé scientifiquement que la pratique régulière d’une activité physique est bénéfique pour l’organisme en diminuant les risques cardio-vasculaires. Cela est encore plus vrai pour le sujet diabétique. Associé à une alimentation variée, régulière, équilibrée et à une bonne hydratation, le sport améliore la circulation sanguine, permet un meilleur contrôle du poids, de la tension artérielle et de la fonction rénale. La pratique régulière du sport permet d’obtenir un meilleur équilibre métabolique. En effet, l’activité physique, notamment chez le diabétique, va mettre en action toutes les filières énergétiques dont notre corps dispose pour produire en quantité adaptée tous les substrats nécessaires au maintien de l’effort. L’organisme aimant l’équilibre et l’harmonie, le challenge du diabétique sportif va être la recherche d’un taux de glucide le plus régulier possible. En cas de déséquilibre de ce taux, l’organisme va devoir fabriquer des moyens de compensation et d’adaptation. En situation d’hypoglycémie, l’organisme va devoir aller piocher dans ses réserves. Lorsque les réserves sont épuisées, cela peut parfois conduire au malaise, voire au coma. À l’inverse, si le taux est trop élevé, cela peut entraîner des altérations des organes principaux (reins, cœur, artères, cerveau).

UNE CONTRAINTE QUI PEUT DEVENIR UN ATOUT L’aspect psychologique dans la gestion du diabète est fondamental. Le diabétique doit être en vigilance permanente et à la recherche d’un équilibre global. La clé pour un sportif est de savoir parfaitement personnaliser son traitement et à quel moment il faut le minorer ou le majorer en fonction du type d’activité physique qu’il va vouloir faire (ex. haute intensité prolongée, explosivité, etc.). Réussir à apprivoiser sa maladie et sa gestion quotidienne confère aux sportifs une maturité générale, condition sine qua non pour performer dans une discipline. JEUNESSE SANTÉ DOCDUSPORT.COM

TÉMOIGNAGE

ÊTRE DIABÉTIQUE ET VIVRE NORMALEMENT À 16 ans, Hakaroa Vallée est diabétique de type 1 depuis 4 ans. Dès la découverte de cette maladie, il réalise des projets sportifs pour sensibiliser le grand public sur le sujet. PROPOS RECUEILLIS PAR BAPTISTE DEPOIS

Quand et comment as-tu découvert que tu étais diabétique ? En juillet 2016, j’ai été très stressé en regardant la finale de l’Euro de football. Le taux de sucre dans mon sang est monté en flèche, car le stress est un accélérateur du diabète avec la production d’adrénaline, qui est une hormone sucrée. J’ai tout de suite consulté un médecin généraliste qui a diagnostiqué une gastro (les symptômes sont les mêmes). Le lendemain, lors d’une nouvelle consultation, j’avais perdu 5 kg et je n’arrivais presque plus à marcher. Il m’a fait un dextro (une piqûre au doigt) pour mesurer le taux de glycémie dans mon sang. Le résultat ne s’affichait même plus sur l’appareil tellement mon taux était haut, j’ai été envoyé à l’hôpital en urgence en hélicoptère et c’est à ce moment où j’ai appris que j’étais diabétique de type 1. Quel a été ton sentiment en apprenant ta maladie ? Au début, je ne connaissais pas cette maladie. Quand j’ai appris qu’elle était inguérissable, je l’ai trouvée très injuste, car je n’avais pas eu de comportement à risques. Pourquoi moi ? Alors que je fais du sport, je travaille bien à l’école, je fais attention à moi. J’ai été encore plus en colère en découvrant d’autres injustices par rapport à cette maladie, comme des métiers interdits, des capteurs remboursés sous condition, permis de conduire temporaire, assurance doublée, voire triplée. 15


PATHOLOGIE

Across France et professeur de physique agrégé). Nous réaliserons chaque étape du Tour la veille du passage des coureurs. Mon objectif est de sensibiliser au diabète la France entière et prouver que l’on peut vivre avec cette maladie et réaliser des exploits sportifs.

Tu t’es lancé dans un défi incroyable pour ton jeune âge (traverser la France, en parcourant 2 000 km en course à pied et à vélo), quel va être ton prochain challenge ? L’été prochain, j’ai le projet de réaliser le Tour de France cycliste 2021 en tandem avec Jean-Luc Perez (vainqueur de la Race 16

Tu vas être parrain de notre projet Semaine Olympique et Paralympique (SOP) 2021, quels conseils peux-tu donner aux diabétiques qui ont peur de commencer une activité physique ? Lors de la traversée de la France que j’ai faite, j’ai eu plusieurs témoignages, un a tout particulièrement retenu mon attention. Une personne m’a dit que son médecin lui avait recommandé de ne pas faire du sport à cause des risques d’hypoglycémie. Au contraire, le sport est un super-moyen de réguler notre glycémie, car cela agit comme de l’insuline, c’est comme un médicament. Pour tous les diabétiques, faire une pratique régulière est essentielle pour réguler la glycémie, donc faire beaucoup moins de doses d’insuline et avoir une meilleure hémoglobine glyquée. ✱ JEUNESSE SANTÉ DOCDUSPORT.COM

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Quel impact la découverte de cette maladie a-t-elle eu sur ton quotidien ? Sur ta pratique sportive ? Je vis normalement, mais j’ai une contrainte de surveillance permanente. Au quotidien, j’ai un capteur de glycémie et une pompe pour surveiller 10 à 15 fois par jour mon taux. En fonction du résultat, j’ai une pompe en Bluetooth pour commander l’injection d’insuline à faire. Cela remplace le dextro au bout du doigt et la piqûre pour faire l’insuline. Au lieu de faire 300 piqûres par mois, je n’en fais que 12. Il y a toujours des contraintes au quotidien, car il n’y a pas de jours de pause ou de vacances, mais cela a révolutionné ma vie par rapport à avant. En ce qui concerne l’alimentation, il faut surveiller au quotidien les glucides contenus dans chaque aliment pour gérer la bonne dose d’insuline. Au niveau de la pratique du sport, je me surveille toutes les 15 minutes. Avant de faire du sport pour ne pas tomber en hypoglycémie, je me fais un peu moins de dose d’insuline ou je me fais un débit basal temporaire.

Dans plusieurs interviews, tu as évoqué des termes très durs à entendre : « ma vie est foutue », « injustice » et « je suis un sous-citoyen », tu as donc décidé de mener un combat auprès des politiques pour dénoncer les discriminations rencontrées par les diabétiques. Peux-tu nous dire où tu en es ? Je trouve injuste que les diabétiques soient encore victimes aujourd’hui des sanctions de la société. Il y a plusieurs combats derrière ma démarche : une étude au cas par cas des métiers interdits, un remboursement des capteurs sans conditions (le coût est de 70 € tous les 7 jours), la gratuité des capteurs plus performants, le permis de conduire temporaire (obligation de repasser tous les 5 ans une visite médicale aux frais du patient) et les surprimes des assurances. Concernant les métiers interdits, j’ai sensibilisé des élus, des ministres et même trois présidents de la République. Une proposition de loi (PPL) a été déposée à l’Assemblée Nnationale sur l’étude de toutes les pathologies chroniques pour certains métiers, qui concernent tout de même 20 millions de personnes en France ; cette PPL a été votée à l’unanimité à l’Assemblée nationale et se trouve en stand-by au Sénat depuis janvier 2020. J’ai écrit une lettre à toutes les assurances pour l’arrêt des surprimes, seule une a répondu favorablement.



SANTÉ

SURPOIDS LE SPORT PEUT AIDER !

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ADOPTE LE PARCOURS AVIRON SANTÉ À L’ÉCOLE

nfants, parents, enseignants, professionnels de santé, on le sait désormais, l’obésité, en particulier chez nos enfants, constitue un fléau de notre société de consommation et la conséquence d’un mode de vie mal adapté. La Fédération Française d’Aviron (FFA) propose d’agir avec vous dans la prévention des risques auprès des enfants scolarisés en école primaire. Elle a créé un parcours Aviron Santé adapté à la découverte de l’aviron à l’école pour rendre les enfants actifs et acteurs de leur hygiène de vie et de leur bien-être dès 8 ans. Ce parcours représente une passerelle entre la pratique d’une activité physique complète : « l’aviron » et l’école pour pouvoir restituer en classe des travaux sur l’éducation à la santé. Il sensibilise ainsi les enfants sur les bienfaits de l’activité physique en les rendant acteurs et actifs d’une pratique qu’ils ne connaissent pas. Vous adopterez l’aviron par exemple parce qu’il s’agit d’un sport porté, permettant à chacun de s’exprimer, quel que soit son niveau d’activité physique. Vous l’adopterez aussi parce qu’il est à dominante « technique », où la concentration sur la bonne réalisation du geste lors des premières séances permet d’être facilement en situation de réussite. Le cycle comprend au moins 6 séances et est réalisé en binôme avec un(e) rameur(euse) et un(e) copilote. Le ou la copilote aide le rameur à se diriger et note les informations utiles lors de la séance afin d’avoir une trace des ressentis et du temps de pratique.


Un niveau de preuves scientifiques élevé montre que la pratique régulière d’une activité physique et sportive et la réduction des comportements sédentaires permettent de prévenir les risques de surpoids et d’obésité (HAS, 2012 ; ANSES, 2016 ; INSERM, 2008, 2019). Les effets bénéfiques des activités physiques et sportives sur le corps sont nombreux. Outre le fait que l’augmentation de la dépense énergétique va agir directement sur la masse grasse, la pratique régulière d’une activité physique et sportive va faciliter la régulisation de notre prise alimentaire (HAS, 2012 ; ANSES, 2016 ; INSERM, 2008, 2019). Par conséquent, les activités physiques et sportives jouent un rôle majeur pour prévenir la prise de poids dans le temps. Et ces bienfaits vont bien au-delà de la prévention du surpoids et de l’obésité. L’augmentation des capacités musculaires, cardio-vasculaires et cardio-respiratoires prolonge l’espérance de vie en bonne santé et favorise une meilleure qualité de vie au quotidien : moins de fatigue, d’anxiété, d’essoufflement... (ANSES, 2016 ; INSERM, 2008, 2019). Toutes les formes de pratique sont utiles pour nous aider à prévenir et à limiter le surpoids : activités sportives, activités de loisirs, activités domestiques (ex. nettoyage, jardinage), déplacements (i.e. marche, vélo) … PAR LE MINISTÈRE CHARGÉ DES SPORTS

Des temps de restitution à chaque fin de séance permettent d’analyser les ressentis à l’aide d’une échelle sous forme d’une réglette adaptée (ex. essoufflement, rythme cardiaque, transpiration, etc.). L’objectif est d’amener progressivement les enfants à être connectés à leur « CORPS » pendant l’effort. Trois outils pédagogiques ont été conçus pour accompagner l’enfant et aider les enseignants à construire leur parcours éducatif à la santé (PES) : 1. Le livret d’aviron scolaire est un outil complémentaire permettant au professeur de s’approprier les logiques de l’activité ; 2. Le livret de l’élève permettra à chaque enfant de suivre sa progression, de noter des informations précieuses sur ses ressentis et de s’approprier l’activité en répondant à plusieurs jeux ; 3. Le parcours Aviron Santé est un cahier conçu pour permettre à l’enseignant de préparer son projet pédagogique en amont du cycle et de poursuivre le travail en classe tout au long de l’année. L’ensemble des activités physiques et sportives doit favoriser l’atteinte des recommandations fixées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS, 2020) : ➧ Pour les enfants et les adolescents, 60 minutes par jour en moyenne d’activité physique essentiellement d’endurance d’intensité modérée à soutenue et ce, tout au long de la semaine. Des activités d’endurance d’intensité soutenue, ainsi que des JEUNESSE SANTÉ DOCDUSPORT.COM

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SANTÉ

activités qui renforcent le système musculaire, devraient être intégrées au moins trois fois par semaine ; ➧ Pour les adultes et les personnes avançant en âge, 150 à 300 minutes d’activité physique d’endurance d’intensité modérée ou au moins 75 à 150 minutes d’activité physique d’endurance d’intensité soutenue ou une combinaison équivalente d’activité physique d’intensité modérée et soutenue par semaine. Des activités de renforcement musculaire d’intensité modérée ou plus soutenue faisant travailler les principaux groupes musculaires devraient être intégrées au minimum deux fois par semaine. Il est également recommandé de réduire au maximum les temps de sédentarité, et en particulier le temps de loisir passé devant un écran. L’atteinte de ces recommandations permet donc de limiter et prévenir le surpoids, ainsi que de nombreuses maladies chroniques. Cependant, il convient de rappeler que toute quantité d’activité physique vaut mieux qu’aucune activité physique. L’atteinte de ces objectifs peut prendre du temps. Les activités physiques et sportives doivent être ainsi adaptées à la capacité physique de chacun. Dans cette perspective, le recours à une pratique encadrée au sein d’une structure sportive par des intervenants formés peut aider. Malgré les nombreux bénéfices associés à la pratique régulière d’une activité physique et sportive,

TÉMOIGNAGE

CORINNE MATEOS-GENEST

Conseillère pédagogique EPS – Circonscription de Vichy 1

Le parcours Aviron Santé, 3 mots à rassembler pour tisser des liens entre activité physique et conscience du corps… Il permet aux élèves de construire à travers un projet sportif de véritables enjeux citoyens et donner du SENS au parcours éducatif de santé. Une expérience à adopter et développer sans modération pour le plus grand plaisir des élèves. 20

une part importante de la population française aurait des difficultés à atteindre le niveau de pratique recommandé : entre 31 % à 81 % de la population selon les tranches d’âge et le sexe (Guthold et al., 2018,

2020). De même, la prévalence de la population adulte en surpoids ou obèse (indice de masse corporelle supérieur à 25) s’élèverait à plus de 49 % selon les données de Santé publique France (2017). La promotion des activités physiques et sportives constitue donc un enjeu majeur de prévention. Dans cette perspective, des mesures gouvernementales fortes sont déjà mises en œuvre et d’autres sont en cours de déploiement sur le territoire national, afin de faciliter et d’encourager les pratiques sportives au quotidien. Ces mesures s’inscrivent dans le cadre de plusieurs programmes interministériels tels que la Stratégie Nationale Sport Santé 20192024, qui visent à agir à tous les âges de la vie, ainsi que dans différents contextes. Dans ces programmes interministériels, priorité est donnée aux jeunes, aux publics les plus éloignés de la pratique, ainsi qu’aux territoires les plus fragilisés et défavorisés, où la prévalence du surpoids et de l’obésité est importante. Le public jeune représente une cible pertinente et stratégique pour prévenir les risques de surpoids et d’obésité. Les travaux sur le tissu adipeux ont révélé que les adultes obèses le sont depuis l’enfance avec un développement de la masse grasse très précoce (ANSES, 2016). La promotion des activités physiques et sportives chez les jeunes est une des priorités du ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports. Le milieu éducatif constitue donc un environnement privilégié pour agir efficacement et sur le long terme sur la santé des jeunes, tout en tenant compte des inégalités sociales et territoriales de santé. De nombreuses actions issues de la Stratégie Nationale Sport Santé 2019-2024 sont ainsi mises en œuvre afin de développer la pratique d’activité physique et sportive auprès des publics scolaires et des étudiants. Le public adulte représente la catégorie d’âge où la prévalence du surpoids et de l’obésité est la plus importante (environ 1 adulte sur 2 d’après Santé publique France). Selon l’INSEE (2017), plus de 70 % des adultes ont une activité dans le milieu professionnel, la majorité dans le secteur tertiaire. Or, dans ce secteur, il est maintenant bien démontré que le temps passé à des activités sédentaires chez l’adulte est principalement d’origine professionnelle, caractérisé par des moments de sédentarité prolongés et importants (Ryan, 2011 ; Genin, 2018). Les temps de sédentarité étant associés à une augmentation significative du risque de surpoids et d’obésité (ANSES, 2016), le milieu professionnel représente donc un environnement privilégié pour agir sur la santé des adultes. Ainsi, la Stratégie Nationale Sport Santé 2019-2024 prévoit de développer la pratique d’activités physiques et sportives en milieu professionnel. L’augmentation constante de la masse grasse peut conduire à terme à une obésité, maladie chronique dont la prise en charge est complexe. Dans cette prise en charge, il est recommandé d’intégrer une activité physique adaptée afin d’améliorer l’efficacité de cette dernière (HAS, 2011 ; ANSES, 2016 ; INSERM, 2019). L’un des objectifs de la Stratégie Nationale Sport Santé 2019-2024 est de favoriser le recours à la prescription et à la dispensation de l’activité physique adaptée et de renforcer la coordination interdisciplinaire à partir des actions suivantes. La prévention du surpoids et de l’obésité requiert donc l’implication et la coordination de l’ensemble des acteurs et des parties prenantes de la promotion des activités physiques et sportives. Ceci permettra ainsi de maximiser les opportunités de pratique auprès de l’ensemble de la population, à tous les âges de la vie, et dans tous les contextes. ✱ JEUNESSE SANTÉ DOCDUSPORT.COM


La Fédération Française de Rugby s’engage dans la promotion, l’accessibilité des pratiques et l’amélioration du bien être et de la sécurité du joueur. Initié en 2017, la Fédération a mis en place le programme national #Bienjoué pour mobiliser les parties prenantes du rugby, dès l’école de rugby afin de sensibiliser les acteurs et joueur(se)s aux bonnes pratiques. Avec la diversité de pratiques offertes par la F.F.R – rugby éducatif, rugby à XV, rugby à X, rugby à 7 (sport olympique depuis 2016) mais aussi des pratiques avec contacts aménagés comme le rugby à 5, rugby santé et le Beach Rugby, tout le monde peut jouer au rugby.

LE RUGBY, UN SPORT SANTÉ ! LE PROGRAMME #BIENJOUE Ce programme est foncièrement novateur et il répond à toutes les interrogations que peuvent éprouver certains parents. L’ensemble des mesures élaborées et mises en place ont pour objectif de favoriser le jeu d’évitement et de faire évoluer la pratique du rugby vers davantage de recherche d’espaces, de plaisir et de sécurité. En agissant à tous les niveaux : la formation, l’échauffement, la maîtrise des fondamentaux, la connaissance des règles, l’information au sein des club, c’est la sécurité de la pratique de notre sport qui se renforce.

LE LIVRET DU JEUNE JOUEUR Une nouveauté de la saison 20202021 garantissant l’apprentissage du rugby avec un support éducatif. En plus d’être un instrument lié à la sécurité du joueur, ce livret permet au jeune joueur d’avoir une vision de son cursus rugbystique et de connaître les acquis à maîtriser pour bien pratiquer le rugby. Il permet également au jeune joueur de savoir ce que l’éducateur attend de lui sur la saison sportive.

© I.Picarel/France Rugby

Ce livret sert également de lien entre les parents du jeune licencié et le club, et de valorisation de l’enfant dans ses apprentissages. Elle pourra suivre les avancées de leur enfant tout en étant au fait du projet mis en place par le club. Le rugby ne se limite pas seulement au terrain, le livret du jeune joueur en est, encore une fois, la preuve.

LE BABY RUGBY, LE RUGBY DES TOUT PETITS Cette saison, la Fédération Française de Rugby a élargi sa catégorie moins de 6 ans en permettant aux enfants de pratiquer le rugby dès l’âge de 3 ans. L’activité permet aussi aux parents et aux enfants de partager un moment privilégié. Le Baby Rugby est intégré dans un projet éducatif et sportif, principalement centré sur des jeux, des ateliers de motricité multisports qui participent au développement de l’enfant.

RUGBY À 5, LA PRATIQUE SANTÉ Le Rugby à 5 est une pratique loisir et santé sans plaquage caractérisée par le « toucher à deux mains » pour stopper la progression de l’adversaire. Cette pratique est référencée dans le Médico-Sport Santé (dictionnaire à destination des médecins pour la prescription du sport sur ordonnance). Elle permet de lutter contre la sédentarité, entretenir sa condition physique, réduire les effets indésirables des traitements : améliorer la qualité de vie en générale.


ÉCLAIRAGE

LE SAVOIR ROULER À VÉLO

UN PROGRAMME MULTI-PARTENARIAL QUI VISE L’AUTONOMIE À VÉLO CHEZ LES 6-11 ANS

PAR LE MINISTÈRE CHARGÉ DES SPORTS AVEC LA PARTICIPATION DE JOAQUIM LOMBARD, CADRE TECHNIQUE NATIONAL À LA FFC

FAIRE DU VÉLO, CELA S’APPREND

Devenir autonome pour effectuer ses trajets à vélo nécessite de comprendre le code de la route et d’acquérir les bons réflexes pour savoir le mettre en application. Afin de permettre aux enfants d’envisager leur mobilité à vélo, l’État a lancé en 2019 un programme d’apprentissage du vélo : le « Savoir Rouler à Vélo ». Ce programme vise à donner l’envie et les moyens aux enfants d’effectuer leurs trajets à vélo. À terme, l’objectif est de permettre à tous les enfants qui rentrent au collège d’avoir suivi le programme Savoir Rouler à Vélo entre 6 et 11 ans. La Fédération Française de Cyclisme (FFC), en tant que fédération olympique et paralympique, est un partenaire privilégié du programme Savoir Rouler à Vélo. Elle intervient à ce titre, soit directement dans les écoles, soit dans son large réseau de clubs labellisés sur le territoire.

POUR ALLER PLUS LOIN

Un réseau de partenaires est organisé pour proposer le programme Savoir Rouler à Vélo. Pour en savoir plus : www.savoirrouleravelo.fr Les clubs labellisés « Ecoles Française de Cyclisme » par la FFC, fédération olympique et paralympique partenaire du programme Savoir Rouler à Vélo, sont en capacité de proposer le programme Savoir Rouler à Vélo. Rien de plus simple pour trouver un club près de chez soi : https://www.ffc.fr/clubs/

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BLOCS D’APPRENTISSAGE POUR 10 H DE FORMATION

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LE SAVOIR PÉDALER qui concerne la maîtrise des fondamentaux du vélo et se déroule en milieu sécurisé (cours d’école, parc, etc.). Sont abordés l’équilibre, le freinage, la conduite du vélo, la connaissance des différentes parties d’un vélo, la mise du casque, etc.

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LE SAVOIR CIRCULER qui permet d’apprendre à rouler en tenant compte du code de la route, toujours dans un milieu sécurisé.

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LE SAVOIR ROULER qui permet de réinvestir en situation réelle les deux premiers blocs d’apprentissage. Il s’agit là de la conclusion du cycle Savoir Rouler à Vélo avec une partie en situation réelle sur la voie publique. À l’issue des 10 h de formation, les enfants se voient remettre l’attestation nationale Savoir Rouler à Vélo.

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Le vélo, c’est bon pour la santé, c’est plus rapide que la voiture pour les trajets de moins de 5 km en ville et c’est bon pour la planète ! Pour toutes ces raisons, se déplacer à vélo (afin de se rendre à l’école par exemple) prend tout son sens !


APPRENDRE À ÊTRE AUTONOME À VÉLO ! ÉCOLE FRANÇAISE DE VÉLO

Plus de 400 points d’accueil en France pour une découverte ludique avec des éducateurs qualifiés : pilotage, Code de la route, orientation, déplacement en toute sécurité, entretien et réparation de son vélo…

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ENTRAÎNEMENT

SORTIR DANS LA NATURE,

C’EST VITAL !

Faut-il encore avoir recours aux sciences pour démontrer les bienfaits de la nature et du sport sur la santé des jeunes ? Il semblerait que oui, car de nombreuses études révèlent que le temps passé à l’extérieur a considérablement diminué chez les enfants et les adolescents et qu’ils sont aujourd’hui moins actifs physiquement1.

LES SPORTS DE NATURE : TOUS DEHORS !

I

l s’agit de mieux connaître les effets bénéfiques que peuvent avoir les sports de nature sur le développement des jeunes afin d’en favoriser la pratique. Nous le savons tous, les jeunes sont beaucoup trop souvent confinés entre quatre murs, et ce bien avant le confinement lié à la crise sanitaire. Aussi sortir dans la nature devient-il désormais vital !2 L’idée d’un syndrome de manque de nature fait son chemin. Elle part de l’hypothèse que, en passant plus de temps dedans, loin de la nature, les hommes s’exposent à de nombreux problèmes physiques et mentaux. En 2005, le journaliste et auteur américain, Richard Louv, publie une enquête : Last Child in the Woods (« Le dernier enfant dans les bois »), dans laquelle il développe le concept de

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« nature-deficit disorder » ou « syndrome de manque de nature » qui souligne avec subtilité la gravité de la situation : les symptômes sont inquiétants et sérieux, mais le remède à ce syndrome de manque de nature est simple : Sortir ! Les études scientifiques continuent d’éprouver ces hypothèses ; en témoignent les interconnexions entre le sentiment de bien-être et la biodiversité3. Dès 2011, la campagne de communication lancée par le ministère des Sports « Les sports de nature, tous dehors ! »4 visait à sensibiliser les prescripteurs d’activités autour des valeurs éducatives des sports de nature. Les ressources pédagogiques produites invitent à s’interroger sur la place des sports de nature « du dehors » dans l’éducation et la contribution du plein air aux enjeux de santé publique chez les jeunes. Ce lien à la nature est plus qu’un simple loisir, il recouvre un besoin d’être connecté au vivant, une recherche du bien-être renforcée par le sentiment de liberté, d’humilité et d’émerveillement qui distinguent ces JEUNESSE SANTÉ DOCDUSPORT.COM

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PAR LE MINISTÈRE CHARGÉ DES SPORTS, DIRECTION DES SPORTS BUREAU DE L’ÉLABORATION DES POLITIQUES PUBLIQUES DU SPORT / MISSION SPORT ET DÉVELOPPEMENT DURABLE


son grand-père Jack pouvait, en 1950, aller au bois à plus d’1,5 km de chez lui et enfin son arrière-grandpère George en 1919 était autorisé à aller pêcher à près de 10 km de chez lui. Comment inverser cette tendance, retrouver cette confiance et cette autonomie d’antan ? Dans le cadre de formations professionnelles organisées par le ministère des Sports, un groupe d’experts éducatifs mène une réflexion pédagogique sur notre rapport personnel à la sécurité, à la prise de risque et à l’autonomie dans les sports de nature. Leur postulat vise à démontrer que chez un jeune public, l’apprentissage de l’autonomie rend la sécurité plus efficiente. En analysant sa situation au regard de ses capacités, du lieu et des conditions de pratiques ( météo, matériel...), l’enfant construit ses propres repères. Pour l’éducateur sportif comme pour l’enseignant, il convient de transmettre ces clés de lecture de l’environnement, qui permettent à chacun d’agir, de s’adapter, de sortir de sa zone de confort pour mieux y revenir. L’entrée dans un milieu naturel par la pratique sportive favoriserait cette approche active et corporelle de la sécurité. Appréhender l’océan par le surf, la forêt par la course d’orientation, ou encore la montagne par la randonnée, conduirait à une approche moins anxiogène et plus ludique du milieu naturel. Elle aiderait au dépassement de soi, au besoin d’accomplissement, principal moteur du renforcement de l’estime de soi et de l’épanouissement individuel7.

activités sportives de nature. L’escalade d’une falaise ou la descente d’une rivière en canoë-kayak apparaissent comme des lieux privilégiés d’éducation à l’environnement et de préservation de la biodiversité. Ces activités exigent une compréhension de l’environnement, pour pouvoir décider et progresser en sécurité.

FAIRE DE L’AUTONOMIE UN ENJEU DE SÉCURITÉ5 L’éloignement des espaces naturels dû aux effets d’une urbanisation croissante et l’augmentation de craintes parentales relatives à la sécurité des enfants seraient les principales causes de la diminution du temps passé à jouer dehors6. En 2007, le jeune Ed Thomas avait le droit, à 8 ans, d’aller seul au bout de sa rue à moins de 300 mètres de sa maison, sa mère Vicky avait, en 1979, le droit d’aller seule à la piscine à 800 mètres de chez elle, JEUNESSE SANTÉ DOCDUSPORT.COM

SE RELIER AUX AUTRES GRÂCE À LA NATURE Si l’exposition à la nature peut grandement améliorer les habiletés motrices générales telles que l’équilibre, la locomotion, l’endurance, le simple fait d’être dans un espace vert en ville permet également d’améliorer nos interactions sociales. Plusieurs expériences révèlent que les enfants ayant l’occasion de pratiquer des activités physiques et sportives, notamment outdoor, développent davantage de compétences psychosociales. Les enfants qui jouent dehors établissent plus de contacts avec autrui, ils développent une ouverture d’esprit, une socialisation accrue et une capacité plus importante à la collaboration. Ces observations font écho aux nombreuses études anglosaxonnes, issues des Natured Based Learning (traduit par « l’école dehors »), qui montrent l’importance du contact de la nature dans la construction de l’individu. Les élèves exposés à la 25


ENTRAÎNEMENT

La généralisation du programme « Savoir Rouler à Vélo » (qui vise l’apprentissage du vélo en autonomie pour l’ensemble des enfants avant l’entrée au collège) contribue de manière concrète à cette volonté d’impulser un changement dans les habitudes, et ce dès le plus jeune âge. Il répond au développement d’une mobilité économique qui associe une mobilité écologique saine.

L’ACTIVITÉ PHYSIQUE DANS LA NATURE, UNE PRATIQUE ESSENTIELLE POUR LA SANTÉ DES JEUNES

AGIR SUR NOS MODES DE VIE À Grenoble, une récente étude du laboratoire SENS, en sciences humaines, a mis en évidence que les principaux freins à la pratique sportive sont d’ordre motivationnel, et liés à nos habitudes. Durant le premier confinement (en mars-avril 2020), ce n’est pas la proximité à un espace de pratique, ni à l’inverse l’injonction à rester chez soi, qui a conditionné le plus notre pratique physique mais bien nos habitudes. Créer les conditions d’une pratique physique régulière est devenu un enjeu central face aux problèmes de la sédentarité. Alors même que nous sommes naturellement programmés pour être mobiles à l’extérieur, nos enfants sont devenus au fil des années plus « passagers » que piétons. Selon une enquête publiée en 2008 par le CGDD (Commissariat général du développement durable) « 70 % de tous les déplacements des enfants de 6 à 14 ans sont effectués en voiture ». Cette réalité questionne de plus en plus notre relation au transport tant pour le quotidien que pour les loisirs (itinérances à vélo, à pied, à cheval, via des pratiques nautiques). 26

1 « En 40 ans, nos collégiens ont perdu environ 25 % de leur capacité physique (…). En 1971, un enfant courait 800 mètres en 3 minutes, en 2013 pour cette même distance, il lui en faut 4 ! » Pr François Carré, cardiologue au CHRU de Rennes et membre de la FFC 2 http://www.biodiversite.reseauecoleetnature.org/ressources-sortir 3 Sentiment de bien-être et réparateur en milieu urbain et périurbain, Institut d’écologie et de l’environnement - Paris 4 https://www.sportsdenature.gouv.fr/education 5 Revue EPS N° 379, janvier 2018 p. 26 « Faire de l’apprentissage de l’autonomie un enjeu de sécurité », Aziz Chlieh, Lionel Vialon, Vincent Bouchet 6 https://www.terraeco.net/Comment-on-a-interdit-aux-enfants,56622. html 7 Témoignage de Louis Espinassous : https://www.sportsdenature.gouv. fr/se-former/temoignages-experts 8 Une tribune « Après le confinement, apprenons dehors ! », rédigée par les membres du COPIL Recherche Action Grandir avec la nature 9 « Décrire et nommer le vivant : le défi de la taxonomie », un podcast avec Philippe Grandcolas. https://www.mnhn.fr/fr/explorez/podcasts/que-nature-vive/mieuxconnaitre-nature-mieux-preserver 10 maladie infectieuse ou parasitaire transmissible d’un animal vertébré à l’Homme JEUNESSE SANTÉ DOCDUSPORT.COM

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nature travailleraient mieux en équipe et seraient plus disciplinés en classe. De plus, l’expérience répétée de la nature favoriserait rapidement et plus durablement une sensibilité environnementale, un lien « éco-formateur »8 qui permet une prise de conscience des équilibres fragiles de la nature et une envie d’en prendre soin.

La crise sanitaire de la Covid-19 a fait émerger des interrogations sur notre rapport au vivant9 et rappelle le lien étroit entre santé humaine, santé animale et santé de l’environnement. Les comportements humains, par leur impact sur la biodiversité ou le changement climatique, ne sont pas sans conséquence sur le développement des zoonoses10. Témoins de ces effets sur leur terrain d’expression, les sports de nature sont une invitation à mieux comprendre les interactions des écosystèmes . Ils constituent un puissant levier d’éducation à l’environnement favorisant le changement de nos comportements ainsi que nos modes de vie vers une plus grande adéquation entre notre santé et notre quotidien. À travers ce propos, il ne s’agit pas d’opposer le dedans au dehors mais bien de trouver un équilibre dans un système d’éducation, de transmission qui doit jouer pleinement son rôle en faveur d’un développement durable pour les générations futures. Alors, qu’attendons-nous pour envoyer nos enfants jouer dehors ?


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LE SAVIEZ-VOUS ? « Un enfant qui fait du sport régulièrement avant 12 ans sera un adulte sportif et optimisera sa santé future.» A.Bernard, Psychomotricienne

60 MIN

C’est le temps minimum d’activité physique par jour recommandé pour l’enfant par l’OMS.

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«L’enfant est trop souvent considéré comme un adulte en miniature. Il n’en est rien! En effet, l’enfant est un organisme en pleine croissance. En quelques chiffres, un bébé naît avec environ 300 os mous quand un adulte possède 206 os. Pour grandir de la façon la plus harmonieuse possible, l’enfant doit être en contact avec son environnement autant que possible. Ainsi, la chaussure doit par exemple être ultra flexible, permettre au pied d’être proche du sol avec peu d’amorti. Elle va ainsi laisser le pied se muscler et se développer. Le pied étant une entrée sensorielle du corps humain, il est important de ne pas filtrer les informations en émanant. Ainsi, l’enfant pourra apprendre à répondre et réagir en fonction de ces dernières. Ensuite, au long de la croissance, les besoins du corps évoluent, et donc, ce que doit apporter une chaussure doit changer également pour progressivement se rapprocher d’une chaussure pour les adultes.» Maxime Roux, ingénieur en biomécanique, R&D DECATHLON


SPORT & SANTÉ

UNE APPROCHE GLOBALE DE LA PRATIQUE D’ACTIVITÉ PHYSIQUE ET SPORTIVE

POUR AMÉLIORER LA SANTÉ DES FRANÇAIS

D

PAR LE MINISTÈRE CHARGÉ DES SPORTS

ans ce contexte, la promotion du sport-santé est devenue un enjeu majeur de santé publique. Afin d’apporter des réponses concrètes, la France s’est dotée d’une Stratégie Nationale Sport Santé (SNSS) 2019-2024. Cette politique interministérielle, co-pilotée par le ministère chargé des Sports et le ministère des Solidarités et de la Santé, a pour objectif à travers ses 26 actions d’améliorer l’état de santé de la population en favorisant l’activité physique et sportive (APS) de chacun, au quotidien, avec ou sans pathologie. Il s’agit particulièrement de renforcer les modalités d’accès aux APS de populations ciblées, notamment les publics scolaires et étudiants et d’instaurer auprès de la population générale le principe d’un parcours d’activité physique comme élément essentiel du quotidien. La notion de sport-santé recouvre « la pratique d’activités physiques ou sportives qui contribuent au bien-être et à la santé du pratiquant conformément à la définition de la santé par l’OMS » (Ministère chargé des Sports). Les effets bénéfiques du sport sur la santé sont étudiés depuis les années 1950. Il est désormais bien établi que le sport-santé permet d’améliorer l’espérance et la qualité de vie, à tous les âges de la vie (ANSES, 2016 ; INSERM, 2008, 2019). De même, ces dernières années, de nombreuses études ont prouvé les bienfaits d’une pratique physique et sportive régulière sur la santé, y compris chez les personnes atteintes d’une pathologie chronique (INSERM, 2019). Le sport-santé constitue donc un outil majeur tant en prévention primaire, secondaire que tertiaire.

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LES ACTIONS PHARES DE LA STRATÉGIE NATIONALE SPORT SANTÉ 2019-2024 Les actions phares de la SNSS 2019-2024 s’inscrivent dans une approche globale s’articulant autour de 4 axes : ➧ La promotion de la santé et du bien-être par l’activité physique et sportive. L’enjeu consiste à encourager la pratique d’une activité physique et sportive à tous les âges de la vie, de manière régulière, durable et adaptée, et de lutter contre les comportements sédentaires dans la vie quotidienne ; ➧ Le développement et le recours à l’activité physique adaptée (APA) à des fins thérapeutiques. Le but est de faire reconnaître le rôle majeur de l’APA dans un parcours de soins pour le traitement des maladies chroniques et des affections de longue durée ; ➧ La protection de la santé des sportifs et le renforcement de la sécurité des pratiquants ; ➧ Le renforcement et la diffusion des connaissances. Les bienfaits de l’activité physique et sportive pour la santé sont prouvés. Il s’agit aujourd’hui d’en faire la promotion auprès du grand public, des acteurs institutionnels et privés concernés. L’ensemble des actions déployées pour la mise en œuvre de ces 4 axes a pour objet d’accroître la pratique d’activité physique et sportive des Français et s’inscrit dans une perspective d’héritage pour les Jeux olympiques et paralympiques 2024. Augmenter la pratique d’APS des jeunes, une priorité absolue La réussite scolaire, l’intégration sociale et la qualité de vie sont significativement liées à la pratique d’une activité physique et sportive régulière chez les enfants (Lambourne et al., 2011; Donnelly et al., 2016). Or, seule la moitié des garçons et un tiers des filles ont une activité physique suffisante (étude Santé publique France). La pratique d’activités physiques et sportives (APS) des jeunes a connu une diminution sensible ces 20 dernières années (impact de l’évolution des modes de vie et notamment de l’exposition aux écrans). Aujourd’hui, seuls 5 à 9 % des enfants pratiquent 1 heure d’activité physique et sportive quotidienne recommandée. Cette inactivité s’accompagne d’une augmentation de la sédentarité dès le plus jeune âge dont les effets délétères sur la santé (18 % des adolescents en classe de troisième sont en surcharge pondérale et 5 % sont obèses) et sur la réussite scolaire sont démontrés. Ainsi, JEUNESSE SANTÉ DOCDUSPORT.COM

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En France, selon la tranche d’âge et le sexe, entre 31 % et 81 % de la population est considérée comme insuffisamment active (Guthold et al., 2018, 2020) ; entre 1971 et 2011, les adolescents ont perdu 25 % de leurs capacités physiques ! Chaque année, environ 8,7 % des décès en France seraient dus à cette inactivité physique (Lee et al., 2012) et les temps sédentaires vont en s’accroissant.


le déploiement d’une pratique d’APS pour les publics scolaires et les étudiants constitue un des axes prioritaires de toute action visant à préparer une nouvelle génération plus active, citoyenne et en meilleure santé. Promouvoir la pratique d’APS auprès des publics scolaires et des étudiants, une action phare de la SNSS Les enfants et les adolescents, ainsi que leurs familles, sont confrontés à une multitude de freins qui limitent la pratique d’une APS ; ainsi 70 % des jeunes âgés entre 11 et 17 ans sont insuffisamment actifs et trop sédentaires, ce qui se traduit par un risque sanitaire préoccupant. Aussi, la promotion des APS auprès des enfants et des adolescents constitue une des priorités du ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports. Dans cette perspective, des mesures fortes sont déjà mises en œuvre ou en cours de déploiement sur le territoire national : ➧ Inscription de la promotion de l’APS dans le cadre du développement des écoles promotrices de santé et du parcours éducatif de santé (PES) de l’élève (de la maternelle au lycée), notamment en s’appuyant sur le réseau des jeunes ambassadeurs de santé et sur le label « Génération 2024 ». Sur ce dispositif, mesure phare du plan héritage JOP 2024, 3 254 écoles et établissements sont labellisés en septembre 2020 soit, 6,52 % avec un objectif de 20 % en 2024. L’objectif est presque atteint pour les collèges dont 18 % sont déjà engagés ; ➧ Déploiement national massif des programmes d’acquisition des savoirs sportifs fondamentaux « Savoir Rouler à Vélo » (2020 : 14 000 attestations SRAV délivrées à ce jour dans le temps et hors du temps scolaire) et « Aisance Aquatique » (appel à projets ANS JEUNESSE SANTÉ DOCDUSPORT.COM

en 2019 concernant 18 515 enfants et 762 adultes formés à l’encadrement de l’AAQ) avec la mobilisation des rectorats et des services déconcentrés chargés du sport ; ➧ Augmentation du temps de pratique journalier des activités physiques et sportives sur le temps scolaire et périscolaire, dispositif « 30 minutes d’activité physique au quotidien », dont l’appel à manifestation d’intérêt vient d’être lancé auprès de l’ensemble des écoles du territoire national ; ➧ Soutien au développement des programmes d’activité physique et sportive pendant et en dehors des temps scolaires - programmes de type ICAPS « Intervention auprès des collégiens en situation de surpoids centrée sur l’activité physique et la sédentarité » ; ➧ Accompagnement des 32 fédérations sportives signataires de conventions spécifiques aux actions d’éducation avec les fédérations sportives scolaires – USEP – UNSS – UGSEL – et visant à renforcer les synergies de promotion des APS comme facteur de santé bien-être avec les fédérations scolaires et universitaires. D’autres actions sont développées dans le milieu éducatif et visent notamment à : ➧ Favoriser la pratique d’activité physique et sportive par l’aménagement du temps scolaire : dispositif « Cours le matin, EPS et sport l’après-midi » ; ➧ Développer les sections sportives scolaires ; ➧ Assurer la mise en œuvre des programmes et dispositifs du ministère des Sports dans le cadre des programmes « Cités éducatives » et « Territoires éducatifs ruraux », labels d’excellence éducative en faveur de la réussite des jeunes bénéficiaires. La continuité éducative de l’école à l’enseignement supérieur, les synergies entre les encadrants de la communauté éducative (école, 29


SPORT & SANTÉ

DES ACTIONS SPÉCIFIQUES DE MAISONS SPORT-SANTÉ EN DIRECTION DU PUBLIC ENFANT Sur les 138 MSS reconnues en 2019, 52 structures proposent des actions ou programmes spécifiques en direction des enfants : ➧ Des dispositifs et programmes d’encadrement d’activités physiques et sportives et/ou d’activités physiques adaptées pour les enfants. 30

QUELQUES EXEMPLES LA MSS DE VILLEURBANNE La MSS de Villeurbanne est portée par la Ville et le CCAS. Elle intervient notamment sur les 6 Quartiers Prioritaires de la ville, à travers son dispositif « En Forme à Villeurbanne ». Ce projet est composé de 5 dispositifs sport-santé construits dans une approche territorialisée, dont le dispositif « En Forme à l’école » à destination des enfants. La collectivité a mis en place le dispositif « Pass’sport santé » destiné à prévenir l’aggravation du surpoids et de l’obésité des enfants de 8 à 11 ans scolarisés dans les écoles publiques. ➧ Où et depuis quand ? Dans les équipements municipaux depuis 2009 ; Environ 60 élèves de cycle 3 ; La lutte contre le surpoids et l’obésité constitue un axe important des missions de la Direction de la santé publique de Villeurbanne. Les enfants les plus vulnérables sont repérés et suivis tout au long du primaire. En 2018-2019, 40 % des enfants « Pass’sport santé » habitaient en QPV. ➧ Comment ? Les enfants repérés par le service municipal de santé scolaire participent gratuitement tous les mercredis après-midi à des séances d’1 h d’activité physique suivie d’1 h de sensibilisation à l’équilibre nutritionnel. Le dispositif prévoit des réunions d’informations collectives pour les enfants et les parents, animées par des diététiciennes et une intervenante du Réseau de prévention et de prise en charge de l’obésité pédiatrique (RéPPOP69). À la fin du dispositif, les enfants et leurs parents sont accompagnés pour la poursuite d’une activité physique. Tous les ans, une évaluation du dispositif est réalisée, associant parents et enfants. JEUNESSE SANTÉ DOCDUSPORT.COM

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collectivité territoriale, associations et famille) sont déterminantes pour obtenir les impacts souhaités par la conjugaison de ces différentes mesures. Les Maisons Sport-Santé, des structures ressources dans le champ de l’éducation à la santé en direction des jeunes La reconnaissance de 500 Maisons Sport-Santé (MSS) d’ici 2022 mesure phare de la Stratégie Nationale Sport-Santé - et leur déploiement sur l’ensemble du territoire national répondent à l’objectif fixé par le président de la République. Le but des MSS est d’informer, d’accueillir, d’orienter toutes les personnes qui souhaitent pratiquer, développer une APS à des fins de santé, de bien-être et ce, quels que soient leur âge, leur santé et leur fragilité, et de permettre à chacun de pratiquer une APS. La MSS participe activement à la coordination et à la mise en réseau au plan local des différents acteurs de la santé, du sport et de l’activité physique adaptée. Elle réunit les conditions pour favoriser la lutte contre la sédentarité et la pratique régulière d’APS/APA. Au-delà de l’élaboration de programmes Sport-Santé personnalisés, notamment en direction de jeunes à besoins spécifiques, la MSS peut aussi contribuer au développement de programmes de sensibilisation et d’éducation à la santé en direction des plus jeunes et de leur entourage. La pratique d’une activité physique et sportive est d’autant plus importante chez les enfants afin qu’ils en comprennent les enjeux et adoptent les habitudes d’un mode de vie actif, qu’ils pourront conserver tout au long de leur vie.

Une large majorité des actions en direction des enfants sont des dispositifs d’encadrement d’activités physiques sportives ou adaptées proposées, qui se déclinent sous forme de stages, dispositifs municipaux et/ou associatifs, en partenariat avec les équipes enseignantes et les services de l’Éducation nationale, voire les fédérations sportives scolaires (USEP, UNSS, UGSEL) et autres partenaires. Elles peuvent se décliner en ateliers nutrition (alimentation et APS), promotion de la santé globale… qui se déroulent sur plusieurs semaines, mois, majoritairement durant les vacances scolaires ou en extrascolaire. Ces programmes s’adressent à l’ensemble des jeunes d’une classe d’âge, via notamment la découverte d’un large panel d’activités physiques pour augmenter la chance de pérennisation de la pratique sportive dans le temps. D’autres sont à destination d’un public ciblé, par exemple des jeunes en situation de surpoids et d’obésité. Les autres publics enfants principalement concernés sont ceux les plus éloignés de la pratique d’APS en raison de leur lieu de résidence (QPV), ceux atteints de maladies chroniques ou d’affections de longue durée (asthme sévère par ex.) avec des prises en charge spécifiques ou les enfants en situation de handicap. Les situations pédagogiques sont adaptées aux besoins et à l’âge des enfants en tenant éventuellement compte des spécificités physico-psychiques de chacun.


➧ « En Forme à l’école » c’est aussi… … Sur le temps scolaire, un encadrement en éducation physique et sportive renforcé par des éducateurs sportifs de la ville et par certaines associations sportives, en co-intervention avec les enseignants ; … Sur le temps périscolaire, la possibilité de découvrir une large palette d’activités physiques et sportives avec les animateurs périscolaires et près de 20 associations sportives ; … Pendant les vacances scolaires, Vacan’Sports permet de pratiquer des activités sportives variées et d’aborder le rôle de l’activité physique et de l’alimentation sur la santé. ➧ Les MSS et RéPPOP : en lien avec les Réseaux de prévention et de prise en charge de l’obésité en pédiatrie présents en BourgogneFranche-Comté, en Île-de-France, en Nouvelle-Aquitaine, en Occitanie et dans les départements du Haut-Rhin, du Rhône, de l’Ardèche et de l’Isère, les MSS apportent une réponse opérationnelle à l’augmentation de l’obésité chez l’enfant, en réunissant dans un maillage étroit et partagé l’ensemble des acteurs impliqués dans sa prévention, son dépistage et sa prise en charge. PARCOURS DU JEUNE AVEC RÉPPOP : ➧ La MSS Strasbourg et PRECCOSS (Prise en charge coordonnée des enfants obèses ou en surpoids à Strasbourg) : la Ville Strasbourg et sa maison Sport-Santé proposent un accompagnement gratuit pour les enfants et adolescents en surpoids âgés de 3 à 18 ans et

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leur famille. Pour bénéficier de ce suivi personnalisé, l’enfant se voit prescrire une ordonnance PRECCOSS par son médecin traitant (généraliste ou pédiatre). Entre 2014 et 2019, 205 médecins ont prescrit le dispositif. L’équipe de PRECCOSS est pluridisciplinaire : infirmier, psychologue, diététicien, médecin référent, éducateur médico-sportif. La prise en charge permet aux familles incluses dans le dispositif de bénéficier de différents types d’accompagnements personnalisés et adaptés aux besoins de l’enfant ; ➧ Des actions de formation : Parmi les actions en direction du public enfant des MSS, certaines mettent en place des formations ou actions de sensibilisation des professions en lien avec les jeunes enfants (puéricultrices, auxiliaires de puériculture, médecins, pédiatres, éducateurs de jeunes enfants, animateurs de centres loisirs, professeurs des écoles…) visant à promouvoir les bienfaits d’une APS dès le plus jeune âge et de lutter contre la sédentarité (en lien notamment avec le temps passé sur les écrans). Durant la période du premier confinement et lors de leur reprise d’activités, une partie des Maisons Sport-Santé ont ciblé prioritairement leurs actions vers le public jeune avec pour objectif de réduire les effets néfastes du confinement sur l’acquisition, dès le plus jeune âge, des bonnes habitudes et d’un mode de vie actif, ou l’intégration de l’activité physique et sportive comme élément essentiel au parcours de vie en bonne santé. ✱

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DÉCOUVERTE DE L’URBANITÉ AU PROGRAMME DES JEUX OLYMPIQUES ET PARALYMPIQUES (JOP) 2024

LE BREAKING

COMME NOUVELLE PRATIQUE Le tissu urbain est devenu le terrain de jeu des nouvelles pratiques. Réintroduire du plaisir dans la ville, s’approprier les espaces publics et ses architectures par le mouvement apparaissent aujourd’hui comme une évolution inéluctable, en particulier chez les jeunes. Parmi ces tendances, le breaking s’est imposé comme une discipline innovante, structurée et prometteuse. PAR LE MINISTÈRE CHARGÉ DES SPORTS PÔLE RESSOURCES NATIONAL SPORT-INNOVATIONS

EMBRASSER UNE VISION ACTIVE DE L’ENVIRONNEMENT

RECONNAÎTRE LE SPORT SANS DÉNATURER LA CULTURE Parmi ces pratiques, le breaking constitue un cas pratique intéressant. Apparue à la fin des années 1960, cette discipline populaire a connu un essor important et s’est fortement développée et structurée dans les années 1990 pour devenir une discipline sportive reconnue à partir de 2019. Cette reconnaissance emporte de nouveaux enjeux intégrés par la Fédération Française de Danse, avec la création d’une commission breaking. L’intégration au programme des Jeux Olympiques de la Jeunesse en 2018 puis des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 au titre des sports additionnels constitue l’évolution la plus marquante, pour une discipline qui compte aujourd’hui pour 7 % des licenciés

de la FF Danse et qui est plébiscitée par les jeunes filles. Les adolescentes de 11 à 15 ans représentent en effet la part la plus significative des licenciés (44 % en 2020).

INSPIRER D’AUTRES PRATIQUES Notons cependant que le breaking fait figure d’exception dans le concert des sports émergents, qui cherchent à recueillir une reconnaissance institutionnelle plus large. Bien d’autres disciplines font du sport un objet singulier, qui se met en scène dans la ville et fait corps avec notre écosystème social et urbain. Penser la ville par le prisme du mouvement et du « design actif » (modeler l’espace public et le bâti pour y bouger davantage) permet d’y faire naître des aspirations renouvelées. Aussi, si l’activité physique constitue « l’un des ressorts privilégiés de la mobilisation des jeunes en milieu urbain », elle nécessite d’être soutenue par des mesures d’accompagnement pour en faire un véritable levier éducatif. Les JOP 2024 constituent en cela un laboratoire grandeur nature pour faire résonner ces innovations sociales et de pratiques au cœur de nos cités. ✱

Pour aller plus loin sur les thématiques abordées et retrouver nos références bibliographiques, contactez-nous : PRN-SI@creps-pdl.sports.gouv.fr 32

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Moins de limites, moins de barrières, moins de frontières ! Un triptyque qui caractérise le développement des nouvelles pratiques. Souvent issues de territoires contraints, les inégalités d’accès aux pratiques sportives qui s’y expriment font émerger de nouveaux usages. Elles mobilisent un public très large et bénéficient d’un relais important sur les réseaux sociaux. Des pratiques autoorganisées aux aires de jeu ludiques en passant par les nouvelles formes de mobilité, toutes reflètent une activité physique qui s’invite de plus en plus dans notre environnement immédiat.


e n i e l p En

CRÉATION

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NEWS

du doc

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BOUGE TA SANTÉ… ESSAYE LE TRIATHLON ! La Fédération Française de Triathlon propose de nombreuses disciplines enchaînées, adaptées aux envies de chacun : triathlon, paratriathlon, duathlon, cross triathlon, aquathlon, Bike & Run, raids, SwimRun… Depuis 2016, la F.F.TRI. a également développé un programme intitulé « Coaching Triathlon Santé » pour inciter les personnes sédentaires, néophytes et/ou présentant une pathologie (diabète, cancer, obésité…) à franchir le pas et à être le mieux accompagnées possible dans leur pratique par le biais d’un suivi personnalisé. Plus d’informations sur www.fftri.com ou par mail : sante@fftri.com JEUNESSE DOCDUSPORT.COM


TÉMOIGNAGE

MARTIN FOURCADE :

« TOUT CE QUE JE SAIS FAIRE, C’EST GRÂCE AU SPORT. » Son nom évoque admiration chez les petits et les grands. Martin Fourcade est un jeune retraité qui a conquis tous les sommets du biathlon : champion olympique, champion du monde… À 32 ans il garde son âme d’enfant en pratiquant diverses activités physiques qu’il a plaisir à partager en famille, fort de son expérience passée. PROPOS RECUEILLIS PAR ANNE ODRU

Quels souvenirs gardez-vous de vos jeunes années sportives ? Je garde d’excellents souvenirs. D’abord ceux d’être avec les copains dans la nature avant de m’intéresser à la compétition. Au début, on s’inventait des aventures dans la forêt, c’était notre activité physique à nous ! On profitait en s’amusant, à la montagne on fait beaucoup de sport, ça fait partie de notre culture et de notre quotidien grâce au cadre qui s’y prête.

© ROSSIGNOL - © HERVÉ THOUROUDE

Quels sports pratiquiez-vous et qu’est-ce qui vous plaisait ? J’ai fait du hockey, du judo, du VTT, de la natation et toutes les formes de ski. Le ski de fond me correspondait plus mais aujourd’hui je retrouve la liberté d’exercer tous ces sports, comme à l’époque. La dépense physique me plaisait beaucoup car j’étais très actif. En revanche, je n’étais pas fan des contacts au judo et au hockey… La natation me convenait bien aussi, l’esprit de compétition y était très présent, j’aimais ça. Je ne dissocie pas les sports collectifs des sports individuels car on était toujours en groupe lors des déplacements, il y a toujours eu une vie d’équipe, l’esprit de camaraderie était toujours là. Vos entraîneurs vous ont-ils marqué ? Ils ont tous eu leur importance dans ma vie. C’est eux qui donnent le goût du sport grâce à leur partage d’expérience. Je me souviens qu’en 2007 alors que j’étais ado, j’ai voulu tout arrêter et rentrer chez mes parents suite à un coup de mou et le désir de vivre autre chose. Denis Boissière m’a alors proposé de partir en stage à Tignes avec son groupe ; il a su trouver les mots pour me remotiver tout en me laissant la liberté dont j’avais besoin. JEUNESSE SANTÉ DOCDUSPORT.COM

Pourquoi avoir choisi le biathlon ? C’est un sport très complet où on ne s’ennuie pas. Au-delà de la partie endurance très présente, il y a le tir qui est très ludique et rend cette discipline très sympa quand on est jeune. Comment souhaitez-vous partager votre expérience avec les plus jeunes en tant que nouveau retraité ? Pour l’instant, je le fais surtout en famille ! Je ne me vois pas devenir entraîneur. J’aime rappeler aux jeunes que je croise que j’étais comme eux avant, et je n’oublie pas aussi les champions que j’ai admirés. Je partage aussi à travers mon livre (Un dernier tour de piste aux éditions Marabout), qui en dit beaucoup sur tout ce que j’ai pu vivre et qui constitue un autre accomplissement dans ma carrière. Quels sports pratiquez-vous avec vos deux filles (3 et 5 ans) ? Nous faisons du ski, de la randonnée et du VTT grâce à notre environnement. Je veux qu’elles sachent skier en grandissant à la montagne. Je souhaite également qu’elles apprennent à nager, c’est indispensable aujourd’hui comme le suggère le ministère. Qu’est-ce que la pratique du sport vous a apporté ? Le sport m’a ouvert à plein d’autres milieux et activités. Tout ce que je sais faire, en tant que chef d’entreprise, en relations médias et partenaires, c’est grâce au sport. C’est ce qui m’a permis de développer la faculté de trouver des solutions face à n’importe quel problème car c’est ce qui nous rend meilleur dans la performance. J’ai réussi à me construire et à mieux me connaître, et puis c’est en faisant du sport que j’ai rencontré ma femme. Si c’était à refaire, que changeriez-vous ? Rien ! Mes erreurs m’ont beaucoup appris, je n’en serais pas là sans le chemin parcouru avec toutes ses embûches et ses belles rencontres. ✱ 35


FOCUS

LA PRATIQUE D’UNE ACTIVITÉ PHYSIQUE ET SPORTIVE POUR LES PERSONNES AVEC TROUBLE DU SPECTRE DE L’AUTISME,

C’EST CAPITAL !

Qui ne se souvient pas de ce jeune autiste, qui, accompagné de sa maman pendant le premier confinement, a découvert la joie de courir à l’extérieur ? Combien d’expériences, anecdotes avons-nous entendues concernant les bienfaits du sport pour ces jeunes ?

LA PRATIQUE DES APS, UN RÉEL BÉNÉFICE POUR TOUS CEUX QUI ACCÈDENT À UNE OFFRE ADAPTÉE S’il est acquis que le sport est bon pour la santé de chacun, il existe encore peu de littérature s’intéressant spécifiquement à l’autisme et au rôle des activités physiques et sportives chez les jeunes qui présentent ce handicap. La pratique d’une activité physique et sportive peut avoir de nombreux bénéfices pour tous, valides ou handicapés, neurotypiques ou autistes. Mais les offres de pratique permettant aux personnes autistes d’y accéder régulièrement sont encore insuffisantes. Au-delà des questions de motivation des autistes eux-mêmes, le manque de structures adaptées, l’autocensure des parents, le manque de formation des encadrants ou encore simplement et malheureusement le refus d’accueillir un enfant différent, souvent par peur de mal faire, freinent l’accès de ces jeunes à la pratique. Pourtant, les effets bénéfiques de la pratique d’une activité sportive sur les jeunes autistes ne sont plus à démontrer et se retrouvent sur plusieurs plans : PHYSIQUE : ➧ Amélioration des capacités cardio-vasculaires, des capacités motrices et de l’endurance ; ➧ Prévention de problèmes de santé chroniques liés à l’inactivité physique ; 36

SENSORI-MOTEUR : ➧ Meilleure connaissance et plus grande maîtrise des propriétés biomécaniques de son corps ; ➧ Meilleur traitement de l’information sensorielle ; ➧ Construction de représentations du corps (schéma corporel) ; ➧ Construction de schémas d’actions dirigées vers un but extérieur de nature spatiale (saisir un objet) ; SOCIAL : ➧ Augmentation des interactions verbales et non verbales ; ➧ Augmentation des interactions entre les individus d’un groupe et partage des émotions par l’intermédiaire de postures, de mimiques, de regards ; HÉDONIQUE : ➧ Plaisir que procure le jeu accompagnant le sport ; ➧ Meilleure perception de soi et de ses capacités. C’est aussi en faisant « comme tout le monde » dans un environnement adapté que l’on permet aux jeunes en situation de handicap de bien grandir, qu’on leur propose une société plus inclusive. Le développement des pratiques parasport et l’accès des jeunes handicapés aux activités physiques et sportives comptent parmi les mesures phares de la Stratégie Nationale Sport et Handicaps présentée par Mme Roxana MARACINEANU, ministre chargée des Sports, le 3 décembre dernier à l’occasion de la Journée internationale des personnes en situation de handicap JEUNESSE SANTÉ DOCDUSPORT.COM

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PAR LE MINISTÈRE CHARGÉ DES SPORTS


(https://www.sports.gouv.fr/accueil-du-site/actualites/article/ presentation-des-mesures-phares-de-la-strategie-nationalesport-et-handicaps).

L’ACCUEIL AU SEIN D’UN CLUB : DE BONNES PRATIQUES À DÉMULTIPLIER De nombreux clubs sportifs se sont lancés dans l’accueil de personnes avec TSA pour pratiquer une activité physique et sportive, c’est une très bonne nouvelle ! Pour que cette pratique soit la plus bénéfique possible pour les jeunes autistes, il convient d’anticiper et d’adapter les conditions dans lesquelles le projet se met en place. À titre d’exemple, les initiatives remarquables développées en Seine-Maritime où une labellisation de clubs est proposée pour l’accueil spécifique des jeunes autistes avec un cahier des charges précis permettant de garantir à tous un encadrement de qualité. Cette démarche est portée au niveau départemental et associe l’ensemble des acteurs : clubs, services de l’État, ligue régionale du Sport Adapté, ligue régionale et comité départemental de Tennis, Comité Départemental Olympique et Sportif, Centre de Ressources Autisme de Rouen, universitaires, parents, etc. Une étude est par ailleurs en cours pour mesurer précisément l’impact de la pratique du tennis sur une cohorte de jeunes avec TSA ; elle permettra de documenter les bénéfices d’une activité physique et sportive régulière sur la qualité de vie des jeunes autistes et les répercussions sur la vie familiale. De nombreuses initiatives se déploient sur l’ensemble du territoire national dont celles portées par l’ASPTT en lien avec la fondation Orange, qui permettent de mettre à disposition des

CHIFFRES CLÉS

clubs volontaires un accompagnement, des outils et des contenus de sensibilisation pour accueillir toujours plus de jeunes avec TSA en clubs à proximité du lieu de vie.

LA FORMATION EN QUESTION

Le refus d’accueillir une personne avec TSA est souvent induit par la peur de ne pas savoir faire, de mal faire ou bien encore tout simplement en raison de la difficulté à appréhender la différence. Dans la majorité des recours concernant le refus d’accueillir des jeunes autistes, la structure ne dispose pas de professionnels formés. La formation des éducateurs sportifs, qu’ils soient bénévoles ou professionnels, est donc primordiale. Au-delà de l’accueil de personnes en situation de handicap, l’autisme nécessite une connaissance et des contenus spécifiques qui permettent de répondre au mieux aux besoins des jeunes sportifs accueillis. Aussi la Fédération Française du Sport Adapté (FFSA) a-t-elle créé un diplôme universitaire « Autisme et médiations corporelles », quifavoriseledéveloppementdescompétencescomplémentaires indispensables aux encadrants d’activités physiques et sportives.

L’IMPORTANCE DU SPORT POUR LES AIDANTS

Enfin, un des paramètres, non négligeable, concerne les bienfaits pour l’entourage proche, en premier lieu les parents. Souvent qualifiées de « bouffées d’oxygène », les activités physiques et sportives sont aussi bénéfiques pour les aidants. Alors même que l’enfant autiste et son entourage sont régulièrement confrontés à de nombreux échecs, dans une société qui n’est pas calibrée pour des enfants différents, ces pratiques qui associent le parent et l’enfant sont très bénéfiques à l’épanouissement de tous. L’association nationale « Handi Surf » en a même fait son cheval de bataille, avec la création de la « Maison des aidants », pour le plus grand bonheur des enfants et des parents concernés : créée à Bayonne, cette maison est destinée aux familles de jeunes participant aux activités nautiques proposées par l’association. Lieu de rencontre, cette structure propose des permanences, des conseils, un accompagnement des jeunes et des familles. Témoignage de Téo Foucher, enseignant en Activité physique adaptée, spécialisé en autisme et troubles associés, intervenant pour l’ASAP (Association Autisme Service à la Personne) : « L’activité physique et sportive adaptée permet aux jeunes de prendre conscience de leur schéma corporel, d’avoir une meilleure coordination et une meilleure vitesse d’exécution dans les différentes tâches de la vie quotidienne. Pour les parents, c’est un réel bienfait d’améliorer l’autonomie de leurs enfants. En termes de communication, les activités physiques adaptées ont pour objet également de développer la prise d’initiatives et les comportements spontanés (faire des demandes, aller vers l’autre…). » ✱ Sources : les chiffres clés-Stratégie nationale autisme 2018-2022, 2018 https://handicap.gouv.fr/archives/ancienne-rub-autism/ strategie-nationale-pour-l-autisme-2018-2022/

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MISE AU POINT

DES ADULTES SPORTIFS ? 38

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COMMENT FAIRE DE VOS ENFANTS


Vous souhaitez le meilleur pour vos enfants ! Vous désirez qu’ils deviennent sportifs pour la vie entière ! Découvrez toutes les explications et tous les composants de la formule gagnante ! PAR LE DOCTEUR STÉPHANE CASCUA, MÉDECIN DU SPORT MÉDECIN DU CENTRE DE FORMATION ET DE PRÉFORMATION DU PSG PENDANT 20 ANS

S

oyons francs ! Le sport déploie ses bienfaits contre les cancers et les maladies neurodégénératives surtout chez l’adulte. L’enfant, lui, bénéficie d’une mécanique biologique toute neuve ! Bien évidemment, des situations physiologiques apparaissent désormais précocement et l’activité physique reste un rempart contre l’obésité et le diabète, de plus en plus fréquents chez nos bambins, ainsi que contre les effets délétères de l’inactivité physique et de la sédentarité.

« DEVENIR SPORTIF » PLUS QUE « FAIRE DU SPORT » Le vrai challenge pour l’enfant plus que de « faire du sport » est de « devenir sportif » pour toute la vie. C’est ainsi qu’il profitera d’une sérieuse protection contre les maladies de civilisation et les altérations fonctionnelles d’un corps peu à peu déconditionné. Une étude fondatrice ! Les cahiers de l’INSERM consacrés à l’activité physique se font l’écho d’une étude de référence sur le sujet. Statistiquement et sur le long terme, emmener ses enfants au club de sport ne suffit pas à en faire des adultes sportifs. Et s’il ne fallait pas se contenter de faire le taxi ? Les jeunes ayant pratiqué exclusivement des sports collectifs et encadrés avaient plus de risque de devenir sédentaires que ceux qui avaient fait du sport avec leurs parents ! Rien de plus logique, nous y reviendrons !

FAITES DU SPORT AVEC VOS ENFANTS ! Les enfants destinés à être des adultes sportifs avaient pratiqué une activité physique en famille ! Au cours des premières années delavie,lecerveaurecèledepuissantescapacitésd’apprentissage. Les neurones se multiplient encore beaucoup. On parle de « neurogenèse ». Et surtout, ils établissent et sélectionnent des milliards de connexions les uns avec les autres. C’est la « neuroplasticité ». Ces aptitudes se manifestent sur le plan intellectuel, moteur, émotionnel et même social. Dans l’ordre, énumérons quelques exemples. Au cours de cet âge d’or, il est plus facile d’apprendre à parler anglais ou à faire du golf ; les écoles bilingues et autres « Académies sportives » en ont fait leur fond de commerce. Enfant, les traumatismes affectifs sont lourds de conséquences ; Freud déclina cette notion pour échafauder le concept de la psychanalyse ! Et enfin, les schémas sociaux constatés pendant l’enfance constituent aisément des références pour construire sa vie adulte.

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MONTREZ À VOS ENFANTS QU’UN ADULTE PEUT FAIRE DU SPORT En clair, si vous faites du sport avec votre enfant, vous témoignez de la possibilité de conjuguer activité professionnelle bien remplie, vie familiale investie et entraînement sportif régulier ! Ainsi, vos progénitures parviendront plus aisément à suivre votre bon exemple ! D’autant plus qu’elless auront aussi découvert sur le terrain toutes les subtilités organisationnelles pour mener à bien cette philosophie de l’existence… À l’inverse, si vous « les emmenez faire du sport », vous leur proposez un schéma de vie où l’adulte devient chauffeur et spectateur. L’enfant peut se représenter son parent adulte comme ayant renoncé à sa propre activité sportive. N’hésitez pas alors, si vous le pouvez, à lui montrer l’exemple ! Frustrez vos enfants ! Certains psychologues définissent l’éducation comme « l’école de la frustration ». À bien y réfléchir, cette approche n’est pas dépourvue d’intérêt, notamment concernant le sport. Le bébé apprend qu’il ne peut pas obtenir immédiatement tout ce qu’il souhaite. En premier lieu, il doit parfois patienter un peu pour combler son appétit. Le bambin sillonnant le supermarché en compagnie de sa maman découvre qu’il n’a pas l’autorisation de repartir avec la totalité du rayon jouets sous le bras ! L’adolescent est bien forcé d’accepter que cette jeune fille ne le trouve pas à son goût et qu’il devra rencontrer, plus tard, une autre partenaire ! De façon tout à fait comparable, le lycéen comprend qu’il doit réviser plutôt que de sortir samedi soir s’il veut réussir son interro de lundi ! Il en est de même pour le jeune sportif qui renonce à la facilité d’un jeu vidéo pour se rendre à l’entraînement et préparer sa compétition du mois prochain !

FAIRE DU SPORT APPREND À RENONCER À L’OISIVETÉ ! Cette capacité à se projeter vers un objectif gratifiant mais différé est à la fois génétique et acquise ! Le « test du marshmallow » a été mis au point par le psychologue états-unien Walter Mischel en 1972. Il semble détecter quelques prédispositions et prémices de l’impact éducationnel autour de la volonté. Il consiste à placer un enfant seul dans une pièce avec une table sur laquelle est

LES ENFANTS DESTINÉS À ÊTRE DES ADULTES SPORTIFS AVAIENT PRATIQUÉ UNE ACTIVITÉ PHYSIQUE EN FAMILLE ! 39


MISE AU POINT UN JOUR, MANGEZ VOS MARSHMALLOW !

Si l’enfant doit apprendre la frustration pour obtenir une gratification différée, l’adulte doit finir par manger les marshmallows accumulés sur la table de l’expérimentateur ! La course au « toujours plus » dans la contrainte physiologique ou psychologique mène au surentraînement ou au burn-out, voire à la dépression. À un moment, le traileur doit stopper la surenchère des distances et le professionnel doit limiter sa charge de travail ! Un proverbe bouddhiste dit que le bonheur consiste à espérer ce que l’on a déjà !

FAIRE DU SPORT DÉVELOPPE LA VOLONTÉ DE FAIRE DU SPORT Comme son nom l’indique, cette zone du cerveau est située derrière le front. Elle est particulièrement volumineuse chez l’homme et, selon bon nombre de chercheurs, elle participe à notre humanité comme en témoigne le front plus fuyant de nos cousins les grands singes. L’histoire de la médecine nous offre une anecdote parfois romancée mais toujours emblématique qui contribua à la découverte de la fonction du cortex préfrontal. Phineas Gage était ouvrier dans les chemins de fer au XIXe siècle. En ce 13 septembre 1848, il creusait un tunnel et enfonçait un bâton de dynamite dans une fissure de rocher avec une barre à mine. C’est alors qu’une étincelle de frottement provoqua une explosion et propulsa l’outil à travers le crâne du contremaître et détruisit son lobe préfrontal. Dans la version traditionnelle, il survécut à ses blessures mais de salarié modèle il devint vagabond sociopathe. Il était incapable de maîtriser son agressivité, marquait son territoire en urinant partout et présentait un comportement sexuel débridé. À l’inverse, l’exercice régulier paraît associé à un cortex préfrontal plus volumineux. Il s’agirait à la fois d’une cause et d’une conséquence, un véritable cercle vertueux. L’enfant ainsi équipé parviendrait à bloquer ses pulsions flemmardes. Et, à l’occasion de ses efforts physiques, il développerait cette zone du système nerveux central. Il en est de même de toutes les frustrations inhérentes à l’éducation qui donnent au cerveau de l’adulte la volonté d’aller courir au petit matin alors que la maisonnée dort encore… 40

LES SPORTS COLLECTIFS, CA NE DURE PAS TOUJOURS ! Le sport collectif est plein de vertus ! Évidemment, il enseigne l’esprit d’équipe. Il apprend à s’adapter à la diversité des personnalités pour mener à bien un objectif commun ! Il cultive l’esprit de compétition et de dépassement de soi ! On croirait une recette managériale dans une multinationale ! Quoi de plus valorisant ? Malheureusement, mon expérience de médecin du sport m’a appris que les adultes ont tendance à renoncer trop rapidement. Rien de plus logique ! Lorsqu’on travaille et fonde une famille, il est difficile de se rendre systématiquement à l’entraînement des mardis et jeudis à 19 h 30. S’il y a compétition, c’est sans parler des week-ends bloqués par les matchs et les interminables trajets pour s’y rendre ! Conjoints et enfants ne tardent pas à ronchonner… à juste titre ! Les confinements de la COVID 19 ont apporté au cabinet des exemples encore plus parlants ! En l’absence de séances de groupe, de nombreux jeunes pratiquants de sports collectifs ont renoncé à tout exercice physique ! Et, bien sûr, à la reprise, ils se sont blessés ! Plus tard, après 40 ans, ce ne sont plus les contraintes sociales ou psychologiques qui limitent ceux qui étaient tant bien que mal parvenus à continuer. À l’âge où le sport devient indispensable pour entretenir la biologie, c’est l’appareil locomoteur qui hurle de douleur pour réclamer l’arrêt des sauts, des blocages et des pivots !

AVEC LES ANNÉES, L’APPAREIL LOCOMOTEUR N’ASSUME PLUS LES INCESSANTS CHANGEMENTS DE DIRECTION Le phénomène est d’autant plus marqué que, avec les années qui augmentent, c’est la taille du terrain qui diminue. Avec le « five » ou le « futsal », les adultes parviennent à programmer plus facilement des entraînements entre amis mais les multiples changements de direction agressent leurs articulations… surtout si ces dernières ne sont pas entretenues par une autre pratique plus régulière et individuelle. Les activités collectives sont encouragées par l’acquisition de techniques individuelles que proposent les éducateurs sportifs et les entraîneurs. Les trêves et les vacances imposent de garder la forme. Elles constituent l’occasion idéale pour découvrir d’autres disciplines. L’école de la frustration y trouve encore une mission pédagogique. JEUNESSE SANTÉ DOCDUSPORT.COM

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posé un marshmallow. L’expérimentateur lui explique qu’il lui donnera une deuxième guimauve quand il reviendra dans 15 minutes si le premier n’a pas été mangé ! Bien que les résultats restent controversés, le verdict initial de cette recherche fut sans appel. Le succès au « test du marshmallow » est corrélé à la réussite sociale future. Il pourrait même être rattaché à une pratique sportive assidue ! Cette capacité sociologique à la frustration prend ses racines neurobiologiques dans le cortex préfrontal qui assure l’inhibition des pulsions.


TRÈVES ET VACANCES, DES OPPORTUNITÉS POUR LA PRATIQUE D’ACTIVITÉS PHYSIQUES ET SPORTIVES Cette fois, les disciplines sportives telles que le foot, le basket ou le hand ne constituent plus uniquement un jeu, mais on intégrera dans son mode de vie de la marche rapide, voire de la course, du vélo ou de la natation ! Et puisque l’appétit vient en mangeant, le plaisir vient en pratiquant surtout avec un système nerveux juvénile, apte à tous les apprentissages techniques et émotionnels. Bien sûr, on débute en famille et on continue à courir ou pédaler avec des copains. Le chemin initiatique vers une pratique assidue à l’âge adulte n’est pas terminé ! L’expérience montre que celui qui attend ses amis pour aller faire un footing est souvent déçus ! Il patiente inutilement et leurs partenaires ont toujours une bonne raison pour décommander… peut-être sont-ils en train de manger des marshmallows !

PRATIQUER SEUL, UNE ÉTAPE INCONTOURNABLE SUR LE CHEMIN DE L’ASSIDUITÉ Bref, soit il abandonne à son tour et sirote une bière devant Netflix, soit il gagne en autonomie et part trottiner sans être accompagné ! Ce phénomène sociologique est si discriminant qu’il est à l’origine de la publication d’un bouquin rigolo : Mon guide pour courir toute seule comme une grande ! Bref, après le footing en famille puis avec les potes, le jogging en solitaire constitue une étape éducationnelle incontournable sur la route du sport pour la vie entière ! La réussite n’est pas obligatoire ! Encourager, stimuler… et votre enfant peut devenir peu à peu un compétiteur ! Attention, la victoire dans l’enfance n’est pas obligatoire pour devenir un adulte sportif. Votre bambin fait des efforts, il s’entraîne davantage parce qu’il rêve du haut niveau… parce qu’il aime ça, mais aussi parce qu’il veut lire la fierté dans vos yeux ! Il progresse, vous êtes de plus en plus fier ! Certains psychologues du sport un peu violents parlent de « réussite par procuration » ! Peu à peu, votre enfant se fatigue de ces séances trop fréquentes, trop dures, il sature de ces compétitions qui lui dévorent tous ses week-ends ! Les études commencent à être difficiles, il JEUNESSE SANTÉ DOCDUSPORT.COM

faut qu’il révise ! Et puis, il sent qu’il doit se reposer ! Il souhaiterait même voir ses amis… Et, un jour, il entend raisonner dans sa tête la chanson de Françoise Hardy : « Tous les garçons et les filles de mon âge se promènent dans la rue deux par deux » ! C’est alors que votre adolescent, « adulte qui naît » étymologiquement, craque et revendique son autonomie ! Il arrête le sport et suit son propre chemin ! Dans les cabinets de médecine du sport, on constate que ces schémas mènent parfois au dégoût du sport et font souvent basculer vers une sédentarité réactionnelle !

ATTENTION, LE HAUT NIVEAU MÈNE PARFOIS À LA SÉDENTARITÉ Prudence ! Accompagnez votre loupiot compétiteur, ne surinvestissez pas à sa place ! Il a même le droit de ne jamais gagner ! La frustration face à l’absence de victoire peut même être considérée comme un point de passage crucial, indispensable pour continuer à pratiquer quelles que soient ses aptitudes ! Diversité vaut mieux que spécificité À un âge où le cerveau est capable d’acquérir de multiples coordinations, il est intéressant de développer l’ensemble des activités pluridisciplinaires avant toute spécialisation, ce que proposent les entraîneurs pour progresser !

DIVERSIFIER LES APPRENTISSAGES POUR SE FAIRE PLAISIR TOUTE LA VIE La « diversité » des pratiques chez l’enfant est un placement sur le long terme ! Si votre enfant sait nager le crawl, faire du roller, du VTT, du ski de piste, du ski de fond, du surf, de la planche à voile, du tennis, du squash, du base-ball, du cheval, du golf et que sais-je encore… il n’aura que l’embarras du choix pour continuer toute sa vie ! Cet éventail d’activités lui permettra de varier les plaisirs et de rester toujours motivé ! Et plus encore ! Avec ces différentes activités, il multipliera les bénéfices pour sa santé et réduira les risques de surmenage ! Il accédera spontanément aux vertus de l’entraînement croisé ! ✱ 41


CONSEIL

SPORT DE HAUT NIVEAU CHEZ LES ENFANTS,

COMMENT ÊTRE BIEN ENCADRÉ Dans les vestiaires du CREPS Île-de-France résonne souvent cette formule : « Il faut 10 ans et 10 000 heures de travail intensif pour espérer pouvoir participer aux Jeux Olympiques. » Dans cette pépinière de talents à Châtenay-Malabry (92), la performance sportive est au cœur du quotidien, mais on s’active fortement en coulisse pour que les graines de champions (âgées entre 10 et 25 ans) trouvent un équilibre de vie sur et en dehors des terrains. Le sport est nécessaire pour la santé, mais jusqu’où pousser ces futurs candidats de la génération PARIS 2024, sans entraîner des effets indésirables sur leur croissance physique et leur développement psychologique ?

Contrairement à un adulte, le jeune sportif a également une capacité de récupération plus rapide. Preuve en est, il faut en moyenne 8 semaines de récupération à un adulte suite à une fracture, contre 4 à 5 chez un enfant, le renouvellement cellulaire de l’enfant étant beaucoup plus rapide que celui de l’adulte. Par conséquent, le métabolisme du jeune sportif permet une grande capacité à absorber et digérer des charges de travail importantes. Le revers de la médaille est que l’enfant ne va pas sentir la limite, car il est vierge de ce type d’effort. Le risque serait que l’entraîneur donne un seuil de contraintes trop élevé par rapport aux limites de l’enfant. Dans ce cas, il existe un risque d’altérer l’harmonie générale de sa croissance au niveau métabolique, physique et psychique.

PAR LE DOCTEUR LINH VU NGOC HUYEN, RESPONSABLE DU PÔLE MÉDICAL DU CREPS ÎLE-DE-FRANCE

Nous constatons que l’harmonie des différents environnements du sportif est une condition essentielle à sa réussite : le sportif, le scolaire, le psycho-affectif et le social. Le jeune s’appuie sur quatre piliers qui collaborent en permanence pour répondre à un double objectif : la quête de performance sportive et grandir en tant que personne. ➧ Entraîneur/ Préparateur physique : recherche de la performance sportive ; ➧ Staff médical : prévention et soins de la santé ; ➧ Encadrant scolaire : construction du futur et/ou de l’aprèscarrière ; ➧ Famille : soutien, repère affectif et social. Avec un accompagnement au quotidien, l’entraîneur joue un rôle central dans la cohésion de ces piliers afin que le sportif soit dans des conditions optimales de performance et puisse s’épanouir personnellement. En revanche, dès lors qu’il existe une quelconque défiance au sein de ces quatre groupes, le jeune le ressent tout de suite et son équilibre est impacté. Les conséquences sont immédiates : baisse de performance sportive, scolaire, blessures, troubles psychologiques.

La surveillance médicale réglementaire (SMR) est obligatoire pour chaque sportif inscrit sur les listes ministérielles du haut niveau. Chaque fédération a l’obligation d’organiser au moins une fois par an un bilan médical complet avec électrocardiogramme, bilan psychologique, bilan diététique et un dépistage de « surentraînement », bête noire des entraîneurs et des médecins du sport ; son objectif est de prévenir tous les risques liés à une pratique intensive.

LES CAPACITÉS D’ADAPTATION ET DE RÉCUPÉRATION DE L’ENFANT SUPÉRIEURES AUX ADULTES

L’enfant et l’adolescent ont en règle générale des capacités d’adaptation importantes, aussi bien dans l’apprentissage d’un geste technique que dans la maîtrise d’une langue étrangère en quelques semaines par exemple.

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UNE OBLIGATION LÉGALE EN TANT QUE SPORTIF DE HAUT NIVEAU

L’IMPORTANCE DE L’ENTOURAGE DU FUTUR CHAMPION


PLAISIR, PERFORMANCE ET PRÉVENTION

➧ Est-ce que la notion de plaisir va perdurer dans un contexte d’entraînement intensif et de stress intense ? ➧ Comment les jeunes vont-ils arriver à se projeter dans un potentiel avenir de champion ? ➧ Où se situe la jauge du surentraînement pour un enfant en pleine croissance ? Etc. Tant d’interrogations auxquelles les encadrants du CREPS Îlede-France doivent répondre au moment de l’arrivée de chaque futur champion dans l’établissement. Au quotidien, cela se matérialise par un travail collaboratif entre le pôle médical, le préparateur physique, l’entraîneur et le service de la vie scolaire pour assurer un épanouissement de l’enfant. Trois axes, « plaisir, performance et prévention », sont développés en harmonie pour que le jeune sportif puisse arriver au firmament de ses performances sportives. L’objectif est d’être clairvoyant sur l’enfant le plus tôt possible, de détecter en amont ses capacités et ses limites afin de pouvoir l’accompagner vers la performance sportive et scolaire tout en préservant sa santé. La mise en place d’un protocole santé sur-mesure et une planification entraînement-scolarité optimale sont capitales, chaque enfant étant unique. L’art de l’entraîneur de jeunes est d’être le plus vigilant et à l’affût d’indicateurs pragmatiques et concrets permettant au quotidien d’ajuster les protocoles mis en place. JEUNESSE SANTÉ DOCDUSPORT.COM

PRIORITÉ AU DOUBLE PROJET

L’épanouissement ne pourrait être total sans la mise en place d’un double projet, c’est-à-dire un projet mené en parallèle entre la performance sportive et la réussite scolaire. Dès le plus jeune âge, les champions anticipent leur vie active en fonction de leurs goûts et de leurs capacités. Ils bénéficient des aménagements d’emploi du temps, des cours de rattrapage et de soutien en fonction des entraînements adaptés aux spécificités des différentes disciplines (larges plages journalières ou entraînements biquotidiens). Tout au long de leur cursus, les jeunes sportifs développent des valeurs humaines (dépassement de soi, connaissance de la valeur de l’effort, rigueur du sportif de haut niveau, concentration, etc.) qu’ils mettent à profit dans leur performance, à la fois physique et scolaire. Avec 100 % de réussite au bac depuis plusieurs années, le CREPS Île-de-France excelle aussi en dehors des terrains. ✱

CONTRAIREMENT À UN ADULTE, LE JEUNE SPORTIF A UNE CAPACITÉ DE RÉCUPÉRATION PLUS RAPIDE. 43


TECHNOLOGIE

SPORT ET INNOVATIONS TECHNOLOGIQUES :

UNE NOUVELLE ALLIANCE POUR

PAR LE MINISTÈRE DES SPORTS, PÔLE RESSOURCES NATIONAL SPORT-INNOVATIONS

La RA a prouvé son efficacité dans la mise en mouvement de la génération Y (née entre 1980 et 1999) avec notamment l’application « Pokemon Go ». Téléchargée plus de 800 millions de fois dans le monde, ses effets physiologiques et psychosociaux sur ses utilisateurs ont été démontrés documentés par plusieurs études. Avec la RV, le jeu vidéo et les activités physiques et sportives (APS) fusionnent peu à peu pour proposer des expériences immersives à la fois actives et captivantes, contribuant au développement des habiletés motrices et des capacités cognitives (concentration, anticipation, prise de décision…) dans un environnement maîtrisé et sécurisé. La RV permet également d’ajouter au fitness des mécaniques de jeu et une possibilité d’évasion à l’exercice physique, maintenant ainsi la motivation des sportifs réguliers. Les casques RV et les lunettes RA ont par ailleurs beaucoup 44

évolué en peu de temps en termes de design et de confort d’utilisation (autonomie, poids, réduction de la nausée due au motion sickness), afin de permettre le développement de l’engagement physique des utilisateurs. Bien que les effets sur la santé de la RVA soient encore peu documentés, beaucoup d’acteurs investissent d’ores et déjà ce secteur en constante évolution à l’instar des acteurs conventionnels du sport, cependant plus orientés vers l’e-sport.

LES ÉQUIPEMENTS INTERACTIFS, NOUVEAUX MOTEURS DE L’ENGAGEMENT DANS LES APS Des outils numériques permettent également de « ludifier » l’activité physique tout en restant ancré dans le réel pour inciter la population à s’engager dans une APS, ou maintenir la motivation des pratiquants. C’est par exemple le cas des murs interactifs, systèmes numériques et connectés composés de différents modules qui permettent de transformer n’importe quel mur en surface tactile et interactive. Ces technologies facilitent la mise en œuvre de méthodes d’apprentissage, liant expérience corporelle et apprentissage intellectuel, dans une pratique individuelle ou collective. Afin de casser la routine des pratiquants, les salles de sport se dotent aujourd’hui de matériels connectés qui aident à maintenir la motivation. C’est le cas des appareils de fitness connectés, qui permettent à tous les sportifs, quel qu’en soit le niveau, de grimper un col hors catégorie du Tour de France ou de se confronter à une communauté mondiale de sportifs depuis son salon ou sa salle de fitness (Zwift, Kinomap…). Mais ces équipements connectés investissent également de JEUNESSE SANTÉ DOCDUSPORT.COM

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Réconcilier jeu vidéo et activité physique grâce à la réalité virtuelle (RV) et à la réalité augmentée (RA) La baisse de l’activité physique et sportive semble corrélée à l’augmentation du temps d’écran : les jeux sur écran mobilisent des stratégies et des techniques qui nous les rendent passionnants, voire parfois addictifs, requérant toute notre attention tout en immobilisant notre corps. En réintégrant une dimension physique dans le jeu vidéo, la réalité virtuelle et augmentée (RVA) propose toute une gamme d’outils innovants pour lutter contre la sédentarité, notamment chez les jeunes.


R LUTTER CONTRE LA SÉDENTARITÉ nouvelles disciplines sportives : la boxe (sac de frappe interactif Hitbox ), l’escrime (Académie du Sabre Laser), le surf (planche connectée...) Ces équipements visent non seulement la ludification des pratiques mais permettent également leur accessibilité aux jeunes et adultes éloignés de la pratique sportive ou en situation de handicap.

L’INTERNET DES OBJETS (IOT) : CES ACCESSOIRES SI IMPORTANTS De nombreux objets connectés accompagnent l’un des principaux changements dans la demande de pratiques sportives, à savoir le développement des pratiques libres et autonomes. Montres GPS, vêtements connectés, cardiofréquencemètre… Les équipementiers du sport déploient de grands moyens pour faire face à l’explosion du quantified self, l’auto-évaluation des

POUR ALLER PLUS LOIN

Sédentarité et inactivité physique : Stratégie Nationale Sport Santé 2019 2024 Réalité virtuelle et augmentée : définitions Murs interactifs : produits NeoXpériences (France) et LÜ (Canada) Équipements interactifs fitness : produits Kinomap et Zwift Équipements interactifs pour la boxe, l’escrime et le surf Internet des objets : définition étude prospective conjointe ministère de l’Économie – ministère des Sports

performances, en recueillant de nombreuses données d’activité (géolocalisation, temps, distance, allure…) permettant aux pratiquants de partager leurs performances au sein d’une communauté de sportifs. Ces objets connectés recueillent également des données physiologiques (fréquence cardiaque, température corporelle, saturation en O2…) dont les utilisations sont en constante évolution : régulation de l’effort, qualité du sommeil, prévention des troubles musculo-squelettiques, voire infections virales… Ces données sont aujourd’hui indissociables du besoin croissant de sécurité et d’individualisation des pratiques, en particulier chez les adultes.

LA PROTECTION DES DONNÉES INDIVIDUELLES ET DE LA SANTÉ, LE COROLLAIRE INDISPENSABLE DU DÉVELOPPEMENT NUMÉRIQUE Si ces nouvelles technologies constituent des ressources indéniables pour lutter contre l’inactivité physique, leurs effets sanitaires ou sur le développement psychomoteur de l’enfant restent encore peu documentés. Par ailleurs, si toutes ces données peuvent utilement constituer un moyen efficace d’orientation des politiques publiques du sport ou de santé, elles alimentent également le « Big Data » et constituent un enjeu commercial pour les équipementiers. Leur développement doit donc faire l’objet d’une attention particulière de la part des pouvoirs publics. ✱

Pour aller plus loin sur les thématiques abordées contactez le pôle ressources national sport-innovations : PRN-SI@creps-pdl.sports.gouv.fr JEUNESSE SANTÉ DOCDUSPORT.COM

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BLESSURE

Votre enfant a mal au talon ou au genou. Le diagnostic porté est « douleur de croissance ». Le traitement imposé est « repos sportif » ! Et s’il était possible de moduler la sentence ? Et cela, pour le plus grand plaisir de votre bambin… et pour le calme de la maisonnée ! Explications ! PAR LE DOCTEUR STÉPHANE CASCUA, MÉDECIN DU SPORT MÉDECIN DU CENTRE DE FORMATION ET DE PRÉFORMATION DU PSG PENDANT 20 ANS

DOULEURS DE CROISSANCE,

PAS DE DRAME !

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surviennent de préférence aux points d’insertion des muscles les plus puissants. Les plus classiques se situent au point d’accrochage du mollet et du quadriceps situé à l’avant de la cuisse. Néanmoins, bon nombre d’insertions musculaires sont concernées. La plupart d’entre elles portent le nom du médecin qui a décrit ces lésions localisées. Il existe même des ostéochondroses aux membres supérieurs dont sont généralement victimes les jeunes tennisman et gymnastes.

DOULEUR DU TALON OU « MALADIE DE SEVER » Au niveau du talon s’accroche le gros tendon d’Achille. Cette épaisse corde fibreuse transfert la tension provoquée par la contraction du mollet. Celle-ci est si puissante qu’elle permet la marche, la course et le saut. À l’âge où l’os du talon, le calcanéum, grandit beaucoup, le point d’insertion est plus vulnérable. Ainsi, cette blessure survient entre 9 et 11 ans. Elle s’appelle « maladie de Sever », du nom du médecin qui l’a décrite. Cette terminologie JEUNESSE SANTÉ DOCDUSPORT.COM

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V

otre enfant grandit. Les zones osseuses concernées sont plus fragiles. Chez les jeunes très actifs, ce sont les points d’accrochage des muscles qui subissent le plus de contraintes parfois jusqu’à se fissurer et devenir douloureux. Heureusement, le traitement n’est pas le repos strict ! Ces blessures portent le nom d’ostéochondrose : « ostéo » signifie os, « chondro » veut dire cartilage et le suffixe « ose » qualifie les blessures d’origine mécanique. Ce terme met bien en évidence que le tissu abîmé est à la fois osseux et cartilagineux. En effet, il s’agit du cartilage de croissance se transformant progressivement en os adulte. Ces zones deviennent particulièrement fragiles lorsqu’elles grandissent rapidement et ce processus s’échelonne tout au long de l’enfance sur des zones différentes. Ainsi, les secteurs potentiellement douloureux sont différents en fonction de l’âge. Les contraintes mécaniques liées à l’activité physique se concentrent aux endroits où le muscle s’amarre sur l’os. Bien évidemment, ces lésions


est l’occasion d’un adage médical rassurant : « La maladie de Sever, ce n’est pas sévère ! »

LA MALADIE DE SEVER N’EST PAS SÉVÈRE !

Remarquez bien que les adultes qui surmènent la chaîne de propulsion mollet - tendon d’Achille - os du talon n’abîment que très rarement le maillon osseux. Ils font beaucoup plus souvent des lésions du tendon, la classique tendinite d’Achille. De fait, il est d’usage de dire que « les tendinites des enfants sont des fissures osseuses ». Devant une douleur du talon chez un enfant actif de 9 à 11 ans, il faut confirmer qu’il s’agit d’un Sever. Le petit sportif souffre pendant l’effort et la douleur augmente avec la durée et l’intensité de la pratique.

LES ADULTES FONT DES TENDINITES, LES ENFANTS FONT DES FISSURES DE L’OS EN CROISSANCE Parfois, il a encore mal dans les heures qui suivent l’entraînement et boite un peu mais la gêne disparaît rapidement avec le repos. On dit que le rythme des symptômes est « mécanique ». À l’examen, le sautillement et la marche sur les talons sont douloureux. L’enfant ressent des douleurs quand le médecin du sport appuie sur l’arrière de son talon alors que le tendon d’Achille est indolore. Une radio n’est pas nécessaire, sauf en cas de souffrance nocturne ou en cas d’aspect rouge et gonflé. Le traitement n’est pas le repos strict mais le respect de la douleur.

LE TRAITEMENT N’EST PAS LE REPOS STRICT ! L’enfant peut continuer à faire de l’exercice sans avoir mal. Ainsi, pour contrôler les contraintes mécaniques de l’enfant et individualiser au mieux son programme, il est recommandé de l’exempter de sport scolaire. Bien évidemment, la natation est possible et c’est l’opportunité d’apprendre ou de se perfectionner. À vélo, le talon est dans le vide et ne transmet aucune force de freinage comme lors de la réception d’une foulée. Là encore, le petit sportif a carte blanche pour pédaler. Même si ces activités lui paraissent moins ludiques que le foot, le basket ou les autres sports d’équipe, elles lui apprennent à faire de l’endurance et à gagner en autonomie. Il s’agit là d’un excellent placement psychologique pour diversifier ses acquis moteurs, garder la forme pendant l’intersaison et surtout faire du sport tout au long de la vie. Comme quoi, même une blessure est l’occasion de progresser ! D’ailleurs, le footing est rapidement possible. Seules s’imposent l’indolence et la progressivité. Avant de monter sur le vélo ou en rentrant de la piscine, le petit sportif peut trottiner un peu puis courir de plus en plus. JEUNESSE SANTÉ DOCDUSPORT.COM

NATATION ET VÉLO LUI APPRENNENT LES SPORTS D’ENDURANCE POUR LA VIE ENTIÈRE S’il n’a pas mal, il est autorisé à intégrer des déplacements latéraux ou à taquiner le ballon ou la raquette. Pour l’aider, une paire de semelles est souvent la bienvenue. Elle comporte des talonnettes qui ont deux vertus. Premièrement, elles amortissent l’impact de la réception. Deuxièmement, elles remontent un peu le talon et détendent le tendon d’Achille qui, du coup, tire moins fort sur l’os du talon. Les semelles peuvent également contrôler une bascule du pied, on parle de « supination » et plus souvent de « pronation ». Lorsque ces mouvements sont excessifs, ils provoquent une torsion du tendon et de son insertion, on parle de « syndrome de la serpillière ». Peu à peu, le jeune sportif parvient à assumer des activités de plus en plus sollicitantes. Il peut alors rejoindre les entraînements collectifs tout en restant progressif.

TROTTINER ET TAQUINER LE BALLON SONT RAPIDEMENT CONSEILLÉS Toutes les astuces et tous les aménagements méritent d’être envisagés. Habituellement, il est de bon ton qu’il ne fasse que l’échauffement avec ses copains quitte à poursuivre avec un petit travail individuel de durée et d’intensité croissante. Quelques semaines plus tard, il ajoute le travail technique puis il intègre les duels. De temps à autre, il est autorisé à sauter un

L’ENFANT PEUT CONTINUER À FAIRE DE L’EXERCICE SANS AVOIR MAL. ➔ 47


BLESSURE

DOULEUR DU GENOU ET « MALADIE D’OSGOOD-SCHLATTER » Vers 14 à 15 ans, c’est au tour de l’extrémité supérieure du tibia d’enclencher sa poussée de croissance. Pas de chance, cette zone fragilisée correspond aussi au point d’accrochage du quadriceps, le puissant muscle situé à la face antérieure de la cuisse. Alors, votre loupiot devenu ado se plaint désormais d’une douleur juste sous le genou. C’est la « maladie d’OsgoodSchlatter »… du nom des deux médecins ayant décrit cette lésion… Deux médecins ! Ça fait beaucoup alors que Sever était parvenu tout seul à expliquer une blessure équivalente au talon. Bref, en pratique, on zappe ce pauvre Schlatter et on parle de « maladie d’Osgood »… En effet, il arrive fréquemment que les jeunes enchaînent les ostéochondroses, cochant une à une toutes les cases de ces lésions étagées ! Cette fragilité a probablement plusieurs origines : caractéristiques génétiques des tissus osseux et cartilagineux ? activité sportive à risque ? morphologie, surpoids ? alimentation déséquilibrée ? excès d’arrêt sportif lors de l’ostéochondrose précédente ? Il arrive même que, entre 11 et 14 ans, entre Sever et Osgood, il n’y ait pas d’accalmie !

LE TRAITEMENT PASSE PAR UNE ACTIVITÉ PHYSIQUE INDOLORE Au cours de cette période, votre enfant peut être victime d’une ostéochondrose à l’extrémité inférieure de la rotule. Cette lésion se situe en haut de la cordelette tendineuse reliant le quadriceps au tibia alors que l’Osgood se localise en bas ! Bref, ils répondent aux mêmes contraintes mécaniques, seul le moment de la poussée de croissance fragilisante diffère. Cette fois, il a fallu trois médecins pour nommer cette fissure de la rotule ! Il s’agit de la « maladie de Sinding-Larsen-Johansson » et comme d’habitude, seul le premier a emporté la célébrité, on parle de « maladie de Sinding ». Comme pour la « maladie de Sever », ces blessures des genoux provoquent des douleurs dues à l’activité physique et ne font pas souffrir la nuit. Les radios sont le plus souvent facultatives. Là encore, la prise en charge n’est pas le repos strict mais la poursuite d’une activité indolore. En cas d’Osgood, afin de limiter les tractions sur le cartilage de 48

croissance pendant le sport, il est possible de mettre un petit anneau molletonné autour de l’extrémité supérieure du tibia. Les marques Thuasne et Zamst proposent ce type d’orthèse. Le concept d’entretien physique se révèle essentiel pour plusieurs raisons. La zone qui grandit a besoin d’un minimum de sollicitation pour se transformer solidement en os adulte. Les douleurs actuelles montrent déjà qu’il est fragile et il ne s’agit pas d’aggraver la situation ! Ce processus est particulièrement notable sur les autres cartilages de croissance qui se déconditionnent provoquant alors l’enchaînement des ostéochondroses à des endroits différents ! Sans parler des autres blessures qui peuvent survenir à la reprise sur un appareil locomoteur complètement désentraîné !

CONTINUER À BOUGER RÉDUIT LE RISQUE D’ENCHAÎNER LES DOULEURS DE CROISSANCE Les douleurs mettent des mois, voire plus d’un an, à disparaître complètement et exclure toute activité physique pendant une aussi longue durée fait glisser votre enfant vers l’ensemble des méfaits de la sédentarité, il risque notamment de prendre du poids et pire encore, il peut perdre le goût du sport ! Alors,

ALIMENTATION ET COMPLEMENTS NUTRITIONNELS Bien évidemment, le contenu de l’assiette a un impact notable sur la formation de l’os. On parle beaucoup des produits laitiers riches en calcium et il est d’usage d’en recommander 3 à 4 par jour chez l’enfant en croissance. Cependant, il est également possible de faire comme les vaches pour ingérer du calcium ! À savoir manger des végétaux - qui ont poussé dans le calcaire riche en calcium ! Les légumes et les fruits ont également pour intérêt de lutter contre l’acidité biologique qui délite le tissu osseux, on dit qu’ils sont « alcalins ». Même les agrumes au goût acide se métabolisent en citrates et en malates particulièrement alcalins. Voilà une bonne raison pour encourager votre enfant à accroître sa ration de végétaux et profiter de leurs autres bienfaits : une moisson de vitamines, de minéraux, d’oligo-éléments et de fibres ! La vitamine D favorise l’absorption intestinale du calcium et sa fixation dans les travées osseuses. On la trouve dans les produits laitiers gras et dans les poissons gras (thon, saumon, sardine, hareng, anchois, foie de morue). Elle est surtout fabriquée par la peau sous l’influence des rayons du soleil. Malheureusement, en hiver, nous sommes plus souvent dans nos maisons et dehors nous sommes emmitouflés ! Seule la peau du visage voit le jour - et elle est depuis peu cachée sous un masque ! Un vrai facteur d’aggravation de notre habituelle carence en vitamine D selon certains scientifiques ! Bref, en pratique, il faut complémenter vos enfants en vitamine D. Consultez votre médecin pour obtenir des ampoules fortement dosées ou bien optez pour 5 à 6 gouttes de 200 UI par jour désormais en vente sans ordonnance. L’homéopathie apporte aussi sa contribution. Le classique REXORUBIA est opportun et le SYMPHYTUM intéressant. La phytothérapie propose des crèmes à la Consoude, une plante traditionnelle favorisant la consolidation des os comme son étymologie l’indique. Enfin, l’apithérapie dispose de la gelée royale dont les facteurs de croissance transforment une simple abeille ouvrière en reine de la ruche alors qu’elles deux bénéficient du même patrimoine génétique ! JEUNESSE SANTÉ DOCDUSPORT.COM

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entraînement ou à rebrousser chemin dans la progression si la session précédente a provoqué des douleurs. Enfin, il s’associe aux oppositions puis il participe au match. Bien sûr, il ne fait pas la totalité de la compétition immédiatement et entre sur le terrain chaque semaine pour des durées croissantes. Très vite, il retrouve sa place dans le groupe, sans avoir arrêté le sport et sans avoir vécu sa blessure comme une punition ! En tout, votre enfant aura été gêné de quelques semaines à 6 mois.


comme pour le « Sever », en cas de douleur de croissance au genou, il est possible de nager et même de pédaler ! En effet, ces blessures surviennent à cause du freinage inhérent à chaque réception de foulée ou de saut. Dans ces conditions, l’os part dans un sens alors que le muscle tire dans l’autre ; le cartilage de croissance est comme écartelé ! À vélo, le membre inférieur n’est jamais soumis à ce type de contrainte, il ne fait que pousser. Os, cartilage de croissance et muscle vont dans le même sens et le stress mécanique est bien inférieur. Les protocoles d’entretien physique et de retour sur le terrain sont comparables à ceux utilisés pour la douleur du talon.

LA REPRISE DU COLLECTIF D’UN JOUR À L’AUTRE MÈNE À LA RÉCIDIVE Signalons néanmoins de rares complications lors des maladies d’Osgood. Exceptionnellement, la zone d’accrochage du tendon située à l’extrémité supérieure du tibia peut s’arracher ! Cette fracture très douloureuse impose une opération et la mise en place de vis pour refixer le fragment décroché ! Mais rassurezvous, cet accident n’arrive jamais si vous respectez la douleur ! Elle ne peut survenir que si le jeune sportif continue à jouer en

ayant très mal pendant plusieurs semaines ! Attention, à la réintégration d’un jour à l’autre au sein de l’entraînement collectif ! Cette stratégie mène systématiquement à la récidive. On parle alors de « syndrome ON / OFF ». Le protocole de retour sur le terrain décrit pour le « Sever » fonctionne aussi très bien pour les ostéochondroses de genou. Au final, votre enfant aura modulé son activité pendant 3 à 12 mois, mais il aura continué à se faire plaisir et à préserver sa santé en faisant du sport ! ✱

La maladie d’OsgoodSchlatter est une affection du genou ; c’est une apophysose aussi appelée « ostéochondrose tibiale antérieure », puisqu’il s’agit d’une souffrance de l’insertion basse du tendon rotulien au niveau de la tubérosité tibiale antérieure.

Le sport c’est bien… en famille c’est mieux ! Mettre ses enfants au sport, c’est quelquefois un peu ardu et pourtant ô combien indispensable. Et si pour motiver toute la famille vous montriez l’exemple ?

Partez en vacances avec VVF : nous serons à vos côtés pour vous faire découvrir une multitude d’activités à pratiquer en famille, avec nos animateurs, ou avec nos prestataires partenaires. Sur terre, on ne vantera jamais assez les bienfaits de la randonnée : qu’elle soit pédestre ou cyclo, c’est un excellent moyen de découvrir la nature à la force des mollets, avec en prime de merveilleux moments à partager en famille. Choisissez des clubs ‘‘Rando garantie‘‘ comme le VVF ‘‘Le Balcon du Mont Blanc‘‘ à Montchavin La Plagne : grâce au programme de randonnées accompagnées inclus dans le tarif, vous partirez hors des sentiers battus avec un animateur savoyard passionné. Sur l’eau, vitalité, fous rires et sensations garantis en descendant torrents et rivières à bord d’un raft

ou d’un canoë. La voile et le stand up paddle vous feront naviguer sur des eaux plus calmes… quoique ! Et si vos ados préfèrent bouger de leur côté, le surf devrait les séduire : à Moliets, la plage est accessible à pied depuis le VVF Club ‘‘Les Plages des Landes‘‘ et l’école de surf partenaire promet un apprentissage de qualité. En hiver, des sorties raquettes dans les forêts enneigées ou de belles descentes en ski sont des moments de pur bonheur. Et pour un apprentissage encore plus diversifié, les Summer Camps VVF proposent en collaboration avec l’UCPA, la référence en matière de séjours sportifs, de vous initier gratuitement à plusieurs activités tout au long de vos vacances : au programme, famille, sport et bien-être !

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Toutes ces activités (et bien d’autres) sont synonymes de convivialité, de partage et de grand air. La découverte de ces sports lors d’un séjour de vacances peut être aussi le déclencheur pour une pratique régulière, vecteur de santé et de bien-être. Les pratiquer en famille favorisera assurément une saine émulation et un resserrement des liens. Profitez donc de la formidable implantation de VVF avec ses presque 100 clubs, résidences et campings partout en France pour démarrer cette dynamique sportive : des terroirs magnifiques, à la mer, à la campagne et à la montagne en toutes saisons. En plus, clubs enfants et ados gratuits, accueil chaleureux, tarifs raisonnés et adaptés sont autant de valeurs que VVF porte depuis plus de 60 ans.

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VVF Villages - 8 rue Claude Danziger - CS 80705 - 63050 Clermont-Ferrand Cedex 2 - Association de tourisme de l’économie durable et solidaire, immatriculée au registre de opérateurs de séjours et de voyages sous le n° IM 063 110010. Réf. 4974

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RENCONTRE

MARIE-AMÉLIE LE FUR : « LE SEUL ÉCHEC EST DE NE PAS ESSAYER. »

Marie-Amélie Le Fur n’a pas eu une enfance facile. Victime d’un accident de la route à l’âge de 15 ans, elle doit se faire amputer de la jambe gauche. Alors jeune athlète, elle parvient à se reconstruire grâce au sport et fait partie aujourd’hui des plus grandes championnes paralympiques (saut en longueur et sprint) avec 8 médailles dont 3 en or.

Comment avez-vous démarré la pratique du sport ? J’ai commencé l’athlétisme à 6 ans pour accompagner ma grande sœur qui ne voulait pas y aller toute seule. J’ai d’abord pratiqué le demi-fond mais je n’y trouvais pas mon compte et j’ai très rapidement souhaité arrêter. Mes parents m’ont poussée à continuer et j’ai fini par prendre du plaisir avec le temps. J’y ai développé des liens sociaux de plus en plus importants, c’était très sympa d’avoir des amis à l’entraînement différents de ceux de l’école. Quels souvenirs gardez-vous de vos débuts ? L’athlétisme est un sport multidisciplinaire, ce qui est très ludique quand on est enfant. Je n’étais pas douée dans de nombreuses disciplines puis j’ai commencé à m’améliorer dans certaines et à les apprécier de plus en plus. Ça devenait d’autant plus intéressant en me donnant des objectifs en début de saison et en établissant des projets pour y parvenir. La mise en place de cette progression était très épanouissante, même les échecs ! Quelle place le sport occupait-il dans votre quotidien ? Il prenait de plus en plus de place, même si j’étais protégée par mes parents pour ne pas avoir un rythme trop intense. J’ai commencé par 2 entraînements par semaine, ça pouvait aller jusqu’à 4. Le sport est très vite devenu essentiel dans ma vie, surtout après mon accident. Ça a été un moteur pour me reconstruire, m’aider à me connaître et progresser. C’est le vecteur qui m’a permis de passer de la personne que j’étais avant à celle que je suis devenue aujourd’hui.

© MARCUS HARTMANN -FLORENT PERVILLE - G MIRAND

PROPOS RECUEILLIS PAR ANNE ODRU

Comment le sport vous a-t-il aidé à surmonter votre accident ? On m’a dit que je ne pourrai plus faire de sport à cause de l’amputation. Finalement, ça m’a libérée car j’ai perdu la jambe qui me handicapait et m’empêchait de bouger. J’ai ensuite pu reprendre le sport et appréhender à nouveau mon corps. C’était le meilleur moyen de m’affirmer et d’acquérir une confiance en moi, loin de la honte et des craintes que l’on peut avoir en tant qu’adolescent. J’ai pu continuer à avancer grâce aux objectifs que je me fixais et aux personnes que j’ai pu rencontrer. Qu’est-ce qui vous a motivée à aller à l’entraînement ? J’ai toujours pris du plaisir, grâce à mes entraîneurs qui ont parfaitement su rendre mes séances ludiques comme j’en avais besoin. J’aimais également beaucoup la compétition qui était le résultat de mes efforts et me permettait de voir l’évolution de mes performances et ma réussite. J’ai toujours couru après la satisfaction personnelle… Quels conseils pouvez-vous donner aux plus jeunes ? Pour moi, le seul échec est de ne pas essayer. Et si on essaie mais qu’on n’y arrive pas, on apprend toujours quelque chose. Il faut savoir s’en nourrir pour grandir et progresser. ✱

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PNEUMOLOGIE

SPORT ET ASTHME CHEZ LES JEUNES

UN DUO GAGNANT

PAR LE MINISTÈRE CHARGÉ DES SPORTS

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POURQUOI PARLER D’ASTHME ET DE SPORT ? C’est aujourd’hui la plus fréquente des maladies respiratoires : 3 à 4 adolescents par classe de 30 en France en sont atteints, tous différents avec des formes et des degrés de sévérité variables et le risque de développer un asthme est supérieur chez les jeunes ayant un faible niveau d’activité physique. II est donc important d’aider le jeune à bien contrôler son asthme via l’ajustement de ses traitements médicamenteux, de bien l’éduquer sur l’utilisation de son inhalateur avant une séance ou en cas de symptômes (toux sèche et prolongée/après l’effort/au rire, essoufflement anormal, oppression thoracique, sifflement dans la poitrine) pendant la pratique d’une APS.

À LA RENCONTRE DES JEUNES EN MILIEUX SCOLAIRES ET SPORTIFS, LA GREGORY PARIENTE FOUNDATION ➧ Alerte sur les dangers de l’asthme, maladie faussement banale qui tue un ado toutes les 3 à 4 semaines en France (parmi les décédés, 3/4 ne suivaient pas correctement leur traitement et 3/4 ne sont pas arrivés vivants aux urgences) ; JEUNESSE SANTÉ DOCDUSPORT.COM

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Dans le cadre du livre blanc « Asthme & Inégalités. Le pacte pour les patients » élaboré sous le haut patronage du Ministère des Sports, du Ministère des Solidarités et de la Santé et du Ministère de la Transition écologique, l’importance de promouvoir l’activité physique chez les patients asthmatiques est soulignée et 4 propositions sont spécifiquement formulées à cet égard. (Télécharger le livre blanc en suivant le lien : https://splf.fr/asthme-inegalites/ ) Ainsi, en lien avec la Société de pneumologie de langue française (SPLF) et la Gregory Pariente Foundation au titre des associations de patients, le ministère chargé des Sports rappelle que la pratique régulière d’une activité physique et sportive (APS), y compris de compétition, est bénéfique à tout jeune asthmatique, tant sur le plan physique que psychologique, social ou comportemental, à la condition d’avoir un asthme bien contrôlé.


➧ Expose l’importance du traitement de fond et du traitement préventif avant l’effort (à portée de main), de l’échauffement, de l’hydratation et de l’écoute de son corps pour repérer ses limites ; ➧ Fait valoir les bienfaits du sport chez l’asthmatique, en lien avec le ministère des Sports en impliquant les éducateurs sportifs, un maillon clé, en les formant face à la survenue d’une crise d’asthme sur le terrain (https:// youtube/f3OU0dWvVRk).

UNE CRISE D’ASTHME INDUITE PAR L’EFFORT, TÉMOIGNAGE (extrait de « La chaise vide ») https://www. youtube.com/watch?v=RRlK5xLNrDo&feature=emb_title Jeremy et Nicolas, 14 ans, jouent en double un match d’équipe sur un court couvert en plein hiver, il fait froid et ils portent un sweet. En cours de partie, Jeremy commence à tousser, la toux se prolonge : il semble souffrir. Nicolas lui demande « Qu’est-ce qui t’arrive ? », « Laisse-moi tranquille ! » lui répond Jeremy. Stéphane, l’entraîneur, interrompt la partie ; Jeremy s’adosse au mur, il s’asphyxie. L’entraîneur le fait s’asseoir et lui demande de sortir son inhalateur et de prendre ses deux bouffées. Mais Jeremy a laissé son dispositif chez lui, l’entraîneur déclare forfait

et le fait respirer calmement. Par chance, Jeremy reprend doucement son souffle et Stéphane, ce jour, n’a pas besoin de composer le 15.

LE DUO GAGNANT

Le meilleur sport est celui que tu as envie de pratiquer, avec l’avis et le suivi de ton médecin. Avec ton traitement incluant une activité sportive, tu autocontrôles ton asthme au quotidien en prenant tes traitements : ne plus te réveiller la nuit, ni manquer l’école parce que tu tousses, ne plus être essoufflé et recourir à ton inhalateur de secours trop fréquemment, ne plus être limité dans tes activités. Tu prends en main ta maladie, en connaissant tes allergies pour mieux t’en prémunir, et prévenir la crise au lieu de la subir et risquer de te retrouver aux urgences…

EN ÉQUIPE

Je t’apprends à mieux connaître ton adversaire pour mieux l’affronter, à surmonter tes peurs en t’aidant à mieux respirer en pratiquant ton sport. Et si ton asthme est sévère, une aide personnalisée adaptera tes traitements selon ton profil allergique ou tes comorbidités (rhinite, inflammation chronique des sinus, reflux gastro-œsophagien, obésité, anxiété…). Prédictive et donc préventive, participative à toute prise de décision, elle considérera ta santé du point de vue du mieux-être et non de la maladie. Tous ensemble jouons la partie, et sport et asthme formeront le duo gagnant.✱

Dr Françoise Pariente Ichou, responsable scientifique de la Gregory Pariente Foundation, www.gpfd.fr, avec le soutien du Pr Camille Taillé, pneumologue à l’hôpital Bichat à Paris et centre de référence asthme sévère

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PÉDAGOGIE

PRÉVENTION DES NOYADES ET DÉVELOPPEMENT DE L’AISANCE AQUATIQUE Entre 2015 et 2018, les noyades accidentelles ont augmenté de 30 %. Un chiffre inquiétant d’autant que les noyades sont la première cause de mortalité par accident chez les moins de 6 ans. Afin de prévenir les noyades, a été mis en place le plan « Aisance Aquatique », programme destiné à donner aux enfants les bases nécessaires pour être en sécurité en milieu aquatique tout en les sensibilisant aux plaisirs de l’eau. PAR LE MINISTÈRE CHARGÉ DES SPORTS

Une expérience positive de l’eau qui constitue la première étape de l’apprentissage de la natation Le plan « Aisance Aquatique » a été initié en avril 2019 par la ministre des Sports Roxana Maracineanu avec les ministères de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, de l’Intérieur et de la Santé. Il propose une approche rénovée du milieu aquatique et avance des solutions concrètes pour faciliter la familiarisation avec l’eau dès le plus jeune âge, favoriser l’apprentissage de la natation et, ainsi, mieux prévenir les risques de noyade. L’aisance aquatique est à distinguer de l’apprentissage de la natation et des nages codifiées. Cet apprentissage est à destination des 4-6 ans en temps scolaire, périscolaire ou extrascolaire. L’aisance aquatique consiste à savoir entrer dans l’eau sans paniquer, se déplacer avec la tête immergée, sans appui terrestre ou matériel d’aide à la flottaison, et à savoir sortir de l’eau. L’aisance aquatique se définit comme une « expérience positive de l’eau qui fonde la capacité d’agir de façon adaptée dans une diversité de situations rencontrées en milieu aquatique ». Des « classes bleues » sont ainsi organisées en milieu scolaire pour les enfants de 4 à 6 ans « sous forme de stage » avec 8 séances dans l’eau, réparties sur 1 ou 2 semaines selon les cas. Il s’agit d’un apprentissage intensif, qui vise à densifier les séances en augmentant le temps effectif dans l’eau, sans matériel d’aide à la flottaison, grâce à une pédagogie active adaptée.

À consulter ou à télécharger sur le site http : //www.sports .gouv. fr/preventiondesnoyades/article/evoluer-dans-l-eau 54

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Apprendre à flotter peut se faire en famille Après 10 années passées à mettre en œuvre une nouvelle méthode éducative inspirée des travaux de Raymond Catteau, Roxana Maracineanu a souhaité transmettre directement aux familles les apprentissages de base pour savoir flotter. Grâce à des mini-vidéos didactiques et ludiques, les parents trouveront des gestes et des mouvements à réaliser étape par étape avec leur enfant en piscine. L’acquisition de ces rudiments permettra par des gestes simples de rendre l’enfant à l’aise dans l’eau pour prévenir les accidents, lutter contre l’aquaphobie et faciliter l’apprentissage ultérieur des techniques de nage. ✱


Depuis plusieurs années, l’institution n’a de cesse d’élargir son champ d’action. Entre les plans « Aisance Aquatique », « J’apprends à nager », son École de Natation Française et la Natation Santé, la FFN investit désormais toutes les strates de la société.

L’AISANCE AQUATIQUE : UN PARI POUR L’AVENIR Inauguré en 2019 par le ministère des Sports, le plan « Aisance Aquatique » propose une approche rénovée de la natation pour faciliter son apprentissage dès le plus jeune âge. Le plan « Aisance Aquatique » ambitionne d’endiguer, à terme, la problématique des noyades tout en facilitant l’accès à l’eau des jeunes enfants. J’APPRENDS A NAGER : POUR SE PREMUNIR DES NOYADES Le plan « J’apprends à nager » initié par le ministère des Sports en 2015 entend favoriser l’égalité d’accès aux pratiques sportives, réduire le déficit du savoir-nager tout en luttant contre les noyades. Le dispositif cible plus particulièrement les enfants âgés de 6 à 12 ans ne sachant pas nager et résidant au sein des Quartiers prioritaires de la Politique de la Ville et des Zones de Revitalisation Rurale. De nombreux clubs affiliés à la FFN proposent gratuitement des stages « J’apprends à nager » durant les vacances scolaires, les temps d’activités périscolaires et les week-ends. Ce programme d’apprentissage en groupe restreint permet de valider le test « Sauv’nage » de l’ENF.

L’accompagnement et le soutien des personnes atteintes de maladies chroniques, à la suite de leur phase “d’éducation thérapeutique” et sur prescription médicale, se fait par l’activité Nagez Forme Santé

L’accueil des personnes recherchant un maintien de leur capital santé par la pratique d’une activité sportive se caractérise par les activités Forme Bien-être

L’ÉCOLE DE NATATION FRANÇAISE : S’ÉPANOUIR EN TOUTE SÉCURITÉ L’acquisition du savoir-nager est un enjeu de société. Forte de sa mission d’intérêt général, la FFN, avec le concours des fédérations partenaires membres du Conseil Interfédéral des Activités Aquatiques, a structuré son Ecole de Natation autour de trois étapes incontournables. Le « Sauv’nage » vise d’abord à acquérir un savoir-nager sécuritaire. Le « Pass’sports » de l’eau incite, quant à lui, à découvrir des pratiques sportives afin d’enrichir ses habilités motrices. Le « Pass’compétition » permet, enfin, d’acquérir les savoir-faire techniques de chaque discipline sportive tout en se familiarisant avec l’environnement de la compétition. LA NATATION SANTE : AVEC NOUS, PRENEZ SOIN DE VOUS ! La Natation Santé regroupe 2 concepts dispensés dans nos clubs de la prévention primaire à la prévention tertiaire. Toutes les enquêtes médicales récentes sont unanimes : la natation est bénéfique pour la santé ! Forte de ce consensus, la FFN propose l’activité “Natation Santé” à un public soucieux de préserver et d’optimiser son capital santé. Les spécificités de l’eau, l’apesanteur aquatique, l’air ambiant humide et chaud, le déplacement en position horizontale contribuent notamment à améliorer le confort de vie en luttant contre la perte ou la réduction d’autonomie. La Natation Santé, c’est : des éducateurs formés, des clubs agréés, des pratiques centrées sur la prévention, des réponses adaptées à vos besoins de santé

CHIFFRES CLÉS : ●Plus d’1 club FFN sur 2 (740) accueillent des enfants âgés de moins de 7 ans. ●Plus de 27 000 licenciés âgés de 4 à 6 ans ●Fin 2021, ce seront près de 500 encadrants spécifiquement formés à « l’Aisance Aquatique ».

CHIFFRES CLÉS : ●20% des clubs FFN (250) proposent le dispositif « J’apprends à nager » en complément de leurs activités « traditionnelles ». ●Près de 20 000 enfants accueillis chaque année.

CHIFFRES CLÉS : ●En 2019/2020, la FFN comptait 1 283 clubs et 386 254 licenciés. ●9 clubs sur 10 (1 150) agréés ENF. ●Près d’1 licencié sur 2 (43%) est âges de moins de 13 ans. ●Près de 30 000 Sauv’nage délivrés chaque année.

CHIFFRES CLÉS : Nagez Forme Bien-être ●Clubs déclarés NFBê : 440 ●Licenciés NFBê : 38 000 Nagez Forme Santé ●Éducateurs NFS certifiés : 310 ●Clubs agréés NFS : 121

Pour tout renseignement, contactez-nous : Fédération Française de Natation 104, Rue Martre - CS 70052 - 92583 CLICHY Cedex - Tél. : +33 (0)1 70 48 45 70 - Mail : ffn@ffnatation.fr


J’AI CHOISI

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Perrine Laffont a choisi MGEN pour son action en faveur du sport et de la santé. MGEN une protection santé performante et d’authentiques valeurs de solidarité.

PERRINE LAFFONT

CHAMPIONNE OLYMPIQUE DE SKI DE BOSSES, 3 FOIS VICTORIEUSE DE LA COUPE DU MONDE MGEN, Mutuelle Générale de l’Éducation Nationale, immatriculée sous le numéro SIREN 775 685 399, MGEN Vie, immatriculée sous le numéro SIREN 441 922 002, MGEN Filia, immatriculée sous le numéro SIREN 440 363 588, mutuelles soumises aux dispositions du livre II du Code de la mutualité. MGEN Action sanitaire et sociale, immatriculée sous le numéro SIREN 441 921 913, MGEN Centres de santé, immatriculée sous le numéro SIREN 477 901 714, mutuelles soumises aux dispositions du livre III du Code de la mutualité. Siège social : 3 square Max-Hymans -75748 Paris CEDEX 15.


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PRÉVENTION DES NOYADES ET DÉVELOPPEMENT DE L’AISANCE AQUATIQUE

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SPORT ET ASTHME CHEZ LES JEUNES: UN DUO GAGNANT

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MARIE-AMÉLIE LE FUR: « LE SEUL ÉCHEC EST DE NE PAS ESSAYER. »

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LE SAVOIR ROULER À VÉLO

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LE RUGBY, UN SPORT SANTÉ !

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SURPOIDS: LE SPORT PEUT AIDER !

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LE SPORT CHEZ LE JEUNE DIABÉTIQUE

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ROXANA MARACINEANU

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Le poney bon pour l'enfant

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Le Sport, c'est bon pour le moral de nos enfants

7min
pages 6-8

ÉDITO

1min
page 5

PÉDAGOGIE

5min
pages 54-56

BLESSURE

15min
pages 46-50

PNEUMOLOGIE

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pages 52-53

TECHNOLOGIE

4min
pages 44-45

RENCONTRE

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page 51

CONSEIL

4min
pages 42-43

FOCUS

5min
pages 36-37

SPORT SANTÉ

13min
pages 28-31

ENTRAÎNEMENT

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pages 24-27

LES NEWS DU DOC

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page 34

TÉMOIGNAGE

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page 35

MISE AU POINT

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pages 38-41

DÉCOUVERTE

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pages 32-33

ÉCLAIRAGE

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pages 22-23
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