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SUBSTANCE
MAGAZINE
1. L’arbre de vie dans toute sa beauté, tant dans le décor que dans la collection. 2. La broderie, la spécialité de l’atelier indien Chanakya. 3. Des moments cinématographiques qui rappellent Mia Farrow dans Rosemary’s Baby...
Autour de l’arbre L’arbre de vie, interprété par l’artiste ukrainienne Olesia Trofymenko, a été le point de départ de la collection haute couture automne-hiver 2022-23 de Dior. Maria Grazia Chiuri, la directrice artistique de la maison, s’est inspirée de la peinture et de la broderie, deux éléments présents dans la mythologie de certaines cultures qui titillent notre imaginaire. Par Elspeth Jenkins
de vie SCÉNOGRAPHIE CONTEMPORAINE
Le patrimoine culturel et les traditions artisanales sont la principale source d’inspiration de cette Ukrainienne. Son œuvre mêle des éléments et des souvenirs des traditions de son pays dans une performance intimiste et très personnelle qu’elle a su transformer en une scénographie contemporaine d’une grande profondeur. Pour la mise en scène du défilé, elle a créé le projet iconographique The Flow, dans lequel l’arbre de vie est affiché dans toute sa splendeur à côté des bouquets de fleurs des studios Chanakya. L’artiste a également travaillé sur le thème de la mémoire, comme en témoignent les arts décoratifs traditionnels et les photographies d’archives. Les paysages - présents dans la plupart des photographies du début du XXe siècle expriment l’idée d’éternité que l’on retrouve dans la nature ukrainienne, tandis que les détails botaniques traduisent les motifs décoratifs et le savoir-faire de la broderie traditionnelle.
ADRIAN DIRAND.
« À QUOI SERT LA HAUTE COUTURE EN CES TEMPS DE PANDÉMIE, de guerre et de menace de récession mondiale ? ». Cette question, Maria Grazia Chiuri se l’est posée en entamant cette collection. Sa réponse : « à réinventer l’avenir » et « à construire un pont entre les savoir-faire de différentes cultures pour trouver un terrain commun combinant le sens, la beauté et l’ inspiration, au-delà des frontières et des origines de chacun ». Ainsi, la pièce maîtresse du défilé Dior Couture présenté au musée Rodin à Paris, n’était pas une robe patchwork ou une veste brodée, mais bien le décor. Soit une série d’interprétations de l’arbre de vie d’un mètre de haut chargé de fleurs, de fruits et d’oiseaux. Ces œuvres d’art sont signées Olesia Trofymenko. Maria Grazia Chiuri a rencontré l’artiste lors d’une exposition à Rome. À la fois impressionnée et émue par son travail, elle a décidé de donner carte blanche à Trofymenko pour la scénographie du défilé.