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LE SAINT-LAURENT
GASPÉSIE, LE BALLET DES GLACES L’hiver, les glaces du Saint-Laurent dansent au rythme des marées. Certaines espèces peuvent s’y établir. Sur les côtes gaspésiennes, les glaces et les marées érodent les roches et les débitent en de minces feuillets. Un habitat idéal pour le fucus vésiculeux, une algue dont les tiges s’insèrent dans les cavités et les fissures rocheuses. Cette algue brune possède la capacité de se régénérer à partir de son pied, même si sa lame est fréquemment sectionnée par les glaces. Côté faune, la balane commune s’accommode elle aussi de l’action des glaces. Alors que la fonte des glaces dilue l’eau de mer, le soleil l’évapore et augmente sa salinité. Certaines espèces s'adaptent bien aux fluctuations de la concentration en sel, comme les moules et le crabe commun. En s'éloignant de la zone balayée par les marées, la température et la salinité de l’eau sont plus stables et le brassage de l’eau demeure incessant. Ce sont des conditions de vie idéales pour les laminaires, les oursins, les buccins ainsi que pour les homards. La glace protège aussi les côtes des tempêtes hivernales. Mais, depuis quelques dizaines d’années, les hivers se font plus doux. Sans glaces protectrices, la côte devient alors vulnérable à l’assaut des vagues qui balaient le paysage côtier.
SAUVER LA PLANÈTE : LES OCÉANS VALENT DES MILLIARDS D’ARBRES • P AR FANNY RORHBACHER ET L'ÉQUIPE D'ÉDUCATION DU BIODÔME
On associe souvent l’expression « le poumon de la planète » à la forêt amazonienne. Pourtant, ce sont les océans qui méritent le mieux ce titre. En effet, le dioxyde de carbone (CO2), un des gaz à effet de serre, se dissout en grande quantité à la surface des eaux de mer froides avant d’être entraîné en profondeur. De plus, le phytoplancton et les algues marines absorbent le CO2 par photosynthèse et relâchent du dioxygène (O2). À eux seuls, ils produisent près de la moitié de l’oxygène de notre atmosphère et absorbent autant de CO2 que plusieurs forêts amazoniennes. Ce phénomène aide à diminuer la quantité de CO2 dans l’atmosphère. Toutefois, l'absorption d’une trop grande quantité de CO2 par les océans entraîne leur acidification. C’est un effet grave pouvant entraîner la mort d’organismes très sensibles au pH de leur environnement. Une raison de plus pour réduire nos émissions de CO2.
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