GTG1920 - Opera - Einstein on the beach - 09/19

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Einstein on the Beach OpĂŠra de Philip Glass et Robert Wilson


Passion et partage La Fondation de bienfaisance du groupe Pictet est fière de soutenir le volet pédagogique du « GTJ - Grand Théâtre Jeunesse ». En participant à ce programme de formation, nous nous engageons en faveur de la génération à venir. Nous sommes particulièrement heureux de pouvoir offrir aux talents de demain l’opportunité de découvrir les joies de l’opéra et du ballet, et peut-être même de susciter des vocations. Les associés du groupe Pictet vous souhaitent une très belle saison 2019-2020.


Direction générale Aviel Cahn SUBVENTIONNÉ PAR

POUR LE PROGRAMME PÉDAGOGIQUE

AVEC LE GÉNÉREUX SOUTIEN

GRANDS MÉCÈNES MONSIEUR ET MADAME GUY ET FR ANÇOISE DEMOLE

GÉNÉREUX DONATEUR CONSEILLÉ PAR CARIGEST MADAME ALINE FORIEL-DESTEZET

FAMILLE LUNDIN

MADAME BRIGITTE LESCURE

FONDATION VRM

MÉCÈNES MONSIEUR ERIC DEMOLE

ADAM ET CHLOÉ SAID

CAROLINE & ÉRIC FREYMOND

FONDATION ALFRED ET EUGÉNIE BAUR

FONDATION COROMANDEL

FONDATION BRU

FONDATION JAN MICHALSKI

FONDATION OTTO ET RÉGINE HEIM

FONDATION PHILANTHROPIQUE FAMILLE FIRMENICH BANQUE CANTONALE DE GENÈVE

CARGILL INTERNATIONAL SA

GENER ALI ASSUR ANCE

GONET & CIE SA

HYPOSWISS PRIVATE BANK GENÈVE SA

MIR ABAUD & CIE SA

PARTENAIRES MÉDIA RTS TV & ESPACE 2

LE TEMPS

LÉMAN BLEU TV

GO OUT! MAG

LE PROGR AMME.CH

PARTENAIRES D’ÉCHANGE DEUTZ

EXERSUISSE

FLEURIOT FLEURS


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Je suis suffisamment artiste pour me servir librement de mon imagination. L'imagination est bien plus importante que les connaissances. Les connaissances sont limitĂŠes. L'imagination, elle, peut entourer le monde entier.

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Albert Einstein (1929)

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« On est assis, immobiles, et l’univers défile devant nous à la vitesse de 299'792 kilomètres par seconde. » Philip Glass, en réponse à la célèbre question

d’Einstein, «What would it be like to travel on a ray of light?»

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MOODBOARD Visuels 1, 2, 7, 8, 10, 11

Arrêts sur image et photographies de répétition de la production d'Einstein on the Beach réalisées par la Compagnia Finzi Pasca Visuels 3, 4, 5, 6, 9

Photographies d'Albert Einstein 3. Le bureau d'Albert Einstein à Princeton quelques heures après sa mort 4. Albert à 4 ans

5. Le professeur Einstein en bicyclette 6. Einstein à la plage

9. Einstein avec la marionnette Einstein


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EINSTEIN ON THE BEACH Opéra de Philip Glass et Robert Wilson Textes écrits par Lucinda Childs, Christopher Knowles et Samuel M. Johnson Créé à New York en 1976, première en Avignon le 25 juillet 1976 Création scénique suisse Nouvelle production En coproduction avec la Compagnia Finzi Pasca 11 - 13 - 14 - 15 - 17 - 18 septembre 2019 Le spectacle durera environ quatre heures sans entracte. Le public peut quitter la salle et y revenir librement pendant la durée du spectacle.

En partenariat avec

Avec le soutien de

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OSER L’ESPOIR

THE 7

Emil Frey SA 1227 Genève-Acacias bmw-efsa-geneve.ch


DISTRIBUTION Direction musicale Titus Engel Mise en scène Daniele Finzi Pasca Scénographie Hugo Gargiulo Chorégraphie Maria Bonzanigo Costumes Giovanna Buzzi Lumières Alexis Bowles et Daniele Finzi Pasca Conception vidéo Roberto Vitalini

LES INTERPRÈTES DE LA COMPAGNIA FINZI PASCA Jess Gardolin

David Menes

Rolando Tarquini

Andrée-Anne Gingras-Roy

Félix Salas

Melissa Vettore

Stéphane Gentilini Evelyne Laforest

Francesco Lanciotti

Marco Paoletti Beatriz Sayad

Micol Veglia

Allegra Spernanzoni

EINSTEIN-ENSEMBLE Chœur et orchestre composés des

Sopranos et altos

Ténors et basses

école de musique de Genève (HEM)

Ana Belén Gabaldon Sanchez,

Bernal Jimenez, Arthur Cornélio,

étudiantes et étudiants de la Haute

Carolina Acuña, Margaux Frémy, Amélie Halary, Iga Kowalczyk, Hee-Youn Lee, Maria Marta Moraru, Sarah Pagin, Maia

Steinberg, Borbála Szuromi, Ana José Nascimento Vieira Leite

Mathieu Amoos, Juan Manuel

Fernando Cuellar, Benoît Dubu, Philippe Gregori, Xiang Guan, Emilio Gutiérrez, Raphaël

Hardmeyer, Gabriel Neves Dos Santos

Instrumentistes Clavier I Benjamin Delpouve

Saxophone (alt, tén) Andres

Clavier II Louise Moulinier

Clarinette basse Bruna Moreira

Clavier I (doublure) Yann Kerninon Flûte et piccolo I Marie Gaillard

Flûte et piccolo II Ana BarbosaBaganha

Flûte et piccolo III Jonadabe De Jesus Batista

Castellani

Violon solo Madoka Sakitsu

Violon solo (doublure) Alexandra Conunova

Piano (répétitrice) Ágnes Lőrincz

Saxophone (sop, alt) Guillaume Delange

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LEVER DE RIDEAU SUR UNE PROGRAMMATION EMPREINTE DE MODERNITÉ ET D’ESPOIR Certaines ouvertures de saison dévoilent une programmation riche en promesses et en surprises. L’Union Bancaire Privée, partenaire active du Grand Théâtre de Genève, est ainsi particulièrement heureuse de soutenir l’opéra Einstein on the Beach pour le lancement de cette nouvelle saison, intitulée «Oser l’espoir». Cette œuvre contemporaine de Philip Glass et Robert Wilson est proposée pour la première fois en Suisse et marque l’arrivée d’Aviel Cahn à la tête du Grand Théâtre, qui ouvre sans aucun doute une nouvelle ère au sein de la Maison récemment rénovée de la Place de Neuve. Mêlant à la fois des œuvres connues et de belles découvertes, la programmation audacieuse du Grand Théâtre a aussi pour vocation de faire rayonner Genève au-delà des frontières – une ambition que partage l’UBP, devenue au fil des années l’une des banques privées genevoises les plus internationales.

Einstein on the Beach se veut également une proposition forte qui vise à marquer les esprits par sa singularité. Cet opéra iconique illustre véritablement le changement, l’interdisciplinarité, et surtout le désir du Grand Théâtre d’attirer un public toujours plus varié. D’une durée de quatre heures, il a notamment l’originalité de permettre aux spectateurs d’entrer et de sortir comme ils le souhaitent pendant la représentation… Tout un programme ! Autre signal fort de modernité – l’implication des étudiants de la Haute école de musique dans la création scénique d’Einstein on the Beach – reflet d’une réelle ouverture sur la Cité et sa jeunesse, à l’image même de l’UBP, qui a toujours eu à cœur de soutenir les nouveaux talents dans des domaines aussi variés que l’éducation, la recherche et la culture, au travers d’opérations de mécénat ou de sponsoring. Nous partageons ainsi avec le Grand Théâtre cette vision constructive, cette volonté de susciter l’inspiration et de placer les générations futures au centre de notre réflexion. L’UBP se distingue également par son engagement en faveur d’un monde durable et d’une gestion d’actifs responsable, et nous sommes donc ravis de poursuivre notre partenariat, avec ce même fil conducteur – «Oser l’espoir». Nous vous souhaitons à toutes et tous des moments forts en découvertes !

Guy de Picciotto - CEO de l’Union Bancaire Privée


SOMMAIRE

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DISTRIBUTION

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INTRODUCTION

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ARGUMENT/SYNOPSIS

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CONVERSATION AVEC DANIELE FINZI PASCA

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FORME ET CONTENU

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LES MOTS DE PHILIP GLASS

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LIBRETTO

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CONVERSATION AVEC TITUS ENGEL

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SOHO-ART

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UN MANUSCRIT D'EINSTEIN

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BIOGRAPHIES

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ÉQUIPES

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FONDATION DU GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE

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LE CERCLE DU GRAND THÉÂTRE

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LES AMIS DU GTG

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1816 | G E N È V E . Z Ü R I C H . L A U S A N N E . PA R I S . LY O N . A N N E C Y. D U B A Ï . H O N G K O N G | B C G E . C H


INTRODUCTION

Intro 0 Einstein on the Beach est comme une galaxie inconnue  : ses thèmes, le temps et l’espace, les humains et les machines. Einstein on the Beach, c’est comment faire une pièce sur la théorie de la relativité d’Einstein sans être physicien, d’ailleurs ça ne viendrait pas à l’idée d’un physicien. Le flux de la musique est ici la base pour une méditation sur le temps, sur les lieux, les espaces et les événements. L’opéra, dont la première a eu lieu au Festival d’Avignon en 1976, est considéré comme une des plus importantes créations musicales du XXe siècle. Philip Glass. Compositeur d’opéras, de musique de films, ballets et pièces pour ensemble et pour instruments solo que chacun connaît de près ou de loin, Glass composa Einstein dans les années 1974-76 en se basant sur les dessins de son collaborateur et metteur en scène Robert Wilson. Au début, fascinés par l’idée de faire un travail autour d’une figure historique, comme Charlie Chaplin, le Mahatma Gandhi ou Adolf Hitler, les deux créateurs décidèrent finalement de ne rien en faire et se tournèrent vers Albert Einstein, le scientifique le plus fameux des temps modernes : Einstein on the Beach ne fut dotée d’aucune narration, d’aucune intrigue et n’obéit à aucune intention biographique. Les scènes sont nommées d’après des lieux et des temps (field, night train, the moon) et se succèdent sans pause pendant presque quatre heures d’affilée. Le public peut sortir et entrer comme il l’entend. Le texte chanté se réduit à des chiffres ou des syllabes. Quelquefois un monologue aux limites de l’absurde vient se juxtaposer à la musique.

Intro 1 « C’est le temps ou plutôt l’inverse du temps : la transe, la dissolution du temps. » Avec ces mots Daniele Finzi Pasca commence à discourir sur la pièce. Le metteur en scène et Co-fondateur de la Compagnia Finzi Pasca, habitué des cérémonies aux dimensions gigantesques, nous arrive directement de la Fête des Vignerons pour se plonger dans l’univers infini de l’œuvre. Pour lui, Einstein on the Beach c’est la relation de l’être humain avec le temps, la relation qu’il entretient avec les techniques et les traditions, et aussi la relation entre la perspective et le changement. Dans leur langage poétique, avec des artifices techniques d’avant-garde, Finzi Pasca et sa troupe nous emmènent dans un monde où le temps est déconstruit en moments, où les images et les reflets s’inversent ; alors ils jonglent et jonglent encore et découvrent à la fin le sens de la vie ou son absence de sens. Mais il y a aussi la beauté de cette absence de sens, prisonnière dans son miroir d’attentes et d’espérances, derrière les images qui peuplent l’imaginaire de cette galaxie que nous offre la Compagnia Finzi Pasca, accompagnée à la baguette par le jeune chef suisse Titus Engel, spécialiste du répertoire des XXe et XXIe siècles et avec, une fois n’est pas coutume, des étudiants de la Haute école de musique de Genève, qui forment notre Einstein-Ensemble, aux pupitres de cet OVNI musical.

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Art & Durabilité Vol. 11 Maya Rochat

Quoi qu’il arrive – nous nous engageons pour l’avenir de la Suisse. mobiliere.ch/engagement La Mobilère Ch. de la Redoute 54, 1260 Nyon Exposition jusqu’au 31 janvier 2020 Heures d’ouverture : les jours de semaine de 8h00 à 16h30 Ouverture extraordinaire : samedi, 9 novembre 2019 pour la journée des Arts Nyon


INTRODUCTION

Intro 1 Intro 0 Einstein on the Beach is open like an unknown galaxy. Its topics are time and space, men and machines. Einstein on the Beach, or how to create a piece on Einstein’s theory of relativity without being a physicist — besides, what kind of physicist would want to do that? The push of the music is the basis for a meditation on the passing of time and spaces and events. The opera, premiered at the Avignon Festival in 1976, is considered to be one of the most important musical creations of the 20th century. Philip Glass, writer of operas, film music, ballets and instrumental solos or ensembles that are by now familiar to more or less everybody, composed Einstein between 1974 and 1976, based on sketches by his designer and director Robert Wilson. Glass and Wilson intended to base their work on a fascinating historical figure such as Charlie Chaplin, Mahatma Gandhi or Adolf Hitler, but decided in the end to focus on Albert Einstein, the most famous scientist of modern times. Einstein on the Beach has no narration, no plot and follows no biographical intention. The scenes are named after a field, a night train, the moon and follow each other uninterruptedly for almost four hours. The opera has no intermission – the audience can take breaks at any chosen moment. The words used and sung are either numbers or syllables, with the occasional "lowsensical" monologue added to the music.

"The piece is about time or rather the opposite of time: trance, a dissolution of time." These are Daniele Finzi Pasca’s words on the piece. Leader of the theatre company that bears his name, the Swiss stage director is well known for his love of colossal ceremonies: he will be coming straight from the 2019 edition of the Fête des Vignerons to dive into the infinity of Glass’ opera. For him, Einstein is about the relationship of human beings and time, of technology and tradition, of perspective and changes: how things seem to change and end up not changing at all. With poetic imagery and avant-garde technological wizardry, Finzi Pasca and his company take us to a world where time is deconstructed into moments, where images and reflections invert into each other; where the players juggle their way towards the final frontier of the meaning of life, or life’s absence of meaning. But there is beauty in this absence of meaning, lying captive behind its looking-glass of expectancies and hopes, behind the images that fill the imaginary galaxy brought to us by the Compagnia Finzi Pasca. Beneath the wings of this musical UFO, are the young Swiss conductor Titus Engel, a specialist of the 20th and 21st century repertoires, and, as welcome if somewhat unconventional guests, our Einstein-Ensemble, comprised of students of the Geneva University of Music (Haute école de musique de Genève).

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Maquette de scĂŠnographie pour Einstein on the Beach par Matteo Verlicchi


ARGUMENT

Concept Lumières hypnotiques, variations et divisions temporelles, éternels retours et recommencements à l’envers, voici quelques éléments mis en place par Daniele Finzi Pasca et avec lesquels son équipe jongle tout au long des quatre heures de Einstein on the Beach : les détails reviennent et évoluent, les fragments finissent par créer une ligne, des lignes qui sont diffractées à nouveau et repartent vers l’infini et puis des histoires qui restent et perdurent dans la mémoire. Daniele Finzi Pasca façonne avec précision et amour, l’un après l’autre, des moments suspendus dans l’espace et le temps, des moments qui flottent sur le flux de la musique de Philip Glass, une partition visuelle qui se développe tout en légèreté sur les structures qui se répètent. Les images s’alignent. Effaçant toute notion du temps, elles laissent place à la transe. Le sens disparaît au profit de l’intuition. Daniele Finzi Pasca abolit la mesure du temps et récrée l’alchimie d’Einstein on the Beach.

Détails Un clown qui se maquille et se prépare pour sortir en scène, une mariée qui coiffe sa longue chevelure qui devient un voile qui s’envole, un mécanicien qui remonte et nettoie un vélo, un cheval qui se laisse soigner, un torero qui s’évanouit et des sirènes qui défient la pesanteur tandis que les parapluies des uns et des autres dansent dans la bourrasque soudaine de la musique, voici quelques-unes des images qui peuplent l’imaginaire poétique de Daniele Finzi Pasca. Les acteurs voltigent et se glissent d’un rôle à l’autre, d’une langue à l’autre, de la gravité à la légèreté, retombent des pieds sur la tête et du texte à l’acrobatie et créent une fresque de couleurs et d’émotions à cueillir et accueillir au fond de son être de spectateur.

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SYNOPSIS

Concept Mesmerizing lights, variations and divisions of time, endless cycles of never-ending stories that go back to their beginning, these are a few of the elements that Daniele Finzi Pasca and his team will be juggling with all along the four hours of Einstein on the Beach. There will be details that keep on coming back and evolving, fragments that end up composing a line, lines that suddenly diffract and scatter to infinity and there will also be stories that linger and remain in our minds. Daniele Finzi Pasca’s work of precision is a labour of love. One after the other, he suspends moments in space and time, moments that float on the ebb and flow of Philip Glass’ music, a visual score that delicately unfolds as structures repeat, as images begin to accumulate. Any notion of time disappears in a trance, any notion of sense is replaced by intuition. Daniele Finzi Pasca dissolves the measure of time as he recreates the alchemy of Einstein on the Beach.

Details A clown putting on the greasepaint and getting ready for his entrance, a bride arranging her hair into a veil that begins to take flight, a mechanic reassembling and cleaning a bicycle, a horse that lets itself be groomed, a fainting bullfighter and gravity-defying mermaids and everyone’s umbrellas dancing in the sudden gusts of the music. These are some of the images that fill Daniele Finzi Pasca’s imaginary world. The performers somersault from one role to another, from one language to the next, from gravity to weightlessness, fall from their feet on their heads and from their lines to their tumblings, creating a landscape of colours and emotions that invites the audience to tarry and take to their innermost being.


COMPAGNIA FINZI PASCA Avec son siège à Lugano (Suisse), la Compagnia Finzi Pasca est connue au niveau international grâce à sa veine artistique particulière. Au cours de son histoire, elle a créé et produit plus de 30 spectacles. Ses créateurs ont signé également trois cérémonies olympiques (Turin 2006 et Sotchi 2014, pour les Jeux olympiques et paralympiques), deux spectacles pour le Cirque du Soleil : Luzia en 2016 et Corteo en 2005 (pour ce dernier, 8,4 millions de spectateurs en dix ans de tournée), cinq opéras dont Aida et le Requiem de Verdi, entrés officiellement dans le répertoire du Théâtre Mariinski de Saint-Pétersbourg ; Carmen et Pagliacci au Teatro San Carlo de Naples et L’Amour de loin pour le English National Opera de Londres. Parmi les grands événements, la compagnie a produit en 2017 Montréal Avudo, spectacle multimédia commandé par la ville de Montréal, qui unit mapping vidéo, lumières et fontaines d’eau (249’000 spectateurs en quatre mois), et en 2019 Abrazos pour la Feria Estatal de León (Mexique), un spectacle interactif dédié aux familles (plus de 200’000 spectateurs). Par ailleurs, son noyau créatif a fait partie de la Fête des Vignerons 2019, un grand événement qui se déroule quatre fois par siècle à Vevey (Suisse) et dont environ 400'000 spectateurs ont profité.

Based in Lugano (Switzerland), Compagnia Finzi Pasca is among the major independent artistic companies in the world. Throughout its history it has created and produced more than 30 shows. Its creators designed three Olympic ceremonies (Turin 2006 and Sochi 2014, both Olympic and Paralympic Games), two shows for Cirque du Soleil: Luzia in 2016 and Corteo in 2005 (for the latter, 8,4 million viewers in a ten-year world tour), five operas among which Aida and Verdi’s Requiem are officially part of the Mariinsky Theatre (Saint Petersburg) repertoire, as well as Carmen and Pagliacci for the Teatro San Carlo in Naples and Love from Afar for the English National Opera, London. Among the large-scale global produced by Compagnia Finzi Pasca: in 2017, Montreal Avudo, a multimedia show combining video mapping, lights and water fountains for the city of Montreal (249,000 viewers in 4 months) and in 2018 Abrazos for the fair Feria de León in Mexico, an interactive show addressed to families (200,000 viewers). Moreover, its creative team was part of the Fête des Vignerons 2019, an event that takes place four times per century in Vevey (Switzerland), with an audience of 400,000 people.

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Rigueur & Conviction Une puissante combinaison L’UBP, partenaire historique du Grand Théâtre de Genève, est heureuse de soutenir l’opéra Einstein on the Beach, qui marque le lancement d’une saison riche en promesses et en découvertes.

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Samedi à l’opéra Retrouvez les productions du Grand Théâtre de Genève et d’autres scènes lyriques d’ici et d’ailleurs, dans A l’Opéra le samedi dès 20h. Plus d’info sur espace2.ch

facebook.com/espace2

Espace 2 s’écoute aussi en DAB+

Grand Théâtre de Genève / Photo : Carole Parodi

EDITO


LIBRETTO

TOUS LES HOMMES SONT ÉGAUX

« Mes sœurs ! Voici venu le mo-

Mes sœurs, nous sommes en

debout et de nous affirmer. Trop

libérer. La liberté est notre cri de

ment pour nous de nous mettre

servitude et nous devons nous en

longtemps avons-nous été piéti-

ralliement. Pas plus tard qu’hier,

nées par la gent masculine. Trop

je parlais à une femme qui est la

longtemps avons-nous été traiTexte écrit par Mr Samuel M. Johnson

mère de quinze enfants. Elle m’a

tées en citoyennes de deuxième

classe par des hommes qui disent

que nous ne sommes bonnes qu’à

dit : « Oui, je veux être libérée du lit conjugal ! »

leur faire à manger, repriser leurs

Et c’est ainsi, mes soeurs, que le

égaux. » Vous avez très souvent entendu

Vous avez un petit ami qui vous

chistes que la main qui change

sont égaux. » Mais qu’en est-il des

Après, quand il vous épouse, il

qui dirigera le monde.

« Dans ce tribunal, tous les hommes sont prononcer ces mots. « Tous les hommes femmes ? Les femmes sont-elles égales aux hommes ? C’est ce que certaines personnes nous disent.

La semaine dernière, une réunion de

femmes s’est tenue à Kalamazoo, sous

d’heureux auspices. L’assemblée a écouté le discours d’une éminente dame, connue

chaussettes et élever leurs bébés.

appelle la reine de son cœur.

vous couronne. Voilà le genre

moment est venu où nous devons faire comprendre aux porcs ma-

les couches des bébés est la main

d’homme qui, lorsqu’il est ro-

Et maintenant, mes sœurs,

dire, lorsqu’il est d’une certaine

hymne national. Pour le bénéfice

mantique ou, devrais-je plutôt humeur, veut vous donner des

baisers, et encore et encore des baisers.

levons-nous et chantons notre

de celles qui n’en auraient pas encore appris les paroles par cœur, les voici :

pour sa pudeur. Elle est si pudique qu’elle

Mes sœurs, je vous le dis : oppo-

Le jour des femmes est pour bien-

bain. La pudeur, chez elle, est une affaire

si cet homme vous le prend sans

Bientôt aussi, annoncez-le :

se bande les yeux quand elle prend un

de famille. Elle a un neveu qui a à peine

dix ans d’âge. Parfois, son neveu dit : « Je

vais au magasin dont le nom est interdit. »

Le petit bonhomme est trop pudique pour dire « Je vais au A&P. » Eh bien, voici ce

que cette dame pudique a dit à l’assemblée des femmes de Kalamazoo :

sez-vous sans hésiter à cela et,

votre autorisation, regardez-le bien en face, levez les yeux au

ciel et dites-lui ceci : « Comment oses-tu, espèce de porc ma-

chiste ! Remets tout de suite ce baiser là où tu l’as trouvé !

tôt, les astres l’ont prédit Les hommes seront finis ! Debout, mes sœurs,

Debout, c’est l’heure

Levez vos étendards !

Ne soyons pas des mijaurées ! À bas les mâles,

Nous sommes égales,

Les femmes vont diriger !

Voici, en traduction française, un extrait du livret d’Einstein on the Beach, dont l’original est reproduit en page 35 de ce programme. L’œuvre a connu sa genèse en pleine mouvance féministe aux ÉtatsUnis. Philip Glass et Robert Wilson ne pouvaient pas rester insensibles à cette vague qui secouait la société patriarcale dont ils étaient les dignes rejetons. Cette tirade, qui se veut gentiment satirique, reprend les revendications de la libération de la femme des années 1960 et 1970, en leur prêtant les accents un peu puritains et emphatiques de la première vague historique d’émancipation de la femme, celle des suffragettes du début du XXe siècle.

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CONVERSATION AVEC

« Je mets en scène ce que je rêve » Quelques questions à Daniele Finzi Pasca

Daniele Finzi Pasca, vous sortez de la Fête des Vignerons et vous voici confronté à Einstein on the Beach : pour vous quel est le dénominateur commun de votre art, comment arrivez-vous à faire ce grand écart, en d’autres mots qu’est-ce qui pour vous est important de faire ressortir dans votre démarche et dans les œuvres que vous livrez au public ? Je suis un voyageur et ce n’est pas un effort pour moi de monter à bord d’un navire et de voguer vers des terres inconnues. J’ai dirigé tellement de projets si différents les uns des autres en me servant de mon cœur et des techniques auxquelles je me suis apprivoisé au fil des ans. Quand j’entre dans un théâtre, je me sens tout de suite à la maison et ensuite je fais de mon mieux pour établir des rapports de complicité avec les personnes autour de moi. Je suis aussi cuisinier et j’utilise des épices et des parfums qui font partie de l’histoire de ma famille et du quartier où j’ai vécu. J’aime émouvoir, toucher, étreindre et transporter le public dans des


DANIELE FINZI PASCA

voyages au-delà du réel. J’adore les rêves des enfants et les fugues de la réalité des personnes âgées. Pour moi, le théâtre, c’est un beau jeu. Nous aimons les étiquettes dans le genre lyrique : Comme quoi vous identifiez-vous ? Clown, metteur en scène, chef de troupe (c’est ironique et une suite de la première question) ? Ou auriez-vous une suggestion pour décloisonner l’opéra ? Je suis un homme de théâtre, simplement et profondément cela. J’appartiens à une manière de concevoir le monde qui est celle de la Renaissance. Je ne pense pas qu’il soit nécessaire de se spécialiser dans un environnement restreint. Je touche et j’effleure avec curiosité des mondes différents en les contaminant et en même temps, je me laisse transformer par eux.

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CONVERSATION AVEC

Quel est votre rapport à la musique de Glass ? Qu’est-ce qui change ici pour votre processus créatif par rapport aux œuvres plus classiques que vous avez déjà montées ? Sa musique m’a souvent accompagné. Sa musique n’est pas une musique que j’écoute mais c’est une musique qui m’accompagne. Je peux gravir une montagne, voyager entre Bombay et Calcutta ou ébouillanter des tomates pour préparer une sauce en sa compagnie. Je suis heureux de pouvoir m’immerger dans son monde. Glass et Wilson ont marqué une partie des spectateurs du XXe siècle avec leur création atypique, qui réinvente la narration scénique et musicale. Qu’est-ce que vous vous aimeriez exprimer en vous appropriant ces quatre heures continues de musique ? Comment créez-vous un nouveau contenu approprié à la forme ? (Je pense aux noms des scènes, qui sont des lieux et des moments abstraits et les seuls éléments narratifs de l’oeuvre et que vous ne reprenez pas). Je mets en scène ce que je rêve. Cet opéra ouvre des espaces gigantesques pour construire de minuscules allusions à un monde onirique où se révèlent

les interrogations qui mettent en relation l’espace et le temps. Je ne suis pas du genre conceptuel, je procède plutôt par coups de cœur et par association d’idées. Je ne voudrais rien rajouter à ce qui existe déjà ou plutôt je cherche à ouvrir des portes derrière lesquelles on peut inventer de petits paysages intérieurs. Quel est le rôle des acteurs/ performeurs/acrobates sur scène ? Est-ce que le texte joue un rôle visuel ou plutôt musical ? Avec quels éléments créez-vous les tableaux scéniques et à quelles lois de récurrence (musicale ou non) obéissent-ils ? Ils sont ma famille et sont des acteurs totaux. Je dialogue avec eux de manière directe et simple. Je les connais bien et ils me connaissent. Cet ensemble permet de donner forme à des images simples et surprenantes à la fois. Cette fois-ci elles seront hypnotiques et surréalistes. Les paroles du texte seront des mantras, un son qui berce.


DANIELE FINZI PASCA

Quel est le rapport pour vous de la pièce à l’actualité, comment l’intégrez-vous dans notre monde d’aujourd’hui ? Je ne me soucie guère du monde d’aujourd’hui. Parfois il me semble être plus proche de De Sica, de Chagall ou de Johan Cruyff que de mes contemporains. Pour vous l’art est-t-il plus poétique que politique ? Pour des raisons mystérieuses, j’ai passé beaucoup de temps dans les salles de soins intensifs. C’est ainsi que j’ai découvert qu’il existe des bactéries et des virus qui peuvent mettre un organisme tout entier dans un état critique. Je pense qu’on devrait étudier les stratégies que ces micro-organismes utilisent pour s’infiltrer. Je crois qu’on ferait mieux de cacher notre volonté de construire un monde plus juste entre les plis d’une pensée poétique.

Et en cinq secondes... Qui vouliez-vous être quand vous seriez grand ? Un homme heureux. Vous êtes plutôt Robinson Crusoé ou Superman ? Superman le matin, Robinson Crusoé le soir. Vacances avec Einstein à la plage ou avec Philip Glass à la montagne ? Einstein à la plage. Votre première pensée du matin ? Qui suis-je, d’où viens-je… qu’est-ce qu’on mange ce soir ? Un conseil aux spectateurs et spectatrices d’Einstein on the Beach ? N’essayez pas de tout comprendre.

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FORME ET CONTENU

Nous avons choisi de reproduire ici et en pp. 3641, dans leur version originale dactylographiée datant de la première reprise de la pièce en 1984, le sommaire et certains des textes parlés « aux limites de l’absurde » colligés par Philip Glass et Robert Wilson pour être récités pendant le jeu scénique et musical d’Einstein on the Beach. Nous avons même tenté, à la page 25 ce programme, d’offrir une traduction de l’un d’entre eux.

Nous espérons ainsi rassurer notre public : cette œuvre destinée à vous faire entrer en transe et perdre vos repères est néanmoins bel et bien dotée d’une structure à toute épreuve. L’appellation très spécifique des scènes est liée à la mise en scène et la scénographie originales de Robert Wilson et n’ont pas de valeur de référence pour la nouvelle production d’Einstein on the Beach à laquelle vous assistez. L’opéra est divisé en neuf scènes distribuéees en quatre actes que 5 knee plays (« jeux de genou ») viennent articuler entre eux.


Prologue (solo orgue électronique) - Knee Play 1 (orgue électronique, chœur SATB) ● Acte 1 Scène 1 – Train (piccolo, saxophones soprano et ténor, solo voix soprano et alto, chœur SATB, deux orgues électroniques) Scène 2 – Trial - Entrée (trois flûtes, chœur soprano et alto, orgue électronique) - « Mr. Bojangles » violon solo, clarinette basse, chœur SATB, orgue électronique) -« Paris »/« All Men Are Equal » (orgue électronique solo) - Knee Play 2 (violon solo) ● Acte 2 Scène 1 – Dance 1 (piccolo, saxophones soprano et alto, solo vocal soprano et alto, deux orgues électroniques) Scène 2 – Night Train (solo vocal soprano et ténor, clarinette basse, chœur SATB, orgue électronique) - Knee Play 3 (chœur SATB a cappella)

FORME ET CONTENU

● Acte 3 Scène 1 – Trial/Prison - « Prematurely Air-Conditioned Supermarket » (chœur SATB, orgue électronique) - Ensemble (trois flûtes, deux orgues électroniques) - « I Feel the Earth Move » (saxophone soprano, clarinette basse) Scène 2 – Dance 2 (violon solo, soprano solo, chœur SATB, orgue électronique) - Knee Play 4 (violon solo, chœur ténors et basses) ● Acte 4 Scène 1 – Building (deux orgues électroniques, improvisations sur les bois, chœur SATB et saxophone ténor solo) Scène 2 – Bed - Cadence (solo orgue électronique) - Prélude (solo orgue électronique) - Aria (solo soprano, orgue électronique) Scène 3 – Spaceship (flûte, saxophone ténor, clarinette basse, violon solo, solo soprano, chœur SATB, deux orgues électroniques) - Knee Play 5 (violon solo, chœur soprano et alto, orgue électronique)

Le chœur SATB comprend 16 chanteurs, 4 Sopranos, 4 Altos, 4 Ténors et 4 Basses. Basé sur la composition originale du Philip Glass Ensemble, l’Einstein-Ensemble comprend trois flûtes/piccolos, un saxophone ténor/ alto et un saxophone soprano/alto, une clarinette basse, un violon solo et deux orgues électroniques.

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LES MOTS DE

« L’idée d’une énergie que rien ne peut arrêter »

Philip Glass sur Einstein on the Beach

Après avoir complété Music in Twelve Parts, j’ai tout de suite commencé la série Another Look at Harmony, Parts 1, 2, 3 and 4, une œuvre qui manifesterait clairement que j’allais commencer la deuxième « phase » de ce cycle prolongé de compositions dans lequel je m’attaquerais finalement au dernier élément subsistant : l’harmonie. Si on regarde Einstein on the Beach scène par scène, il s’agit d’une présentation très claire d’un cycle mélodico-rythmique qui interagit avec une progression harmonique : d’abord un accord, puis deux, puis trois et ainsi de suite au fur et à mesure que la pièce avance. Le vaisseau spatial de la fin représente le point culminant du « champ unifié » de l’harmonie, de la mélodie et du rythme et cette scène se conclut avec une cascade de gammes chromatiques ascendantes et descendantes comme geste final. Another Look at Harmony, Parts 1 and 2 allait être l’origine de deux des éléments thématiques importants du travail que je réalisais pour Einstein on the Beach. Je me suis servi d’eux pour composer toute la musique pour Train I (qui serait notre section A) et Dance I (qui serait notre section C). C’est en écrivant Einstein — tout en commençant par la composition de Another Look at Harmony — que j’ai poursuivi l’intégration de la musique rythmique, harmonique et cyclique en un système cohérent. Je visais une réconciliation du mouvement harmonique et des cycles rythmiques. On peut l’entendre juste après Knee Play I dans la section musicale Train de l’Acte I. Dans mon esprit, cela est devenu une théorie unifiée et toute la composition d’Einstein était affectée à ce but.


En musique classique, on trouve des allegros et des prestos dans toutes sortes de pièces, mais ils sont traditionnellement présentés en contraste avec d’autres parties. On entend de la musique lente et ensuite de la musique rapide. J’ai souvent fait cela aussi dans des quatuors à cordes. Mais avec Einstein, il n’y avait plus qu’une seule chose : l’idée d’une énergie que rien ne peut arrêter. Il n’y avait pas besoin de mouvement lent. Même dans des scènes comme les deux Trials, l’élan de la musique demeure, quelque peu ralenti, mais si l’on écoute bien, on entend cet élan vers l’avant qui est encore là. De même avec la section Bed de l’Acte IV. (…) Pour varier, je me suis servi de deux types de paroles. Le premier, basé sur des numéros : 1, 2, 3, 4 et ainsi de suite jusqu’à 8. En traçant les contours du rythme, cela devenait un dispositif mnémotechnique supplémentaire. Le deuxième, basé sur le système du solfège, « do-ré-mi-fa-solla-si-do » qui étaient le nom des notes chantées et aidaient, par conséquent, à mémoriser la mélodie. Un matin, Bob (NDT: Robert Wilson) passa pour entendre le travail du chœur et il écoutait l’un des Knee Plays. À ce moment-là, les chanteurs se débrouillaient plutôt bien avec les numéros et le solfège. Pendant que nous prenions une pause, Bob posa une question : « Est-ce que ce sont les mots qu’ils chanteront pendant la représentation? » Cela n’avait pas du tout été mon intention, mais, après une pause presque imperceptible, je lui ai répondu « Oui. » Et c’est comme cela que les paroles de la musique chorale d’Einstein ont vu le jour.

PHILIP GLASS (…) S’il est une chose que j’ai apprise depuis le début de mon travail théâtral, c’est que la musique est la force unificatrice qui portera le spectateurobservateur du début jusqu’à la fin, que ce soit à l’opéra, au théâtre, au cinéma ou au ballet. Cette force ne vient pas des images, du mouvement ou des mots. Si vous regardez la télévision en écoutant des disques avec une musique différente, les images que vous regardez vous sembleront différentes. Maintenant, essayez le contraire. Gardez la même musique et changez de chaîne. L’intégrité de l’énergie reste dans la musique et le fait d’avoir changé d’image n’y change rien. (…) Un des « problèmes », ou un motif possible de malentendu, était la réalité qu’Einstein n’avait jamais eu de base « théorique » ou « idéologique ». Ce qui était fort peu européen. Mais je pense cependant que ni Bob ni moi ne sentions le besoin d’en avoir. Par exemple, le fait que, pour produire Einstein, il nous fallait une scène avec proscenium, une cage de scène, des coulisses, un pont lumières et une fosse d’orchestre, rendait nécessaire l’utilisation d’un théâtre d’opéra. En d’autres termes, Einstein ne pouvait être produit que dans une maison d’opéra. Cette simple réalité faisait d’Einstein un opéra et cela nous suffisait amplement. Philip Glass / Words Without Music : A Memoir / Faber&Faber, 2015

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« Beaucoup de remous avec peu d’ingrédients » Quelques questions à Titus Engel Titus Engel (né à Zurich en 1975) a étudié la musique et la philosophie à Zurich et Berlin et fait l’apprentissage du métier de chef d’orchestre à Dresde auprès de Christian Kluttig, complété par des bourses du Dirigentenforum des Deutschen Musikrat et de la David Zinmans American Academy of Conducting à Aspen (Colorado) , ainsi qu’en œuvrant comme assistant auprès de Sylvain Cambreling, Marc Albrecht et Peter Rundel. Il a enregistré de nombreuses œuvres pour la radio et sur CD, est l’un des fondateurs de l'Akademie Musiktheater Heute, basée à Francfort-sur-le-Main qui cherche à ouvrir le débat sur le genre du théâtre musical de notre époque, et a édité plusieurs livres sur l’opéra contemporain. Titus Engel, en quoi consiste votre métier de chef d’orchestre ? En tant que chef d’orchestre, je suis responsable de l’interprétation musicale. Dans le cas d’Einstein on the Beach, cela a commencé, comme presque toujours, par l’étude de la

partition. Mais dans le cas de cette œuvre, elle est relativement vague : Philip Glass, par exemple, n’a pas donné d’indications sur les tempi. J'ai donc dû reconstruire ces derniers à l’aide des enregistrements de la version originale. Il en va de même pour les parties parlées qui, elles aussi, ne contiennent que de très vagues indications. Einstein on the Beach a été un work in progress entre Philip Glass et Robert Wilson. Le processus habituel de la création d’un nouvel opéra, où le compositeur livre une partition très détaillée, que le metteur en scène et le directeur musical se chargent d’interpréter, n’a pas eu lieu. Eux, ont tout développé ensemble. De ce fait, la partition est plutôt un point de départ qu’une œuvre aboutie. Ceci présente naturellement beaucoup plus d’intérêt pour moi, étant donné que ma liberté d’interprétation est plus grande qu’à l’accoutumée, particulièrement en ce qui concerne les tempi, le phrasé et le son des synthétiseurs. On pourrait comparer cette liberté à celle que présente l’interprétation de la musique baroque, où la notation musicale n’a pas encore atteint le niveau de précision des siècles suivants. Votre identité en tant que spécialiste de la musique contemporaine est-elle exagérée ? Je n’ai rien contre l’étiquette de spécialiste, qui en premier lieu est positive, puisqu' elle signifie qu’on sait bien faire quelque chose, mais je ne souhaite pas être limité à cela. Pendant cette saison, par exemple, je vais diriger Boris Godounov et Don Giovanni aux opéras de Stuttgart et de Francfort. Je trouve très important de pouvoir passer d’une époque à l’autre. Mon penchant pour le phrasé vient de


TITUS ENGEL

ma pratique de la musique baroque, et j’espère beaucoup qu’il sera perceptible dans Einstein on the Beach. Inversement, les nombreuses partitions contemporaines que j’ai travaillées m’ont rendu sensible à une variété de détails et de différences sonores qui m’aide dans mon interprétation de la musique ancienne. Mes innombrables discussions avec des compositeurs vivants au sujet de leur musique m’ont également aidé dans mes conversations imaginaires avec les compositeurs d’autrefois au sujet de leurs œuvres.

problèmes techniques, puis de donner forme à la musique. Pour la musique contemporaine, il faut simplement parfois un peu plus de temps jusqu’à ce que tout le monde maîtrise le texte musical qui est souvent plus complexe et insolite. Il est essentiel pour moi d’aller au-delà de la simple production de notes et de travailler véritablement la forme musicale. C’est en cela que consiste ma tâche de directeur musical.

La répétition d’une œuvre contemporaine ne diffère pas fondamentalement de celle d’une œuvre plus ancienne. Il s’agit dans un cas comme dans l’autre de trouver des solutions aux

Mon activité musicale s’est intensifiée à la fin des années 1980. Je jouais de la contrebasse dans l’orchestre de mon lycée, j’accompagnais des chœurs et je jouais dans un groupe de jazz.

Vous avez grandi dans les années 80: pour vous qui est Philip Glass ?

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CONVERSATION AVEC

Je suis venu à la musique contemporaine par l’intermédiaire du free jazz et, par la même occasion, j’ai découvert la musique minimaliste. D’abord John Adams, et par la suite je suis tombé sur Glass. J’ai été immédiatement fasciné par la concentration sur l’« infiniment peu » de sa musique, qui suscite une immense pureté qui vous emporte complètement. Lorsque Aviel Cahn m’a demandé de diriger Akhnaten à Anvers, je me suis lancé avec enthousiasme dans l’étude approfondie de cette œuvre qui possède une intensité et une énergie grandioses. J’ai trouvé géniale l’idée d’ouvrir sa première saison à Genève avec Einstein qui est encore plus pure et virtuose. Einstein on the Beach, quelle signification dans l’œuvre de Glass et quelle signification 45 ans après sa première ? Einstein on the Beach est la première composition de théâtre musical de Philip Glass et, ensemble avec Robert Wilson, il a créé un chef-d’œuvre qui définit toute une époque. Une véritable œuvre d’art totale, une magnifique collaboration entre les arts musicaux et scéniques. Avec le temps, cependant, l’interprétation originale a pris un peu d’âge à mon goût, et le moment est arrivé d’oser de nouvelles interprétations. L’œuvre en elle-même est de dimension gigantesque avec ses quatre heures de musique, c’est aussi long que la Götterdämmerung de Wagner, mais sans pause. Et tout cela sans véritable intrigue, avec des textes dadaïstes et une musique répétitive composée d’éléments de base variant

peu entre eux. C’est incroyable ce que cette œuvre provoque comme remous avec si peu d’ingrédients. De plus, il y a cette liberté pour les spectateurs de quitter la salle et d’y revenir, comme il était d’usage à l’époque baroque. Je suis curieux de voir quel usage le public genevois fera de cette liberté. Einstein on the Beach a rendu Philip Glass immédiatement célèbre et appartient, à mon avis, aux opéras les plus importants du XXe siècle. Comme si souvent dans la vie: moins c’est plus. Devant une partition aussi atypique que celle d’Einstein on the Beach, comment doit-on procéder en tant que directeur musical ? Pour Einstein on the Beach, on a besoin, au niveau musical, d’un chœur de chambre qui fournit également les solistes, ainsi que d’un ensemble instrumental et de comédienslocuteurs. Sur l’initiative d’Aviel Cahn, nous avons mis en place, en collaboration avec la Haute école de musique, un ensemble de chanteurs et de musiciens. A cette fin, nous avons tenu des auditions et formé cet ensemble dès l’automne dernier au cours de trois ateliers. Lors du dernier atelier, nous avons réalisé un enregistrement sur la base duquel la Compagnia Finzi Pasca a pu répéter. Les répétitions finales ont eu lieu à fin août.


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Parlez-nous de votre interaction artistique avec Daniele Finzi Pasca. Sa compagnie va fournir les éléments scéniques et dramatiques à l’œuvre, est-ce qu’elle aura aussi un rôle musical à jouer ? Puisque les comédiens sont aussi les locuteurs de l’œuvre, il faut qu’ils soient bien synchronisés avec la partition. Nous avons donc réalisé un enregistrement de l’œuvre avec les textes et un autre sans, afin que les comédiens puissent apprendre l’œuvre à l’écoute. Il y a aussi certains éléments de la partition dont la durée est variable. Au cours des dernières semaines, Daniele Finzi Pasca et moi-même avons fixé la durée de ces moments, afin de synchroniser au plus précis les éléments scéniques et musicaux.

Et en cinq secondes... Qui vouliez-vous être quand vous seriez grand ? Toujours chef d’orchestre.

Vous êtes, à ce qu’on dit, un grand cinéphile. Philip Glass a écrit d’innombrables musiques de film. Quelles sont les bandes-son originales de Glass qui vous ont le plus marqué et pourquoi ?

Vous êtes plutôt Robinson Crusoé ou Superman ?

Je trouve Koyaanisqatsi grandiose, sa critique de la civilisation est plus actuelle que jamais, et la musique et l’image, grâce à l’absence de dialogues, s’accordent de manière particulièrement intense ; c’est en fait un film muet moderne. Mais j’aime aussi beaucoup la musique que Glass a composée pour The Truman Show, Kundun et The Hours. La musique de Glass sied si parfaitement au théâtre musical, parce que son caractère répétitif agit en quelque sorte comme déclencheur de la fantaisie et rend les impressions visuelles plus intenses. Voilà pourquoi Einstein on the Beach est véritablement ce que l’opéra cherche à être depuis L’Orfeo : une œuvre d’art totale où toutes les formes d`art se trouvent réunies.

Vacances avec Einstein à la plage ou avec Philip Glass à la montagne ?

Robinson Crusoé, comme je me sens souvent devant une nouvelle partition.

Einstein à la plage et pouvoir bavarder avec lui au sujet de l’univers. Votre première pensée du matin ? En ce moment : 1234 123 1234 123 Un conseil aux spectateurs et spectatrices d’Einstein on the Beach ? Go with the flow… (Laisse-toi emporter par le courant)

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SoHo-ART (Lower Manhattan, New York 1965-1980) par Stephan Balthasar Müller

Philip Glass est revenu en 1972 à New York après un séjour à Paris (où il avait étudié la composition auprès de la légendaire Nadia Boulanger) et un long détour par l’Inde et le Népal. Pour financer son travail de compositeur, il a exercé plusieurs boulots : transporteur de meubles, chauffeur de taxi, plombier. À l’époque, de nombreux jeunes artistes new-yorkais vivaient dans un équilibre précaire entre leurs activités artistiques et leur source de revenus. Des célébrités internationales comme Richard Serra, Robert Wilson, Cindy Sherman, Chuck Close, Laurie Anderson, Patti Smith et Robert Mapplethorpe, pour ne citer qu’eux, vivaient alors à SoHo (le quartier de Manhattan au sud de Houston Street) en se débrouillant d’une façon ou d’une autre entre leur gagne-pain et leur vocation d’artiste. C’est ainsi que Robert Wilson a commencé en 1970, à côté de ses études d’architecture, son œuvre

de « magicien du théâtre », qui a tout de suite eu un effet enchanteur sur le monde artistique européen : un théâtre d’images s’étirant dans une lenteur ensorcelante, où des objets gigantesques et d’étranges sujets sans paroles glissaient, se balançaient, tourbillonnaient au travers de paysages de lumière scintillants. C’était l’époque des innovations révolutionnaires de la post-modernité. En ces tempslà, SoHo était un volcan qui ne cessait de cracher des masses de découvertes artistiques en fusion. Toute nouveauté artistique prend forme à partir de ce qui la précède – l’avenir dérive de l’origine : ainsi en fut-il des innovateurs étasuniens dans les domaines de la peinture, de la danse, du théâtre, de la musique. Le choc de la Deuxième Guerre mondiale avait alors donné naissance à des langages de formes qui s’étaient complètement distanciés de leurs antécédents traditionnels. La peinture abstraite (abstract expressionism), c’était du


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Philip Glass

jamais vu ; John Cage débarrassait ses compositions de toute mélodie harmonique, Merce Cunningham faisait de même avec la narrativité dans la danse, tout comme William Burroughs avec la logique de la fiction en prose. Les sources d’inspiration de cette époque (1965 – 1980) provenaient du mouvement anti-bourgeois et contestataire des hippies, associés à des spiritualités exotiques (le zen et le soufisme) ; le mysticisme naturaliste de Henry David Thoreau ; l’ethnopragmatique des peuples autochtones des Amériques vue par Castaneda,

associés aux nouveaux usages des stupéfiants comme les champignons, le haschisch ou le LSD, cet hallucinogène « élargisseur de conscience ». On puisait aussi aux sources très glamour des maîtres à penser français poststructuralistes, comme Michel Foucault (Folie et déraison) ou Jacques Derrida, le gourou du déconstructionnisme. Dans l’ensemble de ces phénomènes, un rejet radical du statu quo était à l’œuvre ; les mouvements des droits civiques et pacifiste en étaient les moteurs de base. Dans les années 70 et 80, on vivait joyeusement à SoHo sur le seuil de la pauvreté dans des grands lofts inoccupés entre les usines d’emballage, les

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ateliers de confection bon marché, les rats et les rues crevassées. John Cage (1912-1992) faisait figure d’étoile polaire pour toutes les personnes créatives habitant alors à SoHo. Il était l’expression la plus radicale du cosmos des énergies créatrices déchaînées de cette époque. Cage travaillait comme compositeur, peintre, écrivain et philosophe. Il avait comme mission d’ouvrir un espace libre et sans contrainte pour les arts. Cage unissait en sa personne l’indépendance et le renouveau. Pour nous qui étions alors art students, il était une sorte de pape des arts. À l’occasion de notre fête de promotion des étudiants de la New York University en 1978, il dirigea une chorale impromptue d’éclats de rire en crescendo et en decrescendo, pour ensuite gratifier ses art novices d’un discours d’occasion tenant en une seule et joyeuse phrase : « There is no reason for anything else than optimism. » Avec ses prises de position légendaires, John Cage a fait table rase des écoles traditionnelles de

ses maîtres (Arnold Schöneberg et les modernes classiques) : il avait besoin de nouvelles règles de jeu pour la composition musicale. C’est ainsi qu’il déclara que tout bruit audible était de la musique (« Anything you hear – whether we are in or out of the concert hall – is music. ») ou qu’il effectuait des « chance operations », utilisant le Yi Jing pour déterminer par tirage au sort des éléments ou des séries tonales. Il élabora des détournements sonores dans sa musique pour piano, équipant ou enroulant des objets autour des cordes de l’instrument, comme des agrafes, des rubans de tôle ou des feuilles d’aluminium : c’était l’origine du « piano préparé » qui faisait résonner l’instrument de manières inattendues et non conventionnelles. Cage était un inventeur et un avant-gardiste de la première sorte, parce qu’il cherchait à reconfigurer et à relier entre eux tous les niveaux différents de l’existence, de la pensée, du quotidien et de la pratique artistique.


SOHO-ART

« A mind that is interested in changing… is interested precisely in the things that are at extremes. Unless we go to extremes, we won’t get anywhere. » John Cage C’est autour de John Cage que la musique minimaliste a pris son essor : Terry Riley, La Monte Young, Philip Glass, Pauline Oliveiros, et bien d’autres, ils avaient tous un projet commun : sortir du conventionnel et entrer dans un nouveau son, de nouvelles structures et adopter les nouvelles technologies électroniques. Pour eux, Cage était un exemple remarquable. Philip Glass abandonna sa petite entreprise de transport de meubles dès le début du marathon de son succès musical. Son premier opéra Einstein on the Beach fut un « instant success ». Cette collaboration avec Robert Wilson a inauguré pour les deux artistes le temps de la création rentable. Des commandes venues de Paris, Berlin et Amsterdam ont assuré leur existence quotidienne et permis à Glass de se lancer dans des projets de composition d’encore

plus grande envergure : les opéras Akhnaten, Satyagraha et par la suite les deux opéras kafkaïens The Trial et In The Penal Colony, mais également les musiques de film pour Kundun, The Hours, Koyaanisqatsi, The Truman Show, entre autres. En fin de compte, la musique de Glass n’est pas seulement dédiée à la suppression des notions d’espace et de temps. Elle se voue aussi et essentiellement à la dissolution du « subjectile » (à la fois « sujet » et « projectile ») ordonné, ciblé (et par conséquent linéaire) du moi normatif. Il faut avoir vu et entendu cette musique et les musiciens qui la produisent en concert pour avoir une idée des dimensions de la transcendance et de la réverbération qui habitent et fonctionnent dans ces œuvres.

Stephan B. Müller est conseiller artistique pour le Grand Théâtre de Genève. Il a étudié à la New York University entre 1975 et 1978 dans le Experimental Theatre Wing et a travaillé en 1975 comme stagiaire sur la première production d’Einstein on the Beach.

En 1977, il y avait plus de 80 galeries d’art à SoHo. Actuellement, d’après Google Maps, il n’en resterait qu’une douzaine. Après une vague massive de gentrification, SoHo est devenue méconnaissable. John Cage est mort. But Philip Glass is still on his way.

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Un manuscrit d’Einstein à Cologny

par Jacques Berchtold Directeur Fondation Martin-Bodmer

Albert Einstein publie en 1916 sa théorie de la gravitation, connue comme « relativité générale ». Une vérification fut faite en 1919 avec la mesure de la déviation (conforme aux prévisions) de la lumière d’une étoile passant près du Soleil. Devenu célèbre, Einstein fut invité à partir de 1920 dans le monde entier. À l'occasion de son invitation à la Rijksuniversiteit de Leyde, il a prononcé sa leçon « Aether und Relativitätstheorie » (5 mai 1920). Ce manuscrit de la main d’Einstein (12 feuillets autographes) est conservé à la Fondation Martin-Bodmer à Cologny. Einstein avait rompu avec la physique newtonienne et réfuté l’illusion d’un espace-temps absolu, postulé par la mécanique classique. Il réfuta l’existence de l’éther, milieu interstellaire supposé soutenir la lumière comme l’air

soutient les ondes sonores. L’éther n’existe pas et l’espace-temps n’est que relatif. Les conséquences de ces vues sur les lois physiques régissant l’univers révolutionnèrent la physique théorique. En 1922, Einstein reçut le prix Nobel de physique. En 1909 déjà, il avait reçu le doctorat honoris causa de l’Université de Genève et était devenu professeur à l’Université de Zurich. La situation s’assombrit en Allemagne dès les années 1920. Einstein fut attaqué sur sa judaïté et son engagement pour le pacifisme. Il quitta définitivement l’Allemagne peu après l’accession d’Hitler au pouvoir. La proximité entre génie et singularité pathologique du cerveau est remarquable. Un fils d’Einstein, Eduard, atteint de schizophrénie, fut interné et soigné dans une clinique en Suisse.


FONDATION MARTIN-BODMER

À l'occasion du spectacle Einstein on the Beach présenté au Grand Théâtre, le manuscrit autographe de « Aether und Relativitätstheorie » d’Albert Einstein est exposé du 1er au 30 septembre au Musée de la Fondation Martin-Bodmer à Cologny.

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les créateurs ROBERT WILSON (né le 4 octobre 1941 à Waco, dans l’État du Texas) est un metteur en scène et dramaturge du théâtre expérimental, qu’on a décrit comme « le plus important artiste de théâtre d’avant-garde des États-Unis et peut-être même du monde entier ». Au cours de sa longue carrière, il a également travaillé comme chorégraphe, performeur, artiste-peintre, sculpteur, vidéaste et ingénieur son-lumière. Après avoir obtenu un diplôme d’architecte d’intérieur du Pratt Institute de Brooklyn en 1966, il a fondé son propre groupe de théâtre expérimental, The Byrd Hoffman School of Byrds, et s’est vite fait remarquer par les sommités du monde artistique new-yorkais. On a salué son utilisation novatrice de la lumière, de l’espace et du son dans ses mises en scène ainsi que les contradictions espace-temps provocantes dont il faisait usage. Dès le début des années 1970, il

a été invité à réaliser des mises en scène partout en Europe. Son champ d’intérêts est vaste, allant du théâtre Nō japonais à des opéras conventionnels comme Die Zauberflöte ou Salome. Parmi ses premières grandes réalisations scéniques, on peut citer The Life and Times of Joseph Stalin (1974), Einstein on the Beach (1976) et la mise en scène de l’opéra de Virgil Thomson, composé en 1934 sur un livret de Gertrude Stein, Four Saints in Three Acts, pour le Houston Grand Opera en 1996. Robert Wilson continue à mettre en scène des reprises de son répertoire ainsi que de nombreuses nouvelles productions, toujours très applaudies, comme son Incoronazione di Poppea en 2014-2015 pour l’Opéra national de Paris et La Scala. Il est aussi un artiste d’installation et un designer de meubles renommé.

LISTE DES OPÉRAS DE PHILIP GLASS

The Civil Wars: A Tree Is Best Measured

The Fall of the House of Usher (1988,

Einstein on the Beach pour le Philip

romaine (1984, avec Robert Wilson, livret de Robert Wilson et Maita di Niscemi,

Yorinks)

Glass Ensemble (1975–1976, avec Robert Wilson)

Satyagraha (1978–1979, création en 1980, livret de Constance DeJong)

Akhnaten (1983, livret de Philip Glass et Shalom Goldman)

When It Is Down, Acte V – La section

comprenant des textes de Sénèque)

The Making of the Representative for Planet 8 (1985–1986, création en 1988, livret de Doris Lessing, d’après son

quatrième roman de la série Canopus in Argos)

création le 18 mai 1988, livret de Arthur The Voyage (1990, création en 1992, livret de David Henry Hwang)

White Raven (1991, créé sous le titre

O Corvo Branco en 1998, avec Robert Wilson, livret de Luísa Costa Gomes)

The Marriages Between Zones Three, Four, and Five (1997, livret de Doris


BIOGRAPHIES

PHILIP GLASS

est un compositeur étasunien, largement reconnu comme l’un des musiciens les plus influents de la fin du XXe siècle. L’œuvre de Glass a été qualifiée de « musique minimale » en ce qu’elle partage des similarités avec celle d’autres compositeurs « minimalistes », comme La Monte Young ou Steve Reich. Glass se décrit lui-même comme un compositeur de « musique aux structures répétitives ». En 1967, il fonda le Philip Glass Ensemble, un groupe avantgardiste d’instruments acoustiques amplifiés, voix et synthétiseurs qui allait beaucoup faire parler de lui au fil des ans, même s’il n’a pas toujours été encensé par la critique. Né à Baltimore, le 31 janvier 1937, Glass a fait son conservatoire au Peabody Institute, pour étudier ensuite à l’Université de Chicago et à la Juilliard School de New York. Il a poursuivi sa formation auprès de Nadia Boulanger et du sitariste indien Ravi Shankar. Le dramaturge Robert Wilson travailla avec Glass à la mise en scène de son premier opéra, Einstein on the Beach, en 1976. Avec sa structure sonore répétitive peu conventionnelle, Einstein fit

tout de suite la réputation de Glass comme compositeur. Bien d’autres opéras suivraient, dont Satyagraha (1979) basé sur une partie de la vie du Mahatma Gandhi. Artiste prolifique, Glass a également composé plusieurs symphonies et concertos. Il enregistre aussi des albums, comme Glassworks (1982) et Songs From Liquid Days (1986) avec la collaboration de David Byrne, Paul Simon, Linda Ronstadt et du Kronos Quartet, parmi tant d’autres. Récipiendaire de nombreuses distinctions, Philip Glass a travaillé avec des artistes visionnaires de diverses disciplines, comme l’autrice-compositrice Patti Smith, la danseuse-chorégraphe Twyla Tharp et l’écrivaine Doris Lessing. Glass a fourni la bande-son originale d’une pléthore de films, dont le célèbre Koyaanisqatsi (1982) et The Truman Show (1998), et de documentaires comme Pandemic: Facing AIDS (2002). La musique de film de Philip Glass a été nominée plusieurs fois aux Oscars, notamment pour Kundun (1997), The Hours (2002) et Notes on a Scandal (2006).

Lessing, d’après son deuxième roman

Christopher Hampton)

Galileo Galilei (2002, livret de Mary

comprenant des textes de Johannes

de la série Canopus in Argos)

Zimmerman et Arnold Weinstein)

Waiting for the Barbarians pour voix, chœur et orchestre (2005, d’après le roman de J. M. Coetzee)

Appomattox (2007, livret de

Spuren der Verirrten (The Lost) (2013,

Kepler (2009, livret de Martina Winkel,

d’après la pièce de théâtre de Peter

Kepler et Andreas Gryphius)

Musiktheater de Linz en Autriche)

The Perfect American (2011, basé sur le

Handke, création le 12 avril 2013 au

livre au sujet de Walt Disney par Peter

Stephan Jungk, création au Teatro Real de Madrid, le 22 janvier 2013)

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BIOGRAPHIES

TITUS ENGEL Direction musicale

HUGO GARGIULO Scénographie

Né à Zurich en 1975, il a étudié la musique et la philosophie à Zurich et Berlin et le métier de chef d’orchestre à Dresde. Sa

Né à Montevideo (Uruguay) en 1965, il y réalise sa formation théâtrale auprès de Luis Cerminara. En 1994, il rencontre Daniele Finzi Pasca et rejoint son Teatro Sunil, en tant qu’acteur, metteur en scène et scénographe. C’est dans ce dernier rôle qu’il

DANIELE FINZI PASCA Mise en scène et lumières

carrière internationale débute en 2011 quand Gérard Mortier l’invite à diriger au Teatro Real de Madrid et l’amène par la suite au Vlaamse Opera (Infinite now de Chaya Czernowin en 2017), aux opéras de Stuttgart, Hambourg et Berlin, à l’opéra de Francfort et au Theater Basel (Donnerstag aus Licht de Karlheinz Stockhausen en 2016, et La Traviata en 2017). En concert, il a dirigé entre autres le Mahler Chamber Orchestra, les orchestres de la SWR et de la WDR, ainsi que l’Ensemble Modern et le Klangforum Wien.

Né en 1964 à Lugano dans une famille imbibée d’art, Daniele Finzi Pasca est acteur, metteur en scène, chorégraphe, clown, écrivain et concepteur de lumières. Il commence sa carrière comme gymnaste et artiste de cirque avant d’entrer dans le monde du théâtre. La rencontre avec son épouse Julie Hamelin Finzi inaugure la période riche en projets artistiques de la Compagnia Finzi Pasca, fondée en 2011 : au Cirque du Soleil, à l’opéra pour Londres et Saint-Pétersbourg, aux cérémonies de clôture et d’ouverture des Jeux olympiques d’hiver de Turin (2006) et de Sotchi (2014) et la création et mise en scène de l’édition 2019 de la Fête des Vignerons de Vevey.

trouvera son charisme : Nebbia (2007, Teatro Sunil, Cirque Éloize), Aida (2011, Théâtre Mariinski), Pagliacci et Carmen (2011 et 2016, Teatro San Carlo), les cérémonies olympiques et paralympiques de Sotchi 2014 et, pour la Fête des Vignerons 2019, non seulement la scénographie mais aussi la création de l’arène pour 20'000 spectateurs.

MARIA BONZANIGO Chorégraphie

Née à Lausanne en 1966. Entre 1981 et 1995, elle étudie la composition avec Paul Glass et la danse et la chorégraphie avec Rosalia Chladek. En 1984, elle rencontre Daniele Finzi Pasca et devient cofondatrice de la Compagnia Finzi Pasca. Elle y compose la musique et en chorégraphie les spectacles : Corteo (2005 pour le Cirque du Soleil) et les cérémonies olympiques de Turin et de Sotchi. Elle a signé, entre autres musiques de film, celle du documentaire sur le CERN Il senso della belleza (2017). Elle chorégraphie Pagliacci et Carmen au San Carlo et officie comme compositrice principale et directrice musicale de la Fête des Vignerons 2019.


BIOGRAPHIES

GIOVANNA BUZZI Costumes Formée au métier de costumière comme assistante de Pier Luigi Pizzi de 1985 à 2005, elle fut longtemps collaboratrice de la célèbre entreprise de costumes dramatiques, Sartoria Tirelli. Deux fois lauréate des prestigieux prix Abbiati (en 1990 et 2005), elle signe les costumes de la

cérémonie de clôture des Jeux olympiques d’hiver de Turin 2006. En 2014, elle conçoit plus de 8’000 costumes pour la clôture et l’ouverture des Jeux olympiques et paralympiques de Sotchi. Elle reçoit en 2017 la Metropolitan Fashion Award de costumière de l’année pour le spectacle Luzia du Cirque du Soleil et signe les 6'000 costumes de la Fête des Vignerons.

ALEXIS BOWLES Lumières

ROBERTO VITALINI Vidéo Concepteur vidéo de la forêt 3D LED de la cérémonie de clôture des Jeux olympiques d’hiver 2014 de Sotchi, Roberto Vitalini a également signé

MADOKA SAKITSU Violon solo Né à Montréal (Canada) en 1980, enfant de la balle, il voyage partout dans le monde avec son père artiste au Cirque du Soleil. Issu de la nouvelle génération des éclairagistes, ce concepteur de lumières travaille également avec la production audio, créant ainsi un équilibre idéal de couleurs, textures et de rythmes pour l’action scénique. Depuis 2003, il travaille avec le Cirque Éloize, Teatro Sunil et Daniele Finzi Pasca. Il a conçu des lumières pour les opéras de Copenhague et d’Helsinki (Le Sacre du printemps, La Belle au bois dormant). Il est actuellement directeur technique et co-concepteur lumières de la Compagnia Finzi Pasca.

la scéno-vidéographie de plusieurs opéras pour la Compagnia Finzi Pasca : La Traviata (Théâtre Mariinski, 2015), L’Amour de loin (English National Opera, 2009 ; Vlaamse Opera, 2010 et Canadian Opera Company, 2012), Aida (Théâtre Mariinski, 2011), le Requiem de Verdi (Théâtre Mariinski, 2012) et pour les productions théâtrales de la Compagnia Finzi Pasca (Donke – A Letter to Chekhov, 2010 et La Verità, 2013) et d’autres spectacles.

Née à Shizuoka (Japon), elle débute ses études musicales à Toho Gakuen et les poursuit à la Juilliard School de New York. Elle se perfectionne par la suite à la Haute école de Musique de Genève dans les classes de Mihaela Martin et Gabor Takacs-Nagy, grâce à une bourse de la Rohm Music Foundation. En 2011, elle obtient son master de soliste, un diplôme post-grade de quatuor à cordes et le Prix spécial Daisy-de-Saugy. Chambriste passionnée, elle fréquente pendant plusieurs années l’Académie de musique de chambre de Seiji Ozawa. Elle fonde en 2007 un quatuor à cordes, le Jupiter Quartet Japan, et occupe actuellement le poste de cheffe d’attaque à l’Orchestre des Pays de Savoie.

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ÉQUIPES

COMPAGNIA FINZI PASCA Assistante à la mise en scène Melissa Vettore Assistante à la mise en scène Allegra Spernanzoni Assistante de Daniele Finzi Pasca Estelle Bersier Assistant à la scénographie Matteo Verlicchi Assistante à la conception des costumes Ambra Schumacher Assistant conception lumières Marzio Picchetti Creative Coder Sebastiano Barbieri Installation de tubes lumineux Directeur de production Alexis Bowles Responsable de projet David Desrochers Coordinateur technique Maxime Lambert Développeur Martin Marier Administrateur Marc-André Goyer Co-fondateur Antonio Vergamini Responsables de projet Anna Casari, Marc-André Goyer et Patrizia Capellari Photographe, graphiste et communications Viviana Cangialosi Booking International Chiqui Barbé, Sarai Gomez et Tanja Milosevic Comptable Amal Meroni Communication et promotion Samuele Ponzio et Amel Soudani Éditeur relations publiques et recherche de financement Claudia Lafranchi Cattaneo Responsable des archives Marco Finzi Pasca Consultant administratif et comptable Lorenzo Ortelli La Compagnia Finzi Pasca remercie pour leur soutien


ÉQUIPES

HAUTE ÉCOLE DE MUSIQUE Assistant du chef Clément Lonca

Préparation des chanteurs Fruzsina Szuromi

Responsable communication Joëlle Rubli

Responsable du département orchestre Patrick Lehmann

Ingénieurs du son Samuel Albert David Poissonier

Responsable technique et logistique Patrick Lanfranconi

Responsable du département vocal Marcin Habela

Responsable production Clément Dumortier

Régisseurs Dragan Bajic Bastien Dechaume

Assistante du département vocal Sophie Terrier

Assistant production Maxime Dupuy

GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE PERSONNEL ASSOCIÉ À LA PRODUCTION Assistant mise en scène Luc Birraux Chef de chant Reginald Le Reun Régisseurs Jean-Pierre Dequaire Alexandre Mesta * Ingénieur du son Alexandre Fostier * Directeur artistique adjoint Arnaud Fétique Chargé de production artistique et de planning Markus Hollop Chargée d’administration artistique et planification Valentina Welsh Assistante de production Matilde Fasso

Responsable des ressources musicales Eric Haegi Dramaturges Christopher Park Clara Pons Directeur technique Luc Van Loon Régisseuse technique de production Ana Martín del Hierro Chef de plateau Stéphane Nightingale Responsable machinerie Patrick Savariau Responsable lumières Simon Trottet

Responsable électro-mécanique Jean-Christopher Pégatoquet Responsable son et video Michel Boudineau Responsable ateliers Décors Michel Chapatte Responsable ateliers costumes Fabienne Duc Responsable habillage Joëlle Muller Responsable perruques et maquillage Karine Cuendet Responsable logistique Thomas Clément

Responsable accessoires Damien Bernard

PERSONNEL PERMANENT voir gtg.ch/equipes

*

Personnel temporaire

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LA FONDATION DU GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE La Fondation du Grand Théâtre de Genève est une fondation d’intérêt public communal, subventionnée par la Ville de Genève. Le but de la Fondation est d’assurer l’exploitation du Grand Théâtre de Genève en y organisant des spectacles d’art lyrique, chorégraphique et dramatique. Le statut de la Fondation a fait l’objet d’une loi cantonale en 1964.

Le Conseil de Fondation est composé de quatorze membres désignés par le Conseil municipal et le Conseil administratif de la Ville de Genève et d’un membre invité représentant du personnel. Le Conseil de fondation nomme en son sein un Bureau.

Secrétariat

ÉQUIPES DU GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE

T +41 22 322 51 71

DIRECTION GÉNÉRALE

Cynthia Haro

fondation@gtg.ch CONSEIL DE FONDATION Mme Lorella Bertani, présidente

M. Guy-­O livier Segond*, vice­président M. Pierre Conne*, secrétaire

Directeur général Aviel Cahn

Adjointe administrative Sandrine Chalendard

M. Claude Demole*

SECRÉTARIAT GÉNÉRAL

M. Rémy Pagani*

Secrétaire générale

M. Sami Kanaan*

M. Manuel Tornare* M. Juan Calvino**

M. Jean­-Pierre Jacquemoud M. Pierre Losio †

Mme Danièle Magnin

Mme Françoise de Mestral M. Albert Rodrik

M. Pascal Rubeli

Mme Salika Wenger

M. Guy Demole, président d’honneur

M. Jean­-Flavien Lalive, président d’honneur †

*Membre du Bureau ** Membre invité représentant du personnel

Situation au 27 août 2019

Carole Trousseau-Ballif Secrétaire

Cynthia Haro


MÉCÉNAT

REJOIGNEZ LE CLUB ! Vous souhaitez vous associer à un projet innovant et

renouvelé. À partir de la saison 2019­-2020, le Grand

assure son rayonnement sur l’arc lémanique et sur la

d’initiatives : des productions lyriques innovantes,

dynamisant pour le Grand Théâtre de Genève, qui

scène internationale. Vous avez envie de participer à la conception et à la mise en œuvre de nouvelles

initiatives destinées à créer des liens entre les diverses formes d’expression artistique. Vous êtes désireux de valoriser le rôle sociétal de l’opéra et de la danse,

de renforcer l’ancrage du Grand Théâtre à Genève,

ou encore d’ouvrir largement ses portes à toutes les

générations, à tous les habitants de la ville et à tous

les visiteurs de passage. Devenez mécène du Grand

Théâtre de Genève ou rejoignez le nouveau club de ses grands mécènes.

Les mécènes du Grand Théâtre de Genève peuvent choisir de soutenir l’institution, une production

spécifique, un projet défini, ou encore l’événement

dédié à la Genève internationale dont le concept sera

Théâtre propose à ses mécènes un éventail séduisant les volets pédagogique et programmatique du GTJ –

Grand Théâtre Jeunesse, les projets de La Plage visant à rendre l’opéra et la danse accessibles à tous ou

encore une très riche programmation chorégraphique

et de récitals. En soutenant le Grand Théâtre de Genève vous démontrez votre engagement en faveur des

arts, vous cultivez votre image et vous jouissez d’une

visibilité exceptionnelle. Vous pouvez aussi organiser

des opérations de relations publiques dans les espaces restaurés et réimaginés du Grand Théâtre, offrir des

avantages inédits à vos collaborateurs et bénéficier

de liens privilégiés avec les artistes et le processus de création artistique.

N’hésitez pas à nous contacter: mecenat@gtg.ch

LE GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE REMERCIE POUR LEUR GÉNÉREUX SOUTIEN :

La Ville de Genève, l’Association des communes genevoises, le Cercle du Grand Théâtre de Genève, la République et Canton de Genève

Ses grands mécènes : Monsieur et Madame Guy et Françoise Demole, Madame Aline Foriel­-Destezet, Emil Frey, Indosuez Wealth

Management, JTI, la Fondation Leenaards, Madame Brigitte Lescure, la Famille Lundin, la Fondation Francis et

Marie-France Minkoff, la Mobilière Suisse Société d’assurances, la Fondation de bienfaisance du groupe Pictet, REYL & Cie SA, la Fondation Edmond J. Safra, l’Union Bancaire Privée UBP SA, la Fondation VRM Ses mécènes : La Banque Cantonale de Genève, la Fondation Alfred et Eugénie Baur, la Fondation Bru, Cargill International SA,

la Fondation Coromandel, Monsieur Éric Demole, la Fondation Philanthropique Famille Firmenich, Caroline et Éric

Freymond, Generali Assurance, Gonet & Cie SA, la Fondation Otto et Régine Heim, Hyposwiss Private Bank Genève SA, la Fondation Jan Michalski, Mirabaud & Cie SA, Adam & Chloé Said

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LE CERCLE DU GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE Le Cercle du Grand Théâtre de Genève rassemble toutes

POUR BÉNÉFICIER D’AVANTAGES EXCLUSIFS :

activités du Grand Théâtre dans le domaine des arts

· Dîner de gala

les personnes et entreprises intéressées à soutenir les

lyrique, chorégraphique et dramatique. Depuis sa

création en 1986, le Cercle apporte chaque saison un

important soutien financier au Grand Théâtre par des

· Cocktails d’entracte · Voyages lyriques

· Conférence annuelle Les Métiers de l’Opéra, visites guidées, rencontres avec les artistes

contributions aux spectacles. Pour la saison 2019­-2020,

· Participation à la finale du prestigieux

Huguenots et Voyage vers l‘espoir.

· Priorité pour la souscription des abonnements

le Cercle soutient les productions suivantes : Aida, Les

Rejoindre le Cercle du Grand Théâtre de Genève, c’est

soutenir une institution culturelle au service de sa ville et lui donner les moyens de poursuivre sa mission : ouvrir

les cœurs à la magie de l’opéra, éveiller les esprits aux réflexions sociétales d’aujourd’hui, impliquer le jeune

Concours de Genève (section voix)

· Priorité de placement et utilisation de la même place tout au long de la saison

· Service de billetterie personnalisé

· Envoi des programmes des spectacles

et des numéros du magazine du Cercle et du Grand Théâtre

public dans la vie lyrique, rendre les spectacles accessibles

· Visibilité sur tous les supports du Grand Théâtre (si

artistes de premier ordre et promouvoir la création et

· Tarifs préférentiels pour la location des espaces du

au plus grand nombre, accueillir des productions et des l’innovation artistiques.

POURQUOI REJOINDRE LE CERCLE ?

Pour partager une passion commune et s’investir dans l’art vivant avec la plus grande scène culturelle de la Suisse romande.

souhaité)

Grand Théâtre

· Déductibilité fiscale des donations faites au Cercle du Grand Théâtre

· Invitation au Pot de Première

· Meet & Greet avec artiste et/ou membre de la production

· Présentation de saison privée et en avant-première par la Direction Générale

· Visite privée du Grand Théâtre (sur demande)

· Accès gratuit à toutes les activités de La Plage

BUREAU (novembre 2018)

AUTRES MEMBRES DU COMITÉ (novembre 2018)

M. Jean Bonna, président

Mme Claudia Groothaert

M. Rémy Best, vice-président et trésorier

Mme Coraline Mouravieff-Apostol

Mme Brigitte Vielle, secrétaire

Mme Beatrice Rötheli

Mme Françoise de Mestral

Mme Véronique Walter M. Rolin Wavre


CERCLE DU GRAND THÉÂTRE

MEMBRES BIENFAITEURS

M. Romain Jordan

M. Paul Saurel

Mme René Augereau

M. Antoine Khairallah

M. Julien Schœnlaub

M. Jean Bonna

Mme Madeleine Kogevinas

Mme Michèle Schwok-Sitbon

Fondation de bienfaisance de

M. et Mme Jean Kohler

Baron et Baronne Seillière

la banque Pictet

M. David Lachat

Marquis et Marquise Enrico Spinola

M. et Mme Pierre Keller

M. Marko Lacin

Mme Christiane Steck

Banque Lombard Odier & Cie

Mme Brigitte Lacroix

M. et Mme Riccardo Tattoni

M. et Mme Yves Oltramare

M. et Mme Pierre Lardy

M. et Mme Kamen Troller

M. et Mme Gérard Wertheime

M. Christoph La Roche

M. et Mme Gérard Turpin

Mme Éric Lescure

M. et Mme Jean-­L uc Vermeulen

Mme Eva Lundin

M. et Mme Julien Vielle

S.A. Prince Amyn Aga Khan

M. Bernard Mach

M. et Mme Olivier Vodoz

Mme Diane d’Arcis

Mme France Majoie Le Lous

Mme Bérénice Waechter

M. et Mme Luc Argand

M. et Mme Colin Maltby

M. Gerson Waechter

M. Ronald Asmar

Mme Jacqueline Mantello

M. et Mme Stanley Walter

Mme Christine Batruch-­Hawrylyshyn

M. et Mme Thierry de Marignac

M. et Mme Rolin Wavre

Mme Annie Benhamou

Mme Mark Mathysen­- Gerst

Mme Maria Pilar de la Béraudière

M. Bertrand Maus

MEMBRES INSTITUTIONNELS

M. Vincent Bernasconi

M. et Mme Olivier Maus

1875 Finance SA

M. et Mme Philippe Bertherat

Mme Béatrice Mermod

Banque Pâris Bertrand SA

Mme Antoine Best

M. et Mme Charles de Mestral

Fondation Bru

M. et Mme Rémy Best

Mme Catherine Meyer Frimenich

International Maritime Services Co. Ltd.

Mme Saskia van Beuningen

Mme Jacqueline Missoffe

Lenz & Staehelin

Mme Clotilde de Bourqueney Harari

M. et Mme Christopher Mouravieff-­A postol

Schroder & Co banque SA

Comtesse Brandolini d’Adda

Mme Philippe Nordmann

SGS SA

M. et Mme Yves Burrus

M. et Mme Patrick Odier

Mme Caroline Caffin

M. et Mme Alan Parker

Mme Maria Livanos Cattaui

M. Shelby du Pasquier

M. et Mme Jacques Chammas

Mme Sibylle Pastré

Mme Muriel Chaponnière­- Rochat

M. et Mme Wolfgang Peter Valaizon

M. et Mme Claude Demole

M. et Mme Gilles Petitpierre

M. et Mme Guy Demole

M. et Mme Charles Pictet

M. et Mme Olivier Dunant

M. et Mme Guillaume Pictet

Mme Denise Elfen­- Laniado

M. et Mme Ivan Pictet

Mme Diane Etter­-Soutter

M. et Mme Jean-­François Pissettaz

Mme Catherine Fauchier­- Magnan

Mme Françoise Propper

Mme Clarina Firmenich

Comte de Proyart

M. et Mme Éric Freymond

M. et Mme Christopher Quast

Mme Elka Gouzer­-Waechter

M. et Mme François Reyl

Mme Claudia Groothaert

M. et Mme Andreas Rötheli

M. et Mme Philippe Gudin de La Sablonnière

M. et Mme Gabriel Safdié

Mme Bernard Haccius

Marquis et Marquise de Saint P ­ ierre

M. et Mme Philippe Jabre

M. Vincenzo Salina Amorini

M. et Mme Éric Jacquet

Mme Nahid Sappino

MEMBRES INDIVIDUELS

Plus d’information et le détail complet des avantages pour les membres du Cercle sur gtg.ch/cercle Inscriptions Cercle du Grand Théâtre de Genève Gwénola Trutat Case postale 5126 1211 Genève 11 +41 22 321 85 77 (8 h-12 h) cercle@gtg.ch

Compte bancaire No 530290 Banque Pictet & Cie SA Organe de révision Plafida SA

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Les Amis du GTG Grand Théâtre de Genève

Vous aimez l’opéra, le ballet ou tout

INSCRIPTION

vous impliquer d’avantage ? Devenir un/e

En tant qu’ami/e du Grand Théâtre de

l’ambition artistique de la plus grande

avantages en fonc tion de votre

simplement le Grand Théâtre et désirezami/e du Grand Théâtre, c’est soutenir institution culturelle de Suisse romande.

Tout au long de la saison, le Grand Théâtre

Genève, vous bénéficiez de nombreux engagement.

offre aux amis une série de rendez-vous

Voulez-vous rejoindre les amis du

artistes, d’accéder en avant-première à

des avantages et accéder à toutes nos

qui donnent le privilège de rencontrer des des répétitions, de découvrir les métiers de la scène, de visiter les ateliers de création de costumes, décors et de participer à des

soirées à thème autour des productions et

bien plus encore. Le Grand Théâtre vous propose de plonger dans l’univers intimiste des spectacles de la saison et de vous

Grand Théâtre de Genève, bénéficier

activités ? Pour ce faire, rendez-vous sur le site du Grand Théâtre à la page gtg.ch/ amis et suivez simplement les indications. Les Amis du GTG : amis@gtg.ch

rapprocher de ceux qui, dans la lumière

comme dans l’ombre de la scène, œuvrent pour l’art lyrique et chorégraphique afin

de nous faire rêver. Devenez membre de

notre grande famille, rapprochez-vous

de la création artistique et bénéficiez de nombreux avantages :

IMPRESSUM

IMAGES p. 2, 4 © Viviana Cangialosi p. 2, 4 et 5 © Roberto Vitalini, bashiba.com p.6 © Carole Parodi p. 27 © Viviana Cangialosi p. 41 et p.53 © Kaupo Kikkas p. 45 © Steve Pyke p. 52-53 © Viviana Cangialosi, Shigeto Imura TEXTES Rédacteurs Jacques Berchtold, Stephan Müller, Christopher Park, Clara Pons Traducteur Christopher Park Relecteur Patrick Vallon

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Aviel Cahn CONCEPTION ET RÉALISATION GRAPHIQUE Mydear agency IMPRESSION Atar Roto Presse SA


“We think about your investments all day. So you don’t have to all night.”

Expect the expected Hyposwiss Private Bank Genève SA, Rue du Général-Dufour 3, CH-1204 Genève Tél. +41 22 716 36 36, www.hyposwiss.ch


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