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Parte II Ubi Sumus?
L’Histoire Maritime en Italie*
L’Histoire par Michela D’Angelo
Maritime en Italie*
par Michela D’Angelo
1. Beaucoup de sources et peu de recherches.
Un vieux proverbe italien décrit l’Italie comme la «Terre des saints, des poètes et des navigateurs». Ce dicton, aussi vrai soit-il, semble avoir été négligé par l’historiographie italienne. Sans doute les historiens italiens ont-ils pour la plupart préféré concentrer leur recherche sur les saints et les poètes, plutôt que sur les gens de mer, navigateurs et marins. Aujourd’hui encore, l’histoire maritime joue un rôle secondaire dans l’historiographie italienne, alors même qu’une documentation gigantesque sur les activités des marins et des marchands, des ports, vaisseaux, routes maritimes et marchandises, repose inexplorée dans les archives italiennes.
Il y a près de cinquante ans, en 1967, Luigi De Rosa proposait un conférence sur Vent’anni di storiografia italiana (1945-1965) au premier congrès de la Société Italienne d'Etudes Historiques. (Società Italiana degli Storici). Dans son analyse de l’historiographie italienne des vingt dernières années, le Professeur De Rosa observait qu'en Italie, l’histoire maritime et particulièrement ses aspects économiques (les ports, transports, assurances, ...) n’était jamais «abondante», même pour ce qui touchait au Moyen-âge, qui reste pourtant l’une des périodes les plus étudiées de l’histoire économique1. Plus de deux décennies plus tard, Giuseppe Galasso notait qu’au commencement des années 1990, le bilan de l’histoire maritime était plus * Version mise à jour de l’essai publié dans “Revue d’histoire maritime”, n. 10-11 (2010), 195-219. 1
Luigi De Rosa, “Vent’anni di storiografia italiana (1945-1965),” dans La storiografia italiana negli ultimi 20 anni , Marzorati, Milano 1970, II, 868-883.