J3e de février 2023 : Bâtiment, objectif compétitivité

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BÂTIMENT : OBJECTIF COMPÉTITIVITÉ

Smart Building

Des solutions digitales pour améliorer les performances et le confort

Smart Room Expérience client et économies d’énergie à la clé

Industrie

L’IoT et les nouvelles technologies pour l’Industrie 4.0

899 WWW.FILIERE-3E.FR ISSN 0758-3826 / FÉVRIER 2023 LA REVUE DE L’EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE ET ENVIRONNEMENTALE
Le courant passe entre nous depuis 74 ans

2023, objectif compétitivité

En 2022, l’augmentation brutale du prix de l’énergie, répercussion directe d’une maintenance nucléaire tardive, combinée à l’incertitude de l’approvisionnement en gaz russe, a contraint le gouvernement et les entreprises à revoir leurs objectifs : trouver le moyen de passer l’hiver sans coupures pour les premiers, ce qui semble aujourd’hui chose faite, et garder la tête hors de l’eau pour les seconds, mais là, la situation se complique malgré les tentatives de médiation du gouvernement. Cette conjoncture énergétique et les problèmes d’approvisionnement en matières premières et équipements a fortement érodé la compétitivité des entreprises françaises, dont certaines professions appellent aujourd’hui à l’aide.

En plus de ces éléments conjoncturels forts, capables de porter un coup à l’économie française et européenne, nos plus proches alliés jouent le jeu des subventions à outrance, sous couvert de transition énergétique et environnementale. L’« Inflation Reduction Act », mis en place par le pouvoir démocrate pour conserver la compétitivité américaine, risque de constituer une nuisance supplémentaire pour l’économie européenne.

L’année 2023 sera charnière pour l’Europe, et ce, à plusieurs niveaux. Le premier est géopolitique, avec la guerre qui se poursuit aux portes de l’Europe. Le deuxième est économique, avec une inflation qui semble lentement s’infléchir et des prix de l’énergie, notamment du gaz, qui retrouvent progressivement leurs niveaux d’avant-conflit. Le troisième est environnemental, avec une année 2022 record à de nombreux égards, qu’il s’agisse des températures d’été et d’hiver, des intempéries ou des sécheresses. Pour conjuguer ces trois principaux défis, l’Europe n’a, pour le moment, d’autre choix que de poursuivre ses efforts de sobriété, tout en veillant à l’après-crise. Car si l’augmentation du prix de l’énergie est une contrainte forte pour les Européens, elle représente également une opportunité pour accélérer la transition énergétique. En une année, le sujet a pris une ampleur jamais atteinte jusqu’à présent, réduisant très légèrement notre dépendance aux énergies fossiles à bas coût. Le retour à la normale des prix, même s’il s’agit plus d’une spéculation que d’une option sérieuse, ne devra surtout pas sonner la fin des efforts.

Dans un contexte toujours incertain et mouvant, la réduction des émissions de gaz à effet de serre et la consommation raisonnée des ressources naturelles restent l’objectif ultime. Parmi les leviers à actionner, les solutions de gestion du bâtiment présentent un formidable potentiel d’amélioration de la performance énergétique. En 2023, ce mouvement de sobriété et l’accélération brutale sur les enjeux de développement durable du bâtiment ne devraient pas faiblir, bien au contraire. Il s’agit là d’une formidable opportunité pour la filière de monter en compétences et de répondre présent aux défis actuels.

Bonne lecture,

j3e 899 / FÉVRIER 2023 - www.filiere-3e.fr 3 ÉDITO
Dans ce numéro : J3e s’intéresse aux solutions de gestion digitales sur les performances des bâtiments à différents niveaux : bâtiment de bureaux, chambres d’hôtels et industrie. © Adobe Stock
899 WWW.FILIERE-3E.FR ISSN 0758-3826 FÉVRIER 2023 LA REVUE DE L’EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE ET ENVIRONNEMENTALE BÂTIMENT : OBJECTIF COMPÉTITIVITÉ Le courant passe entre nous depuis 74 ans Smart Building Des solutions digitales pour améliorer les performances et le confort Smart Room Expérience client et économies d’énergie à la clé Industrie L’IoT et les nouvelles technologies pour l’Industrie 4.0
En 2023, ce mouvement de sobriété et l’accélération brutale sur les enjeux de développement durable du bâtiment ne devraient pas faiblir, bien au contraire.
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Alexandre Arène, rédacteur en chef
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j3e est édité par la société 3e Médias, SAS au capital de 140 000 euros ; siège social, 44, avenue du Général Leclerc, 75014 Paris ; représentant légal Jean Tillinac.

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Dépôt légal : février 2023

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LES DOSSIERS DU MOIS

06 / Jean-Pascal de Peretti Président du Serce 12 / Julien Hans Directeur Énergie Environnement du CSTB

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ACTUALITÉS

16 / EnR

La Loi d’accélération des énergies renouvelables a été adoptée le 10 janvier

Immobilier durable L’OID lance le Label’ID

17 / Nomination

Boris Ravignon est nommé président-directeur général de l’Ademe

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DES SOLUTIONS DIGITALES POUR AMÉLIORER LES PERFORMANCES ET LE CONFORT

Éco-conception

Lancement du projet Cible le 4 janvier dernier Rénovation énergétique Les RenoDays avancés aux 12 et 13 septembre 2023

18 / Crise de l’énergie

Les fournisseurs s’engagent à renforcer l’aide aux entreprises et aux collectivités

Sobriété énergétique

Résultats du Baromètre Enedis

CSA 2022

19 / Décarbonation

Les industriels français impliqués dans le déploiement de solutions

20 / Enquête BVA pour Cotoit

Les copropriétaires trop peu sensibilisés à la rénovation énergétique

Partenaire

BePOSITIVE, le salon national de la transition énergétique revient en force en 2023 !

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© DR Notre vision repose sur l’intelligence énergétique.’’ ‘‘ Smart Building
Jean-Pascal de Peretti
06 INTERVIEW

Le déploiement rapide et fiable des énergies renouvelables passera par la sécurisation des systèmes de stockage de l’énergie

sdm@filiere-3e.fr

j3e 899 / FÉVRIER 2023 - www.filiere-3e.fr 5 DANS CE NUMÉRO
 Alexandre Arène Rédacteur en chef alexandre.arene@filiere-3e.fr  Jean-Paul Beaudet Journaliste spécialiste datacenters, stockage de l’énergie, énergies renouvelables, véhicules électriques et IRVE journalistes@filiere-3e.fr  Jean-François Moreau Journaliste spécialiste supervision, efficacité énergétique, BIM journalistes@filiere-3e.fr  Olivier Durand Journaliste portrait d’entreprise et billet d’humeur journalistes@filiere-3e.fr
34 EXPÉRIENCE CLIENT ET ÉCONOMIES D’ÉNERGIE À LA CLÉ 38 L’IOT ET LES NOUVELLES TECHNOLOGIES POUR L’INDUSTRIE 4.0 Smart Room Industrie • 2e COUV – B.E.G. • 3e COUV – VIESSMANN • 4e COUV – AIRZONE • P. 13 – UNIFORMATIC • P. 15 – BEGA • P. 19 – HELLERMANNTYTON
P. 43 – WAGO • P. 45 – ÉLECTRICIENS SANS FRONTIÈRES • P. 49 – BEPOSITIVE LISTE DES ANNONCEURS : 21 AGENDA 22 DÉVELOPPEMENT Christian Amat Directeur d’ADM21 23 SMART DATA Baromètre 2022 de l’immobilier responsable
ANALYSES
 Sandrine de Montmorillon Responsable publicité, partenariats & réseaux sociaux Groupe 3e Médias
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SOLUTIONS La sélection de la rédaction
3 QUESTIONS À Gildas Dolbeau Cofondateur d’Enoptea, filiale d’Epsa
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Jean-Pascal de Peretti

Président du Serce

Le Serce est une organisation professionnelle créée en 1922, qui regroupe aujourd’hui 260 entreprises de la transition énergétique et numérique de tailles très diverses (des deux leaders mondiaux à des PME régionales, en passant par des ETI en forte croissance). Ses adhérents conçoivent, réalisent, exploitent et maintiennent tous types d’infrastructures d’énergies (électriques ou thermiques) et de communication. Ils interviennent pour des clients industriels, des grands clients tertiaires et des clients publics. Leurs connaissances précises des besoins des clients leur permettent d’apporter des solutions conçues sur mesure, centrées sur les usages et leur évolution. Leurs métiers évoluent aussi grâce à la digitalisation. Des outils collaboratifs et de simulation (BIM) au stade du projet, ou le pilotage et la remontée des données (Building Management System) une fois les installations réalisées, leur permettent d’être présents sur l’ensemble du cycle de vie des ouvrages auxquels ils participent. Les adhérents du Serce ont ainsi la capacité d’apporter des solutions globales et de s’engager en termes de performances dans le temps. Jean-Pascal de Peretti, qui effectue son troisième mandat à la tête du Serce, revient sur les enjeux économiques et environnementaux auxquels doivent répondre ses adhérents et sur les leviers pour massifier la transition du parc de bâtiments français.

j3e - Quels sont les principaux travaux qui attendent le Serce pour l’année à venir ?

Jean-Pascal de Peretti – Nous devons être au rendez-vous de la transition énergétique. Les activités de nos adhérents sont au cœur de ce sujet. Notre vision repose sur l’intelligence énergétique. Si nous prônons un bâtiment plus sobre énergétiquement, il faut également tenir compte de ses interactions avec son environnement, en combinant par exemple les différents usages, qui peuvent être complémentaires, pour optimiser la gestion des périodes de pointe. Dans le contexte actuel, le véritable défi consiste à les réduire, voire les effacer. Nous nous appliquons à faire passer ce message auprès des différents acteurs politiques, à travers trois exemples liés à l’éclairage public, à la gestion du bâtiment et à l’autoconsommation.

Par exemple, la rénovation de l’éclairage public nous semble une priorité : à ce jour, 80 % des installations sont à rénover et l’éclairage public représente 40 % de l’électricité consommée par les communes. Le choix de l’extinction fait par certaines collectivités est pris au détriment du sentiment de sécurité et du confort des habitants, et ne résout en rien le pic de consommation de début de soirée, alors même que des solutions respectueuses de l’environnement permettent d’atteindre des objectifs de diminution de consommation plus ambitieux, sans besoin d’extinction.

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INTERVIEW
Propos recueillis par Alexandre Arène
© DR
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‘‘Notre vision repose sur l’intelligence énergétique.

Les ressources humaines représentent également un enjeu majeur pour nos entreprises, tous niveaux de formation et domaines d’activités confondus. Sur le seul périmètre de la France, les entreprises du Serce représentent 150 000 emplois, mais 10 000 postes restent vacants à ce jour de façon structurelle (c’est-àdire indépendamment du turnover naturel).

Enfin, nous suivons de près la déclinaison opérationnelle du Plan de relance, et du prochain Fonds vert, en veillant à faire de ces financements un catalyseur pour lancer les rénovations énergétiques et solutions de décarbonation.

j3e - Comment le contexte géopolitique et les enjeux environnementaux influent-ils sur les activités de vos adhérents ?

J.-P. de P. – La crise du Covid-19 a eu un très fort impact sur les délais d’approvisionnement des équipements, mais aussi des matériaux de construction. L’augmentation du coût des matières premières, et notamment les métaux, complique aussi la relation avec nos clients. Nos adhérents passent beaucoup de temps à leur expliquer ces hausses de tarifs et les répercussions sur leur facture, avec plus ou moins de succès. Le coût de l’énergie a amélioré le temps de retour sur investissement des nouvelles solutions d’optimisation énergétique ou d’autoconsommation. La sensibilité de nos clients sur ces sujets est bien plus importante aujourd’hui. Cependant, nous déplorons que trop de financements à la rénovation énergétique soient fléchés vers l’enveloppe passive* du bâtiment. Il est impératif de prendre conscience des bénéfices des systèmes actifs** du bâtiment. Enfin, les enjeux environnementaux représentent une véritable opportunité pour nos adhérents. La décarbonation du bâtiment est au cœur de nos métiers.

j3e - Les menaces sur l’approvisionnement en gaz et le parc nucléaire au ralenti constituent-ils une menace pour le système énergétique français ?

J.-P. de P. – Le parc nucléaire nécessite une série d’actions de fond pour éviter de revivre la situation de tension actuelle. Car la menace est bien présente. Nous regrettons que toute la stratégie des pouvoirs publics soit basée sur la réduction des consommations, plutôt que sur

l’optimisation énergétique, autrement dit faire mieux, plutôt que moins en supprimant des usages. Si nous comprenons qu’à court terme, il n’y a pas beaucoup de solutions, nous considérons qu’il s’agit plutôt de système D. Il faut impérativement travailler dès aujourd’hui pour préparer l’hiver suivant, car la sensibilité est là et la majorité des citoyens est prête à investir ou à fournir des efforts. En cette période de tensions, certaines communes éteignent l’éclairage public, ce qui est une mesure démagogique, à mon sens. Plus nous attendons pour mettre en place des solutions concrètes, plus nous perdons de temps.

j3e - Quels seront les points principaux à surveiller cet hiver pour ne pas manquer d’énergie ?

J.-P. de P. – Dans le bâtiment, certaines actions peuvent être menées immédiatement, notamment un pilotage des installations parfaitement adapté aux usages, en s’appuyant sur les équipements en place trop souvent peu optimisés. Les GTB doivent être fonctionnelles et peuvent faire l’objet d’optimisations immédiates. Ce sont des outils complexes : il faut connaître parfaitement

*Enveloppe passive : structures du bâtiment non pilotables (murs, toitures, fenêtres…).

**Systèmesactifs : systèmes de chauffage, de production d’eau chaude sanitaire, d’éclairage, de régulation et de pilotage.

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INTERVIEW
Jean-Pascal de Peretti

Jean-Pascal de Peretti

j3e - Quels sont les potentiels des solutions de gestion du bâtiment au service de la performance énergétique ?

J.-P. de P. – Si les bâtiments disposent de systèmes de gestion performants, nous pourrons raisonner à l’échelle des quartiers. La performance énergétique dépend de trois paramètres : le comportement des utilisateurs représente 10 à 15 %, le pilotage du bâtiment de 20 à 35 % et l’enveloppe 50 %. Ces enjeux sont en revanche très différents si l’on raisonne en dépenses : le comportement des usagers, par exemple, ne nécessite pas d’investissements. Avec l’augmentation du coût de l’énergie, le temps de retour sur investissement des systèmes de GTB est plus court. Malheureusement, trop de gestionnaires ou de propriétaires de bâtiments se focalisent exclusivement sur la valeur patrimoniale de leurs biens.

j3e - Le Serce a mis en avant quatre leviers d’action pour répondre aux objectifs fixés par le gouvernement en faveur de la sobriété énergétique des bâtiments tertiaires et industriels. Pouvez-vous revenir sur les principaux leviers ?

les usages des bâtiments, et les installations qui sont de plus en plus sophistiquées. En privilégiant les marchés en conception/réalisation et exploitation, cela permet aux acteurs en charge de ces marchés de réellement optimiser les services énergétiques du bâtiment.

j3e - Les solutions de gestion du bâtiment sont aujourd’hui présentes dans la loi, au travers du décret tertiaire et du décret BACS. Faut-il déjà envisager d’accélérer sur le sujet ?

J.-P. de P. – L’application du décret tertiaire ne va pas assez vite, et les dates des premières déclarations ont encore été reportées. C’est un sujet très complexe, avec des arrêtés très techniques, qui nécessite d’être accompagné par des entreprises expertes, qui connaissent vraiment les usages du bâtiment. Selon moi, il aurait fallu créer une émulation parmi les gestionnaires de bâtiments. Aujourd’hui, nous restons sur un mode contraignant. Nous sommes en 2023, la première échéance est fixée à 2030 (- 40 %) et je peux vous garantir que la plupart des acteurs ne seront pas au rendez-vous. Je pense notamment à la rénovation des bâtiments publics, qui sont encore très loin des objectifs. Heureusement, depuis peu, la hausse du prix de l’énergie est un levier bien plus efficace que toutes les réglementations.

J.-P. de P. – Nous avons exposé les grands principes dans un courrier adressé en juillet à la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher et lors d’un entretien, cet automne, avec des représentants de son cabinet. Dans une vision à court terme, la première mesure consiste à sensibiliser les occupants des bâtiments aux économies d’énergie. Le deuxième levier vise à utiliser l’inertie des bâtiments pour faire de l’effacement diffus. Dans une vision de moyen terme, nous préconisons la mise en place d’une stratégie de maintenance préventive ainsi que des systèmes de régulation simples. Enfin, la quatrième et dernière mesure consiste à mettre en place des systèmes de régulation pour la gestion des bâtiments à long terme.

j3e - La migration progressive des usages vers l’électricité est-elle bénéfique, selon vous ? Pourquoi ?

J.-P. de P. – Il faut que cela repose sur de l’électricité « verte », non carbonée, mais aujourd’hui, le stockage thermique est plus intéressant que le stockage d’électricité. Tant que nous ne disposons pas de solutions de stockage de l’électricité performantes à grande échelle, la gestion du réseau sera soumise aux aléas. D’autres technologies comme la géothermie sont intéressantes, ainsi que le chauffage via des réseaux de

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INTERVIEW

chaleur. Le gouvernement mise d’ailleurs sur les réseaux de chaleur au travers du fonds chaleur de l’Ademe. Je pense que toute vision monolithique doit être évitée. Nous devons donc nous servir de toutes les technologies disponibles selon leur efficacité. Dans ces conditions, le tout électrique n’est pas envisageable, ni souhaitable pour le moment.

j3e - Au-delà de la performance énergétique, le bâtiment prend progressivement une place de hub énergétique, avec le développement de l’autoconsommation et l’intégration d’infrastructures de recharge de véhicules électriques. Comment ces changements impactent-ils les métiers de vos adhérents ?

J.-P. de P. – Selon la taille des entreprises, les réponses sont différentes. L’ensemble de nos adhérents de taille importante intègrent ces compétences, notamment sur le volet digital. Nos plus petits adhérents réfléchissent aux moyens de développer ces compétences en interne, et nous souhaitons les aider à y parvenir. Le Serce prévoit de mettre à leur disposition, via son site internet, un « portail » qui leur permettra de s’appuyer sur des jeunes pousses que nous avons identifiées. Dans ces métiers, certains de nos adhérents vont plus loin en intégrant des modèles de bornes de recharge de véhicules électriques en concessions et sont prêts à être investisseurs et exploitants.

j3e - Comment le Serce accompagne-t-il ses adhérents dans ces transitions profondes ?

J.-P. de P. – Le Serce s’organise autour d’une équipe permanente qui travaille sur l’ensemble des volets (prévention et sécurité, social, juridique, formation, technique, bâtiment et efficacité énergétique). Il anime aussi différentes commissions techniques, en fonction des métiers de nos adhérents (Éclairage public, Lignes et réseaux, activités ferroviaires, Environnement, Bâtiment et Efficacité énergétique) et transverses (Formation, Social, Juridique, Qualification et Prévention-Sécurité) qui œuvrent à développer les bonnes pratiques et permettent d’accompagner les plus petits adhérents. Enfin, des délégations régionales permettent d’échanger, à l’échelon plus local, sur les enjeux et actions de la profession. La démarche qui nous anime, partagée par nos membres, consiste à créer une réelle dynamique, en veillant à accompagner l’ensemble des entreprises, quelle que soit leur taille. Par exemple, dans la région Sud, les entreprises ont travaillé sur une formation « Instrumentiste industriel ». Ce projet

a débouché sur la création d’un cursus sur mesure impliquant plusieurs de nos adhérents. Ils se sont ensuite associés pour créer une structure, ce qui est un exemple de l’émulation que nous vivons dans la profession.

j3e - Constatez-vous un réel intérêt des décideurs publics et privés pour ces sujets ?

J.-P. de P. – Cette année, bien plus que d’habitude ! Cet intérêt vient non seulement de la crise énergétique, mais aussi des enjeux environnementaux et des objectifs de réduction des énergies fossiles. Les décideurs, comme la plupart des citoyens, sont très sensibilisés et veulent agir pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Il y a également une impulsion politique claire. En revanche, du côté des collectivités, le sujet peine à accélérer et il est traité de manière très disparate. Il reste encore beaucoup à faire au sujet des bâtiments publics. Nous sommes au début de ce mouvement. Pour les accompagner, il existe un nouvel outil, Perf-Actee, réalisé conjointement par le Serce, la FNCCR, la FFIE, le Gimelec, Ignes et la SBA. Cette plate-forme pédagogique permet de comprendre l’enjeu représenté par la rénovation énergétique des bâtiments publics, comment la mener, et met à disposition des fiches d’actions, présentées par usage et par catégorie de travaux à effectuer. Ces initiatives aident à sensibiliser les acteurs les moins informés de manière concrète, en leur proposant des leviers d’action. Concernant les décideurs privés, ils ont, quant à eux, rapidement compris les enjeux et sont aujourd’hui en avance.

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INTERVIEW
© Eiffage
Énergie Systèmes

Jean-Pascal de Peretti

j3e - L’enjeu des compétences est aujourd’hui fondamental pour mener à bien ces transitions. Le Serce dialogue-t-il avec les pouvoirs publics et les organismes de formation pour mieux adapter la formation aux nouveaux besoins ? Quels sont vos travaux ?

J.-P. de P. – Le premier objectif est de susciter l’envie. Nous travaillons dans le domaine des formations au développement de certaines compétences (développement du digital, solutions numériques pour accompagner les chantiers, BIM…), mais encore faut-il remplir les sessions de formation ! Les jeunes rejoignent peu nos métiers, qu’ils ne connaissent pas et qui souffrent d’une image désuète qui n’a plus rien à voir avec ce qu’ils sont devenus. Parfois, ils sont caricaturés et assimilés à des interventions de sous-traitants sur chantier aux horaires contraignants ! Par ailleurs, nos métiers restent aussi largement méconnus des prescripteurs et enseignants de l’Éducation nationale. Une étude, conduite par la FRTP Hauts-de-France auprès des jeunes ayant choisi de travailler dans cette branche, souligne que la plupart d’entre eux ont un parent travaillant déjà dans la filière, ce qui leur a permis de connaître ces métiers. Les enseignants et les centres d’orientation ne sont absolument pas prescripteurs, voire pour certains diffusent un discours très négatif. L’image de notre secteur est donc un vrai sujet. Pourtant, nos métiers sont nobles et répondent aux préoccupations environnemen-

tales actuelles. Ils n’ont plus rien à voir avec ce qu’ils pouvaient être il y a quelques années. Notre objectif premier est d’attirer de nouveaux profils. Tous les 2 à 3 ans, un sondage est réalisé parmi les anciens étudiants d’écoles d’ingénieurs sur le génie électrique et climatique. Il révèle que nos métiers offrent des capacités d’autonomie bien plus rapides et une diversité de tâches importante. Le Serce participe également à trois EDEC (Engagements de développement de l’emploi et des compétences) avec les pouvoirs publics pour la filière électrique (fabrication, installation, production) ; celle du nucléaire, et le troisième EDEC portant sur les systèmes énergétiques et numériques. L’objectif consiste à identifier les besoins en emplois et compétences et à définir avec la Direction générale à l’emploi et à la formation professionnelle (DGEFP) ce que nous pouvons proposer. La formation est l’un des piliers de notre action et nous proposons pour cela des Certificats de qualification professionnelle (CQP).

j3e - À la suite de la pandémie et dans un contexte géopolitique très tendu, les pénuries de composants et de matériaux pèsent sur la filière électrique. Comment vos adhérents y font face ?

J.-P. de P. – Ces pénuries pèsent sur les activités de nos adhérents. Elles augmentent d’une part les délais de réalisation des chantiers, et réduisent d’autre part la durée de validité des devis de nos fournisseurs, qui peut être très courte. Pour certains équipements, les délais peuvent atteindre un an, je pense notamment aux transformateurs. Pour gérer cette incertitude, certains adhérents et clients ont intégré à leurs contrats des clauses particulières, qui permettent de revoir les délais et les devis.

j3e - Avez-vous mis en place des procédures d’accompagnement ?

J.-P. de P. – Nos adhérents et nous-mêmes avons mené un important travail de sensibilisation au niveau régional auprès des administrations sur la révision des conditions. Avec certains donneurs d’ordres, il s’agit d’un effort quotidien.

j3e - À quelle échéance pensez-vous que le marché parviendra à estomper ces pénuries ?

J.-P. de P. – La pénurie principale concerne les puces électroniques. En plus des conséquences de la crise Covid sur la production, le marché n’a pas suffisamment anticipé les besoins du secteur automobile. La création d’une usine de puces électroniques prend beaucoup de temps

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INTERVIEW
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et ce n’est donc pas une option à court terme. Nous estimons que la situation devrait revenir à la normale dans le courant de cette année.

j3e - Comment imaginez-vous le bâtiment de 2050 et quelles sont les actions à mettre en œuvre dès aujourd’hui pour tendre vers ces nouveaux enjeux ?

J.-P. de P. – Un premier sujet est de savoir comment vont évoluer les modes de construction dans les années à venir. Je pense notamment à la construction hors site : aujourd’hui, des paquebots capables d’accueillir 10 000 passagers sont construits en 18 mois à peine. Je pense que nous devons nous orienter vers ces modes de construction, en créant et en assemblant des sous-ensembles. Le BIM joue un rôle central dans ces modes constructifs, en mettant une maquette 3D et un ensemble de documentation à disposition de tous les acteurs du projet. Par exemple, en Chine, des entreprises sont capables de livrer des immeubles de plusieurs dizaines d’étages en moins de 2 mois. Cela implique probablement une plus grande standardisation des ensembles tout en permettant de conserver un geste architectural original et de qualité.

Le second sujet est de savoir comment faire évoluer les bâtiments dans leurs usages. Je suis encore dubitatif sur le multi-usage ou sur les usages partagés, car cela demande une organisation très contraignante. Aujourd’hui, lorsque des bureaux sont libres et que nous souhaitons les relouer, la pratique est complexe. Il y a cependant un important travail à mener sur

la réversibilité des bâtiments. Quoi qu’il en soit, l’objectif essentiel est de tendre vers des bâtiments neutres en carbone, autant au niveau de l’énergie consommée que des matériaux utilisés.

j3e - Le Serce a fêté ses 100 ans en 2022. Pouvez-vous revenir sur cet anniversaire ?

J.-P. de P. – Nous avons organisé un événement à la fin du mois de juin, pour retracer notre action depuis 100 ans. Cela a démarré avec l’électrification des campagnes, puis la création des premières lignes haute tension pour finir avec notre mission actuelle d’ensembliers. Un replay disponible sur le site internet du Serce permet de revivre l’événement et de réaliser la capacité d’innovation de nos adhérents. Il y a 100 ans, les réseaux électriques représentaient 100 % de notre chiffre d’affaires, contre 30 % aujourd’hui.

j3e - Comment va évoluer le Serce dans les années à venir ?

J.-P. de P. –Nous souhaitons élargir la base de nos adhérents. Le Serce est principalement composé de grands groupes et de PME et nous souhaitons attirer des ETI pour donner une nouvelle assise à notre action. Le Serce est une organisation 100 % française et nos entreprises adhérentes souhaitent que nous renforcions notre présence, notamment au niveau européen. Ce sera un enjeu pour les années à venir. Enfin, nous souhaitons améliorer la visibilité de nos métiers et nous devons pour cela faire feu de tout bois ! 

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Jean-Pascal de Peretti © Photo by Copernico on Unsplash

Directeur Énergie Environnement du CSTB

Le Centre scientifique et technique du bâtiment est un établissement public au service de l’innovation dans le bâtiment. Au cœur des projets structurants pour accélérer la transition environnementale du parc français, le CSTB joue un rôle de recherche et d’expertise, d’évaluation, de certification, d’essai et de diffusion des connaissances. Julien Hans, directeur Énergie Environnement au CSTB, revient sur les principaux enjeux de transition énergétique et de décarbonation du parc et sur les actions prioritaires menées par le CSTB pour atteindre les objectifs.

j3e - Quelle est la place du bâtiment dans le contexte actuel de transition énergétique ?

Julien Hans – Le bâtiment représente un tiers des émissions de gaz à effet de serre en France et dans le monde. La filière est très consommatrice de ressources et d’énergie. Les émissions sont de l’ordre de 150 millions de tonnes en France, dont 100 millions pour le parc existant, et 50 millions pour les produits destinés aux bâtiments neufs ou aux projets de rénovation. En 2030, l’objectif

est de passer de 150 millions de tonnes de gaz à effet de serre émis à 100 millions de tonnes. En 2050, la barre est fixée à 16 millions de tonnes. À

l’échelle du parc, la priorité est donc d’accélérer la rénovation, en gardant en tête qu’en massifiant la rénovation, nous engageons dans l’opération une quantité importante d’émissions de gaz à effet de serre dans les produits que nous utiliserons. Pour cela, il faut que les produits de construction utilisés soient également dans la trajectoire de décarbonation.

j3e - Quels sont les principaux enjeux de transition énergétique et environnementale du parc français ?

J. H. – La réduction des émissions de gaz à effet de serre est la contrainte principale. Mais ce n’est pas la seule. Il faut également faire face à la problématique des économies de matières premières et de limitation des déchets générés et, donc, apporter plus de circularité aux produits de construction. Les produits doivent pouvoir être de plus en plus réutilisables pour réduire leur impact et nous devons prolonger

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Propos recueillis par Alexandre Arène
INTERVIEW
© Raphael Dautigny
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‘‘À partir de 2030, nous ne parviendrons pas à réaliser les gains nécessaires de performance “carbone” sans réapprendre dans nos manières de réhabiliter et de construire.

INTERVIEW

leur durée de vie. Aujourd’hui, les solutions réemployables sont peu nombreuses, nous travaillons essentiellement le recyclage et la recyclabilité. Il faut à la fois utiliser moins de matières premières vierges et plus de recyclage. De plus en plus de projets émergent, notamment via des recycleries. Nous devons réduire de 50 % les émissions en 2030, ce qui est possible, à condition d’employer des solutions moins carbonées. Il y a 20 ans, la consommation moyenne était de presque 300 kWh/m². Aujourd’hui, nous savons faire presque 10 fois moins. À partir de 2030, nous ne parviendrons pas à réaliser les gains nécessaires de performance « carbone » sans réapprendre dans notre manière de réhabiliter et de construire. Il faudra également adresser des sujets comme l’usage de l’eau ou la biodiversité.

j3e - Selon vous, quel est le niveau d’avancement de la France par rapport à ses voisins européens ?

J. H. – La réglementation environnementale pour le neuf (RE2020) est clairement précurseur, car elle intègre l’analyse de cycle de vie des bâtiments, et donc le poids carbone des matériaux de construction, ainsi que l’adaptation au changement climatique avec un indicateur de confort d’été. Pour ce qui est de la trajectoire de rénovation du parc existant, nous ne faisons pas forcément mieux que nos voisins. Nous constatons que la rénovation du parc est poussive, avec des rénovations par geste, qui ont moins d’efficacité sur la performance énergétique et « car bone » des bâtiments que les rénovations globales. Chaque année, moins de 100 000 logements font l’objet d’une rénovation globale, ce qui représente seulement 0,3 % du parc. Pour ce qui est des consommations énergétiques, les progrès ont été assez radicaux dans les bâtiments neufs, car nous construisons aujourd’hui des bâtiments vraiment économes. L’intégration d’énergies renouvelables a bien sûr toute sa place. Mais attention, il faut que les performances théoriques soient tenues lors de la phase d’exploitation. Par exemple, le programme Profeel, qui se base sur la méthode Sereine, consiste à instrumenter les ouvrages, puis à suivre leur réaction sur un cycle très court de chauffe (24-48 h). Cela permet de vérifier la performance intrinsèque à la réception. Cette méthode est déployable opérationnellement sur des maisons individuelles, et nous y travaillons pour les logements collectifs, c’est l’objet du projet Sereine 2. Soyons convaincus que si nous voulons financer la rénovation du parc existant, nous devons nous assurer que les résultats seront au rendez-vous. Pour donner l’exemple de l’Allemagne, un très important effort de financement pour la rénovation énergétique a été déployé, mais les résultats ne sont pas à la hauteur des attentes faute de vérification de la qualité des travaux.

j3e 899 / FÉVRIER 2023 - www.filiere-3e.fr 13

j3e - Quelles sont les cibles prioritaires, selon vous ?

J. H. – Il n’y a pas de réponse dans l’absolu. Certains outils doivent nous aider à définir et à hiérarchiser les actions à mener. Je pense notamment à la base de données nationale des bâtiments (BDNB), qui recense tous les bâtiments français et fournit des informations sur leurs consommations d’énergie, le risque de surchauffe estival… Le site Go-Rénove « par ticuliers » recense ainsi les informations sur les logements, Go-Rénove « bailleurs » celles sur les logements sociaux. Cela permet d’identifier les bâtiments les plus simples à rénover et d’agir de manière plus ciblée. Si nous voulons rénover 600 000 logements par an, il faut agir sur les problématiques de main-d’œuvre, de technologies, de disponibilité des matériaux et des technologies adaptées… Il faut également créer des structures spécifiques et des offres plus intégrées, ce qui va prendre du temps, comme le précise le Scénario négaWatt. L’objectif est de cibler en premier lieu les bâtiments les plus simples à rénover et avec les gains les plus importants à la clé. Les maisons individuelles peuvent être une cible prioritaire. Nous avons aujourd’hui un réservoir de plusieurs millions de logements simples à rénover. Pour le tertiaire, nous devons encore attendre les résultats du dispositif Éco-énergie tertiaire et voir si certaines typologies de bâtiments ressortent.

j3e - La question de la flexibilité et de la réversibilité des bâtiments a été mise en exergue avec la crise sanitaire. Quelles sont les opportunités, selon vous ?

J. H. – Il y a deux enjeux distincts. Dans le neuf, il faut penser les choses pour que les bâtiments et leurs espaces soient réutilisables et réemployables, avec, idéalement, la possibilité de démonter des éléments. Concernant le parc existant, il y a aujourd’hui sur un total de 33 millions de logements, environ 2 millions de résidences secondaires et 2 millions de logements inoccupés. En considérant que la construction d’un bâtiment nécessite 700 kg de CO2 par mètre carré, il est impératif d’utiliser les surfaces disponibles. Il faut aujourd’hui construire à meilleur escient et ne pas créer de mètres carrés inutiles. Les espaces mal pensés doivent être revus et, le cas échéant, il peut être intéressant de mutualiser les surfaces différemment. Par exemple, au lieu de construire une nouvelle salle des fêtes, il est possible d’envisager d’utiliser des espaces disponibles comme ceux dédiés à la restauration dans le

tertiaire, qui sont inoccupés les week-ends. C’est un exemple, mais il y en a bien d’autres, à commencer par les parkings.

j3e - Quels sont les travaux du CSTB allant dans le sens de l’amélioration de la performance énergétique des bâtiments ?

J. H. – Notre premier objectif est de bien connaître le parc pour mieux cibler les rénovations, grâce à la base de données nationale des bâtiments qui sert de support aux services Go-Rénove. Notre volonté est d’agir sur l’existant, en sécurisant les performances énergétiques, grâce à une culture du résultat. Il faut pour cela travailler sur l’enveloppe et sur les équipements. Les travaux sur Sereine concourent à cet objectif. Avec le Plan bâtiment durable et le GIE (groupement d’intérêt écologique), nous menons également des travaux communs sur le bâtiment tel que nous le souhaitons à l’horizon 2030. Réussir cette transformation est un défi pour l’ensemble des acteurs. Nous travaillons sur une feuille de route qui sera la boussole des actions à mener, en commençant par les travaux sur le bas carbone. Enfin, sur le sujet du neuf, la RE2020 est venue fixer un cadre de référence. Plus globalement, nous devons faire du bâtiment neuf d’aujourd’hui le prototype du bâtiment de demain, en intégrant de la biodiversité, de la circularité, du bas-carbone et la prise en compte du confort dans toutes ses composantes ?

j3e - En la matière, quels sont les principaux projets et travaux du CSTB pour l’année à venir pour accompagner la filière dans cette dynamique de transition énergétique et environnementale ?

J. H. – La base de données nationale, ainsi que le programme Profeel et en particulier le projet Sereine sont nos priorités. Nous travaillons également sur le projet Renoptim, lui aussi issu du programme Profeel et qui vise à rétablir les moyens pour satisfaire aux exigences du confort d’été. Il s’agit de très importants projets de recherche, structurants pour la filière. Ensuite, nous allons travailler sur la trajectoire carbone pour aller au-delà de la RE2020, en nous intéressant aux quartiers et territoires, notamment au travers de la production locale d’énergie, et l’usage des mètres carrés construits via les nouveaux outils UrbanPrint et PowerDis développés avec Efficacity. Nous étudions également un coefficient de biotope surfacique harmonisé, pour encourager le maintien de la biodiversité en zones urbaines. 

14 j3e 899 / FÉVRIER 2023 - www.filiere-3e.fr
INTERVIEW

Mardi 10 janvier, le texte a finalement été adopté à la majorité. La représentation nationale envoie un message clair : la France doit développer massivement et rapidement les énergies renouvelables sur son territoire, aussi bien pour des raisons climatiques qu’au titre de la sécurité énergétique.

« Le législateur, en reconnaissant les énergies renouvelables comme un intérêt public majeur, envoie un signal fort de la nécessité

d’accélérer les projets renouvelables dans notre pays », analyse Enerplan. Cette loi permettra d’élargir les perspectives de développement pour le solaire, notamment en donnant un cadre à l’agrivoltaïsme, en simplifiant les installations solaires situées à proximité des autoroutes et des voies ferrées, ainsi que celles en toiture et ombrières de parking. Ces avancées, si elles sont perfectibles, sont le fruit de l’équilibre à date de la représentation

nationale. « Le passage en commission mixte paritaire (CMP), nous l’espérons, viendra renforcer ces premières avancées et, si possible, gommer les freins résultant de divers amendements peu cohérents avec les objectifs poursuivis par le législateur », précise Enerplan dans son communiqué. Cette loi doit permettre à la France de rattraper son retard dans ses engagements européens et d’enclencher la dynamique d’ores

et déjà adoptée par les autres pays européens. En 2022, le volume européen des raccordements des installations solaires s’élève à 41 GW, soit une croissance de près de 50 %, à comparer à un volume français de 2 GW avec une croissance nulle. 2023 doit être l’année de lancement de ce mouvement en France. « La filière solaire est prête et considère qu’un objectif de 4 GW est atteignable dès cette année », affirme Enerplan.

Immobilier durable

L’OID lance le Label’ID

Acteur de référence de l’immobilier durable en France, l’Observatoire de l’immobilier durable (OID) lance le Label’ID, un ensemble de mesures dont l’objectif est de donner les moyens aux professionnels de l’industrie immobilière d’accélérer la transition écologique du secteur.

Avec le Label’ID, l’OID a pour ambition de créer le premier dispositif d’accréditation autorégulé des professionnels spécialisés en immobilier durable. Une initiative unique, initiée conjointement par l’OID, l’Université de la Ville de Demain (UVD) et l’école des Ponts Paris Tech au

travers de son mastère spécialisé en Immobilier et Bâtiment Durable. Avec le soutien des grands acteurs de la ville, l’OID entend faire bénéficier de ce nouveau dispositif des centaines de professionnels dès 2023. Depuis 10 ans, l’OID œuvre en faveur de l’immobilier durable. Que ce soit en produisant du contenu ou en émettant des observations pour faciliter le passage à l’acte, l’OID s’applique à mettre en lumière les thématiques environnementales au sein du secteur de l’immobilier.

Aujourd’hui, l’OID

lance le Label’ID avec la volonté d’accélérer la prise en compte de l’ESG dans tous les métiers de l’immobilier en créant un dispositif de reconnaissance des compétences des professionnels en immobilier durable. L’initiative Label’ID de l’OID a été présentée à l’Université de la Ville de Demain (UVD) en juillet dernier. L’UVD est un mode inédit de coopération entre acteurs publics, acteurs privés et société civile, initié pour répondre aux grands enjeux urbains. Sur les 48 actions collectives proposées lors du sommet UVD 2022, 13 actions

ont été plébiscitées par les 180 leaders présents, dont le Label’ID de l’OID. Le Label’ID a pour objectif de constituer un socle pertinent et opérationnel de savoirs et de compétences environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) adapté aux métiers de l’immobilier. Il a également vocation à diffuser ces nouvelles compétences dans tous les métiers de l’industrie immobilière, ainsi que de valoriser et faire rayonner les professionnels compétents en immobilier durable dans leurs entreprises et sur le marché du travail.

16 j3e 899 / FÉVRIER 2023 - www.filiere-3e.fr EnR
La Loi d’accélération des énergies renouvelables a été adoptée le 10 janvier
ACTUALITÉ

Nomination

Boris Ravignon est nommé président-directeur général de l’Ademe

Éco-conception

Lancement du projet Cible

le 4 janvier dernier

Le 22 décembre dernier, le Conseil des ministres a nommé Boris Ravignon, maire de Charleville-Mézières, au poste de PDG de l’Ademe. Il succède ainsi à Arnaud Leroy. Boris Ravignon, 47 ans, est diplômé de l’ESSEC (1998) et de l’ENA (2002). Il débute sa carrière en tant qu’inspecteur des finances. En 2005, il devient conseiller technique « études et

prospective » auprès du ministre de l’Intérieur. Il rejoint, en 2008, le cabinet du président de la République, où il est chargé du développement durable, des transports et de l’aménagement du territoire. Il participera notamment au Grenelle de l’environnement. Engagé dans la vie politique ardennaise, il est élu, en 2014, maire de Charleville-Mézières et devient également président d’Ardenne Métropole. Il a été réélu en 2020. En juillet 2021, il est élu vice-président de la région Grand Est, en charge de l’Économie, de la commande publique et des fonds européens, mandat dont il démissionnera début 2023 en raison de sa nomination en tant que président de l’Ademe.

Rénovation énergétique

Les RenoDays avancés aux 12 et 13 septembre 2023

Créés par le pôle

Construction de RX France et construits avec toutes les parties prenantes engagées dans la sobriété énergétique, les RenoDays suscitent d’ores et déjà un intérêt certain. Face à cet engouement, les

RenoDays réaffirment leurs ambitions : accélérer la mise en œuvre de travaux de rénovation efficaces en donnant les moyens aux professionnels de prendre ces chantiers à bras le corps. Afin de rassembler toute la chaîne

LeCSTB, en partenariat avec l’Alliance HQE-GBC et le Collectif Effinergie, lance le projet Cible, avec le soutien de la Direction de l’habitat, de l’urbanisme et du paysage (DHUP) et le financement de l’Ademe. Son objectif est d’embarquer l’ensemble des acteurs du bâtiment afin qu’ils participent activement à la définition d’un outil national de simulation pour l’éco-conception du bâtiment. Fort de son expérience sur ces outils d’évaluation de la performance du bâtiment, le CSTB se propose de mener la réflexion sur l’outil de demain pour le calcul de la performance

environnementale du bâtiment, mais ne compte pas le faire seul. L’outil de demain sera une référence uniquement s’il est pensé et construit avec les acteurs du bâtiment (pouvoirs publics, associations, maîtrise d’ouvrage et assistance à maîtrise d’ouvrage, éditeurs de logiciels, acteurs de la recherche et du secteur de l’immobilier, industriels, usagers…).

Le cœur du projet Cible s’ancre donc dans une démarche fortement collaborative. Si le CSTB est l’agrégateur des résultats, tous les acteurs du bâtiment qui le souhaitent seront associés, en particulier à travers la mobilisation des réseaux de l’Alliance HQE-GBC et d’Effinergie.

de valeur de la rénovation énergétique des logements, l’événement inédit accueillera tous les acteurs engagés les 12 et 13 septembre 2023, dans le Pavillon 6 de Paris Expo Porte de Versailles. Il était préalablement prévu début octobre.

En s’appuyant sur une centaine d’exposants attendus, parmi lesquels des industriels, sociétés de services et institutionnels, les RenoDays proposeront un format innovant, construit sur une grande diversité de sessions de rencontres. 

j3e 899 / FÉVRIER 2023 - www.filiere-3e.fr 17
ACTUALITÉ

Crise de l’énergie

Bruno

Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, Agnès PannierRunacher, ministre de la Transition énergétique, Roland Lescure, ministre délégué chargé de l’Industrie, et Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des Petites et moyennes entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme, ont reçu les fournisseurs d’énergie et leurs fédérations. Cette réunion visait à s’assurer de l’engagement de tous les fournisseurs pour mettre en œuvre les mesures d’accompagnement des entreprises et des collectivités en 2023 dans le contexte de crise énergétique. Les ministres ont tout d’abord rappelé

Sobriété énergétique

l’effort exceptionnel que l’État consacre au soutien des entreprises et des collectivités en 2023, au travers de plusieurs dispositifs, à l’image du maintien de la baisse de la fiscalité de l’électricité à son niveau minimal ; des boucliers tarifaires pour les TPE éligibles aux tarifs réglementés ; du nouvel amortisseur électrique pour toutes les collectivités locales ainsi que pour les TPE et PME non éligibles au bouclier tarifaire ; du filet de sécurité pour les collectivités locales, cumulable avec l’amortisseur ou le bouclier ; du dispositif de guichet d’aide aux entreprises électro-intensives. Bon nombre de ces dispositifs font appel aux fournisseurs d’énergie, qui ont donc un

rôle actif d’intermédiaire à jouer pour assurer la bonne et rapide répercussion de ces aides vers les consommateurs professionnels en 2023. Les ministres ont obtenu des fournisseurs quatre engagements : l’amortisseur sera effectif sur les factures pour la consommation de janvier 2023, sous réserve de la récupération de l’attestation d’éligibilité que les consommateurs professionnels doivent remplir et transmettre à leurs fournisseurs (à télécharger sur le site du ministère de la Transition énergétique) ; des délais de paiement sans frais seront accordés aux TPE et PME les plus en difficulté pour s’acquitter du paiement de leurs

Résultats du Baromètre Enedis CSA 2022

factures en début d’année ; l’accompagnement individualisé des consommateurs professionnels sur la compréhension de leur facture et sur les effets des dispositifs de soutien sur leur facture d’électricité ; des révisions de contrats pourront être opérées pour les boulangers ayant conclu des contrats à des prix prohibitifs, au cas par cas et sans frais de résiliation. Les ministres ont également insisté auprès des fournisseurs d’énergie sur leur devoir d’information et d’accompagnement des entreprises et collectivités pour que les clients éligibles puissent bénéficier effectivement des dispositifs auxquels ils ont droit et dans les meilleurs délais.

Les

dépenses énergétiques représentent aujourd’hui le plus gros poste des charges de copropriété, qui s’élèvent en moyenne à un peu plus de 2 110 euros par an et par lot. C’est l’une des révélations de l’étude menée par Cotoit, syndic professionnel nouvelle génération, en partenariat avec BVA, auprès de 500 copropriétaires français. Face à l’envolée des prix de l’énergie, ces charges risquent donc de s’alourdir de manière

significative dans les prochains mois. Pour réduire la facture, une des options est d’accélérer la rénovation énergétique, d’autant que près de 2 copropriétaires sur 3 n’ont pas encore été informés des nouvelles obligations leur incombant, dans le cadre de la loi Climat et Résilience. Un chantier essentiel qui concerne un grand nombre d’acteurs – copropriétaires, syndics, gestionnaires –, tous embarqués dans ces nouveaux défis à relever.

Selon 6 copropriétaires sur 10, les charges de copropriété ont augmenté ces dernières années. Leur montant s’élève aujourd’hui en moyenne à 2 112 euros selon les estimations des copropriétaires, avec de nettes disparités en fonction des régions et du type de syndic concernés. Ainsi, alors que les Franciliens évoquent un montant de 2 700 euros, celui-ci se situe aux alentours de 1 739 euros en région.

Dans ces charges, ce sont les dépenses d’énergie que les copropriétaires identifient comme pesant le plus lourdement. Elles sont ainsi citées par 32 % des copropriétaires, devant l’entretien des parties communes (24 %), les honoraires du syndic (15 %) et la conciergerie (8 %). Un poste énergétique significatif, de surcroît amené à augmenter fortement dans les prochains mois, face à la flambée des prix de l’énergie.

18 j3e 899 / FÉVRIER 2023 - www.filiere-3e.fr
Les fournisseurs s’engagent à renforcer l’aide aux entreprises et aux collectivités
ACTUALITÉ

Décarbonation

Menéeauprès de 110 décideurs, essentiellement dans l’industrie du métal, du génie civil, du bâtiment et du transport, issus d’entreprises industrielles de toutes tailles (PME, ETI, grands groupes), l’étude de CertiNergy & Solutions et Industrie & Technologies révèle les enjeux et le niveau de maturité en matière de décarbonation au sein des entreprises industrielles. La majorité des répondants se sent réellement concernée pour atteindre l’objectif neutralité carbone d’ici 2050 et pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de 35 % d’ici 2030. Cette étude montre en effet que 85 % des entreprises envisagent de mettre en œuvre des actions de décarbonation. 61 % des professionnels interrogés assurent avoir réalisé ou être en cours d’élaboration d’un bilan carbone. Le fait d’appartenir à un groupe est significatif dans l’engagement dans une démarche de décarbonation, puisque 79 % des sondés soutiennent que les

démarches en matière de décarbonation découlent d’une décision du groupe. Sur les 85 % de répondants qui envisagent la mise en place d’actions de décarbonation, les deux tiers y songent sur l’ensemble des sites nationaux. Pour les industriels, la décarbonation est principalement liée à la sobriété et à la performance opérationnelle (62 %), ainsi qu’à l’amélioration du rendement énergétique des équipements (55 %). Cette étude montre donc que l’efficacité énergétique est un pas essentiel vers la réduction de l’empreinte carbone des industriels. Elle démontre que les entreprises industrielles sont globalement investies dans l’atteinte de l’objectif neutralité carbone d’ici 2050 et la réduction des émissions de gaz à effet de serre de 35 % d’ici 2030. Parvenir aux objectifs fixés préserve la compétitivité des industriels et devient un critère non négligeable de choix pour leurs clients.

j3e 899 / FÉVRIER 2023 - www.filiere-3e.fr 19 ACTUALITÉ
Les industriels français impliqués dans le déploiement de solutions

Enquête BVA pour Cotoit

Lesdépenses énergétiques représentent aujourd’hui le plus gros poste des charges de copropriété, qui s’élèvent en moyenne à un peu plus de 2 110 euros par an et par lot. C’est l’une des révélations de l’étude menée par Cotoit, syndic professionnel nouvelle génération, en partenariat avec BVA, auprès de 500 copropriétaires français. Face à l’envolée des prix de l’énergie, ces charges risquent donc de s’alourdir de

manière significative dans les prochains mois. Pour réduire la facture, une des options est d’accélérer la rénovation énergétique, d’autant que près de 2 copropriétaires sur 3 n’ont pas encore été informés des nouvelles obligations leur incombant, dans le cadre de la loi Climat et Résilience. Un chantier essentiel qui concerne un grand nombre d’acteurs –copropriétaires, syndics, gestionnaires –, tous embarqués dans ces nouveaux défis à relever.

Selon 6 copropriétaires sur 10, les charges de copropriété ont augmenté ces dernières années. Leur montant s’élève aujourd’hui en moyenne à 2 112 euros selon les estimations des copropriétaires, avec de nettes disparités en fonction des régions et du type de syndic concernés. Ainsi, alors que les Franciliens évoquent un montant de 2 700 euros, celui-ci se situe aux alentours de 1 739 euros en région. Dans ces

charges, ce sont les dépenses d’énergie que les copropriétaires identifient comme pesant le plus lourdement. Elles sont ainsi citées par 32 % des copropriétaires, devant l’entretien des parties communes (24 %), les honoraires du syndic (15 %) et la conciergerie (8 %). Un poste énergétique significatif, de surcroît amené à augmenter fortement dans les prochains mois, face à la flambée des prix de l’énergie.

Partenaire

BePOSITIVE, le salon national de la transition énergétique

Le seul rendezvous français dédié exclusivement aux enjeux et aux solutions de la transition énergétique revient du 21 au 23 mars 2023 à Eurexpo, à Lyon.

Àl’heuredu défi climatique et de la crise énergétique, les filières de l’énergie et du bâtiment vivent une révolution.

Boostées par les engagements européens et les réglementations environnementales, elles doivent aussi s’adapter à des contextes incertains.

Plus que jamais, la sobriété énergétique, les énergies renouvelables, le

revient en force en 2023 !

numérique et l’innovation sont au cœur de la trajectoire à suivre pour une gestion optimisée et responsable de l’énergie. Le salon propose des réponses concrètes autour de 4 grands secteurs d’exposition : les nouveaux systèmes énergétiques, les solutions constructives, l’énergie dans le bâtiment et le bois-énergie. Cette édition abordera également 3 thématiques qui sont au cœur de l’actualité des filières : l’emploi et la formation, la digitalisation de l’énergie et la construction durable. BePOSITIVE constitue ainsi une véritable vitrine d’innovations et un lieu

de mise en réseau de l’ensemble des acteurs des filières du bâtiment et de l’énergie.

Liste des exposants et programme complet sur www.bepositiveevents.com

Zoom sur les animations et temps forts de l’édition 2023

• [NEW] Le Campus emploiformation, pour mettre en relation les professionnels en recherche de savoirfaire et de montée en compétences.

• Les BePOSITIVE Awards mettront en lumière les dernières innovations et valoriseront les nouveautés et les évolutions technologiques des filières énergie et bâtiment.

• Un espace conférences, pour assister à des prises de parole d’experts.

• [NEW] Un forum

exposants, un espace dédié aux prises de parole des exposants pour présenter leur entreprise, leurs produits et services, leurs innovations, ou encore leur démarche RSE.

• [NEW] 3 ateliers sur les thèmes de la « construction durable », la « digitalisation de l’énergie » et le « bois énergie & génie climatique » seront également proposés aux participants, qui pourront ainsi échanger autour de retours d’expérience et de cas concrets.

20 j3e 899 / FÉVRIER 2023 - www.filiere-3e.fr
ACTUALITÉ
Les copropriétaires trop peu sensibilisés à la rénovation énergétique

7 au 10 mars

GLOBAL INDUSTRIE

„ Lyon Eurexpo

Après une belle édition parisienne placée sous le signe de la réindustrialisation responsable, Global Industrie se tourne vers l’avenir et a hâte de retrouver ses exposants et ses visiteurs du 7 au 10 mars 2023 à Lyon. Son positionnement résolument moderne orienté à la fois vers l’industrie du futur et l’international explique le succès rencontré par ses précédentes éditions qui se déroulent les années paires à Paris et impaires à Lyon.

„ Contacts/informations

www.global-industrie.com

14 au 17 mars

21 au 23 mars

28 et 29 mars

MIPIM

„ Palais des Festivals, Cannes

Le Mipim est le salon de l’immobilier numéro 1 pour découvrir de nouvelles opportunités et rencontrer des acteurs internationaux de premier plan. Un programme complet de conférences où des experts partageront leur éclairage sur les secteurs clés et les dernières tendances de l’immobilier. Une plateforme exclusive permettant aux participants de développer leur réseau et nouer des partenariats et des relations commerciales à travers des événements dédiés.

„ Contacts/informations

www.mipim.com

BEPOSITIVE

„ Lyon Eurexpo

À l’heure du défi climatique, les filières de l’énergie et du bâtiment vivent une révolution. Boostées par les engagements européens et les réglementations environnementales, elles doivent aussi s’adapter à des contextes incertains. Plus que jamais, la sobriété énergétique, les énergies renouvelables, le numérique et l’innovation sont au cœur de la trajectoire à suivre pour une gestion optimisée et responsable de l’énergie.

„ Contacts/informations www.bepositive-events. com

PASSI’BAT

„ Pavillon Baltard, Nogent-sur-Marne

L’équipe Passi’bat a prévu un contenu pointu au travers de thématiques techniques associées à des retours d’expériences concrets. Ces conférences seront une fois encore le reflet des avancées du secteur ainsi que de l’expérience acquise par les professionnels sur le terrain. Une trentaine de sujets seront abordés par des experts français et internationaux.

„ Contacts/informations

www.passibat.fr

5 et 6 avril

19 et 20 avril

23 au 25 mai 4 au 6 avril

LE SALON DE L’ENVIRONNEMENT DE TRAVAIL & DES ACHATS

„ Paris Expo, porte de Versailles

Le Salon de l’environnement de travail & des achats (SETA) présente les acteurs des marchés liés aux services aux collaborateurs, aux moyens qui sont mis à leur disposition et à l’exploitation technique du bâtiment, tout en abordant les sujets d’actualité par le biais de conférences et de workshops. La manifestation apporte des solutions et des innovations, dans cette période où l’environnement de travail et les achats sont plus que jamais des fonctions stratégiques.

„ Contacts/informations

www.salon-environnementde-travail-achats.fr

BIM WORLD

„ Paris Expo, porte de Versailles

Depuis 2015, BIM World est le rendez-vous incontournable des professionnels et des collectivités pour les usages du BIM et du numérique au service de la construction, de l’immobilier et de l’aménagement urbain. Destinées aux TPE comme aux grandes entreprises, aux donneurs d’ordres publics et privés, l’exposition et les conférences BIM World offrent une vitrine des meilleures solutions et des meilleures pratiques pour relever ces défis.

„ Contacts/informations

www.bim-w.com

CLOUDDATACENTER+INFRA

„ Paris Expo, porte de Versailles, Hall 5.1 Professionnels des infrastructures, de la conception et de l’exploitation de services distribués, venez échanger sur vos défis et projets en cours. En débattant avec les acteurs de l’industrie, vous témoignez des transformations de votre écosystème, de votre environnement et pointez les compétences et priorités pour atteindre vos objectifs. L’événement est composé d’un Symposium pour présenter vos solutions auprès d’experts, d’une exposition et de rendezvous Business.

„ Contacts/informations www.datacenter-cloud.com

SANTEXPO

„ Paris Expo, porte de Versailles, Hall 1 SantExpo est l’événement leader français de la Fédération hospitalière de France, qui rassemble chaque année tous les décideurs et professionnels de santé impliqués dans le management, la gestion, le numérique, le parcours de soin, l’expérience patient, l’équipement, les matériels, la construction et la transformation des établissements de santé. Pour cette édition, 30 000 visiteurs et 600 exposants attendus et 300 conférences prévues autour du thème : la santé au cœur de la démocratie.

„ Contacts/informations

www.santexpo.com

j3e 899 / FÉVRIER 2023 - www.filiere-3e.fr 21
AGENDA

DÉVELOPPEMENT

Propos recueillis par Alexandre Arène

ADM21 est un grossiste spécialisé dans le Building Automation. Créée en 1998 avec pour spécialité la vente de bus de communication dédiés à l’automatisation des sites industriels, la société a développé son activité dans le bâtiment et propose des solutions de communication dédiées aux systèmes de gestion technique. Christian Amat, directeur d’ADM21, revient sur les technologies les plus pertinentes pour la gestion énergétique des bâtiments et sur le rôle des distributeurs dans la mise en œuvre de solutions performantes.

j3e - Pouvez-vous nous expliquer les différences entre protocoles série et protocoles propriétaires ?

Christian Amat – Les bus de communication terrain constituent la première couche et répondent aux caractéristiques des protocoles série RS232 ou RS422 ou RS485. Il s’agit de protocoles série asynchrones, qui définissent le mode d’échange entre les équipements et un ordinateur. Au-dessus de cette couche, les protocoles propriétaires définissent leur propre langage de communication pour dialoguer avec les équipements.

j3e - Quelles sont les principales particularités de la technologie Ethernet ?

C. A. – Notre activité a évolué vers l’Ethernet industriel, qui a pris le pas sur les protocoles série. L’Ethernet était initialement utilisé dans des usages non industriels, mais la tendance s’inverse. L’Ethernet industriel a été créé à la fin des années 1980. Il peut être installé dans des armoires électriques, avec des alimentations de 12 V ou 24 V. La technologie supporte des plages de températures plus étendues et elle est très adaptée aux environnements industriels. Aujourd’hui, tout le monde sait dialoguer en Ethernet, qui est devenu une norme standard. Qu’il s’agisse de réseau local ou distant, sans fil ou filaire, le dialogue est plus simple. En revanche, le principal défaut de l’Ethernet est lié à la sécurité informatique des installations, car cette technologie ouvre la porte à tout le monde. Pour sécuriser ces réseaux, il faut mettre en place des logiciels ou matériels pare-feu (firewall), afin d’autoriser les accès uniquement aux ayants droit. Ensuite, les routeurs, qui interconnectent des réseaux distants, proposent des accès sécurisés devenus de plus en plus nécessaires.

j3e - Quels sont les produits les plus demandés aujourd’hui pour la gestion du bâtiment ?

C. A. – Aujourd’hui, dans le bâtiment, les enjeux sont les

mêmes que ceux des usines il y a quelques années. Il faut faire dialoguer un ensemble d’équipements et pouvoir être en mesure de faire ressortir les informations utiles pour gérer des applications complètes. L’Ethernet a un coût de déploiement limité, le matériel nécessaire est à un prix raisonnable et il est possible de l’installer partout. Si nos clients veulent ajouter des architectures de communication au-dessus de la couche Ethernet, des passerelles existent. Nous constatons que de plus en plus de clients s’intéressent à l’Ethernet pour mettre en œuvre des solutions de gestion énergétique. Nous travaillons avec des grandes sociétés d’installation, qui proposent des solutions multiproduits pour des installations de tailles importantes de GTB/GTC. Pour ces systèmes, les cahiers des charges sont de plus en plus complexes. Comme l’énergie est plus chère, les installations sont de plus en plus monitorées.

j3e - Quel est selon vous le rôle des distributeurs pour encourager la mise en œuvre de solutions performantes ?

C. A. – Notre rôle est de connaître les besoins de nos clients pour prescrire les produits les plus adaptés. Nous tentons de sélectionner plutôt des fabricants qui disposent de feuilles de route à long terme, pour connaître les évolutions de leurs produits dans les mois et les années à venir. Aujourd’hui, nous voulons proposer de plus en plus de services et de conseils : les clients sont demandeurs de solutions globales pour leurs architectures réseau. Nous aidons les prestataires à définir les cahiers des charges, nous les formons et nous apportons notre savoir-faire dans le paramétrage des produits. Avec les problèmes d’approvisionnement actuels, certains de nos clients sont confrontés à des délais qui peuvent mettre en péril leurs projets. Notre rôle est de proposer des alternatives, en référençant des produits de fabricants outsiders, pour réduire au maximum ces délais. 

22 j3e 899 / FÉVRIER 2023 - www.filiere-3e.fr
‘‘
Aujourd’hui, dans le bâtiment, les enjeux sont les mêmes que ceux des usines il y a quelques années. ’’
© DR
Christian Amat Directeur d’ADM21

Baromètre 2022 de l’immobilier responsable

Données générales des répondants déclarent posséder une démarche ESG

mentionnent que leurs équipes de direction ont suivi une formation ESG 62 % 99 %

ENVIRONNEMENT

ENVIRONNEMENT

font vérifier leur démarche par un organisme tiers indépendant

55 %

ENVIRONNEMENT

ENVIRONNEMENT

SOCIALSOCIAL GOUVERNANCE

SOCIALSOCIAL GOUVERNANCE

SOCIALSOCIAL GOUVERNANCE

SOCIALSOCIAL GOUVERNANCE

SOCIALSOCIAL GOUVERNANCE

ENVIRONNEMENT

ENVIRONNEMENT

SOCIALSOCIAL GOUVERNANCE

ENVIRONNEMENT

SOCIALSOCIAL GOUVERNANCE

SOCIALSOCIAL GOUVERNANCE

SOCIALSOCIAL

Les indicateurs suivis par les acteurs de l’immobilier de gestion

SOCIALSOCIAL

GOUVERNANCE

ENVIRONNEMENT

ENVIRONNEMENT

ENVIRONNEMENT

fixent un objectif lié à l’énergie

ENVIRONNEMENT

SOCIALSOCIAL GOUVERNANCE

possèdent au moins un indicateur de suivi en biodiversité

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possèdent au moins un indicateur de suivi biodiversité

SOCIALSOCIAL GOUVERNANCE

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fixent un objectif de réduction des émissions de GES

SOCIALSOCIAL GOUVERNANCE

SOCIALSOCIAL

ENVIRONNEMENT

SOCIALSOCIAL GOUVERNANCE

possèdent au moins un indicateur de suivi sur la résilience au changement climatique

possèdent au moins un indicateur sur la santé et la sécurité des occupants possèdent au moins un indicateur sur l’éthique des affaires

possèdent au moins un indicateur sur le confort et le bien-être

SOCIALSOCIAL GOUVERNANCE

possèdent au moins un indicateur sur les relations avec les parties prenantes

SOCIALSOCIAL GOUVERNANCE

fixent un objectif de réduction des émissions de GES

ENVIRONNEMENT

possèdent au moins un indicateur de suivi sur l’eau

SOCIALSOCIAL GOUVERNANCE

possèdent au moins un indicateur sur l’impact territorial et l’emploi

SOCIALSOCIAL GOUVERNANCE

possèdent au moins un indicateur de suivi sur l’éthique des affaires

Les indicateurs suivis par les acteurs de la promotion immobilière SMART DATA Source : OID, Baromètre de l’immobilier responsable 2022. L’étude porte sur 63 répondants, qui couvrent 73 % du secteur de l’immobilier de gestion et 35 % du secteur de la promotion immobilière.
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ENVIRONNEMENT
ENVIRONNEMENT
GOUVERNANCE ENVIRONNEMENT
GOUVERNANCE
ENVIRONNEMENT

Le déploiement rapide et fiable des énergies renouvelables passera par la sécurisation des systèmes de stockage de l’énergie

Robin Vaucelle, directeur Stratégie e-Mobilité & Stockage de l’énergie chez nVent

Réduire de 40 % les émissions de gaz à effet de serre pour 2030 ? C ’est l’objectif fixé par le gouvernement français. Pour l’atteindre, le développement des énergies renouvelables constitue une piste inéluctable. Or, le stockage de l’énergie est tout aussi crucial pour permettre et sécuriser leur essor, qui pourrait représenter trois cinquièmes de la production mondiale d’électricité d’ici 2050.

Aujourd’hui, nous assistons à un large consensus autour des énergies renouvelables dans le mix énergétique de la France. L’éolien comme le solaire sont des productions d’énergie bas carbone, mais avec un inconvénient majeur : leur intermittence.

Dès lors, le stockage de l’énergie électrique est l’une des approches qui peuvent faciliter cette intégration en contribuant notamment à la stabilité du réseau et à l’essor des véhicules électriques. D’autant que la France accuse un retard sur ses objectifs en matière d’énergies renouvelables.

Un système de stockage adéquat, en fonction de l’application Mécanique (barrage hydroélectrique, station de transfert d’énergie par pompage), électrochimique (batteries) ou encore thermique (chaleur latente ou sensible), il existe divers types de systèmes de stockage. Chacun présente ses spécificités en matière de puissance délivrée, de densité énergétique et de durée de vie.

Pour le stockage électrique stationnaire, les systèmes électrochimiques sont à ce jour l’option la plus prometteuse, notamment la technologie lithium-ion. Pour en assurer le déve-

loppement, il convient d’en garantir le bon fonctionnement ainsi que la durabilité.

Des systèmes de stockage à connecter et protéger

Les systèmes de stockage électrique par batteries sont soumis à des risques importants pouvant assurément être entraînés par des surtensions et des impacts de foudre. Parmi les méthodes pour assurer la sécurité des personnes et protéger les équipements sensibles, la liaison équipotentielle des objets métalliques empêche l’accumulation d’énergie électrique et réduit les dangers lorsqu’une personne entre en contact avec un ou plusieurs objets présentant un potentiel électrique différent. La mise à la terre est le moyen d’évacuer les tensions transitoires, qui peuvent être causées par les courts-circuits ou les impacts de la foudre.

Pour appréhender les normes liées à la protection foudre, il est impératif de se rapprocher d’experts de la discipline, car les installations deviennent de plus en plus complexes, avec parfois différents bâtiments reliés entre eux, différentes tensions au sein des réseaux, ainsi que la cohabitation sur un même site de réseaux en courants alternatif et continu, comme c’est le cas pour le

stockage par batteries. Ces dernières peuvent – lors d’un court-circuit –développer des courants extrêmement élevés, sous des tensions continues, elles aussi considérables, impliquant le déploiement de parafoudres adéquats pour garantir la continuité de service des équipements et installations. Parmi les solutions technologiques de raccordement électrique et de puissance, les fournisseurs et possesseurs de systèmes de stockage peuvent se tourner vers des conducteurs flexibles en cuivre étamé – dénués de cosse –associés à un isolant thermoplastique à haute résistance thermique et mécanique, à faible émission de fumées, sans halogène et retardateur de flammes. Ces conducteurs ont idéalement été conçus pour les connexions de rack de batteries, réduisant ainsi l’espace entre les batteries tout en évitant les dommageables points critiques, dits « points chauds », causés par le pliage des câbles.

Pour relever le défi de la décarbonisation et saisir les opportunités qui se présentent pour un monde chaque jour plus électrifié, assurer la fiabilité et la durabilité des solutions de stockage d’énergie s’avère crucial pour le développement des énergies renouvelables.

24 j3e 899 / FÉVRIER 2023 - www.filiere-3e.fr ANALYSE
© DR

Le développement rapide des ventes de véhicules électriques rend encore plus urgente la mise en place d’un réseau de bornes de recharge dense, mais aussi diversifié. À l’installation des bornes publiques en voirie ou dans les parkings publics doivent s’ajouter des infrastructures

de 100 000 bornes n’a pas été atteint, la progression est de 64 % en un an et une bonne dynamique semble impulsée. Pour Cécile Goubet, déléguée générale de l’Avere-France, c’est une augmentation liée la forte mobilisation de l’ensemble des acteurs de l’écosystème, y compris les pouvoirs publics. Cette dynamique doit être maintenue dans le temps l’objectif “100 fixé par le Gouvernement n’est qu’un jalon sur le chemin de la transformation massive des infrastructures de carburant. Pour accompagner ces changements, le programme CEE de financement de bornes de recharge Advenir, piloté par l’AvereFrance, est renforcé de 200 millions d’euros complémentaires jusqu’en 2025 afin de contribuer, aux côtés des dispositifs du plan France Relance, au maintien de la dynamique des déploiements. Du côté des bornes privatives, le décompte est plus difficile, y compris dans les entreprises qui n’ont aucune obligation installer ces bornes destinées au personnel et/ou aux véhicules électriques de société. À mi-2021, l’Avere-France estimait plus de 420 000 les points de charge installés dans les sociétés et chez les particuliers. Mais si la recharge à domicile est relativement simple pour les usagers habitant en maison indi-

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LES DOSSIERS DU MOIS VÉHICULE ÉLECTRIQUE QAI ONDULEURS PHOTOVOLTAÏQUES Des solutions pour un marché qui se développe et évolue rapidement 44 52 © Siemens 27 MARS 2022 www.filiere-3e.fr © APsystems j3e 892 LES DOSSIERS DU MOIS IRVE viduelle, l’installation reste encore plus complexe dans les copropriétés malgré les dispositions du droit la prise et de la loi LOM (loi d’orientation des mobilités). Des incitations et obligations pour les entreprises, collectivités locales et copropriétés Depuis la promulgation en décembre 2019 de la loi LOM, des obligations concernent les villes,
territoriales, mais aussi les entreprises pour réussir la transition écologique des mobilités et atteindre l’objectif de neutralité carbone des transports terrestres en 2050. D’après le décompte de l’Avere-France début 2022, la France comptait 53 667 points de charge ouverts au public au 31 décembre 2021, soit une moyenne de 80 points de charge pour 100 000 habitants. Si l’objectif
collectivités
au domicile, sur les lieux de travail, les centres commerciaux ou les hôtels. Les incitations et aides sont là pour accompagner ce déploiement et les initiatives se multiplient. L’offre des constructeurs de bornes est aussi de plus en plus diversifiée pour couvrir tous les besoins, jusqu’à la recharge ultrarapide. Accélérer et faciliter le déploiement des bornes de recharge à domicile et en entreprise Hager
Nom Prénom Société Activité Adresse Code postal Ville Tél. Fax Email Bulletin d’abonnement à retourner à l’adresse suivante : J3E - 3E MEDIAS - SERVICE ABONNEMENT - 17, RUE DE L’AMIRAL HAMELIN - 75016 PARIS CHÈQUE À L’ORDRE DE 3E MÉDIAS OU PAIEMENT EN LIGNE SUR : WWW.FILIERE-3E.FR/ABONNEMENT Pour tout renseignement, contactez Juliette : compta.3emedias@gmail.com
Abonnez-vous ! v 897 WWW.FILIERE-3E.FR ISSN 0758-3826 / OCTOBRE 2022 LA REVUE DE L’EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE ET ENVIRONNEMENTALE SMART BUILDING : L'ÂGE DE RAISON Dossier spécial IBS Paroles d'experts IoT Les objets connectés au service de la performance des bâtiments Lecourantpasseentrenousdepuis73ans LA REVUE DE L’EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE ET ENVIRONNEMENTALE L'ÉLECTRON, TALON D'ACHILLE DU DATACENTER Le courant passe entre nous depuis 73 ans Équipements Optimiser l’alimentation des datacenters DCIM Des outils logiciels au service de la performance Refroidissement Améliorer la gestion thermique des datacenters 899 WWW.FILIERE-3E.FR ISSN 0758-3826 / FÉVRIER 2023 LA REVUE DE L’EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE ET ENVIRONNEMENTALE BÂTIMENT: OBJECTIF COMPÉTITIVITÉ Le courant passe entre nous depuis 74 ans Smart Building Des digitalessolutions améliorerpour les etperformances le confort Smart RoomExpérience client et d’énergieéconomies à la clé Industrie L’IoT et les technologiesnouvelles pour l’Industrie 4.0
Le magazine de l’efficacité énergétique et environnementale des bâtiments tertiaires, industriels et collectifs
LES DOSSIERS DU MOIS SMART BUILDING SMART ROOM Expérience client et économies d’énergie à la clé 34 38 27 INDUSTRIE L’IoT et les nouvelles technologies pour l’Industrie 4.0 © ABB © ABB © AdobeStock 26 j3e 899 / FÉVRIER 2023 - www.filiere-3e.fr

Smart Building

Des solutions digitales pour améliorer les performances et le confort des bâtiments

Face aux défis environnementaux et aux contraintes réglementaires qui en découlent, face aux nouveaux besoins et attentes des propriétaires et des occupants, mais aussi confronté à la hausse des coûts des énergies, le marché du bâtiment peut trouver des solutions du côté de la digitalisation et de l’électrification de ces bâtiments. Ces solutions doivent rapidement se mettre en place pour tenir les objectifs fixés et répondre à ces évolutions dans des délais très courts.

Le Smart Building ou bâtiment intelligent intégrant des solutions de gestion énergétique, mais aussi de gestion du confort et de la sécurité de ses occupants, doit répondre à ces enjeux lors de la construction, mais surtout lors de la rénovation du parc existant.

Car comme le souligne Olivier Delepine, vice-président Buildings and Channels de Schneider Electric France, « 80 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales viennent de la production d’énergie, et le système est à ce jour foncièrement inefficace puisque 60 % de cette énergie est gaspillée. Parallèlement, 44 % des consommations d’énergie sont dues au bâtiment, où on passe 90 % de notre vie. L’immobilier est à la fois une des causes des urgences climatiques et énergétiques et une solution stratégique dans la lutte contre le réchauffement et le gaspillage. Il conviendra alors de rendre l’énergie plus verte, en électrifiant les usages, et de façonner un futur plus agile et efficace, en digitalisant le bâtiment ».

Cette digitalisation va permettre d’identifier les différentes sources de consommation pour agir sur ces postes, dont les trois plus importants, pour la plupart des bâtiments, sont le chauffage, la climatisation/ventilation et l’éclairage. D’autres postes moins importants peuvent s’ajouter : les ascenseurs, les systèmes de sécurité ou, de plus en plus dans les parkings, la recharge des véhicules électriques. Mais de nouvelles tendances et besoins dans les immeubles de bureaux ne doivent pas être négligés lors de la mise en place des solutions : l’occupation partielle avec le télétravail, le flex office ou

des exigences renforcées sur la qualité et le confort des espaces de travail. Ce que confirme Olivier Delepine : « On est passé de la notion d’occupant à celle d’usager du bâtiment. Mieux on saura adapter la manière dont on réduira la demande d’énergie en fonction des usages et mieux on pourra diminuer l’empreinte carbone du bâtiment sur le long terme. Il convient donc de rendre les technologies simples, lisibles, interopérables, faciles à comprendre, pour permettre aux usagers d’être des énergéticiens sans le savoir – à l’image de Monsieur Jourdain –, qui utilisent la flexibilité de leur bâtiment. Prenons l’exemple du siège de notre R&D à

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LES DOSSIERS DU MOIS
 IntenCity, siège de la direction de l’Innovation de Schneider Electric : un bâtiment décarboné à haute performance énergétique.
...
© Schneider Electric  Olivier Delepine Vice-Président Buildings & Channels de Schneider Electric. © Schneider Electric

LES DOSSIERS DU MOIS

Smart Building

Grenoble : l’immeuble IntenCity. Il consomme 37 kWh par m² par an, sans effort des collaborateurs et tout en préservant un confort incroyable. C’est 9 fois moins que la consommation moyenne des bâtiments tertiaires en Europe »

L’impact des nouvelles réglementations pour la réduction et le pilotage des consommations

Les nouvelles réglementations sont maintenant bien connues et obligent les acteurs de l’immobilier, publics et privés, à réduire progressivement leurs consommations et équiper leurs bâtiments de systèmes d’automatisation et de contrôle performants. Le dispositif décret tertiaire oblige les propriétaires de bâtiments de plus de 1 000 m2, neufs ou anciens, à réduire leur consommation d’énergie de 40 % en 2030 à partir des valeurs d’une année de référence ultérieure à 2010. Le second décret, dit décret BACS, impose d’équiper les bâtiments tertiaires d’un système de gestion technique (GTB) performant avant le 1er janvier 2025. Pour Nathalie Champeaux, directrice Marketing Digital Building de Schneider Electric, « ces nouveaux dispositifs législatifs poussent tous vers la même démarche de réduction de consommation qui peut être atteinte par la mise en place de technologies digitales. D’abord, installer des capteurs au plus près des consommations et des usages (et donc sur les équipements). Ensuite, un système de management d’énergie consolide et agrège les informations qui remontent pour identifier les lieux et modes d’utilisation de toutes les énergies (gaz, électricité, air comprimé…), les appareils les moins performants ou ceux qui fatiguent, les gisements d’efficacité énergétique… afin de prendre les bonnes décisions d’optimisation. Enfin, installer un système de pilotage, une gestion technique du bâtiment (ou GTB) qui va permettre d’agir à distance, au bon moment, au plus efficace, à la demande, tout en préservant le confort des utilisateurs ».

Ces nouvelles réglementations ont déjà un impact sur le marché, comme le constate Frank Mouchel, responsable Segment Tertiaire d’ABB France, « nous avons une forte demande d’informations sur les solutions à mettre en œuvre pour répondre à ces décrets. Le décret BACS, assez méconnu, devra être respecté à partir de 2024. Beaucoup de bâtiments vont donc devoir s’équiper pour s’y conformer, à savoir mettre en place des solutions d’automatisme et de supervision afin d’avoir une GTB de classe B. Cela induit de vérifier les productions de chaud et de froid, de s’assurer que le bâtiment est équipé d’éléments de régulation terminale (au plus proche des occupants) et de mettre en place une visualisation globale de suivi de l’état des installations (supervision).

ABB est fabricant de solutions de comptage, de logiciels d’analyse énergétique et d’automates pour

l’optimisation par des automatismes. Nous pouvons donc aider à avoir une vision de la consommation des bâtiments par l’installation de compteurs et du logiciel d’analyse énergétique. La mise en place de nos automates va permettre de réduire drastiquement la consommation énergétique et d’apporter du confort uniquement aux endroits réellement occupés (par exemple : l’abaissement automatique des consignes en période d’inoccupation, l’extinction de la lumière en cas de non-présence dans les bureaux…) ».

Les acteurs du bâtiment ne doivent plus seulement suivre les consommations d’énergie, mais ils doivent surveiller en continu l’efficacité énergétique de chacune des zones du bâtiment. Ainsi, pour Frédéric Wafflart, directeur du développement commercial d’Areal, « les consommations doivent être optimisées par rapport à l’activité et l’intensité d’usage pour atteindre, à terme, des indices de performance fixés par activité. Pour satisfaire ces objectifs, les solutions de GTB doivent désormais inclure une solution de supervision capable de traiter l’ensemble des paramètres du bâtiment en intégrant des fonctions dédiées à l’efficacité énergétique ».

La phase d’audit et de collecte des informations du bâtiment est importante La mesure des consommations d’énergie est à la base de l’application du décret tertiaire puisqu’elle va permettre de connaître les données de l’année de référence qui seront ensuite remontées dans la plateforme OPERAT gérée par l’Ademe. Ces mesures vont aussi permettre d’identifier et de quantifier celles sur lesquelles il faut agir pour réduire les consommations, moderniser ou remplacer les équipements les plus énergivores. Ces capteurs de mesure et actionneurs seront installés dans les tableaux électriques, dans les salles, bureaux et espaces communs pour récolter des données, mais aussi pour surveiller et contrôler des équipements (éclairage, CVC, ascenseurs, IRVE). Un audit peut aussi être une étape importante, audit énergétique et audit thermique. Cet audit va

28 j3e 899 / FÉVRIER 2023 - www.filiere-3e.fr
 Franck Mouchel Responsable du développement Smart Building d’ABB France.
© ABB © AREAL
 Franck Wafflart Directeur du Développement Commercial d’Areal.
... ©
Sauter Régulation
 Smart Actuator de Sauter qui assure la fonction de servomoteur, régulateur et intégration dans le Cloud pour les applications CVC.

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Smart Building

permettre de déterminer quelle GTB est adaptée pour le décret BACS et d’avoir une vision globale de l’état énergétique du bâtiment.

Comme le confirme Prudence Soto, directrice de Sauter Régulation SAS, « le nouveau contexte réglementaire (décret tertiaire, décret BACS, coup de pouce fiche CEE GTB, etc.) a “boosté” les audits des bâtiments existants et une montée en puissance de travaux de rénovation devrait suivre. Les solutions pour répondre à ces enjeux existent d’ores et déjà (GTB, suivi énergétique…), elles évolueront en intégrant des fonctions permettant de détecter très rapidement tout type d’anomalie “source de dépense énergétique”.

Les maîtres d’ouvrage qui ont des parcs immobiliers importants ont besoin d’outils permettant de centraliser toutes les données de leurs bâtiments ; des données qui soient accessibles depuis n’importe où, à tout moment et mettant en exergue les actions de corrections nécessaires pour éviter toute dépense énergétique.

Le plan de sobriété du gouvernement a provoqué de nombreuses adaptations des paramètres de confort dans les bâtiments avec des économies non négligeables, il est donc important de pouvoir mettre à disposition de l’occupant des télécommandes permettant d’agir sur ces paramètres tout en respectant le plan de sobriété ».

Pour aider les propriétaires et exploitants de bâtiments tertiaires à répondre aux enjeux sociétaux, réglementaires et économiques, la société lyonnaise

Lowit a développé une solution SaaS pour la stratégie énergétique des bâtiments avec 4 étapes clés :

• Identifier, localiser et comprendre le patrimoine

• Créer le jumeau numérique du bâtiment qui reproduit le comportement énergétique

• Produire des recommandations chiffrées, comparer des scénarios et décider des actions

• Suivre dans le temps la réalisation des actions retenues et mettre à jour les scénarios existants

Le jumeau numérique, et la visualisation de tous les paramètres du parc, fait gagner aux décideurs et responsables de travaux du temps et de l’argent : rapidité et optimisation des coûts d’investissement. Le logiciel SaaS Lowit est une innovation Deeptech et Greentech soutenue et financée par l’Ademe et Bpifrance.

Thomas Lagier, DG de Lowit, donne l’exemple de la ville de Roubaix. « Pour ses 400 bâtiments, dont 144 bâtiments concernés par le décret tertiaire, Lowit a travaillé avec les équipes de la ville de Roubaix pour optimiser les scénarios de transition énergétique visant à atteindre l’objectif 2030, en tenant compte des contraintes et des objectifs de la ville. Résultat : Roubaix a pu passer d’une enveloppe prévisionnelle de 16,2 M€ à 8,2 M€, soit diviser par deux les montants d’investissements nécessaires pour atteindre les objectifs du décret tertiaire. »

Des solutions de GTB plus performantes pour répondre au décret BACS

Le décret BACS (Building Automation & Control System) impose donc l’installation d’un système d’automatisation et de contrôle du bâtiment : régulation ou GTB de classe A « à fort ...

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 Prudence Soto Directrice de Sauter Régulation SAS.
 Synthèse des consommations d’un bâtiment. © Lowit
© Sauter Régulation

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rendement » ou B « avancée » (selon la norme NF EN 52120-1 : 2022). Le potentiel d’économies est important, mais un BACS offre d’autres services que celui du pilotage énergétique du bâtiment. Cela va aller de la gestion et l’optimisation des espaces, de leur occupation, de leur confort jusqu’à la sécurisation des locaux. Franck Mouchel cite l’exemple des salles de réunion : « Concernant l’usage des salles de réunion, le fait d’avoir instrumenté avec nos multicapteurs Aïron permet aux applications de réservation de savoir si les salles sont occupées. En cas de non-présence après un certain temps, la salle peut être libérée, ce qui permet d’optimiser son utilisation. Nos solutions de gestion du confort Aïron peuvent être configurées avec notre outil de cloisonnement NLFacilities afin de pouvoir s’adapter au mieux à l’usage des espaces. Avec nos solutions de confort

Aïron, l’utilisateur n’a pas à se soucier de piloter son environnement, tout est presque automatique. S’il le veut, il a une application smartphone MyAïron disponible pour déroger aux automatismes. Par ailleurs, la supervision et le contrôle automatique des éclairages de sécurité Kaufel permettent de s’assurer du bon fonctionnement de ces blocs afin qu’ils soient tous fonctionnels en cas d’urgence. »

La gestion technique du bâtiment est un outil puissant pour les bâtiments tertiaires, notamment lorsqu’il s’agit de faire des économies d’énergie et de gérer un ou plusieurs sites (maintenance, entretien…). Cependant, la GTB dans sa forme classique implique une installation lourde, des travaux et des coûts importants. C’est pourquoi les bâtiments tertiaires existants émettent généralement des réserves sur l’installation et le retour sur investissement d’une GTB.

Fort de ce constat, Smart & Connective se propose de simplifier l’accès à la GTB, afin de démocratiser les économies d’énergie pour tous les bâtiments tertiaires existants en proposant une GTB Light.

« Grâce à un maillage de petits automates, la GTB Smart & Connective connecte des IoT (capteurs et actionneurs) qui permettent de gérer pièce par pièce la température, la ventilation, l’éclairage…, en somme, tous les organes énergivores du bâtiment. Ainsi optimisés, ils fonctionnent idéalement pour respecter le confort des occupants tout en faisant des économies d’énergie significatives (jusqu’à

30 j3e 899 / FÉVRIER 2023 - www.filiere-3e.fr
 Scénarios pour un bâtiment après analyse et mesures.  Contrôleur de gestion d’espace interopérable E-Aïron d’ABB.
... © Lowit © ABB

35 %). Avec son installation en 30 minutes par pièce et sans travaux, la GTB Smart & Connective permet aux bâtiments tertiaires existants et occupés de s’équiper sans contraintes.

Faire des économies d’énergie, simplifier la gestion de votre bâtiment, optimiser le travail de vos équipes… La GTB Light Smart & Connective permet de gérer un ou plusieurs bâtiments depuis un portail en ligne user friendly et des applications dédiées.

Il n’a jamais été aussi simple de créer des scénarios sur mesure : couper la climatisation quand la pièce est vide, éteindre la lumière à partir de 21 h, être alerté en cas de consommation irrégulière ou limiter les températures de consigne en fonction des températures extérieures.

La GTB Light Smart & Connective est une GTB de classe A ou B éligible à la fiche CEE BAT-TH-116 qui permet de se conformer au décret BACS, tout en réalisant jusqu’à 35 % d’économies d’énergie. »

La rénovation d’une GTB peut être importante. Distech Controls fournit ainsi les équipements de GTB pour la rénovation du Technocentre de Renault, le plus gros site de recherche & développement en Europe, situé à Guyancourt (78). Le site est considéré comme une ville autosuffisante de 150 hectares, avec ses propres bâtiments de production d’énergie. Ce site de 410 000 m2 réparti en 15 bâtiments est le lieu où sont conçues les futures voitures du groupe Renault ; il emploie près de 11 000 personnes.

« De par sa taille, le Technocentre représente un projet colossal. Tout au long du projet, que ce soit en amont, en phase d’implantation ou de maintenance, il faut prendre en compte tous ses aspects », précise Justin Passaquet, direc-

teur régional des Ventes chez Distech Controls. Ce projet d’ampleur a demandé une phase importante de préparation de la part de tous les acteurs. Les premiers changements majeurs reposent sur la transformation des outils existants et des modes de pensée pour remplir les critères relatifs au lot Smart.

« La mise en place d’une GTB dans la rénovation est complexe. Il faut prendre en considération et analyser l’installation actuelle pour apporter une réponse précise afin d’éviter, par exemple, des doublons de capteurs. C’est un réel challenge pour tous les acteurs de ce projet », précise Justin Passaquet. Distech Controls va continuer d’installer près de 4 000 contrôleurs ECLYPSE™ BACnet/IP sur une durée de 4 ans de travaux, qui ont débuté fin 2019. Au-delà du respect des nouvelles mesures publiques pour réduire les consommations d’énergie des bâtiments, cette solution permet d’atteindre plusieurs objectifs fonda- ...

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LES DOSSIERS DU MOIS Smart Building
© Smart & Connective  Architecture de la solution Smart & Connective pour un Smart Building.  Automate de Smart & Connective permettant de communiquer en utilisant les protocoles industriels du Smart Building. © Smart & Connective

LES DOSSIERS DU MOIS

Smart Building

mentaux, notamment l’amélioration du confort des occupants et une connectivité largement améliorée. Tout cela en fournissant une solution ouverte, évolutive et pérenne pour répondre aux enjeux d’aujourd’hui et de demain. Sans oublier les critères élevés de sécurité et de cybersécurité qu’impose un tel centre de recherche.

Des solutions logicielles pour le suivi de la performance énergétique des bâtiments Areal a développé sa solution de supervision Topkapi qui traite en temps réel toutes les données du bâtiment et de son environnement pour les transformer en informations utiles et présen-

ter des interfaces adaptées aux responsabilités de chaque acteur du bâtiment. Comme l’explique Frédéric Wafflart, d’Areal, « le module Dataviz de Topkapi associé à un moteur de calcul temps réel permet de produire des indicateurs dédiés et de les représenter graphiquement pour faciliter leur exploitation par chaque acteur. Ainsi, le propriétaire dispose de tableaux de bord qui mettent en évidence les évolutions énergétiques les plus rentables et aident à construire une stratégie d’investissement dont les gains financeront les évolutions futures. L’exploitant, quant à lui, profite d’une surveillance automatique d’indicateurs préventifs pour limiter les dérives de consommation et optimiser ses opérations d’exploitation et de maintenance. Par ailleurs, Topkapi permet aux usagers d’avoir la main sur les paramètres de leur environnement, mais aussi de prendre conscience de l’impact de leurs usages sur les consommations de leur espace. L’occupant peut ainsi offrir à ses usagers un confort accru tout en les responsabilisant sur leur empreinte carbone. Un de nos clients dont la GTB était vieillissante s’est équipé de la version 6.2 de Topkapi et de son module Dataviz pour construire sa stratégie de rénovation énergétique. Il a commencé par un bâtiment contenant 8 espaces de bureaux en open space. Les indicateurs de performance énergétique ont tout d’abord été calculés dans Topkapi à partir des objets connectés nouvellement installés. Les consommations ciblées étaient celles liées au matériel informatique, au chauffage et à l’éclairage. L’utilisation des tableaux de bord Dataviz a grandement simplifié les analyses. Les pistes d’amélioration ont été mises en évidence et qualifiées en fonction de leur retour sur investissement potentiel. Une piste de rénovation a été testée sur un des 8 espaces et une saison de chauffe. Au

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 Module Dataviz d’Areal : analyse des données du bâtiment.
© AREAL
 Technocentre Renault Guyancourt.
...
© Distech Controls

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Smart Building

final, les tableaux de bord ont permis de calculer les gains réalisés, de les mettre à l’échelle des 7 autres espaces et ainsi, de choisir les espaces à rénover en priorité ».

Sauter Régulation met l’accent cette année sur de nouveaux services numériques, les Digital Services, pour une exploitation rentable, durable et le maintien de la valeur des biens immobiliers.

« La solution Remote Management assure la gestion à distance avec un accès sécurisé aux installations et applications décentralisées, avec une connexion au réseau totalement transparente et sécurisée, explique Prudence Soto. Par ailleurs, la solution Performance Management aide à créer du confort pour gagner en efficacité, pour diffuser la bonne quantité d’énergie au bon endroit et au bon moment. Pour le gestionnaire immobilier, les facteurs suivants sont décisifs s’il veut remplir les critères ESG :

- réduction de l’empreinte carbone ;

- augmentation du Well-Being Score ;

- amélioration de la gestion des risques.

Sauter Performance Management est une base importante pour répondre aux critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance) en matière de durabilité des biens immobiliers. Il permet, dans un premier temps, de réduire les coûts énergétiques et d’exploitation et, dans un deuxième temps, d’améliorer la qualité du service en réduisant les temps de réaction lors du dépannage et en évitant les arrêts non planifiés. Enfin, l’optimisation du confort profite aussi bien aux utilisateurs qu’aux investisseurs, dont les biens immobiliers gagnent en attractivité et en valeur. Le système peut déclencher automatiquement des mesures ou envoyer des recommandations d’action par e-mail aux experts. »

Schneider Electric a développé EcoStruxure Building, une architecture IoT ouverte « plug and play » qui offre une innovation à tous les niveaux : produits connectés, outils de contrôle, applications, outils d’analyse et services. « EcoStruxure Building fournit des solutions complètes dans les six domaines d’expertise – Power, IT, Building, Machine, Plant, Grid – et répond aux quatre marchés finaux : bâtiment, datacenter, industrie et infrastructure. Le logiciel de gestion des bâtiments dernière génération – Ecostruxure Building Operation V3.0 – est le cœur d’EcoStruxure Building. Il facilite l’échange et l’analyse de données provenant de systèmes Schneider Electric et de systèmes tiers pour la gestion de l’énergie, de l’éclairage, de la CVC, la sûreté et la gestion des espaces de travail. Notre logiciel s’interface facilement avec tous nos systèmes Schneider Electric ainsi qu’avec d’autres systèmes du bâtiment. Il permet aux utilisateurs

d’exploiter et de créer des applications innovantes. Grâce à sa couche logicielle ouverte et sécurisée, EcoStruxure Building Operation permet l’agrégation de systèmes tiers pour créer des solutions innovantes et personnalisées. La plateforme EcoStruxure supporte en standard les protocoles ouverts LON, BACnet, Modbus et ZigBee. Elle inclut les certifications BACnet Testing Laboratories (BTL) pour la gamme de serveurs et de contrôleurs SmartX IP, ainsi que le logiciel EBO. Les bâtiments sont prêts pour les besoins futurs, en intégrant des produits connectés via les protocoles standard du bâtiment.

EcoStruxure Building Advisor fournit une interface de données ouverte qui vous permet de diminuer vos coûts d’exploitation CVC grâce à des outils d’analyse et de reporting. Cette solution permet de diagnostiquer de manière proactive et de donner l’accès aux informations disponibles pour améliorer le confort des occupants et abaisser les coûts d’énergie et de maintenance jusqu’à 30 %. Quel que soit le domaine d’activité aujourd’hui, l’IoT est une formidable opportunité pour développer de nouveaux services et usages. Si l’on prend l’exemple du bâtiment, nous sommes aujourd’hui dans une activité dans laquelle s’opèrent de profondes transformations. Le bâtiment n’est plus un bloc monolithique qui ne se caractériserait que par sa surface, sa hauteur et son emplacement, il devient un élément essentiel d’un quartier ou d’une ville qui va interagir avec les autres et pour lequel la question de l’usage et des services disponibles devient primordiale », conclut Olivier Delepine. 

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 La solution Digital Services Performance Management de Sauter. © Sauter Régulation

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Smart Room

Expérience client et économies d’énergie à la clé

Le système de contrôle de chambre d’hôtel est désormais au cœur des dispositifs hôteliers pour assurer en priorité le confort du client, avec un accès simple aux services de l’hôtel et, bien sûr, pour optimiser l’empreinte énergétique du bâtiment. Les offres et solutions se peaufinent pour répondre à ces différents enjeux en intégrant numérique, objets connectés, et interface avec les systèmes de réservation traditionnels.

du client et d’optimiser les tâches quotidiennes du personnel, sans avoir à déranger la clientèle ». Parmi les solutions développées par ABB, citons le système de multi-commandes ABB RoomTouch®, conçu pour aider les utilisateurs à contrôler chaque élément des pièces à partir d’un écran tactile.

Rendre un hôtel efficace passe par la Smart Room « Un hôtel consomme environ deux fois et demie plus qu’un bâtiment tertiaire, l’enjeu d’efficacité est donc de taille, et les Smart Room représente près de 60 % de la consommation totale », introduit Alexandre Laidet, responsable du marché hôtelier Europe pour Schneider Electric.

Au-delà, donc, du leitmotiv prioritaire « un maximum de confort et de contrôle pour le client de la Smart Room », la maîtrise des coûts opérationnels, l’amélioration de l’efficacité de la maintenance et la mise sous contrôle des consommations de ressources, l’énergie, mais aussi l’eau, sont les essentiels des gestionnaires hôteliers.

Smart Room, la partie « clé » du Smart Hôtel

Pour Yann Plévin, Product Marketing Specialist au sein d’ABB France, « la notion de Smart Room peut se traduire par une gestion intelligente de la pièce, tant sur l’aspect fonctionnel, avec des commandes qui doivent être intuitives et rapides pour l’occupant, que sur le confort thermique et acoustique qui doivent être maximum. Il faut ajouter que la connectivité de la chambre doit être au service de l’utilisateur, mais également du personnel de l’hôtel. Cette connectivité permet notamment de répondre rapidement aux besoins

« Toutes les catégories d’établissements se modernisent, et tous ont la nécessité d’améliorer la rentabilité, et donc de suivre et optimiser en continu la performance globale de l’hôtel. La GTB, couplée à une solution de gestion de chambre automatisée (GRMS), permet d’obtenir des gains de 20 à 30 % sur les énergies consommées, explique l’expert de Schneider Electric. En rénovation, certains agissent par étape, le plus souvent avec des solutions sans fil et des réseaux IoT pour faciliter l’installation, et qui s’adapteront en fonction des exigences de l’établissement. »

Les contrôleurs de type CRS hôtel ou Smart thermostat SE8000, installés dans chaque chambre, communiquent avec la plateforme EcoStruxure Guest Room Expert pour donner une visibilité

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 ABB RoomTouch® pour le contrôle intelligent des pièces. © ABB

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Smart Room

et un contrôle global et centralisé des chambres.

« L’opérateur de l’hôtel peut avoir ainsi une vision complète du ou des bâtiments dans leur globalité de services, mais aussi des chambres et, suivant son profil, des équipements techniques. » Par exemple, les évolutions du niveau de confort de l’établissement peuvent être suivies en temps réel, ainsi que l’utilisation des espaces, avec des alarmes en cas de dysfonctionnement pour apporter de la réactivité et ne pas altérer le confort.

Des tableaux de bord personnalisés donnent ainsi à chaque partie prenante les points de vue qui lui sont utiles, regroupant des informations issues des contrôleurs de chambre, de la GTB et des systèmes de gestion type PMS.

Smart Room, un confort « cinq étoiles » et adaptable à chaque client

La première priorité, souligne Yann Plévin, « c’est le confort local du client dans sa chambre ; un confort qui est aussi personnalisé et étendu au-delà de la chambre en fonction du profil et des habitudes du client, car les hôtels souhaitent se démarquer par des scénarios d’accueil proposés à leurs clients, et obtenir un effet « whaou ». Ils demandent ainsi à lancer des scénarios contextuels en fonction du moment de la journée en lien avec le confort d’éclairage, de l’ambiance sonore et des musiques à diffuser ».

Gérer le confort, oui, mais de façon simple et intuitive, insiste Distech Controls qui propose également une suite de solutions dédiée au secteur hôtelier. Pour faire en sorte que les clients se sentent vite chez eux, et maîtrisent leur confort de leur arrivée à leur départ, grâce à la simplicité des interactions avec leur environnement.

L’interface utilisateur à écran tactile permet aux clients de gérer eux-mêmes les paramètres de confort de leur chambre, et chaque fonctionnalité

peut être reflétée sur l’application mobile my PERSONIFY et être facilement connectée au téléphone d’un client par Bluetooth®.

Par ailleurs, il est possible, sur la base de l’interface web de conception et de visualisation graphique de Distech Controls™ ENVYSION, de procurer aux propriétaires d’hôtel et gestionnaires d’établissement un suivi global, avec par exemple l’affichage d’indicateurs de tendance, l’utilisation de l’espace, les alarmes, la maintenance et la consommation d’énergie.

Alexandre Laidet, de Schneider Electric, ajoute que « l’hôtel est un lieu de vie, et non pas uniquement un lieu de nuit ». En intégrant les services de l’hôtel, les clients peuvent facilement utiliser leur smartphone pour déverrouiller leur porte, régler la température de leur chambre, mais aussi vérifier les temps d’attente au restaurant, à l’espace coworking, voire trouver leur chemin vers un lieu particulier, par exemple la salle de sport, le spa ou les boutiques. On va donc adresser tout type d’hôtel, éco/médium/

L’usage des énergies renouvelables se développe avec les projets tant en neuf qu’en rénovation. Antoine Laidet, de Schneider, souligne que « ce type de projets reste cependant dépendant des localisations, car en ville par exemple, c’est souvent plus complexe. Dans les îles et pour les DOMTOM, l’autoconsommation, le couplage à un microgrid font sens. Enfin, typiquement,

l’autoconsommation couplée à des systèmes de production d’ECS ou d’eau glacée à base de PAC est une solution viable pour contrer au maximum les augmentations de l’énergie tout en maintenant ou améliorant le confort », poursuit l’expert de Schneider.

Pour Pascal Tigreat, de Wago, « le volet ECS est un vrai sujet, car c’est une part importante des dépenses

énergétiques de l’hôtel. C’est aussi un point clé, car, par ailleurs, il y a des contraintes sanitaires et réglementaires qui ne permettent pas de générer simplement toutes les économies que l’on pourrait escompter ». Les systèmes en place sont aussi souvent rudimentaires, mais sans les remplacer, il est possible de générer des économies. Par exemple, pour l’hôtel MK2 Nation, les automates

Wago ont été installés sur le système de récupération de chaleur des eaux grises. Ou encore, le déploiement en cours d’un grand nombre d’automates CC100 pour, justement, améliorer et optimiser à distance la gestion de la boucle d’eau chaude sanitaire, au travers du Wago Cloud. « Et le projet s’étend également sur les centrales de traitement d’air », ajoute-t-il.

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 Exemple de suivi CVC sur un hôtel. © Schneider Electric
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EnR et empreinte carbone, quelles prises en compte dans les projets ?

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Smart Room

Smart Room : du bon usage des protocoles ouverts

L’usage de protocoles ouverts et standard, ainsi que d’API proposés en standard sont des clés essentielles pour relier les différents systèmes de la Smart Room et du Smart Hôtel.

Pour illustrer, Pascal Tigreat, responsable du département Automation chez Wago, cite l’exemple de l’hôtel Hilton au sein du bâtiment The Squaire, où la partie énergétique est gérée de façon optimale par les automates Wago avec un algorithme prédictif sur les systèmes de production de chaud et de froid.

« La gestion de la chambre repose sur le bus KNX pour tous les appareillages qui y sont inclus, et le reste de l’architecture technique s’appuie sur les protocoles ModBus TCP et M bus, notamment pour la gestion des actionneurs et vannes. »

luxe, en neuf comme en rénovation, avec des solutions plus ou moins étoffées et qui seront adaptées aux besoins de chacun et à l’identité de l’hôtel.

« Pour la partie éclairage, la gestion de l’éclairage intelligent est le plus souvent réalisée avec le protocole DALI, à l’exemple de l’hôtel de l’Abbaye de Fontevraud », ajoute l’expert de Wago.

optimiser les dépenses énergétiques

L’exemple de la rénovation de cet hôtel est illustratif des possibilités de confort et de régulation par pièce qui peuvent être mises en place de façon simple.

« Le Roy d’Aragon », situé en Corse, est composé de 38 chambres et d’un café-bar. Dans ce contexte, le dispositif Aidoo Pro d’Airzone a permis de donner une nouvelle vie aux unités existantes, avec, ici, 40 unités à détente directe Daikin pilotées de façon indépendante par 40 contrôleurs, permettant ainsi une gestion par chambre avec un confort

maximal, tout en améliorant significativement l’efficacité énergétique. Le système permet un contrôle pièce par pièce, mais il est aussi possible d’avoir une vue d’ensemble de l’hôtel ou même des différents hôtels pour les mainteneurs, et d’effectuer des configurations avancées pour, par exemple, assurer l’arrêt automatique dès qu’une fenêtre est ouverte, éteindre ou réduire le chauffage des pièces inoccupées, programmer le chaud comme le froid à la température souhaitée. De façon générale, les solutions Airzone permettent

de piloter, depuis le même thermostat, aussi bien le vecteur rayonnant tel un

plancher chauffant, que le vecteur aéraulique avec une climatisation gainable.

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L’hôtel du Roy d’Aragon : maîtriser le confort de chaque chambre et
 Smart Room avec gestion par contrôleur Aidoo Pro Airzone.
©
 Schéma contrôleur Aidoo Pro et application Airzone Cloud.
Airzone
 Exemple de solutions d’interfaces graphiques.
©
© Distech Controls
Airzone

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Smart Room

« Pour les chambres d’hôtel, plusieurs solutions sont possibles, et reposent assez souvent sur un protocole bus KNX ou LON, avec d’éventuelles passerelles vers d’autres réseaux. L’intelligence de la Smart Room réside dans les caractéristiques de chaque capteur connecté sur le réseau de la chambre », développe Benoît Henneton, responsable marketing et communication de BEG France. Par exemple, ce peut être un capteur de présence mural à double bouton-poussoir permettant l’ajout de commandes manuelles telles que l’enclenchement de volets roulants ou/et l’allumage de l’éclairage principal et possédant un mode veilleuse.

« Ou encore un autre capteur mural de mesure de la QAI (qualité de l’air intérieur, ndlr), avec éventuellement un contrôleur de température pour la climatisation et le chauffage », complète-t-il.

Autre exemple de produit de la gamme BEG utilisé dans les chambres, avec un capteur de présence pour intégration dans la salle de bain, offrant les possibilités sur le bus KNX d’une sortie éclairage variable ou commutable, une sortie esclave et 3 sorties CVC indépendantes. Enfin, Benoît Henneton souligne que tous les capteurs échangent selon la nouvelle norme KNX Secure et possèdent leur clé SDSK (Factory Default Setup KEY).

La nécessaire communication avec les systèmes existants

« Le point de départ, c’est le tableau connecté de la chambre, qui est un peu comme le centre névralgique de la Smart Room », explique Yann Plévin, d’ABB. Ce tableau fait le lien, d’une part entre la gestion centralisée de l’hôtel ou PMS qui inclut le process de réservation de chambre, et d’autre part, avec le contrôle d’accès et les équipements domotiques de confort et notamment la CVC, l’éclairage et la gestion des occultants situés dans la chambre, le multimédia en lien avec l’IP TV, et enfin, le pilotage par un objet smart qui peut être soit le smartphone, une tablette, soit une télécommande évoluée.

« Les données échangées avec le système PMS de l’hôtel sont le plus souvent celles qui permettent de faire le lien entre la présence théorique du client (check in/out) et la présence physique du client dans sa chambre. » Cela permet de jouer très simplement sur les niveaux de régime CVC de chaque chambre (réduit, stand-by, confort). Et par ailleurs, cela permet de ne pas gêner le client pour effectuer le ménage des chambres et d’optimiser les tournées des équipes et le temps consacré au ménage en scannant les chambres inoccupées.

« Pour exemple de communication, il est possible de citer la réalisation avec l’interface NETx Automation de BEG d’un lien avec le système Fidelio/Opera qui traite la gestion des recettes, des chambres et réservations », illustre Benoît Henneton, de BEG France.

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Jean-François Moreau  Nouvelles armoires de distribution System pro E® energy d’ABB. © Wago © Wago  Exemple de gestion de l’éclairage tête de lit.  Schéma de gestion de l’éclairage d’une Smart Room.  Capteur de présence pour salle de bain et éclairage.  Capteur de présence mural avec bouton-poussoir et veilleuse. © BEG © BEG
© ABB

L’IoT et les nouvelles technologies pour l’Industrie 4.0

Les processus industriels de l’Industrie 4.0 reposent sur l’acquisition de données et d’informations et leur traitement en temps réel et en toute sécurité. Les capteurs IoT sont indispensables pour cette Industrie 4.0, ils communiquent entre eux par Ethernet ou dans le Cloud et traiter ou transformer des données en informations. Des informations dont la transmission devient une technologie clé. Les capteurs se retrouvent associés aux robots et cobots dont l’adoption est croissante dans tous les secteurs de l’industrie.

effet de serre, alors que l’industrie représente le secteur le plus consommateur d’électricité, de gaz et de charbon (42 % de la demande d’électricité mondiale). La transformation numérique des méthodes de travail doit avoir un impact positif et mesurable pour les enjeux environnementaux de ces usines.

Les données sont au centre de tous les processus numériques de l’Industrie 4.0. Elles doivent être collectées et traitées, être disponibles pour être utilisées au bon endroit par une mise en réseau de tous les appareils intelligents (capteurs, instruments de mesure, connecteurs…) dans le cadre d’un IIoT (Industrial Internet of Things). Cette technologie va permettre de mieux gérer l’automatisation des chaînes de production, leur utilisation, la maîtrise de leurs consommations énergétiques, la sécurité de fonctionnement et la gestion des process.

La question environnementale devient aussi prépondérante dans cette industrie 4.0 pour respecter la feuille de la Stratégie nationale bas carbone (SNBC) et la réduction des émissions de gaz à

Pour atteindre ces objectifs, le « Rapport sur l’efficacité énergétique », réalisé à la demande du Mouvement pour l’efficacité énergétique (auquel participent des institutions internationales et des entreprises), préconise 10 actions que les acteurs industriels peuvent mettre en place pour améliorer leur efficacité énergétique. Une de ces recommandations est : « Accélérer la transition vers un modèle d’Industrie 4.0 et renforcer la digitalisation par le biais de capteurs de surveillance numérique de l’énergie en temps réel et de l’utilisation de solutions d’automatisation des bâtiments, permettant de contrôler et piloter efficacement les systèmes d’alimentation, l’éclairage, le chauffage, la ventilation et la climatisation. »

Des capteurs intelligents pour réaliser

cette transition

Les capteurs sont le premier maillon de cette Industrie 4.0. Les données de ces capteurs intelligents vont permettre d’avoir une production dynamique, flexible et transparente, d’améliorer l’efficacité énergétique des machines, process et bâtiments, d’améliorer la maintenance des équipements. Ces capteurs vont aussi de plus en plus s’intégrer dans les chaînes robotisées ou les systèmes mobiles autonomes. Michaël Maret, directeur commercial d’Adeunis,

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 L’automatisation des usines 4.0 associe capteurs IoT, numérisation, robots et automatismes. © ABB

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Industrie

Ces données de terrain collectées seront ensuite traitées puis mises à disposition de différents utilisateurs pour une analyse approfondie. La valeur ajoutée résultant de la mise en réseau de différents équipements dans un site de production va permettre une efficacité énergétique accrue, un déploiement plus efficace des techniciens de service grâce à la maintenance à distance ou préventive, un pilotage optimisé des lignes de production pour s’adapter rapidement à l’évolution de la demande des clients, une amélioration de la logistique et des approvisionnements.

société spécialiste des solutions et capteurs connectés IoT pour le Smart Building, la Smart City et la Smart Industry, confirme que « l’actualité récente d’augmentation rapide et soudaine des coûts de l’énergie a mis un accent particulier sur notre capteur IoT Modbus, particulièrement prisé des industriels pour mettre en place un suivi de leur sous-comptage énergétique. Chez nos clients industriels, cette augmentation a de très fortes répercussions, car le budget électricité/énergie représente une part très importante des charges d’exploitation de leurs sites de production.

Un exemple de client récent illustre bien cette actualité, ce client dispose d’un site de production dans l’industrie agroalimentaire et a souhaité isoler les consommations des différents équipements de son site, tels que des groupes frigorifiques ou encore des compresseurs, afin d’analyser précisément les consommations de chaque équipement et de détecter les plus énergivores, pour optimiser les coûts. Une fois tous les équipements monitorés, ils pourront ainsi, grâce à la fonction alerte du capteur, détecter rapidement une forte augmentation des consommations sur un équipement et prendre les mesures correctives nécessaires. L’analyse comparative des consommations de chaque équipement leur permettra de détecter les plus énergivores. Et l’analyse dans la durée de suivre l’évolution de ces consommations et l’impact des actions prises pour les réduire. Ils ont également choisi d’équiper leurs zones de production et de stockage de capteurs d’ambiance : le COMFORT, relevant la température et l’humidité, afin de réguler au mieux l’utilisation des équipements de chauffage dans ces zones ».

Mais ces nouvelles technologies vont aussi être intégrées au processus de production, au développement des produits, à la maintenance des équipements, à la sécurité des salariés. De nombreux capteurs vont collecter un grand nombre de données, quelquefois sur des sites multiples.

Quelles étapes pour la mise en œuvre de cette numérisation ?

La numérisation et la mise en réseau des équipements vont nécessiter pour l’entreprise des choix techniques.

Quentin Orhan, chef de produit Automation de Wago France, donne « les différentes étapes et les choix technologiques pour une entreprise :

- Considérer l’existant. On peut imaginer la numérisation d’une machine ou d’un système existant par l’ajout d’équipements qui font la passerelle entre des protocoles traditionnels “OT” et vers les protocoles IT (OPC UA, MQTT…). Ainsi, on ne réinvente pas le système dans son ensemble.

- Identifier des protocoles et des solutions ouvertes et flexibles, éviter les solutions propriétaires ! Côté IT et notamment connectivité Cloud, le choix du MQTT semble naturel : protocole léger, sécurisé, très largement supporté par de nombreux logiciels.

Côté OT, l’OPC UA semble un choix idéal comme protocole d’échange central du système, mais

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 Quentin Orhan Chef de Produits Automation de Wago France.  I/O System Field de Wago. © WAGO  Compteur de gaz en zone ATEX avec capteur IoT d’Adeunis.
© WAGO ...
© Adeunis

AVIS D’EXPERT

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certaines contraintes notamment autour de la réactivité du système peuvent nous orienter vers des protocoles industriels temps réel : PROFINET, EtherNet/IP ou EtherCAT. L’offre Wago rassemble ce vaste choix de protocoles.

- Identifier les coûts cachés : formation, support technique, licences logiciels, mises à jour logicielles. Pour son outil d’ingénierie, Wago s’appuie sur CODESYS 3.5 qui est un logiciel multiconstructeur, une référence dans le domaine de l’automatisme. C’est l’éditeur idéal pour les langages standardisés de la norme IEC 61131-3 : ST, LD, CFC… Il intègre également de nombreux configurateurs pour les protocoles terrain. Cet éditeur est gratuit tout comme ses mises à jour. Par ailleurs, notre hotline est accessible sans frais quel que soit le niveau de difficulté technique.

- Évaluer si l’application s’oriente plutôt vers le Cloud computing ou l’Edge computing, en fonction du volume de données à traiter, de la réactivité attendue, de la nécessité de maintenance, etc.

- Planifier le déploiement d’équipements dans un contexte de cybersécurité (guide de recommandation ANSSI, défense en profondeur). »

Des solutions matérielles et logicielles pour profiter des atouts de la numérisation

La mise en œuvre de cette Industrie 4.0 va donc englober des capteurs, des matériels et machines, des logiciels et des technologies de l’information pour arriver à une interopérabilité entre les acteurs de l’OT et de l’IT de manière sécurisée depuis l’équipement jusqu’au Cloud.

Willy Mulot, chef de produit Automatisme et Réseau chez Phoenix Contact, présente ses solutions : « Passer à l’usine intelligente en toute sécurité, simplicité et sérénité, c’est possible avec les solutions Phoenix Contact. La modernisation des machines sans renouveler le parc existant peut se faire avec nos automates AXC F 1152, AXC F 2152 et AXC F 3152 couplés à la technologie PLCnext. Nos automates sont spécialement conçus pour le milieu industriel du fait de leur robustesse et de leur compatibilité électromagnétique. Mais surtout, ils allient sécurité (ils ont reçu la certification de la norme CEI 62443-4-1 ML 3 Full Process Profile en combinaison avec la norme CEI 624434-2), flexibilité (une prise en charge de nombreux protocoles : http, https, SFTP, OPC UA, SNTP, SNMP, SMTP, SQL, MySQL, DCP…) et perfor-

« L’industrie 4.0 permet de moderniser les machines et d’avoir les informations “récoltées” du terrain pour les analyser et les utiliser 24/24 h et de n’importe où. Des données significatives et faciles à lire pour chaque métier. »

La situation environnementale nous amène à changer la manière de produire et de gérer les process de fabrication afin de consommer moins d’énergie ou de matières premières et d’émettre moins de gaz à effet de serre.

En parallèle, on dispose de nombreuses données « terrain » mais elles ne sont pas traitées, pas lisibles et donc difficilement utilisables. Ce qui peut par exemple amener à des ralentissements ou des arrêts de production.

Face à cela, l’Industrie 4.0

permet de moderniser les machines et d’avoir les informations « récoltées » du terrain pour les analyser et les utiliser 24/24 h et de n’importe où. Des données significatives et faciles à lire pour chaque métier. Quelle que soit la typologie des entreprises, réduire les erreurs, gagner en productivité et en réactivité sont les maîtres mots de l’industrie moderne. C’est aussi le meilleur chemin à emprunter pour être moins énergivore, mieux gérer ses usines en rationalisant, en programmant ou en cadençant les productions de manière automatisée.

En route vers une industrie « plus verte » et toujours « plus efficiente ».

Pour cela, il est important de travailler avec vos langages de programmation (C++, C#,

Python…), sur un système d’exploitation ouvert et open source Linux. Ainsi, vous programmez en langage évolué et en conformité avec la norme IEC 61131-3. En effet, il ne faut pas oublier la notion de cybersécurité.

C’est pourquoi, Phoenix Contact est le premier fabricant à recevoir la certification d’un automate selon la norme CEI 62443-4-1 ML 3 Full Process Profile, en combinaison avec la norme CEI 62443-4-2.

Pour éviter le gaspillage énergétique, des solutions connectées dites « intelligentes » permettent d’avoir des informations en temps réel. Ainsi, vous identifiez les potentielles économies d’énergie. Pour une gestion efficace et cybersécurisée, rien de mieux que les centrales de mesure d’énergie EMpro et ses services connectés. Les données sont collectées et transmises aux systèmes supérieurs de régulation, de commande et de gestion. Profitez d’une prise en main rapide, d’un accès de n’importe où et 24/24 h, d’une visualisation en un coup d’œil via des tableaux de bord interactifs et d’un raccordement direct (un compteur dédié au Cloud permet un raccordement au Proficloud sans utiliser de passerelle IoT supplémentaire).

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 Willy Mulot Chef de Produit Automatismes et Réseaux de Phoenix Contact France. Industrie
© Phoenix Contact Willy MULOT – Chef de produit Automatismes et Réseaux chez Phoenix Contact France
Quoi de mieux que des solutions flexibles, configurables, compactes et pouvant être utilisées pour la commande, le diagnostic et la surveillance de capteurs, machines et cobots ? Découvrez les automates Axiocontrol et PLCnext. La technologie PLCnext est le lien interopérable (multiprotocole) entre les mondes IT et OT (exemple : OPCUA).

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Industrie

mance (notamment grâce à une connexion de bus directe). Quant à la technologie PLCnextde Phoenix Contact, elle est le lien interopérable (multiprotocole) entre les mondes IT et OT (exemple : OPCUA). Il est alors possible de travailler avec des langages de programmation en toute liberté (C++, C#, Python…) sur un système d’exploitation ouvert et open source Linux. Vous bénéficiez ainsi d’une solution hardware performante intégrant le RunTime PLCnext, d’un logiciel pour la mise en service, la configuration et la programmation. Comme de nombreuses plateformes, vous pouvez depuis le store déposer vos applications et/ ou utiliser des développements externes. De plus, vous bénéficiez de FAQ, forums, tutoriels et d’une présence GitHub grâce à une communauté mondiale.

Pour ce qui est de l’exploitation en temps réel et de l’accès de n’importe où et n’importe quand à vos données-machines, vous disposez d’une mise en réseau intelligente grâce au Proficloud : une solution de Cloud globale intégrée directement à PLCnext.

Pour maîtriser et adapter sa consommation d’énergie, il est nécessaire d’avoir en temps réel les informations provenant de vos bâtiments ou des outils de production dans vos usines.

Pour une gestion efficace et cybersécurisée, Phoenix Contact propose ses nouvelles centrales de mesure d’énergie EMpro et ses services connectés. Les données sont collectées et transmises aux systèmes supérieurs de régulation, de commande et de gestion.

Pour faciliter leur prise en main et leur utilisation, comme de nombreux produits chez Phoenix Contacts, ils sont intuitifs. En effet, que ce soit via le serveur web ou les boutons en façade, un assis-

tant d’installation aidera à intégrer les appareils en un temps record et pour profiter aussi de fonctions intelligentes ».

Du capteur jusqu’au Cloud, Wago propose un ensemble de solutions que nous présente Quentin Orhan : « Wago propose un système d’E/S IP67 à l’épreuve de l’industrie 4.0 : le Wago I/O System

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© Phoenix
©
Contact
Phoenix Contact
 Performances et disponibilité optimales pour les machines avec les API de Wago.
© Wago
 Automatisation de la fabrication avec les automates AXC de Phoenix Contact couplés à la technologie PLCnext.
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 Accéder aux données de la centrale de mesure EMpro de Phoenix Contact avec la plateforme IoT Proficloud.

Field. En complément des protocoles temps réel OT (PROFINET, EtherNet/IP et EtherCAT), le Wago I/O System Field dispose nativement d’un serveur OPC UA, mettant à disposition du système d’information de nombreuses informations d’état et de diagnostic. Le protocole MQTT est également implémenté et offre une ouverture supplémentaire vers les services IT et plateformes Cloud. Les convertisseurs analogiques IO-Link sont un complément idéal aux modules du Wago I/O System Field : lorsque des capteurs ou actionneurs traditionnels sont à connecter sur des modules IO-Link, ils assurent la conversion des signaux, tout en conservant la simplicité de câblage. Ces capteurs sont idéals pour les applications existantes car ils permettent de conserver l’instrumentation et le pilotage en place, tout en bénéficiant des avantages du protocole IO-Link : interface standardisée, paramétrage à distance, maintenance facilitée…

Pour les contrôleurs PFC, dont la fonction première est celle d’un automate programmable industriel (API), la plateforme PFC, basée sur un système d’exploitation Linux ouvert, intègre de nombreux paquets logiciels qui lui apportent le support de nombreux protocoles de communication, orientés IT. La complémentarité des protocoles IT et OT au sein d’une même plateforme fait du PFC la pièce maîtresse des systèmes de l’Industrie 4.0. Le PFC s’intègre sans soucis à l’architecture réseau grâce au protocole DHCP (adressage), SNMP (diagnostics et configuration) ou encore SNTP (synchronisation horaire).

Le Compact Controller 100 (CC100) est un véritable concentré de performances et de fonctionnalités. Basé sur le même firmware que les contrôleurs PFC, il en partage les fonctionnalités, notamment en termes d’ouverture logicielle, de cybersécurité et de connectivité OT et IT. Le CC100 offre une alternative économique, avec un nombre d’entrées/sorties fixes. »

Les enjeux de l’Industrie 4.0 pour la cybersécurité des données

L’utilisation de produits et de machines numériques et connectées amène les concepteurs d’équipements et les industriels à prendre en compte de nouveaux paramètres pour garantir l’intégrité des données des machines, de la production, des savoir-faire et des clients. La mise en place d’une politique de cybersécurité est donc indispensable afin de protéger les installations et le réseau contre les cyberattaques. Ce que confirme Quentin Orhan : « La convergence entre OT et IT implique des systèmes industriels toujours plus connectés et donc plus exposés aux menaces. Parallèlement, les systèmes automatisés exécutent des tâches de plus en plus complexes et de plus en plus critiques. Il est donc impératif d’avoir recours à des équipements permettant la mise en place d’une défense en profondeur. Ce concept repose sur la mise en place de plusieurs couches de mesures de cybersécurité assurant une sécurité optimale, même en cas de vulnérabilité d’une des mesures. Les contrôleurs Wago basés sur Linux héritent de composants logiciels éprouvés, déjà installés et utilisés sur des millions de systèmes Linux.

Il faut donc une défense en profondeur en multipliant les couches de cybersécurité, si une couche est compromise, les autres doivent résister. Cela passe par le chiffrage des protocoles, le contrôle des accès, le cloisonnement du réseau, les applicatifs VPN et les pare-feu, mais aussi la formation du personnel pour, par exemple, changer les mots de passe et faire les mises à jour de sécurité et des audits. »

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Industrie © WAGO  Gamme de contrôleurs (API) PFC de Wago.  Contrôle des installations à partir de tablette. © Wago ...

Des solutions robotiques pour relever les défis de l’Industrie 4.0

L’utilisation des robots et cobots se développe rapidement dans tous les secteurs de l’industrie, de la logistique mais aussi du commerce. Les robots prennent en charge toutes sortes de tâches répétitives, dangereuses ou difficiles et pénibles pour des opérateurs humains. Les robots utilisés pour la fabrication des voitures sont bien connus, mais leur utilisation s’est aussi développée dans l’industrie pharmaceutique, la métallurgie, l’agroalimentaire ou la logistique.

ABB, l’un des leaders technologiques et commerciaux dans le domaine de la robotique avec plus de 160 000 robots en service dans le monde, explique : « L’impact de ces robots sur les processus de fabrication et la productivité industrielle a été tout simplement révolutionnaire. Leur capacité à exécuter la même séquence de tâches avec une vitesse et une précision que l’être humain est incapable d’égaler a directement profité à tous les

fabricants d’équipements et a contribué à nettement améliorer les conditions de travail de leurs employés.

ABB a fourni à ses clients des milliers d’installations dans lesquelles ses solutions robotisées ont permis d’améliorer grandement le rendement et la qualité des produits tout en réduisant nettement les temps d’immobilisation, les coûts d’exploitation et les besoins de main-d’œuvre.

Les robots ont pris en charge toutes sortes de tâches fastidieuses et dangereuses, telles que soulever et transporter des objets lourds, et ont permis de réduire la rotation des personnels. Ils ont apporté des avantages tout aussi nombreux que déterminants. »

L’utilisation des cobots (ou robots collaboratifs) se développe également. Ces cobots sont conçus pour fonctionner en présence d’opérateurs sans qu’il soit nécessaire de recourir à des mesures de sécurité physique telles que des barrières de sécurité, et pour être faciles à utiliser et à installer. Leur objectif est d’apporter leur aide et leur soutien aux collaborateurs de l’usine 4.0. Cette technologie est plus accessible pour des industries ayant un faible niveau d’automatisation, les cobots vont assister les opérateurs pour des tâches telles que la manutention, l’assemblage et le conditionnement de composants ou le tri des produits. Enfin, autre secteur en développement, celui des robots mobiles autonomes (AMR) qui permettent d’automatiser le transport interne pour les entreprises. Les usines, les entrepôts, les sites de distribution et les sites du commerce électronique utilisent de plus en plus ces véhicules automatisés pour recevoir, stocker, déplacer des articles, des pièces ou des charges plus lourdes telles que des voitures en cours de montage. 

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LES DOSSIERS DU MOIS Industrie
© Schneider Electric © ABB © ABB  Utilisation de robots et AMR dans l’industrie automobile.  Utilisation de robots ABB dans l’usine Steyr de BMW.  AMR pour la manutention de l’usine « Industrie du Futur » du Vaudreuil de Schneider Electric.

Alimentation

Un tableau moyenne tension avec jeu de barres isolé au gaz sans SF6

Le PrimeGear ZX0, développé par ABB, est un tableau moyenne tension avec jeu de barres isolé au gaz (GIS) sans SF6. Ce tableau réduit l’impact sur le réchauffement climatique de 99,99 % et aide les clients à entrer dans la numérisation. Il intègre des fonctions de surveillance et de diagnostic à distance, fournissant des informations en temps réel. Par rapport à son prédécesseur, il est plus écologique, plus intelligent, plus robuste et plus fiable, résistant à des conditions climatiques humides et fonctionnant à basse pression (1,0 bar). Depuis 2015, ABB participe à de multiples projets sans SF6 comprenant des tableaux moyenne tension isolés au gaz, AirPlus™ notamment, de 12 à 40,5 kV, avec une conception basse pression fiable. Dans ce contexte, le nouveau livre blanc publié par ABB ambitionne de guider les ingénieurs et les prescripteurs à travers les étapes pertinentes et nécessaires à une migration réussie. new.abb.com/fr

Automatismes

Une série de convertisseurs CAN-fibre industriels ICF-1171I pour l’extension de distance

Les convertisseurs CAN vers fibre de la série ICF-1171I de Moxa sont utilisés par paires pour connecter deux dispositifs ou réseaux CAN 2.0 ou deux CAN FD via une fibre optique monomode ou multimode. L’ICF-1171I fournit une protection d’isolement de 2 kV pour l’interface CAN et des entrées d’alimentation doubles pour garantir que votre système CANbus fonctionnera sans interruption. La distance de transmission totale d’un système CAN 2.0 ou CAN FD peut être étendue de 2 km (fibre multimode) ou de 40 km (fibre monomode) à l’aide de convertisseurs ICF-1171I, quel que soit le débit en bauds CAN. Deux réseaux CAN 2.0 ou réseaux CAN FD peuvent communiquer entre eux à l’aide de débits en bauds différents. Les convertisseurs ICF-1171I peuvent détecter automatiquement le débit en bauds de l’appareil CAN 2.0 connecté et appliquer le débit en bauds à lui-même.

www.adm21.fr 

Gestion de l’éclairage

Mini détecteur de présence et de lumière du jour dédié aux locaux humides

Le mini détecteur de présence ou d’absence maître PD9-M-1C-SDB-FP (référence 92912), développé par B.E.G. est IP65 et donc protégé contre l’humidité. Ce détecteur permet de contrôler de manière permanente l’apport de la lumière du jour et de la lumière artificielle dans n’importe quelle pièce humide, par exemple une salle de bains, offrant ainsi sécurité, hygiène et confort aux clients d’un hôtel, patients dans les hôpitaux, maisons de retraite, etc. Sa tension de moins de 9 V lui permet d’être intégrable volume 1, c’est-à-dire d’être posé à une hauteur de 2,25 m de la baignoire ou du bac à douche. En outre, la cellule IP65 du PD9-M-1C-SDB a la taille d’une pièce de 1 euro, ce qui ne l’empêche pas de surveiller une zone de 78 m2 (raccordement 3,5 m RJ11 sur bloc d’alimentation TBTS < 9V) et d’avoir un champ de détection à l’horizontale de 360° (montage plafond). Un appareil esclave supplémentaire peut lui être directement raccordable. www.beg-luxomat.com 

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© ABB ©
© B.E.G.
Moxa

SOLUTIONS

Distribution d’énergie

Un tableau général basse tension pour adresser des projets jusqu’à 4 000 A

Hager lance quadro evo, un système de distribution d’énergie permettant aux tableautiers, aux installateurs et aux bureaux d’études de répondre à des projets jusqu’à 4 000 A. Il illustre la volonté de Hager d’adresser des projets de plus grande envergure, en offrant aux professionnels de nouvelles façons de concevoir et d’installer une distribution électrique. Pour réaliser son nouveau tableau général basse tension, Hager s’est appuyé sur ses plus de 65 ans de savoirfaire dans la fabrication d’enveloppes d’armoires électriques. Bien qu’elle conserve l’ADN des enveloppes Hager, cette évolution de la gamme quadro voit 80 % de ses composants intérieurs renouvelés. Le nouveau système d’équipement interne offre une résistance aux courts-circuits jusqu’à 85 kA, une protection contre les chocs IK10 et une protection contre l’eau et les poussières IP55. hager.com

QAI

Des

purificateurs d’air durables destinés aux professionnels

Naolyz a développé une gamme de purificateurs d’air destinés aux applications tertiaires, industrielles et médicales, avec trois volumes couverts : 300 m3/h avec le LYZ3, 600 m3/h avec le LYZ6 et 1 500 m3/h avec le LYZ15. La technologie à oxydation évolutive développée par Naolyz détruit les polluants. Réelle innovation disruptive, elle permet d’activer, grâce à une source lumineuse, les propriétés oxydantes de deux amalgames de cristaux de titane, décontaminant l’air. Les purificateurs d’air ont été écoconçus, en prenant en compte l’ensemble des étapes du cycle de vie des produits et sont fabriqués en Bretagne. Les machines peuvent être adaptées pour s’intégrer au mieux aux contraintes ainsi qu’au design du lieu d’accueil. Enfin, ces purificateurs d’air sont performants sur tous les polluants, incluant les allergènes, les microorganismes et les composés gazeux d’origine organique et minérale. www.naolyz.fr 

Datacenter

Première plateforme DCMS du marché pour optimiser les infrastructures critiques

Pour optimiser les infrastructures critiques dans le continuum du cloud (du cloud au Edge), New Gen a développé sa plateforme DCMS (Data Center Management System) NuveaPaaS. Cette solution basée sur une architecture SDDC (Software Defined DC) contient les dernières avancées en matière d’intelligence artificielle et de Data Science et intègre des outils performants (jumeau numérique) permettant de réduire les coûts de gestion, de sécuriser les opérations et de générer des revenus supplémentaires. Cette solution évolutive facilite l’intégration de composants techniques via des plug-ins de New Gen : GTC, Sûreté, GMAO… L’architecture SDDC modulaire permet une configuration à la carte et la plateforme événementielle assure le pilotage automatisé des processus d’exploitation grâce à un puissant gestionnaire de workflows. Le jumeau numérique intégré facilite toutes les opérations en salle, d’un seul clic : inventaires, changes, urbanisation, simulations… www.newgeneration-sr.com 

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© Hager
© New Gen
© Naolyz

SOLUTIONS

Ergonomie

Le poste de travail industriel électrique ergonomique

Le poste de travail ergonomique QUALIPOST 620 ERGO, développé par Sesa Systems, est localisé au centre des ateliers de production et intègre avec sécurité tous les instruments de mesure, balance, matériels de métrologie, poste d’acquisition statistique SPC, etc. Le QUALIPOST 620 ERGO se règle facilement et rapidement en hauteur grâce à sa commande fixée sous le plateau pour offrir des conditions optimales de travail. L’opérateur a la possibilité de régler la hauteur de son plan de travail et d’adopter la meilleure position de travail selon ses besoins pour réduire les troubles musculosquelettiques (TMS). Ce poste de travail assis-debout configurable sans limites permet une mise à disposition optimale des outils et des pièces de production. Pour l’opérateur, les tâches sont moins pénibles, il améliore ainsi sa performance au quotidien. www.sesa-systems.com

Smart Building

Nouveaux services numériques pour l’exploitation des biens immobiliers

Sauter lance une série de nouveaux services numériques. Le Remote Management permet une maintenance à distance et sécurisée des bâtiments. Les techniciens de maintenance et les Facility Managers se connectent à l’installation par VPN. Grâce à ce service cloud, des interlocuteurs qualifiés et compétents de Sauter sont disponibles, même à distance. L’exploitant du bâtiment bénéficie ainsi de solutions pour rectifier les anomalies. Le Customer Portal, lui, communique des informations de niveau supérieur sur les bâtiments ou l’ensemble immobilier. Il met à disposition des informations d’état de l’exploitation, les alarmes, ainsi que les services tels que les entretiens planifiés, les réparations et les rapports. Enfin, le service Performance Management assure la consolidation des informations d’exploitation et met en évidence des potentiels d’optimisation identifiés par l’analyse. www.sauter.fr 

Smart Building

Embase à repérage lumineux, idéale pour les chantiers d’envergure

Le Smart Building se développe de plus en plus, dopé par les nombreuses avancées de la technologie et de la société. Les entreprises ont le devoir de proposer des produits et des solutions adaptées. Uniformatic, acteur historique du courant faible, fabricant de produits d’infrastructure réseau et de connectivité depuis 1985, propose son smart noyau : Elfi®. Conçue et pensée par Uniformatic, cette embase répond à un besoin bien spécifique. En effet, l’embase à repérage lumineux qui facilite l’installation est très utile pour les chantiers de grande envergure. Grâce à son repérage lumineux, elle permet d’identifier instantanément l’extrémité du lien. Il suffit d’équiper l’ensemble des panneaux de brassage et/ou des goulottes avec des embases RJ45 Elfi® et ainsi, gagner jusqu’à 15 % de temps de câblage. www.uniformatic.fr 

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©
© Sesa Systems © Sauter
Uniformatic

3 QUESTIONS À

Propos recueillis par Alexandre Arène

Gildas

Cofondateur d’Enoptea, filiale d’Epsa

Le 31 décembre 2022 a marqué le véritable lancement du décret tertiaire, avec l’obligation pour les propriétaires et gestionnaires de bâtiments tertiaires d’effectuer leur première déclaration de consommations et de l’année de référence choisie. Le dispositif entre aujourd’hui dans sa phase d’action. Gildas Dolbeau, cofondateur d’Enoptea, filiale du groupe Epsa, cabinet de conseil en performance énergétique, environnement et RSE, revient sur les fondamentaux du décret, les subtilités à garder en mémoire et les bénéfices à long terme pour les assujettis.

j3e - Quelles sont les obligations à respecter, les sanctions prévues en cas de non-conformité ou manquement et les points d’attention à garder en mémoire en effectuant sa déclaration ?

Gildas Dolbeau - Le décret tertiaire oblige les propriétaires ou locataires de bâtiments accueillant plus de 1 000 m² de locaux tertiaires à réduire leurs consommations d’énergie à horizon 2050. Le premier jalon, posé pour 2030, vise une réduction de 40 % des consommations. Au 31 décembre dernier, les assujettis au décret devaient déclarer leurs consommations et le choix de l’année de référence, sur la plateforme Operat, pilotée par l’Ademe. L’objectif de cette plateforme est de contrôler la conformité des assujettis, qui risquent une amende de 7 500 € par entité juridique et une citation nominative, très certainement sur une page web dédiée, en cas de non-respect des obligations. Il y a deux grandes difficultés lors de la déclaration. La première concerne la collecte de la donnée. Il est nécessaire de collecter les données de consommation, à partir de la facture énergétique ou du compteur. Cela s’avère beaucoup plus complexe dans le cas où l’entreprise rassemble plusieurs sites sous une même entité juridique. La seconde concerne la collecte

des informations bâtimentaires, avec le nombre de mètres carrés d’espaces tertiaires à déterminer et les entités fonctionnelles assujetties. Enfin, il est nécessaire de déterminer au préalable qui est responsable de la déclaration entre le locataire et le propriétaire. Nous préconisons que celui qui paye la facture déclare, pour plus de fluidité.

j3e - Dans quelle mesure la mise en œuvre d’une GTB s’avère-t-elle pertinente pour répondre aux obligations ?

G. D. - Au 31 décembre dernier, les assujettis devaient avoir rempli leur déclaration, selon l’année de référence choisie ou dans la base de calcul en valeur absolue, selon les critères listés par l’Ademe. Lorsque l’objectif est établi, il faut déterminer les moyens de l’atteindre. Dans un premier temps, nous préconisons de s’attaquer aux « Quick Wins », ou actions à gains rapides. Il peut s’agir du réglage d’équipements, du remplacement de l’éclairage, d’agir sur les usages… Ensuite, il faut identifier les travaux à réaliser pour atteindre les 30, 40, voire 50 % de réduction des consommations. Cela représente des investissements plus conséquents, à l’image de l’isolation du bâtiment ou du remplacement des systèmes ther-

miques, par exemple. Enfin, lorsque ces actions ont été menées, il est essentiel de mettre en œuvre un système de gestion technique du bâtiment (GTB), pour pérenniser la réduction des consommations et aller plus loin dans la performance énergétique.

j3e - Alors que les dépenses en énergie explosent depuis plusieurs mois, cette nouvelle obligation va-t-elle engendrer des coûts supplémentaires pour les entreprises, ou plutôt permettre de contenir les budgets ?

G. D. - Il est difficile d’opposer ou d’allier les deux. Depuis quelques mois, la facture explose à cause de l’augmentation du coût de l’énergie. Il est donc essentiel d’anticiper au maximum l’évolution des prix. Le décret tertiaire est très pertinent : bien sûr il oblige les acteurs à investir au moment où ils doivent faire face à l’explosion de leurs factures, mais à plus long terme cela permettra de réaliser des économies conséquentes. Avec l’augmentation des prix, les temps de retour sur investissement des actions de performance énergétique sont considérablement réduits. Outre le coût énergétique, nous constatons une réelle volonté des pouvoirs publics et des donneurs d’ordre privés de décarboner le bâtiment. 

50 j3e 899 / FÉVRIER 2023 - www.filiere-3e.fr
Dolbeau
’’
© DR
‘‘Avec l’augmentation des prix, les temps de retour sur investissement des actions de performance énergétique sont considérablement réduits.

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