Le tonneau des Danaïdes
AVANT-PROPOS PAR YVES HUWART | PRÉSIDENTCommençons par une bonne nouvelle : nous fêtons un heureux anniversaire ! Il y a exactement 20 ans, un groupe de travail était créé pour la première fois au sein de la Défense pour étudier l’abandon de certains candidats pendant leur formation (ce que l'on appelle l'attrition de formation). Avec l'intention de contrer ces départs de manière sensible, bien entendu.
Le taux d’abandon élevé parmi les militaires nouvellement recrutés constituait déjà un problème grave à l'époque. Aujourd'hui, vingt ans et sept groupes de travail sur l'attrition plus tard, nous avons une fois de plus examiné les taux d’abandon des trois dernières années parmi les candidats militaires… Oups ! Les chiffres donnent à réfléchir !
En moyenne, près de 15% des militaires nouvellement recrutés quittent déjà l'armée dans l'année, soit à leur propre demande, soit parce qu'ils sont mis à la porte. En 2021 et 2022, ce taux a même dépassé les 20% ! Au cours de la période 2020-2022, la Défense a recruté un total de 7.086 militaires mais 3.116 candidats ont quitté ou ont été forcés de quitter les rangs au cours de la même période. C'est 44% ! L’armée joue les Danaïdes, en tentant de remplir un tonneau (le recrutement) dont le fond est percé (l’attrition).
Pour mettre les choses en perspective, en trois ans, rien déjà qu’au cours de la formation initiale, nous perdons beaucoup plus de membres du personnel que nous ne recrutons en moyenne en un an.
C'est tout de même de la folie ! Sans parler des collègues qui quittent la Défense en cours de carrière, à leur propre demande ou pour des raisons médicales.
Il ne faut donc pas s’étonner que l’effectif total de notre armée continuera de baisser dans le futur, et ce malgré tous les importants efforts apportés au recrutement. Poutine sera heureux d'apprendre que l'armée belge se réduit encore davantage, mais qu'en pensera-t-on au siège bruxellois de l'OTAN?
Alors, tous ces groupes de travail n'ont-ils vraiment rien donné ? Si, bien sûr, deux choses en fait. D’abord, ils ont constitué une excellente thérapie d'occupation pour les personnes qui en faisaient partie. Ensuite, grâce à eux l’État-Major de la Défense a prouvé que la citation attribuée à Einstein est avérée : ‘La folie consiste à faire la même chose encore et encore, et à s'attendre à des résultats différents’. Nous attendons toujours d’autres résultats, cette fois vraiment positifs...
Ces groupes de travail ont en outre permis surtout d'éluder le véritable problème. À savoir : combien de
chefs militaires, des organismes de formation jusqu'au sommet de la hiérarchie, y compris ceux de la chaîne du personnel, ont-ils été tenus de rendre des comptes sur cette débâcle permanente ? Poser la question, c'est y répondre... Il est à craindre qu'en l'absence d'une réelle responsabilisation des ‘responsables’, on continuera encore longtemps à remplir des tonneaux percés.
Ah oui, nous avons presque oublié de mentionner un autre point : cette gestion désastreuse de la principale richesse de la Défense nous coûte environ 50 millions d'euros, le tout ‘gaspillés’ en salaires, en frais d'infrastructure et d'hébergement, en uniformes, en services divers, en matériel de formation, en munitions, etc. 50 millions ! Chaque année, bien entendu !
Et, sans parler encore de l'énorme préjudice à la réputation, parce que les candidats quittent l'armée euxmêmes désabusés ou parce qu'ils sont renvoyés sans autre forme de procès. Il est clair que nous n'y arriverons jamais de cette façon.
La Sentinelle
Janvier - Février 2023 - n° 01
Colophon
La Sentinelle est le bimestriel de la Centrale Générale du Personnel Militaire. La Sentinelle est envoyée à tous les membres.
Tirage : 9.200 exemplaires
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Éditeur responsable : Yves Huwart
Coordination : Concetto Bandinelli et Laurent Schmitz
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Le tonneau des Danaïdes
Weapons Safety Culture
Et puis quoi encore ?
Ergonomie pendant le ‘Home Working’
Recrutement interne
Cumuler un job et une pension
Bénévoles et travailleurs associatifs, attention !
Covid long chez les militaires
Tous des profiteurs ?
Programme général 2024-2028
Passez au digital !
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Weapons Safety Culture
Le 25 janvier, le lieutenant-général Marc Thys, vice-chef de la Défense (VCHOD), présentait aux partenaires sociaux le plan ‘Weapons Safety Culture’. Le but de cette initiative est de limiter le nombre d’accidents de tir avec des armes légères, en particulier pendant la formation des candidats.
Comme souvent à la Défense belge, le constat de base repose sur un facteur déterminant : le manque de personnel. Spécialistes partis à la pension, attrition chez les instructeurs, diminution des effectifs et des tableaux organiques, … Depuis des années, la ‘culture’ de sécurité en matière d’emploi des armes légères se dilue petit à petit. Plusieurs organismes comme le SAITT (Small Arms Integrated Technics and Tactics) et la COSTA (Commission de Sécurité Tir aux Armes) ont fermé leurs portes. Mais aujourd’hui, l’armée recrute massivement et suite à l’introduction de nouvelles armes, comme le SCAR, elle a plus que jamais besoin de pouvoir organiser en toute sécurité la formation et les exercices de tir. Or, si les militaires ont toujours l’impression de ‘savoir’, en réalité le commandement craint des lacunes et un manque de suivi à tous les niveaux. En octobre 2021, Le VCHOD a donc donné un mandat à l’Inspection Générale (IG) pour évaluer la culture de sécurité en matière d’emploi des armes légères (jusqu’au calibre .50) et proposer des pistes d’amélioration structurelles. Le général Thys précise que cette démarche n’est pas liée à un accident particulier et cadre
dans une logique de prévention ‘à priori’. Lisez : « Ceci n’a rien à voir avec l’affaire Conings »…
Anecdotes
En tout, IG a donc consulté 850 personnes et visité des dizaines de sites, avec de fortes attentes et une bonne collaboration des unités rencontrées. Il en ressort une séries de constatations, souvent basées sur des anecdotes qui, ensemble, dressent un tableau jugé inquiétant de la sécurité des tirs et des manipulations d’armes. Ainsi, des intervenants rapportent que certains candidats arrivent en unité après leur formation initiale sans savoir tirer ou même sans avoir tiré (!), ce qui devrait être impossible. Le nombre d’incidents ou d’accidents de tir serait deux à trois fois plus élevé depuis 2020 et il y aurait aussi beaucoup plus
de candidats ‘problématiques’, même si le VCHOD s’empresse de souligner que : « Officiellement, les critères de sélection n’ont pas été abaissés » [mdr]. L’utilisation d’armement sans formation ni documentation serait en outre une réalité et le manque d’officiers sur les stands entraînerait une interprétation souvent trop créative des règles. On nous explique enfin que dans de très rares cas (au pluriel quand même), des instructeurs emportent une arme individuelle chargée sur le stand de tir pour se protéger des candidats à qui ils confient une arme pour la première fois… !
Manque de culture de sécurité, diminution de la qualité des tireurs et des moniteurs, pénurie de matériel et surtout la pression du ‘Must Do’, c’est-à-dire la volonté de réaliser à tout prix la mission malgré
le manque de personnel et de moyens, créent selon le VCHOD un risque accru d’accidents graves. D’autant que IG constate aussi un manque de supervision des états-majors à tous les niveaux de la chaîne hiérarchique et un rapportage défaillant. Les incidents ne sont plus systématiquement signalés et analysés pour en tirer des leçons et éviter une répétition.
Analyses
Fort de ces constatations, IG a formulé 22 recommandations pour améliorer la situation. Le VCHOD a alors mandaté le patron de la Composante Terre pour élaborer un plan d’action. Celui-ci a été publié en septembre 2022. Il comporte 34 points d’intervention qui ont été présentés aux syndicats. DG HR va par exemple ‘analyser les normes et procédures du recrutement et de la sélection’. Le VCHOD va, entre autres, ‘analyser la possibilité de renforcer le caractère JOINT et l’indépendance de la SACC (Small Arms Coordination Cell)’. DG H&WB travaillera à un système de rapportage des incidents simple et transparent, etc. Parmi les initiatives inattendues ou surprenantes, nous relevons l’usage possible de ‘boîtes d’amnistie’, dans lesquelles les militaires peuvent déposer des munitions ‘retrouvées’ sans risquer de punition. Ou encore, l’étude de moyens technologiques, comme des radars ou des caméras, qui donnent l’alerte en cas d’emploi de munitions réelles lors d’un exercice de tir ‘à blanc’.
L’Etat-major de la Défense termine sa présentation par des conclusions
préliminaires d’ordre général :
- les directives existent mais ne sont pas assez connues ;
- les mécanismes de contrôle disparus ont été réinstaurés mais ils souffrent toujours du manque de personnel ;
- la mentalité ‘Must Do’ va à l’encontre d’une culture d’emploi correct des armes ;
- la sensibilité à la sécurité doit être développée.
Des bisounours ?
À l’issue de cette réunion d’information, le syndicat militaire ACMP-CGPM ne peut qu’être dubitatif. Il est vrai que pour supprimer définitivement les incidents ou accidents de tir, la meilleure façon serait de ne pas tirer et de reconvertir les militaires en bisounours... Toutes ces analyses de risques, ces études et ces évaluations, c’est bien gentil, mais si le but est que les soldats n’aient pas peur des armes et les emploient de façon sûre et efficace (c’est-à-dire : la plus mortelle possible mais seulement pour nos ennemis), il n’y a rien de mieux que de les faire tirer,
beaucoup et très souvent. Or, cet aspect n’a pas du tout été abordé par les autorités. Une fois de plus nous avons l’impression qu’on essaie de faire ‘encore mieux’ avec ‘encore moins’. Plus que le ‘Must Do’, c’est cette mentalité-là qu’il faudrait changer. Les généraux devraient se tracasser d’améliorer la qualité de nos tireurs et instructeurs au lieu de se focaliser sur le nombre d’accidents. Ce n’est pas de la faute du militaire s’il est un tireur médiocre, peu sûr de lui et dangereux après avoir vidé juste une poignée de chargeurs pendant toute sa formation. Si le conflit en Ukraine nous a bien appris une chose, c’est qu’un soldat mal formé a bien plus de chances de mourir au front qu’au stand de tir. Comme le disait justement un des orateurs pendant la réunion : « Tout le monde trouve normal d’avoir un officier de sport à temps plein dans les unités mais on ne trouve pas d’officiers de tir alors que c’est notre ‘core business’ ». Effectivement, en fin de compte le jour où nous aurons vraiment besoin de l’armée, ce sera pour tirer sur l'ennemi, pas pour aller aux Jeux olympiques.
Et puis quoi encore ?
Curieux cadeau de Noël : depuis fin 2022 la Défense annonce qu’à partir de la sixième commande BEMILSHOP, des frais d’envoi de 10€ seront facturés aux militaires. Cette mesure trahit en fait les dysfonctionnements inhérents à ce projet d’outsourcing.
Souvenez-vous du ‘bon vieux temps’. Quelques fois par an vous demandiez un véhicule militaire pour vous rendre avec des collègues au MilShop, pendant les heures de travail. Si vous ne trouviez pas votre bonheur, l’article manquant pouvait le cas échéant vous être envoyé par la poste militaire, fin de l’histoire... Jusqu’à l’arrivée du gouvernement ‘suédois’ et l’externalisation imposée par le ministre Vandeput. Dans son collimateur se trouvent entre autres la logistique et les MilShop. Le ‘deal’ est simple : au lieu de payer des dizaines de militaires pour faire un travail de magasiniers, on va payer des magasiniers d'une firme civile. De cette façon, on fait d’une pierre deux coups : on enrichit l’industrie avec l’argent public et on diminue le nombre de militaires ! Pour justifier le choix de l’outsourcing, on démontre que l’outsourcing est moins cher pour un meilleur service, mais bien entendu sans donner de garanties à long terme, par exemple si les firmes augmentent leurs prix. Il est surtout important que l’opération ne gonfle pas le budget du personnel. En effet, pour l’Otan il est important de respecter la sacro-sainte règle des ’50-25-25’ : 50% pour le personnel, 25% pour les investissements et 25% pour le fonctionnement. Or à l’armée belge, la part du personnel dépasse 50%. Pour le ministre Vandeput, il est clair que LA solution n’est pas d’augmenter les deux secteurs en déficit mais bien de sabrer dans les effectifs. Tous les coups sont permis, même si au final quelques dizaines de militaires perdent leur fonction. Accessoirement, l’attribution d’un marché public par la Défense a toujours été une opération potentiellement juteuse et hautement politique. Outre les sommes impliquées, il y a à la clé le développement d’une activité économique et de nouveaux emplois dans l’arrière-cour d’un bourgmestre. Avec un peu de chance, la presse publiera une belle photo de l’élu inaugurant le nouveau site, verre de champagne et ciseaux géants à l’appui. A côté de ça, la mutation de quelques caporaux-chefs fait pâle figure...
Zalando
On avance de quelques années. Le ministre Vandeput n’a pas duré beaucoup plus longtemps que les magasiniers du MilShop mais entre-temps le marché (estimé en 2018 à 14,4 millions par an) a été attribué à la société anversoise Katoen Natie, joyau économique du nord du pays. La construction du tout nouveau complexe logistique à Beringen-Paal (40 millions d’euros quand même) revient à Willy Naessens, un autre géant de l’industrie flamande.
Pour les militaires, les MilShop ont été remplacés par un site de vente en ligne que l’autorité et les journalistes comparent volontiers à Zalando. C’est le 21e siècle : le béret, la ceinture et les chaussettes sont dans le panier de l’élégante boutique en ligne et après paiement, GLS achemine tout cela directement à la maison. On en oublierait presque que les employés des MilShop ont été sacrifiés sur l’autel de l’outsourcing. Leur boulot
est maintenant exercé par on ne sait qui, probablement pour un salaire de misère, mais ce n’est plus le problème de la Défense. Vous comprenez, c’est du ‘win-win’…
Gros mensonge
En pratique, à part le contribuable, c’est déjà en partie le militaire qui paie l’outsourcing des MilShop. En effet, chaque commande passée (après les heures de service) sur le site BEMILSHOP, c’est ½ homme-jour épargné pour la Défense, sans parler du véhicule militaire pour se rendre sur place. Intéressant pour l’armée et lucratif pour Katoen Natie, mais ça ne suffit visiblement pas ! Depuis décembre 2022, la sixième commande annuelle passe à 10€ de frais de port. L’argument avancé est que certains abusent du système en se faisant livrer des broutilles et que ça devient impayable. Sauf que c’est un gros mensonge ! Un vent favorable nous rapporte que pour 2022, seules une cinquantaine de ‘clients’ seraient concernés. Faites le compte, on parle ici de quelques centaines d’euros de ‘perte’ par an, une somme qui ne justifie certainement pas tout ce branle-bas de combat. D’autant que d’autres solutions s’imposaient naturellement sans engendrer des frais supplémentaires, comme le dépôt des petits colis dans les casernes. En outre, avec le passage au BDCS il y aura désormais beaucoup moins de commandes BEMILSHOP car les tenues de travail ne s’y trouvent plus.
Le syndicat militaire ACMP-CGPM a bien peur que le but de la manœuvre soit de préparer le terrain en vue d’une offensive de longue haleine : dans quelques temps on passera tranquillement à trois envois gratuits et à terme les militaires paieront les frais de port, tout simplement. D’ailleurs, où sont supposés aller ces 10€ ?
Dans les poches de l’Etat ? Celles de Katoen Natie ?
Quoi qu’il en soit, il est inacceptable que le militaire paie pour l’externalisation. C’est déjà assez grave que le personnel n’ait plus accès à ces fonctions traditionnellement ‘de fin de carrière’. Sans parler du danger de laisser un pan majeur de la logistique militaire à une firme civile. Car les rations de combat, la nourriture et les pièces de rechange sont concernées aussi, à l’exception des armes, munitions et du matériel sensible. Quelle garantie avons-nous en cas de conflit ?
En cas de faillite ou de grève au mauvais moment ?
Savons-nous qui manipule nos pièces de rechange ? Et qui a eu l’idée géniale de tout stocker au même endroit ? Demandez aux Ukrainiens si c’est primordial, la logistique…
Dysfonctionnements
Le ‘cas’ des frais de port n’est qu’un symptôme parmi d’autres des dysfonctionnements de l’outsourcing. Concernant BEMILSHOP, on nous signale encore des abus de la part de la firme, comme l’usage de boîtes disproportionnées par rapport à leur contenu, un truc bien connu pour gonfler les frais de port. Autre ‘astuce’, les articles d’une seule commande sont parfois envoyés en plusieurs colis, un jour après l’autre. Par ailleurs, certains articles ou tailles ne sont pas en stock. Si vous avez besoin d’un pantalon et d’une ceinture, vous n’allez pas risquer d’attendre que le pantalon soit disponible parce qu’entre-temps peut-être que la ceinture ne le sera plus ! Dans ces circonstances, il est compréhensible que le militaire multiplie les petites commandes et il serait malhonnête de lui faire payer la mauvaise gestion des stocks.
Il est aussi déplorable de constater que malgré cette débauche de moyens il est parfois difficile d’obtenir certains articles à sa taille par exemple. Un militaire nous signale ainsi qu’il a attendu six mois pour recevoir ses bottines. Quant aux sous-vêtements d’hiver, ils sont hors stock dans les tailles courantes depuis le début… de l’hiver !
En fin de compte et comme trop souvent, nous constatons que c’est le militaire qui est victime des choix politiques et des erreurs du commandement. Le comble, c’est que maintenant la Défense gère séparément les nouvelles tenue de travail. BEMILSHOP aura beaucoup moins de boulot qu’avant. Espérons que quelqu’un pensera à raboter le contrat…
Ergonomie pendant le ‘Home Working’
Ces dernières années, le télétravail s'est pleinement imposé dans notre société. Le télétravailleur ne dispose pas toujours des mêmes facilités à son domicile qu'au bureau. En conséquence, certains militaires sont exposés aux risques ergonomiques résultant du travail sur écran dans un environnement inadapté.
Au sein du ministère de la Défense, le ‘Home Working’ pour les travailleurs sur écran est devenu de plus en plus courant depuis la pandémie. Plus personne ne s'étonne que quelqu'un travaille à domicile. Les progrès technologiques ont rendu l'exécution de nombreuses tâches à distance ou à domicile de plus en plus facile. Cela signifie que le domicile fait désormais partie du lieu de travail habituel, ce qui oblige les employeurs à identifier les risques liés au Home Working et à les atténuer autant que possible.
Le travail à domicile présente de nombreux avantages, comme celui de ne plus perdre de temps dans les embouteillages quotidiens qui vous font arriver stressé au boulot. Les militaires qui télétravaillent ont plus de temps libre, plus d'autonomie, parfois moins de charge de travail mais aussi moins d'absentéisme. Mais il y a également des inconvénients, comme l’ergonomie, par exemple, qui est parfois oubliée à la maison. En effet, de nombreuses personnes ne disposent pas d'un poste de travail adéquat pour travailler de manière ergonomique sur un ordinateur pendant toute une journée.
Espace de travail
Préférez un espace de travail calme où vous pourrez vous concentrer sur vos tâches sans être dérangé(e). Mettez-vous d'accord sur ce point avec votre partenaire, vos enfants et votre entourage. Choisissez cette pièce ou cette zone de manière à disposer d'un éclairage et d'une profondeur de vision adéquats. C’est moins fatigant pour les yeux si vous pouvez voir au moins à deux mètres de distance. Il est aussi préférable d’avoir la lumière du jour sur le côté afin d'éviter toute lueur parasite dans les yeux ou sur votre écran.
Mobilier
Idéalement, vous disposez d'une chaise de bureau réglable, d'une table spacieuse et d'un écran suffisamment grand dont le bord supérieur est à la hauteur des yeux. La plupart des militaires possèdent un ordinateur portable. Un clavier externe, une souris et un deuxième écran sont recommandés pour travailler confortablement pendant plusieurs heures. Mais même si vous n'en disposez pas, vous pouvez créer une situation plus confortable grâce à quelques
astuces très simples, par exemple en utilisant une boîte à chaussures comme repose-pieds, en plaçant un coussin derrière votre dos ou des livres sous votre écran. Assurez-vous cependant que tout cela reste sûr et stable.
Une position assise correcte et une bonne ergonomie sont très importantes, tout comme un bon réglage de votre bureau, de votre chaise et de votre écran d'ordinateur.
Comment régler votre position de travail ?
1. Réglez la hauteur du siège. Tenez-vous debout, le dos tourné vers votre chaise de bureau. Réglez le siège à la hauteur de vos genoux. Cela créera un angle de 90° entre vos jambes inférieures et supérieures. Il est important de régler votre chaise de bureau à la bonne hauteur. Un siège trop haut peut provoquer un pincement de la partie inférieure des jambes (entraînant une sensation de somnolence et une diminution de la circulation sanguine). Un siège trop bas crée une ‘position assise penchée’ (assise avec le dos courbé vers l'avant), ce qui exerce une pression inutile sur votre
colonne vertébrale et les muscles de votre dos.
2. Réglez la profondeur du siège. Assurez-vous qu'il y a un espace d'une largeur d’un poing entre le siège et le creux de votre genou. Si la profondeur de l'assise est trop importante, le siège appuie excessivement sur le creux des genoux, ce qui peut entraîner une sensation de somnolence et une diminution de l'irrigation sanguine des jambes.
3. Réglez le dossier. Réglez la hauteur du dossier de manière à ce que le soutien lombaire soit au niveau de la ceinture. Le dossier doit vous aider à vous asseoir en position verticale.
4. Réglage des accoudoirs. Réglez les accoudoirs pour que l'angle entre le haut et le bas du bras soit de 90° avec des épaules détendues. Vos accoudoirs sont là pour vous empêcher de vous affaler.
5. Déverrouillez. Déverrouillez le fauteuil de bureau et laissez-le déverrouillé lorsqu'il est utilisé. En déverrouillant le fauteuil de bureau, vous déclenchez le mécanisme d'inclinaison et le fauteuil de bureau se déplace avec votre corps. Il est important de laisser le fauteuil de bureau en position mobile lorsqu'il est utilisé. Cela permet de bouger davantage en position assise et d'éviter une pression unilatérale sur les disques intervertébraux.
6. Réglez la hauteur correcte du bureau. Réglez le bureau à la même hauteur que les accoudoirs.
7. Moniteur. Placez le moniteur juste en face de vous, à une distance d'un bras. Pour ce qui est de la hauteur, le bord supérieur de l'écran doit être à la hauteur des yeux.
8. Clavier et souris. Gardez une surface de travail compacte. Placez le clavier directement en face de vous et votre souris à côté.
Tâches et attitude
Établissez un programme de ce que vous voulez faire pendant votre journée de travail à la maison. Ce faisant, alternez les tâches pour rester productif. Tenez également compte de l'emploi du temps de votre partenaire et de vos enfants. Coordonnez autant que possible. Rester assis pendant de longues périodes n'est pas sain. Interrompez régulièrement la position assise en vous levant ou en vous déplaçant brièvement, en marchant, en travaillant debout ou en parlant au téléphone, etc. L'alternance entre la position assise et la position debout peut éviter de nombreux troubles physiques. Le travail à domicile se prête aussi à la modification de votre posture de travail. Tenez-vous debout devant le plan de travail de la cuisine par exemple, pour autant que celui-ci soit à peu près à hauteur des coudes. Veillez à faire suffisamment d'exercice et à ne pas travailler trop longtemps ; la jour-
née de télétravail est considérée comme une journée de 7h36, pas plus. Cela signifie aussi qu'aucune compensation en temps ne peut être accumulée.
Le syndicat militaire ACMP-CGPM tient à souligner que le travail à domicile sans un environnement de travail approprié augmente le risque de plaintes ergonomiques. N'oubliez pas de faire du sport, ce n'est pas seulement bon pour votre forme physique mais aussi pour votre santé mentale. L'autorisation de participer à des activités sportives doit être demandée à l'avance au moyen du formulaire ‘Annexe O’. Programmez une pause-café en ligne avec des collègues. Quinze minutes à une demi-heure suffisent. Essayez de ne pas parler uniquement du travail. Surtout, demandez aux autres comment ils vont. Et racontez ce qui vous occupe en dehors du travail. Enfin, n'oubliez pas que les dispositions relatives aux accidents du travail, aux maladies professionnelles, aux maladies et accidents de service et par le fait du service restent pleinement applicables en cas de télétravail.
Recrutement interne
La Défense mise de plus en plus sur le recrutement interne. S’il est difficile pour un BDL de passer dans le cadre de carrière, il a beaucoup de chances d’y arriver en devenant sous-officier ou officier. Encore faut-il posséder le profil requis et accepter plus de responsabilités.
Le tableau résumant toutes les possibilités de recrutement interne est bardé de flèches colorées. Les vertes indiquent un simple ‘passage’. C’est-à-dire que le candidat reste dans sa catégorie, mais il obtient le statut ‘de carrière’ et n’est plus touché par la durée restreinte de l’engagement comme BDL (Beperkte duur - Durée Limitée). Les flèches roses concernent la promotion sur diplôme. Un volontaire BDL qui décroche ou possède un ‘bac’ par exemple, peut aisément devenir sous-officier (Niv B). Quant aux flèches rouges, elles concernent la promotion sociale. Ici, pas de haut diplôme requis mais des épreuves de sélection et la réussite d’une formation interne. Outre le recrutement interne, il est aussi possible pour tout militaire de participer au recrutement normal. Un soldat BDL qui a terminé ses études secondaires peut ainsi
essayer d’entrer à l’ERM en vue de suivre des études d’officier.
Trop tard
Quelle que soit la flèche choisie, des règles générales s’appliquent. Les places vacantes pour les différents comités de sélection sont proposées au moyen d’appels dans HRM@Defence. La candidature pour le recrutement interne se fait via le logiciel. Il ne faut plus passer d’épreuves psychotechniques génériques pour une promotion sociale ou une promotion sur diplôme, sauf pour certains métiers spécifiques, qui requièrent des tests spécialisés. Pour 2023 (sous réserve de l’acceptation des modifications aux arrêtés royaux), le nombre de chances maximum est abrogé. Il est donc recommandé d’envoyer sa demande dès la première opportunité.
Il est déjà trop tard pour introduire un dossier pour 2023 car les appels ont été clôturés fin 2022. L’acceptation des candidatures est prévue pour le 14 avril. Que faire si vous êtes en retard ou si vous ne trouvez pas de place qui vous convient dans les appels ? arlez-en éventuellement d’abord à votre hiérarchie : chef de peloton ou commandant de compagnie. N’hésitez pas à demander le rapport du Chef de Corps pour lui faire part de vos attentes. Le cas échéant, vous pouvez contacter l’ACMP-CGPM via email : srt@acmp-cgpm.be
Nos spécialistes verront alors ce qu’il est possible de faire en fonction de votre situation individuelle.
Inadmissible !
Chaque candidat peut introduire plusieurs demandes mais il ne peut indiquer aucune priorité parmi ses choix. C’est la DG HR qui détermine le BHK (métier) ou la catégorie dans le(la)quel(le) il est éventuellement retenu, en fonction des besoins de la Défense. Les comités de sélection tiennent compte des mesures prises suite à la crise du Covid 19 ainsi que des difficultés à obtenir un rendez-vous auprès du médecin du Travail pour être déclaré apte à effectuer les PhEF. Par exemple : les résultats des PhEF 2019 couvrent également l’année 2020, 2021 et 2022.
Une certaine souplesse est donc admise. Notez que le syndicat militaire ACMP-CGPM condamne cette situation. Qu’un militaire ne puisse voir son médecin du Travail pendant plus de trois ans est tout simplement inadmissible ! Il faut savoir aussi que les candidats à une promotion sur diplôme doivent être en possession du certificat requis au moment d’introduire leur demande. En ce qui concerne les exigences de connaissance des langues, dès qu’une épreuve est réussie, elle reste valable et ne doit plus être présentée lors de l’introduction d’une nouvelle candidature. En outre, le VC ou VBDL candidat à la promotion sociale est exempté de l’examen portant sur la connaissance effective de la première langue nationale, s’il est titulaire d’un diplôme de l’enseignement secondaire supérieur.
Promotion
La Promotion sociale et celle sur diplôme sont d’excellentes pistes pour ceux qui veulent rester à la Défense. S’ils réussissent, ils seront admis dans le cadre de carrière. En plus de la garantie d’emploi, ils seront mieux rémunérés dans une catégorie supérieure et pourront profiter pleinement des récentes augmentations salariales. Attention cependant à ce que vous demandez. Dernièrement nous avons eu le cas d’un volontaire BDL ayant fait promotion comme
sous-officier… BDL ! Son but était pourtant de rester à la Défense. On lui avait assuré que ce serait le cas s’il devenait sous-officier, or ce n’est vrai qu’en cas de promotion comme SOC (Sous-Officier de Carrière). Notez qu’il n’y a pas que les BDL qui peuvent faire promotion : les flèches rouges et roses partent aussi des catégories VC et SOC. Heureusement, il n’est pas prévu de faire promotion vers un statut précaire BDL quand on est ‘de carrière’. Enfin, si la promotion est intéressante, elle ne convient pas à tous : certains n’ont pas le diplôme ou l’ambition nécessaires, ou se trouvent tout simplement très bien là où ils sont et ne veulent pas perdre leur place.
Passage
Le simple passage dans le cadre de carrière est probablement la piste la plus populaire chez les jeunes BDL. Il permet souvent de
rester à sa place ou d’obtenir un poste intéressant tout en bénéficiant d’un statut durable. Celui qui est retenu, peut compter sur un emploi stable jusqu’à sa pension par limite d’âge. En revanche, il perd sa prime de reclassement.
Attention : rester à l’armée n’est jamais garanti !
Quoi qu’en disent les autorités, la Défense peut refuser un candidat qui ne lui plaît pas ou qui n’est pas dans les conditions requises. Par ailleurs, le nombre de places est limité. Depuis des années, le syndicat militaire ACMP-CGPM revendique la possibilité pour tous les BDL de pouvoir rester à l’armée au-delà de la limite de 8 ou 12 ans s’ils le désirent. Pourquoi éjecter un membre du personnel qui convenait pendant toutes ces années, alors même que l’armée manque de personnel qualifié ? Pour 2023 la Ministre de la Défense Ludivine Dedonder nous a assuré qu’elle porterait le nombre de places du ‘passage’ à 200 pour les volontaires BDL. C’est une belle avancée mais elle reste insuffisante pour satisfaire à coup sûr les demandes de tous les candidats. Certains risquent toujours de voir leur demande inexorablement rejetée, tout simplement par manque de places ouvertes !
Cumuler un job et une pension
La retraite est en vue mais vous comptez encore travailler un peu ? Est-ce que vous risquez de perdre votre pension ? Quelles sont les conditions pour gagner de l’argent ou arrondir les fins de mois comme militaire pensionné ? Et si vous faites un flexi-job ou un petit boulot pour une association ? La Sentinelle a les réponses !
Nous n’abordons ici que le travail dans le civil. Vous pouvez bien entendu opter pour une PVE à la Défense. Il s’agit aussi d’un emploi en tant que retraité, mais avec d’autres règles déjà abordées dans La Sentinelle. La bonne nouvelle est que le cumul de la pension et d’une activité professionnelle dans le civil est possible. Il faut bien faire la différence entre ‘avant’ et ‘après’ l’âge légal de la pension en Belgique. Aujourd’hui, l’âge légal est de 65 ans ; il sera de 66 ans en 2025 et de 67 ans en 2030. Rappelez-vous que la limite d’âge pour les militaires reste fixée à 56 ans (sauf pour les officiers généraux).
Avant l’âge légal
Jusqu’à cet âge légal, vous pouvez cumuler la pension et un travail rémunéré mais jusqu’à un certain plafond. Si vous dépassez ce plafond, votre pension sera rabotée d’autant, selon le pourcentage de dépassement. A partir de 100% de dépassement, la pension est suspendue. Attention ici aux effets pervers ! Si au cours de l’année vous gagnez plus que la limite autorisée et que vous n’avez pas été proactif vis-à-vis des Pensions, le calcul de réduction ne se fera que plus tard et vous devrez potentiellement rembourser une somme élevée et inattendue. Si les revenus ne sont pas stables toute l’année, ce n’est pas comme à la Défense où le salaire mensuel tient en général compte des changements de votre situation ‘en temps réel’ et où la déclaration d’impôts mène rarement à une grosse surprise. Calculez donc bien à l’avance combien travailler va vous coûter (!) pour éviter des déconvenues. En effet, travailler beaucoup n’est pas forcément une bonne idée, lisez bien ce qui suit !
Les plafonds mentionnés ci-contre ne reprennent que le cas ‘standard’. Il s’agit des montants publiés par le Service fédéral des Pensions (SfP) pour 2023. Si vous avez une situation spéciale, avec par exemple
un conjoint qui perçoit une pension de survie ou des enfants à charge, contactez le service des pensions pour demander un calcul individuel.
Plafond autorisé (Pension à 56 ans ou inaptitude physique)
Type d’emploi Montant du plafond
Fonctionnaire ou employé € 26.678,00 (brut)
Indépendant ou employé et indépendant € 21.342,00 (net)
Est-ce que ça en vaut la peine ?
Imaginons que vous touchiez une confortable pension de 35.000 € (brute annuelle indexée). Si votre activité professionnelle vous rapporte 26.500 € (bruts), donc juste sous la limite, vous n’êtes pas pénalisé. Vous percevez en tout 60.500 €, tout va bien…
Si maintenant votre activité professionnelle vous rapporte 32.014 €, soit un dépassement de 20% du plafond (quelque 5.336 €), alors là, rien ne va plus ! En effet, votre pension va être rabotée de 20%, soit 7.000 €. C’est donc le pourcentage du dépassement qui est appliqué sur votre pension et non le montant du dépassement. En tout, vous percevrez 60.014 €, ce qui est quasi 500 € de moins que dans l’exemple précédent… Gagner plus que le plafond vous coûte de l’argent !
Imaginons maintenant que votre emploi vous rapporte beaucoup, vous gagnez 54.000 €. Là, vous dépassez la limite de 100% et votre pension est carrément suspendue. En fin de compte, vous percevrez quand même 19.000 € de plus que si vous n’aviez pas travaillé mais c’est toujours moins que si vous aviez travaillé juste un peu, en restant sous le plafond. Clairement, ce n’est pas intéressant.
Dans la pratique, dépasser le plafond n’est intéressant que si votre pension est modeste et que l’activité professionnelle vous rapporte vraiment beaucoup plus.
Prenons un autre exemple, cette fois positif : vous étiez volontaire de carrière et à votre retraite vous décidez de vous lancer comme indépendant. Votre commerce s’avère très rentable et vous laisse 90.000 € net par an. Dans ce cas, vous perdez votre pension mais cela en vaut probablement la peine.
Astuces
Le cas le plus avantageux reste bien entendu de ne pas dépasser le plafond. Si possible, choisissez un contrat adapté ou négociez avec votre employeur pour suspendre votre activité si vous risquez de dépasser le plafond. Méfiez-vous en particulier des emplois dans le privé, où l’employeur peut vous demander de prester de nombreuses heures supplémentaires imprévues. Par exemple, pour faire face à une grosse commande, corriger une panne ou compenser le départ de collègues. Dans ce cas, soyez conscient que ces quelques heures supplémentaires peuvent vous coûter (très) cher ! Enfin, si vous démarrez une activité comme indépendant alors que vous étiez employé jusque-là, le plafond qui s’appliquera pour toute l’année est celui des indépendants. Notez que dès que vous mélangez un job d’employé ou de fonctionnaire avec une activité
d’indépendant, c’est le plafond des indépendants qui est applicable, même si vous ne gagnez presque rien comme indépendant.
Flexi-job
Tous les emplois comptent pour déterminer le plafond, même les flexi-jobs. Ce n’est pas parce qu’ils sont exonérés d’impôts que les flexi-jobs ne comptent pas. De même pour les petites activités complémentaires, comme un travail associatif, tondre le gazon ou donner des cours particuliers. Tous ces revenus sont pris en compte comme revenus professionnels. Il faut donc additionner tout ce que vous gagnez en plus de la pension. Les autorités peuvent cependant accorder des exonérations pour certains secteurs en forte pénurie, comme l’enseignement et les soins de santé. Par ailleurs, les revenus en tant qu’accueillant(e) d’enfants sont considérés comme indemnités de frais et ne comptent pas, pas plus que le remboursement de frais liés à des activités bénévoles. Il existe aussi des dispositions particulières pour les militaires pensionnés avant le premier janvier 2018 et cumulant une activité à cette date. Prenez alors contact avec le SfP.
Important : dès que vous percevez des revenus autres que votre pension, même sans dépassement du plafond, vous devez les déclarer au Service fédéral des Pensions. La déclaration doit avoir lieu dans les 30 jours après le début de l’activité ou avant le paiement
de la première pension si vous étiez déjà employé/ indépendant avant la retraite militaire. Oublier de déclarer un revenu peut vous coûter jusqu’à six mois de remboursement de votre pension ! En cas de fausse déclaration sous le plafond légal, c’est jusqu’à trois ans que vous risquez de devoir rembourser…
Congé de fin de carrière
Le cumul se calcule par année de calendrier, de début janvier à fin décembre. La pénalisation est appliquée sur le montant annuel brut de pension, sauf bien sûr la première année. Le plafond est alors proportionnel au nombre de mois de pension. Par exemple, un militaire pensionné au 1er octobre perçoit la première année 3/12e de sa pension annuelle brute. Pour lui, le plafond est de 26.678 x 3/12 = 6.669,50 €.
N'oubliez pas que c’est la date de pension par limite d’âge qui compte, pas celle de votre départ de l’unité. En effet, les trois mois de congé de fin de carrière et les arriérés de congés, récup et autres DS sont toujours considérés comme du ‘service actif’, même si vous avez rendu votre uniforme…
Après l’âge légal
Après l’âge légal (65 à 67 ans), ou après 45 ans de carrière réelle (sans bonifications), c’est plus simple : le cumul est autorisé sans conditions et sans limite ! Vous conservez votre pension complète. Petite précision concernant les fameux 45 ans de carrière : un militaire qui s’est engagé à 18 ans n’a que 38 ans de carrière lors de sa mise à la retraite militaire par limite d’âge à 56 ans. Mais s’il cumule un emploi à plein temps et 0 € de pension pendant encore sept ans, il atteindra les 45 ans à 63 ans. Il bénéficiera alors du cumul illimité.
Ce régime favorable exerce aussi une influence sur le cas précédent. En effet, il peut être intéressant de quand même accepter un emploi (trop) bien rémunéré (au-delà du plafond) si on atteint bientôt l’âge légal ou les 45 ans de carrière. La pension sera diminuée ou suspendue pendant une courte période mais après vous ne serez plus pénalisé. Notez que le cumul est autorisé sans limite pour toute l’année où vous atteignez l’âge légal, avec effet rétroactif au premier janvier, même si vous avez votre anniversaire en décembre.
Illimitée et non pénalisée
Le dernier cas ne manque pas non plus d’avantages.
En effet, après une longue et passionnante carrière sous les drapeaux, il est aussi possible de prendre une retraite bien méritée et de toucher sa pension sans exercer le moindre emploi complémentaire. Pas de plafond, pas de déclaration, pas de stress inutile : cette activité est illimitée et non pénalisée. Votre travail est alors de vous occuper de vos proches, de vous reposer, d’exercer vos activités favorites, bref : de prendre du bon temps. Installez-vous confortablement dans votre fauteuil, un verre de quelque-chose de bon à portée de main. Aaahhh, c’est le moment de lire La Sentinelle !
Pour en savoir plus
Consultez les informations du Service fédéral des Pensions :
Si vous ne trouvez pas la réponse à vos questions, ou si vous avez le moindre doute, appelez gratuitement le 1765 en Belgique (payant depuis l’étranger, formez le +32 78 15 1765). Préparez votre numéro du Registre national (inscrit au dos de votre carte d’identité), il vous sera demandé. Les règles sont complexes et les situations standard décrites dans cet article ne s’appliquent pas forcément à votre cas individuel, n’hésitez donc pas à contacter le SfP.
Bénévoles et travailleurs associatifs, attention !
Beaucoup de militaires contribuent à la vie associative. Au sein d’un club de sport, dans une troupe de théâtre ou au profit d’une bonne œuvre. Souvent, ils reçoivent une allocation et/ou une indemnité pour les frais encourus mais attention aux limites légales !
Pour le militaire du cadre actif, le cumul est en principe interdit. Une dérogation doit être demandée via HRM@Defence. Seul le bénévolat n'est pas considéré comme un emploi et est autorisé. Attention toutefois à la terminologie : ‘pompier volontaire’ est bien un cumul qui nécessite une dérogation. Les montants mentionnés dans cet article sont ceux du premier trimestre 2023.
Contre paiement
Le ‘travail associatif’ consiste en des services rémunérés à des associations ou à des organismes du secteur sportif ou socioculturel. Vous ne pouvez pas effectuer plus de 150 heures par trimestre en tant que travailleur associatif dans le secteur sportif ou 100 heures dans le secteur socioculturel. Le nombre d’heures à ne pas dépasser par an est de 450 pour une ASBL sportive ou 300 dans le secteur socioculturel. La rémunération est imposée de 10% et l’employeur paie une contribution de solidarité de 10%. Attention, si vous exercez ce travail comme militaire pensionné, vous devez toujours en informer le Service fédéral des Pensions. Ces revenus comptent pour la détermination du plafond légal de cumul.
Bénévolat
Le bénévole travaille gratuitement. Le remboursement de ses frais est limité à maximum 40,67 euros par jour et 1.626,77 euros par année.
Il s’agit d’un forfait, il n’est pas nécessaire de garder les justificatifs.
Le remboursement des frais de transport complète le forfait et est également limité :
- maximum 2.000 kilomètres par an (à justifier)
- Indemnité pour voiture personnelle : maximum 0,4259 euros/ km
- Indemnité vélo : 0,25 euros/km
- Transport en commun sur base des billets
Pour certains domaines d’activité, le plafond annuel ‘augmenté’ s’élève à 2.987,70 € (seulement pour les militaires en service actif).
Il s’agit du secteur sportif (moniteur, arbitre, steward,…), des gardes de jour ou de nuit chez des personnes ou le transport médical non urgent de patients couchés. Pour les soins de santé, entre autres les centres de vaccination, le montant grimpe à 4.067,05 €.
Le bénévole ne doit pas signaler les remboursements dans sa déclaration d’impôt et pour les pensionnés, le bénévolat n’est pas un
cumul.
Si le forfait n’est pas suffisant, il est possible de demander le remboursement des frais réels, sans plafond maximum. Il faut alors présenter un justificatif pour chaque dépense. On ne peut pas combiner les frais réels dans une association et le forfait dans une autre, le principe c’est ‘un volontaire = un régime’. Enfin, si vous faites partie de plusieurs ASBL, le forfait s’applique à l’ensemble des indemnités. Si vous dépassez le forfait, vous devez passer au régime des frais réels et justifier toutes vos dépenses.
Pour plus d’infos sur le bénévolat, consultez :
Covid long chez les militaires
‘Covid long’ est le nom donné aux séquelles à long terme du Covid. Les deux symptômes les plus fréquents sont une fatigue très anormale et l’essoufflement, ce qui peut avoir de graves conséquences pour les militaires affectés.
Le bulletin de juillet 2022 publié par DG H&WB traitait du Covid long, une maladie plus fréquente qu’on pourrait le croire. Les militaires ne sont pas épargnés, comme a pu l’établir une étude réalisée fin 2021 par la Défense. À cette occasion, les employés du département infectés par le coronavirus ont été interrogés via un questionnaire en ligne. Il est apparu que près de la moitié des malades présentaient encore des symptômes après 12 semaines.
Selon l'OMS, le Covid long concernerait entre 10 à 15 % des personnes infectées à l’échelle mondiale. Le pourcentage supérieur constaté à la Défense peut probablement s’expliquer par le fait que les militaires qui n’ont (presque) pas été malades ont été moins enclins à participer à l’étude. Comme la plupart des répondants n'avaient pas été vaccinés au moment de l'infection, l'impact des vaccins n'a pu être déterminé. Nous savons que l'utilisation des vaccins réduit la gravité des symptômes. Par ailleurs, les victimes très touchées par la maladie initiale sont plus sensibles au Covid long. Une étude française publiée en mai 2021 portant sur des personnes contaminées pendant la première vague a démontré que six mois après l’infection, 60 % des patients hospitalisés à cause du coronavirus étaient toujours affectés par au moins un symptôme.
Un cinquième des employés de la Défense interrogés souffraient de plus de 3 symptômes. Les maux les plus courants après 12 semaines sont la fatigue, la baisse d'énergie, l'essoufflement, la perte d'odorat, les douleurs musculaires et les difficultés de concentration.
L'étude a aussi révélé que l'obésité, les maladies respiratoires antérieures (comme l'asthme) ou les troubles du sang et du système immunitaire, entre autres, augmentaient le risque de développer un Covid long. La bonne nouvelle est qu’une activité physique de 3 heures ou plus par semaine (avant l'infection) réduit significativement le risque.
Accident de travail
Si vous souffrez toujours de symptômes plus de 12 semaines après votre infection par le coronavirus et que la maladie affecte votre travail ou vos activités sportives, n'hésitez pas à contacter votre médecin du travail. Il ou elle peut vous proposer un travail adapté ou, si nécessaire, ajuster temporairement votre ca-
tégorie d'aptitude, ou vous orienter vers un programme pour une reconstitution progressive de vos activités physiques. Vous trouverez les coordonnées de votre médecin du travail sur la page intranet de la DG H&WB.
Soyez toujours prudent lors des voyages ou des missions à l'étranger si vous avez des symptômes persistants. Ils peuvent parfois s'aggraver sous un autre climat ou lors d'un effort important. En cas de doute, consultez votre chef de Corps ou votre médecin du travail. Enfin, si vous avez développé le Covid lors d’une mission, par exemple lors d’un appui dans une maison de repos, un centre de vaccination ou un hôpital, la maladie est survenue pendant le service et par le fait du service. Il s’agit d’un ‘accident du travail’ et à ce titre, vous avez potentiellement droit à une pension de réparation, surtout si vous souffrez d’une forme handicapante de Covid long. Dans ce cas, contactez l’ACMP-CGPM via : srt@acmp-cgpm.be
Tous des profiteurs ?
Suite à une plainte de la CGPM, la ministre de la Défense a annulé la nouvelle pro cédure de remboursement des lunettes. Au lieu d’avancer au profit des militaires, l’autorité profite maintenant de la situation pour revenir aux erreurs du passé.
Bien essayé ! Au début de septembre 2022, la Défense a publié ‘en douce’ une nouvelle procédure pour le remboursement des lunettes, verres et lentilles de contact. De timides avancées s’y trouvaient mais surtout une modification des montants remboursés. Or, la loi est claire : un texte qui touche aux droits pécuniaires et aux obligations des militaires doit être soumis aux partenaires sociaux. La Défense a tenté d’éviter les revendications légitimes des représentants du personnel en contournant cette obligation.
La CGPM se devait de saisir le Comité du contentieux pour faire respecter la loi, bien sûr, mais sur le fond, cette nouvelle ‘SPS’ ne répondait pas non plus aux attentes des militaires.
En effet, elle ne changeait pas fondamentalement la donne pour les porteurs de lunettes et/ou de lentilles : une procédure administrative toujours trop lourde, malgré une simplification très relative avec l’abandon du ‘Modèle Transfert’ (sauf cas particulier) pour voir l’ophtalmologue.
Nous revendiquons que chacun puisse obtenir sa correction optique rapidement, sans frais et sans tracasseries. Quand un civil a besoin de lunettes, il va chez un opticien. Pourquoi ne serait-ce pas possible à l’armée ? Si la Défense avait un accord avec des opticiens, elle pourrait définir une gamme standard de montures, verres et
lentilles de contact dans laquelle les militaires pourraient faire leur choix sans rien payer. Est-ce donc si difficile ?
Business model
Au lieu de cela, aujourd’hui, retour à l’ancien système : si vous avez besoin d’urgence de remplacer vos lunettes usées, perdues, …, vous devez d’abord déranger un généraliste militaire ou agréé pour obtenir le ‘Modèle Transfert’ et ensuite voir un ophtalmologue. Comme les spécialistes sont rarement conventionnés, cela vous coûtera un max, sans remboursement possible des suppléments. Si vous obtenez un rendez-vous dans les trois mois (vu que les ophtalmos sont encore plus débordés que les généralistes), vous pourrez enfin acheter vos lunettes (si entretemps vous n’avez pas eu d’accident, faute de lunettes…). Restera à demander le remboursement.
Bien entendu, Evere traite chaque dossier comme s’il était estampillé ‘PROFITEUR’ ; gare à vous si vous avez oublié de cocher une case ! Deux absences du service, deux visites chez le médecin, plus le travail administratif dont l’utilité réelle pose question : combien cela coûte-t-il à la collectivité ? Evidemment, les médecins (militaires) dans les services qui décident, n’ont aucun intérêt à simplifier les choses et argumentent que le personnel doit consulter
régulièrement un ophtalmologue car un opticien ne peut pas diagnostiquer une éventuelle maladie. Mais si c’est à ce point important, que font-ils pour les militaires qui ne portent pas (encore) de corrections optiques ou ceux découragés par la bureaucratie qui vont directement chez un opticien ?
Nada, parce qu’alors la médecine du travail devrait prévoir un examen (préventif) périodique chez un ophtalmologue pour tous les militaires ; cohérent, non ? Mais pas au goût de tous ! Voilà comment on complique inutilement la vie de 24.000 militaires pour protéger le ‘business model’ de quelques-uns. Et, pour preuve : fin janvier 2023, la Défense sort une instruction détaillée remaniée afin d’y officialiser en catimini une procédure incorrecte obligeant, dans tous les cas, le ‘Modèle Transfert’ pour obtenir l’intervention de la Défense dans les coûts de corrections optiques. Certains n’ont manifestement toujours pas compris que le ‘Modèle Transfert’ n’est requis que pour le (petit) remboursement (s’il est demandé par le militaire) de la consultation chez l’ophtalmo, mais pas pour le remboursement partiel des corrections optiques ! Ce sont deux ‘choses’ différentes ! Un âne n’est pas aussi têtu.
L’ACMP-CGPM continuera donc ses démarches sur tous les fronts afin que les militaires reviennent au centre des préoccupations et des procédures.
Programme général 2024-2028
Communiquez-nous vos suggestions !
Le syndicat militaire ACMP-CGPM organise son congrès quinquennal en novembre 2023. Tous nos membres sont invités à y participer et peuvent nous communiquer leurs suggestions pour le Programme général.
autres, nos propositions, idées et revendications pour améliorer le statut (conditions d'emploi et de travail) des militaires et renforcer leur place dans l'organisation de la Défense et dans la société.
En tant que membre de l'ACMP-CGPM, vous pouvez également nous soumettre votre contribution pour ce Programme général.
La discussion et l'approbation de notre nouveau Programme général 2024-2028 sera l'un des principaux points de ce congrès. Ce Programme général guidera nos actions au cours des cinq prochaines années. Il comprendra, entre
Passez au digital !
Demander La Sentinelle en version numérique, c’est bon pour l’environnement. L’économie permet en outre à votre syndicat de développer encore plus son offre et ses services. La Sentinelle digitale présente aussi d’autres avantages : vous la recevez plus tôt que la version papier, elle ne pèse rien et vous avez tous les numéros en permanence sous la main, directement par l’internet sur le PC, la tablette ou le smartphone. Vous pouvez même la lire dans le noir, pas besoin d’allumer ! Un avantage tactique indéniable, et encore un peu d’énergie économisée… Pour recevoir désormais La Sentinelle de façon digitale, rien de plus simple : envoyez un email à srt@acmp-cgpm.be
Nous vous invitons à en parler au délégué de l'ACMP-CGPM de votre unité et à lui faire part de vos suggestions. Le délégué local veillera à ce que ces questions soient abordées lors des travaux préparatoires du Programme général.
Merci d'avance pour vos suggestions !
HUGO – 08/09/2022
Dans la famille de Arnaud GOBERT (Namur)
SVERRE – 10/09/2022
Dans la famille de Jorge VONCK (Anvers)
LEV – 02/10/2022
Dans la famille de Vladislav GRINTCHIK (La Louvière)
ARTHUUR – 10/10/2022
Dans la famille de Timothy VANDENBUSSCHE (Ypres)
LOUISE – 13/10/2022
Dans la famille de Sébastien FRANCQ (Liège)
NORA – 27/10/2022
Dans la famille de Maarten VANDERSTEEGEN (Pelt)
RAPHAËLLE – 06/11/2022
Dans la famille de Nicolas DESSY (Liège)
CONSTANCE – 08/11/2022
Dans la famille de Arnaud
THIOUX (Val de Briey – France)
EMMA – 10/11/2022
Dans la famille de Debbie CARTUYVELS (Heusden-Zolder)
AURELIUS – 25/11/2022
Dans la famille de Roel
SMULDERS (Louvain)
18/06/2022
SCHEEPERS Thijs et Ine TIMMERMANS (Diepenbeek)
15/07/2022
VAN EENOGHE Nick et VANHOOREN Shirley (Ichtegem)
29/09/2022
BRACKE Sophie et COBBAUT Carlos (Berlare)
16/01/2023
VAN DE VOORDE Nele et VERMEULEN Andy (Westerlo) (Par cohabitation légale)
19/01/2023
D’ANDREA Lorenzo et VAN LEUVEN Alexandra (Damme) (Par cohabitation légale)
21/01/2023
SACRÉ Frank et BROOS Aline (Saint-Trond)
03/02/2023
SEYNAEVE Karel et DE QUEECKER Hilde (Bruges)
AMEL YVO
1944 - 02/01/2023 (Hasselt)
PASSCHIER PHILIPPE
1958 - 03/01/2023 (Liège)
DERODE JEAN-MARIE
1941 - 15/01/2023 (Tournai)
DEVULDER ANDRÉ
1934 - 24/01/2023 (Bruges)
Indice des prix à la consommation
- Novembre : 127,92 points
- Décembre : 127,72 points
- Janvier : 127,84 points
Indice santé
- Novembre : 127,44 points
- Décembre : 127,89 points
- Janvier : 128,00 points
L’indice santé lissé s'établit à 125,26 points en janvier, juste sous l’indice pivot pour la fonction publique et les allocations sociales (fixé à 125,60 points).
Les allocations sociales et les pensions ainsi que les salaires du secteur public seront donc probablement encore indexés de 2% au printemps.
Suivez-nous !
Le prochain indice-pivot après ce dépassement s’élèvera à 128,11 points.
Source : Statbel
ACMP-CGPM, le seul syndicat vraiment militaire : apolitique, indépendant et purement militaire.